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1050. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

« L’Ode suivante, dit-il dans la Note, fut présentée à l’Académie en 1714 au sujet du Vœu de Louis XIII, que Louis XIV venoit d’accomplir, en faisant construire l’Autel de Notre-Dame de Paris.

1051. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 381-387

Son Discours sur la Poésie en général & sur l’Ode en particulier, ses Réflexions sur la critique, offrent un enchaînement de réflexions judicieuses, instructives, présentées avec grace & d’un ton séduisant dont il faut se défier dans quelques autres de ses Ouvrages, ceux, entre autres, où il veut prouver qu’on peut faire de bonnes Tragédies & de belles Odes en prose, ou détruire la supériorité des Anciens sur les Modernes.

1052. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

Qu’on lise avec attention son Epître sur la décadence de notre Littérature, on y reconnoîtra sans peine le danger des travers qu’il condamne, la nécessité des préservatifs qu’il leur oppose, la sagesse des réflexions qu’il présente ; on y admirera sur-tout un Athlete vigoureux, luttant avec avantage contre les Champions de la nouveauté & du mauvais goût ; témoin ce morceau qu’on ne sauroit trop souvent opposer à la hardiesse des Novateurs & à la légéreté de notre Nation : Oui, nous verrons bientôt de petits Conquérans, Du Parnasse François audacieux Tyrans, De leurs Maîtres fameux proscrire les merveilles, Et leur orgueil briser le sceptre des Corneilles.

1053. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

Le grand Corneille répond à ces objections, que cet usage a été établi pour donner du repos à l’esprit, dont l’attention ne pourrait se soutenir pendant cinq actes, et n’est point assez relâchée par les chants du chœur, dont le spectateur est obligé d’entendre les moralités ; que, de plus, il est bien plus facile à l’imagination de se figurer un long terme écoulé dans nos entr’actes, que dans les entr’actes des Grecs, dont la mesure était plus présente à l’esprit ; qu’enfin la constitution de la tragédie moderne est de ne point avoir de chœur sur le théâtre, au moins pendant toute la pièce.

1054. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

30 « Mère, voilà ton fils ; disciple, voilà ta mère. » Le christianisme, qui a révélé notre double nature et montré les contradictions de notre être, qui a fait voir le haut et le bas de notre cœur, qui lui-même est plein de contrastes comme nous, puisqu’il nous présente un Homme-Dieu, un Enfant maître des mondes, le créateur de l’univers sortant du sein d’une créature ; le christianisme, disons-nous, vu sous ce jour des contrastes, est encore, par excellence, la religion de l’amitié.

1055. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

C’est une chose miraculeuse, sans doute, qu’en peignant la colère ou la tristesse du ciel chrétien, on ne puisse détruire dans l’imagination du lecteur le sentiment de la tranquillité et de la joie : tant il y a de sainteté et de justice dans le Dieu présenté par notre religion !

1056. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VII. Des Saints. »

Ces derniers présentent au pinceau le genre tragique dans sa plus grande élévation ; après la peinture de leurs tourments, nous dirions ce que Dieu fit pour ces victimes, et le don des miracles dont il honora leurs tombeaux.

1057. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Ce lexique fait avec goût & avec méthode, présente d’une maniére claire & attrayante les principes qui forment le grand écrivain dans tous les genres.

1058. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

Elle en tient un par ses deux ailes bleues qu’elle présente à une femme assise dans un fauteuil, sur la droite.

1059. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 26, que les sujets ne sont pas épuisez pour les peintres. Exemples tirez des tableaux du crucifiment » pp. 221-226

Mais c’est le caractere propre de ces inventions sublimes que le genie seul fait trouver, que de paroître tellement liées avec le sujet, qu’il semble qu’elles aïent dû être les premieres idées qui se soient présentées aux artisans, qui ont traité ce sujet.

1060. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

Une passion triste, nous fait aimer durant un temps des livres assortis à notre humeur présente.

1061. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — I »

Cet homme est admirable, pour nous avoir présenté, sous vingt-cinq formes, une même méthode de raisonner et de comprendre.‌

1062. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Ainsi par le simple secours de l’intelligence, et sans avoir besoin de celui de la mémoire, qui devient inutile lorsque les faits manquent pour frapper nos sens, nous avons rempli la lacune que présentait l’histoire universelle dans ses origines, tant pour l’ancienne Égypte que pour l’Orient plus ancien encore.

1063. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

Le mot Homère présente dans son étymologie un sens analogue, ὅμοῦ, ensemble, εἰρεῖν, lier.

1064. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre I. Introduction. Trois sortes de natures, de mœurs, de droits naturels, de gouvernements » pp. 291-295

Introduction Nous avons au livre premier établi les principes de la Science nouvelle ; au livre second, nous avons recherché et découvert dans la sagesse poétique l’origine de toutes les choses divines et humaines que nous présente l’histoire du paganisme ; au troisième, nous avons trouvé que les poèmes d’Homère étaient pour l’histoire de la Grèce, comme les lois des douze tables pour celle du Latium, un trésor de faits relatifs au droit naturel des gens.

1065. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

VII Parmi les noms qui se présentaient à ma mémoire, il y en a pour lesquels j’avais de l’enthousiasme et de l’attrait, et d’autres pour lesquels j’éprouvais ou j’éprouve encore une froide indifférence ou une aversion instinctive ; il y en a même qui m’ont outragé gratuitement et auxquels j’ai remis gratuitement aussi leurs outrages. […] Elle supplia mon ami de me présenter dans sa maison. […] C’est ainsi que je fus présenté malgré moi, un à un, à tout ce qu’il y avait d’illustre, de puissant et d’aimable dans l’ancienne et dans la jeune société française. […] Je lui fus présenté par son ami. […] XXII Ce fut dans la même année qu’une personne qui m’était bien chère me présenta dans son salon à M. de Bonald.

1066. (1911) Études pp. 9-261

Elle était présente quand survenait une souffrance ou quelque volupté. […] Tout de suite il aperçoit ce qu’il va faire et comment il le fera : l’œuvre est devant ses yeux, présente et parfaite. […] Le bâton de l’Empereur a poussé deux branches latérales, et c’est le signe que présente au peuple l’Explorateur de l’Enfer. […] Un chaos est présenté à notre anxiété. […] Mais une intention toujours présente évite les divergences inutiles, ramène sans cesse cet élan multiple avant qu’il ne s’éparpille.

1067. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

La première églogue, qui n’est guère que la troisième dans l’ordre chronologique, nous a dit dès l’enfance comment Tityre, qui n’est ici que Virgile lui-même, dut aller dans la grande ville, à Rome ; comment, présenté, par l’intervention de Mécène probablement, au maître déjà suprême, à celui qu’il appelle un Dieu, à Auguste, il fut remis en possession de son héritage, et put célébrer avec reconnaissance son bonheur, rendu plus sensible par la calamité universelle. […] Il fallut quelque protection nouvelle et présente, telle que celle de Varus (on l’entrevoit), pour mettre le poète à l’abri de la vengeance, et pour tenir la main à ce que le bienfait d’Octave eût son exécution ; à moins qu’on n’admette que ce ne fut que l’année suivante, et après la guerre de Pérouse, Octave devenant de plus en plus maître, que Virgile reconquit décidément sa chère maison et son héritage. […] « “En tout, le paysage du domaine de Virgile était doux, d’une douceur un peu pâle et stagnante, de peu de caractère, peu propre à exciter de sublimes émotions ou à suggérer de vives images ; mais le poète avait vécu de bonne heure au milieu des grandes scènes du Vésuve ; et, même alors, s’il étendait ses courses un peu au-delà des limites de son domaine, il pouvait visiter, d’un côté, le cours grandiose du rapide et majestueux Éridan, ce roi des fleuves, et, de l’autre côté, la Bénaque, qui présente par moments l’image de l’Océan agité. […] Il s’agissait de les réconcilier avec le travail des champs, si cher aux aïeux, et de leur en présenter des images engageantes : “Quel vétéran, s’écrie Gibbon, ne se reconnaissait dans le vieillard des bords du Galèse ? […] Restons ce que nous sommes, et ne trempons pas plus qu’en 1847 dans ces coalitions de vengeance et de colère incapables de rien réparer, car elles n’apportent à l’opinion que des passions contraires, unies par le besoin commun de détruire, et dont l’union inconsidérée ne présente à l’analyse que la ligue inopportune et inconséquente des républicains et des royalistes combattant ensemble un jour avec le radicalisme socialiste pour conquérir le champ de bataille où ils s’entre-détruiront le lendemain de la victoire.

1068. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Chef des guerriers de Cormac, vois la noire étendue de la flotte de Swaran : ses mâts s’élèvent aussi nombreux sur nos côtes que le sont les roseaux sur le lac de Lego : la foule de ses vaisseaux présente l’aspect d’une forêt couverte de vapeurs, lorsque les arbres balancés plient tour à tour sous l’effort des vents impétueux. […] Nos épées évitaient de blesser ; elles glissaient sur l’acier de nos casques, ou frappaient vainement nos boucliers, Deugala était présente, et souriait. […] Les voiles d’un esquif se présentent à nos yeux sur le lointain des mers : il paraissait comme un nuage qui s’élève sur les vents de l’Océan. […] « Tel je fus dans mon jeune âge ; mais toi, Oscar, imite la vieillesse de Fingal ; ne cherche jamais le combat : s’il se présente, ne l’évite jamais. […] « Alors le fils de Morni, Gaul, s’avance, et se présente dans une altitude intrépide : sa lance reluit aux étoiles. « Ô Fingal !

1069. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Depuis que le commerce des pensées est devenu une véritable industrie, depuis que la majeure partie des auteurs mâchent, au jour le jour, sans souci du lendemain, la besogne qui les fait vivre, l’occasion s’est présentée plus d’une fois de montrer à l’œuvre, fabriquant et écoulant leurs produits, toute une catégorie de gens de lettres, particulièrement dédaigneux des scrupules de l’art, et fortement épris des succès monnayés : les Entrepreneurs de romans populaires. […] Quelqu’un se présente. […] Dans le corps du journal sont présentés et discutés les faits du jour, de politique, de sociologie, de morale, etc., suivant telle ou telle conception générale en rapport avec l’état de l’âme contemporaine, et dans le feuilleton du rez-de-chaussée se perpétuent des traditions romanesques qui ne correspondent à rien. […] Je crois fermement que Mgr Myriel et Jean Valjean présentés à la masse l’intéresseraient aussi fortement (et de façon supérieure) que les aventures débitées par les fabricants dont vous parlez. […] Il devrait se surveiller lui-même, s’imposer de bonnes habitudes d’esprit, une scrupuleuse attention à ne pas violer les règles élémentaires de la logique ; il devrait s’interdire le mensonge et la calomnie, présenter ses idées avec clarté, exercer par des discussions lucides et simples le jugement de ses lecteurs, à tout le moins rester fidèle aux grands principes qu’a consacrés la tradition morale de l’humanité, ne jamais glorifier la violation des lois, le faux, l’assassinat.

1070. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

— s’est présentée, en une bonne journée, gaîment et innocent, dans une manière comique, puissent, aujourd’hui, mes amis ne pas trouver mauvais si, en leur communiquant ce poème burlesque, — dont il nous fut pourtant impossible de trouver la musique convenable, — je tâche à éveiller en eux le même sentiment de libération momentanée que je sentis quelques instants en l’écrivant. » UNE CAPITULATION COMÉDIE À LA MANIÈRE ANTIQUE (Analyse.) […] Jésus oppose à la vie personnelle non la vie d’outre-tombe, mais la vie commune qui se fond avec la vie présente, passée et future de toute l’Humanité. […] Depuis que la représentation de Lohengrin à l’Opéra-comique a été décidée, une importante question s’est présentée, celle de la traduction du poème. […] Cet étrange phénomène s’est encore, une troisième fois, présenté : en France. […] Une Capitulation fut écrite à Tribschen à l’automne 1870, et terminée en décembre de la même année mais il faut attendre 1873 pour qu’elle soit publiée dans les Œuvres complètes du compositeur avec la préface ici présentée.

1071. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Mais l’esprit humain est ainsi fait, qu’il ne peut saisir les objets que quand ils s’offrent à lui sous des formes déterminées, discontinues, quand ils présentent des caractères suffisamment tranchés. […] A une relation de coexistence entre des propriétés tangibles et autres, que présente le milieu environnant, correspond dans l’organisme un rapport de séquence entre certaines impressions tactiles et certaines contractions. […] La plus courte étude sert aussi à montrer clairement que les actions qui constituent la pensée, se présentent, non en même temps, mais l’une après l’autre. […] Dans la description de ses songes causés par l’opium, « alors que la mer lui apparaissait pavée d’innombrables figures, suppliantes, courroucées, désespérées, surgissant par myriades, par générations, par siècles, — alors qu’une architecture imaginaire se présentait à lui avec une vivacité et un éclat insupportable, ayant la faculté de grandir et de reproduire à l’infini », alors donc que les impressions mentales étaient extrêmement nombreuses et très distinctes, de Quincey nous dit qu’il lui a quelquefois semblé « avoir vécu 70 ou 100 ans dans une seule nuit » ; bien plus, « qu’il a eu alors des sentiments qui lui paraissaient avoir duré mille ans, ou plutôt un laps de temps qui excédait les limites de toute expérience humaine. » N’arrive-t-il pas, pendant un assoupissement de quelques minutes, de faire des rêves qui paraissent durer un temps considérable ? […] « Il est primordial, en ce sens que c’est une impression que les êtres vivants de l’ordre le plus inférieur se montrent capables d’éprouver ; en ce sens qu’il est la première espèce d’impression que l’enfant reçoive ; en ce sens qu’il est apprécié par le tissu dépourvu de nerfs du zoophyte, et en ce sens qu’il se présente vaguement, même à la conscience naissante de l’enfant qui n’est pas né.

1072. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

La véritable utilité de la conscience, dans l’inspiration, c’est de poser, par le désir, le but et l’effet final à atteindre : les moyens se présentent ensuite d’eux-mêmes en vue de la fin. […] Il y a une espèce de panorama intérieur, de vision interne qui finit par se dégager du conflit des représentations, et c’est l’intensité présente ainsi que la netteté de cette vision interne qui déterminent l’intensité de la croyance corrélative. […] Richet, transformée par suggestion en archevêque de Paris, croit voir le président de la république, lui présente ses compliments de nouvel an et écoute la réponse du président en disant à voix basse : « Eau bénite de cour. » Une autre, transformée par suggestion en général d’armée, voit des chevaux, des aides de camp, donne des ordres, se sert d’une longue-vue. […] C’est au fond un raisonnement : ma sensation actuelle ressemble à telle sensation passée ; ma sensation passée était accompagnée de telle autre sensation contiguë ; ma sensation présente évoque donc cette autre sensation107. — Nous proposerions une autre comparaison pour rendre plus intelligible ce procédé de raisonnement automatique. […] Ce mouvement persistant sans aucun obstacle et tendant même à se manifester par des actes, s’il y a lieu, se traduira dans la conscience par ce qu’on nomme affirmation. — Enfin, si un ou deux cas négatifs se présentent au milieu d’un grand nombre de cas positifs, il n’y aura plus conviction et affirmation sans réserve, mais seulement probabilité, et le degré de cette probabilité sera la résultante des expériences pour et des expériences contre, comme le mouvement d’un mobile est la diagonale du parallélogramme des forces favorables et contraires.

1073. (1925) Proses datées

J’ai vu Edmond Rostand, récemment marié venir y présenter sa jeune femme, Rosemonde Gérard, et Mme Tolla Dorian y amener M. de Max à ses débuts. […] C’est à ce dernier point de vue que nous mène, d’ailleurs assez aisément un examen attentif du célèbre recueil, malgré les arguments contraires que nous présentent certains documents qu’il est impossible de négliger. […] A la porte, l’iman nous présenta les babouches réglementaires, et nous entrâmes. […] Ecoutons celui-là, mais laissez-moi d’abord vous présenter l’un des personnages auquel il se rapporte. […] Je ne doute pas que chacun de vous lie lui donne volontiers ses suffrages pour cet emploi, mais je suis bien aise de vous dire que ce sera une chose fort agréable, et que dans les occasions qui se présenteront, je vous témoignerai avec plaisir que je suis, Messieurs le maire, échevins et habitants d’Autun, « Votre meilleur ami, L.

1074. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Il avait été l’éveilleur, l’homme providentiel qui, du rameau de son art, avait touché au front les endormis. » Esquisser la silhouette de Camille Lemonnier, n’est-ce pas déjà présenter son œuvre ? […] Nous voudrions présenter maints autres romanciers ou conteurs belges, mais cette étude, comme son titre l’annonce, se propose moins d’examiner par le détail toutes les productions d’une littérature que d’en indiquer les tendances, d’en dresser l’inventaire que d’en esquisser la physionomie. […] On n’était pas habitué à voir présenter le problème de la mort sous une forme aussi sinistrement symbolique ! […] Nous en remarquons d’analogues, présentées sous une forme plutôt nébuleuse, dans les trois petits actes que Joseph Bossi intitule Adam. […] On y rencontre même des conteurs, puisque le délicieux Delattre assume la tâche, dont il s’acquitte fort heureusement, de présenter les livres nouveaux aux lecteurs du Petit Bleu.

1075. (1899) Arabesques pp. 1-223

Je n’ai plus que quelques observations à présenter touchant son cas, et je passe à un autre sujet. […] — Par la notion du devoir. — Qui doit-on lui présenter comme modèle ? […] Il faut, enfin, nier l’Autorité sous quelque déguisement qu’elle se présente. […] La pratique de la liberté lui demeure tellement étrangère qu’il se laisserait volontiers séduire par les sectateurs de l’État-Providence. « Tout le monde fonctionnaire », tel est l’idéal bizarre qu’on lui présente. […] Autrement, pour prendre un exemple, le cas d’Angiolillo se présentera de nouveau.

1076. (1932) Les idées politiques de la France

Les réactions n’ont jamais été depuis 1848 que des arrêts momentanés du mouvement, et l’ancien carbonaro Napoléon III lui-même ne présente pas sous une autre figure celle du 2 décembre. […] L’heure présente, et les trente dernières années que cette heure a derrière elle, nous permettent-elles de discerner en France ces éléments libéraux, que Faguet y déclarait, après l’Affaire, introuvables et impossibles ? […] Le catholicisme social, sous la figure qu’il présente aujourd’hui, et qu’il tient d’un certain passé, n’est point un cléricalisme. […] Quand Barrès se présenta à Neuilly comme socialiste, il n’abdiqua rien de son lotharingisme. […] Je ne présente d’ailleurs cette réflexion que comme une demi-objection.

1077. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Carvalho, est, à l’heure présente, absolument décidé à jouer Lohengrin au mois de février … il a pris cette résolution après avoir pris conseil des personnes les plus autorisées …   Chaque jour, pendant toute la fin de novembre, les journaux annoncent, les uns que M.  […] Ainsi, on présenterait des musiques différentes dans des lieux spécialisés. […] Ayant le projet de monter Lohengrin en 1884, il partit à Vienne pour étudier les productions présentées et réfléchir à la meilleure façon de le représenter à Paris. […] Chaque lundi, pendant une trentaine d’années, il présenta, analysa, critiqua les pièces de la semaine jusqu’à sa mort en 1899.

1078. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Les applications qu’on faisoit de chaque leçon de morale de Fenelon à la conduite passée, ou présente, de ce Monarque, en rendit la lecture plus piquante. […] M. de Marivaux a mis dans ses Comédies des idées philosophiques, présentées d’une maniere neuve, singuliére & agréable. […] Dans ses Epitres on voit trop souvent l’homme atrabilaire, qui n’ayant pas assez de philosophie pour maîtriser son ressentiment, saisit les injures les plus fortes qui se présentent à sa plume pour en accabler ses ennemis. […] Sans prétendre régler les rangs de cette foule de concurrens qui se sont présentés tour-à-tour, voici ce que je pense sur chacun d’eux d’après Mr.

1079. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Or, Dieu ne se tourne que du côté de ceux qui se tournent vers lui : comme un miroir ne réfléchit le visage que de ceux qui se présentent devant la glace… Ne fuyons point le regard de Dieu à cause de quelques imperfections de notre cœur ; le soleil qui entre par une fenêtre, n’en éclaire pas moins une chambre, quoiqu’il trouve des atomes sur le chemin de ses rayons, &c. […] Il y a peu de ces traits qui peignent d’un mot, de ces expressions de génie qui présentent une vérité commune sous une face toute nouvelle. […] Dans cette vue, il le présente par tous les côtés qui peuvent le faire connoître, & le faire aimer. […] Toutes les causes qu’il traite ont des singularités, & le talent particulier de l’auteur est de les présenter encore de la maniere la plus piquante.

1080. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Retrouver l’immuable dans le variable, l’unité dans la diversité, en un mot, la loi dans le fait, saisir les mêmes traits, les mêmes caractères dans cette variété d’actions, de pensées, d’institutions, de mœurs, de langues, que nous présentent les annales du monde, telle est l’idée fixe de Vico. […] La critique moderne y voit, à côté du génie propre de l’individu, le génie de la race, du peuple, de l’époque où est né l’orateur, le poëte, l’artiste, le romancier ; elle montre l’individu se nourrissant de la substance, s’inspirant de l’âme de ce génie, recueillant et méditant ses traditions, ses mœurs, ses idées, ses sentiments, tous les éléments de sa vie passée ou présente, pour les reproduire par une création véritable de son génie personnel. […] Les écoles politiques idéalistes s’instruisent, les tempéraments révolutionnaires se calment à un tel spectacle présenté par la science moderne. […] A la place des âmes, mettez des forces ; au lieu des personnes, introduisez des machines, vous pouvez obtenir encore de puissants effets et un grand spectacle ; mais ce spectacle n’est rien en comparaison de celui que présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles, lutte admirable, parfois sublime, qui a fait dire à un sage de l’antiquité qu’il n’est rien de plus beau sous le soleil.

1081. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Jeannin se hâte d’en informer Villeroi ; et les voilà encore à attendre une heure plus favorable, « se disant, selon l’expression de l’un d’eux, qu’il y avait plusieurs heures au jour, et que les cœurs et les volontés des princes étaient aussi sujets au changement comme les occasions s’en présentaient ». […] Il y a des moments où, en transmettant à Villeroi les intentions du duc de Mayenne, il a l’air de résister aussi pour sa part à une transaction trop prompte et sans garantie : car cette conversion de Henri IV, qui est nécessaire avant toute chose, il ne la croit pas aussi prochaine ni aussi aisée que Villeroi la lui présente.

1082. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Je sais des hommes d’étude et de lecture approfondie qui placent Fleury très haut, plus haut qu’on n’est accoutumé à le faire aujourd’hui, qui le mettent en tête du second 265 rang ; ils disent « que ce n’est sans doute qu’un écrivain estimable et du second ordre, mais que c’est un esprit de première qualité ; que ses Mœurs des israélites et des chrétiens sont un livre à peu près classique ; que son Traité du choix et de la méthode des études, dans un cadre resserré, est plein de vues originales, et très supérieur en cela à l’ouvrage plus volumineux de Rollin ; que son Histoire du droit français, son traité du Droit public de France, renferment tout ce qu’on sait de certain sur les origines féodales, et à peu près tout ce qu’il y a de vrai dans certains chapitres des plus célèbres historiens modernes, qui n’y ont mis en sus que leurs systèmes et se sont bien gardés de le citer ; que Fleury est un des écrivains français qui ont le mieux connu le Moyen Âge, bien que peut être, par amour de l’Antiquité, il l’ait un peu trop déprécié ; que cet ensemble d’écrits marqués au coin du bon sens et où tout est bien distribué, bien présenté, d’un style pur et irréprochable, sans une trace de mauvais goût, sans un seul paradoxe, atteste bien aussi la supériorité de celui qui les a conçus. » Pour moi, c’est plutôt la preuve d’un esprit très sain. […] Chacun le dit, mais lui ne vise qu’au principal, au triomphe de la doctrine ; il conseille et inspire M. de Noailles comme il avait fait pour Le Tellier : « Il va droit au bien en tout et partout, sans écouter les dégoûts qu’il peut avoir, ni se laisser arrêter par les difficultés qui se présentent. » Il a besoin d’agir directement auprès de Mme de Maintenon pour obtenir d’elle et de son influence sur le roi que le père de La Chaise ne soit point écouté ; car il s’agit de condamner des doctrines chères aux amis et confrères du père de La Chaise.

1083. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Ballanche et de M. de Laval : M. de Chateaubriand n’y gagne pas, et sans doute ici, et sur ce seul point, la tendresse délicate de Mme Récamier aurait eu à souffrir, à s’inquiéter, de l’effet de la publication présente. […] Le genre de mon talent, je le sais, ne présente aucune surface : d’autres bâtissent un palais sur le sol, et ce palais est aperçu de loin ; moi, je creuse un puits à une assez grande profondeur, et l’on ne peut le voir que lorsqu’on est tout auprès.

1084. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Tout le monde y était admis, pourvu que, dans chaque troupe de masques qui se présentait, un d’eux se démasquât et, s’étant fait connaître, répondit de tous ceux de sa troupe. […] La mort subite de Mme de Vintimille à Versailles, à la suite de sa première couche, vient tout confondre et porter un coup bien rude au cœur de Mme de Mailly comme à sa fortune ; et quand une autre sœur (car on ne sort point d’abord de cette famille de Nesle) se présente pour disputer l’héritage de Mme de Vintimille, cette fois c’est une rivale qui s’annonce, une ambitieuse véritable, non plus une femme à rien partager : Mme de La Tournelle, la future duchesse de Châteauroux, veut et impose des conditions éclatantes, qui vont mettre fin au règne traînant de son aînée.

1085. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

M. de Laprade, qui se présente cette fois en qualité de prosateur et de critique, et même avec une pointe de polémiste, n’a été longtemps qu’un poète. […] Mais en prose, et comme vérité exacte, il y a trop à répondre, il se présente trop de noms à opposer à d’autres noms.

1086. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Comment voudriez-vous en conscience que Gœthe acceptât Quasimodo, lui qui, même quand il a fait son diable, Méphistophélès, l’a présenté beau encore et élégant ? […] Appelé à Erfurt en 1808, à l’époque de l’entrevue des souverains, et présenté à l’empereur le 2 octobre, l’empereur, après l’avoir regardé quelques instants avec attention, lui avait dit pour premier mot : « Vous êtes un homme. » Et lorsque, l’entretien fini, Gœthe se fut retiré, Napoléon répéta, en s’adressant à Berthier et à Daru, qui étaient présents Voilà : un « homme ! 

1087. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

En la rapprochant du même type conçu au xiie  siècle, tel qu’on le trouve dans un drame liturgique d’un latin farci, où elle est présentée comme une pécheresse vulgaire et une femme de mauvaise vie, baragouinant du mauvais allemand et chantant du latin grossier, on distinguerait un progrès notable de délicatesse. […] On lui présente une petite fiole de baume ; elle en veut davantage.

1088. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Foucault, agréé, présenté au roi, reçut la nouvelle charge avec toutes sortes d’avantages et de faveurs extraordinaires, dispense d’âge, de service, et remise de finances. […] Louis XVI, aveuglé ici par un esprit de dévotion étroite, était de plus trompé par les informations qui lui venaient des provinces ; et Foucault sera un de ces informateurs les plus funestes, par le tableau illusoire qu’il présentera de la facilité du succès.

1089. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Flaubert ; mais, celle-ci manquant et se faisant attendre, la critique et le public excités se jetèrent, à son défaut, sur ce qui se présentait en sa place et se substituait à elle en quelque sorte. […] Quoi qu’il en soit, dès que Salammbô se présente, on a aussitôt reconnu, à sa démarche et à tout son air, moins une sœur d’Hannibal qu’une sœur de la vierge gauloise Velléda, transposée, dépaysée, mais évidemment de la même famille sous son déguisement.

1090. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Jésus-Christ prêchant son Évangile est présenté par lui sous un jour en partie incontestable. […] Ceux qui ont étudié Bossuet savent combien, dès ses premiers sermons prêchés à Metz, il était préoccupé de cette destruction de Jérusalem et des scènes particulières d’horreur qu’elle présente ; il y insiste de nouveau dans ce Discours, il les étale et les commente, y voyant l’image anticipée du Jugement dernier.

1091. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

En attendant, nous ne voyons que cet ecclésiastique ; nous le voyons parce qu’il s’est présenté, parce qu’il est tel que nous eussions pu désirer un voisin, et parce qu’il paraît avoir besoin de ces distractions auxquelles, nous, nous ne songions pas.  […] Un dernier mot sur le seul acte public de la vie de Sénancour. — Dans le procès qui lui fut intenté au mois d’août 1827 à cause de son livre, le Résumé de l’Histoire des Traditions morales et religieuses, où l’avocat du roi, Levavasseur, croyait trouver à chaque phrase l’intention manifeste de détruire la croyance à la divinité de Jésus, M. de Sénancour, défendu par Me Berville, voulut présenter lui-même au tribunal quelques explications.

1092. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VII. De l’esprit de parti. »

Cette manière de ne considérer qu’un seul côté dans tous les objets, et de les présenter toujours dans le même sens, est ce que l’on peut imaginer de plus fatigant, dès qu’on n’est pas susceptible de l’esprit de parti ; et l’homme le plus impartial, témoin d’une révolution, finit par ne plus savoir comment retrouver le vrai, au milieu des tableaux imaginaires où chaque parti croit montrer la vérité avec évidence. […] L’esprit de parti est la seule passion qui se fasse une vertu de la destruction de toutes les vertus, une gloire de toutes les actions qu’on chercherait à cacher, si l’intérêt personnel les faisait commettre ; et jamais l’homme n’a pu être jeté dans un état aussi redoutable, que lorsqu’un sentiment qu’il croit honnête, lui commande des crimes ; s’il est capable d’amitié, il est plus fier de la sacrifier ; s’il est sensible, il s’enorgueillit de dompter sa peine : enfin, la pitié, ce sentiment céleste, qui fait de la douleur un lien entre les hommes ; la pitié, cette vertu d’instinct, qui conserve l’espèce humaine, en préservant les individus de leurs propres fureurs, l’esprit de parti a trouvé le seul moyen de l’anéantir dans l’âme, en portant l’intérêt sur les nations entières, sur les races futures, pour le détacher des individus ; l’esprit de parti efface les traits de sympathie pour y substituer des rapports d’opinion, et présente enfin les malheurs actuels comme le moyen, comme la garantie d’un avenir immortel, d’un bonheur politique au-dessus de tous les sacrifices qu’on peut exiger pour l’obtenir.

1093. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

. — Qui doit-on lui présenter comme modèle ? […] L’éducation intellectualiste se présente sous deux formes : la forme dogmatique et la forme critique.

1094. (1890) L’avenir de la science « XII »

La science se présente toujours à l’homme comme une terre inconnue ; il aborde souvent d’immenses régions par un coin détourné et qui ne peut donner une idée de l’ensemble. […] Le dessin général des formes de l’humanité ressemble à ces colossales figures destinées à être vues de loin, et où chaque ligne n’est point accusée avec la netteté que présente une statue ou un tableau.

1095. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire Pour peu qu’on ait tracé le tableau de plusieurs époques successives d’une littérature, deux graves questions se présentent auxquelles on ne saurait se soustraire : Pourquoi le goût littéraire varie-t-il d’une époque à une autre ? […] Avant de les présenter, ajoutons deux remarques qui complètent l’énoncé de la loi d’alternance.

1096. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

Cette mise en action peut parfaitement et même doit recommencer sous une forme faible lorsque la proie n’est plus présente qu’en imagination ; il y a alors une série de faits mentaux à l’état naissant, qui ne peuvent se développer entièrement faute d’objet, mais qui se développent en partie dans l’imagination ; c’est cette attitude mentale qui constitue l’impulsion. […] Nous sommes certains de notre existence non comme d’une existence abstraite et générale, mais comme d’une existence réelle qui est présente à tous nos états successifs ; et pourtant, nous ne pouvons nous représenter ce qu’est être.

1097. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Le poëte fut alors présenté au monarque. […] Néanmoins, étoit-il convenable de lui présenter, sur le bord de sa tombe, une vérité si dure ?

1098. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Je n’oserais pas contester ce tableau si saisissant et si spécieux, et qui paraît vrai dans sa généralité ; mais d’une part Gall voyait tout avec son imagination, et d’un autre côté, quand on a quelque expérience de ces questions, on sait qu’il est bien rare que les faits s’y présentent avec cette parfaite simplicité. […] Notre race commence à reconnaître des sœurs dans les races inférieures ; la conscience humaine franchit la question zoologique et la tranche instinctivement : voilà le grand spectacle que présente l’humanité dans le monde entier.

1099. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Les autres nations peuvent mettre en ligne à tel ou tel moment des prosateurs de premier ordre comme des tirailleurs isolés : chez nous seulement, depuis le narrateur de la conquête de Constantinople jusqu’au romancier de Mauprat, la Prose s’appelle légion et se présente comme une armée toujours accrue de renforts et continuellement en marche. […] J’abrège pour vous présenter un dernier tableau, celui de la domination intellectuelle de notre pays à diverses époques.

1100. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Comme le tableau qui répresente une action, ne nous fait voir qu’un instant de sa durée, le peintre ne sçauroit atteindre au sublime que les choses qui ont precedé la situation présente jettent quelquefois dans un sentiment ordinaire. […] Le poëte tragique oseroit aussi peu nous présenter ces objets sur la scene, que la métamorphose de Cadmus en serpent, et celle de Progné en hirondelle.

1101. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Tour à tour vingt doctrines se présentèrent pour réveiller sa curiosité et nourrir son enthousiasme. […] Nous éviterons soigneusement d’en ajouter un seul ; et nous ne daignerons pas examiner les difficultés que présente la survivance forcée de l’âme des bêtes ni surtout les objections terribles que les expériences de la physiologie ont précisées et accumulées depuis trente ans.

1102. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Tout est romain par l’allusion présente, mais tout est grec par le souvenir. […] quels acteurs auraient pu jouer les scènes des vieux drames interprétées par la terreur ou la haine présente ?

1103. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

Je fis, au sortir de la conférence, ce petit pastiche, que, sur le conseil d’About et de Sarcey, je présentai à M. 

1104. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

Il nous faut du grand, diront-ils, mais ce grand à quoi ils rêvent sans cesse, ils ne sauraient le trouver eux-mêmes ni l’inventer ; ils sont en peine des voies et moyens, et resteraient bien empêchés tous seuls à le réaliser ; il faut qu’on le leur prépare, qu’on le leur présente tout fait, et alors ils l’acceptent, sans trop de discernement toutefois, sans distinguer toujours le fond de l’apparence et le simulacre d’avec la réalité.

1105. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MARIA » pp. 538-542

(et sur les beaux cheveux D’une enfant là présente et sur sa brune tête Il étendait la main en façon de conquête), Pour dix francs tout cela !

1106. (1874) Premiers lundis. Tome I « Le vicomte d’Arlincourt : L’étrangère »

Qu’on ne s’en étonne pas : l’Étrangère a plus de pâleur qu’Izolette ; elle a un sourire plus vague, sans parler de l’apparence de sublimité morale qu’elle présente.

1107. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé aux funérailles de M. Stanislas Guyard, Professeur au Collège de France »

L’intérêt hors ligne que présente l’assyriologie le frappa ; il est probable que, s’il eût vécu davantage, il eût de plus en plus tourné ses études de ce côté.

1108. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Boisrobert la présenta de sa part aux neuf amis, qui la reçurent avec déplaisir, voyant dans l’érection légale de l’Académie la perte de la liberté et de l’intimité qui faisaient le charme de leur réunion.

1109. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

La duchesse de Bouillon trouvait du plaisir dans cette société ; elle présenta nos poètes à ses sœurs, la duchesse de Mazarin et la comtesse de Soissons, qui tenaient de grandes maisons à Paris.

1110. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — III »

L’intervention de la mémoire, élément indispensable du fait de conscience, a pour effet de resserrer dans la minute présente et de maintenir unis ensemble deux tronçons de la durée qui tendent à se séparer l’un de l’autre, s’enfuyant vers les directions opposées de l’avenir et du passé.

1111. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Elle présenta requête au lieutenant criminel, pour faire arrêter le cours de ce libèle.

1112. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

Celui de présenter des objets d’un grand intérêt, des pères, des mères, des femmes, des enfants.

1113. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

La société, c’est la maison de Bertin, un fat y prend le haut bout la première fois qu’il s’y présente, mais peu à peu il est repoussé par les survenans ; il fait le tour de la table, et il se trouve à la dernière place, au-dessus ou au-dessous de l’abbé De La Porte.

1114. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

Mais, nous objecte-t-on, si la santé contient des éléments haïssables, comment la présenter, ainsi que nous faisons plus loin, comme l’objectif immédiat de la conduite ?

1115. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XII. L’homme touffu »

Un jour que Daouda chassait l’éléphant, un bouvier se présenta à la porte de la case et demanda à boire.

1116. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VII » pp. 278-283

Mais n’est-ce pas attribuer le comble de l’imprudence à celui qu’il nous présente comme le fondateur de la civilisation grecque ?

1117. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Car, Sarcey le dit chaque fois que l’occasion s’en présente, un drame de M. d’Ennery et une tragédie de Sophocle ou d’Euripide… oh ! […] La petite Française le prend, et, très digne, le présente à Délia. […] Gaillardin accepte : on le présentera au prince sous le nom de marquis de Villangoujar. […] Il se présentera sous le nom de comte de Villebouzin. […] Elle nous sanctifie par l’idée toujours présente et par le voisinage de la mort.

1118. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Or son œuvre se présente point de ces types fortement décrits à la manière anglaise depuis le chapeau jusqu’aux souliers. […] À quel souvenir n’est pas présente la douloureuse Louise de Chaulieu des Mémoires de deux jeunes mariés ? […] Une érudition de bizarreries, de spécialités saugrenues présentées comme preuves et arguments irréfutables, réjouit les thèmes les plus moroses. […] Le livre que Rodenbach présente cette fois au public est petit. […] Croire à quelque chose qui ne se manipule pas dans les laboratoires, ne sert à nul trafic et ne mène pas aux honneurs, voilà du comique bien rare à l’heure présente.

1119. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Quelles ressources présentait l’époque historique qu’elle a choisie ? […] Une fois décidé à ne pas épeler tes questions qui se présentent, il les résout hardiment. […] En la dégageant des ambages oratoires, je la présente sous une forme presque scientifique. […] Après la lecture de cet épisode, le souvenir de Léopold Robert se présente naturellement à la pensée. […] Enfin, le dénouement gagnerait beaucoup à être présenté selon la méthode que nous proposons.

1120. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

— Mais pourquoi ne nous présenter que des monstres ! […] Mais j’avouerai cependant que ma critique s’arrête toujours à un certain point et que je ne puis m’empêcher de saluer une belle peinture dans quelque cadre qu’elle se présente. […] Le débarquement de l’équipage par la pluie, l’examen de la fiancée présentée par un « fianceur de profession », c’est ainsi qu’on pourrait l’appeler, sont exquis. […] Ainsi que je te disais, Dalzon a les ducs ; mais l’auteur de la Maison d’Orléans, admis à Chantilly, doit m’y présenter avant peu. […] Stéphane Mallarmé ; un portrait et un fleuron d’Édouard Manet sont placés au commencement de ce livre très bien présenté par l’éditeur.

1121. (1923) Nouvelles études et autres figures

Asin fut amené à sa découverte, il est bon, je crois, de le présenter lui-même. […] Et saint Thomas le présente ainsi : « Cette âme est la lumière d’un esprit à qui, dans ses grandes pensées, la mort paraissait trop lente. […] Il l’avait laissée au consulat anglais dont il connaissait le titulaire et s’était présenté seul chez Byron. […] Mais il y avait dans cet amour de la pastorale allemande un danger que n’avait point présenté l’attrait de la préciosité italienne ou du gongorisme espagnol. […] Un concours se présente pour l’emploi d’ingénieur des Postes et Télégraphes : il le passe, et le voilà définitivement embarqué.

1122. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Son influence, pour être ainsi restreinte, n’en est pas moins profonde, car elle se retrouve, présente et durable, chez presque tous les poètes de notre époque. […] Telle qu’elle se présente, ou douloureuse ou mesquine, leur existence n’est pas une œuvre d’opinion. […] Tourguéniev nous présente un spectacle différent et dont l’analogue se trouve en Angleterre dans les romans de George Eliot. […] Il le restera, comme il l’est devenu, d’abord à cause de la sincérité inexorable de sa confession, et aussi parce qu’il présente un exemplaire accompli d’une certaine variété d’âmes modernes. […] A coup sûr, il n’a jamais connu la passion complète ; celle qui nous rend la personne aimée présente à l’imagination jusqu’à la douleur, jusqu’à la folie.

1123. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

C’est le rapport de M. de Fontanes à Racine ; il est de cette famille, et il s’y présente à nous comme le dernier. […] Il ne vit Voltaire que de loin, couronné à la représentation d’Irène ; mais il n’eut pas le temps de lui être présenté. […] Ces discours, présentés dans de sobres échantillons, suffisent à marquer l’époque qu’ils ornèrent, et où ils parurent d’accomplis témoignages de contenance toujours digne, de flatterie toujours décente, et de réserve parfois hardie. […] Ces noms, suivant lui (et il les présentait de la sorte à l’Empereur), étaient des garanties pour les familles, des indications manifestes de l’esprit social et religieux qu’il s’agissait de restaurer. […] La jeunesse ne peut bien juger les faits que d’après la manière dont ils lui seront présentés.

1124. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Eugène Sue a, comme beaucoup de gens d’esprit, des travers et peut-être même des ridicules ; ainsi, son valet ne lui présente ses lettres que sur un plat d’argent. […] La carte payante présentée, M.  […] S’il se présente, je dirai qu’aujourd’hui on ne donne pas. […] La Revue de Paris, la Revue des deux Mondes, sont les arènes familières dans lesquelles il fait jouter sa critique brillante, avec tout ce qui se présente au héraut d’armes de la publicité : peinture, musique, littérature, théâtre ; théâtre surtout. […] Hugo se présentera aux élections très incessamment ; M. 

1125. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Château, expédie un courrier à ce sous-gouverneur pour lui demander, de la part de voyageurs de distinction, la faveur de lui être présentés : on a la réponse huit heures après : les chevaux n’ont pas de jambes dans ce pays, mais des ailes. […] Depuis plusieurs années, des artistes de réputation (Ingres, Delaroche) n’exposaient plus : « Moi, Horace Vernet, je suis heureux d’avoir osé présenter ma poitrine en remplissant un devoir et en payant une dette de reconnaissance au public… Tant que ce même public voudra de moi, je serai sur la brèche. […] Pour mon compte, je viens de subir une rude épreuve contre laquelle je me roidissais depuis bien longtemps ; elle m’a confirmé dans la pensée que rien n’est plus fatal à un artiste que son éloignement de la multitude et du froissement du monde : l’isolement ne laisse prendre aucun repos à sa pensée dominante ; son sommeil même ne lui procure plus le moindre délassement ; une seule idée le domine sans cesse : elle l’use et l’énerve à force d’y songer, et, au bout du compte, il finit par ne plus savoir où il en est, faute d’objet de comparaison d’une part, et de l’autre parce qu’il ne rencontre plus sur sa route cet imprévu qui donne à chacun de nous la connaissance de sa force. » « Je suis convaincu, mon cher ami, que l’affaiblissement dans lequel je suis tombé est prématuré, que si les circonstances déplorables qui depuis une année ont changé mes rapports avec la société32 ne s’étaient pas présentées, je suis persuadé, dis-je, qu’il m’aurait été possible de soutenir plus longtemps le rang que mes travaux m’avaient assigné.

1126. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

… » C’est ainsi que le poète présentait de la plus gentille façon un autre poète. […] Un être souffrant lui était présenté par son malheur même. […] Sainte-Beuve pour n’avoir pas présenté autrement le tableau des faits, et dans un sens purement favorable à l’armée.

1127. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

les voilà devant nous, l’une aussi présente, l’autre aussi dévoilé qu’ils peuvent l’être, unis tous les deux sous l’amitié vigilante d’un même cœur. […] Le corps intermédiaire du récit, les trente années de l’Empire et de la Restauration ne sont encore tracées que par endroits et ne présentent pas, à l’heure qu’il est, une ligne ininterrompue et définitive. […] Ces mots ne sont le plus souvent que de l’esprit, de la verve comique et mordante, mais qui ne se présente pas en ces endroits à l’état direct et simple.

1128. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

La Correspondance avec Bancal, et quelques autres lettres inédites encore que nous avons eues sous les yeux, nous présentent Mme Roland durant une partie de sa vie qu’elle a moins retracée en ses Mémoires, après les années purement intérieures et domestiques, et avant l’entrée de son mari au ministère. […] La lettre à Brissot, déjà citée (du 31 juillet 92), ayant pour objet de le prémunir contre les facilités de caractère et de jugement auxquelles il était enclin, présente des indications très-particulières sur les principaux de ce groupe illustre et fraternel que de loin une seule auréole environne. […] La biographie de Brissot, présentée comme on vient de le tenter, serait-elle un acheminement à l’immolation théorique qu’on veut faire de la Gironde protestante et corrompue à Robespierre catholique et pur ?

1129. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Tout le XVIe siècle, à cet égard, nous présente comme un continuel et confus effort de débrouillement. […] Et pour ce que l’occasion, le lieu, le temps et commodité me sont rudes par triste prison, vous plaira excuser le fruict qu’a meury mon esperit en ce pénible lieu… » Cette lettre, avec la pièce de vers qui l’accompagne, se trouve aux pages 42 et 43 de la présente édition ; mais, en la lisant au début, on comprend mieux comment François Ier devint décidément poëte ou rimeur, et comment l’ennui l’amena à développer sinon un talent, du moins une facilité qu’il n’avait guère eu le loisir d’exercer jusqu’alors. […] » on peut le répéter avec variante en lisant tout autre poëte du même siècle ; toujours on peut se demander, quand il s’y présente quelque chose de frappant ou de charmant : « Mais n’y a-t-il point là-dessous quelque auteur traduit, un ancien ou un italien ? 

1130. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

C’est le cours le plus complet et le plus vivant de l’archipel grec et ionien qu’un disciple d’Homère ait fait faire à la génération présente. […] M. de Chateaubriand n’a pas cessé cependant de se présenter très franchement au monde, après la Restauration accomplie, comme le type invariable et le héros accompli de la légitimité ! […] C’était un homme d’État, ce n’était nullement un homme de tribune ; il se soignait trop par excès d’amour-propre, pour se présenter à l’Europe en négligé.

1131. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Quelle est l’attitude qui convient à l’homme tel que je l’ai présenté, en face du monde tel que je le comprends ? […] Elle permet à notre esprit d’adapter son action à la situation présente et de préparer l’action future, différente et même opposée que nous devons déjà prévoir et qu’il ne faut pas rendre impossible. […] Il prendra son parti dans les cas qui se présenteront, en tâchant de comprendre ses propres désirs et ses aptitudes, ceux aussi de son temps et de son milieu.

1132. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

. — « Les Patrons ne doivent pas prendre en mauvaise part ni des artistes ni de l’auteur, si ceux-ci ne répondent pas aux applaudissements en s’avançant sur la scène ; ils se sont décidés à cette abnégation pour se tenir dans le cadre de l’œuvre d’art qu’ils ont à présenter au public. » Sur l’usage du texte. — « Pour obtenir le juste effet scénique il faut pendant la durée de l’acte diminuer l’éclairage de la salle au point de rendre impossible la lecture du texte. […] L’esquisse de 1856 présente les amours d’un disciple de Bouddha et de Prakriti, une jeune intouchable. […] Un ouvrage les recense et les présente de façon synthétique et claire, le Voyage au cœur du Ring, Wagner, L’anneau du Nibelung, Encyclopédie, de Bruno Lussato, Fayard, 2005.

1133. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Comment se présenterait-il, devant un public parisien — et c’était le cas, le 9 mars, à Bruxelles,  —  transposé en langue française, exécuté par des interprètes pour qui un tel art était au demeurant fort nouveau ? […] Il semble que notre organisme perd pied, pour ainsi dire, dans ce vide, dans cette détente qui lui est imposée ; il en résulte une sorte de gêne, à la fois une tendance à nous reculer vers le plus profond de nous-même, et une impulsion à saisir avec avidité les premières impressions qui se présenteront. […] Il n’y a d’illusion possible ni sur la scène, ni sur le proscénium qui la prolonge, ni dans l’espace occupé par les spectateurs en avant de nous ; l’illusion est produite grâce à la forme convexe du toit de l’orchestre qui présente un développement plus grand que n’offrirait un couvercle plat à trace rectiligne, recouvrant cependant un même espace17.

1134. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Ici, ce n’est point le monstre tel qu’il se présentait à vous, et tel, je crois, qu’il ne faut pas le peindre. […] Ces lettres présenteraient donc le contraste singulier de deux hommes, dont l’un a été toujours malheureux, et, parce qu’il a été malheureux, est devenu pape, l’autre, toujours heureux, est resté Arlequin. […] Lorsque Ganganelli vient d’être élu pape, et que Carlin est allé à Rome, c’est un sentiment délicat que celui qui empêche le comédien d’oser se présenter familièrement à son ancien ami, malgré l’instance qui lui en est faite ; car ce comédien est Italien, il est catholique et dévot ; il révère, il adore presque dans cet ami, qu’il tutoyait la veille, le vicaire de Jésus-Christ sur la terre.

1135. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

J’allais oublier un original, un certain Fioupou, en grande dispute, par correspondance, avec Émile Saisset, sur le platonisme chrétien, et tout au logos, et parlant toujours et toujours exégèse… À l’heure présente, Barthet est le grand homme de l’endroit, un poète du Danube qui porte des souliers ferrés, et brandit un gourdin en l’honneur de Boileau… On y boit de la mauvaise bière, on y fait un mistron… Gavarni, qui n’y est allé qu’une fois, assure qu’on y scie les pommes de canne, quand elles sont en or. […] ne présentez pas cela. […] Donner les nouvelles sociales, la philosophie des aspects des salons et de la rue, — commencer par un premier article sur l’influence de la fille dans la société présente, — un second sur l’esprit contemporain et sur ce que le monde et même les jeunes filles ont emprunté à la blague et à l’esprit de l’atelier, — un troisième sur la bourse et la plus-value des charges d’agent de change, etc., etc.

1136. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Je dis que l’amour, jusqu’à présent, n’a pas été étudié dans le roman, d’une manière scientifique, et que nous n’en avons présenté que la part poétique. […] Gambetta, à ce déjeuner, apporte une formidable gaîté, et au milieu de rires retentissants jusque sur le palier, certifie qu’il est sûr, à l’heure présente, de la nomination de 405 députés républicains. […] Mardi 18 décembre Dans ce dîner de l’ancien Magny, aujourd’hui tout plein de ministres et de victorieux de l’heure présente, en la grosse et exultante joie de leur triomphe politique, je me sens un vaincu, l’homme d’une France qui est morte à tout jamais.

1137. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Grâce à lui, ils ouvrent devant le public, éternellement ébloui par un certain état de maison qu’il croit être le bonheur, des perspectives de vie fastueuse, ou large, ou même ruinée, fortune présente, fortune passée, peu importe, puisque l’or a ruisselé devant ceux qui le connaissent à peine. […] Plusieurs personnes, qui ne les ont pas visités chez eux, ne seraient pas fâchées peut-être, avant de les voir chez elles, qu’on les leur présentât. […] Pensez donc : visiter les premières maisons de modes et aussi les petites, à Paris et en province ; interroger la patronne, pénétrer dans les ateliers et surprendre les employées au milieu du travail, groupées au naturel, lasses, nerveuses, attentives, bavardant, honteuses d’être vues avec leurs manches de lustrine, douces, moqueuses ou hardies ; se faire présenter à mademoiselle Irma, qui est apprêteuse et cause très volontiers de son métier ; à l’artiste mademoiselle Mathilde, qui invente les plus jolis chapeaux de Paris, et manie les plumes et les rubans comme un poète les rimes riches ; tenir entre ses mains de petits cahiers de jeunes filles disparues, qui n’ont laissé après elles que de pauvres petites idées de luxe qui sont déjà passées de mode et ces quelques feuilles de journal souvent banales, souvent charmantes, avec des blancs, des endroits tout froissés et quelquefois des traces de larmes ; n’est-ce pas de quoi s’émouvoir, et sourire, et prendre pitié ?

1138. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Mais nous ne nous rappelons le passé que parce que notre corps en conserve la trace encore présente. […] , que si l’on appelle « scientifique » ce qui est observé ou observable, démontré ou démontrable, une conclusion comme celle qu’on vient de présenter n’a rien de scientifique, puisque, dans l’état actuel de la science, nous n’entrevoyons même pas la possibilité de la vérifier. […] Et pourtant il est incontestable que ma conscience me présente une image unique, ou peu s’en faut, un souvenir pratiquement invariable de l’objet ou de la personne : preuve évidente qu’il y a eu tout autre chose ici qu’un enregistrement mécanique.

1139. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

On sait qu’un Roman ne doit pas être un sermon ; qu’il ne doit rien présenter d’austere, ou du moins qu’il doit mettre à l’écart l’enveloppe de l’austérité : mais le vase entouré de miel doit offrir au tempérament le plus délicat un breuvage salutaire. […] Cette conjecture est appuyée du suffrage d’un Ecrivain aussi exact, aussi actif dans ses recherches, qu’habile à les présenter sous un aspect intéressant. […] Il est aussi merveilleux par le fond, que tous les Romans qui l’avoient précédé ; mais il offre un ton d’ingénuité, des traits de critique, & même des traits de génie, que nul d’entre eux ne présente.

1140. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Il les imite d’abord ; mais sa foi naïve lui donne sur ce monde des cieux d’autres accents d’une douceur incomparable, et le charme de l’amour divin élève encore l’inspiration même du talent par cette idée des béatitudes célestes qui lui est présente et familière : « Douce et lumineuse contrée, dit-il, prés fleuris que ne brûlent ni la gelée ni le soleil, sol fertile qui produis la consolation éternelle ! […] L’admiration même nuisait à la liberté du génie ; et l’instinct poétique, au lieu de s’animer par la passion présente, chancelait confondu sous l’amas des souvenirs. […] Ce sont quelques paraphrases d’un psaume, quelques vers que Fénelon lui-même, si rigoureux à notre poésie, sera forcé d’admirer comme une œuvre antique ; ce sont aussi quelques accents vraiment lyriques, nés de la passion présente et d’un travail ardent de l’esprit.

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