De tous les jeunes poëtes qui ne meurent ni de désespoir, ni de fièvre chaude, ni par le couteau, mais doucement et par un simple effet de lassitude naturelle, comme des fleurs dont c’était le terme marqué, Millevoye nous semble le plus aimé, le plus en vue, et celui qui restera. […] En général, beaucoup de ces romances de Millevoye, de ces élégies de son premier livre où il est tout entier, et j’oserai dire sa jolie pièce du Déjeuner même, me font l’effet de ce que pouvaient être plusieurs des premiers vers de Lamartine, de ces vers légers qu’à une certaine époque il a brûlés, dit-on.
Le haut, justicier, selon l’acte de notoriété donné au Châtelet, le 29 avril 1702, « connaît de toutes les matières réelles et personnelles, civiles et criminelles, même des actions des nobles et ecclésiastiques, des scellés et inventaires de meubles et effets, des tutelles, curatelles, administration des biens de mineurs, des domaines, droits et revenus usuels de la seigneurie, etc. » 2° Droit de gruerie, édit de 1707. […] 5° Droit d’épave, sur les bestiaux, meubles, effets, essaims de mouches à miel perdus, trésors trouvés (depuis vingt ans profits nuls sur cet article).
On sait la part immense des dons naturels dans le talent d’un comédien ou, si vous voulez, dans l’effet total qu’il produit. […] Mme Sarah Bernhardt me fait toujours l’effet d’une personne très bizarre qui revient de très loin ; elle me donne la sensation de l’exotisme, et je la remercie de me rappeler que le monde est grand, qu’il ne tient pas à l’ombre de notre clocher, et que l’homme est un être multiple, divers, et capable de tout.
Il s’agit du Juif errant d’Eugène Sue : « Prise en soi, la scène du pôle nord entre le Juif errant et la Voix de Dieu produit un effet de religieuse terreur. […] Taine, toutes œuvres que caractérisent la conception mécanique de l’âme humaine, un mépris superbe de l’homme, un style sec et tranchant, circonscrit dans la notation impassible des effets et des causes.
Le moins qu’ils risquent, c’est de refaire toujours le même livre, car le champ de leurs observations, si tant y a qu’ils aient besoin d’observer, est vite parcouru ; le nombre de leurs effets est extrêmement limité ; et rien ne ressemble plus à une… oaristys vue par le côté qu’ils aiment, qu’une autre oaristys vue par le même côté. […] Savez-vous rien de plus vrai et qui soit d’un effet plus singulier ?
Sans doute, cette préoccupation de Brummel qui lui était dictée par les circonstances, s’était déjà manifestée antérieurement chez de hauts esprits, aux mêmes heures troubles, car les mêmes causes produisent les mêmes effets. […] Baudelaire n’y réussit pas davantage qui, pourtant, de son coup d’œil d’aigle, avait vu dans la doctrine plus clair que ses devanciers français, et Oscar Wilde s’y cassera les reins pour n’avoir pas assez médité ce conseil de Brummel : « Le dandy doit savoir s’arrêter à temps et, dès que l’effet est produit, se retirer. » Les passionnés n’ont rien à voir avec le dandysme.
. — Maintenant mes sensations je les considère comme un effet et je crois à quelque chose qui en est la cause ; et c’est à cette cause, non à l’effet, qu’est approprié le nom d’objet.
Ou encore ce style prompt, piquant, pétillant, servi à la minute, fait l’effet d’un sorbet mousseux et frais qu’on prendrait en été sous la treille. […] Déjà deux de ses voyages lui avaient si bien réussi, qu’elle comptait encore sur l’effet de sa présence.
Il y a aussi de ces autres vers incroyables de dureté : Fils du comte de Kent, quand votre noble audace… Avec cela, des vers à effet, des traits qui ne manquent jamais leur coup au théâtre. […] » Puis, s’appuyant sur mon épaule pour descendre, et m’ayant consulté sur l’effet de son bouquet, le seul sans doute que la saison eût pu lui offrir : « Mon ami, ajouta-t-il avec une figure dont l’expression m’est encore présente, les anciens couronnaient de fleurs les sources où ils avaient puisé.
Comment cette toute petite île, qui, si on la compare à l’Amérique, ne fait l’effet que d’une pierre posée en travers pour passer un ruisseau, n’ayant à peine au-dessus de l’eau que ce qu’il faut pour empêcher qu’on ne se mouille le soulier ; comment, dis-je, cette petite île fait-elle pour réunir à souhait, dans presque chaque voisinage, plus d’esprits sensés, ingénieux et élégants que nous n’en pouvons recueillir en franchissant des centaines de lieues dans nos vastes forêts ? […] L’effet de ces lettres circulant dans le pays, puis produites dans l’Assemblée à Boston, et reconnues pour être de la main du gouverneur et de son lieutenant, fut prodigieux, et amena une pétition au roi qui fut transmise à Franklin, et pour la défense de laquelle il fut assigné à jour fixe devant le Conseil privé, le 29 janvier 1774.
Ils ont tous pour effet de rendre manifeste la contradiction qui existe entre la réalité véritable de l’individu et sa réalité présumée. […] On n’a garde de citer ces effets du préjugé et de la coutume dans un but de dénigrement et pour les tenir en mépris d’un point de vue misérable de rationalisme grossier.
Exception faite en faveur de du Bartas, au xvie siècle, qui conçut une œuvre une et comme synthétique du savoir contemporain, en une forme châtiée aux rythmes souventefois très adéquats à l’idée — se servant du seul vers alexandrin dont il tient puissamment le secret ; et avec des effets surprenants de musique vocale. […] S’il fut de cette école, une plus large fatalité de refléter tout ce qui l’environne, d’accaparer inconsciemment toutes les tendances a fait de lui (c’est sa personnalité, si l’on veut) un candide et très sérieux incohérent : symboliste par Mallarmé, impressionniste par sa fréquentation des peintres pointillistes, scientifique, philosophique, et même teinté du socialisme puéril qui court les rues, lorsque s’avérèrent scientifiquement mes Théories de philosophie et d’art, et aussi parce qu’un de ses amis s’occupe de sciences transcendantes — en même temps qu’il est pénétré inéluctablement de son hérédité sémite compliquant encore l’hétérogénéité, Il arrive enfin, après de prolixes et diffus articles, à cette déclaration éminemment neuve que le Rythme est en tout, à cette erreur scientifique que tout est cyclique, — et pour œuvre, il donna ce livre, les Palais nomades, qui trahit ses velléités de lui donner un lien méthodique, et où ce moderniste à outrance fait à chaque page surgir des souvenirs de Palestines et des Tribus, de Babylones et d’Afriques, parmi des gestes de Mages : et, pour le développement des Rythmes, en pressant les images en chaos et les mots et les phrases sans nul effet à satiété répétés, simplement il allongeait ou raccourcissait extraordinairement l’alexandrin, dont il a sainte horreur pour n’en comprendre pas la mathématique savante.
Que l’on revienne, en effets de l’analyse des personnages de M. […] Une faculté visuelle plus restreinte encore, et dont les effets émotionnels de colère et de comique, semblent dépasser l’intensité, rend M.
l’enfant gâtée du public qu’elle fut toute sa vie, se retrouve dans la légèreté avec laquelle elle nous affirme, après tant d’années d’effet funeste sur l’imagination contemporaine, qu’elle est innocente comme l’enfant qui vient de naître ; — et prétend nous imposer, rien qu’en se récriant, une opinion qui demanderait qu’on se mît en quatre pour la prouver ; se flattant sans doute qu’à son premier petit souffle, — tout-puissant, — elle nous fera tourner comme des girouettes ! […] Ouvrez les Lettres à Marcie, qui ne sont pas longues, et voyez si vous ne vous ferez pas, en entrant là-dedans, l’effet d’être dans le vestiaire d’une rhétorique tombée en loques, à force d’avoir servi à tout le monde, — le pire des maîtres !
IV Elles parurent et firent leur effet, ces Névroses que j’avais annoncées bien avant tous les autres qui en ont parlé, bien avant que les Spéculateurs connus en matière de publicité, avec leurs trompettes, — qui ne sont pas les trompettes du jugement dernier, — aient vomi le nom de Rollinat de leurs horribles conques, intéressées seules au bruit qu’elles font ! […] Il y en a une surtout, parmi les pièces laissées dans ce sombre volume et qui y font tache : La Belle Fromagère, qui a produit sur certaines âmes, et c’était ces âmes-là auxquelles le poète des Névroses aurait dû tenir le plus, un effet de dégoût si profond et si invincible, que ces âmes poétiques, dignes d’apprécier les beautés et les hardiesses du livre, l’ont fermé pour ne plus jamais le rouvrir.
Monsieur et Madame me firent l’effet des Caractères d’un petit La Bruyère… mauvais sujet, — d’une espèce de La Bruyère qui connaissait les femmes, non pas « entre tête et queue », comme les connaissait et voulait qu’on les prît La Bruyère, mais qui les prenait avec la tête et avec la queue, et Dieu sait si la queue est un endroit par lequel on puisse les prendre à présent ! […] … Profanateur de nature et d’éducation, flétrissant, pourrissant, un peu pourri lui-même, tel est Mistigris ; et je souffrirais d’avoir à dire qu’il reste quelque chose de cet affreux enfant terrible dans le talent élégant, désinvolte et presque aristocratique de Gustave Droz, si, en tournant les pages de son livre, je ne trouvais, à ma grande joie, le La Bruyère mauvais sujet corrigé, marié et père, — comme ces bons cœurs de mauvais sujets le deviennent, — le Bébé arrivé et Mistigris parti, par respect pour cette innocence, qui a fait tout à coup sûr l’auteur un peu immodeste de Monsieur et de Madame l’assainissant effet d’une contagion de pureté.
sa petite illusion d’antiquaire, si enfin la réalité historique pèche un peu dans l’œuvre de Babou (car c’est une œuvre que ces six nouvelles), du moins l’effet d’art n’en a point souffert. […] … Il lui restera la superficialité brillante, nonchalante et un peu impertinente, la superficialité marquise, qui n’a jamais manqué son effet quand elle a dit : « Tarte à la crème !
Il suffira donc, pour former l’axiome de substance, de deux observations de conscience, de deux abstractions ayant pour effet de produire deux idées générales, et d’une analyse ou abstraction pratiquée sur ces deux idées. […] Ce sont là tous les procédés employés plus haut pour former les axiomes, employés dans le même ordre, avec le même effet.
L’effet que je cherchais fut, malheureusement, tout à fait manqué. […] La teneur et le style de ces beaux discours m’échappent tout à fait, mais j’ai le souvenir très net des effets qu’ils produisaient. […] la sœur Saint-Claire, sortant de sa classe, me surprit au moment du plus bel effet ! […] À cet effet, des bancs étaient rangés dans le chœur des religieuses et cela nous amusait d’être en ce lieu sacré, si sévèrement interdit d’ordinaire. […] Il me fit l’effet d’un prêtre sans soutane.
Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.
Ainsi une hypertrophie de l’activité de la conscience a pour effet chez l’individu de supprimer l’activité passionnelle.
Des prières adressées avec autant d’esprit & de sel, que d’assiduité & de constance, devoient avoir leur effet.
Si l’instinct & la loi, par des effets contraires, Ont également attaché L’un tant de douceur au péché, L’autre des peines si sévères ; Sans doute, ou la nature est imparfaite en soi, Qui nous donne un penchant que condamne la loi ; Ou la loi doit passer pour une loi trop dure, Qui condamne un penchant que donne la nature.
La cause de cet effet montre une activité à laquelle nous pouvons bien attribuer la difference qui se remarque entre l’esprit et le génie des nations et des siecles.
Ou plutôt est-ce aux hommes qui écrivent sous l’effet d’une vocation, d’une nécessité particulière ?
En face du grand ouvrier de la morale de Jésus-Christ, de ce sombre fouilleur du cœur humain, Nicole, avec ses petits traités de morale, ne fait plus l’effet que d’un de ces patients tourneurs en ivoire qui cisèlent des cathédrales à mettre sous le pouce dans un dé de verre, et encore la cathédrale a un détail de fines nervures et de ténuité délicate que n’avait pas Nicole.
En affaiblissant les résistances, en augmentant les vitesses, partout on produit de grands effets par de petits moyens.
S’il fait cette comparaison, il ne verra certainement dans ce qu’on a écrit sur ces matières que des souvenirs confus, que les rêves d’une imagination déréglée ; la réflexion y est restée étrangère, par l’effet des deux vanités dont nous avons parlé (axiome 3).
Mais ils peuvent amuser longtemps, et développer dans le cerveau de l’enfant le goût des effets merveilleux et surprenants. […] La nouvelle, plus resserrée, plus condensée, jouit des bénéfices éternels de la contrainte : son effet est plus intense ; et comme le temps consacré à la lecture d’une nouvelle est bien moindre que celui nécessaire à la digestion d’un roman, rien ne se perd de la totalité de l’effet. […] La simplicité extrême du poème augmente l’intensité de l’effet. […] » ne réfléchissent pas que tout début a toujours été précédé et qu’il est l’effet de vingt autres débuts qu’ils n’ont pas connus. […] Mais l’effet moral n’en a pas moins été produit, et je regarde ce coup d’œil comme un bon présage.
C’est une ivresse, et sur une âme délicate l’effet serait trop fort ; mais il convient au public, et le public l’a justifié. […] Il voit si bien tous les effets du vent, il se met si complétement à sa place, il lui suppose une volonté si passionnée et si précise, il tourne et retourne si fort et si longtemps les habits du pauvre homme, il change le coup de vent en une tempête et en une persécution si grandes, qu’on est pris de vertige, et que tout en riant on se trouve en soi-même trop de trouble et trop de compassion pour rire de bon cœur. […] Il les a considérées comme des forces, et, jugeant que la force est belle, il les a soutenues de leurs causes, entourées de leurs circonstances, développées dans leurs effets, poussées à l’extrême, et agrandies jusqu’à en faire des monstres sublimes, plus systématiques et plus vrais que la vérité. […] Et il s’intéresse à lui lorsque l’écrivain, sans louer ni blâmer, s’attache à expliquer le tempérament, l’éducation, la forme du crâne et les habitudes d’esprit qui ont creusé en lui cette inclinaison primitive, à faire toucher la nécessité de ses effets, à la conduire à travers toutes ses périodes, à montrer la puissance plus grande que l’âge et le contentement lui communiquent, à exposer la chute irrésistible qui précipite l’homme dans la folie ou dans la mort. […] C’est notre but et c’est le vôtre, et le recueil de vos caractères aura plutôt les effets d’un livre de satires que ceux d’une galerie de portraits.
C’est là ce qui s’appelle l’intelligence, et bientôt, à la pratique, cette simple qualité, qui ne vise pas à l’effet, est de plus grande utilité dans la vie que tous les dons de l’esprit, le génie excepté, parce qu’il n’est, après tout, que l’intelligence elle-même, avec l’éclat, la force, l’étendue, la promptitude. […] Et pourtant, regardez à toutes les heures du jour, et dites si tout fleuve, rivière ou ruisseau ne coule pas avec une certaine grâce naturelle ; si, à tel moment, en rencontrant tel coteau, en s’enfonçant à l’horizon derrière tel bouquet de bois, il n’a pas son effet heureux et saisissant ? […] Thiers pour attribuer aux combinaisons de son héros ce qui fut l’effet de la valeur et de la fortune, on voit clairement que Bonaparte fut surpris là où il espérait surprendre ; que la bataille, complétement perdue le matin, fut gagnée le soir par Desaix et Kellermann, et que la victoire se donna d’elle-même à la fin du jour au lieu d’avoir été conquise par le génie du général. […] Thiers ne s’arrête qu’un instant à considérer les effets de la bataille de Marengo sur l’opinion de la France ; il reporte le regard et la pensée sur l’Allemagne. […] On ne voulait d’abord pas y ajouter foi ; le général Duga, commandant à Rosette, la fit démentir, n’y croyant pas lui-même et craignant le mauvais effet qu’elle pouvait produire.
Le jardinet aussi large que la façade est longue, se trouve encaissé par le mur de la rue et par le mur mitoyen de la maison voisine, le long de laquelle pend un manteau de lierre qui la cache entièrement, et attire les yeux des passants par un effet pittoresque dans Paris. […] était-ce un effet de leur penchant à l’imitation ? […] Cette habitation, qui fait un bel effet dans le paysage, est en réalité modeste. […] Les supports, qui sont un griffon et un dragon de gueules enchaînées d’or, faisaient un joli effet sculptés. […] Mais la constante émanation de son âme sur les siens, cette essence nourrissante épandue à flots comme le soleil émet sa lumière ; mais sa nature intime, son attitude aux heures sereines, sa résignation aux heures nuageuses ; tous ces tournoiements de la vie où le caractère se déploie, tiennent, comme les effets du ciel, à des circonstances inattendues et fugitives qui ne se ressemblent entre elles que par le fond d’où elles détachent, et dont la peinture sera nécessairement mêlée aux événements de cette histoire ; véritable épopée domestique, aussi grande aux yeux du sage que le sont les tragédies aux yeux de la foule, et dont le récit vous attachera autant pour la part que j’y ai prise, que par sa similitude avec un grand nombre de destinées féminines.
La méconnaissance des effets, dans leurs rapports avec les causes, m’objecte quelqu’un, c’est absurdité, plus que stupidité. […] C’est, enfin, un effet de l’infatuation. […] Cette vérité de fait est invisible à la foule, incapable de saisir une relation de cause à effet. […] Ça faisait un effet magnifique. […] Elle est la conséquence, même chez des gens accoutumés à juger les effets et les causes, d’une certaine débilité de l’entendement, jointe à un immense orgueil.
Son livre produit sur moi exactement le même effet que La Rochefoucauld. Est-il bon, l’effet ? […] Gyp, sans s’en apercevoir peut-être, par le seul effet du temps, avait mûri. […] Elle vient un peu tard ; l’effet en a été un peu escompté. […] Effet tout naturel de l’égalité, de la démocratie, de la disparition définitive de toute classe privilégiée.
Mais c’est en vertu d’un préjugé, et nullement par choix et par l’effet d’une préférence spontanée. […] Ce qui prouve bien que l’accord est le pur effet du préjugé, c’est qu’il cesse avec lui. […] C’est l’effet de la civilisation d’affaiblir peu à peu les énergies naturelles. […] C’est l’effet des préjugés. […] L’effet, incontestablement, en peut être agréable.
Petites invasions amicales dont nous sommes loin de nous plaindre, et qui nous font l’effet de visites de bon voisinage à la campagne. […] Il semble produire cet effet, non seulement sur Félix, mais sur Pauline. […] Il croit n’en avoir rien à craindre, et d’ailleurs a raison en cela ; car l’algarade de Vadius ne produit sur les admiratrices de Trissotin aucun effet défavorable à celui-ci. […] Tous les faits sont des actes, et tous les actes sont des effets directs de l’évolution des sentiments. […] Elle en est à l’heure du trouble moral, qui est l’effet et le châtiment des vies criminelles.
Cet effet d’édification, cette valeur apologétique, c’était au contraire l’opinion de M. […] La cause et les effets de l’amour. […] Les plus grands effets sont obtenus ici par les moyens les plus simples. […] Il professait volontiers que les plus grands effets proviennent des plus petites causes. […] De si grands effets ?
Ce livre est de nature à produire beaucoup d’effet ; il s’en vend prodigieusement ; cela réfute du moins en partie Michelet et Quinet.
Disons pourtant que pour qui lit le Vieux Cordelier sans préparation, sans se reporter en idée au temps et aux choses, l’effet total est loin d’être aussi favorable.
Je ne puis voir, dans la conduite des uns et des autres, que l’effet d’une affligeante dureté d’âme et d’un orgueil un peu ridicule.
Elle fit sur lui tant d’effet qu’il porta sa plainte aux magistrats.
Donnez Racine pour interprète à Héloïse, et le tableau de ses souffrances va mille fois effacer celui des malheurs de Didon par l’effet tragique, le lieu de la scène et je ne sais quoi de formidable que le christianisme imprime aux objets où il mêle sa grandeur.
Tableau détestable de tout point de dessein, de couleur, d’effet, de composition, pauvre, sale, mou de touche, papier barbouillé sous la presse de Gautier.
On sent que son catholicisme n’est pas un simple effet de coloris, mais une réflexion de son esprit devant l’Histoire, qui va donner à un talent jusqu’ici plus étincelant que profond la dernière main : la Profondeur.
Attitude fort sage et d’un effet excellent près des simples qu’il effarouche.
Je n’en vois jamais un sans avoir le cœur serré. » Mais c’est surtout quand elle parlait aux pauvres de ces misères qui égalent les leurs, que l’effet de sa parole était souverain. […] Cela dura plusieurs heures ; l’effet fut soudain, croissant ; c’étaient des sanglots, des éclats de reconnaissance. […] Elle a produit sur moi un effet que je n’avais pas éprouvé encore, et ce matin une circonstance y a ajouté.
Le tranchant, par exemple, et la pointe de ce glaive de volonté et de pensée pénétrante dont nous avons parlé, se réfléchissent assez peu et tiennent dans l’intelligence contemplative moins de place qu’ils n’ont réellement de valeur et d’effet dans le progrès commun. Il faut avoir agi beaucoup par les idées et continuer d’agir et de pousser le glaive devant soi, pour sentir combien ce qui tient si peu de place à distance a pourtant de poids et d’effet dans la mêlée, Or, M. […] Le psychologiste pur me fait l’effet du pêcheur à la ligne, immobile durant des heures dans un endroit calme, au bord d’une rivière doucement courante.
Ces chants doux et réjouissants sous un genévrier, montant avec l’air dans ma chambrette, sont d’un effet que je ne puis dire. […] « Entre autres beaux effets du vent à la campagne, il n’en est pas qui soient beaux comme la vue d’un champ de blé tout agité, bouillonnant, ondulant sous ces grands souffles qui passent en abaissant et soulevant si vite les épis par monceaux. […] Le son est inspirateur ; je le comprends par ceux de la campagne, si légers, si aériens, si vagues, si au hasard, et d’un si grand effet sur l’âme.
Cependant les événements arrivés étant un effet des principes consacrés, ces événements eussent été les mêmes si j’avais gardé le pouvoir. […] « J’ai été assez heureux pour fournir à Mgr Bernetti toutes les preuves du contraire, et il vous dira lui-même l’effet que mes paroles ont produit sur son esprit. […] « Afin que la susdite Congrégation de la Propagande commence dès ma mort à ressentir quelque effet de mon héritage, je veux qu’à partir de mon décès elle jouisse d’une somme annuelle de 600 écus, qui lui seront payés par mon héritier fiduciaire, administrateur de mon héritage, par échéance mensuelle ou tous les trois mois, si le manque de fonds ne lui permettait pas d’effectuer les payements mensuels aux serviteurs légataires et d’acquitter les 50 écus par mois, correspondant à la somme de 600 écus assignés plus haut à la Sacrée Congrégation.
La contemplation des tableaux des grands peintres ou des statues des grands sculpteurs, qui gravent, en immortelles attitudes, leur pensée dans l’œil de leurs admirateurs, avait convaincu la jeune fille que l’effet de la beauté vivante ne serait pas moins impressionnant que celui de la beauté morte, et que la chair était au moins l’égale de la pierre, ou du bronze, ou du marbre. […] Pour rendre cet effet aussi agréable qu’il était puissant, il fallait que l’artiste ajoutât à l’intelligence la suprême beauté, afin que l’imagination ravie ne pût pas rêver plus beau que l’image reproduite à ses yeux. […] On voit bien, du reste, que rien ici ne sent l’effet ou la prétention de l’invention, et que cela est vrai comme la nature.
Je l’ai senti sous la République, en 1848 ; j’en ai mesuré exactement, jour par jour, la puissance, l’effet, la durée, laissez la presse totalement en dehors des lois, à Paris, vous aurez un accès de guerre civile tous les mois. […] Quant à l’intérêt que l’auteur prétend emprunter au récit des choses de son temps, les Mémoires sont un cadre trop étroit pour un siècle ; ils ne peuvent donner que les généralités et les aperçus dont l’effet est trop fugitif et trop rapide pour le lecteur. […] « Mettez sur le compte de mon exactitude ce qui est l’effet de mes sentiments, c’est votre coutume d’être injuste.
Il lui fallait les sujets qui ont du corps et les entretiens prolongés, où l’on peut s’appesantir sans faire l’effet d’un lourdaud, et s’échauffer sans devenir ridicule. […] Quand il se représentait, naïf croyant pour qui « c’est Dieu qui tonne », en face de l’esprit fort qui Prêche que trois font trois et ne font jamais un ; quand il défendait Tartufe contre les « bigots » soulevés, et que dans ce Lutrin d’une ironie vraiment si laïque, il tirait ses effets comiques d’une bénédiction sacerdotale, ou lâchait des traits comme celui-ci : Abîme tout plutôt, c’est l’esprit de l’Église, assurément Pradon avait tort de l’accuser d’athéisme, mais assurément aussi il ne pouvait passer pour un chrétien bien fervent, ni surtout pour un janséniste. […] Il a toujours des libertés de pensée et de langage, un penchant à soupçonner le zèle d’hypocrisie, une révolte de la raison contre les sanglants effets des querelles théologiques et de la ferveur religieuse, qui ne sont certes pas d’un dévot.
Puisque vos cœurs sont attendris, et qu’une ardente charité en a fondu la glace et amolli la dureté, allons donc tous ensemble nous jeter aux pieds de l’Empereur : ou plutôt prions le Dieu de miséricorde de l’adoucir, en sorte qu’il nous accorde la grâce entière. » Ce discours eut son effet, et saint Chrysostome sauva la vie à Eutrope. […] » Ne doutons pas que les objets extérieurs, l’appareil des temples et des cérémonies, n’influent beaucoup sur les hommes, et n’agissent sur eux avant l’orateur, pourvu qu’il n’en détruise pas l’effet. […] Ils diront, par exemple, que telles lois sont sagement établies en raison inverse du carré des distances ; que telle puissance, prête à former une alliance avec une autre, se sent attirer à elle par l’effet de l’attraction, et que bientôt les deux nations seront assimilées.
N’ayant pas en nous d’attaches assez solides ni assez prochaines, tout cela nous fait assez facilement l’effet de ne tenir à rien et de flotter dans le vide, matière à demi irréelle et indéfiniment plastique. […] Nous ne possédons aucun autre critère qui puisse, même partiellement, suspendre les effets du précédent. […] À moins d’admettre qu’un même phénomène puisse être dû tantôt à une cause et tantôt à une autre, c’est-à-dire à moins de nier le principe de causalité, les causes qui impriment à un acte, mais d’une manière anormale, le signe distinctif du crime, ne sauraient différer en espèce de celles qui produisent normalement le même effet ; elles s’en distinguent seulement en degré ou parce qu’elles n’agissent pas dans le même ensemble de circonstances.
Il a tenu à faire un poème technique, non pas seulement didactique, mais véritablement technique, un poème où il fût question longuement de l’origine du quinquina, de la plante qui produit l’écorce dont il est tiré, et puis de tous ses effets, de tout le mécanisme très compliqué, surtout à le comprendre comme La Fontaine l’a compris, de tout le mécanisme de l’action du quinquina sur nos pauvres machines humaines. […] Par parenthèse, il y en a une qui ne lui plaisait pas beaucoup, à lui, La Fontaine, et dont cependant il a cité le nom avec conscience dans le poème du Quinquina ; c’est Colbert, qui en avait ressenti, paraît-il, de bons effets. […] C’est un des procédés classiques, et même usés, de Scarron, et La Fontaine, avec sa dextérité, ne se refuse pas ces effets-là parce qu’il sait que, sous sa main, ils seront toujours mesurés.
Cet effet est fort visible dans les différents Etats, mais surtout en France, lors des grandes crises politiques ou morales. […] L’amour, l’ambition produisent de tels effets. […] En tête de telles notes, Pascal écrit volontiers ces mots énigmatiques : Raison des effets. […] Ce que vous prenez pour l’effet est la cause, et réciproquement. […] On considérera aussi que les causes sont des effets, relativement à d’autres causes, et que, d’autre part, les effets se retournent souvent vers la cause dont ils sont sortis et agissent sur elle.
Il est absurdement crédule, parce qu’il aime, et que le premier effet de l’amour est de troubler le jugement. […] Nulle n’arrive à plus d’effet par une plus grande simplicité de moyens. […] Tout est « à l’effet », tout est « du théâtre », cela en est parfois insupportable. […] Or, cet effet inattendu va certainement contre l’intention de l’auteur. […] Elle a beau, à ce moment-là, traiter Jacques de manant ; cela, c’est l’effet de son éducation.
Par une timidité qui est évidemment un effet de son état pathologique. […] — Si fait ; car, à leur tour, les sciences et les arts ont pour effets : la perte du temps, à cause de leur inutilité ; le luxe qui amollit. […] Et Rousseau se rencontre ici avec Bossuet, comme il s’était rencontré avec Pascal à propos des effets de la représentation dramatique des « passions de l’amour ». […] Nous ne pouvons plus bien concevoir l’effet que produisit la Julie. […] Il n’y a point, dit-il, d’erreur dans la nature ; tous les vices qu’on impute au naturel sont l’effet des mauvaises formes qu’il a reçues.
Il donnait une édition de ses ouvrages où toutes les lignes finissent par un mot entier, afin qu’aucune hésitation des yeux ne trouble l’attention du lecteur et ne compromette l’effet du discours. […] Les éloges que Boileau donne à ses illustres amis sont l’effet d’une affection solide et raisonnée ; c’est celle que doit inspirer le beau ; c’est de cette façon qu’admire la postérité. […] C’est la sensibilité du juge connaissant les passions humaines, moins pour en avoir éprouvé tous les effets que par la lumière de la raison, qui lui en montre le germe dans son propre fond, et le fait compatir aux misères dont il s’est gardé lui-même. […] Quand nous sommes témoins des effets d’une passion violente, le jugement que nous en portons n’est-il pas mêlé de blâme et de pitié ? […] Au fond, il n’avait pas tort de se montrer plus difficile sur ce point que Molière lui-même, lequel tenait aux aparté comme à un moyen commode d’effet, dont le spectateur souffre volontiers l’invraisemblance s’il y trouve à rire.
exclusivement — une certaine anarchie a cet heureux effet d’arracher à l’homme des cris qu’il n’eût pas poussés dans un bon état. […] Ce n’est que par effet d’incidence qu’il rayonne sur les masses. […] C’est sans doute un effet d’optique. […] J’ai la conviction qu’elle aura son effet jusque sur les adeptes du néo-classicisme.
Partout c’est le Dieu caché, la force universelle, qui, agissant durant le sommeil ou en l’absence de l’âme individuelle, produit ces merveilleux effets, autant au-dessus de l’artifice humain que la puissance infinie dépasse les forces limitées. […] Tout est l’œuvre de la raison spontanée et de cette activité intime et cachée qui, nous dérobant le moteur, ne nous laisse voir que les effets. […] Supposer du surnaturel pour expliquer ces merveilleux effets, c’est faire injure à la nature humaine, c’est prouver qu’on ignore les forces cachées de l’âme, c’est faire comme le vulgaire, qui voit des miracles dans les effets extraordinaires dont la science explique le mystère.
Il connaît dans la description prosaïque d’objets et d’âmes fictifs, imaginés tels qu’ils soient par eux-mêmes saisissants, le prix du détaillement minutieux qui eu fait apparaître l’image dans l’intelligence par le procédé même de la vision la valeur d’une composition déduite et cohérente qui ne laisse aucun échappatoire au doute, la brièveté qu’il convient de donner à une œuvre pour qu’elle ait tout son effet, les inventions originales dont il faut l’historier pour mieux piquer la curiosité, l’avantage qu’il y a à faire sourdre dans l’âme du lecteur de puissantes émotions, sans l’y solliciter expressément, mais en lui laissant la surprise de les sentir jaillir d’un récit impassible. […] Nous pouvons à la fois connaître reflet de ces dérangements cérébraux divers par la considération des écrits conçus sous leur influence ; en même temps ces altérations mentales, dont nous voyons ainsi le résultat, nous pouvons à peu près en déterminer l’effet grâce à ce que l’on sait aujourd’hui de psychologie générale. […] Le terme inévitable de cette affection est un sentiment continu de malaise et d’amertume, de déclin et d’arrêt, que l’on peut le mieux comprendre par le mauvais effet produit sur la marche d’une machine par la présence et le frottement d’un appareil enregistreur. […] Entre cette notion et celle de l’incessante ruine de tout, entre cette sorte de manie des grandeurs spirituelles et les désolantes vues d’ensemble dont elle est l’effet, la contradiction est douloureuse.
Victor Hugo qui ne devança jamais de 24 heures l’opinion publique, mais sut toujours lui emboîter le pas, singeait Chateaubriand son maître, et appliquait à son usage privé le truc qui ne ratait pas son effet au théâtre. […] Il s’éleva sans difficulté jusqu’au niveau de la grossière irréligion de ses lecteurs : car on ne lui demandait pas de sacrifier les effets de banale poésie que le romantisme tirait de l’idée de Dieu et de la Charité chrétienne, sur qui les libres-penseurs se déchargent du soin de soulager les misères que crée leur exploitation ; il put même continuer à faire l’éloge du prêtre et de la religieuse, ces gendarmes moraux que la bourgeoisie salarie pour compléter l’œuvre répressive du sergot et du soldat26. […] La mise en scène de sa mort est le couronnement de sa carrière de comédien, si riche en effets savamment machinés. […] Tandis qu’elle conviait à ses funérailles du premier juin toutes les nations ; elle ne fermait pas la Bourse et ne suspendait pas la vie commerciale et financière parce que le premier juin était jour d’échéance des effets de commerce et des coupons des valeurs publiques.
Et, de fait, nous voyons force et matière se rapprocher et se rejoindre à mesure que le physicien en approfondit les effets. […] Le regard que nous jetons autour de nous, de moment en moment, ne saisit donc que les effets d’une multitude de répétitions et d’évolutions intérieures, effets par là même discontinus, et dont nous rétablissons la continuité par les mouvements relatifs que nous attribuons à des « objets » dans l’espace. […] Nous l’avons déjà dit, mais nous ne saurions trop le répéter : nos théories de la perception sont tout entières viciées par cette idée que si un certain dispositif produit, à un moment donné, l’illusion d’une certaine perception, il a toujours pu suffire à produire cette perception même ; — comme Si le rôle de la mémoire n’était pas justement de faire survivre la complexité de l’effet à la simplification de la cause !
Niel s’est attaché dans sa collection à ne reproduire que ce qu’il y a de plus authentique et de tout à fait original, et il s’en est tenu à une seule espèce d’images, à celles qui sont dessinées aux crayons de diverses couleurs par les artistes du xvie siècle : « On désignait alors par le nom de crayons, dit-il, certains portraits sur papier exécutés à la sanguine, à la pierre noire et au crayon blanc ; teintés et touchés de manière à produire l’effet de la peinture elle-même. » Ces dessins fidèlement reproduits, et où la teinte rouge domine, sont dus primitivement la plupart à des artistes inconnus, mais qui semblent être de la pure lignée française. […] Il y fit cette harangue célèbre si adroite, si brusque, si militaire, et qui réussit tant auprès de ceux qui l’entendirent, sans avoir d’ailleurs d’autre effet : Je ne vous ai point appelés comme faisaient mes prédécesseurs, pour vous faire approuver mes volontés : je vous ai fait assembler pour recevoir vos conseils, pour les croire, pour les suivre ; bref, pour me mettre en tutelle entre vos mains : envie qui ne prend guère aux rois, aux barbes grises et aux victorieux.
Daru, que l’historien est plus simple, plus uni, et qu’il ne vise jamais à l’effet. […] Dans l’épilogue qui termine le chant VIe et que je veux citer pour exemple du ton, l’auteur se représente comme ayant passé la nuit à méditer sur ces astres sans nombre et sur tout ce qu’ils soulèvent de mystères, jusqu’au moment où l’aube naissante les fait déjà pâlir et quand, à côté de lui, l’insecte s’éveille au premier rayon du soleil : Ainsi m’abandonnant à ces graves pensées, J’oubliais les clartés dans les Cieux effacées : Vénus avait pâli devant l’astre du jour Dont la terre en silence attendait le retour ; Avide explorateur durant la nuit obscure, J’assistais au réveil de toute la nature : L’horizon s’enflammait, le calice des fleurs Exhalait ses parfums, revêtait ses couleurs ; Deux insectes posés sur la coupe charmante S’enivraient de plaisir, et leur aile brillante Par ses doux battements renvoyait tous les feux De ce soleil nouveau qui se levait pour eux ; Et je disais : « Devant le Créateur des mondes « Rien n’est grand, n’est petit sous ces voûtes profondes, « Et dans cet univers, dans cette immensité « Où s’abîme l’esprit et l’œil épouvanté, « Des astres éternels à l’insecte éphémère « Tout n’est qu’attraction, feu, merveille, mystère. » Ce sont là des vers français qui me font l’effet de ce qu’étaient les bons vers latins du chancelier de L’Hôpital et de ces doctes hommes politiques du xvie siècle s’occupant, se délassant avec gravité encore, dans leur maison des champs, comme faisait M.
Ici Fénelon, parlant à un jeune homme, y mêle un ton d’affection plus gracieux, plus paternel ; ces lettres au vidame d’Amiens, lues à leur date à travers les autres, sont d’un effet aimable : l’énergie et quelque ton de sévérité s’y tempèrent aussitôt d’un sentiment de tendresse que l’ami du père reporte sur les enfants. […] La lecture de ces lettres dernières me fait l’effet des derniers jours d’un doux hiver, on sent le printemps par-delà.
J’ai choisi un effet trop difficile à rendre ; et d’ailleurs je m’aperçois qu’une Corinne est trop élevée pour moi qui n’ai jamais fait que des brigands et des paysannes… C’est un sujet trop difficile. […] Il y trouve peut-être trop de nature, c’est-à-dire un effet qui rend trop naturellement les choses.
. — J’appris qu’Asfeld, brigadier des dragons, était allé en Poitou commander les troupes qui y sont, et dont les intendants ont quelquefois tiré des secours pour de bons effets. » Ce qui est immédiatement suivi de la nouvelle du dimanche 12 : « Le roi envoya force faisandeaux à Monseigneur, et Monseigneur lui renvoya force perdreaux, se faisant part l’un à l’autre de leurs chasses. » — Tout cela vient ex aequo. […] On en a fait avertir les habitants quelques jours auparavant, afin qu’ils aient le loisir de transporter leurs effets et leurs meubles les plus considérables… » En lisant Dangeau jour par jour, on éprouve de l’impatience de cette lenteur à se mettre en campagne dans l’année 1689.
Fiez-vous à ma parole d’honneur, et ne regardez point la prière que je vous fais comme l’effet d’une vaine curiosité : j’ai quelque intérêt à être instruit… Et le 20 octobre 1757 : Il m’a paru que Mme la margrave avait une estime particulière pour un homme respectable (il est bon de savoir d’avance qu’il s’agit toujours du cardinal de Tencin) que vous voyez souvent. […] On sait les circonstances imprévues de la bataille de Rosbach : une marche fausse, prolongée, devant un ennemi bien posté, qui avait eu le temps de se ranger en bataille, amena une défaite facile et prompte, mais dont l’effet moral fut immense. « C’était une bataille en douceur, dit Frédéric en l’annonçant à la margrave (5 novembre).
A qui en douterait, nous n’avons qu’à montrer les effets et tout ce petit groupe d’enthousiastes et de fidèles qui arbore sa bannière et qui est prêt à combattre pour elle aujourd’hui, comme pour une mère d’adoption, comme pour une mère de l’Église. […] Ainsi, dans une lettre au prince Albert de Broglie au sujet de Donoso Cortès, elle veut marquer que la disposition de cet éloquent Espagnol à maudire notre siècle en masse, disposition qu’elle était loin de partager, ne lui donne pourtant point de l’éloignement pour sa personne et qu’elle se sent plus attirée que repoussée, malgré cette opposition des points de vue : « Jamais, dit-elle, disposition morale ne m’a paru plus étrangère au mouvement de la pensée ; aussi, toute dissidence avec lui (Donoso Cortès) amène un effet surprenant, c’est de se sentir, dans un sens, rapproché de lui à mesure qu’on s’en sépare. » On m’avouera que c’est du Rambouillet tout pur.
On voit très bien, dans la Correspondance de Goethe et de Schiller, l’effet qu’elle produisit sur ce monde allemand qu’elle allait découvrir avec une curiosité infinie et une admiration préconçue, mais qui ne l’accepta, elle, qu’avec de certaines réserves et presque à son corps défendant. […] Dans la poésie la plus vantée, elle ne retrouvait pas d’idée, et dans la conversation point de sentiment. » Car elle voulait du sentiment aussi et avant tout, mêlé aux idées, avec des éclairs de gaieté fugitive, quantité de rapports fins, subtils, déliés, des anecdotes d’une application spirituelle et imprévue, de soudains essors et comme des flammes vers les plus hauts sommets ; mieux que des aperçus, des considérations politiques et historiques, fortement exprimées, mais sans s’y appesantir ; des images même, qui peut-être n’auraient point paru des images en plein soleil, mais qui en faisaient l’effet dans un salon ; puis tout à coup (car c’était une femme toujours) un soupir romanesque jeté en passant, et quelque perspective lointaine vaguement ouverte sur la destinée, les peines du cœur, les mystères de la vie ; un coin mélancolique à l’horizon.
Il ne faut pas que les crimes du meurtrier de Ruben, de l’assassin du prince d’Iscarioth, puissent être imputés à la seule fatalité : le Ciel ne doit pas être complice du traître qui livra Jésus. » Je ne nie pas que, pour des spectateurs du xve siècle, une telle scène de Judas reconnu par sa mère, succédant à ces autres scènes où on l’avait vu meurtrier, parricide, incestueux, ne dût produire le plus grand effet, et que l’horreur contre le traître ne fût au comble, même avant son crime du déicide. […] Louis Paris m’a forcé d’y revenir, j’en profiterai pour trouver de mon côte, par une sorte d’émulation et par contraste, les images et les comparaisons naturelles qui rendent pour moi l’effet produit par cette série de scènes et de journées, mises bouta bout, dont l’assemblage constitue un Mystère.
C’est Ménédème qui parle : Lorsque l’on m’eut appris l’effet de ma rigueur, Je retournai chez moi, triste, comme on peut croire. […] Il n’y a rien dans Térence pour l’effet.
Il fallait, à cet effet, une double faculté qui n’en fait qu’une chez lui : avoir un coin particulier dans l’organe de la vision, et y joindre un don, particulier aussi et correspondant, pour l’expression des choses de la vision. […] C’est alors qu’il revint par Athènes, et qu’il y reçut une seconde sensation et impression aussi forte que celle qu’il avait éprouvée en Espagne : l’effet même, tel qu’il en juge aujourd’hui, lui paraît avoir été plus décisif et plus profond.
C’est la gloire de Louvois qui, parmi tant d’annexions téméraires et caduques, a donné Strasbourg à la France. » A qui eût regardé une carte du royaume, Strasbourg, en effet, présentait une anomalie frappante : enclavée dans le territoire français, dans l’Alsace acquise depuis le traité de Munster, cette petite république ou ville libre faisait l’effet d’un îlot à demi noyé par l’Océan. […] L’effet, en Allemagne et en Europe, fut ce qu’on peut croire.
Cela est si vrai que l’aveu nous en échappe à nous tous involontairement en nos heures de philosophie et de raison, ou par l’effet du simple bon sens. […] Un pareil régime absorbant, dévorant, produisait son effet naturel sur de jeunes et vigoureux cerveaux ; on vivait dans une excitation perpétuelle et dans une discussion ardente.
Les effets en furent lents, il est vrai, et deux siècles se passèrent avant qu’on se ressentît et qu’on s’aperçût des résultats : « Mais alors arriva le Génie du mal, Richelieu ; il commença l’application de ces édits, application malheureusement continuée par Louis XIV. […] Les sceptiques ont beau jeu, et les pessimistes aussi ; ils peuvent élever bien des objections et arguer de l’inutilité de pareils efforts, de l’impuissance de semblables remèdes palliatifs, quand une fois un principe dominant s’est emparé de la société : il semble alors qu’il faille que ce principe sorte tous ses effets et se produise, bon gré, mal gré, jusqu’au bout ; on ne le déjoue pas.
Un des plus clairs résultats des doctrines vagues qui se rattachent au mot de Saint-Simonisme a été négatif, comme cela arrive souvent : elles ont eu pour effet de neutraliser, de couper chez beaucoup de jeunes esprits la fièvre flagrante du libéralisme, et de les placer dans une habitude plus calme, plus pacifique, plus ouverte aux idées et aux combinaisons véritablement sociales. […] Des existences ainsi ne se dissiperont pas, d’autres se régleront ; de nobles esprits retrouveront de ces emplois dont l’effet durable, après des années, se revoit aux moments de réflexion avec le plaisir du sage.
Je conçois cela pour le mémoire sur les médailles italiotes qui forme appendice ; il y a là matière toute spéciale et demi-grimoire ; mais pour le récit, pour le corps même du volume, dussé-je parler par anticipation d’une seconde édition, je persiste à en juger d’après l’effet éprouvé, c’est à tout le public que l’excellent Essai s’adresse, c’est à travers tout ce public qu’il ira çà et là découvrir son juge entre cent lecteurs203. […] Quelqu’un avait dit que c’était inutile, que l’effet sur Orso était manqué : on se récria.
En devenant plus simples dans leur sujet, les discours sont aussi devenus plus longs ; les hors-d’œuvre, au besoin, n’y ont pas manqué : l’Empire et l’Empereur ont pourvu aux effets oratoires, comme précédemment avait fait Louis XIV ; le plus souvent même, on n’a pu les éviter, et la biographie des hommes politiques ou littéraires est venue, bon gré, mal gré, se mêler à ce cadre immense. […] Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?
Les effets que nos sens grossiers nous permettent d’observer sont les effets moyens, et dans ces moyennes, les grands écarts se compensent, ou tout au moins il est très improbable qu’ils ne se compensent pas ; de sorte que les phénomènes observables suivent des lois simples, telles que celle de Mariotte ou de Gay-Lussac.
Avec plus d’étude, les écrivains apprendraient, par la connaissance du passé et par la comparaison, à mieux juger leur propre temps ; ils seraient moins hardis dans leurs tentatives, et, partant, dépenseraient moins de forces en pure perte ; ils développeraient leur sens critique d’autant plus utilement, que l’époque est passée où les grandes œuvres se produisaient inconsciemment, comme par l’effet de quelque mystérieux travail de la nature, et que la critique est devenue la meilleure source d’inspiration. […] S’il est vrai que l’art ait pour but de manifester les caractères saillants de ses objets, et que la qualité de l’art dépende de l’importance du caractère et de la convergence des effets, il faut s’incliner devant ces arts et cette littérature qui — les cathédrales aux fines ciselures comme les drames monstrueux, comme la peinture souffreteuse, comme la scolastique subtile et angoissée et comme les élans passionnés de la poésie mystique — traduisent si bien les aspirations de l’âme vers le monde surnaturel, les tortures de la raison aux prises avec les insolubles problèmes de la foi, le mépris du corps transitoire et la passion de l’infini.
Cette vertueuse tirade n’édifie guère sur le caractère de celui qui la lance, et M. de Cygneroi produit déjà sur nous un fâcheux effet. […] Cela fait l’effet d’une fleur respirée, au bord d’un abîme.
Il y avait là une apparence d’idée neuve, un aperçu poussé à l’effet. […] Et encore (car ce contraste entre la conduite et les écrits est perpétuel et d’un effet sûr) : Vous y plaignez le sort des nègres de l’Afrique, Et vous ne pouvez pas garder un domestique.
Se coiffer de manière à ne pouvoir mettre un chapeau sur sa tête, et alors tenir son chapeau sous le bras, et se remplir le nez de tabac, peuvent s’appeler des ridicules peut-être, mais ce ne sont pas des vices ; ce ne sont que les effets de la tyrannie de la mode. […] Franklin, plus Français d’esprit et d’inclination que ses collègues, et qui était suspect de l’être, ne crut pas devoir se séparer d’eux en cette occasion, et il fut chargé de réparer le mauvais effet de cette irrégularité auprès de M. de Vergennes et de Louis XVI.
C’est qu’un retrait inexploré de notre âme s’est à demi révélé à nous, c’est qu’une partie du subconscient, par l’effet de cette aide étrangère, est entrée dans notre conscient, c’est que nous nous voyons plus profondément qu’auparavant. […] Il a des mouvements généreux : il a au moins des mouvements généreux qui, pour n’être pas toujours suivis d’un plein effet, doivent pourtant lui être comptés.
Il nous fait toujours l’effet d’un enfant qui écoute un beau conte, — un de ces contes merveilleux auxquels le privilège de l’enfance est de croire, et son inconvénient… de vouloir nous le répéter ! […] Michelet produit un effet moins sombre sur le public.
Il y a là une humour inspirée et un art savant et volontaire de l’effet le plus saisissant et le plus neuf. […] Alfred de Vigny restera donc à présent, dans la pensée de tous, ce qu’il n’était que dans la sienne : un désespéré qui avait apprivoisé le désespoir, qui l’avait rendu doux et aimable, qui, comme Androclès, se faisait suivre par ce lion… Il apparaîtra plus grand que les poètes de ce temps, qui ne sont que des poètes ; car il fera l’effet d’une poésie, — la poésie de ce désespoir silencieux qui ne se mettait pas de cendres sur la tête, mais qui en avait dans le cœur !
Personne ne voudrait la comparer, comme les anciennes, à un fleuve qui arrose et renverse ; point de bruit, point de mouvement, point d’effet ; c’est une baignoire bien propre, bien reposée et bien tiède, où les pères, par précaution de santé, mettent leurs enfants. […] Quoi qu’il en soit, et quoi qu’il arrive, aujourd’hui tout homme un peu versé dans l’histoire prévoit l’effet de son travail.
Or, la cause doit être antérieure à l’effet. […] Comme intermédiaires entre la cause et l’effet, Lamarck invoque le besoin et l’habitude. […] Les lois physiques ne règlent que les relations de cause à effet, l’un des deux termes étant supposé donné. […] Il établit des relations de cause à effet entre des phénomènes physiques et des états de conscience, en attendant que ces états de conscience soient eux-mêmes connus dans le substratum matériel qui leur est propre. […] C’est là, selon Condorcet, l’effet d’une loi naturelle indépendante de la volonté humaine.