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2770. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

On comprend sans peine que la valeur soit, dans une certaine mesure, indépendante de la nature des choses, si elle dépend de causes qui sont extérieures à ces dernières.

2771. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Comme exemple de ces dernières unions, je citerai les contes de Mamadou et d’Anta la guinné, — La guiloguina, La tâloguina, — La mounou de la Falémé, — Kelimabé et Moussa Nyamé (Contes des Gow.

2772. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Noter que ce respect ne va pas jusqu’à engendrer des actions dans le genre de celles de Régulus ou de Porcon de la Babinais, sauf peut-être dans le conte de Bérenger-Féraud (Les deux amis brouillés par leur maîtresse) qui rappelle dans sa dernière partie l’histoire de Damon et Pythias.

2773. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Nos derniers tréteaux reculèrent d’horreur devant ces monstruosités exotiques.

2774. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Un bas-bleu célèbre, d’un indigo très foncé, l’a entrepris à son honneur vers la fin du siècle dernier.

2775. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Je n’ignore pas, sans doute, qu’il y a eu l’art en sus, l’art qui s’est développé dans les derniers temps et qui, plus tard, a fait ces chefs-d’œuvre dont quelques-uns nous ont rendus si fiers.

2776. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

VI Et le dernier volume des Mémoires qu’on vient de publier atteste une dernière fois cette profonde et singulière inintelligence.

2777. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Il y en a un sur Goldsmith, sur Atterbury, sur Bunyan, sur Addison, vu jusqu’au fond de son dernier sourire comme à travers un cristal, — cet Addison, un Voltaire doux et pur, absolument comme Fénelon était un serpent sans venin, — et enfin sur Johnson, ce Samson anglais par la force de l’esprit comme par la force du corps, un grand critique anglais, mais, hélas !

2778. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Ernest Renan33 I Ce que tout le monde a cherché d’abord dans le nouveau livre d’Ernest Renan, la Vie de Jésus 34, depuis si longtemps annoncée comme un Messie… contre le Messie, c’était l’impiété nette et carrée, l’hostilité intrépide, l’audace superbe, la science herculéenne qui donne son dernier coup de hache à la croix de Jésus-Christ et n’en fait plus que quatre poutres !

2779. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Je reprends votre dernière phrase : permettez-moi de la copier tout au long.

2780. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

En effet, qu’on suppose un orateur doué par la nature de cette magie puissante de la parole, qui a tant d’empire sur les âmes et les remue à son gré ; qu’il paraisse aux yeux de la nation assemblée pour rendre les derniers devoirs à Henri IV ; qu’il ait sous ses yeux le corps de ce malheureux prince ; que peut-être, le poignard, instrument du parricide, soit sur le cercueil et exposé à tous les regards ; que l’orateur alors élève sa voix, pour rappeler aux Français tous les malheurs que depuis cent ans leur ont causés leurs divisions et tous les crimes du fanatisme et de la politique mêlés ensemble ; qu’en commençant par la proscription des Vaudois et les arrêts qui firent consumer dans les flammes vingt-deux villages, et égorger ou brûler des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, il leur rappelle ensuite la conspiration d’Amboise, les batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Montcontour, de Coutras ; la nuit de la Saint-Barthélemi, l’assassinat du prince de Condé, l’assassinat de François de Guise, l’assassinat de Henri de Guise et de son frère, l’assassinat de Henri III ; plus de mille combats ou sièges, où toujours le sang français avait coulé par la main des Français ; le fanatisme et la vengeance faisant périr sur les échafauds ou dans les flammes, ceux qui avaient eu le malheur d’échapper à la guerre ; les meurtres, les empoisonnements, les incendies, les massacres de sang-froid, regardés comme des actions permises ou vertueuses ; les enfants qui n’avaient pas encore vu le jour, arrachés des entrailles palpitantes des mères, pour être écrasés ; qu’il termine enfin cet horrible tableau par l’assassinat de Henri IV, dont le corps sanglant est dans ce moment sous leurs yeux ; qu’alors attestant la religion et l’humanité, il conjure les Français de se réunir, de se regarder comme des concitoyens et des frères ; qu’à la vue de tant de malheurs et de crimes, à la vue de tant de sang versé, il les invite à renoncer à cet esprit de rage, à cette horrible démence qui, pendant un siècle, les a dénaturés, et a fait du peuple le plus doux un peuple de tigres ; que lui-même prononçant un serment à haute voix, il appelle tous les Français pour jurer avec lui sur le corps de Henri IV, sur ses blessures et le reste de son sang, que désormais ils seront unis et oublieront les affreuses querelles qui les divisent ; qu’ensuite, s’adressant à Henri IV même, il fasse, pour ainsi dire, amende honorable à son ombre, au nom de toute la France et de son siècle, et même au nom des siècles suivants, pour cet assassinat, prix si différent de celui que méritaient ses vertus ; qu’il lui annonce les hommages de tous les Français qui naîtront un jour ; qu’en finissant il se prosterne sur sa tombe et la baigne de ses larmes : quelle impression croit-on qu’un pareil discours aurait pu faire sur des milliers d’hommes assemblés, et dans un moment où le spectacle seul du corps de ce prince, sans être aidé de l’éloquence de l’orateur, suffisait pour émouvoir et attendrir ?

2781. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Et ce jeune satirique, suicide en délire, mourant à l’hôpital, Gilbert, ne fallait-il pas la consolation de la foi, dans l’agonie de l’extrême malheur, pour lui inspirer la pure et navrante mélodie de ses derniers vers ?

2782. (1899) Arabesques pp. 1-223

Un dernier point me reste à élucider. […] Au surplus, les quelques écrivains de talent qui, en ces dernières années, défendirent l’Église, ne furent pas soutenus par leurs coreligionnaires. […] J’ai découvert des sentiers ignorés, bordés de campanules, jonchés des feuilles mortes de l’an dernier. […] Ses derniers rayons emplissaient d’or sombre les anfractuosités des roches et découpaient de grandes ombres sur le sol de la gorge. […] Dans cette sombre épopée : Ainsi parla Zarathustra, dans cet hymne à la volonté impitoyable : Par-delà le Bien et le Mal, Nietzsche a porté sa conception aux dernières conséquences.

2783. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Nous nous expliquons ce besoin de pousser la convention jusqu’à ses dernières limites. […] Que l’artiste soit aussi profond, aussi métaphorique qu’il voudra ; qu’il donne à ses emblèmes, outre leur sens propre et leur sens figuré, un sens mystique que seuls comprendront les initiés, et s’il le veut encore un dernier sens dont lui seul aura la clef, nous ne saurions le lui reprocher. […] Arriver jusqu’au trompe-l’œil, c’est simplement éliminer jusqu’aux dernières différences qui séparaient la copie du modèle. […] De nos jours ne voyons-nous pas Rodin, continuant cette œuvre de libération progressive, s’efforcer de rompre les dernières bandelettes dont on avait lié le corps humain, et porter ses attitudes à l’extrême limite de souplesse possible ? […] Mais bientôt ces mystérieuses profondeurs, dernier refuge des monstres chimériques, auront été sondées, et il ne restera plus sur la terre de place pour le merveilleux.

2784. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Les derniers ne conviennent qu’aux individus d’une seule espece ; tels sont noyer, olivier, oranger, &c. ».

2785. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Deux ans après, ma mère devint encore grosse ; et comme les femmes dans cet état sont sujettes à certaines envies, qui furent les mêmes que dans sa dernière grossesse, on crut qu’elle mettrait encore au monde une fille à laquelle on donnait d’avance le nom de Reparata, en l’honneur de la mère de ma mère. […] Il finit cependant par le fléchir, et put obtenir de son père qu’on le laisserait aller dessiner chez un fameux bijoutier, Henri Pierino. — Et moi aussi, lui dit son vieux père en le conduisant chez Pierino ; « Moi aussi, me répondit mon père, j’ai été un bon dessinateur ; mais pour l’amour de moi, qui suis ton père, qui t’ai mis au monde, qui t’ai nourri, élevé dans les arts et dans tous les principes de la vertu, ne voudras-tu pas, mon cher fils, prendre quelquefois ton cor et ta flûte, pour me récompenser de toutes mes peines, et charmer les derniers instants de ma vie ?

2786. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Elle s’agite dans les convulsions de la mort : la grotte de Tura répéta ses derniers gémissements. […] Tel est le bruit confus de l’Océan lorsqu’il roule ses vagues mutinées ; tels sont les derniers éclats du tonnerre.

2787. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

En effet, pour ne parler que des états extrêmes, le souverain doit la justice au dernier de ses sujets aussi rigoureusement que celui-ci lui doit l’obéissance. […] Il est une dernière sorte d’amateurs qui méritent avec quelque raison d’être plus considérés que les autres, et qu’on peut regarder comme des protecteurs plus réels de la littérature ; ce sont ceux qui cherchent à contribuer au progrès des sciences et des arts par leurs bienfaits.

2788. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

» Le comte de Maistre, dans une des charmantes lettres à sa fille, Mlle Constance de Maistre, a badiné agréablement sur cette question, et il y a mêlé des vues pleines de force et de vérité : « L’erreur de certaines femmes est d’imaginer que pour être distinguées, elles doivent l’être à la manière des hommes… On ne connaît presque pas de femmes savantes qui n’aient été malheureuses ou ridicules par la science. » Au siècle dernier, un jésuite des plus éclairés et des plus spirituels, le père Buffier, qui était de la société de Mme de Lambert, dans une dissertation légèrement paradoxale, s’est plu à soutenir et à prouver que « les femmes sont capables des sciences » ; et après s’être joué dans les diverses branches de la question, après avoir montré qu’il y a eu des femmes politiques comme Zénobie ou la reine Élisabeth, des femmes philosophes comme l’Aspasie de Périclès et tant d’autres, des femmes géomètres et astronomes comme Hypatie ou telle marquise moderne, des femmes docteurs comme la fameuse Cornara de l’école de Padoue, et après s’être un peu moqué de celles qui chez nous, à son exemple, « auraient toutes les envies imaginables d’être docteurs de Sorbonne », — le père Buffier, s’étant ainsi donné carrière et en ayant fini du piquant, arrive à une conclusion mixte et qui n’est plus que raisonnable : À l’égard des autres, dit-il, qui ont des devoirs à remplir, si elles ont du temps de reste, il leur sera toujours beaucoup plus utile de l’employer à se mettre dans l’esprit quelques connaissances honnêtes, pourvu qu’elles n’en tirent point de sotte vanité, que de l’occuper au jeu et à d’autres amusements aussi frivoles et aussi dangereux, tels que ceux qui partagent la vie de la plupart des femmes du monde.

2789. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

C’est ce qui lui est arrivé en dernier lieu pour le roman intitulé Le Val funeste, qui, on l’a dit plaisamment, est devenu pour lui Le Vol funeste.

2790. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

L’éloignement où Voltaire se tint dans ses dernières années, la révérence qu’il inspirait de loin, dans son cadre de Ferney, aux générations nouvelles qui n’avaient rien vu de sa pétulante et longue jeunesse, le concert de louanges que sa vieillesse habile et infatigable avait fini par exciter en France et en Europe, tout prépara l’apothéose dans laquelle il s’éteignit et contre laquelle bien peu de protestations alors s’élevèrent.

2791. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

« H. de Saujon de Boufflers. » Lorsque Rousseau, après la publication de l’Émile, se vit obligé de s’enfuir précipitamment de Montmorency et de sortir du royaume, Mme de Roufilers partagea toutes ses transes ; elle était présente au départ et aux derniers embrassements ; les jours suivants elle n’était occupée que de lui, et de lui ménager, par ses nombreux amis à l’étranger, un asile sûr et à son choix, soit en Allemagne, soit en Angleterre.

2792. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Collé, de sa personne, était et reste, à nos yeux, le plus parfait exemple, et peut-être le dernier, de la pure race gauloise non mélangée ; c’est le dernier des Gaulois : ennemi de l’anglomanie, de la musique italienne, des innovations en tout genre, ennemi des dévots et des Jésuites, il ne pouvait non plus souffrir Voltaire, trop brillanté selon lui, trop philosophique, trop remuant, un Français du dernier ton et trop moderne, il l’appelait « ce vilain homme », et il abhorrait aussi Jean-Jacques à titre de charlatan.

2793. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

C’est une bonne et rude leçon, et l’on en profite ; mais il est bien des malheureux qui ont longtemps porté leur joug avec courage, et qui un jour se sont enfin soustraits à ce joug de plomb : ceux-là, on les plaint et on les oublie, et c’est encore bien ; mais je suis sûre que, si l’on eût pu recueillir les dernières plaintes de leur agonie, on eût entendu sur leurs lèvres d’amers et justes reproches pour leurs amis. 

2794. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Au lieu que, sans être économiste, on sera charmé de Montchrétien244: son traité d’Économie politique, remis en lumière dans ces dernières années, est une des belles œuvres du temps.

2795. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Il suppose deux Persans, Usbek et Rica, qui viennent en Europe, à Paris, dans les dernières années de Louis XIV.

2796. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Que si cette solution pessimiste était repoussée par les personnes qui se refusent à souscrire aux vérités pénibles, sous le fallacieux prétexte qu’« elles abaissent les cœurs », nous avouerons que la conclusion désolante est toujours pour nous une raison dernière de croire à l’exactitude des déductions qui la commandent.

2797. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Que si cette solution pessimiste était repoussée par les personnes qui se refusent à souscrire aux vérités pénibles, sous le fallacieux prétexte qu’« elles abaissent les cœurs », nous avouerons que la conclusion désolante est généralement pour nous une raison dernière de croire à l’exactitude des déductions qui la commandent.

2798. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Au XIVe siècle enfin (hors de l’Italie), l’inexactitude atteint ses dernières limites ; la civilisation grecque n’est pas plus connue que ne le serait l’Inde si, pour rétablir le monde indien, on n’avait que les notions que nous en ont laissées les écrivains de l’antiquité classique.

2799. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Les derniers mots de la seconde tragédie prédisent la troisième et sa nuit sanglante, où les vierges timides, transformées en furies haineuses, massacraient leurs époux d’Égypte pris au piège du lit nuptial.

2800. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Ce n’est pas un interrogatoire que M. de Ryons inflige à la patiente qu’il tient sous sa coupe, c’est un supplice : le supplice de la pudeur, dépouillée du dernier vêtement arraché, d’une âme virginale mise à nu comme un ver, devant des yeux perçants et railleurs !

2801. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Je l’ai cru guéri, et c’est ce qui m’a fait consentir à le voir dans ma dernière maladie.

2802. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Une année après, dans une lettre de Mlle de Lespinasse, datée de minuit (1775), on lit ces mots qui laissent peu de doute : « C’est le 10 février de l’année dernière (1774) que je fus enivrée d’un poison dont l’effet dure encore… » Et elle continue cette commémoration délirante et douloureuse, dans laquelle l’image, le spectre de M. de Mora, mourant à deux cents lieues de là, revient se mêler à l’image plus présente et plus charmante qui l’enveloppe d’un attrait funeste.

2803. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Nous la trouvons peinte durant les quatorze dernières années de sa vie, elle et toute sa société, dans sa correspondance avec l’abbé Galiani ; cela vaudrait la peine d’un examen à part.

2804. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Turgot écrivait à Condorcet : « Je plains cette pauvre Mme Geoffrin de sentir cet esclavage, et d’avoir ses derniers moments empoisonnés par sa vilaine fille. » Mme Geoffrin ne s’appartenait plus ; même en revenant à elle, elle sentit qu’il lui fallait choisir entre sa fille et ses amis, et le sang l’emporta : « Ma fille, disait-elle en souriant, est comme Godefroy de Bouillon, elle a voulu défendre mon tombeau contre les Infidèles. » Elle faisait passer sous main à ces mêmes Infidèles ses amitiés et ses regrets ; elle leur envoyait des cadeaux.

2805. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Les dernières études qu’on a faites sur Diderot ont cela de commun qu’elles tendent à le mettre à sa place avec justice, sans colère et sans trop de zèle.

2806. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Il y a des traits fort spirituels ; il fait surtout plaisir à ceux qui ont connu, non Émilie, comme écrit Mme Necker, mais Amélie, et il fait mal quand on pense que cette excellente femme, recommandée à un Ange pour ses derniers moments, a été livrée au bourreau.

2807. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

ses dernières années furent tristes et amères.

2808. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

L’esprit que j’ai est un moule ; on n’en tire jamais que les mêmes portraits : ainsi je ne vous dirais que ce que j’ai dit, et peut-être plus mal que je ne l’ai dit. » Cette unité fondamentale du moule, chez Montesquieu, se sent même dans sa plus grande variété de productions, et de son premier à son dernier ouvrage.

2809. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Toutes les notions de perfection qualitative sont donc expérimentales, et même, comme Kant l’a fait voir, notre dernier critérium de la perfection et du bien, en dehors de la moralité proprement dite ou du devoir, est en définitive la joie, laquelle est une affection de notre sensibilité.

2810. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Il y à eu, dans ces dernières années, un instant où l’impassibilité était recommandée aux poëtes comme condition de divinité.

2811. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

., renferme tout ce que les plus grands hommes de l’antiquité & du dernier siécle, ont écrit de plus judicieux sur l’action de l’Orateur.

2812. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Néanmoins, étant données les grandes ressemblances des contes de ces deux dernières colonies7 avec ceux des trois autres pays composant le Gouvernement Général, on peut dire qu’il existe une littérature ouest-africaine, homogène dans ses grandes lignes et provenant d’une mentalité générale commune.

2813. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Elle en a la couleur, elle en a l’organisme de la phrase si svelte et si souple ; le tour, l’harmonie, la chute heureuse, la résonnance du dernier mot.

2814. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Chateaubriand, le rêveur ennuyé qui dans le monde ne disait mot, le rencontra et put juger, un jour, des derniers et magnifiques rayons de l’astre de conversation qu’était Rivarol, et il en a parlé dans ses Mémoires d’outre-tombe, mais avec la sécheresse d’un esprit jaloux· Ce n’était pas Chateaubriand, ce muet de génie, qui était fait pour jouir de l’esprit solaire de Rivarol et pour en être le Memnon !

2815. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan n’a point inventée, et qu’il a commencé par appliquer à la théorie du langage, est cette méthode connue des Études religieuses dont nous parlons pour la première et dernière fois.

2816. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Je signale dès à présent cette idée parce qu’elle nous sera utile plus tard pour prouver que la médecine possède de véritables expériences, bien que ces dernières soient spontanées et non provoquées par le médecin4. […] Si chaque grand homme fait accomplir un grand pas à la science qu’il féconde, il n’a jamais eu la prétention d’en poser les dernières limites, et il est nécessairement destiné à être dépassé et laissé en arrière par les progrès des générations qui suivront. […] Mais si ce but est le même dans les sciences physico-chimiques et dans les sciences biologiques, il est beaucoup plus difficile à atteindre dans les dernières, à cause de la mobilité et de la complexité des phénomènes qu’on y rencontre. […] Ces dernières observations ont ensuite été le point de départ de nouvelles idées qui m’ont guidé pour faire des recherches relatives à la cause chimique du changement de couleur du sang glandulaire pendant la sécrétion. […] Il faut donc distinguer, comme nous l’avons dit, les principes d’avec les théories et ne jamais croire à ces dernières d’une manière absolue.

2817. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Sardanapale dernier roi des assyriens vivoit dans une extrème molesse ; du moins tel est le sentiment comun : delà on dit d’un voluptueux, c’est un sardanapale. […] Que s’il y avoit quelque chose de plus à dire, ce sont les douze derniers vers qui font un nouveau sens, et ne sont plus une périphrase qui regarde l’emprunt. […] Ces deux dernières figures sont proprement la même ; on en trouve un grand nombre d’exemples dans S. […] Ces dernières paroles sont dans un sens divisé : Agamemnon se regardant come roi, étoufe les sentimens qu’il ressent come pére. […] On trouve dans les dernières éditions des oeuvres de Boileau une parodie ingénieuse de quelques scènes du Cid.

2818. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Lisez l’épître de Belzébuth « au très-honorable comte de Breadalbane, président de l’honorable société des highlands, réunie le 23 mai dernier, à Covent-Garden, pour concerter des moyens et mesures à l’effet de rendre vain le projet de cinq cents highlanders qui scandaleusement avaient tâché d’échapper à leurs seigneurs et maîtres dont ils étaient la propriété légitime, en émigrant dans les déserts du Canada, afin d’y chercher cette chose imaginaire, —  la liberté !  […] En vérité, il avait l’âme féodale. « Pendant toute sa vie, dit son gendre, son orgueil principal fut d’être reconnu membre d’une famille historique1209. » — « Sa première et sa dernière ambition mondaine fut d’être lui-même le fondateur d’une branche distincte. » La gloire littéraire ne venait qu’en second lieu ; son talent n’était pour lui qu’un instrument. […] Aucune autre chose ne vous donnera de consolation quand vous serez où j’en suis. » Ce fut là presque sa dernière parole.

2819. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Seigneur, je sais trop bien avec quelle constance Vous allez de la mort affronter la présence, Je sais que votre cœur se fait quelques plaisirs De me prouver sa foi dans ses derniers soupirs ; Mais, hélas ! […] Quoique, dans ces deux dernières pièces, le principal personnage soit décidé sur le parti qu’il doit prendre, cependant il éprouve de si grandes contradictions du personnage avec qui il est en scène, qu’on peut regarder ces morceaux comme de vraies délibérations. […] Et quand Mithridate revient mourant, c’est pour dire : Le ciel n’a pas voulu qu’achevant mon dessein, Rome en cendres me vît expirer dans son sein : Mais au moins quelque joie en mourant me console ; J’expire environné d’ennemis que j’immole ; Dans leur sang odieux j’ai pu tremper mes mains, Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains.

2820. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Le gouvernement de l’imagination Hier soir, après vous avoir envoyé les dernières pages de ma lettre, où j’avais écrit, mais non sans une certaine timidité : Comme l’imagination a créé le monde, elle le gouverne, je feuilletais la Face Nocturne de la Nature et je tombai sur ces lignes, que je cite uniquement parce qu’elles sont la paraphrase justificative de la ligne qui m’inquiétait : « By imagination, I do not simply mean to convey the common notion implied by that much abused word, which is only fancy, but the constructive imagination, which is a much higher function, and which, in as much as man is made in the likeness of God, hears a distant relation to that sublime power by which the Creator projects, creates, and upholds his universe. […] Eh bien, mon cher ami, cet homme extraordinaire qui a lutté avec Scott, Byron, Goethe, Shakspeare, Arioste, Tasse, Dante et l’Evangile, qui a illuminé l’histoire des rayons de sa palette et versé sa fantaisie à flots dans nos yeux éblouis, cet homme, avancé dans le nombre de ses jours, mais marqué d’une opiniâtre jeunesse, qui depuis l’adolescence a consacré tout son temps à exercer sa main, sa mémoire et ses yeux pour préparer des armes plus sûres à son imagination, ce génie a trouvé récemment un professeur pour lui enseigner son art, dans un jeune chroniqueur dont le sacerdoce s’était jusque-là borné à rendre compte de la robe de madame une telle au dernier bal de l’Hôtel de ville. […] Dans les derniers jours de l’an passé, un éditeur de la rue Royale mit en vente un paroissien d’un style très-recherché, et les annonces publiées par les journaux nous instruisirent que toutes les vignettes qui encadraient le texte avaient été copiées sur d’anciens ouvrages de la même époque, de manière à donner à l’ensemble une précieuse unité de style, mais qu’une exception unique avait été faite relativement aux figures macabres, qu’on avait soigneusement évité de reproduire, disait la note rédigée sans doute par l’éditeur, comme n’étant plus du goût de ce siècle, si éclairé, aurait-il dû ajouter, pour se conformer tout à fait au goût dudit siècle.

2821. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Il croit sincèrement que la première tragédie de La Motte a pu passer pour une dernière tragédie posthume de Racine.

2822. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Il venait de publier son imitation d’Homère en vers français, c’est-à-dire un Homère abrégé, corrigé et perfectionné à la mode des Parisiens raisonneurs de l’an 1714, Homère tel qu’il aurait dû être s’il avait eu l’honneur de vivre aux dernières années du règne de Louis le Grand.

2823. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Il s’est vu, dans ces dernières années, revendiqué à la fois par le Mans, sa patrie, et par la Savoie ou il avait voyagé et qu’il a décrite.

2824. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Monteil avait ouvert la voie, dans son Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles ; on avait alors pour source presque unique d’informations le musée des Petits-Augustins formé à si grand’peine par Alexandre Lenoir et trop brusquement dissipé, le musée de Cluny fondé par feu Dusommerard, et si augmenté depuis, si bien dirigé par son fils.

2825. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Quand le comte, entêté de son importance, s’écriait : « Un jour seul ne perd pas un homme tel que moi », on croyait entendre le propos d’un Montmorency, d’un Lesdiguières, d’un Rohan : c’est ainsi que les derniers grands seigneurs, hier encore, avaient parlé.

2826. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Deux bataillons se présentent à la fois, mais Napoléon en fait rentrer un avec grande colère, car c’était sa dernière ressource… » Il y eut un moment des plus critiques.

2827. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Qu’on ne juge point pourtant que le résultat dernier de cette période fut d’être fatale à la poésie et à l’art ; ceux qui étaient condamnés au mauvais goût en furent infectés et en périrent, voilà tout : les natures saines et fortes triomphèrent.

2828. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

De René au dernier ouvrage de M. de Chateaubriand, des premières Méditations à tout ce que pourra créer jamais M. de Lamartine, d’Andromaque à Athalie, du Cid à Nicomède, l’initiation est facile : on tient à la main le fil conducteur, il ne s’agit plus que de le dérouler.

2829. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Il a dicté ses Mémoires dans les dernières années de sa vie, entre 1207 sans doute et 1212.Éditions de la Conquête de Constantinople : Blaise de Vigenère, Paris, 1585 ; Du Cange, Paris, 1657 ; de Wailly, Paris, Didot, 1872 ; Bouchet, Paris, Lemerre, 1892. — À consulter : Hanotaux : Revue historique, IV, 74-100, Debidour, les Chroniqueurs, t. 

2830. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Mais vers l’époque de l’expédition de Charles VIII, l’humanisme engagea vivement la lutte, et força peu à peu les portes des collèges, où depuis le siècle dernier étaient renfermés les étudiants.

2831. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Les deux œuvres les plus considérables que nous rencontrions, dans ces vingt dernières années, à côté du naturalisme, sont celles de MM. 

2832. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Par l’inégalité dernière de ces deux noms, presque aussi retentissants l’un que l’autre à cette époque, mesurez la justice des deux causes.

2833. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

De même les socialistes d’aujourd’hui mettent à part l’organisation économique d’un côté et de l’autre côté les croyances religieuses et morales, ces dernières considérées comme « choses privées ».

2834. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Elle voulait porter son apostolat jusqu’aux derniers confins du mal et voir si là encore la voix du bien peut être entendue.

2835. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

A la fin du siècle dernier et même au commencement de celui-ci, les poètes se croyaient encore obligés de recourir aux périphrases les plus vagues ou les plus bizarres pour exprimer les choses de la vie familière.

2836. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Une dernière preuve de ce dédain pour ce qui est purement individuel, c’est la façon dont on conçoit alors l’histoire.

2837. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

L’Etna fut le titre de son dernier drame : autre rêve qui saisit l’imagination.

2838. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Au dernier acte, nous revenons dans l’atelier de Paul, qui boucle sa malle.

2839. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Cosnac, qui a gagné, au mariage du prince avec une nièce de Mazarin, d’être évêque de Valence, et qui a donné une dernière fois la chemise à son maître avec larmes, reste quelque temps encore attaché à sa maison comme chargé de ses affaires ; il le sert et le mécontente à la fois par son trop de zèle, et se retire enfin de cette petite cour où il éclate trop souvent par des impétuosités et des brusqueries hors de saison.

2840. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Au lieu de prendre pour point de départ les sensations calmes et contemplatives des sens supérieurs, derniers venus dans l’évolution, il faut, au contraire, prendre pour élément primordial la sensation organique, profonde et générale, encore à peine différenciée dans des organes spéciaux.

2841. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Pas plus tard qu’au mois de janvier dernier, un spirituel journal de Londres, avec une ironie accentuée d’indignation, se demandait lequel est le plus célèbre, en Angleterre, de Shakespeare ou de « M. 

2842. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Enfin une dernière illusion, également funeste à la vraie méthode, est celle de ce vitalisme superstitieux qui considère la vie comme une influence mystérieuse et surnaturelle, agissant arbitrairement, introduisant dans les phénomènes une irrégularité essentielle, pourvue enfin d’une sorte de liberté désordonnée qui trouble tout, change les aspects des choses, et déroute l’expérience à chaque pas : semblable au destin jaloux des anciens, la vie, selon ces médecins superstitieux, serait une sorte de dieu capricieux et de Protée menteur, échappant à toute prise, et avec lequel on ne peut lutter qu’au moyen de cette autre force, non moins aveugle et capricieuse, qu’ils appellent l’inspiration.

2843. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Il est remarquable que la France a perdu, sur la fin du dernier siècle, trois beaux talents à leur aurore : Malfilâtre, Gilbert et André Chénier ; les deux premiers sont morts de misère, le troisième a péri sur l’échafaud.

2844. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

. ; ils ne disoient point j’ai suivi mes erremens, j’ai travaillé sur mes erremens ; & aujourdhui, je vois que, dans les discours les plus graves, le Roi a suivi ses derniers erremens vis-à-vis des rentiers.

2845. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Dans ces dernières y aurait-il certains traits fins, subtils et cachés, faciles à sentir quand on les a sous les yeux, infiniment difficiles à retenir quand on ne les voit plus, impossibles à rendre par le discours ; ou serait-ce de ces physionomies rares et des traits spécifiques et particuliers de ces physionomies que seraient empruntées ces imitations qui nous confondent et qui nous font appeller les poëtes, les peintres, les musiciens, les statuaires du nom d’inspirés ?

2846. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Dans une espèce de détroit ou d’anse formée par ces dernières, une mer qui s’y porte avec fureur.

2847. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Comme dans la musique l’agrément de la mélodie vient non seulement du rapport des sons, mais de celui que les phrases de chant doivent avoir entre elles, de même l’harmonie oratoire (plus analogue qu’on ne pense à l’harmonie musicale) consiste à ne pas mettre trop d’inégalité entre les membres d’une même phrase, et surtout à ne pas faire ses derniers membres trop courts par rapport aux premiers ; à éviter également les périodes trop longues, et les phrases trop étranglées et pour ainsi dire à demi closes ; le style qui fait perdre haleine, et celui qui oblige à chaque instant de la reprendre, et qui ressemble à une sorte de marqueterie ; à savoir enfin entremêler les périodes arrondies et soutenues, avec d’autres qui le soient moins, et qui servent comme de repos à l’oreille.

2848. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Telle est la question, et elle est grave, car les hommes tiennent plus de place qu’on ne croit dans leurs doctrines, et la meilleure manière d’atteindre ces dernières, c’est de les frapper, à travers eux.

2849. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Cette conception malheureuse, qui prétend abstraire la poésie de l’homme et du monde en général, me semble jeter ses derniers feux ; mais néanmoins, une part importante — je veux dire relativement étendue — de la production artistique récente dénote une ardente propension aux voluptés solitaires, aux jouissances exclusivement individuelles.

2850. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

* ** Mais, refuser de connaître l’égalitarisme au point de départ des sociétés, ce n’est nullement affirmer — nous ne l’oublions pas — qu’il ne peut apparaître qu’aux dernières étapes de leur évolution.

2851. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

« Enfin, s’il m’est accordé de survivre aux révolutions, aux guerres civiles, aux poignards des sicaires, des Catilina, des Clodius, des Octave, des Antoine de mon temps, et de vieillir couché sur mes propres décombres, brisé de cœur, mais sain d’esprit, j’emploierai ces dernières années de grâce à l’œuvre finale de toute intelligence, à la contemplation et l’invocation de mon Créateur ; je ferai, comme Cicéron, le livre éternellement à faire, De natura deorum  ; je mêlerai mon grain d’encens à l’encens des siècles. » XVII Voilà quels étaient mes plans de jeunesse. […] Au lieu de suivre en hésitant un mouvement désordonné qui allait mener de convulsions en convulsions désormais irrésistibles aux derniers abîmes, je fis résolument la république ; je la fis seul, quoi qu’on vous en dise ; j’en assume seul la responsabilité ; je nommai seul les chefs les plus en vue et les plus populaires qui pouvaient lui apporter l’autorité des différentes factions auxquelles ils appartenaient ; je me nommai moi-même, parce que je n’appartenais à aucune, et parce que, soutenu par le peuple, seul je pouvais être arbitre dans ce conseil souverain du gouvernement.

2852. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Le hasard voulut que sa femme, qu’il avait laissée dans les derniers jours d’une grossesse, en atteignît le terme pendant le temps de son voyage. […] « Quant aux Péoniens habitant les environs du mont Pangée, les Débores, les Agrianes, les Odomantes, et ceux du lac Prasias, ils ne furent point soumis par Mégabaze, et ce fut même inutilement qu’il tenta de réduire les derniers, qui se trouvaient protégés contre ses attaques par la nature de leurs demeures.

2853. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Il est vrai qu’une dernière question se pose, celle de savoir comment se conservent ces représentations et quels rapports elles entretiennent avec les mécanismes moteurs. […] De là notre troisième et dernière proposition : III.

2854. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Au premier jour, au dernier jour, dans tout l’intervalle, il garde intact le système entier de ses idées claires, et la vigueur logique de son cerveau soutient la vigueur virile de son cœur. […] Ce fut là, je crois, son dernier poëme profane. […] L’enfer de Dante n’est qu’un atelier de tortures, où les chambres superposées descendent par étages réguliers jusqu’au dernier puits.

2855. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Ces dernières commencent par le dédoublement du centrosome, petit corps sphérique situé à côté du noyau. […] Les observations d’« hétéroblastie » se sont multipliées dans ces dernières années 35, et il a fallu renoncer a la théorie presque classique de la spécificité des feuillets embryonnaires. […] Il semble d’ailleurs résulter des dernières observations que la transformation de l’Arternia soit un phénomène plus complexe qu’on ne l’avait cru d’abord.

2856. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Dans les derniers jours, j’allais ouvertement chez Sieyès, et même j’y dînai.

2857. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Descendants des Romains, ou du moins enfants d’adoption de la race latine, cette race initiée elle-même au culte du beau par les Grecs, nous avons à embrasser, à comprendre, à ne jamais déserter l’héritage de ces maîtres et de ces pères illustres, héritage qui, depuis Homère jusqu’au dernier des classiques d’hier (s’il y a eu hier un classique71), forme le plus clair et le plus solide de notre fonds intellectuel.

2858. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Mais tout cela n’est rien au prix de son dernier et capital exploit, qui fut la conquête de Valence.

2859. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Avez-vous vu ses deux derniers volumes de Lettres ?

2860. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Alors naquirent les lyriques patriotes, comme Tyrtée, les lyriques philosophes, comme Orphée ou Solon, les lyriques érotiques, comme Anacréon et Sapho, les lyriques purement poétiques, comme Horace (chantant pour chanter et pour plaire) ; enfin les lyriques académiques de nos derniers siècles, comme Hafiz en Perse, Pétrarque en Italie, Dryden en Angleterre, Klopstock, Goethe, Schiller en Allemagne, Malherbe, Racine, Jean-Baptiste Rousseau, Lefranc de Pompignan et les grands chanteurs contemporains de notre pays, au sommet desquels chantait Victor Hugo, enfant, ce Benjamin de la tribu de la lyre.

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