Foi, critique, admiration, il y a trois phases, qui sont les mêmes que, et le lecteur et le poète, doivent traverser successivement pour arriver, l’un à la pleine admiration, l’autre à la pleine réalisation du vrai ou du beau.
Ce sont des talents éclatants qui se sont occupés longtemps aux mêmes choses ; de très beaux esprits, lettrés tous deux et de la plus opulente littérature, reviewers tous deux, chacun dans son pays, et arrivés par les Revues à la renommée.
Chaigneau64, et comment d’un simple acte de foi le cléricalisme arrive à fabriquer le plus autoritaire des instruments de domination… Il est un point d’une évidence incontestable, c’est combien le texte de la loi diffère profondément du texte qui exprime le symbole réel de l’œuvre… Il y a là une restriction mentale qui est un véritable escamotage, et qui, pour toute conscience droite, entache le vote de nullité. » Qu’y a-t-il au fond de tout cela ?
Nul mouvement, nul bruit ; les agitations des sommets n’arrivent point jusqu’à la terre.
Quoi qu’il en soit, et quoi qu’il arrive, aujourd’hui tout homme un peu versé dans l’histoire prévoit l’effet de son travail.
… Mais les hommes à la suite de tout homme arrivé — et Sainte-Beuve est arrivé à se faire prendre pour un maître de la critique — trouvèrent peut-être que c’eût été un grand honneur pour Diderot de vivre avec Sainte-Beuve, quoiqu’ils n’eussent pu rester ensemble seulement deux jours. […] Cet énergumène a, dit-on, écrit de belles pages, comme il arrive aux fous de faire de beaux rêves.
Rosny se hâte d’arriver à Paris pour la recevoir « avec beau bruit d’artillerie ».
Cowper voit dans cette disposition et dans ce vœu universel un cri de la conscience qui, longtemps méconnue, mais non abolie, rappelle toute créature humaine à son origine et à sa fin, et l’avertit de sortir du tourbillon des villes, de cette atmosphère qui débilite et qui enflamme, pour revenir là où il y a des traces encore visibles, des vestiges parlants d’un précédent bonheur, et « où les montagnes, les rivières, les forêts, les champs et les bois, tout rend présent à la pensée le pouvoir et l’amour de Celui qui les a faits. » Et dans une description minutieuse et vivement distincte, où il entre un peu trop d’anatomie, mais aussi de jolis traits de pinceau, il donne idée de la manière d’interpréter et d’épeler la création, et il montre qu’ainsi étudié, compris et consacré, tout ce qui existe, loin d’être un jeu d’enfant ou un aliment de passion, ne doit plus se considérer que comme une suite d’échelons par où l’âme s’élève et arrive à voir clairement « que la terre est faite pour l’homme, et l’homme lui-même pour Dieu. » Tout cela est grave et solennel sans doute, il faut s’y accoutumer avec le poète : Cowper, c’est à bien des égards le Milton de la vie privée.
A force de remuer les choses dans la pensée, elles changent de valeur et on éprouve cette lassitude de l’intelligence qui ne la fait se reposer que dans le paradoxe ; et il arrive que parfois le distingué vous devient si commun, l’esprit vous paraît si bête, et qu’enfin tout ce qu’on préconise vous est si peu, qu’on irait volontiers boire au cabaret avec des charbonniers pour trouver quelque distinction, — et qu’on y va plus ou moins. » Tantôt il y met plus de tendresse et un accent ému, éloquent, qui élève et passionne le regret : « Oh !
Qu’est-il arrivé ?
Le personnage au-dessus de moi n’en est pas en état, et moi, quelque chose qu’on dise et qui arrive, je ne suis jamais qu’en second ; et malgré la confiance du premier, il me le fait sentir souvent. » Nous dirons les belles qualités de Marie-Antoinette, son courage surtout, sa fermeté, sa générosité d’âme quand le moment sera venu ; mais ici on la surprend dans toute la misère et l’inexpérience de son apprentissage politique.
Trouessart n’est pas nommé, et il ne paraȋt même pas avoir été lu par l’auteur qui en a si bien profité : les pièces et documents qu’il avait eu le soin de réunir et qu’il avait mis le premier en circulation seraient, nous assure-t-on, arrivés à d’autres par voie indirecte et de seconde main : Sic vos non vobis… M.
D’ailleurs, la maladie arrive ; Louis XV est à deux doigts de la mort.
En tout cas, il n’y avait rien du ligueur chez La Bruyère, et s’il lui arrivait de penser quelquefois à ses origines politiques, c’était bien certainement pour sourire du contraste qu’elles faisaient avec sa destinée présente. — Le nouveau commentateur s’empare ainsi de toutes les circonstances connues de la vie de La Bruyère ; il les rapproche de son livre : on trouvera de l’esprit dans ces rapprochements, mais c’est serré de trop près ; c’est excessif.
Quelquefois dans le nombre de ces vers il en trouvait un, deux, ou même davantage, qui étaient de trop ; de là il arriva que quelques-uns en apportèrent de leur façon.
VI Enfin, il faut que l’historien soit arrivé à la vieillesse, ou du moins à cette maturité des années qui donne, avec le sang-froid de la pensée, le désintéressement de l’ambition, ce loisir studieux où l’écrivain se renferme dans la solitude de son âme pour recueillir, avant sa mort, les événements de son temps, les expériences, les jugements qu’il veut léguer à la postérité.
Sur ce xviie siècle essentiellement précieux et galant, très noble et très raffiné, très ingénieux et plus sensible à l’extraordinaire qu’au simple beau, capable de donner Scarron et Quinault, Voiture et Benserade, et tout au plus peut-être la moitié de Corneille, sur ce xviie siècle qui laissé à lui-même eût produit sans intervalle et sans arrêt Fontenelle après Balzac, l’étude de l’antiquité, retardant l’éclosion de l’art mièvre tout prêt à succéder à l’art pompeux, fit fleurir des poètes capables de la perfection qui n’étonne pas, de cette perfection qui, semblant d’abord de plain-pied avec nos esprits, se révèle plus haute et inaccessible à mesure qu’elle nous devient plus familière, et nous donne des jouissances infinies que nous n’arrivons pas à épuiser : des artistes enfin tels que Racine et La Fontaine.
Alors, que le Sauveur arrive, vêtu d’une dalmatique ; devant lui se placeront Adam et Eve : Adam vêtu d’une tunique rouge, Eve d’un vêtement de femme blanc, et d’un voile de soie blanc ; tous deux seront debout devant la Figure (Dieu) ; Adam plus rapproché, le visage au repos ; Eve un peu plus bas.
Ainsi arrivait-il qu’on voyait, à l’acte iv de la Force du sang, une femme sur le point d’être mère dans la scène I, et dans la scène IV la même femme accompagnée d’un fils de sept ans.
On y arrive, à ce oui considérable, lentement, sinueusement, mais en marchant toujours.
Son impuissance est surtout physique. « Il s’énervait, ne voyait plus, n’exécutait plus, en arrivait à une véritable paralysie de la volonté.
On arrive par l’échafaud à l’apothéose ; les caractères ont des traits accusés, qui les gravent comme des types éternels dans la mémoire des hommes.
… » Après d’autres injures qui ont sans doute quelque chose de rituel aux yeux du nouvel évangéliste, le nouveau Christ, en arrive à parler comme Hermione, ce qui, en effet, pour un Christ, ne manque pas de nouveauté.
Dans cette vie doucement occupée et où le travail lui-même ne semblait qu’un ornement du loisir, sans autre ambition que celle de cultiver ses goûts et ses amitiés, M. de Féletz, en vieillissant, arriva tout naturellement aux honneurs littéraires.
Ils traitent de superficielle et de frivole cette splendeur d’expression qui emporte avec elle la preuve des grandes pensées… On n’oserait dire qu’il a lui-même atteint à cette splendeur d’expression, et qu’il en soit venu par l’éloquence à rendre la philosophie populaire ; mais il était en voie d’y arriver, et l’on pouvait espérer de trouver en lui, s’il avait vécu, un Locke concis, élégant et éclatant, et avec des hauteurs d’âme inconnues à l’autre.
Henry estime que cette moquerie irréligieuse de Frédéric se passait surtout à la surface de son âme ; qu’en s’y livrant, il s’abandonnait surtout à un mauvais ton de société, dans la pensée que cela n’arriverait jamais à la connaissance du public ; mais que le fond de sa royale nature était sérieux, méditatif, et digne d’un législateur qui embrasse et veut les choses fondamentales de toute société et de toute nation.
Peignez bien tous les habitants de notre globe ; rendez-vous intéressant aux hommes de tous les pays, et, quelque chose qui arrive, vous aurez au moins l’immortalité pour ressource.
Nous arrivons au moment des grandes guerres littéraires qui ont rempli la fin du xviie siècle, et qui ont donné une célébrité équivoque au nom de Perrault.
M. de Régnier a parfois reçu aussi sa visite secrète et il lui est arrivé, croyant faire des vers libres, de tracer le dessin vague de la strophe de Malherbe et de Lamartine, à condition que l’on ne compte pas certains e muets : A la fontaine où l’eau goutte à goutte pleurait | Avant l’aube et que vinssent les filles de la plaine, | A l’heure où pâlissent les étoiles, | à la fontaine, | Y laver leurs pièces de toiles | et encore : De la maison où l’âtre en cendre | croûle en décombres ; | Ferme la porte | et que la paix du soir apporte | Son ombre sur ton ombre Et les soirs | apaisés ou tragiques ou calmes | Se reflétaient avec mon âme, | en ton miroir | (Poèmes.)
Augier arriva à Rome.
Et sans doute il arrive que, par certaines de leurs propriétés, ces objets aient une sorte d’affinité pour l’idéal et l’appellent à eux naturellement.
pour arriver à cela plus tard, Mme Stern se contente de donner aujourd’hui sa conception de la femme et, telle qu’elle l’entend, il n’y en a plus.
Or, les hommes qui écrivent n’ont, littérairement, que leur vanité pour répondre de leurs erreurs, et voilà comme nous arrivons forcément à la critique personnelle.
Saint-Simon ne remarque point, même pour le blâmer, car il l’aurait blâmé, ce chimérique de chez M. le duc de Bourgogne, que Dubois voulait, comme tous les grands ministres, procéder à l’égalité des contributions directes et qu’il eut l’idée d’y arriver par un travail de ponts et chaussées, resté en projet par sa mort.
VIII Eh bien, voici qui n’arrivera pas pour les Essais littéraires traduits et publiés par M.
La notion de l’Être absolu, pour Saint-Bonnet, donne l’être de l’homme, et c’est en creusant dans la notion de ces deux êtres, dont l’un a créé l’autre à même lui, qu’il arrive à la formation de la personnalité et du mérite dans l’homme, par l’effort et par la douleur.
C’est le sophiste de la diminution, et non pas de celle-là qui s’opère en vertu d’une main puissante, qui la fait parce qu’elle a la force de la faire, mais de celle qu’on obtient à la longue, avec le frottement d’une brosse molle, et qui, pratiquée dans les conditions de prudence nécessaire, arrive peu à peu, mais sûrement, au rien désiré.
Wordsworth qui, moins local que Brizeux, a peint comme lui des paysans, des colporteurs, des charretiers, des mendiants, des fileuses, des femmes qui vont au lavoir, tous ces êtres de réalité naturelle, pittoresque et charmante, plus près que nous de la poésie des choses, Wordsworth a des manières de les regarder très-nouvelles, et nous nous permettrons de dire : très-inventées, car on invente pour arriver au vrai.
D’autres, arrivés au bord, n’osaient descendre ; le trou leur semblait trop noir ; mieux valait accepter la doctrine que tenter l’aventure.
Il y a eu quelquefois des réputations, quoiqu’en petit nombre, qui choquaient les mœurs et les idées générales dominantes dans un pays ; c’était comme un aveu involontaire et forcé, que certaines qualités brillantes arrachaient à ceux même qui étaient le plus loin de les partager : mais quand le mérite d’un grand homme se concilie parfaitement avec les préjugés, le caractère et les penchants d’un peuple, alors sa célébrité doit augmenter, parce que l’amour-propre de chaque citoyen protège pour ainsi dire la réputation du prince ; et c’est ce qui arriva à Henri IV.
Qu’arriverait-il, en effet, si les deux premiers éléments, au lieu d’être confondus, restaient distincts et séparés, si les acteurs de la comédie n’étaient purement et simplement que des sots, et si les Dieux se contentaient de sourire soit dans la conscience des spectateurs, soit dans un chœur comique ? […] Elle cherche à atteindre cette froide jouissance par la privation de toute autre satisfaction réelle ; tandis que, dans cette impuissance de son but comme de ses moyens, de la ruse, du mensonge, etc., elle ne peut arriver à ses fins.
Il arrive porté sur un Dragon familier, soucieux et morose, gonflé d’une expérience qui va s’épancher en sentences. […] Elle lance vers l’avenir des traits d’une direction si étrange, qu’on dirait qu’ils mettront des siècles pour arriver à leur but.
Je n’étais point à l’Assemblée lorsque d’Éprémesnil a fait ses lubies : je suis arrivé quand on en était aux couteaux.
[NdA] Dans un écrit de Furetière, Nouvelle Allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’Éloquence (1659), on lit : « Il y vint (à l’armée du Bon Sens) un illustre abbé de Marolles, qui poussa ses conquêtes jusques dans les terres de Tibulle, Catulle, Properce, Stace, Lucrèce, Piaule, Térence et Martial ; terres auparavant inconnues à tous ceux de sa nation ; cependant il les dompta, et les mit sous le joug de ses sévères versions, et il les traita avec telle exactitude et rigueur, que de tous les mots qu’il y trouva, il n’y eut ni petit ni grand qu’il ne fît passer au fil de sa plume, et qu’il n’obligeât à parler français et à lui demander la vie… » Ce jugement ne ferait guère d’honneur à la critique de Furetière qui était d’ailleurs un homme d’esprit, mais il est à croire qu’il ne parlait pas sérieusement quand il écrivait cela.
Comme il soupait trois ou quatre fois la semaine chez Mme de Boufflers, et que j’étais logé chez elle, s’il ne me voyait pas au souper, il envoyait demander de mes nouvelles ; si j’étais dans mon appartement, incommodé, il venait quelquefois en prendre lui-même. » Dutens, quand il arriva à Paris avec le caractère de diplomate anglais, et chargé de lettres pour Mme de Boufflers, avait d’abord rencontré chez elle le prince de Conti auquel elle le présenta.
Presque tout ce qu’on citait comme bons mots nous arrive bien frelaté, bien éventé.
Il arriva à Rome le 27 juin.
I Le bruit de ses heureuses dispositions parvint jusqu’à son oncle, Antoine de Fénelon qui, arrivé au premier grade de l’armée, appela son neveu auprès de lui à Paris.
Pramâthyus, au travers duquel Prométhée transparaît si visiblement, emporté par les ancêtres de la race grecque, des pentes de l’Hymalaya dans les vallées de l’Hellade, y arriva donc à l’état de fétiche grossièrement incarné, renommé pourtant comme producteur, peut-être aussi signalé comme voleur du feu.
Nous arrivons à une scène hardie comme une opération essayée pour la première fois : elle pouvait, du coup, tuer la pièce ; la pièce n’en est point morte, mais elle en reste blessée.
Elle veut qu’on se propose tout cela à l’avance, qu’on s’y accoutume en idée, et elle est la première à vous y convier avec franchise : « Allons rondement, dit-elle, vers l’amitié. » Un grand préservatif qu’elle a contre toute nouvelle faiblesse, c’est qu’au fond elle aime, c’est que son cœur est rempli, c’est qu’elle tremble pour un absent qui court des dangers, c’est qu’elle attend avec impatience un retour : Une personne attendue depuis très longtemps, écrivait-elle le 23 octobre 1728, arrive enfin ce soir, selon les apparences, en assez bonne santé.
À peine si on peut en saisir quelque indice, quelque vestige imprévu qui se glisse dans des écrits d’un autre ordre, et qui est ainsi arrivé par hasard jusqu’à nous.
Il vaut bien mieux achever plus tard les affaires que de les ruiner par la précipitation ; et il arrive même souvent que nous retardons, par notre propre impatience, ce que nous avions voulu trop avancer.
Je lui ai moi-même entendu raconter que, durant les premières années de son séjour à Paris, il lui était arrivé cent fois de rester plus d’un quart d’heure dans son fiacre avant de parvenir à se décider sur la maison où il devait se faire conduire d’abord.
Ceci posé, il peut arriver qu’un personnage antipathique par ses sentiments et ses actions, mais animé d’une vie intense, nous entraîne par-cette intensité de vie, en dépit de notre répulsion naturelle.
A force de délicatesse et de nuances, on peut arriver à transcrire en son intégrité le tableau des mouvements d’âme que suscite tout artiste.
Cette ignorance de la tradition dut enfanter, comme il arrive toujours, l’utopie.
En effet, il est fâcheux d’avoir à essuyer leur apprentissage, & c’est ce qui n’arrive que trop souvent aujourdhui où tous les écoliers se croient maîtres.
Dans ces derniers récits le conteur rapporte un événement arrivé à d’autres qu’à lui (voir Le konkoma — Le chasseur de Ouallalane — Les maîtres de la nuit, etc.).
Elle arrive voilée.
Elle est prête à tout pour arriver aux sommets qui la tentent.
C’est ce qui est arrivé à Henri Heine dans son splendide article sur le Don Quichotte.
« Comment oseraient-ils attendre les ennemis étrangers qui leur arrivent ?
Mais le génie lyrique dans son ardeur, dans sa passion, lui arrivait avec la parole sainte et les prières de l’Église : c’est là qu’il trouvait à la fois le surnaturel et l’enthousiasme.
Ces bras sont d’un galbe très-pur et d’un contour bien séduisant, sans aucun doute ; mais, un peu graciles, il leur manque, pour arriver au style préconçu, une certaine dose d’embonpoint et de suc matronal. […] Chose assez curieuse, il ne m’arriva pas une seule fois, devant ces magies liquides ou aériennes, de me plaindre de l’absence de l’homme. […] Qu’il se rappelle que l’homme, comme dit Robespierre, qui avait soigneusement fait ses humanités, ne voit jamais l’homme sans plaisir ; et, s’il veut gagner un peu de popularité, qu’il se garde bien de croire que le public soit arrivé à un égal enthousiasme pour la solitude.
Il nous apprend qu’il avait pour collaborateur le roi lui-même : « Chacun sait que le roi défunt ne lisait pas seulement mes Gazettes, et n’y souffrait pas le moindre défaut, mais qu’il m’envoyait presque ordinairement des mémoires pour y employer. » Quand le roi était éloigné de Paris, il envoyait des courriers d’un bout du royaume à l’autre, à lui Renaudot, pour lui faire savoir ce qu’il devait insérer ; et plus d’une fois, lorsque le courrier de Paris qui était porteur de la Gazette éprouvait quelque retard, il arriva que le roi témoigna son impatience.
Pour arriver à saisir cette vérité, on avait, en 1820, à se dégager de ses impressions partiales, à se mettre au-dessus des passions intéressées et personnelles ; on a aujourd’hui à percer tout un voile de préjugés et de partis pris théoriques : c’est une autre forme d’illusions.
Toutes deux étaient arrivées en quelques mois, par des routes différentes, au même souterrain, pour marcher de là au même échafaud : l’une, tombée du trône sous l’effort de l’autre ; l’autre, montée aux premiers honneurs de la république, et précipitée, à son tour, à côté de sa propre victime.
Par malheur ces poèmes se continuent par des récits de plus en plus romanesques, extravagants et grossiers ; et quand ce n’est pas la fantaisie des auteurs qui falsifie l’histoire, c’est leur cupidité : il leur arrive de prendre de l’argent, des barons qui veulent être nommés dans leurs prétendues chroniques59.
Jérôme Aleandre, Jean Lascaris arrivent d’Italie.
Il arriva le 10 février 1778, et logea chez le marquis de Villette : les députations de l’Académie, de la Comédie-Française, nombre de grands seigneurs, des princes du sang vinrent lui rendre hommage.
Mais savez-vous ce qui arrive ?
Être arrivé à donner aux autres une telle illusion de soi-même, témoigne, on l’avouera, d’un tempérament peu banal.
A quel total n’arriverait-on pas, pour peu qu’on voulût compter celles qu’ont fait naître tant d’autres des prescriptions qu’il contient !
Les personnages meurent en état de grâce ; mais ils vivent tout autrement ; et, s’ils finissent par arriver au paradis, il faut avouer que c’est par des chemins singuliers et après un véritable voyage en zigzag.
Même pendant le sommeil, le souvenir amer des maux pleut autour de nos cœurs ; et, même malgré nous, la sagesse arrive, présent du Dieu assis sur les hauteurs vénérables. » De cette foi profonde jaillit la sève vertueuse qui circule partout chez Eschyle, sa flamme morale, son souffre sublime, son zèle de la justice, sa haine ardente de l’iniquité.
Et M. de Maistre énumérait hardiment ces diverses suppositions : « Si la maison de Bourbon est décidément proscrite, il est bon que le gouvernement se consolide en France, il est bon qu’une nouvelle race commence une succession légitime, celle-ci ou celle-là, n’importe à l’univers… J’aime bien mieux Bonaparte roi que simple conquérant. » Si c’est le contraire qui arrive, et si les Bourbons ne sont pas à jamais rejetés, il faut bien qu’on leur prépare les voies du retour, car eux-mêmes ne sont pas gens à rien inventer pour cela : Les Bourbons français, dit M. de Maistre par une appréciation historique d’une parfaite justesse, ne sont certainement inférieurs à aucune race régnante ; ils ont beaucoup d’esprit et de bonté.
Vers le même temps, un peu après toutefois, viendrait celui de Mme de Tencin, puis celui de Mme Geoffrin, de Mme Du Deffand : on arriverait ainsi jusqu’à Mme Necker.
Peignant le bonheur de deux époux fidèles, et celui du père en particulier qui, se revoyant tout vivant dans les traits de ses enfants, y lit la pudicité de son épouse, la vérité de son émotion la fait arriver à l’expression parfaite et au coloris : Quelquefois même, un époux tendrement aimé se voit seul tout entier dans les traits de ses enfants.
Si l’on perce le vernis de fatuité dont il était revêtu, on arrive à reconnaître en lui le bon sens ; et de cet homme si brillant et si à la mode, on peut dire pour dernier éloge que ceux qui l’auront étudié de près n’en parleront qu’avec estime.
Les générations d’aujourd’hui sont positives, sans rêverie, sans tristesse ; radicalement guéries du mal de René, elles ont en elles l’empressement d’arriver, de saisir le monde, de s’y faire une place, et d’y vivre de la vie qui leur semble due à chacun à son tour : générations scientifiques ou industrielles, peu idéales, avides d’application, estimables pourtant en ce que la plupart font entrer le travail dans leurs moyens et ne reculent point devant les études spéciales qui mènent au but.
« Alors, soudain, arriva, tout essoufflé, un Juif blême, sanglant, avec une couronne d’épines sur la tête et une grosse croix en bois sur l’épaule.
Et s’il nous arrive dans l’exubérance de notre jeune foi de prendre à notre insu des postures d’apôtres, l’on voudra bien nous pardonner, considérant que nos exagérations ne servant pas notre propre gloire ne peuvent provenir d’un hypocrite calcul mais plutôt d’un débordement de nos bonnes volontés.
Pour arriver à comprendre ainsi les œuvres et en jouir, une patiente et complète éducation artistique était nécessaire.
S’il m’arrive d’un moment à l’autre de me contredire, c’est que d’un moment à l’autre j’ai été diversement affecté, également impartial quand je loue et que je me dédis d’un éloge, quand je blâme et que je me dépars de ma critique.
Malgré les malheurs arrivés aux vers, il a été assez héroïque pour leur rester fidèle, et après vingt ans vous le retrouvez l’homme aussi de la dernière heure, car personne, parmi ceux qui les aiment, les vers, — comme les femmes veulent être aimées, — pour eux-mêmes, — ni M.
Si la vie, en développant ces jeunes êtres atrophiés, ne les détourne pas de l’excitation solitaire de leurs cerveaux, si elle ne parvient pas à submerger leurs délicatesses de mauvais aloi sous un torrent de brutalités, s’ils n’arrivent pas enfin à comprendre que pour créer il faut étreindre, et soulever la matière vivante, vibrer en elle et la faire vibrer en soi, et qu’en cette double action résident la vie et la beauté, s’ils continuent à n’être dans le monde, qui les méprise, que des spécialistes et des vendeurs de pommade, à quel titre pourrions-nous les admettre, si, malgré la plus exquise délicatesse de l’amoureux le plus exquis de lui-même, nous continuons à préférer franchement aux plaisirs solitaires, les joies solidaires ?
Et ce qui est terrible, c’est que tu en arriveras toi-même à prendre ces mensonges pour des vérités, auxquelles ton esprit faussé s’attachera comme la plante à l’arbre.
. — « En réalité, on n’y trouve rien du tout de cela, mais l’absence même de toute organisation rend possible une infinité de combinaisons qui n’arrivent même pas toujours à se consolider en formes sociales, et auxquelles, en tout cas, il faut se garder d’appliquer nos concepts modernes.
Mon âme se confond à méditer sur ce torrent, que ma vue le troublée cherche en vain à suivre, aux bords étroits du précipice : mille vagues, dont la vitesse dépasse a toute pensée, se choquent et se combattent ; mille autres vagues les atteignent, et, entre l’écume et le bruit, disparaissent à mesure qu’elles arrivent.
Mettre partout le calcul, arriver avec des poids et des chiffres au milieu des passions vivantes, les étiqueter, les classer comme des ballots, annoncer au public que l’inventaire est fait, le mener, comptes en main et par la seule vertu de la statistique, du côté de l’honneur et du devoir, voilà la morale chez Addison et en Angleterre. […] Quand Addison les salue, ce qui lui arrive souvent, c’est d’un air grave, et sa révérence est toujours accompagnée d’un avertissement ; voyez ce mot sur les toilettes trop éclatantes : « Je contemplai ce petit groupe bigarré avec autant de plaisir qu’une planche de tulipes, et je me demandai d’abord si ce n’était pas une ambassade de reines indiennes ; mais, les ayant regardées de face, je me détrompai à l’instant et je vis tant de beauté dans chaque visage que je les reconnus pour anglais ; nul autre pays n’eût pu produire de telles joues, de telles lèvres et de tels yeux934. » Dans cette raillerie discrète, tempérée par une admiration presque officielle, vous apercevez la manière anglaise de traiter les femmes ; l’homme, vis-à-vis d’elles, est toujours un prédicateur laïque ; elles sont pour lui des enfants charmants ou des ménagères utiles, jamais des reines de salon ou des égales comme chez nous.
C’est cependant ce qui arrive, et c’est comme si l’on disait que l’observation psychologique et morale, qui depuis cent cinquante ans avait servi de base ou de support à l’idéal classique, se change en observation sociale. […] On faisait bien encore des tragédies, des romans, des comédies, mais c’était avec un nouveau Système de notation musicale, 1741, que Rousseau arrivait de Genève ou de Lyon à Paris ; et c’étaient les Pensées sur l’interprétation de la nature qui commençaient à tirer Diderot de son obscurité. […] Cruppi, L’Avocat Linguet, Paris, 1895 ; et Édouard Herz, Voltaire und die Strafrechtspflege, Stuttgart, 1887] ; — et son Commentaire du traité des délits et des peines [de Beccaria], 1766. — L’occasion lui paraît propice pour attaquer à fond le christianisme ; — et tous les moyens lui deviennent bons ; — encouragé qu’il est à la fois par les instigations de Frédéric, — et l’« avènement » de la Du Barry, 1769. — Son Histoire du Parlement le remet en grâce auprès des puissances. — Publication des Questions sur l’Encyclopédie, 1770-1772. — Son intervention dans les affaires Montbailly, 1770 ; — Morangiès, 1772 ; — Lally, 1773 [procès de réhabilitation] ; — des serfs de Saint-Claude, 1770-1777 ; — et comment l’indécence de ses plaisanteries habituelles gâte l’effet de son dévouement. — Ses relations avec Turgot, 1776. — Les derniers écrits de Voltaire. — Son Commentaire sur l’Esprit des lois, 1777, et sa dernière escarmouche contre Montesquieu. — Ses dernières Remarques sur les Pensées de Pascal, 1777 ; — et de l’intérêt qu’en offre le rapprochement avec les premières ; — qui sont de cinquante ans antérieures. — Les Dialogues d’Évhémère, et le Prix de la justice et de l’humanité, 1777. — Ses démarches pour obtenir qu’on le laisse rentrer à Paris. — Il quitte Ferney le 5 février 1778 ; — et arrive à Paris le 10 du même mois. […] VIII]. — Arrivé à Paris le 10 février, il descend à l’hôtel de Bernières ; — où dès le lendemain affluent la ville et la cour, — l’Académie et la Comédie ; — les musiciens et les philosophes ; — l’ancien et le nouveau monde. — Une lettre de Mme du Deffand : « Il est suivi dans les rues par le peuple, qui l’appelle l’Homme aux Calas » ; — et, à ce propos, qu’il y a peut-être quelque exagération dans ce trait ; — comme aussi bien dans la plupart des témoignages contemporains, — qui se plaisent à faire contraster l’enthousiasme de la ville avec la froideur de la cour [Cf.