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1864. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Ce n’est pas un critique de la fin du xviiie , comme Adrien Destailleur.

1865. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

« Je te dirai le fin mot, à toi seul : c’est par religion que je veux absolument me marier… Il faut enfin ordonner sévèrement son inutile existence, selon les lois établies, divines ou humaines ; et, d’après ma doctrine, les humaines sont divines. […] Toute son œuvre, du commencement à la fin, en est pénétrée. […] Il atteint, vers la fin, à la paix, à la sérénité dans la douleur même, ayant vaincu son mal, non pas en l’oubliant, mais en le faisant servir à sa sanctification. […] Mais cette souffrance, d’ailleurs démesurée et, si je puis dire, gigantesque, il n’en comprend pas la vertu purificatrice, il ne l’accepte pas ; il maudit à la fin la terre et Dieu même ; il se réfugie dans le suicide. […] Or, il ressemblait physiquement, vers la fin, à un vieil aigle, et c’était la véritable figure de son âme.

1866. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Livré à l’instinct, comme la fourmi ou l’abeille, il fût resté tendu sur la fin extérieure à atteindre ; il eût travaillé pour l’espèce, automatiquement, somnambuliquement. […] Mais il est de l’essence de l’intelligence de combiner des moyens en vue d’une fin lointaine, et d’entreprendre ce qu’elle ne se sent pas entièrement maîtresse de réaliser. […] Nous avons mis en mouvement un mécanisme, voilà le début ; le mécanisme se retrouvera dans la réalisation de l’effet souhaité, voilà la fin : entre les deux s’insérerait une garantie extra-mécanique de succès. […] Elles marquent le plus souvent que le moyen s’est détaché de sa fin. […] Une des personnes qui me communiquèrent leurs impressions s’était crue à la fin du monde, an commencement du jugement dernier.

1867. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ne faut-il pas que la mesure de cette action ait une certaine étendue qui en laisse discerner le commencement, le milieu, et la fin ? […] On croirait que tout gît dans cet entretien, car ce qui reste à dire au poète jusqu’à la fin de l’expédition, ne contrebalance pas le poids de ces récits surabondants. […] Ces mots, qu’on eût jugés frivoles, « Le héros les saisit ; et ces douces paroles « Sont pour lui le signal de la fin de leurs maux. […] Je saisis jusqu’aux moindres occasions d’en prouver la nécessité aux écrivains, et surtout aux poètes qui répugnent à croire que les éléments fins de leur art aient des bases fixes et positives. […] Nous ne serons plus surpris qu’Apollon enlève les héros du champ de bataille, c’est-à-dire que la fin du jour suspende leurs périls en arrêtant le combat.

1868. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

. — Ces fines esquisses n’ont rien à voir avec des pages comme celle qu’il a — lui aussi, le grand ironiste ! […] Cette singularité n’a pas échappé à la sagace Mme Barine. « Nous aurons maintenant » dit-elle, « et jusqu’à la fin de la tragédie, comme une légère odeur d’encre d’imprimerie. […] L’Intermezzo n’a ni commencement, ni milieu, ni fin. […] Henri Heine est resté jusqu’à la fin l’étudiant des bords du Rhin, qui cueille des petites fleurs bleues, en sortant d’une lecture du nihiliste Kant. […] J’ai la certitude qu’il se rendait à la fin un compte trop exact de l’avortement de tous ses désirs.

1869. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Sully Prudhomme ; — et j’ajoute, cette fin de siècle. […] Notre psychologie la plus fine est si grossière encore ! […] Je ne voudrais détourner personne d’aller voir Paris fin de siècle au Gymnase, ou Feu Toupinel au Vaudeville. […] » Il y en a vingt autres moyens que le théâtre, et si c’est la fin de la comédie, n’est-ce pas celle aussi de la nouvelle et du conte ? […] et je ne dis pas de la plus fine, — il n’y a guère de mot qui convînt moins à Flaubert, — mais de la bonne, et presque de la meilleure ?

1870. (1929) La société des grands esprits

N’oublions pas cependant que Philippe voulait l’hégémonie, c’est-à-dire la fin de l’indépendance d’Athènes. […] Rivarol traduit l’Enfer, tant bien que mal, vers la fin du siècle. […] Jacques Boulenger, critique très fin, mais qui prend trop à la lettre les théories de Verlaine. […] Ces observations sont d’un critique habituellement très clairvoyant et très fin, M.  […] Il n’y a qu’à louer dans l’introduction aimable et fine de M. 

1871. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

La Ménippée lui fait prédire sa fin. […] Elle aurait pu être prononcée par d’Aubray, lequel était « ainsi copieux et abondant en raison, dit la préface de l’imprimeur, et ne trouvoit jamais fin de son savoir ni de ses discours165. » C’est encore l’esprit français, non plus sous les traits de Panurge, mais parlant la belle langue de Gargantua, dans son plan d’études on y sent les fruits de la culture antique. […] il touche à toutes les circonstances de la vie, il connaît tout, il dit tout, ou, comme il s’en rend le témoignage à la fin d’un chapitre sur l’honnêteté du lit nuptial, « il fait entendre sans le dire ce qu’il ne voulait pas dire172. » En tout ce qui regarde les actes de la vie secrète, il y a une grande différence entre Charron et lui.

1872. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Cette théorie d’un prince parfait d’après un idéal rêvé dans la solitude, loin des affaires et des princes, et dont Balzac, à la fin de chaque chapitre, rapportait uniformément les traits à Louis XIII, fut médiocrement goûtée. […] Les écrivains du parti des politiques, à la fin du seizième siècle, Bodin, les auteurs de la Ménippée, l’avaient indiqué, et c’est peut-être un titre pour Balzac que, l’ayant manqué, il l’ait néanmoins aperçu. […] Lettre au cardinal de Richelieu, à la fin du Prince.

1873. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Toujours fin, naturel & brillant, quelquefois Philosophe éclairé, une plaisanterie ingénieuse, des saillies piquantes, des traits de lumiere, un coloris riant & suave, donnent à toutes ses Productions un caractere qui n'appartient qu'à lui. […] Trouve-t-on dans cet Ouvrage, & dans tous les autres du même Auteur, ce nerf historique, cette combinaison des matieres, cet esprit de liaison & de suite, cet ensemble qui nourrit & soutient l’esprit du Lecteur, & forme une chaîne non interrompue de tableaux qui le fixent & l’intéressent jusqu'à la fin ? […] entre les sentences, les maximes, les tours fins & délicats, les expressions ingénieuses, les beaux sentimens qu’il exprime si énergiquement dans plusieurs endroits de ses Ouvrages, & ce débordement de fiel & de malignité, ce tissu d’indécences, de mensonges, de calomnies, répandues sur tant d’Ecrivains de mérite, Etrangers, Nationaux, Prélats, Militaires, de tous les Ordres & de tous les Etats, qui n’ont eu d’autre tort, à son égard, que de n’avoir pas pensé comme lui, & d’avoir osé l’écrire !

1874. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Les deux aspects, l’un mécanique, l’autre mental, sont également nécessaires et toujours inséparables : le second est présent dès le début sous une forme quelconque, et ne survient pas à la fin comme un « accessoire » ; la fleur éclatante de la conscience est déjà en germe dans les racines que cache le sol, parce que la vie est déjà dans ces racines, et avec la vie une sensibilité plus ou moins sourde, qui n’a besoin que d’être concentrée et multipliée pour mériter le nom de conscience. […] Ribot, nous trouvons dans nos actes journaliers des séries organiques complexes dont le commencement et la fin sont fixes, et dont les termes, différents les uns des autres, se succèdent dans un ordre constant ; par exemple : monter ou descendre un escalier dont nous avons un long usage. […] A la fin de sa vie, Linné prenait plaisir à lire ses propres œuvres, et quand il était lancé dans cette lecture, oubliant qu’il était l’auteur, il s’écriait : « Que c’est beau !

1875. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Mais c’est surtout dans la philosophie qu’il y a un fond toujours poétique, précisément parce qu’il demeure toujours insaisissable à la science : le mystère éternel et universel, qui reparaît toujours à la fin, enveloppant notre petite lumière de sa nuit. […] » Or l’esprit du Seigneur, qui dans notre nuit plonge, Vit son doute et sourit : et l’emportant en songe Au point de l’infini d’où le regard divin Voit les commencements, les milieux et la fin ; « Regarde », lui dit-il… Et l’homme finit par comprendre qu’il est, comme l’ont cru les religions orientales, l’auteur de sa propre destinée, selon la hauteur plus ou moins grande à laquelle il est parvenu dans l’échelle des êtres. […] Beaucoup de réflexions profondes sont jetées en passant par le poète. « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres.Un mandarin ne fait de mal à personne, jouit d’une idée et d’une tasse de thé « Ailleurs, l’hégélianisme se traduit en belles formules : « Chaque homme n’est qu’une image de l’esprit général. — L’humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée. » Vigny a des remarques fines et profondes sur les défauts de l’esprit français : « Parler de ses opinions, de ses admirations avec un demi-sourire, comme de peu de chose, qu’on est tout près d’abandonner pour dire le contraire : vice français. » 88.

1876. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Mme la duchesse de Berry, « fine et charmante de caractère » (surtout !) […] Un sentiment inattendu s’est tout à coup éveillé dans sa vieille conscience d’historien religieux, de moraliste, d’homme d’autorité, et l’a saisi à la fin de sa tâche, l’inquiétant, pour la première fois, sur la valeur de travail de blanc forcé auquel il s’est livré depuis longtemps pour le compte du xviiie  siècle. […] Il en est de même de la dignité de l’histoire, cette justice qui n’est pas le jeu sans fin de la curiosité et du scepticisme, et qui coupe nettement avec le glaive quand elle a pesé.

1877. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

L’individu est le commencement et la fin de tout. […] Ces œuvres sont les étapes de notre conscience et la source d’une grande espérance : les haines des peuples, les tyrannies sociales, tous les instincts brutaux et toutes les servitudes sont des ténèbres dont nous verrons la fin, puisque d’une étape à l’autre la route monte. […] Voir un exemple ici, à la fin du chapitre II, page 143.

1878. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

“A la fin de la premiere race, il y avoit encore plus du tiers des François plongés dans les ténebres de l’idolâtrie. […] Le grand mérite de cet ouvrage consiste dans les fines observations de Ricca, & dans les profonds raisonnements d’Usbec. […] Telles sont les Lettres d’Osman, le Palais du Silence, &c ; peintures fines & enjouées d’une foule de travers, qu’il est plus facile de bien peindre que de corriger.

1879. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Messieurs, je n’en sais rien encore, mais j’espère bien qu’à la fin de ces conférences nous en saurons, vous et moi, quelque chose ; — et en voilà, par là même, l’intention nettement définie. […] À la fin j’ai levé le bras pour le frapper ; Mais pensant de la main repousser cet outrage Je n’ai trouvé que l’air au lieu de son visage. […] Cela dépend ; et, par exemple, il ne me semble pas que la fin du Misanthrope soit proprement tragique : elle est triste, elle est douloureuse, elle n’est pas tragique. […] — Une citation de Fréron. — L’origine du mélodrame. — Effet parallèle de Rhadamiste et de Turcaret. — La fin de la tragédie. […] J’étais déjà si proche de ma fin, par l’affaiblissement que le jeûne et la douleur m’avaient causé, que j’eus besoin de quantité d’efforts pour me tenir debout.

1880. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Le soupir, autre symptôme respiratoire, est, comme l’ont fait remarquer plusieurs auteurs, commun à l’attention, à la douleur physique et morale : il a pour fin d’oxygéner le sang narcotisé par l’arrêt volontaire ou involontaire de la respiration. […] Vers la fin du troisième mois, il explore le champ de vision, en arrêtant graduellement ses yeux sur des objets de moins en moins intéressants (Preyer). […] Il n’entre dans la conscience que les deux termes extrêmes, le commencement et la fin ; tout le reste se passe dans le domaine physiologique, qu’il s’agisse de faire ou d’empêcher, de produire un mouvement ou un arrêt. […] Une autre forme d’idée fixe consiste en questions sans fin sur un problème abstrait que les malades eux-mêmes jugent insoluble. […] C’est une confession faite par ordre du pouvoir spirituel, c’est l’œuvre d’un esprit très délicat, très habile à observer, sachant manier sa langue pour exprimer les plus fines nuances.

1881. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Il ne connaissait pas tout ce qu’il avait de génie et d’élévation, et, sur la fin de ses jours, il s’était fait l’habitude de les resserrer encore et de les méconnaître.

1882. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

Augier, vers la fin de son discours, n’a pas craint de dire quelques vérités au spirituel public qui l’applaudissait.

1883. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

C'est là que, se débattant contre des difficultés inextricables, le savant auteur quitte à la fin le terrain historique, et, transportant la question au milieu des nuages, il recourt aux voies étranges, mystérieuses, inconcevables de la Providence, qualifiant de miraculeuse une découverte qu’avait amenée fortuitement, deux fois de suite41, la pioche d’un maçon.

1884. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Le peuple athénien n’avait point cette moralité délicate qui peut suppléer au tact le plus fin de l’esprit ; il se livrait aux superstitions religieuses : mais il n’avait point d’idées fixes sur la vertu, et ne reconnaissait aucun principe, aucune borne, aucune pudeur dans les objets de ses amusements.

1885. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

À Paris, écouté d’une assemblée de riches, de grands seigneurs, de courtisans, il étonne, il menace : il prédit les tortures sans fin du mauvais riche.

1886. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

Mais aussi, quand on s’en sert pour la pensée, quand l’imagination ou le sentiment les assemblent, ils s’allument, et leur contact mutuel fait jaillir la lumière et sortir de fines nuances.

1887. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Giraud, Albert (1848-1910) »

Après avoir manié pendant quelque temps le martelet du joaillier et fabriqué de fins rondels, il a pris le lourd marteau de Vulcain et, dans une auréole d’étincelles et de flammes, il s’est mis à façonner son rêve à l’image de son âme.

1888. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

On voudrait voir tant d’esprit et d’observation employé à d’autres fins.

1889. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laforgue, Jules (1860-1887) »

Moréas la sympathie qui se doit, nous dirons hautement aussi qu’un poète est né de ce dernier quart de siècle ; il en est un dont les vers sont nouveaux après vingt lectures et suscitent toujours de nouvelles joies ; qui eut le cœur simple et l’âme noble, et une finesse plus fine que celle même de M. 

1890. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Sa fin prématurée, d’ailleurs, vient, témoigner pour lui-même, et aujourd’hui je puis penser qu’après tout j’ai pu mal le comprendre… Toute l’œuvre de Rodenbach atteste sa préoccupation de mourir jeune et la crainte de ne rien laisser de sa vie et de ses émotions. « Seigneur, s’écriait-il déjà aux pages de la Jeunesse blanche, donnez-moi cet espoir de revivre Dans la mélancolique éternité du livre. » [Mercure de France (1898).]

1891. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Ces dames, nées à la fin du siècle précédent, étaient à peu près du même âge que la marquise, c’est-à-dire de 35 à 40 ans, en 1620.

1892. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 331-337

Le Misanthrope, les Femmes savantes, &c. étoient des sujets trop fins & trop délicats pour le commun des Spectateurs.

1893. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Préface de l’édition originale (1855) Le livre a été commencé par deux frères, en des années de jeunesse et de bonne santé, avec la confiance de le mener à sa fin.

1894. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Carle Vanloo » pp. 183-186

C’est là ce qui les distingue des blondes dont la peau fine, laissant quelquefois apercevoir les veines éparses en filets déliés, et se teignant du fluide qui y circule, en reçoit en quelques endroits une nuance bleuâtre.

1895. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

Pour moi, qui ne règne par bonheur que sur le cœur de Sophie, si elle se présentait à fines yeux dans cet état, que ne deviendrais-je pas ?

1896. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier L’experience confirme le raisonnement que je viens de faire.

1897. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Deuxième journée. Les conspirateurs » pp. 225-233

ma foi non, c’est trop bête, à la fin, ce que je dis… J’aime encore mieux la manière de Champfleury : en un mot, ça y est-il ?

1898. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

C’est une grave erreur ; car un livre peut nous irriter par son bavardage, et en même temps nous empêcher de le fermer, parce qu’il est intéressant et qu’entre deux bavardages on peut s’attendre à quelque chose de très fin qu’il serait fâcheux d’avoir perdu.

1899. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre I. De la sagesse philosophique que l’on a attribuée à Homère » pp. 252-257

Cependant, la fin de la poésie étant d’adoucir la férocité du vulgaire, de l’esprit duquel les poètes disposent en maîtres, il n’était point d’un homme sage d’inspirer au vulgaire de l’admiration pour des sentiments et des coutumes si barbares, et de le confirmer dans les uns et dans les autres par le plaisir qu’il prendrait à les voir si bien peints.

1900. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Quand à dix ans il hérita du titre de lord, et que pour la première fois à l’école on appela son nom en le faisant précéder du titre de dominus, il ne put répondre le mot ordinaire adsum 1247, demeura immobile parmi ses camarades, qui ouvraient des grands yeux, et à la fin fondit en larmes. […] Toute la nuit il entend leur long galop monotone, et à la fin sa force s’abat : « la terre s’enfonçait, le ciel roulait ; —  il me sembla que je tombais à terre : — je me trompais, j’étais trop bien lié ! […] Une fois arrivé en Angleterre, il aura de la tenue : j’avoue que sur provocation il pourra bien encore par-ci par-là picorer dans les jardins conjugaux de l’aristocratie ; mais à la fin il se rangera, il ira au Parlement prononcer des discours moraux, il deviendra membre de l’association pour la répression du vice. Si vous voulez absolument qu’on le punisse, nous lui ferons faire un mariage malheureux : l’enfer de l’auteur espagnol « n’en est probablement que l’allégorie. » En tout cas, marié où damné, les honnêtes gens auront à la fin de la pièce le plaisir de savoir qu’il cuit tout vif1308. […] Qui enfin ne se trouvera ennobli en découvrant que ce faisceau de lois aboutit à un ordre de formes, que la matière a pour terme la pensée, que la nature s’achève par la raison, et que cet idéal auquel se suspendent, à travers tant d’erreurs, toutes les aspirations de l’homme, est aussi la fin à laquelle concourent, à travers tant d’obstacles, toutes les forces de l’univers ?

1901. (1900) La culture des idées

Albalat, mais tout à la fin ; et ainsi le mécanisme du langage est démontré à rebours, puisque le premier pas est l’image et le dernier l’abstraction. […] « Obstupuit gens » ; ce fut une épouvante universelle ; on se crut à la fin de l’amour et à la fin du monde. […] C’est que, là, on rencontre le cœur même de la vie, sa cause et sa fin, entrelacées comme un chiffre indéchiffrable. […] Mais les hommes, et c’est leur fin, sont ingénieux à tourner les obstacles que la nature leur impose. […] Alors le pêle-mêle des langues prendra fin : une seule suffira.

1902. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

XVI Il y avait le salon de madame de Montcalm, sœur du duc de Richelieu et centre de son parti politique ; ce parti, c’était l’aristocratie intelligente, ralliée à la Révolution raisonnable, une égalité par le talent ; l’aristocratie de l’honneur, c’était son drapeau ; on y respirait un air doux et tempéré comme le caractère de la maîtresse de maison ; la fine et gracieuse figure de madame de Montcalm, retenue, quoique jeune encore, sur son canapé, y présidait avec un accueil qui n’avait rien de banal ; ses goûts étaient des amitiés vives ; ses opinions devenaient des sentiments ; on voyait défiler devant ce canapé tous les hommes éloquents et sages qui auraient pu réconcilier la Restauration avec la liberté. […] Cette tête attirait et pétrifiait les yeux ; des cheveux soyeux et inspirés sous leur neige, un front plein et rebombé de sa plénitude, des yeux noirs comme deux charbons mal éteints par l’âge, un nez fin et presque féminin par la délicatesse du profil ; une bouche tantôt pincée par une contraction solennelle, tantôt déridée par un sourire de cour plus que de cœur ; des joues ridées comme les joues du Dante par des années qui avaient roulé dans ces ornières autant de passions ambitieuses que de jours ; un faux air de modestie qui ressemblait à la pudeur ou plutôt au fard de la gloire, tel était l’homme principal au fond du salon, entre la cheminée et le tableau ; il recevait et il rendait les saluts de tous les arrivants avec une politesse embarrassée qui sollicitait visiblement l’indulgence. […] XXV M. de Chateaubriand, impatienté et humilié d’entendre ânonner ses vers par un lecteur qui avait peine à les lire, arracha, à la fin, le manuscrit des mains du grand acteur et voulut lire lui-même. […] C’est peut-être dans cette paternité morale qu’il faut chercher le secret du consentement que madame Bernard, pressentant sa fin prochaine, accorda à une union si disproportionnée par les années.

1903. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

La Grèce bavarde, le Bas-Empire stupidifié par la servitude, le moyen âge romain, fermentant d’un christianisme mal compris, corrompu par Platon, rêvant le règne de Dieu sur la terre, déconseillant le mariage, ce joug divin du couple humain, poussant les hommes et les femmes dans le célibat ascétique pour amener la fin du monde, tuant le travail et la famille par la communauté des biens et par l’égalité démagogique du nivellement dans la misère, faisant le monde viager et indigent, au lieu de le faire, comme le Créateur l’a fait, perpétuel par la propriété, patrimoine de la famille ; l’Italie oisive, l’Allemagne rêveuse, l’Espagne mystique, l’Allemagne somnambule, la Hollande brumeuse, l’Angleterre audacieuse d’originalités excentriques, pullulèrent plus tard de ces machinistes de sociétés idéales, jeux d’osselets quelquefois terribles, comme les anabaptistes d’Allemagne et les jacqueries en France. […] Âme cynique dans son enfance, vicieuse dans sa jeunesse ; soif de la gloire, par le paradoxe dans sa vie d’écrivain ; recherche dédaigneuse de la société aristocratique dans son âge mûr ; affectation de la popularité démocratique par le cynisme du désintéressement et par la pauvreté volontaire dans ses dernières années ; démence évidente et suicide problématique à la fin. […] Nous ne pouvions jamais quitter qu’à la fin du volume ; quelquefois mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux : — Allons nous coucher : je suis plus enfant que toi. » Quelles délicieuses pages ! […] Il s’en allait un moment, rentrait sans obstacle et attendait tranquillement dans la ville et dans le palais du prince de Conti la fin de ces persécutions peu sérieuses.

1904. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Cette science-là, en effet, englobe et domine toutes les autres, parce qu’elle est la science de l’âme elle-même, la science de l’infini, la science de Dieu, la science de nos rapports avec l’Être des êtres, la science de notre origine, la science de notre vie morale, la science de notre fin ! […] Le maître, au lieu de simplifier les questions par la simplicité et par la sincérité de l’argumentation, semble se complaire, pour faire preuve d’ingéniosité, de fécondité et de dialectique, à les compliquer de cinquante questions préalables ou secondaires, et à les embrouiller dans un tel écheveau d’arguments que lui seul puisse à la fin en retrouver le fil et dénouer le nœud gordien qu’il a formé. […] Ils jouaient la sagesse et la vertu dans les académies et dans les places publiques ; ils accoutumaient les Athéniens à ces jeux d’idées et de paradoxes qui rendaient l’oreille fine et l’esprit sceptique ; pour effacer ces sophistes, il fallait bien parler leur langue à ce peuple infatué. […] « Telle fut, Échécratès, la fin de notre ami, de l’homme, nous pouvons le dire, le meilleur des hommes de ce temps que nous ayons connus, le plus sage et le plus juste de tous les hommes. » XXIX Voilà le dialogue ou plutôt le poème de la mort de Socrate, selon Platon, sur le récit du dernier entretien de Socrate.

1905. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Les deux girandoles de cuivre doré qui décoraient chacun des coins de la cheminée étaient à deux fins : en enlevant les roses qui leur servaient de bobèches, et dont la maîtresse branche s’adaptait au piédestal de marbre bleuâtre agencé de vieux cuivre, ce piédestal formait un chandelier pour les petits jours. […] Les traits de son visage rond, jadis frais et rose, avaient été grossis par une petite vérole assez clémente pour n’y point laisser de traces, mais qui avait détruit le velouté de la peau, néanmoins si douce et si fine encore que le pur baiser de sa mère y traçait passagèrement une marque rouge. […] Il porte du linge fin comme celui du surplis de M. le curé. […] « La consultation finie, il déclara positivement à Grandet que sa femme était bien mal, mais qu’un grand calme d’esprit, un régime doux et des soins minutieux pourraient reculer l’époque de sa mort vers la fin de l’automne.

1906. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

À la fin du mois d’août de cette même année, je fus éprouvé par une perte qui me causa une très vive douleur. […] « J’étais à Venise à la fin de septembre 1798. […] À la fin d’octobre, je retournai à Venise, où j’avais des connaissances qui offraient de subvenir à mon extrême détresse. […] À la fin, et après trois mois d’inaction, le conclave sent qu’il perd l’Église.

1907. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

À la fin, il s’élève contre cette innovation, qui sous le prétexte des microbes, va enlever les rideaux aux malades, leur retirer ce pauvre petit chez soi, où ils pouvaient cacher aux autres le triste spectacle d’eux-mêmes. […] À la fin une avalanche de discours, que termine un très bon discours rageur de Fourcaud, dit avec la colère d’un timide. […] La femme de chambre le peignait au peigne fin, et pendant qu’elles le peignait, voyant sa tête ne plus se soutenir, s’affaisser, tomber, elle lui demandait ce qu’il avait, s’il souffrait toujours. […] » — Quelqu’un définissait ainsi un musicien de talent de ce temps : « Il a l’esprit gros et la méchanceté fine ».

1908. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Comment se posent dans notre raison l’origine et la fin de l’art ? […] La poésie lyrique n’est plus ni dansée ni chantée, comme elle l’avait été presque jusqu’à la fin chez les Grecs ; elle est écrite et simplement récitée. […] La fin de ce sage fut comme sa vieillesse, sereine et souriante. […] Il doit connaître toutes les passions qui agitent le cœur, toutes les fins auxquelles aspire la volonté. […] L’habitude d’observer exclusivement le mal dénote un esprit peu profond ; toute âme qui creuse le grand problème rencontre à la fin le bien et le beau.

1909. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Il sait la fin de la vie, il en sait la divine origine !  […] Jamais le monde ne fut si près de sa fin. […] A la fin du XVIe siècle, on peut dire que chaque Castillan est un espion espionné. […] A la fin du XVIIe sicle, cette décadence se résume dans sa Cour et se personnifie dans son Roi. […] On se souvient du jour terrible qu’il jette sur la fin mystérieuse de Madame Henriette.

1910. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Turgot, contrôleur général, demanda, vers la fin de cette année, à l’Académie des sciences qu’elle voulût bien nommer deux commissaires pour se transporter sur les lieux ; il désirait qu’un physicien et un médecin fissent ce voyage. […] Ici Vicq d’Azyr sait être à la fois délicat et fin en songeant à son auditoire, et sans sortir des plus justes tons.

1911. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Il est piquant de lire, à la fin du volume d’Élégies de Ramond, l’approbation délivrée par le magistrat suisse d’Yverdon, et qui est dans ces termes laconiques, à demi tudesques : « Permis d’imprimer les Élégies ci-devant. » Singulier passeport pour Paris ! […] À Berne, il s’entretint des montagnes avec le grand Haller, « le Pline de la Suisse », alors tout près de sa fin.

1912. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Fontenelle y explique, de cette manière distinguée et fine qui est la sienne, les sources de la fortune de Dangeau, sa bonne mine, son attention à plaire, son art et son savoir-faire au jeu sans jamais déroger à la probité. […] Ne chicanons point Dangeau ; passons-lui les défauts qui lui ont fait faire son journal, et sans lesquels il ne l’eût point mené à fin.

1913. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Il avait été traduit dès la fin du xvie  siècle (1596), et traduit en vers, par Grangier ; mais il n’en était pas devenu plus clair ni plus habituellement lu. […] Le nœud de tout le poème est à la fin du Purgatoire, dans les chants où Béatrix lui apparaît triomphante, le force à rougir et à confesser ses torts, et les lui pardonne en le ravissant après elle jusque dans les cieux.

1914. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

On y admire jusqu’à la fin, surtout dans le chef malheureux, des qualités de bravoure, de sang-froid, de ténacité, auxquelles il n’a manqué que la fortune. […] Quant à ses lieutenants qui vers la fin lui font faute par excès de lassitude et se refusent à ce qu’il attendait d’eux pour une revanche possible encore, mais tardive, l’historien dit très bien ici, par une de ces pensées morales qu’il ne prodigue pas, mais qu’il sait aussi rencontrer : « Les hommes habitués au danger le bravent toutes les fois qu’il le faut, mais à condition qu’il ne soit pas sorti de leur pensée et qu’ils y aient à l’avance disposé leur âme. » Dans la relation qu’il fait des diverses opérations de guerre, l’historien ne manque jamais de noter les points faibles et sujets à la critique.

1915. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Il n’est pas nécessaire d’être bien fin pour deviner (en 1814) que l’Italie est une monnaie qui doit payer d’autres choses. […] Pour moi, si j’ai eu le tort d’oublier la discussion de M. d’Aurevilly, c’est qu’en général, quand je le lis, je ne retiens jamais de lui que des mots ou des traits (et il en a de très fins et de très distingués, mais qui sont, par malheur, noyés dans toutes sortes d’affectations et d’extravagances).

1916. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Ce beau volume, chef-d’œuvre de typographie, qui s’offre à nous encadré, illustré d’ornements en tête et à la fin des chapitres, parsemé d’images sur bois figurant les Évangélistes ou les scènes des Évangiles, a cela de remarquable qu’il a été composé et imprimé en très peu de temps ; on avait dit qu’on n’irait pas à l’Exposition de Londres, que l’Imprimerie Impériale n’y serait pas représentée cette fois. […] On reprochait à Aristote d’avoir secouru un homme qui ne le méritait pas : « Ce n’est pas l’homme que j’ai secouru, répondit-il, c’est l’humanité souffrante. » L’imagination de Platon avait fait plus et semblait s’être portée spontanément au-devant du christianisme : on le voit, dans un de ses dialogues, se plaire à figurer en face du parfait hypocrite, honoré et triomphant, le modèle de l’homme juste, simple, généreux, qui veut être bon et non le paraître : « Dépouillons-le de tout, excepté de la justice, disait un des personnages du dialogue, et rendons le contraste parfait entre cet homme et l’autre : sans être jamais coupable, qu’il passe pour le plus scélérat des hommes ; que son attachement à la justice soit mis à l’épreuve de l’infamie et de ses plus cruelles conséquences et que jusqu’à la mort il marche d’un pas ferme, toujours vertueux, et paraissant toujours criminel… Le juste, tel que je l’ai représenté, sera fouetté, mis à la torture, chargé de fers ; on lui brûlera les yeux à la fin, après avoir souffert tous les maux, il sera mis en croix… » C’est une vraie curiosité que ce passage de Platon, et même, à le replacer en son lieu et à n’y chercher que ce qui y est, c’est-à-dire une supposition à l’appui d’un raisonnement, sans onction d’ailleurs et sans rien d’ému ni de particulièrement éloquent, ce n’est qu’une curiosité.

1917. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

C’est l’enflure première dont les uns se guérissent, que les autres gardent et cultivent avec redoublement de bouffissure jusqu’à la fin. […] Que chacun en juge par cette fin touchante, où la pitié et le pathétique se relèvent d’un accent de fierté : Eh bien !

1918. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

» Le maréchal, à la fin, était très sourd. […] Quoi qu’il en soit, l’ambitieux encore et le glorieux parurent chez lui survivre à tout et surnager jusqu’à la fin.

1919. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Vers la fin, l’orgueil du monarque s’attira un terrible vengeur et doué du génie de la Grande Guerre dans Eugène. […] Il devient évident que si la guerre a été le premier état naturel de l’homme barbare et sauvage, que si elle a été le triomphe et le jeu de quelques génies prééminents, l’élément nécessaire et l’instrument de grandeur des nations souveraines et des peuples-rois, la paix, avec tous les développements qu’elle comporte, est la fin dernière des sociétés humaines civilisées.

1920. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Desdemona, émue du vague pressentiment de sa fin, revient toujours, sans savoir pourquoi, à une chanson de Saule que lui chantait dans son enfance une vieille esclave qu’avait sa mère. […] Mais qu’on approche de plus près et qu’on observe avec soin : mille nuances fines vont éclore sous le regard ; mille intentions savantes vont sortir de ce tissu profond et serré ; on ne peut plus en détacher ses yeux.

1921. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

… Le théâtre est proprement le tombeau des malins et la fin des cénacles… Ah ! […] Écoute ceci, et dis-moi si l’esprit, le pur esprit, l’esprit tempéré et fin, l’esprit qui se contient et se gouverne, la plus intime essence de nous-mêmes enfin, gens de Paris, de Gascogne et de Champagne, ne peut pas être une source de poésie tout aussi bien que l’imagination exaltée, les passions furieuses, le cœur qui se ronge et l’hypocondrie !

1922. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Je ne parlerai plus que des Vieux100, ce fin chef-d’œuvre. […] N’avez-vous jamais entendu dans quelque école un bambin épeler le terrible évangile de saint Mathieu sur la fin du monde ?

1923. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

À la fin, désolés de votre absence et ne sachant sur quoi se venger, ils font dire sous main qu’ils perdront les deux tiers, si on veut assurer l’autre. […] Il est probable que la verve toujours licencieuse et audacieuse de nos Italiens francisés paraissait de moins en moins tolérable, et qu’elle finit par être tout à fait en désaccord avec les rigueurs et les tristesses de la fin de ce siècle et de ce règne62.

1924. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Mais un ami, un homme amoureux des lettres, du fin style, un connaisseur sans faux scrupule, qui sait son Horace et son Apulée, a devant lui, je suppose, la masse de ces feuilletons que nous donne Janin depuis vingt ans comme l’arbre pousse ses feuilles. […] Sur le romancier Balzac, que n’a-t-il pas trouvé de fin, de subtil, de sensé !

1925. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Il tire de l’observation des comparaisons étonnamment justes : « Elle eut à la fin des larmes, qui coulèrent comme des pilules argentées, le long de sa bouche. » Comme pour tous les artistes, le commerce avec la réalité, avec ce que l’on peut saisir par les sens, revoir, tâter et montrer avec les spectacles familiers de l’humanité et du, monde, lui a été profitable. […] Et c’est ainsi armé des plus fins outils à sculpter la pensée, que M. 

1926. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Il consiste à ranger tellement ce qu’on a à dire, que du commencement à la fin, les choses se servent de préparation les unes aux autres, et que cependant elles ne paraissent jamais dites pour rien préparer. […] La fin de ces sortes de fables n’a rien de touchant ; mais elles ne laissent pas de donner lieu, dans le cours du spectacle, au plus grand pathétique et aux plus fortes émotions de l’âme, par les combats que doit éprouver celui qui a médité le crime.

1927. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Jouvin ne passe point pour être subventionné par la Société des auteurs dramatiques, à la seule fin de porter leurs pièces sur le pavois du feuilleton ; s’il parle parfois des comédiens et des comédiennes, on ne peut rigoureusement en conclure que des serviteurs chargés de présents viennent le saluer, chaque matin, au nom du Vaudeville et du Théâtre-Français. […] …………… Venez pourtant, Écoutez tous, petits et grands, La triste fin d’Bouilhet (d’Rouen) !

1928. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Rien, dans les sociétés, n’a un commencement certain, et rien n’a une fin précise et positive. […] C’est ce qui me fait désirer que le lecteur arrive jusqu’à la fin de cet ouvrage avant de le juger.

1929. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Elle était gâtée dans sa source, je le reconnais ; elle était physique, maladive, empoisonnée, mauvaise, décomposée par toutes les influences morbides de la fin d’un monde qui expire, mais elle n’en était pas moins de la poésie, prouvée même par la puissance qu’elle a sur nous tous, cette poésie faussée dans son inspiration et qui tournait et touchait souvent à la démence. […] C’est un jeune homme de gracile élégance, de pâleur plus distinguée que sépulcrale, aux traits fins, beaux et purs.

1930. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Saint-Simon cite deux duchesses qui, s’étant disputées le pas dans une cérémonie publique, s’injurièrent, se poussèrent du coude, et, à la fin, « en vinrent aux griffes. » On sait le nombre infini de disputes, de négociations, de traités en règle que produisirent les questions de tabouret. […] Mais quand à Mme de Longueville ou à Mlle de La Vallière on ose comparer Mme de Maintenon avec les calculs sans fin de sa prudence mondaine et les scrupules tardifs d’une piété qui vient toujours à l’appui de sa fortune, nous protestons de toute la puissance de notre âme.

1931. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Il n’a pas eu non plus cette glorieuse fin de Byron, qui rachète ses fautes et absout sa vie : celle de Gray a été simple, unie, obscure, indifférente aux hommes, qu’elle n’a scandalisés d’aucun tort, agités d’aucune ambition, étonnés ou avertis par aucun grand effort. […] Je vois avec allégresse la fin différente que nos destinées nous amènent : à toi le désespoir et les soucis du sceptre ; à moi, de triompher et de mourir. » « Il dit ; et, la tête en bas, lancé du haut de la montagne dans le cours mugissant du torrent, il plongea jusqu’à la nuit éternelle. » Voilà, sous la langueur de la prose, cette ode célèbre qui fit tressaillir l’imagination anglaise, et qui suffit, depuis un siècle, à la gloire nationale d’un poëte !

1932. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Ces trois dernières années mémorables sont à ses yeux un grand drame complet qui a eu son commencement, son milieu et sa fin.

1933. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

Ici s’ouvre un épisode diplomatique, qui nous mène, à travers bien des anecdotes, des portraits et des intrigues, à la fin du volume et à un traité de commerce conclu le 11 janvier 1787 entre la France et la Russie.

1934. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Paris vient de faire de l’un des romans du cycle de Charlemagne, tel que le poëte Adenès l’a arrangé et rimé vers la fin du xiiie  siècle, nous nous garderons de revenir en rien sur une polémique déjà ancienne dans laquelle nous n’avions pas hésité à prendre parti.

1935. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

La résistance énergique du cabinet Tirard-Constans et la sagesse du pays conjurèrent le danger, et les élections du 29 septembre 1889 marquèrent la fin du parti boulangiste.

1936. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Il est la fin d’un monde ; voilà précisément pourquoi il est exquis, pourquoi il est parfait.

1937. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

Bazalgette termine son article en reprenant à Joséphin Péladan le type abstrait du mage pythagoricien : « C’est la suprême culture, la synthèse supposant toutes les analyses, le plus haut résultat combiné de l’hypothèse unie à l’expérience, le patriciat de l’intelligence et le couronnement de la science à l’art mêlé. » Dans la critique des livres, Psyché fait un sort à part à Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, à la Fin des Dieux de Henri Mazel, à Lilith de Remy de Gourmont, à Ombres et Mirages de Robert Scheffer, au Miroir des légendes de Bernard Lazare.

1938. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Le berceau de cette révolution fut l’hôtel de Rambouillet, cet hôtel regardé, depuis la fin du siècle passé, comme l’origine des affectations de mœurs et de langage, et qui fut dans le grand siècle, et pour tous les grands écrivains qui l’illustrèrent, pour Corneille, pour Boileau, pour La Fontaine, pour Racine, pour Molière même, oui pour Molière, plus que pour aucun autre, l’objet d’une vénération profonde et méritée.

1939. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47

De petits Auteurs froids & composés auront beau disserter, raisonner, subtiliser, ressasser ces mots imposans de vûes justes & fines, de discernement sûr, de sentiment, de convenance, de sensibilité ; le Héros de notre Tragédie sera toujours en droit de dire, au sujet de ses sentimens & de sa Poésie : Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis.

1940. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

La conception d’un lien de société entre l’homme et des puissances supérieures, mais plus ou moins semblables à lui, où il voit l’explication de l’univers et dont il attend fine coopération matérielle ou morale, voilà ce qui, selon nous, fait l’unité de toutes les doctrines religieuses.

1941. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

A la fin le dégoût reste seul ; comme une ombre se mouvant dans une lueur très pâle, il grandit, il devient ruineux, il absorbe tout, le présent et l’avenir, ce qui est et ce qui pourrait être, il étend jusqu’à d’invisibles limites son envahissante obscurité et sa main pesante m’écrase dans ces ténèbres émanées de lui. » De la volonté le mal s’étend aux émotions.

1942. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

« Panurge étoit de nature moyenne, ny trop grand, ny trop petit, et avoit le nez aquilin, fort, à manche de rasoir, et pour lors étoit de l’âge de trente-cinq ans ou environ, fin à dorer comme dague de plomb, bien galant homme de sa personne, sinon qu’il étoit quelque peu paillard et sujet de nature à ce qu’on appeloit en ce temps là : Faute d’argent c’est douleur non pareille.

1943. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Quel Hector paraît au premier moment devant Énée, quel il se montre à la fin : mais la pompe, mais l’éclat emprunté de Jésabel, Pour réparer des ans l’irréparable outrage, suivi tout à coup, non d’une forme entière, mais ………………… De lambeaux affreux Que des chiens dévorants se disputoient entre eux, est une sorte de changement d’état, de péripétie, qui donne au songe de Racine une beauté qui manque à celui de Virgile.

1944. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

Platon reproche encore un autre inconvenient à la poësie : c’est que les poëtes en se mettant aussi souvent qu’ils le font à la place des hommes vicieux dont ils veulent exprimer les sentimens, contractent à la fin les moeurs vicieuses dont ils font tous les jours des imitations.

1945. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

Le brillant qui naît d’une action metaphorique, les pensées délicates qu’elle suggere et les tours fins avec lesquels on applique son allegorie aux folies des hommes ; en un mot toutes les graces qu’un bel esprit peut tirer d’une pareille fiction, ne sont point en leur place sur le théatre.

1946. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VI. Des éloges des athlètes, et de quelques autres genres d’éloges chez les Grecs. »

À Athènes, les chants de Callistrate célébraient tous les jours les deux héros qui avaient délivré la ville de la tyrannie des Pisistratides ; ces chants étaient dans la bouche de tous les citoyens, et à la fin des repas, dans ces moments où l’on couvrait la table de fleurs, où les jeunes esclaves distribuaient des couronnes sur toutes les têtes, et où les vins délicieux de l’Archipel animaient déjà les convives, chacun prenant dans sa main des branches de myrte, faisait une libation aux Muses, et chantait l’hymne d’Armodius et d’Aristogiton.

1947. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XII. Des panégyriques ou éloges des princes vivants. »

Bientôt tout changea ; la flatterie prit le burin des mains de la vérité, et moins les peuples étaient heureux, plus les colonnes étaient chargées d’éloges, d’inscriptions et de titres : à la fin un bon roi ordonna de briser ces marbres et d’en disperser les ruines.

1948. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Il aime « l’odeur fine et suave de l’héliotrope ». […] Du commencement à la fin vous n’y trouverez pas un mot de protestation ou d’indignation contre les bourreaux de Jésus. […] Taine est ici un très fin critique de métier. […] Il est facile, dans une histoire construite, de trancher les situations sans issue et d’imaginer une fin qui arrête le problème. […] Il lui fut donné de goûter à la fin de sa vie cette adoration sans trouble et cette intimité sans péril.

1949. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

C’est cet Horace si délicat et si fin que Corneille cite à la fin de son épître dédicatoire, pour autoriser les grosses louanges dont il vient d’accabler Richelieu ; mais la distance entre Mécène et Richelieu est aussi grande que celle qui sépare Horace de Corneille. […] Si celui que l’on tue a aussi un fils ou une fille, il n’y a plus de fin aux massacres ; et les enfants, à force de venger leurs pères, auraient bientôt dépeuplé leur patrie. […] Le vice qu’elle attaque y est présenté du côté plaisant et comique ; la censure est fine, enjouée, délicate ; l’esprit est égayé sans que le cœur soit révolté. […] Les autres mensonges de Dorante ne sont que des espiègleries et des jeux d’esprit qui ne méritaient pas un châtiment bien sévère ; cependant quelques censeurs trouvent mauvais que le Menteur ne soit pas puni à la fin de la pièce. […] M. de Fontenelle fait l’application de ce principe à Nicomède, et trouve qu’il a tort d’insulter et de braver, comme il fait, son jeune frère Attale, puisque ce prince lui rend à la fin de la pièce un service essentiel.

1950. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

» Les impiétés de Piron comptent peu ; elles ne partent pas d’un fonds d’incrédulité ; ce sont de pures saillies, comme on en avait au Moyen-Age, du temps des fabliaux ; il les expiera par une fin repentante. […] Cet homme de haute et fine érudition, et le moins gourmé des doctes, très-gourmet d’ailleurs, qui se régalait à huis clos avec son ami La Monnoye de tous les erotica et pædica de l’Anthologie grecque copiés par Saumaise sur le manuscrit d’Heidelberg, fit venir Piron et lui dit : « Jeune homme, vous êtes un imprudent ; si l’on vous presse trop fort pour savoir l’auteur du délit, vous direz que c’est moi. » Qu’il lui ait fait sa leçon en ces termes, parlant à lui-même, ou qu’il la lui ait fait faire par le canal de M.  […] Piron avait obtenu son effet et en était venu à ses fins. […] Le diable, d’ailleurs, avec lui, n’y perdit rien ; le malin vieillard continua jusqu’à la fin de copier, tant que ses yeux le lui permirent, ses vers salés, de lâcher ses épigrammes mordantes, et de lancer ses bons mots au nez d’un chacun. […] Il la savait secrètement mariée, sur la fin, au musicien Capron et n’en disait rien, se réservant une dernière malice.

1951. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

L’esprit a pu en être ébloui, mais il n’y a pas une conscience qui n’en ait été troublée et inquiétée jusqu’à la fin de ce forfait heureux. […] Bonaparte s’impatienta, à la fin, de ces puérilités savantes ; il jeta dans un moule improvisé quelques-uns des éléments de la constitution de Sieyès avec quelques éléments empruntés aux constitutions existantes, et il en sortit pour les besoins de la circonstance la Constitution dite de l’an VIII (19 décembre 1799). […] Thiers, dans une rapide revue de l’Europe passée par un esprit juste et fin, dévoile la scène diplomatique et militaire où son héros va bientôt agir. […] Thiers pour attribuer aux combinaisons de son héros ce qui fut l’effet de la valeur et de la fortune, on voit clairement que Bonaparte fut surpris là où il espérait surprendre ; que la bataille, complétement perdue le matin, fut gagnée le soir par Desaix et Kellermann, et que la victoire se donna d’elle-même à la fin du jour au lieu d’avoir été conquise par le génie du général. […] Une maladie héréditaire, que le travail, les fatigues et ses derniers chagrins avaient rendue mortelle, venait de causer sa fin prématurée, le 23 janvier 1806.

1952. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Néron vit encore à la fin de Britannicus ; mais déjà il a été puni doublement : Junie est perdue pour lui, et Narcisse, son odieux confident, est mis en pièces par le peuple21. […] A la fin elle jette entre elle et lui les noms irritants de Troie et d’Hector. […] Elle se contente de dire : Et peut-être, après tout, en l’état où je suis, La mort avancera la fin de mes ennuis. […] Du moment qu’Athalie est entrée dans le temple, tous ces cœurs sont saisis à la fois d’un trouble qui va croissant jusqu’à la fin ; il n’y a plus ni paix ni trêve possible. […] Par exemple, la fin du premier acte nous a laissés sous l’impression des redoutables confidences que Joad vient de faire à Josabeth.

1953. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Roman de la débâcle : Faire revenir Aristide, Eugène et les autres, étudier les journaux de la fin de l’Empire. […] Zola ; au risque de commettre une indiscrétion, nous le transcrivons : « Née en 1851  En 1867 (fin d’année, décembre), elle a dix-sept ans. […] Mendès de lui permettre de lire le manuscrit, jurant qu’il ne pouvait pas attendre la fin. […] … Il se souvient, à la fin, de mon accueil confraternel quand il ne m’assomme qu’à moitié, et de mes critiques quand il me jette en dehors de la critique actuelle. […] Faut que je te nettoie à la fin !

1954. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Cela me vexe, à la fin, d’entendre pareille énormité redite à tous les coins de rue : et je suis ravi de l’occasion que m’offre l’Ermitage d’exprimer là-dessus ma pensée. […] Alfred de Vigny, tandis qu’Alfred de Musset vit l’impertinence et la sentimentalité d’une fin de race, et que Baudelaire vient en damné affirmer avec son génie furieux de fou la vie brutale et laide. […] La Fin de Satan est le plus beau poème de la langue française ; dans les Nuits, de Musset, le cœur humain palpite avec une intensité merveilleuse ; et pourtant s’il me fallait à tout prix énoncer une préférence, je désignerais Verlaine. […] Si à telles heures, l’esprit s’émerveille de la grande éloquence du poète de « la Fin de Satan », à telles autres heures, il aimera saigner avec Baudelaire, gronder avec Vigny, sourire avec Banville, sangloter avec Musset ou mêler sa chanson légère à celle du subtil Verlaine. […] Quand vingt préférences contradictoires, selon les affinités et les sympathies personnelles, se seront affirmées avec enthousiasme et intransigeance, je ne doute pas qu’une belle unanimité décerne au poète des Châtiments, de la Légende des Siècles, des Contemplations et de la Fin de Satan un « second rang » d’honneur, et c’est cette conviction surtout que je voudrais exprimer en le mettant respectueusement dans mon admiration, au premier.

1955. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Ainsi, en résumé, il y eut à l’origine une pénétration de l’orphisme, et, à la fin, un épanouissement de la dialectique en mystique. […] La raison en est que la connaissance fut toujours à ses yeux un moyen plutôt qu’une fin. […] Quand nous nous trouvons devant des parties dont l’énumération se poursuit sans fin, ce peut être que le tout est simple, et que nous le regardons par le mauvais bout. […] Nous avons seulement voulu montrer par ce rapprochement que la complication, même sans bornes, n’est pas signe d’importance, et qu’une existence simple peut exiger des conditions dont la chaîne est sans fin. […] Mais c’est quelque chose que d’avoir obtenu, sur des points essentiels, un résultat d’une probabilité capable de se transformer en certitude, et pour le reste, pour la connaissance de l’âme et de sa destinée, la possibilité d’un progrès sans fin.

1956. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

» en tendant leur fine patte jaune. […] Je rêvais d’en voir un sérieusement, d’aussi près que possible, et du commencement jusqu’à la fin. […] J’en ai pour garant, dans Un homme libre, cette étude fine et secrètement attendrie sur la Lorraine, que M.  […] est-ce que la vieille ne va pas boire à la fin ? […] Après l’avoir prise par sa fin, il revient à ses commencements et nous donne un volume intitulé : Coblentz.

1957. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Ce sont des espèces de chansons épiques, d’une forme accomplie et sévère, consacrées à fixer certains moments de cette grande destinée de Napoléon dont il s’est montré préoccupé jusqu’à la fin, jaloux comme poète de confondre de plus en plus sa popularité dans cette gloire.

1958. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Cependant Fléchier sentit bientôt qu’il convenait de mettre fin à ces tendres jeux, bien qu’ils fussent purement platoniques ; car, ainsi qu’il en convient lui-même dans un dialogue en vers entre Climène et Tircis, À force de le dire en vers.

1959. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Celle-ci, d’un esprit fin et juste en ce qui la touchait, comprit dès l’abord ce qu’il fallait au roi ; et elle s’y aida de tous les charmes de sa personne et de sa conversation, de toutes les ruses d’une courtisane habile.

1960. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Il aime à y parler des littérateurs célèbres qu’il a connus, et ce qu’il dit lui-même de la mélancolie du piquant chevalier de Boufflers dans l’émigration, et de la triste fin du brillant Rivarol, porte l’empreinte d’un talent littéraire facile et pur.

1961. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Victor Hugo et Mérimée a de la vérité fine, quoique ce soit effleuré en courant.

1962. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

Les anciens de l’École polytechnique ayant fait subir aux nouveaux d’excessives « brimades », et l’administration étant intervenue pour y mettre fin, toute l’École, en guise de protestation, s’est consignée deux dimanches de suite.

1963. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Ne reste-t-il pas une pénétrante impression de campagne et d’été, quelque chose de très fin et de très doux ?

1964. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

  On sait, sans qu’il soit utile de s’appesantir aujourd’hui que par-delà la fin on envisage toute l’œuvre, on sait que le dégoût du banal l’induisit à ne s’intéresser plus qu’aux caractères exceptionnels et dégénérés : une écuyère morphinomane entre deux gymnasiarques, dans Les Frères Zemganno, une prostituée meurtrière, dans La Fille Élisa.

1965. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

J’ai toujours eu le goût de la vie, j’en verrai la fin sans tristesse ; car je l’ai pleinement goûtée.

1966. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

La fin des deux plus beaux ornemens de la scène Grecque fut aussi malheureuse que le cours de leur vie fut brillant.

1967. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Voyez la note D à la fin du volume.

1968. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Un mot d’explication J’avais espéré, après la ridicule campagne de presse que subirent — et dont profitèrent, peut-être — mes amis intellectuels les jeunes écrivains, j’avais espéré, dis-je, que de nouvelles « actualités » détourneraient la veine des chroniqueurs et laisseraient aux Laborieux un peu de silence et d’ombre pour parfaire de nouveaux et plus définitifs ouvrages ; J’avais compté sans l’éhontée soif de réclame qui pousse les stériles et les impuissants : Déjà le Traité du Verbe — pétard qui fit trop long feu — avait émotionné le public en 86 ; la fin de 87 voit éclore une brochure d’adéquate valeur, L’École décadente, mais aux visées documentaires les plus dangereusement fausses et qui ont surpris la bonne foi de beaucoup.

1969. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

Pour la mener à bonne fin, il était pourvu des plus récentes méthodes scientifiques et de toutes les ressources de douceur élégiaque et de nuance qu’avaient amassées les George Sand et les Sainte-Beuve.

1970. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Ses économies d’ailleurs tiraient à leur fin. […] Plein de son idée, Farcy quitta Naples à la fin de l’année 1827, revint à Paris, où il ne passa que huit jours, et ne vit qu’à peine ses amis, pour éviter leurs conseils et remontrances, puis partit en Angleterre, d’où il s’embarqua pour le Brésil. […] voilà que tout à la fin, sans y songer, il donne un démenti à son projet contemplatif, et qu’avec un seul être de plus, avec une compagne telle qu’il s’en glisse inévitablement dans les plus doux vœux du cœur, il peuple tout d’un coup sa solitude.

1971. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Son extérieur était gracieux, et la rougeur de son visage semblait un symptôme de timidité modeste. » XXX Le sénat, rassuré par la présence d’un fils de Vespasien, se livre devant lui à un de ces éclats de représailles qui signalent la fin d’une proscription, le commencement d’une autre. […] « À la fin, quelque éloignée qu’elle fût, harassé de son image, il résolut de s’en affranchir par le meurtre, indécis seulement sur le moyen : le fer, le poison ou quelque autre mort. […] « Agrippine fut brûlée la même nuit sur un lit de festin, sans autre apprêt que pour les plus vulgaires funérailles, et, pendant toute la durée du règne de Néron, on n’éleva pas le moindre monticule de terre, et on n’entoura pas même d’un mur le lieu où les cendres de sa mère étaient répandues. » « Depuis, par la piété de ses serviteurs, ce lieu fut recouvert d’un petit tombeau, au bord du chemin qui mène à Misène, non loin de cette maison de campagne du dictateur César, qui voit d’en haut les golfes à ses pieds. » L « Un affranchi d’Agrippine, Mnester, se perça de son épée sur son bûcher allumé : on ne sait pas si ce fut par tendresse pour elle ou par terreur d’une funeste fin.

1972. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Quoique encore dans l’âge où rien ne décline dans l’homme, sa tête intelligente a déjà perdu quelques-uns de ces fins cheveux blonds qui, comme des feuilles inutiles, se dispersent avant l’été pour mieux laisser mûrir dans le front découvert ce fruit précoce, la pensée, dans les hommes qui le portent. […] Pourquoi ai-je quitté moi-même les coteaux vineux de mon pays, comme la poussière quitte le sillon, pour aller chercher du bruit, de la vanité, de la popularité plus venteuse que le vent sur la mer ondoyante des opinions humaines, à Paris, à Londres, à Stamboul, à Rome, à Athènes, et pour errer, à la fin de mes jours, exilé par ma faute de la porte fermée de mon propre foyer natal ? […] Des chambres dont le plancher est couvert de livres et de gravures, la vaste cheminée où pétillent les copeaux de sapin, reste de la hache des bûcherons, une vieille nourrice devenue servante et reine des cuisines, des laboureurs et des bergers gardiens de ces belles vaches du Jura, quelques fermiers des hautes métairies qui lui payent leurs redevances sur la fin de l’automne, en fromages et en rayons de miel de leurs ruches, voilà tout le luxe, tout le mouvement, toute l’opulence du gentilhomme du Jura.

1973. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Ici finit le second volume, qui ne mérite le nom de Cosmos qu’à la fin, quand l’auteur se relève de la misérable contemplation littéraire des écrivains les plus modernes sur la vague nature à sa pensée astronomique, dont la grandeur grandit tout et le contemplateur lui-même. […] En toutes choses, celui qui ne sait pas la cause et la fin d’une œuvre, ne sait rien ! […] Il en est venu à ses fins ; il s’est couvert de fleurs et de fruits, il a reproduit et disséminé son espèce ; il va mourir avec le tronc pourri dont il a causé la mort, il va tomber avec le support qui se dérobe sous lui. » XVIII « Le sipo matador n’est, après tout, qu’un emblème parlant de la lutte forcée des formes végétales dans ces forêts épaisses où l’individu est aux prises avec l’individu, l’espèce avec l’espèce, dans le seul but de se frayer une voie vers l’air et la lumière, afin de déployer ses feuilles et de mûrir ses organes de reproduction.

1974. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Non, je le sens trop ; non, je ne verrai jamais ton suffrage couronner mes efforts en faveur d’une tante, gloire de ma famille, et d’une aïeule de mon époux ; non, j’ai beau me hâter, la publication de cet unique essai ne devancera point la fin dont je suis menacée. […] quand fin auront nos cures lamentables ? […] Tant qu’à la fin sens mes genouils ployer ; Pasleur de mort ombroye ma figure ; Plus n’est en moy pouvoir de larmoyer, Et du trespas ce m’est propice augure.

1975. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Homais avec un fin sourire ; Clytemnestre s’appelait Klutaïmnéstra, et c’était fort ennuyeux. » D’autre part, interrogez les poètes, pas tous, mais les meilleurs d’entre les jeunes, et quelques curieux çà et là. […] La Légende des Nornes déploie leur théogonie bizarre et grandiose : la naissance d’Ymer et des géants, qui sont les puissances mauvaises ; la naissance des dieux bienfaisants, des Ases, qui domptent Ymer et de son corps forment l’univers ; le rouge déluge que fait son sang ; l’apparition du premier couple humain ; Loki, le dernier-né d’Ymer, et le Serpent, et le Loup Fenris et tous les dieux du Mal vaincus par les Ases bienheureux ; la venue du jeune dieu Balder ; puis la suprême révolte de Loki, du Serpent, de Fenris et des Nains, et la fin misérable du monde  La pensée de l’au-delà hantait ces hommes du Nord dans l’intervalle des tueries : ils étaient tout prêts pour le christianisme et devaient le prendre terriblement au sérieux. […] Je ne sais si je suis prévenu, mais peu de choses m’émeuvent autant que les derniers vers, si simples, du Manchy et la fin de la Fontaine aux lianes.

1976. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

L’une produisit à la fin Voltaire ; l’autre, après Milton, enfanta Klopstock. […] Un critique, Nicolaï, ayant essayé de tourner en ridicule ce dénouement nécessaire, imagina de refaire l’ouvrage en conservant le commencement et en changeant la fin : Werther, dans ce nouveau plan, ne se tuait pas. […] Au surplus, Goethe s’est peint lui-même, sous le rapport de ses croyances, dans un passage de ses Mémoires : « Lavater, dit-il, m’ayant à la fin pressé par ce rude dilemme : Il faut être chrétien ou athée, je lui déclarai que s’il ne voulait pas me laisser en paix dans ma croyance chrétienne telle que je me l’étais formée, je ne verrais pas beaucoup de difficulté à me décider pour ce qu’il appelait l’athéisme ; convaincu, d’ailleurs, comme je l’étais, que personne ne savait précisément quelle croyance méritait l’une ou l’autre qualification. » Malheureusement on ne sait trop non plus ce que c’est que la croyance chrétienne que Goethe s’était formée : c’était une espèce d’oreiller comme celui de Montaigne.

1977. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Cela, à seule fin de prouver que la race méridionale possède un fonds de poésie aussi riche que les autres. […] Chaumié ait l’air de dresser un bilan de fin du monde. […] Elles sont douées pour l’éloquence et l’analyse, remarquablement intelligentes et fines d’esprit.

1978. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Pas n’est besoin d’être savant pour savoir quels progrès immenses les sciences physiques et naturelles ont accomplis à la fin du siècle dernier. […] L’origine et la fin des choses sont encore impénétrables au regard humain ; beaucoup pensent qu’elles le demeureront toujours. […] On verrait, par exemple, comment les théories microbiennes d’un Pasteur, ses recherches sur les infiniment petits des corps ont pour pendant les fines études des romanciers analystes, les subtiles anatomies morales d’un Bourget coupant, comme on l’a dit, un cheveu en quatre, ses tentatives pour pousser ses délicates dissections jusqu’au plus menu détail, son talent à saisir et à rendre visibles les infiniment petits du cœur humain ; on verrait comment cette prédominance de l’esprit d’analyse se marque, dans l’érudition du temps, par des discussions acharnées sur un point ou une virgule, par une foule de travaux minutieux dont les auteurs fouillent à la loupe avec une patience infatigable quelque coin exigu du passé.

1979. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

dans une de ces chambres de domestiques, où le soleil, donnant sur une tabatière, fait l’air brûlant comme en une serre chaude, et où il y a si peu de place, que le médecin est obligé de poser son chapeau sur le lit… Nous avons lutté jusqu’au bout pour la garder, à la fin il a fallu se décider à la laisser partir. […] Nous allons au fin fond de l’hôpital, à une grande porte jaunâtre sur laquelle il y a écrit en grosses lettres noires : Amphithéâtre. […] Car entre la visite, que j’ai faite à Rose le jeudi, et sa brusque mort, un jour après, il y a pour moi un inconnu que je repousse de ma pensée, mais qui revient toujours en moi : l’inconnu de cette agonie dont je ne sais rien, de cette fin si soudaine.

1980. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

C’est que Voltaire est plus qu’un écrivain et plus qu’un poète à nos yeux, c’est une date ; c’est la fin du moyen âge. […] Parce qu’elle date de la renaissance de la philosophie et des littératures laïques en Europe à la fin du moyen âge, dont le siècle de Louis XIV fut à la fois l’apogée et la clôture. […] Mon beau voyage encore est si loin de sa fin !

1981. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Il y a, dans cette Légende, des passages d’une grande magnificence, mais il n’y a pas une pièce (je dis : une seule,) d’une beauté soutenue jusqu’à la fin, et il y en a quelques-unes (La Ville disparue) où l’on ne compte pas plus de six beaux vers. […] Vouloir la mort de la Papauté, qui est peut-être, pour Hugo, cette fin de Satan depuis si longtemps annoncée, ce n’est pas là une merveille ! […] Et c’est après ces conversations, pendant lesquelles il se croit le Pape idéal et saint de la canonisation de Hugo, qu’il se réveille et qu’il s’écrie (le mot de la fin) : … Quel rêve affreux je viens de faire !

1982. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il y a des théories qui sont leurs théories connues sur la fin de l’art des Raphaël et des Michel-Ange, du temps des papes et des rois, et sur le commencement d’un art nouveau, l’art de l’avenir, industriel et athée, imaginé par les pouilleux du temps actuel ! […] Zola, ce ne sont que détails pareils, subtils et dégoûtants, saillant, avec un raffinement ordurier, même sur le fond de fumier et de fiente où il pose triomphalement sa favorite Désirée, — laquelle, du reste, n’est là que pour justifier ces manières de peindre et peut-être aussi pour lancer le mot de la fin de ce livre immonde, — aussi bien sous les roses de son Paradou que sur le fumier de sa basse-cour… Ce mot de la fin, je me garderai bien de l’oublier, parce qu’il donne en une fois l’idée de l’abjection intégrale du livre de M. 

1983. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

C’était le mariage châtiant l’adultère (à la fin !). […] Feydeau, non pas de rien, comme la plus fine fleur des favoris, qui doivent être faits de rien… comme le monde, car M.  […] Dans le Romuald, de M. de Custine, il y a un sermon tout entier, prêché à la fin du roman, et il ne faut pas même être catholique pour reconnaître la différence de profondeur dans l’accent qui existe entre l’œuvre d’un écrivain catholique de conscience éternelle, et celle de l’écrivain qui ne l’est que par la supposition momentanée de son esprit.

1984. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

On reste confondu en voyant ce qu’il sut faire et produire pendant les cinq années qui suivirent sa sortie de Saint-Sulpice, de la fin de 1845 à 1850. […] Il demanda un congé qui lui fut accordé avec empressement dès le 9 octobre et qui fut renouvelé d’année en année jusqu’à la fin de son engagement décennal. […] Il a tracé à la fin du Banquet un admirable programme de ces pia vota si différents de la réalité. […] FIN. […] Quand, à la fin de sa vie, il entreprit l’histoire de Bonaparte, on a vu la force de ses ressentiments.

1985. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Il marquait la fin de sa vie par toutes les vertus domestiques et patriarcales, après l’avoir illustrée par toutes les vertus guerrières et politiques. […] Il ajoutait à la fin d’un de ses plus beaux chapitres : « Voilà, sans doute, la plus terrible catastrophe qui soit jamais arrivée dans le monde. […] Cependant les plus belles cérémonies de l’antiquité se conservent encore dans notre religion, qui les a seulement dirigées vers une fin plus digne de l’homme. […] Mais, comme on l’a fort bien observé, sa réputation ne s’est pas soutenue avec le même éclat jusqu’à la fin de sa vie. […] L’auteur s’épuise à leur prodiguer la louange ; il multiplie les observations fines, les pensées ingénieuses, et même les sentiments délicats.

1986. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Elle n’attendra pas, comme Manon, pour retourner à lui, la fin de sa richesse, car elle ne craint pas la misère, pourvu qu’elle soit aimée. […] Promenades, rêveries sans but et sans fin, courses vagabondes dans les montagnes, solitude, méditation, rien ne manquait à cette âme éprouvée par la douleur. […] Sous ces descriptions sans fin, toute pensée disparaît. […] Quant à la moralité contenue dans ces commentaires sans fin, il n’est pas difficile de la dégager. […] Alexandre Mauzin a compris toute la profondeur du personnage de don Salluste ; il a eu deux explosions, l’une au début, l’autre à la fin de la pièce.

1987. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Mais ces Moralistes devinrent à la fin trop satiriques. […] O les fins Politiques ! […] On obéit à la fin ; mais, selon l’usage, on murmura en obéissant. […] Sa phrase est élégante & ses chevaux sont fins. […] C’est que la plûpart sont des peintures trop fines pour la perspective du théatre.

1988. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — Un corps est une étendue solide ou résistante ; cela signifie que cette étendue, par toutes ses parties continues et successivement explorées, peut provoquer la sensation de résistance ; si ce n’est pas en nous, c’est en un être dont les sensations seraient plus fines que les nôtres. […] Pour nous, l’idée de l’étendue est celle d’une variété de points qui existent simultanément, mais que le même organe tactile ne peut percevoir que successivement à la fin d’une série de sensations musculaires qui constitue leur distance, ces divers points étant dits situés à diverses distances les uns des autres, parce que la série des sensations musculaires interposées est plus longue en certains cas que dans d’autres… Une série de sensations musculaires, interposée entre la première et la seconde sensation tactile, est la seule particularité qui distingue la simultanéité dans l’espace de la simultanéité qui peut exister entre une saveur et une couleur, entre une saveur et une odeur, et nous n’avons aucune raison de croire que l’étendue en elle-même soit autre chose que cela. » Ainsi, pour nous, le temps est le père de l’espace, et nous ne concevons la grandeur simultanée que par la grandeur successive. […] Que nous soyons endormis ou éveillés, le feu s’éteint et met fin à une possibilité particulière de chaleur et de lumière. […] L’homme a conçu et à la fin cesse de concevoir l’élan du projectile comme un effort33 analogue au sien ; dans sa métaphore, il reconnaît une métaphore et en défalque ce qu’il faut pour qu’elle convienne à un corps incapable d’intentions et de sensations.

1989. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Voici le portrait vrai, d’une touche très fine, qu’en fait madame Lenormant à cette date : « Madame Récamier trouvait d’ailleurs dans la duchesse de Devonshire la douceur d’une société intime et les plus agréables sympathies de goût et d’humeur. La duchesse avait été remarquablement belle ; en dépit d’une maigreur qui donnait à sa personne un faux air d’apparition, elle conservait des traces d’une régularité fine et noble, des yeux magnifiques et pleins de feu. […] Sa fin devait entraîner bientôt après celle de la duchesse de Devonshire. […] Indépendamment de Ballanche, d’Ampère, de Sainte-Beuve, de M. de Fresnes, son jeune et spirituel parent, de Brifaut, on y rencontrait Émile Deschamps, l’agrément et la conversation personnifiée dans la science des lettres et dans la bonté fine du cœur.

1990. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

III On ne peut lui reprocher que deux fautes : la vaine gloire dans la contemplation de lui-même, et des faiblesses réelles ou plutôt des indécisions regrettables, à la fin de sa vie, envers les tyrans de sa patrie. […] Ses traits étaient sévères, nobles, purs, élégants, éclairés par l’intelligence intérieure qui les avait, pour ainsi dire, façonnés à son image ; le front, élevé, et poli comme une table de marbre destinée à recevoir et à effacer les mille impressions qui le traversaient ; le nez, aquilin, très resserré entre les yeux ; le regard, à la fois recueilli en lui-même, ferme et assuré sans provocation quand il s’ouvrait et se répandait sur la foule ; la bouche, fine, bien fendue des lèvres, sonore, passant aisément de la mélancolie des grandes préoccupations à la grâce détendue du sourire ; les joues, creuses, pâles, amaigries par les contentions de l’étude et par les fatigues de la tribune aux harangues. […] Et ils conseillent les épurations à leur patrie, pour rester seuls à la perdre et à la flatter jusqu’à la fin ! […] XXVIII À la fin, la vertu, plus que la conviction, l’entraîna dans le parti de Pompée ; il savait qu’il se perdait, mais il se perdait avec Caton et Brutus.

1991. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

J’attrapai ainsi la fin de novembre, époque à laquelle l’ambassadeur quitta Fontainebleau et revint habiter Paris. […] Aucune fin cachée, aucun sentiment de vengeance personnelle ne me dicta cet écrit. […] “On a pu, dit-il, me noircir à cette occasion, on a pu forger contre moi des calomnies que je ne m’abaisserai pas à relever ; quiconque est dans le secret de l’aventure trouvera qu’il n’était pas si aisé de se bien comporter en une pareille affaire et de la mener à bonne fin, comme je crois l’avoir fait.” […] J’y restai cependant jusqu’à la fin de janvier 1781 ; mais les semaines étaient pour moi des années, et je ne savais plus ni travailler ni lire.

1992. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Les querelles religieuses de la fin du siècle avaient lassé tout le monde. […] Il faudrait trembler alors, car je ne sais pas quelle force spirituelle ferait vivre et prospérer une société où l’on ne croirait plus qu’à ces deux choses : la fin de la morale chrétienne et l’impossibilité de la remplacer ! […] Aurait-il fait une fin chrétienne et trouvé la paix dans la foi aux sources divines de l’unique morale ? […] L’excellent, le moins bon, le médiocre de l’homme, sont pesés dans la plus fine balance.

1993. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

* * * — En sortant d’une maison, où nous avions dîné gaiement ensemble, le fin et discret observateur qu’est Viollet-le-Duc, me disait, et sa remarque était parfaitement juste : « Il faut, pour qu’une soirée soit agréable, que la maîtresse de maison ait un amant et que cet amant ne soit pas là. » 15 avril Rue de Courcelles. […] À la fin, comme les pièces mettaient une longue résistance à venir, nous avons laissé nos reçus. […] À côté de Barre, à la tête, au front ridé d’un philosophe antique, un ouvrier mouleur, en blouse, délaye le plâtre fin dans une cuvette, et ensevelit sous son blanc crémeux la main de la princesse, préalablement ointe d’huile. […] Notre impression toute première fut de voir en lui un normalien, à l’encolure de Sarcey, dans le moment, légèrement crevard, mais en le regardant bien, le râblé jeune homme nous apparut avec des délicatesses, des modelages de fine porcelaine dans les traits de la figure, la sculpture des paupières, les curieux méplats du nez ; en un mot un peu taillé en toute sa personne à la façon des vivants de ses livres, de ces êtres complexes, un peu femmes parfois en leur masculinité.

1994. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

L’épanouissement de Natacha, de ses yeux ravissants d’enfant-reine, à son charme vif, rieusement surpris de jeune fille, la plus fine, la plus frémissante, la plus gracieusement et tendrement jolie qui soit dans les livres, son égarement de passion et sa tristesse ployée, se joint à l’endurcissement progressif du prince Bolkonsky, impérieux, quinteux, puis follement colère, hors de lui de chaude usure et s’affaissant sur son lit de mort en une douceur timorée d’enfant vieillot, besoigneux d’aide. […] L’œuvre s’étage péniblement, elle pousse ça et là ses murs bas, gris, et à demi dressés ; elle est conduite telle qu’elle à sa fin et enserre en ses linéaments confus un immense domaine et une énorme foule ; on y entre fatalement, on y erre, on y reste, et ce n’est point une émotion rassérénante que l’on éprouve à pénétrer dans ce lieu d’ombres ; attiré d’abord et retenu comme par un enchantement, on sent se relâcher la forte main du magicien lui-même, et c’est abandonné, doutant, percevant la vague et menaçante présence d’un nihilisme transcendant, que l’on parcourt l’immense palais peuplé de souffles, déserté, désolé, assombri, et d’où se retire peu à peu l’esprit du maître vers de lointaines retraites d’indifférence. […] Le sentiment d’aise est profond à lire cette merveilleuse idylle de joie, de grâce, de gaieté, d’opulence, de bonté vraie où passent en leur vieillesse bonasse les deux parents entourés des mines espiègles, tendres et fines des petites-filles, de l’enthousiaste petite personne de Petia, au milieu de la foule des hôtes et des clients, entre les servantes, l’intendant, les valets et les veneurs. […] Partir d’œuvres littéraires qui embrassent et montrent tout le merveilleux spectacle de la vie, s’en détacher peu à peu et s’en déprendre par une lente et sourde angoisse d’un idéal de vertu, hésiter, ne savoir que faire un temps et continuer à considérer le monde avec de soudaines reprises de tendresse, puis se buter contre le problème de sa fin et de sa cause, oublier son charme, sa grandeur, son radieux fleurissement de force pour lui demander compte de son sens en présence de son terme, et s’encercler peu à peu dans ce problème comme un sorcier dans son rhombe, dédaigner les véritables solutions par mépris et impuissance de l’intelligence et en venir comme le dernier des prédicants et comme le solitaire de Port-Royal à une doctrine de simplification, de retranchement de toutes les obligations sociales, de reniement de tous les appétits et de l’amour même de soi, de sa propre vie, avec l’idée folle d’exclure, en ce monde de guerre, la violence et le mal des actes des hommes, telles furent les phases de la transformation mentale de Tolstoï, déclin dont on peut mesurer la profondeur en comparant l’épopée grandiose et par bonheur acquise de La Guerre et la Paix, à des récits comme Le Tilleul, à des moralités puissantes encore mais puériles comme Le Premier Distillateur et La Puissance des Ténèbres.

1995. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Il y a cette intermittence, cette alternative, cette jeunesse et cette vieillesse, cette fin et ce recommencement qui sont la condition et la loi de toutes choses intellectuelles ou matérielles. […] Il avait été un ardent fauteur de la révolution française dans ses commencements ; il était devenu l’ennemi le plus implacable de la cause française à la fin. […] Depuis Sannazar à Naples, Dante, Politien, Boccace en Toscane, tout le siècle de Léon X à Rome, tout celui des Médicis à Florence, toute la période des princes littéraires de la maison d’Est, jusqu’à Alfieri à Turin, Goldoni à Venise, Monti, Parini, Beccaria à Milan, la multitude innombrable de noms justement séculaires qui se déroula dans cet entretien, les citations présentes à la mémoire comme si les livres eussent été sous les yeux, les observations fortes et fines, les rivalités balancées, les enthousiasmes raisonnés, la science présente et unanime de tous les monuments de la pensée italienne dans les hommes qui composaient ce cénacle, me jetèrent dans un véritable vertige d’admiration pour ce génie italien que l’on peut fouler aux pieds des armées, mais que l’on ne peut jamais rendre improductif : plante qui végète comme les ronces du Colisée, plus vivace dans les ruines que dans les sillons. Quelqu’un cita à la fin de la conversation cette phrase d’Alfieri : La pianta uomo nasce più forte e più robusta in Italia , etc., etc.

1996. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Chateaubriand, dans la première préface de son livre, touchait le point de sa conversion, car il n’avait pas toujours été religieux ; loin de là : lié avec les hommes de lettres de la fin du xviiie  siècle, Chamfort, Parny, Le Brun, Ginguené, il s’était montré à eux tel qu’il était, lorsque, disciple de Jean-Jacques, il allait étudier la nature humaine plus vraie, selon lui, et supérieure chez les sauvages d’Amérique, dans les forêts du Canada. […] Et après cette première citation : Dans un autre endroit, continue Chateaubriand, je peins ainsi les tombeaux de Saint-Denis avant leur destruction : « On frissonne en voyant ces vastes ruines où sont mêlées également la grandeur et la petitesse, les mémoires fameuses et les mémoires ignorées, etc. » Je supprime encore ce second morceau, inséré à la suite du premier, et qui prêterait aux mêmes observations comparatives ; mais je vais donner toute la fin de la lettre avec son détail mélangé, afin que le lecteur en reçoive l’impression entière, telle qu’elle ressort dans son désordre et son abandon : Je n’ai pas besoin de vous dire qu’auprès de ces couleurs sombres on trouve de riantes sépultures, telles que nos cimetières de campagne, les tombeaux chez les sauvages de l’Amérique (où se trouve le tombeau dans l’arbre), etc.

1997. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

S’il y a un peu de vague dans la fin de la phrase, comme la première partie de la pensée est bien dite et bien rendue ! […] Ce n’est point sur sa fin et sur ce douloureux mystère de sa mort (insondable secret et qui nous échappe) que j’ai dessein aucunement de m’arrêter, c’est bien sur ses pensées et ses maximes de conduite et d’art, quand il était un artiste plein de courage, d’application, de mélancolie déjà et de souffrance sans doute, mais aussi de lutte et de résistance au mal, ayant de l’avenir et, en soi, un croissant désir du mieux, — avant le vertige et avant l’abîme.

1998. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

C’est à cette destination particulière, et peut-être aussi au tour d’esprit de l’auteur, qu’il faut attribuer certaines formes, certaines divisions plus méthodiques et, pour tout dire, plus scolastiques qu’on ne voudrait en telle matière ; mais il y a une véritable étude, une étude approfondie du sujet, beaucoup de vues justes, fines, pénétrantes, des remarques ingénieuses et solides. […] Devant que la fin de juin passe, vous direz que ma tête est la meilleure de mon conseil. » (4 mai 1586.)

1999. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

L’année 1694 fut une importante année pour Santeul, et depuis ce moment jusqu’à la fin de sa vie il ne cessa de faire encore plus de bruit dans le monde qu’il n’en avait fait jusqu’alors, ce qui était pour lui le souverain bonheur. […] Vers la fin de la seconde épître, il disait en un endroit :                                    … Ictus illo fulmine, Trabeate doctor, jam mihi non amplius, Arnalde, saperes… C’est-à-dire : « Atteint de ce foudre du Vatican, si grand et si illustre docteur que tu sois, ô Arnauld !

2000. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

. — Je laisse de côté bien d’autres aménités dont on le gratifia dans cette querelle de littérature et de théologie mêlées ; il y eut de ces fines injures qui allaient jusqu’à la moelle, et dont le xvie  siècle, sur la matière que Fracastor a célébrée, n’était jamais avare. […] Sauf de rares passages dans le ton de ce que je viens de citer, sauf de courts moments où le vieux coursier de guerre se redresse comme au son du clairon, il s’oublie, il se traîne ; il ne donne pas à sa propre manière son perfectionnement graduel, et, après une si fière et tumultueuse entrée, il a une fin lente, inégale et incertaine.

2001. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Combattant vaillamment à l’aile droite (28 février 1638), il reçut dans l’action deux coups de mousquet, l’un au pied, l’autre à l’épaule, et fut un instant prisonnier : mais on le reprit avant la fin de la journée. […] [NdA] Le Parfait Capitaine, imprimé en 1637, parut ou à la fin de l’année ou au commencement de l’année suivante, avec une grande préface historique et surtout académique, qu’on sait être de Silhon ; il y est parlé de M. de Rohan comme vivant encore.

2002. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Elle insiste un peu plus que M. de La Marck, et selon son rôle de femme, sur les qualités sociales du prince et son amabilité superficielle ; mais pour le fond, elle nous montre encore plus, elle nous fait encore mieux comprendre son peu de caractère et de consistance, et cette absence de tout ressort moral qui le laissait à la merci des factieux et des intrigants, dont les groupes se succédèrent, se relayèrent jusqu’à la fin autour de lui, sans pouvoir jamais l’associer à quelque plan suivi ni rien faire de lui en définitive, dans le plus fatal des instants, qu’un criminel par faiblesse. […] Un charmant portrait gravé, joint au volume, nous donne l’idée de cette beauté fine au col long et mince et qui appellerait le pinceau d’un Hamilton.

2003. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Tout à la fin de mars ou dans les premiers jours d’avril 1834, M. de Lamennais, avec qui j’étais lié alors (et avec lui on ne l’était pas à demi), m’écrivit un mot par lequel il m’exprimait le désir de me voir pour une affaire qui pressait. […] Voici, ajouta-t-il en ouvrant le tiroir de la petite table de bois près de laquelle nous étions assis et en y prenant un assez mince cahier d’une fine écriture, voici un petit écrit que je vous remets et que je voudrais que vous fissiez paraître le plus tôt possible : je pars dans deux jours, arrangez cela auparavant avec un libraire ; vite.

2004. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Là encore on peut se figurer une fin touchante d’un père malheureux qui, caché dans son petit jardin du faubourg Saint-Denis, y recevant de loin en loin la Visite de quelque jeune poète déférent et respectueux, d’un abbé Delille naissant, ne songe plus pour son compte qu’à mourir en chrétien, latendo et tacendo. […] On y trouve à chaque fois de nouvelles beautés, sur lesquelles l’éloge repasse et renchérit ; on en cause avec quelques amis du même temps que nous, avec quelque camarade de collège resté comme nous fidèle à la tradition ; l’on se fait l’un à l’autre pour la centième fois les mêmes citations de certains beaux passages, les mêmes allusions fines auxquelles on répond par un coup d’œil de satisfaction et d’intelligence, en secouant la tête.

2005. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

On voyait en première ligne, en tête de ces partisans des rigueurs salutaires, un Bonald, à l’air respectable et doux, métaphysicien inflexible et qui prenait volontiers son point d’appui, non pas dans l’ancienne monarchie trop voisine encore à son gré, mais par-delà jusque dans la politique sacrée et dans la législation de Moïse : oracle du parti, tout ce qu’il proférait était chose sacro-sainte, et quiconque l’avait une fois contredit était rejeté à l’instant, répudié à jamais par les purs ; — un La Bourdonnaie, l’homme d’action et d’exécution, caractère absolu, dominateur, un peu le rival de Bonald en influence, mais non moins dur, et qui avec du talent, un tour d’indépendance, avec le goût et jusqu’à un certain point la pratique des principes parlementaires, a eu le malheur d’attacher à son nom l’inséparable souvenir de mesures acerbes et de classifications cruelles ; — un Salaberry, non moins ardent, et plus encore, s’il se pouvait ; pamphlétaire de plume comme de parole, d’un blanc écarlate ; — un Duplessis-Grenedan, celui même qui se faisait le champion de la potence et de la pendaison, atroce de langage dans ses motions de député, équitable ailleurs, par une de ces contradictions qui ne sont pas rares, et même assez éclairé, dit-on, comme magistrat sur son siège de justice ; — M. de Bouville, qui eut cela de particulier, entre tous, de se montrer le plus inconsolable de l’évasion de M. de Lavalette ; qui alla de sa personne en vérifier toutes les circonstances sur les lieux mêmes, et qui, au retour, dans sa fièvre de soupçon, cherchait de l’œil des complices en face de lui jusque sur le banc des ministres ; — et pour changer de gamme, tout à côté des précédents, cet onctueux et larmoyant Marcellus, toujours en deuil du trône et de l’autel, d’un ridicule ineffable, dont quelque chose a rejailli jusqu’à  la fin sur son estimable fils ; — et un Piet, avocat pitoyable, qui, proposant anodinement la peine de mort pour remplacer celle de la déportation, disait, dans sa naïveté, qu’entre les deux la différence, après tout, se réduisait à bien peu de chose ; ce qui mettait l’Assemblée en belle humeur et n’empêchait pas le triste sire de devenir bientôt, par son salon commode, le centre et l’hôte avoué de tous les bien pensants ; — et un Laborie que j’ai bien connu, toujours en quête, en chuchotage, en petits billets illisibles, courtier de tout le monde, trottant de Talleyrand ou de Beugnot à Daunou, mêlé et tripotant dans les journaux, pas méchant, serviable même, mais trop l’agent d’un parti pour ne pas être inquiétant et parfois nuisible. […] M. de Villèle notamment, sans éclat de parole, sans agrément de débit, nasillonneur, mais plein de ressources et d’habileté sur le terrain positif de la discussion et dans le pied-à-pied des débats, M. de Villèle, vers la fin de la session, fit ses preuves de tacticien parlementaire consommé.

2006. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Jamais ambition royale n’avait rencontré à son service une vigueur et une faculté ministérielle plus appropriée, plus habile, plus astucieuse, plus violente, plus minutieuse et en même temps plus réglée et plus soumise : ce ne fut que plus tard et à la fin que cette soumission se démentit un peu. […] Son affaire principale, dans le moment présent, était de tirer parti des traités précédemment conclus, en les interprétant dans le sens le plus subtil comme le procureur le plus madré l’aurait pu faire, et en leur donnant toutes les petites entorses possibles, le tout à bonne et excellente fin sans doute, pour arrondir le royaume et pour absorber, pour niveler les restes de souverainetés étrangères qui s’y trouvaient enclavées.

2007. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Vers la fin de mars, chaque soir, La Presse ne sortait plus imprimée de ses ateliers, rue Montmartre, sans être avidement attendue et accueillie par des groupes qui ne la lisaient pas seulement, qui la déchiraient. […] Je laisse les époques intermédiaires et misérables (fin de 1848, 1849, 1850, 1851) où les questions, se déplaçant chaque jour au souffle des partis, n’offraient aucune prise bien déterminée, et où la polémique, variant à chaque pas, s’engageait dans des sables mouvants ou sur un terrain miné et contre-miné en tous sens par l’intrigue : le dégoût prend, rien qu’à y repasser en idée.

2008. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Cette figure sévère et probe m’a paru à moi-même pouvoir offrir, dans son entière précision, le type de cette race d’hommes violents, emportés, chimériques, incomplets du moins, foncièrement honnêtes toutefois à l’état révolutionnaire, et devenus à la fin des instruments exacts, sûrs et pratiques sous une main habile, dans un Empire organisé. […] Voilà, va-t-on dire, bien de l’appareil et des préparations pour de simples articles ; mais quand une idée nous a une fois saisis, nous autres gens de pensée et de caprice, elle nous mène plus loin souvent que nous ne voudrions ; elle nous tient et nous obsède jusqu’à ce que nous l’ayons conduite à bonne fin et mise au jour.

2009. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Il nous le montre, vers la fin, devenu si défiant qu’on pouvait fort douter s’il croyait encore à la probité : ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il regardait les personnes vertueuses comme peu capables, et s’il fallait s’en remettre à quelqu’un, c’étaient les plus malhonnêtes sans hésitation, et les plus signalés au mépris, qu’il employait de préférence et sans réserve : l’excès de défiance l’avait mené ainsi, de degrés en degrés, à son contraire : « Cette défiance, ajoute Le Roy en terminant, justifiée malheureusement par un grand nombre de faits, avait donné dans les derniers temps de l’immoralité à son caractère et mis le comble à son apathie ; elle avait surtout fait des progrès rapides, depuis qu’on avait attenté à sa vie. […] La vieillesse ou l’âge tout à fait mûr lui alla bien avec ses douceurs, ses solidités, ses gaietés même assez fines et un certain enjouement qui tenait de l’esprit et de l’âme.

2010. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

… Que les hommes ne jugent pas avec trop de confiance, comme celui qui compte sur les blés aux champs avant qu’ils soient mûrs ; car j’ai vu le buisson, à demi mort et tout glacé pendant l’hiver, se couronner de roses au printemps ; et j’ai vu le vaisseau, qui avait traversé rapidement la mer durant tout le voyage, périr à la fin, juste à l’entrée du port… Celui-là peut se relever, celui-ci peut tomber. » À regarder d’un coup d’œil général le talent et l’œuvre de M. de Lamartine, il semble que le plus haut point de son développement lyrique se trouve dans ses Harmonies. […] Ambitieux et négligent à la fois, il a voulu y ajouter des cordes en tous sens ; au lieu d’une lyre, c’est-à-dire un instrument chéri, à soi, qu’on serre sur son cœur, qui palpite avec vous, qu’on élève au-dessus des flots au sein du naufrage, qu’on emporte de l’incendie comme un trésor, il a fait une espèce de machine-monstre qui n’est plus à lui, un corridor sans fin tendu de cordes disparates, à travers lequel passant, courant nonchalamment, et avec la baguette, avec le bras, avec le coude autant qu’avec les doigts, il peut tirer tous les sons imaginables, puissants, bronzés, cuivrés, mais sans plus d’harmonie entre eux, sans mélodie surtout.

2011. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

En d’autres termes, il suffit de ressemblances fort légères entre divers objets pour susciter en nous un nom ou désignation particulière ; un enfant y réussit sans effort, et le génie des races bien douées, comme celui des grands esprits et notamment des inventeurs, consiste à remarquer des ressemblances plus délicates ou nouvelles, c’est-à-dire à sentir s’éveiller en eux, à l’aspect des choses, de petites tendances fines et, par suite, des noms distincts qui correspondent à des nuances imperceptibles pour les esprits vulgaires, à des caractères très menus enfouis sous l’amas des grosses circonstances frappantes, les seules qui soient capables, quand l’esprit est vulgaire, de laisser en lui leur empreinte et d’avoir en lui leur contrecoup. — Cette aptitude uns fois posée, le reste suit. […] Voir la note I à la fin du volume.

2012. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

A quoi est-on arrivé à la fin du xvie après plus de trois cents ans de travail ? […] Du reste, plus le moyen âge s’avance vers sa fin, plus le romanesque s’affaiblit, et plus l’esprit satirique devient général.

2013. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Les défauts, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas le style, ces traits saillants qu’on veut mettre partout, ces mots « qui nous éblouissent un moment pour nous laisser ensuite dans les ténèbres, ces pensées fines, déliées, sans consistance, qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité » ; la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes d’une manière singulière ou pompeuse ; les phrases arrangées, les mots détournés de leurs acceptions, les traits irréguliers, les figures discordantes ; — d’où tout cela vient-il, sinon de ce qu’on écrit hors de soi, à côté de soi, et qu’il y a un auteur au lieu d’un homme ? […] Quand Buffon prescrit à l’écrivain de conduire sa plume sur un premier trait, et de l’y laisser immobile et comme enchaînée, jusqu’à ce que la logique lui ait montré le trait où elle doit se porter ensuite ; puis, ce nouveau pas fait, de l’arrêter encore, et ainsi jusqu’à la fin de l’œuvre, on dirait un mathématicien enseignant l’art de résoudre un problème.

2014. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Mais les âmes fines et scrupuleuses s’y blessent et s’y meurtrissent pour la vie. […] À cette fin, l’on bourre les esprits d’une science indigeste.

2015. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Ils étaient écrits d’une écriture fine, correcte et infiniment minutieuse, sur un de ces tout petits carnets de carton-cuir et que ferme une bouclette de cuivre. […] Moréas, après avoir admiré Mallarmé, disait vers la fin : « Je ne rouvrirai plus ses livres. » Pourtant, plus d’un quart de siècle après sa mort, la jeunesse intellectuelle qui a enterré d’un cœur joyeux le Parnasse et qui est en train d’enterrer si résolument le symbolisme, se préoccupe toujours de Stéphane Mallarmé.

2016. (1890) L’avenir de la science « V »

Si tel est le but de la science, si elle a pour objet d’enseigner à l’homme sa fin et sa loi, de lui faire saisir le vrai sens de la vie, de composer, avec l’art, la poésie et la vertu, le divin idéal qui seul donne du prix à l’existence humaine, peut-elle avoir de sérieux détracteurs ? […] Héraclite concevait les astres comme des météores s’allumant à temps dans des réceptacles préparés à cette fin, sortes de chaudrons, qui, en nous tournant leur partie obscure, produisent les phases, les éclipses, etc.

2017. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Il semble qu’une piqûre anatomique vous ait atteint au milieu de cette brillante autopsie ; on en sort l’esprit aigri et comme ulcéré par un fin poison. […] Elle questionne le notaire, elle interroge sa mère ; la famille et la loi lui répondent par des fins de non-recevoir.

2018. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Son neveu possédait de lui jusqu’à cent soixante registres de morceaux de choix, écrits, dit-il, d’une écriture très fine, et même sur le verso. […] Et sa fin ne fut-elle pas plus cruelle que le malheur de tous ceux qu’il proscrivit, lui dont la chair se rongeait elle-même et enfantait son propre supplice ?

2019. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Dix-neuf jours après la fête de Vaux, la Cour était à Nantes, et Fouquet malade de la fièvre venait d’y arriver, lorsque Louis XIV, qui avait tout concerté et pris soin, jusqu’à la fin, de tirer du surintendant les ordonnances de paiement qui étaient nécessaires au service, le fit arrêter par d’Artagnan (5 septembre) au moment même où Fouquet sortait de travailler avec lui. […] Il y faisait valoir les belles qualités de Fouquet, les importants services qu’il avait rendus sous Mazarin, sa fidélité au sein du Parlement sur la fin de la Fronde, ses ressources de financier dans les temps de guerre, cette vigueur, cette adresse, ce courage, ce génie naturel qu’il compare à un cheval trop emporté, mais généreux : Domptez-le, Sire, mais ne le tuez pas.

2020. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il chercha d’abord un asile en Suisse, à Zürich, où il connut l’ingénieux observateur Lavater, Meister, ancien secrétaire de Grimm, homme aimable, écrivain distingué en français, et qui n’avait pris du xviiie  siècle que ce qu’il avait de fin et d’honnête ; Mallet du Pan, qu’il retrouva ensuite à Fribourg-en-Brisgau, et avec qui il contracta une liaison de tendre attachement et d’estime. […] Il n’était pas de ceux qui affectent une parole brève, sentencieuse et courte, et il accusait précisément de cet abus la langue de la fin du xviiie  siècle : « Sous, prétexte de dire beaucoup de choses en peu de mots, écrit-il, on a multiplié les verbes, on a diminué les expressions moelleuses et mesurées qui marquaient les nuances. » Me pardonnera-t-on d’entremêler ainsi des remarques de langage à celles qui portent sur les plus grands objets de l’intérêt social ?

2021. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

(Suite et fin.) […] Je ne dirai rien de sa déplorable fin, et de sa mort, à la suite d’un duel, le 24 juillet 1836.

2022. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

La fin de l’aventure pourtant répond peu au début, et peu s’en faut que Beaumarchais ne devienne la dupe du fourbe qu’il a démasqué et serré de si près. […] Continuant donc de s’adresser humblement au souverain Être, il lui demande, puisqu’il doit avoir des ennemis, de les lui accorder à son choix, avec les défauts, les sottes et basses animosités qu’il lui désigne ; et alors, avec un art admirable et un pinceau vivifiant, il dessine un à un tous ses ennemis et ses adversaires, et les flétrit sans âcreté, dans une ressemblance non méconnaissable : « Si mes malheurs doivent commencer par l’attaque imprévue d’un légataire avide sur une créance légitime, sur un acte appuyé de l’estime réciproque et de l’équité des deux contractants, accorde-moi pour adversaire un homme avare, injuste et reconnu pour tel… etc. » Et il désigne le comte de La Blache si au vif que tous l’ont nommé déjà ; de même pour le conseiller Goëzman, de même pour sa femme et pour leurs acolytes ; mais ici la verve l’emporte, et le laisser-aller ne se contient plus ; à la fin de chaque portrait secondaire, le nom lui échappe à lui-même, et ce nom est un trait comique de plus : Suprême Bonté !

2023. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Plus tard, il a essayé de corriger ce défaut de son éducation première, et il était arrivé sur l’ancien régime à une érudition assez fine et assez rare, mais trop récente, et par conséquent toujours un peu incertaine. […] Ce que l’école libérale appelait le despotisme de la démocratie, c’était la violence démagogique, le gouvernement brutal et sauvage des masses ; mais Tocqueville avait en vue une autre espèce de despotisme, non pas celui de la démocratie militante, entraînée par la lutte à d’abominables violences et manifestant à la fois une sauvage grandeur : non, il croyait voir la démocratie au repos, nivelant et abaissant successivement tous les individus, s’immisçant dans tous les intérêts, imposant à tous des règles uniformes et minutieuses, traitant les hommes comme des abstractions, assujettissant la société à un mouvement mécanique, et venant à la fin se reposer dans le pouvoir illimité d’un seul.

2024. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

. ; et si la plante cessait de produire des fleurs de l’une ou de l’autre forme, son caractère spécifique pourrait en être soudainement et considérablement altéré ; mais nous ignorons, du moins quant à présent, par quels degrés de modification et pour quelle fin une plante produit deux sortes de fleurs. […] S’il multiplie beaucoup ses observations, il deviendra capable à la fin de déterminer à peu près ce qu’il doit appeler variété ou espèce ; mais il n’y parviendra qu’à la condition d’admettre dans les formes spécifiques une grande variabilité qui sera souvent contestée par d’autres naturalistes.

2025. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

» — Ainsi alarmée, la conscience croit que le jour terrible va venir. « La fin du monde est proche… Nos enfants la verront ; peut-être nous-mêmes. » — Une fois à ce propos, six mois durant, il a des songes épouvantables. […] À la fin, il mourut dans le temps de la moisson. […] À la fin, nous lui montrâmes le pardon du roi et la laissâmes aller. […] —  Là-dessus, sa mère s’agenouilla, en disant : Je prie Dieu de te fortifier, mon fils, jusqu’à la fin ; oui, et je pense ta part aussi bonne que celle d’aucun des enfants que j’ai portés… Aussitôt le feu fut fait. […] Voyez, dans les Mémoires de Casanova, le tableau de cette pourriture. —  Voyez les Mémoires de Scipion Rossi, sur les couvents de Toscane, à la fin du dix-huitième siècle.

2026. (1925) Comment on devient écrivain

Elle ne finit pas, elle met fin (sauf au vote du budget). […] Abel Hermant s’est fait une réputation en nous donnant, sous forme de roman, des revues de fin d’année où défilaient les derniers événements contemporains. […] Les rêveries qui encombrent certaines lettres de ce court récit sont là pour montrer le caractère du héros et justifier sa fin tragique. […] A la fin de l’année, cela faisait le journal le plus curieux que j’aie jamais lu. […] Daudet a la légèreté, la câlinerie, l’esprit français le plus fin.‌

2027. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Sur le Louis XVI de M. Amédée Renée » pp. 339-344

L’impatience, à la fin, était la même chez tous, et les modérés (s’il y en avait), s’exaltant comme les autres, ne se reconnaissaient plus.

2028. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Pascal a su faire entendre les plus fines subtilités de la théologie à des gens du monde, ignorants de la théologie, et qu’aurait épouvantés la barbarie de la langue théologique.

2029. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

Les jambes fines que moule la soie noire, dardées au plafond dans un enragé mouvement de balancier, parmi l’envolement neigeux des jupons, ont l’air si spirituelles et si contentes !

2030. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Tandis que la toilette de nos compagnes a pour fin suprême l’attrait du sexe et ne se soucie point de la commodité, c’est de la commodité presque seule que notre costume se préoccupe.

2031. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

C’est un esprit fait de raillerie, et aussi de bon sens et de modération ; fin, tempéré, harmonieux, comme les lignes et les teintes de vos paysages.

2032. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

— Pas tant que cela, confrères, puisque en fin je reconnais que la maison durera bien toujours autant que nous.

2033. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Les lointains se peuplaient pour lui d’un défilé sans fin d’hommes et de bannières ; comme un vague tambour, le vent bourdonnait dans les branches sèches, — si sèches, que celle où il s’accrochait cassa, et il tomba — la tête la première à — à rebours. » Lutèce vécut jusqu’en 1886.

2034. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

Persée, & la tête de Méduse hérissée de serpens, le Héros vainqueur de l’hydre de Lerne, & le jeune Ganimede enlevé par l’oiseau de Jupiter ; la triste Andromede enchaînée à son rocher, Céphée son pere, Cassiopée sa mere, éplorée, s’arrachant les cheveux, & d’autres sans fin ont peuplé la voûte azurée.

2035. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Smart, qui veut dire en anglais, selon les cas, alerte, souple, habile, fin, actif, intrigant, roué, élégant, etc. a perdu en français, du moment qu’on a voulu l’y introduire, toutes ces valeurs, pour en gagner une seule, vague et très certainement passagère.

2036. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

A la fin d’une première, d’une seconde, d’une troisième année d’études, les élèves ne seront point admis à l’année suivante sans en être jugés dignes par des épreuves publiques.

2037. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 4, objection contre la proposition précedente, et réponse à l’objection » pp. 35-43

Les enfans nez avec du génie, et ceux qui cherchent à instruire des enfans de ce caractere, se rencontrent à la fin.

2038. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

Centres d’action et de passion, mesures de toutes valeurs et valeurs elles-mêmes absolues, nous posons les personnes humaines comme seules véritables causes et fins : à elles seules, par suite, les notions de devoir et de droit nous paraissent pouvoir s’appliquer, C’est pourquoi nous déclarons que les choses sont « utilisables », et les personnes « respectables » : la notion de à valeur des choses n’entraîne que celles de nos prétentions et de nos pouvoirs sur elles ; la notion de la valeur des personnes entraîne celles de nos devoirs envers elles.

2039. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Karr de répéter partout et jusqu’à satiété ses bons mots et ses fines plaisanteries. […] Ne pouvant rien apercevoir dans cette loge, de la place où nous étions, nous attendîmes respectueusement la fin du trio pour monter à la galerie. […] C’était une petite réunion d’intimes, qui tirait à sa fin. […] que d’exclamations je pourrais faire ici jusqu’à la fin de ma lettre, mon cher Monsieur, et que je ne fais pas !!! […] Je touche à la fin de mon papotage, mon cher Monsieur, voilà probablement les dernières lignes que je daterai de Paris.

2040. (1910) Rousseau contre Molière

Que m’importe, répondait-il, je n’en suis que le locataire. » A la fin, le feu pénétra jusqu’à lui. […] Sans doute pour que le public ne pût pas dire, même par erreur : « Vous nous donnez pour honnête homme un écornifleur », il marie Dorante à Dorimène à la fin de la pièce. […] Je doute que tout homme à qui l’on exposera d’avance les crimes de Médée ne les déteste plus encore au commencement quà la fin de la pièce [extrêmement juste] , et, si ce doute est fondé, que faut-il penser de cet effet si vanté du théâtre ? […] Mais, non point pour être aimé, mais pour avoir une chance de l’être, c’était précisément le contraire — la remarque, très juste et très fine, est de Sarcey — qu’il aurait dû faire ! […] La présence d’esprit, la pénétration, les observations fines sont la science des femmes ; l’habileté de s’en prévaloir est leur talent.

2041. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Tant il est vrai qu’à lui tout seul, le talent ne saurait suffire, et que les genres remploient à leurs fins, bien plus qu’il ne les fait, lui, servir ou concourir aux siennes ! […] Deux longs chapitres de la seconde partie du Discours ne tendent justement qu’à cette fin. […] Mais, posons-le, tout s’éclaircit, tout s’ordonne, tout dans l’histoire tend vers une fin, qui devient ainsi notre raison d’être et notre loi. […] On réussit pourtant, vers la fin de 1702, à débarrasser Paris de sa présence, et on l’interna au château de Loches. […] Aussi, pour retourner Marais, suffisait-il de la conversion ou de la fin édifiante et pieuse d’un incrédule de sa connaissance.

2042. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

C’était une de ces natures fines et rares comme on en rencontre quelquefois dans les milieux les plus contraires. […] À la fin ma mère, exaspérée, s’écria : — Nourrice, emportez-la ou je vais la tuer ! […] Je tombais de sommeil et je m’endormis sans en voir la fin. […] Mais j’étais trop bouleversée par la scène de la sacristie, je ne voulus pas regarder jusqu’à la fin ; je m’en allai toute seule, dans le préau, où les chants lugubres m’arrivaient encore. […] La fin du dîner fut égayée par un incident.

2043. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Mais c’est assez, et peu s’en faut que je ne combatte contre un nuage ; car cette fin du discours de M. de  Falloux, si on la presse, se dérobe de plus en plus.

2044. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Thiers, laquelle décidément s’imprime, et dont les trois premiers volumes (contenant cette Histoire du Consulat tout entière) paraîtront ou à la fin de l’année ou tout au commencement de l’autre.

2045. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

Il voulait, de plus, mettre cette passion en contraste et aux prises, à la fin, avec le calme de la religion, — de la religion qui, telle qu’il fallait peindre, devenait une nouveauté aussi, une résurrection et comme une découverte.

2046. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Et, quand l’esprit sera agile, fin, éveillé, quand l’exercice incessant de toutes ses puissances lui sera une seconde nature, et que, se mêlant partout, il ne se désintéressera de rien, alors sans qu’on y songe, sans qu’on l’appelle, sans effort et sans affectation, il prêtera sa richesse et toute sa force aux effusions de la sensibilité ; alors on croira que le cœur parle tout seul.

2047. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Des avantages attachés à la profession de révolutionnaire. » pp. 200-207

Pour lui, très réellement la fin justifie et sanctifie les moyens.

2048. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

D’abord, tout cet appareil compliqué, précis, luisant et froid ; ces multiples et fins instruments faits pour couper, percer, pincer, brûler, scier, limer, tordre, et qui éveillent en nous l’idée de sensations atrocement aiguës et lancinantes ; puis cette pauvre nudité exposée sur le lit opératoire, et qui (nous y pensons fraternellement) pourrait être la nôtre ; ce mystère violé de nos plus secrets organes ; cet aspect de corps éventré sur un champ de bataille ; la vue du sang, et des entrailles ouvertes, et des plaies béantes et rouges, vue qui serait insoutenable si le malade sentait, mais qui n’est que suprêmement émouvante puisqu’on a la certitude qu’il ne souffre pas et l’espoir que, en se réveillant, il aura la joie infinie de se savoir affranchi de la torture ou de la honte de son mal ou de son infirmité… Et ce spectacle est aussi très bon pour l’intelligence.

2049. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

… Je ne l’ai connue qu’âgée, mais plus émue que jamais, troublée de sa fin prochaine, et (on aurait pn le dire) ivre de mort et d’amour.

2050. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Ce fut la fin de la farce de ces beaux jeux, mais non de ceux que voulurent jouer, après, les conseillers des aides, commissaires et sergents, lesquels, se prétendant injuriés, se joignirent ensemble et envoyèrent en prison MM. les joueurs ; mais ils furent mis dehors le jour même, par exprès commandement du roi, qui appela les autres sots, disant Sa Majesté que, s’il fallait parler d’intérêt, il en avait reçu plus qu’eux tous, mais qu’il leur avait pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire jusqu’aux larmes.

2051. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La réforme prosodique » pp. 120-128

Il est vrai que je l’aime tant que j’aurais peur à la fin d’aimer en lui jusqu’à un défaut.

2052. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

Origène plus tard se crut obligé d’invoquer le miracle pour expliquer une fin si prompte 1199.

2053. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

Les Érynnies — Irritées — qui ne mériteront qu’à la fin de la tragédie d’Eschyle leur euphémique surnom d’Euménides, étaient les plus terribles divinités du monde infernal.

2054. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »

Voir plus loin, à la fin du chapitre II.

2055. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

ils ne peuvent sourire sans compter qu’ils souriront toujours ; ils ne peuvent pleurer sans penser qu’ils touchent à la fin de leurs larmes.

2056. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Vers la fin du Second Empire, en France, il n’y avait pas, en matière de travaux historiques, d’opinion publique éclairée. […] Personne ne songerait à chercher les vrais sentiments d’un homme dans les assurances de respect qu’il écrit à la fin de ses lettres. […] Les Mémoires, écrits plusieurs années après les faits, souvent même à la fin de la carrière de l’auteur, ont introduit dans l’histoire des erreurs innombrables. […] L’événement qui a produit la formation ou un changement de l’habitude devient le commencement ou la fin d’une période. […] On peut alors construire des périodes communes à plusieurs branches de l’évolution, et dont un même événement marque le commencement et la fin.

2057. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Les poètes sont de fins analystes, aussi exercés que les psychologues de profession à l’observation intérieure et à la description des états de conscience. […] Ils verront dans l’aptitude à être vivement ému la qualité essentielle du poète, et dans la transmission de ces émotions la fin suprême de son art. […] Cela pourtant devrait être impossible si la fin suprême de la poésie était d’exalter le sentiment. […] Quelle valeur incomparable prennent les mots par la façon dont ils tombent en mesure ou à contretemps, en fin de vers ou en rejet ! […] Il résulte de cette différence dans la fin poursuivie des différences essentielles dans la forme du plan.

2058. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Chacun n’est allarmé que du danger de l’autre, sans faire aucune attention à soi-même ; et ils ne songent, jusqu’à la fin de la piece, qu’à se sauver reciproquement aux dépens de leur vie. […] Il faut la considérer au moment qu’on la travaille, comme un ouvrage entier qui doit avoir son commencement, ses progrès et sa fin, il faut qu’elle marche comme la piece et qu’elle ait, pour ainsi dire, son exposition, son noeud et son dénoûment. […] Il consiste à ranger tellement ce qu’on a à dire, que du commencement à la fin, les choses se servent de préparation les unes aux autres ; et que cependant elles ne paroissent jamais dites pour rien préparer. […] Ce n’est point assez que l’intérêt soit un, il faut qu’il soit grand, continu, et qu’il croisse jusqu’à la fin. […] Il faut qu’il croisse jusqu’à la fin, parce que le coeur ne sauroit demeurer long-tems dans le même état ; et qu’il se refroidit s’il ne s’échauffe.

2059. (1842) Discours sur l’esprit positif

C’est ainsi que, pendant les cinq derniers siècles, l’esprit métaphysique a secondé négativement l’essor fondamental de notre civilisation moderne, en décomposant peu à peu le système théologique, devenu finalement rétrograde, depuis que l’efficacité sociale du régime monothéique se trouvait essentiellement épuisée, à la fin du moyen âge. […] L’imparfaite unité métaphysique constituée à la fin du Moyen Âge a été dès lors irrévocablement dissoute, comme l’ontologie grecque avait déjà détruit à jamais la grande unité théologique, correspondante au polythéisme. […] Ce nouveau régime mental dissipe spontanément la fatale opposition qui, depuis la fin du Moyen Âge, existe de plus en plus entre les besoins intellectuels et les besoins moraux. […] Mais une telle appréciation resterait encore incomplète, et même insuffisante, si la fin de ce Discours n’était pas directement consacrée à établir l’ordre fondamental qui convient à cette série d’études, de manière à fixer la vraie position que doit occuper, dans leur ensemble, celle dont ce Traité s’occupera ensuite exclusivement. […] La combinaison rationnelle de ces deux idées mères, en constituant l’unité nécessaire du système scientifique, dont toutes les parties concourent de, plus en plus à une même fin, assure aussi, d’une autre part, la juste indépendance des divers éléments principaux, trop souvent altérée encore par de vicieux rapprochements.

2060. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Il y a certainement dans cette grande toile menée à bonne fin, sans souci aucun d’imitation, quelque chose qui plaît et attire le flâneur désintéressé. […] C’est d’un ton moins fin peut-être, mais d’une couleur plus ferme que les tableaux du même genre qu’affectionne M.  […] Cependant elle n’est pas trop mal choisie, car il a quelques-uns des travers et des ridicules de MM. les ingristes, c’est-à-dire le fanatisme du petit et du joli, et l’enthousiasme du beau papier et des toiles fines. […] Flandrin, Amaury-Duval et Lehmann, ont cette excellente qualité, que leur modelé est vrai et fin. […] À toutes les grandes époques, la sculpture est un complément ; au commencement et à la fin, c’est un art isolé.

2061. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Cela lui donnait aussi un peu de la douce majesté de Platon ou de la candide et éternelle enfance de Bernardin de Saint-Pierre ; cheveux fins, luisants, ruisselants d’inspiration, autour desquels avaient flotté sous les bananiers les immortelles images de Paul et Virginie. […] VI Son nez fin et mince cependant descendait en ligne droite sur sa bouche ; ses lèvres, rarement fermées, avaient le pli habituel d’un sourire en songe ; son menton solide était carrément dessiné ; il portait bien l’ovale, ni trop fermé, ni trop ouvert, de sa figure. […] Il avait épousé, vers la fin de la révolution, une jeune personne d’une haute distinction, fille de l’amiral marquis de Baraudin, cousin de l’illustre Bougainville. […] Il fit un tour sur l’échafaud, et considéra haut et bas toute cette grande assemblée, d’un visage assuré et qui ne témoignait aucune peur, et d’un maintien grave et gracieux ; puis il fit un autre tour, saluant le peuple de tous côtés, sans paraître reconnaître aucun de nous, mais avec une face majestueuse et charmante ; puis il se mit à genoux, levant les yeux au ciel, adorant Dieu et lui recommandant sa fin : comme il baisait le crucifix, le Père cria au peuple de prier Dieu pour lui, et M. le Grand, ouvrant les bras, joignant les mains, tenant toujours son crucifix, fit la même demande au peuple. […] Le vieux domestique de M. de Cinq-Mars, tenant son cheval comme à un convoi funèbre, s’était arrêté au pied de l’échafaud, et, semblable à un homme paralysé, regarda son maître jusqu’à la fin, puis tout à coup, comme frappé de la même hache, tomba mort sous le coup qui avait fait tomber la tête.

2062. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Ce supplice d’une reine et d’une étrangère au milieu du peuple qui l’avait adoptée n’eut pas même la compensation des fins tragiques : le remords et l’attendrissement d’une nation. […] Sa vie, désordonnée au commencement, tragique à la fin, commença comme un scandale, se poursuivit comme une trame, et finit comme un acte de résignation. […] Sa fin fut tour à tour hideuse et stoïque.

2063. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 65-128

— On le saura avant la fin de la journée, dit-elle, car c’est aujourd’hui que le conseil de guerre est convoqué pour venger le pauvre brigadier des sbires ; mais que peuvent dire ces avocats devant le cadavre de ce brave soldat tué derrière un arbre, en faisant la police dans la montagne ? […] Ensuite la pensée des jours sans fin que nous avions passés ensemble, depuis que nous respirions et que nous grandissions dans le berceau, dans la cabane, dans la grotte, dans la vigne, dans les bois, sans songer que jamais nous pourrions être désunis l’un d’avec l’autre, et puis ceci, et puis cela, que nous n’avions pas compris d’abord dans nos ignorances, et que nous nous expliquions si bien à présent que nous nous étions avoué notre penchant, contrarié par nous seuls, l’un vers l’autre ; et puis la fatale journée de la coupe du châtaignier, et puis celle de ma blessure par le tromblon du sbire, quand il avait étanché mon sang sur mes bras avec ses lèvres ; et puis ma folie de douleur et ma fuite de la maison sans savoir où j’allais pour le suivre, comme la mousse suit la pierre que l’avalanche déracine ; et puis ma pauvre tante et mon père aveugle abandonnés à la grâce de Dieu et à la charité du père Hilario, dans notre nid vide ; et puis l’espérance que les anges du ciel nous délivreront des pièges de la mort où nous étions pris, tels que deux oiseaux, pour nous punir d’en avoir déniché, les printemps, tant d’autres dans nos pièges de noisetier, quand nous étions enfants ; et puis la confiance de nous sauver de là, plus tard, d’une manière ou d’autre, car les quatre semaines et les quatre jours nous paraissaient si longs, que nous ne pensions jamais en voir la fin.

2064. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Mais supposez en même temps que ces impressions soient très fines, très délicates et très poignantes, qu’elles soient celles d’un poète un peu malade, qui a beaucoup exercé ses sens et qui vit à l’ordinaire dans un état d’excitation nerveuse. […] Et ainsi il passe auprès de quelques jeunes hommes pour un abstracteur de quintessence, pour l’artiste le plus délicat et le plus savant d’une fin de littérature. […] Premier tercet  La voix s’adresse à la cabaretière qui tourne autour de la table et fait du bruit, Elle la prie de s’éloigner  La fin est limpide.

2065. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Miséricordieusement et, vers la fin, un peu avec le sentiment d’une mère qui pardonne aisément aux femmes d’avoir trouvé son fils trop beau, elle lui répond : « Pourquoi, Prosper, es-tu triste à ce point du passé ? […] avant d’en avoir vu la fin. […] Je m’explique par là que Mme Valmore ait cru qu’Ondine se retirait d’elle, alors que cette fine personne se tenait simplement un peu à l’écart de tout ce lyrisme.

2066. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Il est bien remarquable, en effet, que les questions les plus radicalement inaccessibles à nos moyens, la nature intime des êtres, l’origine et la fin de tous les phénomènes, soient précisément celles que notre intelligence se propose par-dessus tout dans cet état primitif, tous les problèmes vraiment solubles étant presque envisagés comme indignes de méditations sérieuses. […] C’est à cette fin qu’avant de procéder à l’étude des phénomènes sociaux, je considérerai successivement, dans l’ordre encyclopédique annoncé plus haut, les différentes sciences positives déjà formées. […] À cette fin, ils ont imaginé, dans ces derniers temps, de distinguer, par une subtilité fort singulière, deux sortes d’observations d’égale importance, l’une extérieure, l’autre intérieure, et dont la dernière est uniquement destinée à l’étude des phénomènes intellectuels.

2067. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Il faut avouer que les hommes qui ont inventé les lois du langage ont donné du repos a notre intelligence pour jusqu’à la fin du monde ; car certainement les langues étant faites, tous les travaux qu’elle peut accomplir sont bien faibles en comparaison de celui-là. […] Cela seul me dispense d’analyser ce roman, d’ailleurs plein d’aperçus très fins et très spirituels. […] On fera sentir, par des exemples, ces nuances fines et délicates qui séparent deux synonymes ou deux sens d’un même mot.

2068. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

On se transporte d’un bond au résultat complet, à la fin qu’il s’agit de réaliser : tout l’effort d’invention est alors une tentative pour combler l’intervalle par-dessus lequel on a sauté, et arriver de nouveau à cette même fin en suivant cette fois le fil continu des moyens qui la réaliseraient. Mais comment apercevoir ici la fin sans les moyens, le tout sans les parties ?

2069. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Il a de ces ironies pénétrantes comme en ont les natures douloureuses et timides, douées d’organes plus fins, et que choquent, sans s’en douter, les brusqueries ou les grossièretés d’alentour. […] N’oublions pas non plus l’ironie, la malice, une raillerie fine et douce comme elle paraît dans les lettres que j’ai citées.

2070. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Guérin ne quitta pourtant pas encore la Bretagne, et il y resta jusqu’à la fin de janvier 1834, tantôt à la Brousse, dans la famille de M. de Marzan, tantôt au Val de l’Arguenon, dans l’ermitage de son ami Hippolyte de La Morvonnais, tantôt à Mordreux, chez le beau-père de ce dernier. […] Il a exprimé en mainte occasion cette sensation diffuse, errante ; il y avait des jours où, dans son amour du calme, il enviait « la vie forte et muette qui règne sous l’écorce des chênes » ; il rêvait à je ne sais quelle métamorphose en arbre ; mais cette destinée de vieillard, cette fin digne de Philémon et de Baucis, et bonne tout au plus pour la sagesse d’un Laprade, jurait avec la sève ardente, impétueuse, d’un jeune cœur.

2071. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Vous savez mieux que moi qu’il n’y a que les gens qui en usent de la sorte qui soient capables de servir un maître comme il faut. » — « Je ne comprends pas, lui répond Louvois noblement susceptible et délicat à sa manière, ce que veut dire la fin de votre lettre, par laquelle il semble que vous vous excusiez de me dire la vérité avec trop de franchise. […] Vauban écrit pour lui, et à sa demande, un Mémoire pour servir d’instruction sur la conduite des sièges : « un livre, disait-il en hochant la tête, rempli de la plus fine marchandise qui soit dans ma boutique, et telle qu’il n’y a assurément que vous dans le royaume qui en puisse tirer de moi de semblable. » Il fait de Louvois son élève et son confident dans l’art des sièges.

2072. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Parmi ces noms fameux, il en est un qui, pour nous Français, l’est moins encore par la grandeur de l’action que par l’à-propos et l’urgence, par l’imprévu de l’événement et les conséquences promptes qui en jaillirent ; c’est Denain, qui fit tourner la chance depuis si longtemps contraire et qui releva l’honneur de notre drapeau tout à la fin de Louis XIV. […] Il avait retrouvé la veine ; il ne la laissa point refroidir, et toute la fin de cette campagne, qui influa sur la conclusion de la paix, fut marquée par des éclairs de fortune glorieux et des sourires consolateurs.

2073. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

On l’a assez fait dans ce journal, auprès de moi ; je laisse aux fines plumes, et plus alertes que la mienne, leur duel habile et tout leur jeu. […] L’un, fier et chevaleresque, jetait le gant aux Gouvernements existants et se tenait debout, presque seul à la fin, dans une position étroite, difficile, contentieuse, se couvrant des habiletés et de la vigueur de sa plume, disputant le terrain pied à pied, sans rompre d’une semelle, comme on dit.

2074. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

J’ai connu personnellement cette femme dont la mort héroïque a expié l’égarement ; dont l’âme ardente et la tête ambitieuse eussent mérité un cloître ou une principauté ; dont l’esprit fin et turbulent était aussi propre à diriger des intrigues qu’incapable d’écrire avec fidélité les scènes d’horreur où elle n’avait pas craint de jouer un rôle. » Ce jugement est sévère, et je ne le donne qu’à raison de l’autorité que j’accorde aux paroles de Mallet du Pan. […] Louis Blanc, ce qu’on ne trouve pas chez elle ; le sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre ne paraît pas occuper beaucoup déplacé dans ses préoccupations ; du moins, il n’en tient guère dans son livre. » La remarque est fine ; je la crois juste, bien que trop généralisée.

2075. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Saint-Simon est tellement peintre jusqu’au bout des ongles qu’une fois il s’est montré tout émerveillé d’un mot échappé à Louis XIV près de sa fin, et qui lui fut redit par Maréchal, le chirurgien du roi. […] Le profond moraliste se retrouve dans un dernier trait : « Le nom qu’un infatigable bonheur lui a acquis pour des temps à venir m’a souvent, dit-il, dégoûté de l’histoire, et j’ai trouvé une infinité de gens dans cette réflexion. » Combien de guerriers, de héros d’un jour, se survivant à l’état de paix et n’ayant gardé à la fin que l’ostentation et le fracas de leurs vices, ont produit ce même effet sur des esprits honnêtes et sages, qui ont pu se dire comme Saint-Simon : « C’est à dégoûter de l’histoire ! 

2076. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Il publie, à la fin de son volume, des fac-similé de lettres de Marie-Antoinette (année par année) depuis 1770 jusqu’en 1780. […] Né dans une classe obscure de la bourgeoisie, imbu de tous les principes de la philosophie moderne, et cependant tenant plus qu’aucun ecclésiastique à la hiérarchie du Clergé, vain, bavard, fin et brusque à la fois, fort laid et affectant l’homme singulier, traitant les gens les plus élevés comme ses égaux, quelquefois même comme ses inférieurs, l’abbé de Vermond recevait des ministres et des évêques dans son bain, mais disait en même temps que le cardinal Dubois avait été un sot ; qu’il fallait qu’un homme de sa sorte, parvenu au crédit, fît des cardinaux et refusât de l’être. » Si l’abbé de Vermond disait de ces choses à tous venants et sans discerner son monde, il avait grand tort ; mais il faut convenir que ce qu’on a présentement sous les yeux ne répond pas tout à fait à ce signalement, tracé par une griffe ennemie.

2077. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

« Et d’abord, pour commencer par la fin, je ne puis comprendre que La Bruyère étant mort bien authentiquement d’apoplexie, vous mentionniez ces sots bruits de poison autrement que pour les rejeter. […] Fournier a cru en trouver une raison fine : ce serait le prénom d’un mari dont la veuve était fort amie de La Bruyère, et l’on pouvait supposer qu’il remplaçait le défunt.

2078. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il eut dispense et entra pour la première fois en campagne à la fin de 1733. […] Sur la fin du siège, le maréchal de Saxe écrivit au comte de Clermont une lettre de vive satisfaction sur sa conduite « Au camp de Tongres, le 20 septembre 1746.

2079. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

S’il n’est ni si impétueux, ni si entraîné qu’on voudrait d’abord, laissez-le faire, laissez-le rêver à loisir, seul, ne l’interrompez ni ne l’excitez : il arrive aussi à ses effets, à ses nobles et douces fins. […] Certaines personnes ont cru voir dans cette opinion hautement proclamée une concession, une rétractation presque ; ces personnes-là ne se sont pas donné la peine de bien comprendre ma vraie pensée, et ce qui suit y suppléera. — Voir l’Appendice, à la fin du volume.)

2080. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

La Fontaine et Mme de Sévigné, sur une scène moins large, ont eu un sentiment si fin et si vrai des choses et de la vie de leur temps, chacun à sa manière, La Fontaine, plus rapproché de la nature, Mme de Sévigné plus mêlée à la société ; et ce sentiment exquis, ils l’ont tellement exprimé au vif dans leurs écrits, qu’ils se trouvent placés sans effort à côté et fort peu au-dessous de leur illustre contemporain. […] Sans doute (et, au défaut des nombreux mémoires du temps, les anecdotes racontées par Mme de Sévigné elle-même en feraient foi), sans doute d’horribles désordres, des orgies grossières se transmettent encore parmi cette jeune noblesse à laquelle Louis XIV impose pour prix de sa faveur la dignité, la politesse et l’élégance ; sans doute, sous cette superficie brillante et cette dorure de carrousel, il y a bien assez de vices pour déborder de nouveau en une autre régence, surtout quand le bigotisme d’une fin de règne les aura fait fermenter.

2081. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Ailleurs, la vulgaire comparaison du croissant de la lune à une faucille, gagnant par une contagion semblable les autres idées réunies dans la même phrase, entourant l’image primitive d’images complémentaires, a créé un merveilleux tableau : Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth ; Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ; Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l’ombre, Brillait à l’occident, et Ruth se demandait, Immobile, ouvrant l’œil à moitié sous ses voiles, Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été Avait, en s’en allant, négligemment jeté Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. […] Le romantisme, en brisant la hiérarchie des mots qui faisait les uns éternellement nobles et les autres à tout jamais bas, a mis fin à ces périphrases ingénieuses et froides, qui faisaient dévier la poésie de sa véritable voie et l’amusaient à des jeux d’enfants : Je nommai le cochon par son nom : pourquoi pas ?

2082. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

Qu’il se soit fait un prodigieux changement dans le style depuis la fin du dernier siècle, et que le mouvement qui nous entraîne, loin de s’arrêter ou de se ralentir, augmente tous les jours, personne assurément n’en doute. […] Autour du grand banquet siège une foule avide ; Mais bien des conviés laissent leur place vide,         Et se lèvent avant la fin.

2083. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

A la fin des temps, quand le cercle des chiliasmes sera épuisé, viendra le paradis définitif. […] II, sub fin.

2084. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Charrier payera ses vieilles dettes ; M. de Sergines épousera sa fille ; mais c’est une triste fin que ce replâtrage d’honneurs délabrés. […] Nous le trouvons, au lever de la toile, en conférence avec l’Égérie du parti, qu’il crible de ses plus fines épigrammes.

2085. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Ce dut être à la fin de 1745 ou au commencement de 1746. […] Pourtant on trouvait, dans les Pensées et Paradoxes qui venaient aussitôt après ces deux morceaux, plus d’un trait en désaccord avec la doctrine chrétienne rigoureuse ; la seule manière dont Vauvenargues y parle de la mort qui ne doit pas être, selon lui, le but final et la perspective de l’action humaine, et qui lui paraît en elle-même la plus fausse des règles pour juger d’une vie, cette façon d’envisager l’une des quatre fins de l’homme est trop opposée au point de vue de l’orthodoxie et en même temps trop essentielle chez Vauvenargues pour laisser aucun doute sur la direction véritable de ses pensées.

2086. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Le texte, typographiquement, est admirable ; les titres sont d’un grand goût ; les portraits sont beaux : je ne trouve à blâmer que les espèces de vignettes qui terminent les pages à la fin des chapitres, et qui font ressembler par moments ce volume royal à un livre d’illustrations : ces enjolivements, dont le sujet est souvent énigmatique, ne conviennent pas à la gravité monumentale de l’édition. […] Pour lui, il est résolu, dans les plus grandes extrémités, de ne jamais céder au hasard ni à la nature brute, et de persévérer si bien dans la voie des grandes âmes, qu’il fasse à la fin rougir de honte la Fortune.

2087. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Tous ses personnages possèdent du linge fin et un carnet de chèque chez le banquier. […] Hébert le présenta à un de leurs compatriotes du Dauphiné, Mgr Termoz, prélat romain, esprit fin et distingué, de manières douces et charmantes.

2088. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Sous la peau blanche et fine, le sang afflue et fait éclater dans toute leur force la vie et la santé. […] Le banquet du « Pèlerin passionné » Ce banquet marque une date dans l’histoire littéraire de notre fin de siècle et surtout dans la vie de quelques poètes faméliques.

2089. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Habitué à voir avec la finesse du savant, il s’est intéressé à des ténuités pour lesquelles un autre esprit, moins discernant peut-être, aurait eu le tort, à ses yeux fins, d’un coup de balai trop rapide. […] Telle la circonscription historique de ce second volume, armé, vers la fin, d’un appendice redoutable sur les acteurs italiotes, le droit des auteurs, les masques, etc., et dans lequel toutes les questions archéologiques incombant au théâtre sont agitées, et même aussi résolues qu’elles puissent être, car Édelestand du Méril, qui a pesé toute cette poussière de renseignements brisés qui nous vient de l’antiquité, n’a point la petite coquetterie du savant qui croit avoir fait une fière découverte pour en avoir ramassé quelques grains de plus… Savant !

2090. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Dieu a déjà commencé à lui mettre sur sa tête brune, à l’aspect toujours jeune, la pincée de cendre des quarante ans qui sont le Mercredi des Cendres de la vie, la fin de ce Carnaval qu’il faut traduire : Adieu à la chair ! […] Xavier Aubryet a le bonheur de n’être qu’un dégustateur littéraire, d’un palais très sensible et très fin, et jusqu’ici il n’a pas prouvé qu’il fût davantage.

2091. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Je n’ai pas grand espace pour citer, mais quand Renan, par exemple, avec la fatuité biographique qui sait le fin du fin de son personnage, nous affirme que la lecture des livres de l’Ancien Testament fit sur Jésus beaucoup d’impression, certainement cela n’a pas grande importance ; mais comment le sait-il ?

2092. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Vamburgh, à la fin, de ce lion ! […] Les effets se ressemblent beaucoup cependant, mais les hommes diffèrent… Monographe obstiné de l’ivresse, qui doit la peindre dramatiquement après l’avoir scientifiquement décrite, Baudelaire peut en devenir le Hogarth à sa manière ; mais un Hogarth littéraire, plus fort et plus fin que l’autre Hogarth.

2093. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Par la vérité, la raison fine, la justesse élégante et parfois la délicatesse morale, Térence avait devancé les écrivains de cette époque. […] Ce jeune Romain, formé aux deux écoles des Grecs, nourri de la plus belle antiquité comme de la plus fine élégance, et corrigeant Callimaque par Sapho, avait, on peut le croire, une âme meilleure que sa vie et que les mœurs de son temps.

2094. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [M. de Latena, Étude de l’homme.] » pp. 523-526

Notre siècle, après les excès philosophiques qui ont signalé la fin du précédent, est devenu prudent à bon droit dans ces considérations générales ; les cœurs honnêtes ont peur de toute témérité, et il semble même qu’on aime à s’en tenir, dans cette sphère élevée, aux apparences lumineuses, aux traditions générales et aux impressions premières du sentiment, plutôt que de les décomposer et de creuser trop avant, comme si l’on n’était pas sûr de pouvoir recomposer ensuite ce qu’on aurait trop indiscrètement analysé.

2095. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Il avait, comme publiciste, des lumières, des doctrines ou des théories libérales et généreuses, des accès et comme des poussées d’enthousiasme : tout cela ne tenait pas dans le particulier ; esprit aiguisé, blasé, singulièrement flétri de bonne heure par je ne sais quel souffle aride, il se raillait lui-même, il se persiflait, lui et les autres, par une sorte d’ironie fine, continuelle, insaisissable, qui allait à dessécher les sentiments et les affections en lui et autour de lui.

2096. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

Écrites au courant de la plume, sous l’impression soudaine et spontanée qui leur a donné à la fois vie et forme, ces Chroniques étaient envoyées, à l’état de brouillons de la plus fine écriture et tout couverts de surcharges, à M.

2097. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

On me dit qu’il y a vers la fin d’assez beaux et assez touchants chapitres.

2098. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

C'est comme une terre peu grasse naturellement et peu féconde, une terre fine, un peu maigre, que la culture et des engrais successifs ont amendée et comme formée, et qui sur sa couche délicate, à l’abri des vents et moyennant des murailles bien exposées, porte d’aimables fleurs et des fruits assez savoureux.

2099. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Un tel gouvernement devait briser tous les obstacles ; et, se rendant lui-même inutile, amener sa fin par ses progrès.

2100. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Quant aux différences politiques, elles ne sont pas moins réelles, quoique plus difficiles et plus fines à saisir.

2101. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Dans cette première partie de sa vie littéraire, Scott ne fit pourtant que continuer et soutenir avec éclat le mouvement imprimé à la poésie anglaise à la fin du siècle par Beattie, Gowper, les ballades de Percy.

2102. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Mais dans ces charmants écrits de moyenne mesure, les renseignements critiques, précieux et fins sont mis en œuvre avec intérêt et art.

2103. (1875) Premiers lundis. Tome III « Le roi Jérôme »

A la fin de 1806, il n’y avait plus de grandes choses à tenter sur mer : l’empire était tout du côté du continent, mais sur le continent tout entier.

2104. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Cette passion pourrait perpétuer le malheur depuis la première offense, jusqu’à la fin de la race humaine ; et dans les temps où les fureurs des partis ont emportés tous les hommes dans tous les sens au-delà des bornes de la vertu, de la raison, et d’eux-mêmes, les révolutions ne cessent que quand chacun n’est plus agité par le besoin de prévenir ou d’éviter les effets de la vengeance.

2105. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

D’avance et à son insu, chaque génération porte en elle-même son avenir et son histoire ; à celle-ci, bien avant l’issue, on eût pu annoncer ses destinées, et, si les détails tombaient sous nos prévisions aussi bien que l’ensemble, on pourrait croire à la fiction suivante que Laharpe converti inventa à la fin du Directoire, en arrangeant ses souvenirs.

2106. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

Elle demande beaucoup de délicatesse et d’attention ; car les mots qu’on entend du premier coup, qui sont familiers à première vue, ont eu souvent des sens et des emplois qui diffèrent de leurs sens et de leurs emplois actuels par des nuances fines et presque imperceptibles : rien ne fait mieux connaître la langue française que la comparaison scrupuleuse et le discernement exact de ces différences.

2107. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Et Lamartine ? »

Vers la fin de ce siècle, quand tous deux appartiendront également au passé, Lamartine réapparaîtra tel qu’il est, très grand.

2108. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Malapert portait en semaine un habit-veste de gros drap et un gilet de laine tricotée ; pour les grands jours, il avait une redingote noire « dont il ne voyait pas la fin ».

2109. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Le termite »

Il fallait bien forcer un peu les traits pour vous rendre mieux reconnaissable ce monstre : le jeune homme de lettres en cette fin de siècle.

2110. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les derniers rois »

Quant à l’Italie … attendez la fin de la triple alliance, laquelle n’est sans doute pas éternelle… Ce que l’antiquité n’avait pas même conçu, la possibilité de républiques aussi vastes que les anciens empires devient chaque jour évidente… Si notre République était sage, vous verriez quelle serait bientôt sa force de propagande, même involontaire, et quelle fascination elle exercerait, rien qu’en durant, sur tous les peuples de la vieille Europe… Les temps sont mûrs ; cela commence : … Magnus ab integro seclorum nascitur ordo ; Qui sait ?

2111. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Et là encore il faut admirer sa bonne volonté à recommencer sans fin les expériences sentimentales et à parer de beaux mots et de philosophie (telle cette noiraude de Mme d’Épinay) les inquiétudes de sa chair.

2112. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

Dans le rythme grave de ses périodes, on entend sourdre la voix des fins de saison — plaintive et toujours la même, néanmoins si captivante !

2113. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Maurice Maeterlinck, est un homme de génie authentique, un très grand phénomène de puissance mentale à la fin du xixe  siècle.

2114. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

Vers d’une inouïe beauté, d’une longueur comme sans fin, d’un raccourci charmant, s’entremêlant en un désordre merveilleux.

2115. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Théophile Gautier Dans son premier volume, qui date de 1865 et qui porte le titre de : Stances et poèmes, les moindres pièces ont ce mérite d’être composées, d’avoir un commencement, un milieu et une fin, de tendre à un but, d’exprimer une idée précise… Dès les premières pages du livre, on rencontre une pièce charmante, d’une fraîcheur d’idée et d’une délicatesse d’exécution qu’on ne saurait trop louer et qui est comme la note caractéristique du poète : Le Vase brisé… C’est bien là, en effet, la poésie de M. 

2116. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Le Pagliaccio n’engendra que vers la fin du siècle dernier le Paillasse de la Foire.

2117. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Ils demeurèrent en France jusqu’à la fin du carnaval de 1623.

2118. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Introduction La recherche de la vérité doit être le but de notre activité ; c’est la seule fin qui soit digne d’elle.

2119. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VII. L’Histoire de la Physique mathématique. »

— La Physique Mathématique, nous le savons, est née de la Mécanique céleste qui l’a engendrée à la fin du XVIIIe siècle, au moment où elle venait elle-même d’atteindre son complet développement.

2120. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « I »

I Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, dont quelques-unes, à certaines époques, ont cherché à exercer une hégémonie sur les autres, sans jamais y réussir d’une manière durable.

2121. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Vers la fin de 1671, non seulement la bigamie du roi n’était plus un mystère, mais elle devint un titre patent et solennel d’orgueil pour l’adultère : en décembre, furent données et vérifiées, au parlement des lettres de légitimation au duc du Maine, âgé de moins de quatre ans ; au comte de Vexin, âgé d’environ trois ans ; et à mademoiselle de Nantes, qui fut depuis madame la duchesse (seconde), âgée de deux ans.

2122. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

Mais il n’entend point, comme Horace, la raillerie fine & délicate.

2123. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Il est bien supérieur au poëme de Gai sur l’évantail, poëme cependant dicté par les graces, le naturel & la fine plaisanterie.

2124. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Avertissement » pp. -

On trouvera donc, à la fin de chacune de ces notices, l’indication presque complète des œuvres, et des meilleures éditions des œuvres de chaque écrivain, avec leur date ; et, en tête, l’énumération des principales sources auxquelles on pourra, si l’on le veut, se reporter.

2125. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254

Junia Calvina avoit été exilée vers la fin du regne de Claude, comme coupable d’inceste avec son frere, et Neron ne la rappella de son exil que lorsqu’il voulut faire un certain nombre d’actions de bonté, afin d’adoucir les esprits, aigris contre lui par le meurtre de sa mere.

2126. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 2, du génie qui fait les peintres et les poëtes » pp. 14-24

Le Tasse n’enfantoit ces peintures admirables, qu’il nous a faites d’Armide et de Clorinde, qu’au prix de la disposition qu’il avoit à une démence véritable, dans laquelle il tomba avant la fin de sa vie ; Apollon a son yvresse, ainsi que Bacchus.

2127. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Conclusion »

Déjà ce qui précède a pu faire entrevoir comment des notions essentielles, telles que celles d’espèce, d’organe, de fonction, de santé et de maladie, de cause et de fin s’y présentent sous des jours tout nouveaux.

2128. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Tout ça m’embête à la fin… (À Saturet.)

2129. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

Didot, obligé par le nom qu’il porte, — comme l’était la noblesse autrefois, — a condensé en ce volume, d’un caractère fin, mais étincelant de netteté et de précision, une science profonde et un détail immense.

2130. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Les dîners littéraires »

Mais que nous le disions, nous, ici, que nous disions tristement, car c’est une chose fort triste, que l’intelligence de tout un pays est en danger de s’atrophier sous les sensations dont on l’enivre depuis trente années, et que déjà ce qu’il y avait dans cette intelligence de plus charmant, de plus fin et de plus sonore, — l’esprit, ce chant et ce coup de bec du colibri ! 

2131. (1915) La philosophie française « II »

Inutile de rappeler les fines études psychologiques qu’on trouve chez Descartes et chez Malebranche, intimement mêlées à leurs spéculations métaphysiques.

2132. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »

Quelques vers grecs, d’une date inconnue mais ancienne, consacrent par de touchants détails la fin du poëte dans les fêtes d’Argos32 : « Protomaque et Eumétis33 aux douces voix pleuraient, filles ingénieuses de Pindare, alors qu’elles revenaient d’Argos, rapportant dans une urne ses cendres retirées des flammes d’un bûcher étranger. » La gloire du poëte grandit sur sa tombe, placée dans le lieu le plus remarquable de Thèbes, près de l’amphithéâtre des jeux publics.

2133. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

L’exorde du Lutrin comporte bien l’exposé de sa comique fable, et l’invocation qu’il adresse au sage Lamoignon en fait pressentir agréablement la noble et fine ironie. […] Au contraire, Milton, Klopstock, et Lucain, vous déclarent en débutant qu’ils vont chanter des sujets douloureux, des catastrophes mémorables ; et si leurs poèmes ne se conformaient pas vers la fin aux paroles du commencement, la conclusion en serait défectueuse. […] On sentirait combien la sensible dévotion des lecteurs resterait froissée, et leur amour de l’humble hiérarchie ecclésiastique scandalisé, si la dignité d’un prélat était obscurcie par un chantre, et si la discorde, assise sur son banc, empêchait à la fin que la paix régnât dans les saintes chapelles. […] L’examen de sa Lusiade est intéressant, précis, animé, soutenu par des autorités irrécusables, enrichi de détails instructifs, et de remarques fines ou savantes. […] « Mourante de frayeur, elle tombe : Là, le vers, par sa chute, semble s’évanouir avec elle ; et deux syllabes inattendues viennent en soutenir la fin, en relevant la phrase poétique.

2134. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

En ce sens, on retrouve dans sa dernière manière le souvenir de sa première, et la fin de son œuvre en rejoint le commencement. […] Laissons le style, qui n’est pas aussi propre à l’homme qu’on le prétend quelquefois encore ; où il peut d’ailleurs entrer trop d’école et de procédés ; qui n’a toujours été qu’un moyen pour Feuillet, et jamais une fin. […] Si l’imitation fidèle de la nature et de la vie est sa doute l’une des fins du roman ou du théâtre, il y en a d’autres, dont l’interprétation ou l’idéalisation du monde et de la réalité en est une. […] L’origine, et la fin, et les formes de l’être ? […] Sans être ce que l’on appelle une nature d’exception, c’est une nature plus fine que celle de madame Raffraye, par exemple ; mais pourquoi la finesse ne serait-elle pas, elle aussi, dans la vérité ?

2135. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Cette clarté, qu’il aime tant, ne va-t-il pas la trouver à la fin du raisonnement que vous commencez et, à se dérober, ne reste-t-il pas dans l’obscur au lieu d’aller vers la lumière ? […] Mais songez à la fin de Don Juan selon Molière. La fin de Don Juan consiste à devenir hypocrite de religion. […] Cette loi fut immédiatement déposée à la Chambre des députés, et l’ouverture de la discussion eut lieu fin février et la discussion se prolongea jusqu’au 28 mars. […] Ce serait la fin de tout. » Il me semble que vous commencez à comprendre que ce serait au moins la fin d’une foule de choses auxquelles je tiens et auxquelles nous devons tous tenir.

2136. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

On ne peut la poser plus exactement… « Les sujets ne doivent compte au souverain de leurs opinions qu’autant que ces opinions importent à la communauté.  » — C’est à la fin de ce paragraphe que Rousseau demande que le citoyen qui ne pratiquera pas la religion de l’Etat soit puni de mort. […] Où est donc ce peuple efféminé [par les arts d’une civilisation trop fine] dont tu parles tant ? […] Ils étaient riches, dès la fin du second siècle. « Il n’est pas étonnant qu’en deux siècles leurs missionnaires, ardents et infatigables, eussent attiré enfin à leur parti des gens d’honnêtes familles. […] Les philosophes se moquaient, avec tous les magistrats, des superstitions populaires ; mais ils ne faisaient pas un parti, une faction dans l’Empire, et les chrétiens commençaient à former une faction si dangereuse, qu’à la fin elle contribua à la destruction de l’Empire romain. […] Voilà deux cent trente-neuf mille et vingt Juifs exterminés par l’ordre de Dieu même ou par leurs guerres civiles…  » « En suivant le fil historique de la petite nation juive, on voit qu’elle ne pouvait avoir une autre fin.

2137. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Il y a dans ce genre d’occupation une coquetterie très fine et très innocente. […] Vous prouvez Dieu uniquement par la présence du mal sur la terre ; c’est le fin du fin sans doute, et comme un logicien dilettante goûte ce tour ou ce détour-là ! […] Car et leurs douleurs seraient des joies, et leurs sacrifices des jouissances, et leurs morts des triomphes, rapportés à cette fin. […] Elle a, au cours de son exposition, des réflexions très fines et justes sur le caractère des Français de son temps. […] Telle elle m’apparaît au commencement, au milieu, à la fin du livre.

2138. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

J’entendois à ma droite un auteur qui s’écrioit, l’on a tout perdu depuis qu’un tel n’est plus en place ; & le mot fin, c’est qu’il avoit obtenu de lui une pension, & qu’on doit être reconnoissant. […] On dit que la plupart savent employer les coups-d’œil & les gestes, de maniere à surprendre les hommes les plus fins. […] L’affaire de l’abbé de Prades, qui a disparu si long-temps, & dont on n’a pas trop su la fin, méritoit d’être rapportée. […] Je m’en afflige ; je ne vois rien d’aussi agréable qu’un repas jovial, où la fine chanson réveilloit les convives. […] Il lui fait lire tous les jours deux lignes du livre intitulé l’Esprit, pensant qu’à la fin cela lui donnera du génie.

2139. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Elle est toute pareille à la nôtre, avec un chas et très fine, mais elle est en os. […] Il y revint, à la fin de sa vie, dégoûté des savants officiels et des contradicteurs pieux. […] Sans l’homme, le mouton n’aurait peut-être pas vu la fin du pliocène. […] Le mariage serait pour l’homme une fin, et, pour la femme, un commencement. […] Un délire naquit, dont c’est à peine, si on prévoit, non pas la fin, mais l’apaisement relatif.

2140. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Stendhal avait été élevé dans cette fin du XVIIIe siècle. […] Le « jeune homme selon Bourget » est un joli type de fin de race. […] A la fin cela a fait beaucoup de ratures. […] M. l’abbé Vignot dit des choses excellentes parmi lesquelles il en est même de très fines. […] A la fin, on distribue des objets de sainteté, de petites images, des crucifix.

2141. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

À la fin, pour lui éviter l’humiliation de sa défaite devant sa cour, elle le délie et l’autorise à se tenir éloigné d’elle dans la couche nuptiale. […] J’apprends à la fin qui me l’a enlevé. » Ces femmes étaient toutes deux animées d’une terrible colère. […] « La chasse tirait à sa fin, mais n’était pas encore complétement terminée. […] Le grand fracas prit fin après de glorieux exploits. […] « Le jour était à sa fin.

2142. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Son plaidoyer est un chef-d’œuvre d’éloquence et de fine plaisanterie. […] Chaque épithète, chaque mot est placé dans une intention fine et délicate. […] que Faust vive en enfer mille ans, cent mille ans, et qu’à la fin il soit sauvé ! […] Je vois ma fin tragique écrite sur ton front. […] Pope paya noblement le secours de Bolingbroke par le magnifique hommage qu’il lui adressait à la fin de la quatrième épître.

2143. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

À la fin de l’appel, j’interrogeai quelques-uns de ceux qui avaient répondu « Présent !  […] Deux portraits, à la fin du volume, donnaient moins d’inquiétude : c’étaient ceux de Vauvenargues et de Stendhal dont M.  […] suivez-le dans son Berry, une fine et longue pipe aux lèvres ! […] Il a une chambre à lui, mais quel désordre et quelle angoisse à la fin du mois ! […] Revue satirique illustrée, bi-mensuelle, qui parut de 1907 à la fin des années vingt.

2144. (1886) Le naturalisme

La fin de la période romantique n’est pas due à la résurrection du Classicisme anémique et antiquaille d’autrefois. […] Seul, ce qui survit à la critique, ce qui passe à travers son fin tamis, se reproduit et revit : ainsi du Classicisme. […] Je me représente Daphnis et Chloé comme un bas-relief païen ciselé non dans le pur marbre, mais dans l’albâtre le plus fin. […] Le style en est comme un lac limpide, au fond duquel on voit un lit de sable fin et doré; comme une table de jaspe poli où il n’est pas possible de trouver le plus léger défaut. […] Les longs cheveux, les traits fins, expressifs, plutôt décharnés, les costumes fantaisistes, les yeux flamboyants, le port altier et songeur à la fois sont des traits communs à l’espèce.

2145. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Sur la chaussée se presse et se hâte la fin des déménagements retardataires, que traîne dans des voitures à bras le mâle attelé, que pousse par derrière la femelle. […] Sur la place, d’ordinaire si peuplée, quelques rares passants, et au plus loin, dans le fin fond des rues, deux ou trois groupes s’entretenant avec des gestes désolés. […] « Au fond, cette révolution c’est ma fin, c’est mon coup du lapin… du reste je suis une victime des révolutions… sans blague. […] L’huile à brûler devient rare, les bougies sont à leur fin. […] On cause de l’inertie du gouvernement, du mécontentement produit dans la population par l’absence de l’action du général Trochu, par ses atermoiements sans fin, par le néant de ses tentatives et de ses efforts.

2146. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

On constata encore le même fait, à savoir, qu’arrivant sur la fin de la digestion, la sécrétion devenait un peu plus aqueuse. […] Mais il faut encore que nous nous rappelions que, vers la fin de la digestion, le suc pancréatique contient un peu plus d’eau et moins de matière organique. […] 5° Sur un autre chien de taille moyenne, à la fin de la digestion, on fit l’expérience un peu différemment, afin d’éviter la distension trop considérable du pancréas. […] 6° Sur un jeune chien (de trois à quatre mois environ), à la fin de la digestion, on injecta 7 centimètres cubes d’axonge fondue. […] L’intestin grêle renfermait des matières jaunâtres comme celles contenues dans le duodénum ; seulement, vers la fin de l’ileum, elles prenaient un aspect grisâtre.

2147. (1813) Réflexions sur le suicide

Mais l’homme a tant de peine à se figurer la fin de son existence, qu’il associe même au tombeau les plus misérables intérêts de ce inonde. […] Nous descendîmes ensemble et il me laissa jouir pendant quelque temps de cette nature dont j’étais privée depuis plusieurs mois ; c’était un de ces jours de la fin de l’hiver qui annoncent le printemps, je ne sais si la belle saison elle-même aurait autant frappé mon imagination que ce pressentiment de son retour ; les arbres tournaient leurs branches encore dépouillées vers le soleil ; le gazon était déjà vert, quelques fleurs prématurées semblaient préluder par leurs parfums à la mélodie de la nature quand elle reparaît dans toute sa magnificence ! […] Inconcevable mystère de l’esprit qui prévoit sa fin ici-bas et ne peut la prévenir. […] Mr. de K… et Me. de V…, deux personnes dont le caractère était très estimé, sont partis de Berlin, lieu de leur demeure, vers la fin de l’année 1811, pour se rendre dans une auberge de Potsdam où ils ont passé quelques heures à prendre de la nourriture et à chanter ensemble les Cantiques de la Sainte Cène.

2148. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

De la voûte sculptée et peuplée d’amours folâtres, descendent, par des guirlandes de fleurs et de feuillage, les lustres flamboyants dont les hautes glaces multiplient la splendeur ; la lumière rejaillit à flots sur les dorures, sur les diamants, sur les têtes spirituelles et gaies, sur les fins corsages, sur les énormes robes enguirlandées et chatoyantes. […] Considérez un simple associé des fermes, M. d’Epinay, dont la femme modeste et fine se refuse à tant d’étalage198. […] Mais le caractère mondain a recouvert l’ancien fond militaire ; à la fin du dix-huitième siècle, leur grand talent est le savoir-vivre, et leur véritable emploi consiste à recevoir ou à être reçus. […] Saint-Simon, Mémoires, XVI, 456. — Ce besoin d’être entouré dure jusqu’à la fin ; en 1791, la reine disait amèrement en parlant de la noblesse : « Quand on obtient de nous une démarche qui la blesse, je suis boudée ; personne ne vient à mon jeu ; le coucher du roi est solitaire, on nous punit de nos malheurs ».

2149. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Sa figure délicate et fine révélait, dans ses yeux bleus, une intelligence lumineuse, mais froide, dont les agitations de l’âme ne troublaient jamais la clairvoyance. […] La source de cette opulence, peu scrupuleuse alors, mais licite pourtant dans les usages de l’ancienne diplomatie, cette source fut dans les présents diplomatiques que les négociations conduites à leur fin et les traités conclus permettaient aux négociateurs de revendiquer, comme des étrennes de paix, et d’accepter, comme des reconnaissances honorifiques, des cours étrangères. […] La pensée de l’Europe, depuis la campagne des Prussiens en 1792, depuis le supplice de Louis XVI et la fin de la Terreur, n’avait jamais été de contester à la France le droit de se constituer en république régulière, mais de limiter à la fois son anarchie, sa propagande armée et son ambition. […] Casimir Périer, et, moi-même, je ne suis plus rien ici ; car c’est sa force pacifique au conseil du roi de France qui me donne ma force ici pour rassurer, intimider ou contenir les passions de l’Europe. » Et, en reprenant sa plume pour continuer, de sa fine écriture, sa dépêche à M. 

2150. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Elle mourut en réputation de sainteté parmi le peuple de Ferrare ; les médailles que nous avons sous les yeux, et ses portraits, la représentent comme le profil de la mélancolie et de la douceur ; des yeux bleus, une chevelure noire, un front sans nuage, une bouche où l’intelligence fine donne de l’agrément à un sourire naturellement rêveur, un ovale arrondi des joues, un port de tête un peu incliné en avant, comme celui d’une figure qui écoute, ou comme le buste d’une princesse qui se penche pour accueillir avec pitié les malheureux, enfin la grâce française de sa mère mêlée à la gravité pensive d’une Italienne, font aimer cette femme, que son tendre intérêt pour le Tasse associe à jamais à son immortalité. […] Ses lettres, à la fin du même mois, portent déjà l’accent du désillusionnement et de la plainte. […] X Il partit de Rome à la fin de mars 1588 ; l’accueil qu’il reçut dans sa patrie fut le premier et le dernier sourire de sa fortune. […] « J’irai, dit-il enfin au marquis Manso, qui lui reprochait son hésitation, j’irai, mais ce sera pour mourir, et non pour me parer de la couronne. » XX Il partit enfin à la fin d’octobre ; il visita en chemin le monastère du mont Cassin, et s’y arrêta quelques jours pour méditer sur le tombeau de saint Benoît, un des patrons qu’il s’était choisis dans le ciel.

2151. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Elle est pour toujours au temps présent :               … par ici vous qui voulez manger Le lotus parfumé, c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim : Venez-vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’aura pas de fin. […] C’est parfois l’idée qui règne d’abord, puis la pensée et, vers la fin d’une civilisation, le sentiment triomphe : Homère, Hésiode, Théocrite. […] C’est la fin du poème intitulé La mort du Loup. […] Mais dès que la raison se rend compte du but des commandements et des prohibitions des révélations précises, dès qu’elle voit que leur véritable sanction est dans la vie actuelle, elle perçoit du même coup qu’on l’avait leurrée (par pitié, par bonté, par prudence) en lui imposant l’espérance ou la crainte d’un bonheur ou d’un malheur sans fin.

2152. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Je le verrais volontiers avec cette fin. […] » Vendredi 1er août J’ai, de temps en temps, une fatigue à continuer ce journal, mais les jours lâches, où cette fatigue se produit, je me dis : « Il faut avoir l’énergie de ceux qui écrivent mourants dans les glaces ou sous les tropiques, car cette histoire de la vie littéraire de la fin du xixe  siècle, sera vraiment curieuse pour les autres siècles. » Lundi 4 août En pensant aux choses magiques trouvées par ce siècle comme le phonographe, etc., etc., je me demande si les autres siècles ne trouveront pas encore des choses plus surnaturelles, et si à propos des livres perdus de l’antiquité, on ne trouvera pas le moyen, par une cuisine scientifique dans une boîte crânienne d’une momie d’Égypte ou d’un autre mort antique, de faire revivre la mémoire des livres lus par le possesseur de cette boîte crânienne. […] Mais permettez-moi d’aimer surtout, avec tout le monde, le talent de Flaubert dans Madame Bovary, dans cette monographie de génie de l’adultère bourgeois, dans ce livre absolu, que l’auteur jusqu’à la fin de la littérature, n’aura laissé à refaire à personne. […] À la fin du déjeuner chez le maire, Zola m’avait tâté pour une réconciliation avec Céard, et je lui avais répondu, songeant combien cette brouille gênait les Daudet père et fils, et même combien c’était embêtant pour nous deux, de nous faire, dans des milieux amis, des têtes de chiens de faïence ; je lui avais répondu que j’étais tout prêt à me réconcilier, et la cérémonie terminée, quand Céard est venu me complimenter, nous nous sommes embrassés devant le médaillon de Flaubert, rapprochés l’un de l’autre, comme par l’entremise de son ombre.

2153. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Il n’épargna pas le vice, ni le ridicule ; mais sa satyre est fine & délicate ; sans oser se permettre d’odieuses personnalités, il corrige les hommes avec tous les égards qu’impose la probité. […] Il est vrai qu’il avoit promis d’user des expressions les plus enveloppées de notre Langue ; mais la gaze dont il a prétendu voiler les obscénités de Plaute est si fine & si transparente que le Lecteur n’y perd rien. […] Son prologue est admirable ; l’exorde de son second Livre est plein d’élévation, & c’est par un transport d’enthousiasme, qu’à la fin du troisiéme Livre, il introduit la nature qui parle aux hommes, pour leur reprocher la foiblesse qu’ils ont de craindre la mort. […] (*) La Monnoye a beau lui dire dans une épigramme connuë : Quand Sograis affranchi des terrestres liens, Descendit plein de gloire aux champs élisiens, Virgile en beau françois lui fit une harangue : Et comme à ce discours Segrais parut surpris, Si je sçais, lui dit-il, le fin de votre langue, C’est vous qui me l’avez appris.

2154. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Bien plus, tous paraissent les accomplir sans avoir l’intelligence de leur fin : car le jeune Chien ne sait pas plus qu’il arrête pour aider son maître, que le Papillon blanc ne sait pourquoi il dépose ses œufs sur les feuilles du Chou. […] On a observé, du moins chez l’espèce américaine, que plusieurs femelles s’entendent pour pondre chacune quelques œufs dans un nid commun, puis dans un autre, et ainsi de suite, jusqu’à la fin de la ponte. […] Le procédé de sélection naturelle ayant eu pour fin d’économiser autant de cire que possible tout en donnant aux cellules une force de résistance suffisante, avec des dimensions et une forme convenables pour l’éducation des larves, tout essaim particulier qui construisit des cellules de plus en plus parfaites, et qui consomma le moins de miel pendant la sécrétion de la cire, ayant dû mieux réussir que les autres et ayant probablement transmis ses nouveaux instincts économiques à d’autres essaims, ceux-ci ont dû avoir à leur tour les plus grandes chances de l’emporter sur leurs rivaux moins favorisés dans la concurrence vitale. […] Est-il donc impossible que la sélection naturelle des Martinets qui sécrétaient de la salive de plus en plus abondamment ait pu produire à la fin une espèce que son instinct a conduite à négliger tous les autres matériaux et à construire son nid exclusivement de salive durcie ?

2155. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Les assistans que le peintre introduisoit à cette action tragique, n’étoient là que pour remplir l’espace de la toile que le saint et les bourreaux laissoient vuide. à la fin du quinziéme siecle, la peinture qui s’acheminoit vers la perfection à pas si tardifs, que sa progression étoit comme imperceptible, y marcha tout-à-coup à pas de géant. […] Depuis la derniere révolution de l’état de Florence jusqu’à la fin du seiziéme siecle, le repos de l’Italie ne fut interrompu que par des guerres de frontiere ou de courte durée. […] Longin qui écrivoit sous Gallien, a fait un chapitre sur les causes de la décadence des esprits à la fin de son traité du sublime. […] Voici comme il s’explique à la fin de son premier livre.

2156. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Mais si la forme a changé, si le christianisme a mis fin à certains crimes ou tout au moins obtenu qu’on ne s’en vantât pas, le meurtre est trop souvent resté la ratio ultima, quand ce n’est pas prima, de la politique. […] A voir comment il a développé l’esprit d’invention, comment beaucoup d’inventions sont des applications de notre science, comment la science est destinée à s’accroître sans fin, on serait tenté de croire qu’il y aura progrès indéfini dans la même direction. […] Ajoutons que, plus la science avance, plus ses découvertes suggèrent d’inventions ; souvent il n’y a qu’un pas de la théorie à l’application ; et comme la science ne saurait s’arrêter, il semble bien, en effet, qu’il ne doive pas y avoir de fin à la satisfaction de nos anciens besoins, à la création de besoins nouveaux. […] Mais on ne comprendrait pas la fin de non-recevoir que de vrais savants opposent à la « recherche psychique » si ce n’était qu’avant tout ils tiennent les faits rapportés pour « invraisemblables » ; ils diraient « impossibles », s’ils ne savaient qu’il n’existe aucun moyen concevable d’établir l’impossibilité d’un fait ; ils sont néanmoins convaincus, au fond, de cette impossibilité.

2157. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Rosny, jeune, mâle et fier, présenté par le prudent et fin M. de Villeroi à Henri III ainsi accoutré et travesti, n’est-ce pas tout un tableau à la fois de genre et d’histoire ? […] Il a entendu parler d’une autre personne plus convenable tant pour sa beauté modeste que pour sa vertu et haute extraction ; c’est Anne de Courtenay, fille de M. de Bontin : c’est cette dernière que la raison désigne à Rosny, et, même en telle matière qui a pour fin le mariage, il se rappelle cette maxime : « que celui qui veut acquérir de la gloire et de l’honneur, doit tâcher à dominer ses plaisirs et ne souffrir jamais qu’ils le dominent ».

2158. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Dieu n’a pas voulu continuer jusqu’à la fin de nos jours une félicité si grande. […] [NdA] Dion Chrysostome a dit d’Homère une parole excellente et qui se vérifierait encore aujourd’hui pour ceux que tenterait un commerce familier avec les anciens : « Homère est à la fois l’auteur du milieu et de la fin, et du commencement, d’une lecture également convenable à l’enfant, à l’homme fait et au vieillard ; il donne de son fonds à chacun autant que chacun en peut prendre. » 109.

2159. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Sa femme a une intelligence des plus distinguées ; elle a beaucoup lu et à bonne fin, et est plus polie qu’une duchesse. […] Mais avant la fin de l’année, j’eus occasion de m’émerveiller du progrès qu’on peut faire en dépit de l’insuffisance naturelle et par la seule opiniâtreté de la pratique ; car j’en vins à produire trois paysages qu’une dame jugea dignes d’être encadrés et mis sous verre.

2160. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Elle s’est trouvée ensevelie dans une âpre et impitoyable famine, et en sa fin a acquis par sa constance une plus longue vie dans la renommée des siècles à venir que celles qui, aujourd’hui, prospèrent dans le siècle présent. […] D’un côté, il savait bien que dans dix ou douze jours on les aurait la corde au cou, mais d’autre côté il considérait qu’il fallait se hâter… » Il raille donc, il insulte, il n’a nul égard aux vaincus, et il les maltraite à proportion qu’ils ont été plus constants et courageux : Le Cardinal conseilla au roi d’envoyer le maire (l’énergique Guiton) hors de la ville, à cause de la grande inhumanité dont il avait usé envers ses citoyens, ayant mieux aimé les laisser misérablement périr de faim que d’avoir recours à la clémence du roi pour mettre fin à leurs misères ; d’envoyer à Niort Mme de Rohan la douairière, comme étant indigne que Sa Majesté la vît, pour avoir été le flambeau qui avait consumé ce peuple.

2161. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Faisons quelques projets d’offensive ; car de parer toujours à la muraille, c’est le moyen de ne jamais rien gagner, et de perdre tous les jours peu ou beaucoup… S’il faut désespérer de la paix, espérons tout d’une guerre hardie : aussi bien on périt à la fin par la défensive. […] Villars assiégea et prit Landau, Fribourg ; enfin il conquit de ce côté la paix, et il mérita d’être envoyé sur cette fin d’année à Rastadt pour en régler les conditions avec le prince Eugène, puis à Bade pour la conclure (1714).

2162. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Au reste, tout cela est imprimé avec un soin très exact et très utile, le latin étant d’un côté et le français de l’autre, avec des chiffres et des tables qui en font connaître le rapport, et il y a de doctes remarques qui sont à la fin, de la composition du traducteur. […] — Marolles vérifie, à la lettre, ce qu’Horace a dit, à la fin de son Art poétique, et que des critiques, gens de goût, ont trouvé un peu, exagéré : Ut mala quem scabies, aut morbus regius urget, Aut fanaticus error et iracunda Diana, Vesanum tetigisse timent fugiuntque poetam Qui sapiunt… Il en est le vivant commentaire, avec cette seule différence qu’il n’est pas un fou furieux qui poursuit de ses vers les passants dans la rue, mais un fou débile, atteint d’une des variétés du delirium senile, opiniâtre de politesse, qui désole et afflige les gens de ses envois et cadeaux à domicile.

2163. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Les contemporains appelaient le marquis d’Argenson (pour le distinguer de son frère plus fin et plus poli) d’Argenson la bête : on conçoit, quand on a lu et vu le marquis en déshabillé avec toutes ses rudesses et ses grossièretés de nature, que des gens du monde, surtout sensibles à la forme, lui aient donné ce surnom-là ; mais il faut convenir que la bête avait de terribles instincts, et qu’elle devinait plus juste bien souvent que les soi-disant spirituels. […] Parlant du double jeu du duc de Savoie qui se ménage à toute fin et trahit les uns pour les autres : « Il fit, dit-il, ce qu’ont coutume de faire les écoliers malins dans les collèges, qu’on nomme pestards, il alla tout divulguer. » Et encore, au sujet de M. 

2164. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Cette conversion rendant moins agréable etmoins facile sa résidence à Pétersbourg, elle vint en France dès la fin de l’année 1816 ; elle avait trente-quatre ans. […] Mme Edling était restée de la communion grecque, et cela faisait glace, à la fin, entre Mme Swetchine et elle28. — Après quelque conversation que j’eus avec Mme Swetchine, au sujet du comte Joseph de Maistre, et où je lui dus des communications précieuses, rentrant chez moi j’écrivais, entre autres notes, ces quelques lignes que je lis encore (1837), et qui ne portent que sur le ton et la façon : « Mme Swetchine, si respectable et si supérieure, a, dans le tour de l’esprit de l’expression, toute la subtilité du Bas-Empire, la stabilité russe ou celle d’un archimandrite grec. » On s’est épuisé en louanges au sujet de son salon, et certes ce serait affaire à un malotru de venir contester aux habitués d’un salon célèbre tous les agréments et les avantages qu’ils y ont trouvés et qu’ils regrettent.

2165. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

S’il appartient au xixe  siècle d’être plus heureux, et de la ressusciter par un suprême effort, ce n’est point ici ce qui m’occupe ; j’ai seulement à montrer ce qu’était devenue une Chartreuse à la fin du xviiie  siècle, bien différente de celle que Fontanes célébrait vers le même temps en des vers mélancoliques, pour l’avoir vue vaguement du côté du jardin et au clair de lune. […] Pour moi, j’allais des uns aux autres ; sachant que j’avais la permission de leur parler, les uns me questionnaient sur ce qui se passait hors du cloître, les autres sur la théologie ; les vieux m’exhortaient à partager leur sort, tandis que les jeunes, croyant que je devais entrer au noviciat, me regardaient ou avec pitié ou avec des yeux surpris et hébétés. » Il est inutile de dire la fin de l’aventure ; on la devine de reste, et tout se rejoint aisément.

2166. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Il s’est étonné plus tard que, lorsqu’il fut possible et convenable de reparler en public de la littérature proprement dite, c’est-à-dire à la fin de 1849, quelques critiques et moi-même tout le premier, nous ayons paru oublier cette Révolution de Février si voisine, et que nous ne nous soyons pas mis à cheval sur les grands principes pour combattre à tout bout de champ, dès le lendemain, cette affreuse ennemie déjà en retraite, et presque en déroute. […] Un jour, à une fin de chronique littéraire2, parlant de la Dame aux Camélias et lui opposant la vertu des bourgeoises et des chastes Lucrèce, il a dit : domum mansit, lanam fecit ; d’où je conclus qu’au collège il était plus fort en discours français qu’en thème3.

2167. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Le nom de Mme de Boufflers est étroitement lié à un épisode célèbre de l’histoire littéraire de son temps, à une querelle qui fit grand bruit dans le XVIIIe siècle, celle de Hume et de Rousseau, et il est impossible d’exposer au complet ce démêlé bizarre, sans l’y rencontrer à l’origine comme la cause occasionnelle principale, et à la fin comme l’arbitre ou le juge le plus équitable entre les deux contendants. […] C’est dans la Correspondance de Garrick, publiée en Angleterre, dans une lettre qui lui vient de France, que je lis les observations bien fines, et d’un bien grand sens, d’une femme de mérite, connue par ses succès au théâtre et dans les lettres, Mme Riccoboni ; ces réflexions qu’elle adressait à Garrick trouveront accès, j’en suis sûr, auprès de tous les bons esprits, des cœurs doux, indulgents et modestes : « La rupture de M. 

2168. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Fromentin a un privilège que je n’ai encore vu personne posséder à un degré égal : il a deux muses ; il est peintre en deux langues ; il n’est pas amateur dans l’une ou dans l’autre, il est artiste consciencieux, sévère et fin dans toutes deux. […] En tout, il sera ainsi : l’expression fine et légère, pas trop marquée, caractéristique pourtant, est celle qu’il préférera.

2169. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Ce défaut, ma chère fille, dans une princesse, n’est pas léger ; il entraîne après soi, pour faire la cour, tous les courtisans, ordinairement gens désœuvrés et les moins estimables dans l’État, et éloigne les honnêtes gens, ne voulant se laisser mettre en ridicule, ou s’exposer à se devoir fâcher, et à la fin on ne reste qu’avec mauvaise compagnie, qui entraîne peu à peu dans tous les vices… Ne gâtez pas ce fonds de tendresse et de bonté que vous avez. (17 août 1774.) » Et encore, — car cette morale générale n’est nullement en l’air et ne vient qu’à propos de rapports très-particuliers : « Ne prenez pas pour humeur ou gronderie ce que je vous ai marqué ; prenez-le pour la plus grande preuve de ma tendresse et de l’intérêt que je prends à vous, de vous marquer tout ceci avec tant d’énergie ; mais je vous vois dans un grand assujettissement, et vous avez besoin qu’on vous en tire au plus vite et avec force, si l’on peut encore espérer de l’amendement. […] Louis XVIII roi, à certain jour de la semaine, en levant la séance du Conseil et en donnant congé à ses ministres pour le lendemain (mercredi), leur disait d’un air fat et fin : « Messieurs, demain je m’amuse. » (Conversations du chancelier Pasquier.)

2170. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

La terre de La Chesnaie, à deux lieues de Dinan, leur étant échue à tous deux en héritage, ils s’y retirèrent vers la fin de 1805, et dans ce lieu sauvage, au milieu des bois, avec des landes, des champs à peine cultivés alentour, un étang encaissé entre des rochers et des arbres séculaires. dans une maison toute rustique, mais pourvue d’une bibliothèque nombreuse, la véritable éducation philosophique, théologique et littéraire de La Mennais commença. […] Ceux qui le prirent à un certain moment pour un maître et pour un guide lui-même se sont bien trompés : ce guide était homme à les mener loin en effet et à les entraîner de bon cœur, mais à les planter là aussi, un jour ou l’autre, au beau milieu du chemin. — J’ai besoin de quelqu’un qui me dirige : ce quelqu’un, il ne s’agit aujourd’hui, quand on étudie la vie de La Mennais, que de savoir le trouver et l’indiquer aux divers moments ; ce quelqu’un ce fut l’abbé Jean d’abord, ce fut ensuite l’abbé Carron, qui, joint à l’abbé Jean, lui fit violence et le décida, quoi qu’il lui en coûtât extrêmement, à recevoir les ordres sacrés à la fin de 1815 et dans le carême de 1816.

2171. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Dans cette bataille d’Eylau, après le moment critique passé, mais avant l’arrivée de Ney sur la fin de l’action, Napoléon, rentré dans la ville, hésitait sur ce qu’il ferait le lendemain. […] À la fin de la campagne précédente en Espagne, monsr (sic) le maréchal duc d’Elohingen, convaincu que je me trouvais dans l’impossibilité de faire un service pénible à cheval, demanda pour moi un commandement d’infanterie dans son corps d’armée.

2172. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Si votre bonheur trouve sa fin, et que vous ayez besoin de me retrouver dans un jour de tristesse ou d’ennui, comptez sur moi toujours.  […] Je ne suis pas de votre avis sur deux choses : d’abord l’amour que Quintilia devrait avoir, selon vous, pour lui ; ensuite l’indulgence qu’elle devrait avoir à la fin.

2173. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Depuis trois années le champ de la poésie est libre d’écoles ; celles qui s’étaient formées plus ou moins naturellement sous la Restauration ayant pris fin, il ne s’en est pas reformé d’autres, et l’on ne voit pas que, dans ces trois ans, le champ soit devenu moins fertile, ni qu’au milieu de tant de distractions puissantes les belles et douces œuvres aient moins sûrement cheminé vers leur public choisi, bien qu’avec moins d’éclat peut-être et de bruit alentour. […] En réalité, je n’ai jamais pu me repentir de ce mot, dit une fois pour toutes, sur cet auteur qui n’avait que des boutades sans talent, sans style, et qui était surtout poëte par la vanité. — Mais il a eu du piquant dans ses Fables, dira-t-on. — Oui, peut-être, comme le chardon a des piquants. — Si j’avais à écrire un article sur lui, je ne pourrais m’empêcher de le commencer en ces termes : « Il faut avoir quelque esprit pour être parfaitement sot : Töpffer l’a dit et Viennet l’a prouvé. » Vers la fin sa vie, il me disait en me parlant des poëtes : « Je n’en reconnais que huit avant moi. — Et lesquels ? 

2174. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Gresset était d’une physionomie douce, fine, et qui devait s’accommoder du sourire. […] L’observation fine de Gresset venait de prendre sur le fait un travers, un vice particulier à ce moment de société auquel il assistait ; son talent redevenu net, vif, élégant, et à la fois enhardi, avait mis l’odieux objet dans une entière lumière ; sa conscience d’honnête homme l’avait flétri.

2175. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Aujourd’hui ils se contentent de vous regarder et ricanent : à peine êtes-vous sur le seuil, que vous les entendez parler de vous d’une manière plus leste que si vous étiez leur camarade »  Aux environs de Paris, même attitude chez les paysans, et Mme Vigée-Lebrun747 allant à Romainville chez le maréchal de Ségur, en fait la remarque : « Non seulement ils ne nous ôtaient plus leurs chapeaux, mais ils nous regardaient avec insolence ; quelques-uns même nous menaçaient avec leurs gros bâtons. » — Au mois de mars ou d’avril suivant, à un concert qu’elle donne, ses invités arrivent consternés. « Le matin, à la promenade de Longchamps, la populace, rassemblée à la barrière de l’Étoile, a insulté de la façon la plus effrayante les gens qui passaient en voiture ; des misérables montaient sur les marchepieds en criant : L’année prochaine, vous serez derrière vos carrosses et nous serons dedans. » — À la fin de 1788, le fleuve est devenu torrent, et le torrent devient cataracte. […] Jusqu’à la fin de l’ancien régime, l’opération se poursuit avec des intermittences : dans le Languedoc, en 1768, on en arrêtait encore 433 en six mois, et, en 1787, 205 en quatre mois761.

2176. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Son héroïsme de la fin garde ce même caractère : c’est sa forêt qu’il défend contre l’étranger. […] Ce sont d’affreux bandits qui, à la fin, tentent de l’assassiner pour avoir son bien.

2177. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

C’est que la fin de cette tirade prétend alors achever ou expliquer ce qu’on avait déjà compris. […] Cet état est particulièrement sensible en un poème comme celui-ci dont la fin, très cohérente avec le début, est cependant formulée selon une autre méthode.

2178. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Roches ignées, strates sédimentaires, failles, veines métalliques, irrégularités sans fin, montagnes, continents, mers, différences de climats ; bref, une telle variété de phénomènes que les géographes, géologistes, minéralogistes et météorologistes réunis n’ont pu encore réussir à les énumérer. […] Dans le monde externe comme dans le monde interne, il se voit au milieu de changements perpétuels dont il ne peut découvrir ni le commencement ni la fin.

2179. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Napoléon apprend les désastres de l’Espagne à la fin de l’été de 1808, et sent à l’instant qu’il a beaucoup à réparer. […] Il se porte avec son plus aimable sourire (un sourire plus fin que Louis XIV n’en eut jamais) au-devant de son fidèle allié, Alexandre, toujours séduit et fasciné ; il veut acheter de lui la liberté de ses mouvements en Espagne par quelque concession (la moindre possible) en Orient.

2180. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

L’œuvre littéraire, notamment, est un ensemble de phrases écrites ou parlées, destinées par des images de tout ordre, soit très vives et précises, soit plus vagues et idéales, à produire chez ses lecteurs ou ses auditeurs une sorte spéciale d’émotion, l’émotion esthétique qui a ceci de particulier qu’elle ne se traduit pas par des actes, qu’elle est fin en soi. […] Un roman, pour prendre un cas précis, est une suite de phrases écrites, destinées à représenter un spectacle émouvant : l’émotion qu’on ressent après l’avoir lu et en le lisant, est sa fin ; cette émotion se distingue de celle que produirait le spectacle réel substitué au spectacle représenté du roman, en ce qu’elle est plus faible, comme toute représentation ; en ce qu’elle est inactive, en ce qu’elle ne provoque sur le moment ni des actes, ni des tendances à un acte.

2181. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Seule la fabrique lui envoyait sa puanteur et son vacarme stupide ; et une petite pluie fine commençait à tomber en gouttelettes fines et très aiguës.

2182. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Un matin de la fin de novembre, deux des habitants du lieu, le père et le plus jeune des fils, étaient assis dans la salle basse. […] Vers la fin du siècle, il était assez riche pour que le 8 octobre 1598 un nommé Ryc-Quiney lui demandât un secours dans une lettre dont la suscription porte : à mon aimable ami et compatriote William Shakespeare.

2183. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Elle n’a rien, du moins dans ce livre d’aujourd’hui, ingénu et fin, — ingénu de ton, mais fin de visée, — elle n’a rien de la raideur et de la sécheresse proverbiales qu’on attribue aux protestants.

2184. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Le génie, sorti par élans de quelques sources qui ne changent pas, a d’infinis détours et des variétés sans fin. […] Né vers la fin du douzième siècle, dans un village de cette Ombrie dont l’épicurien Horace avait célébré les vertes forêts et les ruisseaux limpides, François d’Assise, mort dès 1226 consumé de la fièvre ardente de l’enthousiasme et de la charité, avait, dans la courte durée de son apostolat, tout employé pour parler au peuple, depuis la poésie jusqu’aux miracles.

2185. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Sue partout où il vous conduit : c’est pour le bon motif ; la fin justifie le lieu.

2186. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIX » pp. 117-125

Dans l’exaltation où ils sont de leur importance sociale et de l’appui qu’ils apportent au pouvoir civil et politique, les catholiques, par l’organe de Veuillot, s’écrient à la fin de cette Épître outrecuidante à Villemain : « Si vous savez l’heure de notre défaite ou de notre avilissement, mettez en sûreté vos trésors.

2187. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Geffroy, publié à la fin du tome II de son ouvrage sur Gustave III, et qui est jusqu’ici le dernier mot de la question.

2188. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

fin du tome second.

2189. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Il est curieux de la voir, dans cette correspondance, protester à tout propos contre l’idée qu’on pouvait avoir de son crédit : « Je ne suis qu’une particulière assez peu importante ; je ne sais pas les affaires, on ne veut point que je m’en mêle, et je ne veux point m’en mêler. » Tantôt elle se compare avec pruderie à une ingénue de quinze ans : « Je suis un peu comme Agnès, je crois ce qu’on me dit, et ne creuse pas davantage. » Tantôt elle se vieillit avec une complaisance qui fait sourire : « Si vous me voyiez, madame, vous conviendriez, que je fais bien de me cacher : je ne vois presque plus ; j’entends encore plus mal ; on ne m’entend plus, parce que ma prononciation s’en est allée avec mes dents, la mémoire commence à s’égarer ; je ne me souviens plus des noms propres, je confonds tous les temps, et nos malheurs joints à mon âge me font pleurer comme toutes les vieilles que vous avez vues. » Sans croire tout à fait à ce renoncement absolu au monde, on est pourtant forcé de reconnaître qu’il y a dans ce langage de madame de Maintenon plus de manie que d’hypocrisie, et qu’à force de se faire, en paroles, insignifiante et inactive, elle l’était sur la fin réellement devenue.

2190. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Réception à l’Académie Française »

Il convient aux hommes qui ont crédit et valeur dans la Compagnie de mettre fin une fois pour toutes à ces sottes prétentions, et de ne pas laisser interrompre cette série de choix graves et glorieux, qui d’abord donnent du lustre à l’Académie, et qui bientôt pourront lui assurer sur notre littérature une influence réelle, active et salutaire.

2191. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

Malgré leur ténacité connue, leur règne sera court ; il touche à sa fin, et, une fois qu’ils l’auront perdu, ils ne le retrouveront pas.

2192. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIV. De la plaisanterie anglaise » pp. 296-306

La gaieté qui sert à faire une bonne comédie, suppose une observation très fine des caractères.

2193. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De la philosophie. »

Non que dans cette situation, la vie ait encore quelques charmes, mais parce qu’il faut rassembler dans un même moment tous les motifs de sa douleur pour lutter contre l’indivisible pensée de la mort ; parce que le malheur se répand sur l’étendue des jours, tandis que la terreur qu’inspire le suicide, se concentre en entier dans un instant, et que pour se tuer, il faudrait embrasser le tableau de ses infortunes comme le spectacle de sa fin, à l’aide de l’intensité d’un seul sentiment et d’une seule idée.

2194. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre V. Figures de construction et figures de pensées. — Alliances de mots et antithèses »

Cela même marque l’emploi et les limites de l’antithèse ; si les idées ne se sont pas violemment rencontrées dans l’esprit, le cliquetis des mots est vain : le bruit qu’ils font est la fin dernière de leur choc ; c’est ferrailler, ce n’est plus s’escrimer.

2195. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VI. De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité »

Cela n’a point d’inconvénient toutes les fois que la fin dernière du discours est la représentation d’un état de l’imagination ou de l’âme : toutes les métaphores alors, toutes les hyperboles, toutes les figures naturelles sont bonnes, du moment qu’elles font connaître cet état d’âme ou d’imagination au lecteur ou le suscitent en lui.

2196. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

C’est plus tard qu’on en goûte entièrement la saveur amère, fine et profonde : car elles expriment, je crois, l’état le plus distingué où se puisse reposer soit notre esprit, soit notre conscience.

2197. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

On ne m’y reprendra plus, à dresser des inventaires de fin d’année.

2198. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

Mallarmé a cessé d’être clair, après l’avoir été dans les magnifiques poèmes de sa première manière, c’est qu’il a voulu employer la poésie à des fins plus hautes.

2199. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

La fine fleur de la société, en quête de distractions distinguées, imite les grands ducs en tournée, découvre les tsiganes, les lutteurs de chez Marseille, la Goulue, le Pétomane et se donne patience, en accréditant le Moulin Rouge et la foire de Neuilly, d’attendre la Foire des foires, en construction, l’exposition universelle de 1900 qui sera surtout prétexte à villages nègres et à danses du ventre.

2200. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

L’indomptable liberté du solitaire devait couronner sa carrière inquiète et tourmentée par la seule fin qui fût digne d’elle.

2201. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

On lit dans la Muse historique de Loret ces vers : Le roi festoya l’autre jour La plus fine fleur de sa cour, Savoir sa mère et son espouse.

2202. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Et vers la fin de votre carriere, puissent-ils vous voir paru assez utiles, pour que vous les transmettiez à vos enfans » !

2203. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — La vision d’où est sorti ce livre (1857) »

Je voyais là ce Rien que nous appelons Tout ; Les rois, les dieux, la gloire et la loi, les passages Des générations à vau-l’eau dans les âges ; Et devant mon regard se prolongeaient sans fin Les fléaux, les douleurs, l’ignorance, la faim, La superstition, la science, l’histoire, Comme à perte de vue une façade noire.

2204. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Montmaur, avec tout le Parnasse Latin & François. » pp. 172-183

L’auteur, à la fin de l’ouvrage, exhortoit, par une satyre de cinq cent vers, tous les sçavans à prendre les armes, à se réunir contre un ennemi commun.

2205. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Milton, et Saumaise. » pp. 253-264

A la fin, elle excita la générosité d’une illustre princesse.

2206. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

L’éloquence continua d’être en proie à la barbarie, & n’a commencé de triompher que vers la fin du dix-septième siècle.

2207. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Les noms reviennent sans fin, et rarement le pronom les remplace ; circonstance qui, jointe au retour fréquent de la conjonction et, annonce, par cette simplicité, une société bien plus près de l’état de nature, que la société peinte par Homère.

2208. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Cette observation est, au moins, fine ; voyez, mon ami, si elle est juste.

2209. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 1, du génie en general » pp. 1-13

C’est le but de l’orateur, quand il s’assujettit aux préceptes de la grammaire et de la réthorique : sa derniere fin n’est pas d’être loüé sur la correction et sur le brillant de sa composition ; deux choses qui ne persuadent point, mais de nous amener à son sentiment par la force de ses raisonnemens, ou par le pathétique des images que son invention lui fournit, et dont son art ne lui enseigne que l’oeconomie.

2210. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Faguet ne l’a pas mise à la fin, mais au commencement de son article.

2211. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Cela est plus fin et cela entre plus avant..

2212. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

On y trouve une imagination plus forte qu’étendue, peu d’art, peu de liaison, nulle idée générale, nul de ces sentiments qui tiennent au progrès de l’esprit, et qui sont les résultats d’une âme exercée et d’une réflexion fine ; mais il y règne d’autres beautés, le fanatisme de la valeur, une âme nourrie de toutes les grandes images de la nature, une espèce de grandeur sauvage, semblable à celle des forêts et des montagnes qu’habitaient ces peuples, et surtout une teinte de mélancolie, tour à tour profonde et douce, telle que devaient l’avoir des hommes qui menaient souvent une vie solitaire et errante, et qui, ayant une âme plus susceptible de sentiment que d’analyse, conversaient avec la nature aux bords des lacs, sur les mers et dans les bois, attachant des idées superstitieuses aux tempêtes et au bruit des vents, trouvant tout inculte et ne polissant rien, peu attachés à la vie, bravant la mort, occupés des siècles qui s’étaient écoulés avant eux, et croyant voir sans cesse les images de leurs ancêtres, ou dans les nuages qu’ils contemplaient, ou dans les pierres grises qui, au milieu des bruyères, marquaient les tombeaux, et sur lesquelles le chasseur fatigué se reposait souvent.

2213. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

Toute la fin est d’un pathétique tendre, mais en même temps plein de noblesse.

2214. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

Cet obsequium avec les charges qui en étaient la suite, fut vers la fin la condition des affranchis, liberti, qui restaient à l’égard de leur patron dans une sorte de dépendance ; mais il avait commencé avec Rome même, puisque l’institution fondamentale de cette cité fut le patronage, c’est-à-dire, la protection des malheureux qui s’étaient réfugiés dans l’asile de Romulus, et qui cultivaient, comme journaliers, les terres des patriciens.

2215. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Pour nous figurer cette conversation hardie et charmante, il nous faut prendre les correspondances, les petits traités, les dialogues de Diderot et de Voltaire, ce qu’il y a de plus vif, de plus fin, de plus piquant et de plus profond dans la littérature du siècle ; encore n’est-ce là qu’un résidu, un débris mort. […] Vers la fin du siècle513 « on voit de jeunes personnes, qui sont dans le monde depuis six ou sept ans, se piquer ouvertement d’irréligion, croyant que l’impiété tient lieu d’esprit, et qu’être athée, c’est être philosophe ». […] À la fin les économistes d’un côté et les parlementaires de l’autre donnent le signal. — « Vers 1750, dit Voltaire524, la nation rassasiée de vers, de tragédies, de comédies, de romans, d’opéras, d’histoires romanesques, de réflexions morales plus romanesques encore, et de disputes sur la grâce et les convulsions, se mit à raisonner sur les blés. » D’où vient la cherté du pain ?

2216. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Théocrite devient Sophocle au besoin ; mais nous nous trompons, ni Théocrite n’a de telles puretés virginales au commencement, ni Sophocle n’a de telles mélancolies à la fin. […] j’ai aussi mis à contribution ton armoire : j’ai pris ta belle robe de chambre en fine cotonnade, cette indienne à fleurs si chaudement doublée de flanelle ; je l’ai donnée ; mais tu sais qu’elle est vieille et tout à fait hors de mode. » L’hôte regrette sa vieille robe de chambre, mais il pardonne en pensant au bien-être des infirmes qui s’envelopperont de sa dépouille. […] « Ce n’est pas en vain, poursuit-il, que la mère de famille prépare, pendant de longues années, pour sa fille, la toile d’un tissu solide et fin, ce n’est pas en vain que les parrains lui conservent leur belle argenterie, et que le père enferme dans son armoire la belle pièce d’or devenue rare ; car, avec tous ces dons, la fiancée doit réjouir le jeune homme qu’elle aura préféré.

2217. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Nombre de communautés, réformées ou nouvelles, feuillants, bénédictins de Saint-Maur, oratoriens, prêtres de la Mission, compagnie de Saint-Sulpice, trappistes, sœurs de la Charité, filles du Calvaire, les unes contemplatives, d’autres actives, certaines studieuses, d’autres charitables, toutes ferventes et rigoristes, attestent, de la fin du xvie siècle jusque fort avant dans le xviie , la force du mouvement catholique. […] D’autres théories de Pascal sont celles du temps : sa doctrine politique, au fond, se réduit à des opinions assez répandues parmi le tiers état intelligent depuis la fin du xvie  siècle, et elle se retrouvera, l’accent seulement étant changé, dans la Politique de Bossuet. […] L’avocat Arnauld, qui plaida à la fin du xvie s. contre les jésuites, eut 22 enfants, parmi lesquels une fille fut la mère des trois Le Maître, 2 autres furent les mères Angélique et Agnès, abbesses de Port-Royal, et 5 autres y furent religieuses.

2218. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Balzac n’avait pas mérité une médiocre estime, puisqu’il avait le premier compris cette fin de toute grande littérature. […] Dans cette solitude, si opiniâtrement défendue contre tout le monde, contre sa gloire même, qui attirait tous les yeux du côté d’où partaient des lumières si nouvelles, il conçut et mit à fin l’ouvrage étonnant qu’il appela d’abord l’Histoire de son esprit 21. […] Puis ce sont nombre de mots fins et charmants qui sentent fort leur cartésianisme : « Je vous aime trop pour que les petits esprits ne se communiquent pas de moi à vous, et de vous à moi. » Et ailleurs : « J’aimerais fort à vous parler sur certains chapitres ; mais ce plaisir n’est pas à portée d’être espéré.

2219. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

La premiere chute des Arts se fût perpétuée jusqu'à la fin du monde, si de petites craintes eussent arrêté ceux qui étoient faits pour s'engager dans la carriere des Lettres, & prétendre, comme vous, à ses distinctions. […] Je désire qu'elle serve de témoignage aux sentimens de considération & d'estime, avec lesquels j'ai l'honneur, &c. » Je ne me permettrai aucune réflexion sur cette Lettre, dont je n'ai cité que la fin : il n'est personne qui ne sente combien il est honorable d'avoir de pareils Personnages pour ennemis. […] Vous n'aurez jamais de plus grand Philosophe, de plus fin Critique, de Raisonneur plus agréable.

2220. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

A la fin, les sectaires mêmes de Bacchus rougirent pour lui de ces turpitudes. […] Bacchus fit une triste fin dans le monde antique : les prêtres d’Orphée avilis, tombés, avec le temps, dans les bas-fonds de la bohème religieuse, l’exploitèrent misérablement. […] Elles te régalaient, pour honoraires, de tourtes, de gâteaux, de pains frais, dignes fruits de tes peines. » La bande de ces charlatans bachiques se mêle bientôt à celles des bateleurs eunuques de Cybèle, moines mendiants de la fin païenne, qui couraient les foires et les marchés, au bruit des cymbales et des triangles, colportant, sur un âne, le fétiche de la Déesse, et se tailladant les bras avec des couteaux, pour attirer les chalands.

2221. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

La connaissance n’est, qu’un moyen, dont nous avons fait artificiellement une fin, en la détachant comme un tout du processus sensitif, émotionnel et moteur, du circulus vivant dont elle n’est naturellement qu’une partie. […] Une pensée universelle des choses serait une sensation universelle, une conscience universelle, un éclair illuminant la totalité de l’abîme et, au lieu de s’évanouir, se fixant en un jour sans fin. […] Considérez les problèmes de la science dans leur origine, dans leur nature, dans leur méthode de solution, et vous verrez se maintenir du commencement à la fin ce caractère à la fois sensitif, émotionnel et appétitif, dont la science ne peut se défaire.

2222. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Paul Bourget qu’il faut attribuer l’honneur, pour le roman français à la fin du xixe  siècle, d’avoir prêté à la vie de l’âme et à la mentalité des personnages mis en scène, une observation plus exacte, plus intuitive, et une attention plus sympathique ? […] Comment eussent-ils pu, sans cet optimisme, mener à bonne fin une œuvre dont chaque page devait rappeler un découragement, un malheur ou une souffrance ? […] Maurice Barrès dans la trilogie des Déracinés, de l’Appel au soldat et de Leurs figures 3. » Nous admirons dans les Déracinés une belle langue, mêlant à une fine ironie un lyrisme contenu.

2223. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Ainsi va le monde de l’intelligence ; les esprits divers sont comme les glaces d’une longue galerie qui se répètent l’une l’autre sans fin, sans cesse. […] Progrès accomplis Deux grands esprits, deux talents plutôt égaux que semblables présidèrent à cette restauration de l’intelligence, Chateaubriande et Germaine de Staël ; l’un catholique et royaliste de cœur et d’imagination, défenseur du passé, doué de toutes les aspirations de l’avenir ; noble courtisan de toutes les disgrâces, avocat chevaleresque de toutes les grandeurs malheureuses ; l’autre, fille de la Réforme, élève de la philosophie et de la liberté, mais de la philosophie sans irréligion, et de la liberté sans souillure ; passionnée pour toutes les grandes choses, et apportant au culte des lettres la délicatesse d’une femme et la haute raison d’un homme de génie ; tous deux partis des points les plus divers de l’horizon, et réunis ou du moins rapprochés à la fin de leur carrière par la pression des temps et la pente naturelle de la pensée. […] C’est au xixe  siècle, ou, pour mieux dire, à la fin du xviiie qu’était réservé l’honneur de rétablir sur des principes spiritualistes une philosophie des arts.

2224. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

Authentiquons, par cette embrassade étroite, devant la multitude siégeant à cette fin, le pacte de notre réconciliation. […] Et la belle princesse portait une riche robe de soie où l’on voyait brodés à fin or des pards et des dragons, des serpents volants et des escramors… […] Perennis, sans fin.

2225. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Et c’est ainsi jusqu’à la fin du livre. […] Henri IV n’a pas le fanatisme religieux qui fut la plus honorable passion du xvie  siècle, et pour cette raison, qui n’est pas la seule, du reste, mais qui est la plus puissante, il est peut-être la seule figure de son histoire qui soit entièrement sympathique à Forneron, l’écrivain politique de ce temps, qui, au temps de Henri IV, se serait certainement rangé dans le parti des politiques qui mirent fin à la guerre civile, et tirèrent de la vieille Constitution de la monarchie catholique, qui avait été la monarchie française, une monarchie d’un autre ordre, — la monarchie des temps modernes. […] Et comment, d’ailleurs, eût-il pu en être autrement dans cette fin de monde du xviiie  siècle, où l’anarchie avait saisi, comme un vertige d’imbécilité, toutes les têtes, même celles-là où l’on pouvait croire qu’il y avait encore de la pensée !

2226. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Telle est la fin résignée, touchante, expiatrice, de cette fille amazone, nageuse et blagueuse, comme elle dirait elle-même dans le livre de MM. de Goncourt, et qui rentre dans la simplicité des filles qui ont été nos mères, de la jeune fille des sociétés droites, de la jeune fille éternelle que des temps corrompus veulent transformer en je ne sais quel horrible et insupportable androgyne ! […] Les hommes qui l’ont écrit avaient trempé la fine extrémité de leurs doigts, faits pour toucher à de plus nobles choses, dans ce réalisme dont nous voyons les œuvres dernières. […] Sans les indiscrétions de quelques amis qui ont entendu la lecture des Frères Zemganno avant leur publication, le lecteur ne se serait jamais douté, en les lisant, qu’il allait y être question, à la fin, d’amour fraternel.

2227. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

c’est un usage de tous les temps dans les journaux que, quand on y introduit des citations de quelque auteur, ces citations sont imprimées en petit texte, ou du moins en caractères plus fins que l’article du critique qui veut bien les faire. […] Heureusement que cette faiblesse sacerdotale et séculaire va prendre fin dans le courage d’un prêtre arrivé tard, mais arrivé, et qui s’est dévoué à démolir et à ruiner la calomnie et le scandale érigés, au sein de l’Église, par des mains hostiles à l’Église, comme deux tours d’ignominie sous lesquelles on croyait l’écraser ! […] La Critique est-elle donc ennuyée à la fin d’entendre appeler depuis si longtemps Victor Hugo « le grand homme ?

2228. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Elle était également laide, vertueuse et sotte ; elle était un peu bossue, et avec cela un gousset fin qui la faisait suivre à la piste, même de loin. […] Un jour ayant vu une phrase injurieuse dans les Mémoires de la Rochefoucauld, « il se jeta sur une plume, et mit à la marge : L’auteur en a menti. » Il alla chez le libraire, et fit de même aux autres exemplaires ; les MM. de la Rochefoucauld crièrent : il parla plus haut qu’eux, et ils burent l’affront. — Aussi roide envers la cour, il était resté fidèle pendant la Fronde, par orgueil, repoussant les récompenses, prédisant que le danger passé on lui refuserait tout, chassant les envoyés d’Espagne avec menace de les jeter dans ses fossés s’ils revenaient, dédaigneusement superbe contre le temps présent, habitant de souvenir sous Louis XIII, « le roi des nobles », que jusqu’à la fin il appelait le roi son maître. […] Un jour, impatienté, il dit de deux évêques : « Ces deux animaux mitrés. » Quand la Choin entra en faveur, « M. de Luxembourg, qui avait le nez fin, l’écuma », et pour Clermont, son amant, « il se fit honneur de le ramasser. » Ailleurs, il « s’espace » sur Dangeau, « singe du roi, chamarré de ridicules, avec une fadeur naturelle, entée sur la bassesse du courtisan, et recrépie de l’orgueil du seigneur postiche. » Un peu plus haut, il s’agit de Monaco, « souveraineté d’une roche, de laquelle on peut pour ainsi dire cracher hors de ses étroites limites. » Ces familiarités annoncent l’artiste qui se moque de tout quand il faut peindre, et fait litière des bienséances sous son talent.

2229. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Laissez-moi maintenant vous féliciter de tant d’observations fines et justes que je rencontre dans vos pages et vous remercier du flatteur témoignage de confiance que vous sollicitez de moi. […] Aujourd’hui, ne serait-il pas temps de mettre fin à cette ironie trop prolongée ? […] Janin, pourquoi M. de Balzac se plaît à retracer sans fin et sans cesse cette image du faiseur, cette forme nouvelle du chercheur de pierre philosophale et d’inventeur de nouveaux mondes ? […] où le vent du matin, Sur l’échelle de soie, au chant de l’alouette, Berçait vos longs baisers et vos adieux sans fin ! […] Alfred de Musset a naïvement souffert, et sur la fin de sa vie brisé, découragé, vaincu, il s’est plongé dans une misanthropie farouche et a cherché l’oubli dans les excès même au milieu desquels s’était épanoui son génie.

2230. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

y a-t-il surtout sa fin ou son but ? […] In iila, e pagis sumpti Chremetes, Davi, Thaïdes Ioco humili ; initia turbatiuscula ; fines læti ; sermo de medio sumptus. […] Perrault, qui mit fin, comme vous le savez, à la première phase de la querelle, et qui exprime, par conséquent, sur la question, le dernier état de la pensée de Boileau. […] Mais ce qui nous importe, c’est de bien voir comment et pourquoi cette conception toute nouvelle de l’objet et de la fin de l’art ne pouvait pas manquer de réagir sur la critique, et, tôt ou tard, de la renouveler. […] Vous le retrouverez tout à la fin du troisième volume des Portraits littéraires : Je suis l’esprit le plus brisé et le plus rompu aux métamorphoses.

2231. (1774) Correspondance générale

et pour Dieu, laissez là toutes ces f..… phrases, et surtout, considérez qu’à la fin on se rassasie d’invectives. […] Il se trouve à la fin que le plus grand dommage que nous ayons souffert, que le mépris, la honte, le discrédit, la ruine, la risée nous viennent du principal propriétaire de la chose ! […] Si tout cela n’est pas à bonne fin avant quinze jours, le philosophe y perdra son latin. […] Les espèces d’or et d’argent, leur titre ou grain de fin. […] Mais, dites-moi, ne pouvez-vous pas engager M. le général à m’expédier les fonds qu’il m’a promis, plutôt au commencement qu’à la fin de septembre ?

2232. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Fin de l’analyse psychologique. — Commencement de l’analyse physiologique. […] Il finit par s’y habituer et à la fin ne s’en aperçoit plus ; cependant, dès qu’il y fait attention, il voit la sensation aussitôt reparaître, et souvent il sent d’une manière très distincte ses orteils, ses doigts, la plante du pied, la main. » En plusieurs cas, après sept ans, douze ans et même vingt ans, la sensation était aussi nette qu’au premier jour. — On voit que, pour provoquer la sensation, l’action du nerf lui-même est accessoire ; il n’est qu’un intermédiaire ; si le mouvement moléculaire qui se propage sur tout son trajet est efficace, c’est parce qu’il provoque un autre mouvement moléculaire dans les centres nerveux ; pareillement l’action électrique qui court le long du fil du télégraphe n’a d’importance que parce qu’arrivée à son terme elle déplace l’aiguille du cadran. […] Dans la grenouille dont on a enlevé le cerveau, si l’on pince ou si l’on cautérise une portion du dos, non seulement la patte postérieure du même côté exécute le mouvement de défense qu’on a décrit tout à l’heure, mais encore, ainsi qu’on l’a remarqué, si l’irritation se prolonge, l’autre patte postérieure vient au secours, et à la fin la grenouille saute, s’enfuit et, pour s’enfuir, se sert de ses quatre membres, de tout son corps, de tous ses muscles. […] Au point de vue physiologique, il est le jeu d’un organe qui, comme tous les organes, s’altère par son propre jeu et, pour fonctionner de nouveau, a besoin d’une réparation sanguine. — Mais, par tous ces points de vue, nous n’atteignons dans l’événement que des caractères abstraits et des effets d’ensemble ; nous ne le saisissons point en lui-même et dans ses détails, tel que nous le verrions si, avec des yeux ou des microscopes plus perçants, nous pouvions le suivre, du commencement à la fin, à travers tous ses éléments et d’un bout à l’autre de son histoire. […] Voir la note 3 à la fin du volume.

2233. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

. — Il suit de là que la dernière raison, le dernier parce que, le dernier intermédiaire explicatif et démonstratif, qui relie une propriété à un composé géométrique quelconque, recule de boîte en boîte et de contenant en contenu, à mesure qu’on le poursuit, de la sphère au demi-cercle tournant, du demi-cercle tournant à la droite tournante, de la droite tournante à la droite simple, c’est-à-dire du composé à ses facteurs, de ceux-ci à leurs facteurs, et ainsi de suite, pour se laisser à la fin saisir dans les facteurs primitifs, c’est-à-dire dans les petites boîtes élémentaires où il est inclus. […] Si deux rayons lumineux s’éteignent par places, ou si deux sons continus deviennent muets par moments, c’est grâce aux vitesses des deux séries d’ondes propagées qui, par places ou par moments, interfèrent et s’annulent. — Il suit de là que, dans la loi expérimentale comme dans la loi géométrique, les propriétés d’un composé plus complexe lui sont reliées par l’entremise des propriétés de ses facteurs ou composés plus simples, qu’il en est de même pour chacun de ceux-ci, et que partant, si on cherche les derniers intermédiaires, les dernières raisons, les derniers caractères explicatifs et démonstratifs qui établissent la loi, on les verra reculer, de composé plus complexe en composé plus simple, pour se laisser saisir à la fin dans quelques facteurs très simples ou éléments primitifs dont ils sont les propriétés. […] Car la grandeur est toujours relative ; rien n’empêche que nos molécules aient pour éléments des molécules différentes, aussi petites par rapport à elles qu’elles le sont elles-mêmes par rapport à une planète, et ainsi de suite, sans trêve ni fin. […] D’où il suit que dans la nature visible il n’y a que des corps en mouvement, moteurs ou mobiles, tour à tour moteurs et mobiles, moteurs quand leur mouvement préalable est la condition du mouvement d’un autre, mobiles quand leur mouvement consécutif est l’effet du mouvement d’un autre ; ce qui réduit tout changement corporel au passage de telle quantité de mouvement transportée du moteur dans le mobile, opération qui, comme on s’en est assuré, a lieu sans gain ni perte, en sorte qu’à la fin du circuit la dépense est couverte exactement par la recette, et que la force finale se retrouve égale à la force initiale. — Que si cette admirable réduction était vraie, d’abord pour notre monde, et, en outre, partout au-delà de notre monde, non seulement tous nos problèmes physiques, chimiques et physiologiques, mais encore tous les problèmes qui concernent un corps effectif quelconque, seraient au fond de purs problèmes de mécanique122. […] Il était d’abord indéterminé et vague ; peu à peu, il devient limité et précis ; à la fin, il ne comprend plus qu’un fragment défini de conditions expresses.

2234. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Avec l’aile couleur citron du papillon pâle, ses fines taches couleur orange, il voit devant lui de pompeux palais d’or clair, non sans leurs fluets piliers safranés. […] Et c’est un spectacle suffisamment baroque, de voir des gens d’instincts grossiers, se parer d’une fine attitude et affecter des coquetteries de pensée. […] Ici ce n’est plus l’homme qui se mire dans l’univers et se plaît amoureusement à lui attribuer ses traits délicats et blancs, à l’agrémenter de sa fine stature. […] Ce « fin parler de France » souple et protéen, qui est devenu par l’effort de nos artistes, la langue des langues, l’idiome parfait, supérieur au marbre pour l’expression des formes, et l’égal des sonorités mélodiques pour l’expansion aérienne des rythmes, cet étranger le fit fleurir de floraisons imprévues. […] Certes, avec une grâce éleusiaque et élyséenne, il nous offrit des sensations larges, saines et fines.

2235. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Vers la fin du dix-huitième siècle, d’après les opinions physiologiques du temps, on pensait que le suc gastrique changeait de nature suivant les substances qu’il avait à digérer, qu’il était alcalin dans l’alimentation animale, et devenait acide dans l’alimentation végétale, etc. […] À la fin de l’opération, on peut constater si le gaz qui s’est formé est de l’acide carbonique, et si le liquide qui s’est échappé et celui qui reste encore dans le premier tube contiennent de l’alcool. […] Enfin, nous poussons l’injection jusqu’à la fin de la seringue, parce que nous avons eu soin de chasser tout l’air de l’instrument. […] On avait la certitude que dans chacun de ces flacons se trouvait, avec des gaz différents, du sang également sucré, car à la fin de l’expérience, on constata que le sang était sucré comme au commencement. […] C’est pour cela que l’instrument est terminé par une pointe très fine, qui ne peut pas causer de lésions graves dans les parties qu’elle traverse.

2236. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Favorisé qu’il était par de nombreuses causes — dont les troubles de la fin du siècle, et le caractère plus qu’impie des querelles de religion, n’avaient pas sans doute été la moins agissante, — le mal avait continué de croître. […] À mesure que le siècle approche de sa fin, l’influence de Pascal décroît, cette de Descartes augmente et se répand. […] Dans ces conditions, quoi de plus naturel que la fin du siècle ressemblât à ses commencements ? […] Suivons donc la nature, voilà pour Molière la règle des règles : j’entends celle qui juge les autres, à laquelle donc il faut qu’on les rapporte toutes ; et la fin de son œuvre en rejoint ainsi le commencement. […] C’est de cette « philosophie », très nette et très précise, que Molière a été l’interprète, et ce sont là les « semences d’irréligion fine et cachée » que Baillet découvrait dans presque toutes ses comédies.

2237. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Madame de Warens le guérit, et tous deux vont habiter les Charmettes, campagne près de Chambéry (fin de l’été 1736). […] Ce reproche devint si vif qu’il l’emporta à la fin. […] Un esprit un peu fin ne le prend pas au mot ; ce serait grossier. » — Soit. […] La belle saison ne me rendit point mes forces, et je passai toute l’année 1758 dans un état qui me fit croire que je touchais à la fin de ma carrière. […] Mais la réponse de d’Alembert est distinguée et fine, et pleine de ces malices sournoises qu’on appelle aujourd’hui des « rosseries ».

2238. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Le labeur imposé par un maître inconnu. » Cette fin est utilisée pour David. […] « Ce qui est intéressant, c’est qu’à la fin on pourrait parfaitement supprimer les quatrains primordiaux. […] Vers la fin de 1850, il reprend un drame déjà esquissé par lui sur la mort de Siegfried, il le retouche, commence à composer sa musique. […] Voilà déjà plusieurs inventions ; elles lui permettront surtout de réaliser son idée maîtresse, elles seront des moyens au service d’une fin supérieure, la réussite industrielle rendra possible la réussite sociale ; c’est là qu’est l’originalité de Godin. […] C’est, nous le voyons, l’évolution encore que nous trouvons sous la transformation, et la transformation n’a qu’une fin, c’est d’assurer l’évolution.

2239. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Pelleport a soin de faire observer que, dans cette circonstance, il n’avait agi que comme tout officier eût fait en sa place : L’armée était pure, et les sentiments de l’honneur nous régissaient tous… Je sais, ajoute-t-il, que de graves accusations ont été portées, vers la fin de l’Empire, contre certains hommes. […] Son récit ne s’arrête pas là, à cette fin des grandes guerres, il s’étend aux Cent-Jours, à la Restauration et au régime qui a suivi.

2240. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Celui-ci, ancien professeur et recteur de l’Académie de Lausanne, auteur pour son compte d’agréables ouvrages en vers et en prose, consacre la fin de son honorable carrière à faire passer dans notre langue toutes les productions du vaste génie auquel il s’est voué44. […] Très occupé jusqu’à la fin de s’agrandir, de se perfectionner en tout, de faire de soi « une plus noble et plus complète créature », il a auprès de lui des représentants des diverses branches d’études auxquelles il est constamment ouvert et attentif.

2241. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

. — Il part pour Constantinople, mais les Turcs ne sont pas son fait : Horace Vernet tient bon pour les Arabes, pour cette race fine et légère, il en devient même injuste pour Constantinople. […] Faut-il donc couper court ici et brusquer ma fin en deux lignes ?

2242. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

L’homme n’est pas toujours sanguinaire : le peuple, à la fin, ne s’occupa plus d’eux ; quelques adoucissements se mêlèrent peu à peu aux rigueurs de la captivité. […] Toute cette fin de la relation du capitaine Bernard est trop simple et trop touchante pour qu’on en veuille rien retrancher.

2243. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

« J’arrangerai tout cela à la fin de la campagne, répondit l’Empereur ; en attendant vous ferez partie de ma maison. » Et, représentant qu’il n’avait avec lui ni chevaux ni équipages, Jomini ajouta : « Mais si Votre Majesté veut m’accorder quatre jours, je pourrais la rejoindre à Bamberg. » À ce mot de Bamberg, l’Empereur bondit : — « Et qui vous a dit que je vais aller à Bamberg ?  […] À l’instant même il se dirigea sur Eylau, et il entra en ligne à la fin de la bataille, à la chute du jour.

2244. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Ce qui la caractérise en ce moment cette littérature, et la rend un phénomène tout à fait propre à ce temps-ci, c’est la naïveté et souvent l’audace de sa requête, d’être nécessiteuse et de passer en demande toutes les bornes du nécessaire, de se mêler avec une passion effrénée de la gloire ou plutôt de la célébrité, de s’amalgamer intimement avec l’orgueil littéraire, de se donner à lui pour mesure et de le prendre pour mesure lui-même dans l’émulation de leurs exigences accumulées ; c’est de se rencontrer là où on la supposerait et où on l’excuse le moins, dans les branches les plus fleuries de l’imagination, dans celles qui sembleraient tenir aux parties les plus délicates et les plus fines du talent. […] Pour ceux qui l’ignorent, nous dirons que la réclame est la petite note glissée vers la fin, à l’intérieur du journal, d’ordinaire payée par le libraire, insérée le même jour que l’annonce ou le lendemain, et donnant en deux mots un petit jugement flatteur qui prépare et préjuge celui de l’article.

2245. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

A la fin de 1820, le Gymnase fut fondé. […] Mais une fois pourtant, une seule fois, vous m’avez de vous-même saisi tout d’un coup et pressé bien tendrement la main : et c’était en loge au Gymnase, à la fin d’Une Faute.

2246. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Mais prenons garde en même temps de méconnaître une qualité essentielle, la qualité même, j’entends le sobre et le fin. […] Elle se rattacherait en commentaire vivant à la fin du vie chapitre du livre premier, tome I, page 270.

2247. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Moyennant le pont, on élude ces flots sans fin ; on les traverse sur bien des points ; on va de Douvres à Calais. […] Le talent d’expression y est éminent ; je ne serais pas étonné que par endroits, pour quelques yeux chagrins, ce talent ne voilât presque, ne déguisât dans de trop riches images le fin de l’esprit et le réel de l’érudition.

2248. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

En se faisant tout à tous, Voltaire n’oublie pas ses fins essentielles : il fait servir à la propagation de sa doctrine les relations qui flattent sa vanité. […] Dans les dernières années, cette gloire de Voltaire tourna en idolâtrie sentimentale ; l’enthousiasme attendri était la mode du jour, la caractéristique de cette fin du siècle et de la monarchie.

2249. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Que l’on s’en rapporte aux Désirs de Jean Servien ou au Livre de mon ami, que le père de ce petit enfant ait été relieur ou médecin, c’était un homme candide, sérieux et de caractère méditatif ; sa mère était douce, fine et d’une adorable tendresse. […] Il ravira les poètes, car il est plein de la poésie la plus naturelle et la plus fine à la fois.

2250. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Cependant, pour inventer, à la fin du dix-huitième siècle, parmi tous ces fades jeux d’esprit où achevait de s’énerver et de se perdre l’art des vers, une poésie jeune, fraîche, parfumée, qui nous transporte au milieu de vrais champs et nous ramène en nous-mêmes ; pour faire apparaître, parmi toutes ces fleurs de papier peint, un si charmant bouquet de fleurs naturelles, il fallait plus que les grands sentiments d’André Chénier, plus que sa raison supérieure ; il fallait ce qui peut s’appeler du même nom en religion et en poésie, il fallait la grâce. […] Que dire de la Jeune Captive, et des beautés vengeresses de ces ïambes, qu’il envoyait à son père, de la prison de Saint-Lazare, avec son linge, écrits sur de petites bandes de papier enroulées, d’une écriture si serrée et si fine, qu’il fallait les yeux paternels pour les lire ; que dire des dernières tendresses et des dernières colères de ce cœur si passionné et si haut, sinon que le poète charmant des Élégies et des Idylles prenait l’essor d’un grand poète, au moment où le geôlier de Saint-Lazare vint le chercher pour l’échafaud !

2251. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Mais à une oreille plus fine, ce rire, âcre comme un sanglot, sonnerait le réveil du premier amour. […] Cet homme terrible monte et machine des mélodrames enfantins ; ce Conseiller des Dix de l’Église occulte met à ses calomnies les mots de la fin des échos du jour.

2252. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Lorsque l’aide de camp fut enfin introduit, le roi lui fit cette seule réponse : « Dites au maréchal qu’il groupe ses troupes, qu’il tienne bon, et qu’il agisse par masses. » Il serait pénible de pousser plus loin ce récit qui présenterait jusqu’à la fin les mêmes situations, les mêmes efforts infructueux, les mêmes récidives, avec des chances de moins en moins favorables à chaque minute écoulée. […] Dans ce lent voyage de Cherbourg, il maintint jusqu’à la fin l’ordre et un certain décorum militaire dans l’escorte royale : lui qui gardait encore sa cocarde tricolore le 12 avril 1814 à l’entrée de Monsieur dans Paris, il était le dernier maintenant à garder sur la terre de France cette cocarde blanche menacée.

2253. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Car il était, ne l’oublions jamais, l’homme de son humeur : cela perce déjà dans les dernières lignes de cet article tout pacifique et d’expectative ; il prévient les questionneurs et adversaires du National qu’il ne s’agit plus désormais, dans ces critiques fort déplacées dont il est l’objet, d’attaques collectives : « Ces attaques, dit-il en terminant, ne s’adresseraient désormais qu’à une seule personne, celle qui s’est fait connaître hier pour directeur unique du National, et l’on doit s’attendre qu’elles seraient relevées. » Voilà une pointe d’épée qui s’aperçoit : et combien de fois déjà ne s’était-elle pas montrée à la fin des articles de Carrel ! […] Il n’est pas homme à donner dans les utopies ; il ne veut pas que le mouvement des trois jours soit autre chose que l’emploi courageux du moyen commandé par la Constitution elle-même pour son propre salut : « Il est arrivé dans notre pays ce qui devait y arriver une fois, pour que la Révolution, commencée en 89, fût vraiment terminée. » La révolution de 1830, pour lui c’est une fin ; elle clôt 89 et ne laisse point à craindre de 93.

2254. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Il convaincra encore les favorites du xviiie  siècle d’une autre œuvre de destruction : il leur rapportera l’abaissement et la fin de la noblesse française. […] Ces trois volumes seront : l’Homme, l’État, Paris 45 ; et notre œuvre ainsi complétée, nous aurons mené à fin une histoire qui peut-être méritera quelque indulgence de l’avenir : l’Histoire de la société française au xviiie  siècle.

2255. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Une rhétorique nouvelle enseignait à ménager d’habiles transitions, en sorte que la fin de chaque phrase en détruisit le commencement. […] Car il y a deux sens au mot classique, ainsi que l’a marqué Sainte-Beuve : « Le mot classicus se trouve employé dans Aulu-Gelle et appliqué aux écrivains ; un écrivain de valeur et de marque, classicus assiduusque scriptor, un écrivain qui compte, qui a du bien au soleil… Un vrai classique, comme j’aimerais à l’entendre définir, c’est un auteur qui a enrichi l’esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque ou ressaisi quelque passion éternelle… qui a rendu sa pensée, ou son observation, sous une forme n’importe laquelle, mais large et grande, fine et sensée, saine et belle en soi, qui a parlé à tous dans un style à lui, et qui se trouve celui de tout le monde, dans un style nouveau sans néologisme, nouveau et antique, aisément contemporain de tous les âges.

2256. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Les langues sont donc une révélation générale qui ne quitte jamais les sociétés humaines ; elles sont aussi une révélation continue pour tout le genre humain depuis l’origine des choses, et qui durera jusqu’à la fin des temps. Ainsi toutes les sociétés humaines, le genre humain tout entier, depuis l’origine des choses jusqu’à la fin, ne forment par la parole qu’un seul être collectif uni à Dieu.

2257. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Quand Gœthe, lutiné par l’idée de Voltaire, voulut jouer aussi à l’universalité, quand il se fit naturaliste, dessinateur, et dessinateur jusqu’au point de dire « qu’en dessinant, son âme chantait un morceau de son essence la plus intime », Gœthe tombait de son ancienne poésie, sentie, ressentie, exprimée, selon l’âme qu’il avait (et il n’en avait pas beaucoup), dans l’art élégant, ingénieux, fin, savant ; dans l’art qui est toujours le stérile, quoique le matériel amour des choses difficiles. […] Le ton augustinien de cette préface n’est que l’imprégnement de la lecture des Confessions en un esprit qui cherche à réaliser son procédé poétique, comme il le dit un peu trop, avec des airs de littérateur à projets et à combinaisons, à la fin de ce petit traité de l’Amitié, qu’il achève par de… l’amour-propre d’auteur.

2258. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Il ne faut pas qu’un F… annonce en plein cabaret, pour la fin du mois, quatre belles guillotines permanentes dans les quatre principales places de Paris.

2259. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Ce système, à tout prendre, eût bien valu l’autre ; mais ce n’est pas là justifier l’histoire, et si jamais la passion des causes et des explications ne s’en était emparée à meilleure fin, il y aurait une raison de plus pour l’y proscrire.

2260. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

Ce ne fut guère qu’à la fin du XVIIIe siècle qu’on s’en écarta, et que la traduction devint une lutte véritablement littéraire, pleine de fatigue et d’honneur.

2261. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

On sait qu’à la fin du siège de Mantoue, Bonaparte, arrivé de la veille, assista à l’écart, et le visage caché dans son manteau, à la conférence qui eut lieu entre Serrurier, commandant du blocus, et Klenau, envoyé de Wurmser, et qu’il ne se découvrit qu’au dernier moment, en accordant au vieux maréchal des conditions plus honorables qu’il ne lui était permis d’en espérer.

2262. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Ces mêmes anxiétés se retrouvent avec plus d’énergie et de profondeur encore dans le poème intitulé : Novissima Verba, ou Mon âme est triste jusqu’à la mort ; c’est une véritable agonie au jardin des Olives ; agonie longue, traînante, dont les assauts n’ont pas de fin.

2263. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

Il y a plus d’idées fines et neuves dans le traité de Quintilien sur l’art oratoire, que dans les écrits de Cicéron sur le même sujet.

2264. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Les affections morales, unies, dès la jeunesse, aux passions brûlantes, peuvent se prolonger par de nobles traces jusqu’à la fin de l’existence, et laisser voir encore le même tableau sous le crêpe funèbre du temps.

2265. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

Enfin je ne sais si, au xviie  siècle, les habitudes religieuses, le souci de la perfection intérieure, l’obligation de déclarer ses fautes, entretenant dans l’âme une inquiétude qui la ramenait sans cesse en elle-même, ne contribuaient pas fortement à donner à l’esprit une vue nette et fine des faits moraux et le don de les exprimer aisément avec précision.

2266. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Du son des mots, on n’a cure, et par conséquent on néglige la rime ; bonne ou mauvaise, elle indique suffisamment la fin du vers : et n’est-ce pas à cela qu’elle sert ?

2267. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

  Quant au caractère de Beltrame, tel il se dessine dans celle pièce, tel il persista jusqu’à la fin du dix-huitième siècle.

2268. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Plus tard, marchant de moins près sur les pas de ces précurseurs étrangers, il ne laisse pas de leur demander ce qu’il dédaigne ou néglige d’inventer : les nœuds de l’intrigue et les surprises du dénouement ; par exemple, ces filles enlevées dans leur jeunesse qui retrouvent leurs parents à la fin du cinquième acte de L’École des femmes, de L’Avare, des Fourberies de Scapin, viennent plus directement de la comédie italienne que de la comédie antique : celle-ci les avait léguées à celle-là, qui avait singulièrement grossi l’héritage.

2269. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre V : Rapports du physique et du moral. »

L’homme actif, énergique, qui aime l’activité pour elle-même et qui agit dans toutes les directions, n’a point la délicatesse et la discrétion d’un autre homme qui n’aime point l’activité pour elle-même et qui est énergique seulement sous l’aiguillon des fins spéciales qu’il poursuit.

2270. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

comme nous en avons souffert de cet esclavage moral où se sont soumis les littérateurs, qui naquirent vers la fin du régime impérial !

2271. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Son ami lui suggéra alors de donner pour passeport à son vilain brigand islandais quelque chose qui pût le mettre à la mode et le faire sympathiser avec le siècle, soit plaisanteries fines contre les marquises, soit amers sarcasmes contre les prêtres, soit ingénieuses allusions contre les nonnes, les capucins, et autres monstres de l’ordre social.

2272. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

Il vit sa fin du même œil d’indifférence dont il avoit envisagé tous les événemens de la vie.

2273. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

L’orage élevé contre un sceptique dangereux grossissoit de jour en jour, & fondit à la fin sur lui.

2274. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Tout ce que j’ai compris de ma vie du clair-obscur » pp. 26-33

S’il nous arrive de nous promener aux Tuileries, au bois de Boulogne, ou dans quelque endroit écarté des Champs Elysées sous quelques-uns de ces vieux arbres épargnés parmi tant d’autres qu’on a sacrifiés au parterre et à la vue de l’hôtel de Pompadour, sur la fin d’un beau jour, au moment où le soleil plonge ses rayons obliques à travers la masse touffue de ces arbres dont les branches entremêlées les arrêtent, les renvoient, les brisent, les rompent, les dispersent sur les troncs, sur la terre, entre les feuilles, et produisent autour de nous une variété infinie d’ombres fortes, d’ombres moins fortes, de parties obscures, moins obscures, éclairées, plus éclairées, tout à fait éclatantes ; alors les passages de l’obscurité à l’ombre, de l’ombre à la lumière, de la lumière au grand éclat, sont si doux, si touchants, si merveilleux, que l’aspect d’une branche, d’une feuille arrête l’œil, et suspend la conversation au moment même le plus intéressant.

2275. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Il est enthousiaste de son art ; il fait des études sans fin.

2276. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

On a observé dans la capitale de ce roïaume, où l’on tient un registre mortuaire, qui fait mention du genre de mort d’un chacun, que de soixante personnes qui se défont elles-mêmes dans le cours d’une année, cinquante se sont portées à cet excès de fureur vers le commencement ou bien à la fin de l’hyver.

2277. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

Un jeune homme de condition des plus avant dans le monde, et de ceux qu’on appelle quelquefois en stile enjoué, la fine fleur de la cour, se piquoit de bien haranguer, et même de parler avec applaudissement devant les tribunaux dans les causes de ses amis, comme il se pique aujourd’hui d’avoir un équipage leste et des habits de bon goût.

2278. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Rappelez-vous donc le Bourbonnais dans le Voyage sentimental, et le peuplier au pied duquel est assise Marie la Folle, cette sœur de lait d’Ophélia, et vous saurez la différence d’un talent qui n’a qu’une face à un génie qui en a deux, et pourquoi les Zig-Zags fatiguent, à la fin, comme un voyage, tandis que le Sentimental Journey intéresse comme un séjour !

2279. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

Je connais trop ces vieilles fins de non-recevoir pour les admettre, ces bâtons mis dans les roues de la Critique pour l’arrêter et qui les cassent si elfe est un peu vigoureuse.

2280. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

Enivré qu’il ait été par la Renaissance et cette poésie moderne qui s’efforce depuis plus de vingt ans d’en réverbérer les rayons, le noble auteur des Chants du Passé (nous l’avons déjà dit) revient, vers la fin de son recueil, à cette simplicité mâle que la vérité chrétienne, embrassée définitivement par notre âme, communique non seulement aux œuvres du cœur, mais aux productions de l’esprit.

2281. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

C’était à la fin de soupers fous.

2282. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Un autre grand mérite de cet orateur, c’étaient des finesses et des grâces de style ; or, ces finesses et ces grâces tiennent ou à des idées ou à des liaisons d’idées qui nous échappent ; elles supposent l’art de choisir précisément le mot qui correspond à une sensation ou délicate, ou fine ; d’exprimer une nuance de sentiment bien distincte de la nuance qui la précède ou qui la suit ; d’indiquer par un mot un rapport, ou convenu, ou réel entre plusieurs objets ; de réveiller à la fois plusieurs idées qui se touchent.

2283. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Cette étude, sombre et vengeresse, de la fin d’une race royale, qui s’écroule dans le sang, dans la boue, dans la sanie, était le début de M.  […] Tous deux procèdent du même mouvement qui entraîna hommes et choses, sentiments et systèmes, à la fin du dix-huitième siècle. […] Les revues de fin d’année le traînèrent dans les vomissures de leurs couplets, on le chansonna au café-concert. […] C’était un Allemand comme on n’en voit pas dans les mots de la fin. […] Les critiques décidèrent que c’était la fin du monde.

2284. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

La minute vécue est une éternité ; elle n’a ni commencement, ni fin ; elle est ce qu’elle est, elle est absolue. […] Cette religion modérée est compatible avec la civilisation ; elle peut devenir aimable, si le clergé est fin et doux. […] Cette méthode eût été sévère, car elle aurait équivalu à prohiber tout ce qui est inutile à la fin directe du mariage, la procréation. […] Ce délai entre la fin de l’éducation et le mariage était fort écourté sous l’ancien régime ; parfois nul. […] Or, au siècle dernier, des penseurs hardis imaginèrent de transporter ce paradis à l’autre bout, à la fin.

2285. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

La seconde période s’ouvre, avons-nous dit, à la fin du siècle dernier. […] Ce caractère d’évolution déterminée, de commencement et de fin, de marche continuelle dans une direction dont le terme est fixé, appartient en propre aux êtres vivants. […] Les découvertes accomplies, à ce sujet, à la fin du siècle dernier, ont immédiatement placé en opposition la vie des plantes avec celle des animaux. […] Le Bathybius Hæckelii a été trouvé par des profondeurs de 4, 000 et 8, 000 mètres dans le fin limon crayeux de l’Océan. […] Dans beaucoup de cas, le protoplasma laisse apercevoir une sorte de charpente formée d’un réseau de granulations fines reliées par des filaments très déliés : ce sont les plastidules.

2286. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Faugère, à la fin du volume, et non pas, comme M.  […] À la fin de la session, nous savons que le prince de Conti fit donner à Molière une assignation de 5 000 livres sur le fonds des étapes de la province114. […] Le front était haut ; les yeux étincelaient de malice ; les lèvres, minces, fines, serrées, semblaient dessinées pour le sarcasme ; le buste inclinait légèrement en avant, comme déjà prêt à l’attaque. […] Le mal est visible dès la fin du xviie  siècle. […] Je commencerai par la fin, c’est-à-dire que je répondrai d’abord deux mots à la dernière ligne du Post-scriptum de M. 

2287. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Il s’est mis à table à Rome ; il s’est assis à l’ombre de son buisson de lauriers à Ustica, au pied de ses oliviers à Tibur, au bord de sa source de Blandusie à Venouse ; et si un souffle d’air a frémi mélodieusement dans l’arbre, si un gazouillement de la source a ému son oreille, si un flacon du falerne écumeux a répandu l’ivresse à la fin du festin d’amis, si les cheveux dénoués de la jeune Napolitaine Leucothoé ont eu un pli gracieux sur ses épaules ou exhalé un parfum de Syrie dans l’air, il a écrit, le jour même ou le lendemain, en deux ou trois strophes négligées, mais accomplies, son impression du moment, sans autre ambition que de perpétuer son plaisir. […] Nous avons eu en France, à la fin de Louis XIV et sous la Régence, une société spirituelle, licencieuse et poétique, tout à fait semblable à la société que fréquentait Horace en ce temps-là : c’était celle où chantait Chaulieu, où versifiait La Fare, où naissait Voltaire, ce qu’on appelait la société du Temple, parce qu’elle se réunissait au Temple chez les princes et chez les prieurs de Vendôme, ces Mécènes corrompus du siècle, et dont l’abbé de Chaulieu était véritablement l’Horace. […] « Et moi, l’homme qui se parait naguère à Rome de toges fines et légères, et dont les cheveux luisants embaumaient d’essences ; l’homme célèbre, tu le sais, pour avoir été préféré à tous par l’avide courtisane Glycère ; l’homme qui s’humectait du matin au soir du cristal liquide du vin de Falerne, il ne se délecte maintenant que d’un court repos, d’un sommeil sans couche dans l’herbe auprès du ruisseau.

2288. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Et quand il se plaignait, il devait se sentir plus faible qu’il ne le paraissait aux autres. » II « Nous apprîmes tout à coup, avec frayeur, au commencement de mai 1859, que Humboldt, sortant à la fin d’avril d’une réunion pour revenir à la maison de Mendelssohn, avait éprouvé un refroidissement qui le tenait au lit. […] Tout ce qui tient au détail des observations des faits particuliers, et aux souvenirs de l’antiquité classique, source éternelle d’instruction et de vie, est concentré dans des notes placées à la fin de chaque volume. […] À la vie confuse des éléments est opposée l’existence calme et laborieuse de l’homme, depuis le lever du soleil jusqu’au moment où le soir met fin à ses travaux.

2289. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Aussi dans ce milieu, qui paraît cependant avoir encore une physionomie marquée de gaieté légère, de bruyante agitation, — le Paris de la fin de ce siècle, — le roman va de Feuilletdj à M. de Goncourt, de Zola à Ohnetdk, le conte, de M.  […] Le Pilgrim’s Progress et les Chansons de Béranger sont significatives de l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle et de la France de 1830. […] Origine et fin de la civilisation, Stock, 1903.

2290. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

» dit-il, « fallait-il donc que cette race antique qui, depuis son origine, s’était conservée si pure, trouvât sa fin en moi, qui ne dois pas connaître le nom si doux de père ; semblable à un fleuve majestueux dont les eaux limpides et abondantes finissent par se perdre dans des sables stériles et ignorés !  […] La quatrième règle concerne le dénouement ; il doit être toujours heureux, c’est-à-dire conforme à la justice et à la bonté divine, qui prévalent, à la fin de toutes choses, sur le mal et sur le crime. […] Pareilles à l’airain en fusion, des flammes rouges, par intervalles, percent l’obscurité, et le vent mugit au loin, comme si c’était le vent de la fin du monde. » Un héros s’élance pour combattre corps à corps l’enfant, fils de Rama.

2291. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Un seul personnage peut-être apparut sur la scène vers la fin de la tempête, qui a été vraiment libre et fort dans son orgueil solitaire, d’autant plus maître de lui qu’il n’a jamais été en communication avec les grands courants de la patrie ou de l’humanité : c’est Napoléon, digne par son indomptable personnalité de prendre place parmi les héros de Plutarque, si son âme eût été à la hauteur de son intelligence. […] L’ordre, l’ordre moral s’entend, est la parfaite harmonie des moyens et de la fin. Quand la fatalité historique poursuit une fin heureuse et bonne, c’est en aveugle, comme la nature elle-même, dont elle fait partie.

2292. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Elle connaissait, elle pratiquait ces règles innées du discours, le commencement, le milieu, la fin, l’exorde, l’exposition, le raisonnement, le pathétique, la péroraison ; elle savait que l’ordre dans les idées et dans les faits, la clarté et la force dans le langage, la chaleur dans les sentiments, l’agrément même dans la diction, sont les conditions sans lesquelles l’orateur ne peut ni commander l’attention, ni communiquer la conviction aux assemblées publiques. […] Et Marc-Antoine, quelle a été sa fin ? […] « Je suis loin de regretter, dit alors Lucullus, les heures employées à ces entretiens ; quand nous nous trouverons réunis, surtout dans nos jardins de Tusculum, nous pourrons souvent débattre ensemble ces belles questions, etc. » Et ils s’embarquent à la fin du jour dans un silence plein de pensées. […] Je ne lis point cet ouvrage que je n’aie envie de me voir à la fin de mes jours, et cette envie, par tout ce que je viens d’entendre, augmente fort.

2293. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Il faut donc, dans toutes les choses, considérer leur fin et comme elles se résolvent, puisque la Divinité ruine souvent de fond en comble ceux à qui elle a fait entrevoir la félicité. » « Solon se tut. […] Il finit même par regarder comme un homme sans lumières celui qui, mettant de côté la prospérité présente, recommandait d’attendre la fin de toutes choses pour les juger. […] Tout ce que tu as fait aujourd’hui n’aboutit au contraire qu’à rendre les Mèdes, innocents envers toi, esclaves, eux qui étaient les maîtres, et à leur donner pour maîtres les Perses, qui n’étaient jusqu’ici que leurs esclaves. » « Telle fut la fin du règne d’Astyage ; il avait duré trente-cinq ans. […] Quelque temps après, l’ouvrier qui l’avait construit, voyant approcher sa fin, fit appeler ses fils (il en avait deux), et leur dit qu’ayant voulu leur assurer les moyens de vivre dans l’opulence, il avait eu recours, en bâtissant le trésor du roi, à un artifice qu’il allait leur faire connaître.

2294. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Et c’est ainsi que, dans l’amer chapitre où il nous raconte les métamorphoses de Tartufe depuis la fin du xviie  siècle jusqu’à nos jours, Veuillot n’hésite pas à faire finir l’« imposteur » dans la peau d’un « catholique sincère, mais indépendant », c’est-à-dire d’un catholique libéral. […] Il verrait avec espoir la fin prochaine de ce qu’il a le plus haï, la fin du parlementarisme bourgeois et du catholicisme libéral, et de malentendus et de mensonges également compromettants pour la liberté et pour la religion. […] Vers la fin du joli chapitre de critique de Çà et là, Veuillot, après quelques jugements sévères sur la littérature de ce temps, rentre en soi : Je ne crains pas que l’on m’ahonte en m’opposant à moi-même le peu que je vaux.

2295. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Je suis sorti ce soir dans le parc, au soleil couchant ; je marchais dans la neige douce : au-dessus de moi, à droite, à gauche, tous les buissons, toutes les branches des arbres étincelaient de neige, et cette blancheur virginale qui recouvrait tout prenait une teinte rose aux derniers rayons du soleil : c’étaient des scintillements sans fin, une lumière d’une pureté incomparable ; les aubépines semblaient en pleines fleurs, et les pommiers fleurissaient, et les amandiers fleurissaient, et jusqu’aux pêchers qui semblaient roses, et jusqu’aux brins d’herbe : un printemps un peu plus pâle, et sans verdure, resplendissait sur tout. […] Notre passé est une neige qui tombe et cristallise lentement en nous, ouvrant à nos yeux des perspectives sans fin et délicieuses, des effets de lumière et de mirage, des séductions qui ne sont que de nouvelles illusions. […] Et la Bible nous donne, comme en une sorte de manuel, un résumé des méditations sans fin des races orientales dans les déserts, devant une nature plus colorée, tantôt plus immuable et tantôt plus changeante que la nôtre. […]  » Sur la fine poudre grise qui sablait le sol, se dessinait très nettement, avec l’empreinte de l’orteil, des quatre doigts et du calcanéum la forme d’un pied humain, le pied du dernier prêtre ou du dernier ami qui s’était retiré quinze cents ans avant Jésus-Christ, après avoir rendu au mort les honneurs suprêmes.

2296. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Plus avisé et plus fin que Barthélemy, on assure qu’il était à côté de lui dans l’ancienne Némésis sans paraître.

2297. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

En avançant dans cette intéressante lecture, nous trouvons Diderot qui prend de l’âge ; et, il faut l’avouer, l’influence de l’âge se fait sentir plus d’une fois dans toute la portion amoureuse et galante du second volume ; Diderot, vers la fin, a déjà cinquante-cinq ans, et mademoiselle Voland en a un peu plus de quarante-cinq.

2298. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Sainte-Beuve a porté un dernier jugement sur Turquety dans les Notes et Pensées qui ont remplacé la Table analytique à la fin du tome XI des Causeries du Lundi, page 517. — On peut lire aussi une note sur ce poète dans le tome XIII et dernier des Nouveaux Lundis, page 398 (article Malherbe).

2299. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Mais dans cette horrible ivresse, l’homme se sent condamné à un mouvement perpétuel ; il ne peut s’arrêter à aucun point limité, puisque la fin de tout est du repos, et que le repos est impossible pour lui ; il faut qu’il aille en avant, non qu’au-devant de lui l’espérance apparaisse, mais parce que l’abîme est derrière, et que, comme pour s’élever au sommet de la montagne Noire, décrite dans les Contes Persans, les degrés sont tombés à mesure qu’il les a montés.

2300. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Ils le voyaient à l’évidence, comme ils voyaient cette mer bleue qui les entourait… » Ainsi le récit patient, d’observation minutieuse, se trouve soulevé, vers la fin, par un souffle de vaillance et d’énergique espoir ; et il nous plaît de retrouver et de reconnaître chez l’artiste raffiné, chez l’auteur de Pierrot assassin de sa femme, un peu de l’âme du soldat excellent dont il est le fils.

2301. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Sainte-Beuve M. de Vigny n’a pas été seulement dans Stello et dans Chatterton le plus fin, le plus délié, le plus émouvant monographe et peintre de cette incurable maladie de l’artiste aux époques comme la nôtre, il a été et il est poète ; il a commencé par être poète pur, enthousiaste, confiant, poète d’une poésie blonde et ingénue.

2302. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

» ; et ailleurs : « On m’a apporté à déjeuner, — des choses innombrables et fines, — mais je n’ai faim qu’en France. » L’impératrice est pleine de bienveillance pour lui.

2303. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

L’historien regarde alors la fin du xviie  siècle pour mieux s’expliquer le xviiie  siècle.

2304. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

salués d’applaudissements de triomphe, des milliers de savants s’emploieront à des investigations physiques presque infinitésimales ; à rechercher la composition atomique et la structure microscopique du corps ; à explorer les formes innombrables de la vie animale et végétale, invisibles à l’œil tout seul ; à découvrir des planètes qui ont parcouru, inconnues pendant des siècles, leurs orbites obscurs ; à condenser, par la puissance du télescope, en soleils et systèmes, ce qui était regardé récemment encore comme la vapeur élémentaire des étoiles ; à traduire en formules numériques l’inconcevable rapidité des vibrations qui constituent ces rayons, si fermes en apparence que les plus forts vents ne les ébranlent pas ; à mettre ainsi en vue les parties les plus mystérieuses de l’univers matériel, depuis l’infiniment loin jusqu’à l’infiniment petit ; mais l’analyse exacte des phénomènes de conscience, la distinction entre les différences, si fines pourtant et si petites, des sentiments et des opérations ; l’investigation attentive des enchaînements les plus subtils de la pensée, la vue ferme mais délicate de ces analogies mentales qui se dérobent au maniement grossier et négligent de l’observation vulgaire, l’appréciation exacte du langage et de tous ses changements de nuances et de tous ses expédients cachés, la décomposition des procédés du raisonnement, la mise à nu des fondements de l’évidence : tout cela serait stigmatisé comme un exercice superflu de pénétration, comme une perte de puissance analytique, comme une vaine dissection de cheveux, comme un tissage inutile de toiles d’araignées ?

2305. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Les écrits du temps n’indiquent pas les femmes qui faisaient partie de la société dans cette deuxième période, à la fin de laquelle la marquise avait atteint sa trente-cinquième année, et sa fille sa treizième.

2306. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Il est certain que ce mariage fut la première cause qui mit fin à ce qu’on peut appeler le règne de l’hôtel Rambouillet, c’est-à-dire à ses nombreuses réunions, à l’appareil des conversations de haut intérêt, à l’influence, à l’autorité des opinions qui y prévalaient.

2307. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

. — Il faut tenir pour un geste de pure passion intellectuelle ce coup de pied impérial par lequel prit fin une discussion où s’obstinaient l’idéologisme religieux du philosophe et son défaut de scepticisme.

2308. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Ainsi : Et dans le soir on voit passer des formes grêles, Leurs pas ne pèsent pas au sable fin des grèves : Âmes d’adolescents qu’aimèrent les Sirènes, Et que tourmentent les angoisses éternelles.

2309. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

L’énigme fut à la fin découverte.

2310. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Charitable autant que peu sage ; Et à la fin, Il est bon d’être charitable ; Mais envers qui ?

2311. (1865) Du sentiment de l’admiration

Mais pour comprendre de bonne heure que cette recherche platonicienne et surtout chrétienne de l’idéal dans les chefs-d’œuvre de l’art est la fin supérieure des vraies études, il faut bien un peu de cette folie dont je parlais tout à l’heure, folie qui a son nom et l’un des plus beaux noms qui soient ici-bas, l’enthousiasme.

2312. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Malgré l’ignorance des effets et des causes, et les règles de convention qui ont été les suites de cette ignorance, j’ai peine à douter qu’un artiste qui oserait négliger ces règles, pour s’assujettir à une imitation rigoureuse de la nature, ne fût souvent justifié de ses pieds trop gros, de ses jambes courtes, de ses genoux gonflés, de ses têtes lourdes et pesantes, par ce tact fin que nous tenons de l’observation continue des phénomènes, et qui nous ferait sentir une liaison secrète, un enchaînement nécessaire entre ces difformités.

2313. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

On a dit que la plus belle couleur qu’il y eût au monde était cette rougeur aimable dont l’innocence, la jeunesse, la santé, la modestie et la pudeur coloraient les joues d’une fille ; et l’on a dit une chose qui n’était pas seulement fine, touchante et délicate, mais vraie : car c’est la chair qu’il est difficile de rendre ; c’est ce blanc onctueux, égal sans être pâle ni mat ; c’est ce mélange de rouge et de bleu qui transpire imperceptiblement ; c’est le sang, la vie qui font le désespoir du coloriste.

2314. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

A la fin de chaque année, le même professeur donnera un cours de pharmacie, pendant lequel il exécutera ou fera exécuter par un adjudant, toutes les espèces de préparations que les médicaments subissent avant que d’être employés.

2315. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Il est fin.

2316. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Mais elle a beau me parler de l’héroïque sincérité de l’âme ardente et forte dont elle recommande le volume présent au public ; elle a beau m’exalter cette âme indépendante et fidèle, qui n’oublie aucun de ses amours en les variant et qui ne combat rien dans son âme par la très morale raison que le temps qu’on perd à combattre contre soi, on ne fait pas Corinne, si on fait Mme de Staël, je me connais trop en logomachie pour ne pas reconnaître les idées, les façons de dire, les affectations du bas-bleu moderne, cette espèce à part et déjà si commune et pour être infiniment touché du spectacle que me donnent, à la fin de cette préface sur laquelle on a compté, ces deux antiques Mormones du bas-bleuisme contemporain dont l’une couronne l’autre de roses à feuilles de chêne, avec un geste tout à la fois si solennel et si bouffon !

2317. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Henri IV n’a pas le fanatisme religieux qui fut la plus honorable passion du XVIe siècle, et pour cette raison, qui n’est pas la seule, du reste, mais qui est la plus puissante, il est peut-être la seule figure de son histoire qui soit entièrement sympathique à Forneron, l’écrivain politique de ce temps, qui, au temps de Henri IV, se serait certainement rangé dans le parti des politiques, qui mirent fin à la guerre civile et tirèrent de la vieille Constitution de la monarchie catholique, qui avait été la monarchie française, une monarchie d’un autre ordre, — la monarchie des temps modernes.

2318. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Nous oublions trop que le grand caractère de l’Histoire c’est d’être une peseuse de poussière, et que des écroulements définitifs, des fins accomplies, conviennent mieux à cette Observatrice funèbre que des choses vivantes encore, qui déconcerteraient son œil et sa main.

2319. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

la chute, ni ce monde tombé à la fin, ni un monde nouveau qui s’est élevé, ni le temps qui fait guenille de tout et qui a passé sur ses œuvres légères, rien n’a eu pouvoir de flétrissure sur cette gaîté inaltérablement charmante !

2320. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Selon la nature de la pièce qui se joue, les mouvements des acteurs en disent plus ou moins long : presque tout, s’il s’agit d’une pantomime ; presque rien, si c’est une fine comédie.

2321. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

On dit qu’à la fin de ce dernier éloge, il demanda aux dieux la faveur de mourir comme ce jeune prince, en combattant avec gloire pour le peuple romain.

2322. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Cet Espagnol, qui vint de bonne heure à Rome pour y faire des vers, médire et flatter, et qui y eut tout le succès qu’un esprit fin et piquant peut avoir dans une grande ville, où il y a de l’oisiveté, des arts et des vices, nous a laissé près de quatre-vingts petites pièces ou épigrammes, faites en l’honneur de Domitien.

2323. (1927) André Gide pp. 8-126

L’art ne lui apparaît pas comme une fin, ni son œuvre comme un être qui, une fois détaché de lui, doive avoir une vie propre, durer et se perpétuer. […] Triste fin d’une noble maison ! […] Ce sont les plus ardus : les trois derniers sont beaucoup plus accessibles, et si l’on veut s’initier progressivement, on pourra commencer par la fin, quitte à reprendre ensuite l’ordre chronologique. […] Ce voyage à la fin m’a lassé. » Il a été réduit à subir d’autres maîtres : il a préféré rentrer au bercail et servir du moins ses parents. […] Caractères Il y a bien des observations fines et des croquis spirituels dans le nouvel opuscule à tirage restreint que M. 

2324. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

À la fin, la princesse l’abandonne ; il part désespéré pour l’Autriche. […] Le temps, qui détruit si rapidement les monuments des empires, semble respecter, dans ces déserts, ceux de l’amitié, pour perpétuer mes regrets jusqu’à la fin de ma vie. […] Au pied du rocher est un enfoncement d’où sort une fontaine qui forme une petite flaque d’eau au milieu d’un pré d’herbe fine. […] L’ouragan des tropiques l’avait poussé dans la fausse rade d’Aral ; voici la fin des naufragés, on ne peut l’abréger: À quelque distance de là, nous vîmes, à l’entrée du bois, un feu autour duquel plusieurs habitants s’étaient rassemblés. […] Nous nous éloignâmes de ce lieu, accablés de consternation, tous l’esprit frappé d’une seule perte, dans un naufrage où un grand nombre de personnes avaient péri, la plupart doutant, d’après une fin aussi funeste d’une fille si vertueuse, qu’il existât une Providence ; car il y a des maux si terribles et si peu mérités, que l’espérance même du sage en est ébranlée.

2325. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Sainte-Beuve n’aimait pas la discussion, qui lui faisait rougir les oreilles et bégayer sa langue pointue, de colère et de contrariété… Dans ces avalanches du verbe de, Diderot, le pauvre Sainte-Beuve n’aurait trouvé ni la place ni le temps de glisser une de ses anecdotes ou un de ses aperçus, qu’on n’aperçoit plus à quatre pas, tant ils sont fins. […] Taine, qui l’a cité à la fin de son volume de l’Ancien régime, s’est permis un effet de fantasmagorie indigne de son érudition. […] mais un artiste qui ne fait qu’une chose et qui l’accomplit eût valu plus que lui… Il a touché à tout comme Voltaire, mais il n’avait pas plus la main ailée de Voltaire qu’il n’avait la main fine et languissante de Sterne. […] Mais le crime de Diderot et de ses théories c’est de nous avoir gâté un homme plus fort que lui en nous gâtant Beaumarchais, — car il faut bien mettre au compte de Diderot Eugénie, les Deux Amis et la Mère coupable ; c’est d’avoir retardé l’avènement et hâté la fin d’un homme d’esprit et de génie, qui s’est débattu longtemps dans le pathos de Diderot avant de naître à des chefs-d’œuvre, et qui, ténacité des influences premières, a fini par y retomber ! […] Chapitre V : la critique Ce travail sur Diderot va bientôt toucher à sa fin.

2326. (1890) Nouvelles questions de critique

Aussi, tous les moyens y deviennent-ils bons, comme étant justifiés, ou excusés par l’importance de la fin. […] Et l’éloquence de la chaire, si l’on veut résumer en quelques mots son objet, que se propose-t-elle, que de nous détacher de ces intérêts mêmes qui sont entre nous l’occasion, l’aliment, et la fin des procès civils ? […] Ne serait-ce pas là, pour le dire en passant, l’une au moins des raisons de l’éclat dont brillent alors l’éloquence de la chaire et l’art dramatique, où le commencement et la fin de la perfection sont de savoir s’aliéner de soi ? […] La critique, par exemple, n’a pas été inventée aux mêmes fins que le roman ou que la poésie. […] Elles n’en sont pas la fin ni le principe, puisqu’il y a des arts qui ne sont pas d’imitation ; et on n’a jamais ouï parler d’une cathédrale idéaliste ou d’un oratorio réaliste.

2327. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Mais on ne conçoit pas une œuvre dramatique écrite, étudiée, montée, réalisée enfin, qui se déroulerait devant des fauteuils vides, ou, du moins, quand la chose arrive, c’est bien contre le gré des interprètes et de l’auteur : elle n’a pas sa fin en elle-même. […] Mais ils ne pouvaient masquer des défauts qui, sensibles à la lecture, devaient s’accuser à la scène : redites sans fin, détails inutiles, prolixité, piétinement sur place, absence de choix évidente entre les éléments secondaires et principaux. […] Or, à travers ce fin réseau, le personnage divisé s’échappe, l’être de chair s’efface et se dissout. […] Il est trop fin pour ne pas distinguer dans l’œuvre du grand dramaturge ce qui est humain et universel de ce qui est spécifiquement anglais, ce qui est transmissible, recevable au xixe  siècle et en pays français de ce qui heurte notre goût. […] Toutes les tentatives que j’ai énumérées tendaient à cette fin plus ou moins explicitement : utiliser avec plus de diversité et plus de liberté les trois dimensions de la scène pour assurer aux drames de Shakespeare une continuité conforme à leur architecture, une présentation modelée sur leur coupe, sur leur courbe mobile à travers l’espace et le temps.

2328. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Ils se résignaient difficilement à la nécessité de cette vie inconsistante, dont on ne voyait la fin que dans la destruction générale des choses. […] C’est ce qu’a constaté presque seul entre les anciens écrivains, Bossuet : « La douleur, dit-il, abat à la fin et rend l’âme paresseuse. » Rien de plus exact. […] Ils ont un commencement et une fin, ils ont de la lumière et de l’ombre, ils naissent de la nuit et vont mourir dans la nuit. […] Les larmes coulent et les rires s’égrènent, au même rythme de la vie, pour s’enfoncer ensemble dans l’abîme sans fin. […] Et il n’y a plus ni commencement ni fin, ni passé ni futur, il n’y a qu’un présent, à la fois stable et fugitif, à la fois multiple et absolu.

2329. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Dumas, qui part du réalisme, mais pour le dépasser, qui a pour base le réel, pour fin un idéal. […] La leçon que donne un auteur, ce n’est pas à la fin, c’est au cours de la pièce qu’il la donne. […] Car le spectateur, à la fin, s’aperçoit que tout cela n’est pas assez sérieux. […] Mais ordinairement on place la haine à la fin de l’amour. […] Zola, Germinal, fin.

2330. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

ce fut alors qu’il fut permis de croire à la fin de toutes choses. » Mais cette perspective funèbre ne dura pas longtemps pour M. […] Ballanche et le tira de la crainte, et le préserva de l’obstination dans des ruines ; il espéra ; et, plus tard, devenu prêtre à son tour, prêtre à demi voilé du plébéianisme grandissant, aimant à voir dans Fénelon le véritable fondateur de l’ère actuelle, le voilà qui marche et continuera, à travers tout, de marcher vers l’avenir, comme un de ces tranquilles vieillards de son maître, comme un Aristonoüs serein et patient, souriant de loin sous ses bandelettes à quelque ami qui s’avance, le long du sable fin des mers. […] Ballanche courut à Rome retrouver celle que plus tard il nomma du nom de Béatrix ; il lut au sein de cette petite société romaine la fin d’Antigone, la scène des funérailles.

2331. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

« Au mois de juillet 1809, à la fin d’une journée des plus chaudes, je remontais la Néva dans une chaloupe avec le conseiller privé de T…, membre du sénat de Saint-Pétersbourg, et le chevalier de B…, jeune Français que les orages de la révolution de son pays et une foule d’événements bizarres avaient poussé dans cette capitale. […] La terre entière, continuellement imbibée de sang, n’est qu’un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu’à la consommation des choses, jusqu’à l’extinction du mal, jusqu’à la mort de la mort. […] « Quinze siècles avaient passé sur la ville sainte lorsque le génie chrétien, jusqu’à la fin vainqueur du paganisme, osa porter le Panthéon dans les airs, pour n’en faire que la couronne de son temple fameux, le centre de l’unité catholique, le chef-d’œuvre de l’art humain, et la plus belle demeure terrestre de celui qui a bien voulu demeurer avec nous, plein d’amour et de vérité. » XI Voilà tout ce livre du Pape, œuvre très savante, quoique très décousue, inférieure aux Soirées de Pétersbourg, et qui cependant produisit plus de gloire à l’écrivain, parce qu’elle fut adoptée à son apparition par les Chateaubriand, les Bonald, les Lamennais, hommes éclatants de la restauration théocratique en France à cette époque.

2332. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Son sourire bienveillant donnait de la grâce au sérieux de ses pensées, et ses mots fins et à deux sens portaient d’eux-mêmes et touchaient avec justesse à leur double but, comme deux traits partis à la fois d’un même arc : l’un pour faire sourire, l’autre pour faire penser. […] XVIII Le vieux roi de Naples Ferdinand, quoiqu’il passât pour un lazzarone sur le trône parmi les libéraux de Paris, avait lui-même autant de cet esprit napolitain, fin et railleur, que tout son royaume. […] On ne pouvait s’empêcher de chercher encore sur sa figure douce, fine, intelligente et passionnée, les traces de la beauté qui l’avait fait adorer dans un autre âge.

2333. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

La nature est comme un vase immense auquel viennent puiser tous les êtres et où chacun finit par distinguer et trier ce qui doit alimenter sa propre existence, satisfaire son « vouloir-vivre » ; peu à peu, les diverses espèces arrivent à discerner ce qui leur est conforme ou contraire par des sensations souvent aussi fines que celles du dégustateur qui, dans une liqueur complexe, discerne l’arôme subtil de tel ou tel élément. […] Par exemple, on distingue à peine la piqûre d’une fine aiguille et l’attouchement d’une étincelle de feu. […] Mais, en premier lieu, sous le rapport du temps, nous ne saurions saisir en nous l’instantané : chaque état, même le plus indivisible, comme la vision d’une étincelle électrique, a en réalité une durée, un commencement, un milieu, une fin ; il a un avant et un après.

2334. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Richeut, le plus ancien des fabliaux qui nous soient parvenus, est de 1159, mais Richeut n’est qu’à peine un fabliau, et « la plupart des autres semblent être de la fin du xiie et du commencement du xiiie  siècle ». […] On ne compose plus de Fabliaux, et même les grands Mystères n’apparaissent que tout à fait à la fin de la période. […] A. — Le Roman de Renart 1º Les Sources. — Édelestand du Méril, Poésies Latines du Moyen Âge, précédées d’une Histoire de la fable ésopique, Paris, 1854 ; — Léopold Hervieux, Les Fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du Moyen Âge, Paris, 1884 [Cf. 

2335. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Une observation qui se présente ici à mon esprit et qui n’est pas une des moindres raisons de différer l’étude des langues anciennes, c’est l’inversion ; où est l’enfant qui ait assez d’idées et d’étendue de tête pour embrasser toute la suite d’une période de cinq à six lignes où l’ordre des mots suspend le sens jusqu’à la fin ? […] Et nous voilà parvenus à la fin du premier cours des études d’une université ou à la sortie de la faculté qu’on appelle des arts. […] Nous transcrirons seulement les réflexions placées à la fin de l’examen des auteurs latins. » (Note de M. 

2336. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

« Fantôme à barbe grise, dit-il, aux yeux gris terne, aux fines mains maigres…, qui marché sans marcher, qui s’avance sans qu’il y paraisse, et sans faire bruit, comme on glisse sur un tapis sourd… » À ce portrait des contes de Perrault, qui pourrait jamais reconnaître l’homme de la force positive, le ministre-roi et l’esprit ardent et intense qui put bien emporter dans la mort la plus haute moitié de ses pensées, mais qui en a laissé assez de réalisées sur la terre, pour qu’on ne puisse pas accuser son fier et vigoureux génie, de pâleur ou d’ambiguïté ? […] Il n’y a pas de place dans sa fine et spirituelle tête de couleuvre pour cette chose large, opaque, carrée, qui s’appelle la métaphysique. […] Pour lui, la Révolution qu’il disait, — et avec raison, — ne s’incarner dans aucun homme, se fait femme aujourd’hui, et tout aussitôt, avec la piété d’un enlumineur de fétiches, le voilà qui se met à nous peindre ce multiple visage de femme sous lequel l’idée révolutionnaire lui apparaît, peut-être d’autant plus puissante… Il est vrai qu’un remords le prend vers la fin de son travail.

2337. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Cette simple figure, sérieuse et mélancolique, et dont le dessin fin et la couleur un peu crue rappellent les anciens maîtres allemands, ce gracieux Albert Durer, nous avait donné une excessive curiosité de trouver le reste. […] Ce n’est qu’un semblant de peinture sérieuse ; ce n’est pas là le caractère si connu de cette figure fine, mordante, ironique. — C’est lourd et terne. […] Loubon fait toujours des paysages d’une couleur assez fine : ses Bergers des Landes sont une heureuse composition.

2338. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Je n’admettrai pourtant jamais que Rome, la Rome même du peuple, que nous avons vue depuis si fine et si piquante à la raillerie, n’ait pas eu, dès qu’elle en eut le loisir et l’occasion, l’esprit aiguisé en même temps que le parler agréable et doux. […] Ses transformations, ses pérégrinations à la poursuite des variétés du beau, n’auraient plus de fin.

2339. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Ses lettres à l’abbé Le Vasseur sont froides, fines, correctes, fleuries, mythologiques et légèrement railleuses ; le bel-esprit sentimental et tendre qui s’épanouira dans Bérénice y perce de toutes parts ; ce ne sont que citations italiennes et qu’allusions galantes ; pas une crudité comme il en échappe entre jeunes gens, pas un détail ignoble, et l’élégance la plus exquise jusque dans la plus étroite familiarité. […] Avec cette facilité excessive aux émotions, et cette sensibilité plus vive, plus inquiète de jour en jour, on explique l’effet mortel que causa à Racine le mot de Louis XIV, et ce dernier coup qui le tua ; mais il était auparavant, et depuis longtemps, malade du mal de poésie : seulement, vers la fin, cette prédisposition inconnue avait dégénéré en une sorte d’hydropisie lente qui dissolvait ses humeurs et le livrait sans ressort au moindre choc.

2340. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Ne serait-il pas possible que le genre humain, témoin et victime de ce principe de haine, de ce germe de mort qui a détruit tant d’États, pût chercher et trouver la fin du combat de l’aristocratie et de la démocratie, et qu’au lieu de s’attacher à la combinaison d’une balance, qui par son avantage même, par la part qu’elle accorde à la liberté, finit toujours par être renversée : on examinât, si l’idée moderne du système représentatif n’établit pas dans le gouvernement, un seul intérêt, un seul principe de vie, en rejetant toutefois tout ce qui peut conduire à la démocratie ? […] À la fin d’un semblable ouvrage, cependant, sous quelque point de vue général que ces grandes questions fussent présentées, il serait impossible de ne pas finir par les particulariser dans leur rapport avec la France et le reste de l’Europe.

2341. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Les estampes431 représentent dans une chaumière délabrée deux enfants, l’un de cinq ans, l’autre de trois, auprès de leur grand’mère infirme, l’un lui soulevant la tête, l’autre lui donnant à boire ; le père et la mère qui rentrent voient ce spectacle touchant, et « ces bonnes gens se trouvent alors si heureux d’avoir de tels enfants qu’ils oublient qu’ils sont pauvres »  « Ô mon père432, s’écrie un jeune pâtre des Pyrénées, recevez ce chien fidèle qui m’obéit depuis sept ans ; qu’à l’avenir il vous suive et vous défende ; il ne m’aura jamais plus utilement servi. » — Il serait trop long de suivre dans la littérature de la fin du siècle, depuis Marmontel jusqu’à Bernardin de Saint-Pierre, depuis Florian jusqu’à Berquin et Bitaubé, la répétition interminable de ces douceurs et de ces fadeurs  L’illusion gagne jusqu’aux hommes d’État. « Sire, dit Turgot en présentant au roi un plan d’éducation politique433, j’ose vous répondre que dans dix ans votre nation ne sera plus reconnaissable, et que, par les lumières, les bonnes mœurs, par le zèle éclairé pour votre service et pour celui de la patrie, elle sera au-dessus des autres peuples. […] De là pour lui la préoccupation constante et l’idée fixe d’acquérir, d’amasser et de posséder, la rapacité et l’avarice, notamment dans la classe qui, collée à la glèbe, jeûne depuis soixante générations pour nourrir les autres classes, et dont les mains crochues s’étendent incessamment pour saisir ce sol où elles font pousser les fruits ; on la verra à l’œuvre. — En dernier lieu, son organisation mentale plus fine a fait de lui, dès les premiers jours, un être imaginatif en qui les songes pullulants se développent d’eux-mêmes en chimères monstrueuses, pour amplifier au-delà de toute mesure ses craintes, ses espérances et ses désirs.

2342. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Il était hardi de faire Mahomet, plus hardi de le dédier au pape, un fin compère qui prit la chose comme il faut. […] Voilà pourquoi Voltaire développe et rejette cette partie à la fin de son livre.

2343. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Comme son maître, il a étudié la nature orientale ; il a visité le Caucase, cette Algérie de la Russie, siège d’une guerre acharnée dont il n’était pas destiné à voir la fin. […] Personne ne raconte plus spirituellement que Pouchkine, personne n’entremêle plus agréablement la satire hardie, mais honnête, aux observations justes et fines de mœurs et de caractères ; personne enfin n’effleure avec plus de discrétion des situations qui, sous une plume moins habile, alarmeraient les lecteurs les moins timorés.

2344. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Agamemnon va mourir, aucun pressentiment ne l’avertit de sa fin prochaine ; pourtant il semble déjà en dehors et au-dessus de la vie. […] Égisthe se montre à cette fin du drame, comme s’il sortait d’un trou d’embuscade.

2345. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Fréron aurait en tout ceci un trop beau rôle, si je n’ajoutais que, vers la fin de sa lettre, son amour-propre prenait le dessus et s’exaltait jusqu’à dire : Je crois que je m’y connais un peu, monsieur ; je sais ce qu’ils valent, et je sens ce que je vaux. […] Sur la fin, sa chaleur de cœur s’exhalait souvent par des bouffées d’indignation et par de saintes colères d’honnête homme.

2346. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Savez-vous maintenant que les fines gueules du Jockey, les vrais gourmets, ont chez eux un pilon pour écraser leur poivre eux-mêmes. […] Le poète, qui, le jour où il est arrivé avait écrit le mot fin sur les Misérables, lui a dit : « Dante a fait un Enfer avec de la poésie, moi j’ai essayé d’en faire un avec de la réalité ! 

2347. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Mais lorsqu’on le lit de sang froid, on ne sauroit se dissimuler que son Poëme, à le prendre à la rigueur, n’a ni commencement ni milieu ni fin. […] De-là, cette monotonie de faits répandus depuis le commencement du Poëme jusqu’à la fin.

2348. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Elle s’aiguise d’une fine ironie, lorsqu’elle touche quelques-uns de nos travers : une douce et noble chaleur anime les endroits où l’idéal du bien nous est proposé. […] L’homme absolu se fait un système et veut le réaliser sans délai : l’homme pratique a un but moins idéal et plus voisin ; il tourne les obstacles, quand il ne peut les franchir, et subordonne toutes ses pensées à la fin prochaine qu’il veut atteindre.

2349. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Comprendre, c’est donc penser à propos d’un texte donné ; l’assimilation n’est que l’invention réglée par la position préalable d’une certaine fin, qui est l’identification de notre pensée, non avec la vérité, mais avec la pensée d’autrui, sur une question donnée [ch. […] Nous citerons plus loin les passages d’Horace dont Boileau s’est inspiré. — Quintilien (X, 1) est plus pénétrant que Boileau ; il comprend que l’expression peut être en retard sur la pensée ; mais, si les nombreuses analyses psychologiques de cet auteur sont très fines, elles sont aussi très vagues ; nulle part il ne distingue dans la mémoire verbale la puissance (conservation) et l’acte (reproduction, parole intérieure) ; puis la parole est pour lui le but, et la pensée le moyen : ce faux point de vue est l’erreur fondamentale de son livre.

2350. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Même simplicité de mœurs, dit-il ; même vie, même fin proposée chez le peuple de Moïse et dans la Cité de Platon. […] Un pieux lettré, qui, à la fin du dix-septième siècle, commentait cette inspiration des premiers temps, disait « qu’au prix de ce cantique, Virgile lui paraissait tout de glace » ; malheureusement, il glaçait lui-même de ses analyses ce qu’admirait sa foi.

2351. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

M. de Valincour, avec son tact fin, fut le premier à le sentir ; il démêla à travers l’effusion de Villars une certaine adresse peut-être et une intention de gloire, l’ambittion « d’être le seul académicien que la postérité vît représenter à côté de Richelieu et de Louis XIV. » M. de Valincour se réserva donc, le jour où l’Académie reçut le portrait du maréchal, d’offrir pour sa part à la compagnie ceux de Despréaux et de Racine, et, sans faire tort au héros, l’égalité académique, la dignité des Lettres fut maintenue15.

2352. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

Tel il fut avec Du Fresny, tel nous allons le voir à côté de La Motte dans la querelle commune qu’il épousa, franc, net et vif ; critique fin, paradoxal, mais sincère ; raisonnant son admiration comme toutes choses, et tellement fidèle au tour de son esprit, même en se donnant à La Motte et en se faisant son lieutenant, qu’il n’est pas juste d’estimer l’un et de mépriser l’autre.

2353. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Mais à la fin le ressort trop tendu éclata ; les passions s’épuisèrent et se dispersèrent : ce fut le signal pour recommencer d’agir.

2354. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

Le 18 fructidor y avait mis fin.

2355. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

La vie, le sentiment de la réalité, y respirent ; de frais paysages, l’intelligence poétique symbolique de la nature, une conversation animée et sur tous les tons, l’existence sociale du xviiie  siècle dans toute sa délicatesse et sa liberté, des figures déjà connues et d’autres qui le sont du moment qu’il les peint, d’Holbach et le père Hoop, Grimm et Leroy, Galiani le cynique ; puis ces femmes qui entendent le mot pour rire et qui toutefois savent aimer plus et mieux qu’on ne prétend ; la tendre et voluptueuse madame d’Épinay, la poitrine à demi nue, des boucles éparses sur la gorge et sur ses épaules, les autres retenues avec un cordon bleu qui lui serre le front, la bouche entr’ouverte aux paroles de Grimm, et les yeux chargés de langueurs ; madame d’Houdetot, si charmante après boire, et qui s’enivrait si spirituellement à table avec le vin blanc que buvait son voisin ; madame d’Aine, gaie, grasse et rieuse, toujours aux prises avec le père Hoop, et madame d’Holbach, si fine et si belle, au teint vermeil, coiffée en cheveux, avec une espèce d’habit de marmotte, d’un taffetas rouge couvert partout d’une gaze à travers la blancheur de laquelle on voyait percer çà et là la couleur de rose ; et au milieu de tout ce monde une causerie si mélangée, parfois frivole, souvent souillée d’agréables ordures, et tout d’un coup redevenant si sublime ; des entretiens d’art, de poésie, de philosophie et d’amour ; la grandeur et la vanité de la gloire, le cœur humain et ses abîmes, les nations diverses et leurs mœurs, la nature et ce que peut être Dieu, l’espace et le temps, la mort et la vie ; puis, plus au fond encore et plus avant dans l’âme de notre philosophe, l’amitié de Grimm et l’amour de Sophie ; cet amour chez Diderot, aussi vrai, aussi pur, aussi idéal par moments que l’amour dans le sens éthéré de Dante, de Pétrarque ou de notre Lamartine ; cet amour dominant et effaçant tout le reste, se complaisant en lui-même et en ses fraîches images ; laissant là plus d’une fois la philosophie, les salons et tous ces raffinements de la pensée et du bien-être, pour des souvenirs bourgeois de la maison paternelle, de la famille, du coin du feu de province ou du toit champêtre d’un bon curé, à peu près comme fera plus tard Werther amoureux de Charlotte : voilà, et avec mille autres accidents encore, ce qu’on rencontre à chaque ligne dans ces lettres délicieuses, véritable trésor retrouvé ; voilà ce qui émeut, pénètre et attendrit ; ce qui nous initie à l’intérieur le plus secret de Diderot, et nous le fait comprendre, aimer, à la façon qu’il aurait voulu, comme s’il était vivant, comme si nous l’avions pratiqué.

2356. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

C’est là tout un côté de la critique actuelle, de la mauvaise critique ; mais hors de celle-là, en face ou pêle-mêle, il y a la bonne, il y a celle des esprits justes, fins, peu enthousiastes, nourris d’études comparées, doués de plus ou moins de verve ou d’âme, et consentant à écrire leurs jugements à peu près dans la mesure où ils les sentent.

2357. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Nous le voulions actif, généreux, fertile en initiatives de progrès, entretenant la confiance par son mouvement, ayant un cœur, non pas tel qu’un bourgeois peureux, bonhomme égoïste et cupide ; mais fidèle à son origine et à sa fin ; tout au vrai peuple, en France et ailleurs ; sans arrière-pensée, sans système honteux de replâtrage.

2358. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

Les grands esprits et les esprits fins sont ceux qui savent apercevoir sous le flot sans cesse renouvelé des phénomènes les lois éternelles de la nature et de l’esprit.

2359. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Mais ce qui soutenait le goût classique, c’était le monde, une aristocratie de privilégiés si bien dispensée des spécialisations et des actions professionnelles qu’elle en regardait la marque comme disqualifiant l’honnête homme : alors l’éducation pouvait n’avoir pour fin que l’ornement et le jeu de l’esprit.

2360. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Antonin Martyr, à la fin du VIe siècle, fait un tableau enchanteur de la fertilité des environs, qu’il compare au paradis 119.

2361. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

La disparition de ces mêmes caractères marque la fin de cette époque et le commencement d’une autre.

2362. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Reste, parmi les milieux qu’il a traversés, la cour de Louis XIV, de ce roi qui, au dire de Mme Sévigné, gardait sa majesté jusqu’en jouant au billard, et il faut bien admettre que la cour, où l’on retrouve ces mêmes caractères dans la vie de tous les jours, a marqué de son empreinte le génie naturellement fin et délicat du poète.

2363. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

Il y répondit à la fin, mais très-succinctement & de ce ton de maître que sa grande réputation l’autorisoit à prendre.

2364. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Therbouche » pp. 250-254

Les bras, les cuisses, les jambes sont de chairs, mais de chairs si molles, si flasques, mais si flasques, mais si molles, qu’à la place de Jupiter j’aurais regretté les frais de la métamorphose. à côté de cette longue, longue et grêle Antiope, il y avait un gros ange joufflu, clignotant, souriant, bêtement fin, tout à fait à la manière de Coypel, avec toutes ses petites grimaces.

2365. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

Plusieurs témoins oculaires m’ont raconté, que Le Poussin avoit été jusques à la fin de sa vie un jeune peintre du côté de l’imagination.

2366. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

Le règne de Charlemagne est marqué par Bossuet comme la fin des siècles anciens.

2367. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

S’il en avait eu, aurait-il demandé sa grâce au Régent dans des vers que de Lescure a publiés à la fin de son volume, et, la grâce obtenue, se serait-il relevé d’à genoux, à la mort du Régent, pour frapper d’une dernière Philippique la mémoire de l’homme qu’il ne craignait plus et qui lui avait pardonné ?

2368. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Sainte-Beuve, par exemple, qui donne depuis si longtemps et qui n’a pas tout donné, car il recommence tous les jours le miracle des roses littéraires, Sainte-Beuve, d’une morbidesse de touche exquise, et qui serait le plus profond des critiques si son talent, comme le coton filé trop fin, ne cassait pas en entrant dans la profondeur, n’a point de critique, avec les qualités les plus sensibles du critique, parce qu’il n’a point de doctrine.

2369. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Tout à l’heure viendront, pour le compte de l’historien lui-même, des pages de ce comique plus tuant pour la gloire de la Révolution que les tragédies les plus horribles, — car l’horrible dégrade moins que l’abject, — mais en ce moment, dominé par l’idée de la fin de cet homme taillé dans toutes les élégances de l’héroïsme français, Vitu n’a songé qu’à être pathétique.

2370. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Vers la fin du volume, l’Écrivain, qui n’avait touché qu’un mot de ces deux succès : Indiana et Valentine, l’Écrivain envahit la femme qui se dérobe et le bas-bleu s’étend sur sa vie.

2371. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

C’est, de soupçon, un ironique aussi que ce fin serpent qui se tord avec tant de grâce autour de son vase de poison.

2372. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Ce n’est pas Lessing, le fin et pénétrant Lessing qui eût jamais écrit, tout en admirant Clarisse (qui n’admirerait donc pas Clarisse ?)

2373. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Taillandier en a brodé fort bien de petites, comme on brode sur un fond de perles des perles plus fines.

2374. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Gautier est un fin ciseleur.

2375. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin, on ne s’y absorbe que quand on est plus petit qu’elle.

2376. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Seulement il envierait le trait de la fin, qui est charmant : Le silence, cet oiseau Dont on n’entend pas les ailes !

2377. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Quoique dans l’introduction qui précède son livre il nous dise, vers la fin : « La conspiration que j’ai rapportée est une conspiration vraie, aussi vraie que la conspiration du général Malet », ce qui est peut-être trop vite dit et pas assez prouvé, et, quoique l’imagination, beaucoup plus intéressée à ce roman d’une conspiration qu’elle ne le serait à une histoire, veuille bien accepter, sans le chicaner, ce qu’affirme si brièvement l’auteur, cependant il reste toujours, non pas uniquement l’embarras de savoir où le personnage historique finit et où le personnage inventé commence, mais il reste encore — et c’est autrement important — que tous les personnages de l’action sont tous vus de par dehors, comme les personnages d’une histoire, au lieu d’être vus de par dehors et de par dedans tout ensemble, comme doivent être vus tous les personnages d’un roman, dont l’auteur peut approfondir à son gré ou idéaliser les caractères, puisqu’il les a lui-même inventés !

2378. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On voit, par ce panégyrique, que la révolution n’était pas encore faite à la fin du quatrième siècle.

2379. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Tout échappe de nos mains, et ce qui prend fin n’a pas de retour.

2380. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Car c’est un condamné que cet enfant, — condamné à dix années de détention qui, vers la fin de la peine, se compliqueront des travaux forcés. […] Le talent de madame Émile de Girardin était très perfectible, et il me semble prouvé qu’elle faisait encore des progrès quand la mort est venue mettre fin à tout. […] À propos de cette publication, on a rappelé les dessins que fit sur le même sujet, à la fin du siècle dernier, le sculpteur anglais Flaxman. […] Pour y voir une nouveauté, il faudrait remonter à ces temps antéhistoriques, où l’on n’avait pas encore inventé la maxime que la fin justifie les moyens. […] Je le croirais volontiers, car un esprit aussi fin et aussi subtil que le sien a dû se façonner un instrument à son usage.

2381. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Dans le journal intime, il est une fin. […] C’est la fin d’une autre jeune femme qui fait l’objet du second récit. […] Jules Simon réclamait à la fin de l’Empire « une armée qui n’eût pas l’esprit militaire ». […] Ils ont admis que la France moderne devait tout à la terrible secousse de la fin du dix-huitième siècle. […] Telle l’aristocratie anglaise de la fin du dix-huitième siècle et de la première moitié du dix-neuvième.

2382. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Dans ce cas, la suppression totale des obstacles ne ferait que diminuer encore le ralentissement, sans le supprimer tout à fait ; le pendule oscillerait soixante heures et davantage, mais à la fin il s’arrêterait. — Il faut donc prouver que le ralentissement diminue du même pas que la résistance, et qu’à tout degré ôté ou ajouté à la résistance correspond un degré égal ôté ou ajouté au ralentissement. […] Ce n’est point ainsi que les fins et subtils analystes grecs ont défini la ligne droite ; Euclide n’admet pas au début qu’elle soit la plus courte ; il le prouve plus tard, en comparant des triangles dont elle est un côté, ce qui la démontre plus courte qu’aucune ligne brisée, puis en étendant le cas de la ligne brisée à la ligne courbe, qui est sa limite. — Il faut donc lui chercher une définition différente et, selon notre usage, assister à sa construction. […] Puisque le tracé entier est complètement et uniquement déterminé par son rapport avec le second point et dérive de là tous ses caractères, chacune de ses portions constituantes est uniquement et complètement déterminée par le même rapport et dérive aussi de là tous ses caractères, sauf un, qui est la propriété d’être telle portion et non telle autre, située à tel ou à tel endroit de la ligne, au commencement, à la fin ou au milieu. […] Effectuons cette abstraction, et, pour cela, supprimons l’emplacement particulier d’un fragment de la ligne, en le retirant de l’endroit où il est, de la fin par exemple, pour le transporter ailleurs, par exemple au commencement, et pour le superposer en ce point à la ligne totale. […] À mesure que la droite visible remonte, cette série d’identités se déroule plus ou moins nettement dans l’esprit ; un anneau de la chaîne en tire un autre ; nous avons vaguement conscience qu’au commencement, à la fin et à tous les moments intermédiaires de l’opération, la droite ascendante non seulement demeure intacte, mais demeure toujours la mesure de la distance qu’elle établit entre les verticales qu’elle trace par ses deux extrémités ; que non seulement elle reste invariablement la même, mais qu’elle fait invariablement le même office.

2383. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Et ils croyaient enfin que le moyen le plus sûr d’atteindre ce but, ou, — si l’on me permet cette expression un peu pédantesque, — de dégager cette « fin » de ce « principe », était le perpétuel souci de la forme ou du style. […] Du mode proprement oratoire la prose française de cette fin de siècle évolue vers le mode narratif. […] E del poeta il fin la maraviglia. […] Allais, Malherbe et la poésie française à la fin du xvie  siècle, Paris, 1891 ; — F.  […] Despréaux, Amsterdam, 1712 ; — Louis Racine, Mémoires sur la vie de son père, 1747 ; et en tête ou à la fin de plusieurs éditions de Racine ; — Cizeron Rival, Lettres familières de MM. 

2384. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Le vrai moraliste applique à l’étude des mœurs, dans leur noblesse et dans leur dépravation, des facultés diversement compréhensives, fines, énergiques, profondes. […] L’art n’a pas mission de changer en or fin le plomb vil des âmes inférieures, de même que toutes les vertus imaginables sont impuissantes à mettre en relief le côté pittoresque, idéal et réel, mystérieux et saisissant des choses extérieures, de la grandeur et de la misère humaines. […] Doué d’un esprit très lucide, d’un tact très fin et d’une rare compréhensivité intellectuelle, l’auteur des Fleurs du Mal, des Paradis artificiels et de la traduction des œuvres d’Edgard Poe, a blessé violemment, tout d’abord, le sentiment public, non seulement dans celles de ses poésies qui touchaient à l’excès, mais aussi dans ses conceptions les plus réfléchies et revêtues des meilleures formes. […] Cette foi, faite d’éblouissements, a ouvert au grand Poète l’horizon illimité où son imagination plonge sans fin.

2385. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

M. le baron Taylor était une de ces natures fines et intelligentes, qui se connaissent en toutes choses, qui ne sont étrangères à rien, qui touchent par un point quelconque de leur individualité à toutes les classes sociales, un de ces hommes qui doivent se baisser s’ils veulent paraître petits, mais qui n’ont pas besoin de se hausser pour être grands. […] Buloz résolut d’élargir sa table : vers la fin de 1833, je crois, il acheta la Revue de Paris des mains de M.  […] La Revue de Paris a obtenu ce qu’elle tenait à obtenir : ses avances lui seront rendues ; elle gagne à ce débat 2 100 fr. et la fin du Lys dans la vallée, que M. de Balzac ne lui livrera pas. […] La précipitation se révèle par des lacunes nombreuses, par des négligences sans fin.

2386. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

La plus sûre manière de sortir du raisonnement systématique et de la fougue esthétique est de faire, de s’appliquer à une œuvre particulière ; on y entre avec le système qu’on veut vérifier et illustrer ; mais, si l’on a quelque talent propre, original, ce talent se dégage bientôt à l’œuvre, et, avant la fin, il marche tout seul, il a triomphé.

2387. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Rossignol est de cette école, de même qu’il est aussi de celle du digne et fin M. 

2388. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Sainte-Beuve éclate tout entière, sans préoccupation officielle cette fois, à moins qu’on ne considère comme telle l’expression les vœux de la fin.

2389. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Mais quand Dorante a pris la parole ou la plume, nous avons cru que Dorante, c’était vous ; nous l’avons cru jusqu’à la fin de son Étude ; et voilà que Lysidas dans sa Réponse (quels personnages !

2390. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

C’est là l’histoire des pièces que Ruzzante publia à la fin de sa vie d’improvisateur et d’acteur, l’histoire de L’Angelica du capitaine Cocodrillo et d’un très grand nombre des productions que nous a léguées l’époque la plus féconde du théâtre italien.

2391. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

À la fin de cette pièce du Triomphe de la médecine, lorsque Scaramouche avait consenti au mariage de sa fille avec Cintio, à condition qu’on le fera recevoir docteur en médecine, on en faisait la cérémonie et l’on récitait les vers macaroniques composés par Molière, en les amplifiant beaucoup et en y ajoutant la bastonnade qui était traditionnelle sur le théâtre italien « et inséparable de l’action ».

2392. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

* *  * Cette fin d’année 1899 se marque d’un caillou noir, dans mes souvenirs.

2393. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Ce fut une fin de soirée délicieuse.

2394. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

fin ou grossier ?

2395. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

La pièce des Femmes savantes, jouée pour la première fois, en 1672, est une dernière malice de Molière, à double fin : d’abord pour se défendre de la réprobation de quelques mots de son langage et de quelques erreurs de sa morale ; ensuite pour servir les amours du roi et de madame de Montespan, qui blessaient tous les gens de bien et dont la mort récente de madame de Montausier était une éclatante condamnation.

2396. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Traduction qui peut se résumer ainsi : Sculpté par Otaka Noboukiyo sujet du prince Akao, en 1683, à la fin du printemps.

2397. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Ce n’est plus ce stile insinuant, onctueux, emmiellé, qu’il employoit afin de parvenir à ses fins : c’est le ton de la haine & de la satyre la plus amère ; c’est le langage de la fureur.

2398. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Une innocente prolonge sans fin sa toilette de nuit ; elle tremble, elle s’arrache avec peine des bras de son père et de sa mère, elle a les yeux baissés, elle n’ose les lever sur ses femmes, elle verse une larme.

2399. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Lorsque Dieu tira les étoiles du néant, et qu’il les appela chacune par son nom, il leur marqua l’aire de l’espace qu’elles devaient parcourir jusqu’à la fin des temps ; depuis elles ont invariablement décrit leurs ellipses immenses.

2400. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Il n’y a qu’une femme qui ait assez de pointe d’aiguille ou d’épingle dans l’esprit pour toucher, aux endroits qu’il faut, ce sujet trop fin pour les gros doigts de l’homme, et c’est surtout ici que le sexe de l’auteur est nécessaire au sujet et à la valeur des aperçus.

2401. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Pourquoi Dieu, lassé à la fin, n’aurait-il pas sorti ce peuple ingrat de l’orbe de ses miséricordes ?

2402. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Évidemment, il y a moins de cérémonies, moins de circonlocutions, moins de révérences en toutes choses, dans l’expression et dans le geste de la pensée, et la politesse, qui force souvent à être fin, quand elle n’est pas un prosternement vulgaire, donne précisément à l’abbé d’Olivet cette finesse qui pince sans avoir l’air d’y toucher, et qui est une grâce dans son hypocrisie transparente.

2403. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

si Paul de Saint-Victor, la plus éclatante phrase de la fin de ce siècle, — qui devait être aussi pour Flaubert « un gueuloir » comme Chateaubriand, — n’est pas insupportable aune époque si ravalée et si commune ; si, de hasard, son livre des Deux Masques réussit, cela n’est pas venu assurément de la beauté sentie de ce livre, mais peut-être uniquement de ce que l’auteur était, avant ce livre, en possession d’une réputation si bien faite, dans un autre temps, que tout ce qu’il fait de beau pour l’augmenter dans celui-ci n’est pas capable de la ruiner !

2404. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Tel qu’il est cet esprit, du reste, et nous dirons tout à l’heure ce qu’il est, c’est de l’esprit, c’est-à-dire quelque chose de fin et de prudent, qui s’avise, qui s’observe, qui s’arrête, qui a ses précautions, ses circonspections et ses partis pris… On glace les fruits pour les rendre meilleurs, et ils ne sont pas meilleurs, ils ne sont que plus froids.

2405. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

qui ne tendait la main qu’au renseignement historique et non pas, comme Homère, au morceau de pain ; malgré même ce sourire malin dans sa barbe, quand il dit ce joli mot naïf et fin dont il excusait ses commérages : « Je suis tenu de conter ce que l’on dit et non pas de le croire du tout ! 

2406. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Les deux morceaux qui ont le plus de valeur dans le livre que nous examinons sont le parallèle de Ximénès et de Richelieu, placé à la fin du volume, et celui d’Isabelle la Catholique et d’Élisabeth d’Angleterre, dont nous avons parlé plus haut.

2407. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire, dans son style magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier.

2408. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire dans son style, magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné, s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier.

2409. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

De catholique à protestant, les points de vue ne diffèrent pas seulement, ils se renversent, quand il s’agit d’un siècle qui, comme le xvie , a été le commencement de tout pour les uns, et presque la fin de tout pour les autres.

2410. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

La fin de l’auteur est venue plus vite que celle du livre.

2411. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Il paraît que Richelieu, qui voulait avoir sa fine et puissante main partout, avait attaché à la fondation de Renaudot ces hommes remarquables du temps : Mézeray, Bautru, Voiture, La Calprenède, dont il fit toujours, et sous toutes les formes, les commis de sa gloire.

2412. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

La légèreté de la conversation des femmes, l’agilité de leurs fines articulations intellectuelles, étonnaient et charmaient, comme Miranda charme Caliban, ces esprits d’érudits, massifs et lourds, chargés de notions, et qui semblent faits pour le monde comme les éléphants pour marcher sur le tapis d’un salon.

2413. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Quant aux détails chinois du livre, ils sont pris à Duhald, au père Amyot, à Brosset, loyalement cités, du reste, et à notre courageux et impartial voyageur, le père Hue qui, lui, ne nous donna pas sur la Chine des idées de troisième main… Il y a bien ici par là deux ou trois manières assez inconvenantes de parler du christianisme et de son divin fondateur qui étonnent et détonnent dans l’auteur, athée discret qui surveille sa parole tout en laissant passer sa pensée, et qui, quoique badaud d’opinion, a quelquefois le sourire fin… M. 

2414. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Gibbon, moins spirituel, lourd cockney qui se croyait fin, Gibbon, qui achevait son Histoire, en Suisse, parla de Mahomet comme d’un marchand de vulnéraire… suisse, et il lui prêta des miracles, à lui qui a vingt places dans le Coran dit que Dieu lui a refusé le don d’en faire, et des miracles ridicules encore, comme, par exemple, de faire descendre la lune par le col de sa robe, pour l’en faire sortir par la manche !

2415. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Quoi qu’il y écrive vers la fin le mot de conclusion, il n’y en a pas pourtant de rigoureusement affirmée par ce royaliste contre la royauté qu’il aime encore malgré ses fautes, et ce sont les événements seuls qu’il laisse conclure… Il est évident cependant que l’état général des rois en proie à l’entrainement révolutionnaire a pu être d’un exemple contagieux pour celui qui devra s’appeler Henri V, et c’est par les expériences et les aveux de la papauté elle-même que Bonald constate cet état lamentable.

2416. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

La coupe de porcelaine fine et transparente se fêle sous l’action des substances empoisonnées qu’on y verse… Gérard, fou un instant, et qui nous a donné, dans Le Rêve et la Vie, une photographie de son état de fou, enlevée par un procédé de mémoire rétrospective sur lequel on peut juger de ce qu’était en lui la faculté de la mémoire, retomba fou, après avoir guéri une première fois.

2417. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

L’auteur du Faust moderne a été saisi par l’idée chrétienne, qui ne l’a pas lâché jusqu’à la fin de son poème ; mais nous ne sommes pas des loups bien méchants : nous ne le mangerons pas.

2418. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Le La Bruyère qui écrira cette page d’observation terrible n’est peut-être pas né, mais tous ceux qui sentent en eux la conscience forte et tressaillante de la société où ils vivent savent si l’histrionisme nous dévore, et peuvent se demander, en lisant des œuvres poétiques comme ce dernier volume, si la fin de notre monde littéraire doit avoir lieu dans un cabotinage universel.

2419. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Alfred de Musset, qui, avant d’être cette perle fine d’originalité, enfin trouvée, d’Alfred de Musset, imita aussi pour son propre compte et beaucoup trop, fut à lord Byron ce qu’est un brillant aide de camp à son général ; mais M. 

2420. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Il en est de ces fins connaisseurs d’à côté qui diront que M. de Châtillon est de l’école, violemment extérieure, des Matériels, surtout quand ils verront M. 

2421. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

La fin est d’une grande beauté.

2422. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

À la fin on a conçu qu’il était quelquefois permis de louer ce qui était utile sans être puissant.

2423. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Il sçavoit un grand nombre de langues, & regarda sur la fin de sa vie comme une perte de temps celui qu’il avoit mis à les apprendre. […] Sur la fin du seizième siècle, le jésuite Maldonat voulut la faire envisager comme un problême, & l’université de Paris, au contraire, comme un article de foi. […] A la fin, les cordeliers prirent le bon parti : ils se moquèrent de la barbe & du capuchon pointu, quand ils virent l’un & l’autre se multiplier de tous les côtés. […] Il eut des visions(*) à la fin de ses jours. […] Elles sont un mêlange de plaisanterie fine, de satyre, de sarcasmes, & même de sublime.

2424. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Léopold Mozart était venu visiter son fils à Vienne sur la fin de l’année 1785. […] Le pressentiment d’une fin prochaine envahit peu à peu son âme. […] Ce petit défi de beauté rappela la bonne humeur, on demeura encore quelque temps ensemble ; à la fin, ils sortirent tous et toutes pour me laisser la liberté de m’habiller.

2425. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Ce sont des Alpes sans neige ; quelques bouquets de sapins suspendus aux flancs des rochers y encadrent des pâturages d’herbes hautes et fines perpétuellement arrosées par la brume des nuages. […] Le père était un visage pensif aux yeux noirs, au front profondément creusé par le pli de la réflexion entre les deux yeux, au teint pâli par le métier sédentaire, mais à la bouche fine et délicate, comme celle de J. […] L’impatience saisit à la fin le peintre ; il efface d’une main résolue toutes ces ébauches, il renonce au mensonge pour la vérité, et il peint l’improvisateur napolitain, l’Homère populaire et maritime, sa guitare à la main, assis sur un écueil de la plage au pied des montagnes, et psalmodiant, pour quelques sous jetés dans son bonnet de laine, en dialecte des Abruzzes ou des Calabres, l’épopée des brigands et des jeunes Sonniniennes à un auditoire rustique comme lui.

2426. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Les montagnes de Tivoli, de Frascati, d’Albano, du Soracte, s’élèvent, grandies par le mirage de la vapeur diurne, et semblent danser derrière vous dans le firmament ; l’horizon de la mer ne se distingue de l’horizon du ciel que par un ruban d’azur foncé qui indique au pêcheur le premier frisson du vent qui se lève ; une ou deux voiles commencent à palpiter dans le lointain ; la lumière qui descend de la voûte céleste, qui rejaillit des montagnes, qui flotte sur les vagues, qui se répercute du sol au mur de l’aqueduc et de l’aqueduc au sol, vous immerge dans un éblouissement tiède, où vous croyez voir, sentir, respirer le jour sans ombre et sans fin ; il vous semble nager en Dieu, la lumière des pensées. […] Léopold Robert semble avoir pris soin lui-même, peu de moments avant sa fin, de prévenir toute interprétation offensante à l’honneur de la princesse. […] Il dit que son soleil, à lui, baisse aussi, que sa famille est établie et prospère, que ses champs sont riches de gerbes, que ses cheveux blancs, qui s’échappent de son chapeau sur ses tempes amaigries et pâles, lui annoncent la fin des labours et des moissons ici-bas, et que l’automne de la terre lui prédit sa propre automne.

2427. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Sur le penchant le plus incliné vers le torrent ou vers le lac qui forme le lit de ces vallées ; sur quelque colline arrondie et grasse de gazon ; au sommet d’un petit promontoire avancé vers les eaux et qui y laisse pendre et tremper les branches de ses châtaigniers ; au bord d’une grève exposée au soleil du levant ou du midi et où brille de loin une marge de sable fin lavé d’écume ; dans le creux d’une anse, au sommet d’un monticule boisé, semblable à une île sur un océan de roseaux, on voit luire au soleil un petit nombre de maisons à toits aigus et bleuâtres, couverts d’ardoises, sur lesquels des nuées de pigeons blancs en repos sèchent leurs plumes et becquettent le grain volé dans la cour. […] Le sapin, lavé et poli par le sable fin des servantes, y répand, comme en Suisse, sa saine odeur de résine. […] Sa personne répondait à son caractère : il était d’un âge déjà mûr, de taille moyenne, d’épaisse corpulence, à figure fine d’expression, quoique un peu lourde de joues.

2428. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Ce droit d’intervention réciproque émané du congrès de Paris en 1856 est la fin du droit public européen : finis Poloniæ ! […] Il eut un seul tort de jugement, à mes yeux, sur la fin de sa vie, ce fut d’abdiquer la république vénitienne dans une lettre aux Italiens pour leur conseiller de se monarchiser sous le sceptre du roi de Piémont. […] Les Autrichiens, auxiliaires du roi, passèrent le Tessin pour secourir Latour ; M. de Bubna, politique aussi fin qu’habile général, la commandait.

2429. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« Ce dominateur des cieux est partout, et il accomplit tout ce qui se fait sur la terre, lui qui est à la fois le commencement, le milieu et la fin. […] Ayant appris trop tard sa fin, j’assistai à ses obsèques à Paris. […] Singulier jeu de la Providence, qui ramène à la fin de sa vie le poète, ami de la nature, dans l’humble chaumière où il a passé ses premières années, et devant ce grand spectacle de l’Océan, pour chanter ou gémir sous sa fenêtre les grands adieux à la terre de l’homme !

2430. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Rousseau, correspondances des âmes effeuillées page à page et recomposées à la fin de la vie, confidences par confidences, sans songer que la main du public les décachètera un jour ; Lettres de Cicéron, Lettres de Pline le Jeune, Lettres de Sévigné, ce grand siècle écrit jour à jour par ses reflets intimes sur l’esprit d’une femme ; Lettres de Voltaire lui-même, ces lambeaux d’une passion acharnée à la destruction d’une idée ; Lettres de Mirabeau, ces flammes échappées du volcan d’un cœur pour en incendier un autre, etc., etc. ; demandez-vous sincèrement lequel de tous ces livres a pénétré le plus profondément dans votre cœur, lequel cohabite le plus habituellement avec vous dans la solitude de vos jours avancés, lequel est devenu votre ami le plus quotidien dans vos angoisses, avec lequel vous aimez le mieux vivre, avec lequel vous aimez le mieux mourir. […] La chambre de mademoiselle de Guérin était un peu plus ornée que celle d’une servante ; le lit était sans rideaux, cependant une petite table sans tapis était entre les deux fenêtres ; des livres pareils à ceux du salon, et quelques feuilles de papier à moitié écrites d’une fine écriture, étaient épars çà et là sur la table et sur les fauteuils. […] L’heure sonne, c’est la dernière que j’entendrai en t’écrivant ; je la voudrais sans fin comme tout ce qui fait plaisir.

2431. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Voyant que tous désiraient non-seulement l’ambassade, mais encore l’ambassadeur, le Pape, après avoir gardé le silence jusqu’à la fin, pour ne gêner aucun des cardinaux, se joignit au sacré collège. […] Après avoir inutilement essayé de les persuader l’un et l’autre, m’apercevant que mes raisons n’avaient pas dans leur balance de poids à l’égal des résultats qui les épouvantaient, je finis par dire que, n’étant pas, moi, persuadé par leurs raisons, je ne pouvais m’y rendre, et que je lutterais tout seul dans la conférence ; que je les priais simplement de renvoyer à la fin l’annonce de leur adhésion à cet article, si, ne parvenant pas à concilier la chose, on était forcé de rompre ; ce à quoi j’étais résolu en cas extrême, quoique avec une vive douleur, plutôt que de trahir ce qui, dans ma pensée, était de mon rigoureux devoir. […] Jamais il ne s’avouait vaincu, et il mit fin à l’entretien en affirmant que si nous ne voulions pas assister au mariage civil, on n’y ferait guère attention, quoique cela déplût beaucoup, mais qu’il fallait absolument nous rendre au mariage ecclésiastique, si nous ne cherchions pas à pousser les choses à la dernière ruine ; puis il me supplia d’en aviser mes collègues.

2432. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Ses yeux ressemblaient-ils aux étoiles qui brillent à travers une pluie fine ? […] « Suloicha, dit-elle, viendra peut-être. » Elle fut consumée par la douleur avant la fin de la troisième lune. […] Souvent ils avaient vu la tombe de Salgar et la sombre demeure de l’infortunée Colma ; Colma, à qui Salgar avait promis de revenir à la fin du jour ; mais la nuit descend autour d’elle : elle se voit abandonnée sur la colline, et seule avec sa voix.

2433. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Ce type de simplicité, de vérité, d’innocence, auquel il faut revenir pour trouver la fin ou le correctif des vices de l’homme social, est un enfant de ses ardentes rêveries. […] Il cheminait, gambadait, atteignant avant les autres le sommet des montagnes, et mangeant de fort bon appétit112. » Plus que sexagénaire, il étonnait Bernardin de Saint-Pierre par sa vigueur, faisant à pied le tour du bois de Boulogne, sans qu’à la fin de cette promenade il parût fatigué113. […] Ses sectaires, on les a vus à la fin du dernier siècle débuter par les maximes de sa philanthropie, et finir par égorger une partie de la nation par amour pour l’autre.

2434. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

L’esquisse fut terminée le 15 janvier 1854, la partition instrumentée fin mai. — Le 3 juillet 1854, Wagner écrit à Liszt que la Walküre est commencée ; la première esquisse était terminée en décembre de la même année. […] Lorsqu’en 1856, la partition de la Walküre étant terminée, il s’agit pour le maître de se mettre à la partition de Siegfried, il avait à lutter non seulement contre « la lassitude engendrée par ce long travail sans but visible », mais surtout contre l’obsession de ce nouveau projet de drame, Tristan, et du drame les Vainqueurs, qu’il venait de concevoir, en mai 1856. — Le 12 juillet 1856, il écrit à Liszt : « J’espère bientôt commencer Siegfried, mais au fond je préférerais de ce moment écrire des poèmes… j’ai deux magnifiques sujets de drames, Tristan et les Vainqueurs. » Toutefois Wagner se mit à la partition de Siegfried vers la fin de 1856. […] Ayant cru devoir, à la fin de 1886, intervenir activement dans la rédaction de la Revue Wagnérienne, je m’efforçai d’en modifier la tendance primitive, d’en élargir la propagande et l’idée, tâchant réparer les maux issus d’un conflit récent, que nos lecteurs n’ont pas oublié, et sur lequel je n’ai pas à porter d’appréciation.

2435. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

À la fin, elle me demande la place de la tombe de mon frère, pour y aller en cachette, un jour qu’elle aura beaucoup de visites à faire. […] Au milieu des atomes crochus, qu’il sent autour de lui, il devient, de minute en minute, plus expansif, et nous raconte, à la fin, l’heure de sa vie la plus remplie de sensations. […] Tous ces jours, en parcourant le journal, ma pensée était à l’enragement de travail, avec lequel mon frère hâtait la fin de ce livre.

2436. (1894) Textes critiques

La coiffe et la guimpe tombent dans le triangle d’une tente autour des joues et du cou de sablier de sa Bretonne, dont les traits fins de sanguine matelassent de l’ombre gravure. […] La tête de Gérémie trop modelée en trop de points, méplats dénombrés par les mailles d’un filet sans fin. […] S’il en est ainsi, nous voulons bien subir la perversité de vers très luxurieux et admirer, encore une fois, des tableaux de femmes nues qu’absolvent heureusement, à la fin du recueil, Koundry et Yseult.

2437. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

C’était un esprit fin, ironique, assez âpre parfois et saturé de littérature. […] Et puis la fin est d’une mélancolie poignante… M.  […] Délicieux et fins, ses vers sont comparables à ces fruits d’Orient qu’ils évoquent en le charme des nuits.

2438. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

— On ne peut douter, après ces diverses considérations, que l’ensemble des documents géologiques ne soit extrêmement incomplet ; mais, si nous concentrons notre examen sur chaque formation séparément, il devient beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi nous n’y trouvons pas une série étroitement graduée de variétés intermédiaires entre les espèces qui vivaient au commencement et celles qui ont vécu à la fin. […] Je ne prétends pas, pourtant, que j’eusse jamais soupçonné nos coupes géologiques les mieux conservées de n’offrir qu’un tableau aussi incomplet des métamorphoses des êtres vivants, si l’absence d’innombrables formes intermédiaires entre les espèces qui apparaissent au commencement et à la fin de chaque formation n’avait fourni contre ma théorie une objection sur laquelle on a tant appuyé. […] D’après la nature des restes organiques qu’on trouve dans les diverses formations d’Europe et des États-Unis, il ne semble pas qu’ils aient habité des mers très profondes ; et d’après la quantité énorme de sédiment qui forme ces dépôts d’une puissance de plusieurs milles, on peut inférer que, du commencement à la fin de la période, de larges îles ou langues de terre, auxquelles ce sédiment a pu être arraché, se trouvaient dans le voisinage de l’Europe et de l’Amérique du Nord qui formaient déjà à cette époque deux continents émergés.

2439. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

La tête de Mercure est passionnée, attentive, fine, avec des vestiges bien marqués du caractère perfide et libertin du dieu. […] De cet Ulisse si fin, si rusé, d’un caractère si connu, et dans un instant dont l’expression est si déterminée, scavez-vous ce qu’il en a fait ? […] C’est une foule d’idées fines qui ne peuvent se rendre, ou qui rendues seroient sans effet.

2440. (1903) La renaissance classique pp. -

Bien plus, nous poursuivons une fin tout intéressée que nous ne pouvons renier que des lèvres. […] Si ce monde qui t’échappe semble aussi t’ignorer, il n’en est pas moins vrai que c’est en toi qu’il prend conscience de lui-même, et si par hasard il poursuit une fin, toi seul peux deviner, aider, diriger ses intentions secrètes. […] La plante pousse, les racines s’enfoncent, les rameaux s’élancent et se déploient, les fines nervures des feuilles se découpent dans la lumière.

2441. (1899) Arabesques pp. 1-223

— Loin de là ; plusieurs en ont tiré des effets charmants, en ont usé pour traduire des émotions très fines : M.  […] Pour eux, la littérature française prend fin avec le xviie  siècle. […] Rien de plus significatif que cette pénurie, rien qui démontre plus clairement la fin de l’esprit religieux. […] Il se développa en une frêle tige où pointait un seul bourgeon, cependant que deux fines radicelles l’attachaient au sol dont elles pompèrent aussitôt les sucs. […] À cette fin, il accumule des vapeurs ; il gronde en faisant les gros yeux.

2442. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Le lutrin plaît par une satyre fine, et par une conduite riante et ingénieuse, qui n’est pas moins l’effet du génie, que le plus grave sublime. […] L’un ne tend qu’à faire voir que la providence arrive toûjours à ses fins, malgré les obstacles que les passions des hommes y opposent ; et l’autre fait entendre qu’il n’y a rien d’impossible à la piété conduite par le courage. […] Je crus avoir réussi aux prémiers vers ; cette opinion m’engagea plus loin ; et ainsi me flattant toûjours, j’arrivai d’efforts en efforts jusqu’à la fin du prémier livre. […] quelle honte pour nous parmi les races futures, qu’une armée de grecs, une armée si nombreuse et si belliqueuse, ait fait si long-temps inutilement la guerre, contre des ennemis si inégaux en nombre, et qu’après tant d’années, la fin paroisse aussi éloignée que le prémier jour. […] J’ai usé plus sobrement des comparaisons ; et par exemple, à la fin du second livre, je n’en ai pris qu’une, de près d’une douzaine qu’Homere entasse sans discrétion l’une sur l’autre.

2443. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Donnons-lui par surcroît un goût très fin, l’amour du beau, une volonté persévérante, le désir intense de bien faire tout ce qu’il fait, quoi encore ? […] Ici je vois un faune qui danse ; là un soldat qui serre un drapeau sur sa poitrine ; là des profondeurs d’espace, une plaine sans fin avec ses champs, ses villages, ses bois que je parcours du regard. […] Ce qu’il y a de plus fin, de plus délicat dans les heures instables leur restera interdit. […] Par contre, je suis surpris que la mauve n’ait pas une fine senteur ; que le muguet n’ait pas un parfum plus agreste, plus discret ; que le réséda soit si embaumé, et que l’épine en fleurs sente le hanneton. […] S’étant proposé comme fin l’imitation, ce qui est son droit, il est logique en essayant de la porter jusqu’à l’exactitude absolue.

2444. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Du Camp s’y pose en arrière-petit-fils de Werther, et, sans fin ni cesse, il caresse la mort. […] Un drame réel ne commence pas par une action saillante ; quelquefois il ne se dénoue pas, de même que l’horizon que nous apercevons n’est pas la fin du monde. […] À toute histoire il faut un commencement et une fin. Or la nature ne donne ni agencement, ni encadrement, ni commencement, ni fin. […] À les en croire, cette fine fleur de poésie que les artistes s’efforcent de lui imprimer dans la reproduction des objets, et que l’on nomme l’idéal, n’est et ne peut être qu’une vaine subtilité dont les résultats sont plus ou moins puérils, et qui, en somme n’a rien à voir avec l’art.

2445. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Quiconque est poëte à ce degré reste poëte jusqu’à la fin ; et quoiqu’il écrive en face de la réalité, il la transgresse toujours ; il ne lui est pas donné de redescendre. […] Les oiseaux, les fleurs, une belle soirée de la fin d’avril, une belle nuit lunaire commencée le soir avec le premier rossignol, achevée le matin avec la première hirondelle, ces choses qui donnent le besoin et le désir du bonheur, vous tuent ! 

2446. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

La jolie chanson de Des Portes si connue de toute la fin du siècle, Ô nuit, jalouse nuit, qui est la contre-partie de cette première chanson, et dans laquelle le poëte maudit la nuit pour avoir contrarié par son trop de clarté les entreprises de l’amant, est de même une traduction de l’Arioste, et rien dans les éditions du temps n’en avertit. […] Si cette espèce de blason du corps féminin était de François Ier, on devrait lui reconnaître une vigueur et une haleine dont il n’a fait preuve nulle part ailleurs ; mais tout y décèle une verve exercée qui se sera mise au service de ses plaisirs. — Cette pièce, au reste, n’est pas inédite ; elle a été insérée dans le Recueil des Blasons par Méon (Blason du corps) ; mais, sauf une ou deux corrections qui sont heureuses, le texte de Méon est peu correct, et même à la fin il y a de l’inintelligible.

2447. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

trop tard, commence pour moi le vrai poème de cette œuvre, poème souvent éloquent, souvent paradoxal, mais qui devient innocemment passionné et descriptif à la fin de ce quatrième volume. […] « Vers la fin de la restauration, ces mêmes passants purent remarquer que l’écriteau avait disparu, et que, même, les volets du premier étage étaient ouverts.

2448. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

C’était aisé, son écriture était très-belle et très-lisible ; elle ressemblait à celle de Voltaire, quoiqu’un peu plus fine. […] Mon idée, que j’avais communiquée à l’Assemblée à la fin de mon discours en lui remettant la dictature, était que je pensais et je pense encore qu’il fallait voter cinq ou six articles d’un régime provisoire, comme nous nous étions si bien trouvés d’être nous-mêmes un gouvernement exécutif provisoire, avec l’espérance de plus et les discussions de moins, et remettre à un temps plus éloigné la Constitution définitive à voter de sang-froid.

2449. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Il s’agit de la fin du premier acte de Parsifal. […] La fin de l’article semble pourtant inventée.

2450. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Schiller chantait la liberté morale, l’effort de la vertu, et tendait au sublime ; Goethe, cherchant la beauté calme et fine, reproduisait plutôt, comme un miroir fidèle, les conditions naturelles de la vie. […] Quand je vois l’auteur de Salammbô, tantôt pour reconstruire Carthage, tantôt pour conduire au combat les multitudes féroces, s’agiter, se démener, accumuler les détails, ajouter traits sur traits, figures sur figures, et prolonger des énumérations sans fin, je ne puis m’empêcher de penser à cette histoire de Diogène si plaisamment contée par Rabelais.

2451. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Ici, nous n’avons que la fin de la terrible légende ; Œdipe a disparu de l’œuvre tronquée, et cette lacune est profonde. […] Leur désespoir éclate à la fin : un duo se détache du chœur qui se tait, duo terriblement perçant et lugubre, à faire tressaillir les morts sur lesquels il est entonné.

2452. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

En même temps en effet qu’il façonnait, avec l’idée humanitaire, ce frein destiné à faciliter les rapports des nationaux dans l’intérieur de la nation, l’anglo-saxon, parce que cette invention lui était personnelle et n’avait d’autre but que son utilité, inventait aussi d’autres attitudes d’utilité, où il savait, à l’égard du dehors, exploiter à son profit et asservir à ses fins intéressées, cette même idée humanitaire. […] Imbu et muni de cette idée, il en fait une arme : la logique exige désormais qu’il impose à l’univers cette civilisation, et cette fin va le justifier à ses yeux des pires agressions.

2453. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Quoiqu’il ait voulu, — nous dit-il, à la fin de son ouvrage, sentant bien où en est la faiblesse, — quoiqu’il ait voulu opposer « la dame cultivée (sic) de La Femme à la simple femme de L’Amour », et que par là il se soit placé dans des conditions de nuances inappréciables au gros des imaginations qui, d’ordinaire, les méprisent, il n’a pas su pourtant introduire entre ses deux livres les véritables différences qui font d’un même sujet deux œuvres distinctes, au moins par l’aperçu, par le détail, ou même par une manière inattendue de présenter la même pensée exprimée déjà. […] III Mais, encore une fois, à cela près de cette Introduction, si nette dans sa pitié lucide pour des misères sociales que les inventions humaines, quand elles ne seront qu’humaines, ne soulageront pas ; à cela près, de cinq à six belles pages peut-être, où l’écrivain, quittant la Femme, se retourne vers un point d’histoire (voir le passage sur l’Afrique à propos de la négresse), et, sortant du pathos sentimental et physique, reprend des lambeaux de puissance et ranime son éclair éteint dans les larmes d’un attendrissement par trop continu à la fin, il n’y a plus, tout le long de ce livre qui en rumine un autre, que ces idées dont nous avons brassé déjà le vide et qui font de Michelet quelque chose comme une tête de femme hallucinée, — comme la madame de Krudner, par exemple, d’un naturalisme mystico-sensuel, tout à la fois très mélancolique et très burlesque.

2454. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Mais frapper des types comme des médailles, dans un roman, exige un burin suraigu et mordant, et Octave Feuillet n’a qu’une plume, au bec assez fin, mais qui n’appuie pas sur son papier… de soie, pour que ce qu’elle y trace ne puisse s’effacer. […] Que si on est en compagnie trop moderne pour s’attendre à quelque chose comme les mil e tre de don Juan et les quatre mille du prince de Conti, on se cogne un peu, de surprise, il faut l’avouer, à ces trois maigres amours de Philippe (qui n’est pas Alexandre), en comptant même celui qui le prend, à la fin du livre, pour la cousine dont il ne voulait pas au commencement.

2455. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il fait flèche de tout bois ; il ramène tout à ses fins, la politique, la philosophie, l’art, la littérature ; il se multiplie, il fait à lui seul l’illusion d’une foule. […] Le voilà bien tranquille maintenant jusqu’à la fin des 100,000 francs.

2456. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Quelle que soit leur origine, leur fin, leur organisation, qu’elles soient famille, armée ou club, les sociétés ont ce caractère commun qu’il existe entre leurs éléments plus ou moins de ressemblances ou de différences. […] Responsabilités collectives, propriétés communes, autorité sociale despotique, activités individuelles altruistes, tous ces traits, par lesquels se ressemblent les sociétés fortement homogènes, nous prouvent assez que l’individu n’y est nullement, comme le voudrait l’égalitarisme, tenu pour une cause par soi ni pour une fin en soi.

2457. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

« Il est lui-même placé souverainement au faîte des cieux ; et il accomplit toutes choses sur la terre, ayant en soi le commencement, le milieu et la fin. » Bien des observations d’histoire et de goût peuvent naître de la différence de ces deux fragments. […] Qu’ainsi Ptolémée, parmi les hommes, soit nommé dans nos vers, au commencement, au milieu et à la fin !

2458. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

À la mort de Ronsard, Malherbe avait trente ans ; et il était déjà maître de ce pur et nerveux langage dont il usait avec épargne et qu’il posséda jusqu’à la fin de ses jours. […] Donc un nouveau labeur à tes armes s’apprête, et la fin vraiment sublime et naïve de ce chant poétique.

2459. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Vous verriez, surtout au commencement ou à la fin de ces romans, quelquefois aussi au milieu et dans l’intervalle d’un livre à l’autre, s’il est fait mention de l’auteur et de la date, et vous transcririez fidèlement ces endroits.

2460. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Fin de la tragédie Voltaire, c’est toute la tragédie du xviiie  siècle : hors de lui, il n’y a rien qui puisse nous arrêter.

2461. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Louÿs est le plus fin des conteurs symbolistes, mais je discute âprement l’esthétique de son art et de quelques-uns.

2462. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

* * * Est-il temps d’aborder cette modeste question : « De la nature et de la fin de l’art de peindre ? 

2463. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Il ne peut apercevoir les fines vérités.

2464. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

., XVIII, VI, 10 ; XX, sub fin. ; B.

2465. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Le sentiment âpre et triste de dégoût pour le monde, d’abnégation outrée, qui caractérise la perfection chrétienne, eut pour fondateur, non le fin et joyeux moraliste des premiers jours, mais le géant sombre qu’une sorte de pressentiment grandiose jetait de plus en plus hors de l’humanité.

2466. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Voilà la fin de cette grande affaire qui attirait l’attention de tout le monde.

2467. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

C'est là que les observations fines, les tableaux frappans, les expressions succulentes, les profondeurs merveilleuses, se disputent l'avantage de former une masse complette de fadeurs, d'incohérence, de futilités, d'inepties.

2468. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

Que l’on conduise ainsi Poe de la table où tout enfant son père adoptif l’exhibait récitant des vers, à cette taverne de Baltimore où il goûta l’ivresse qui le couchait le lendemain dans le ruisseau ; que l’on connaisse de Flaubert la famille de grands médecins dont il était issu, le pays calme et bas dans lequel il passa sa jeunesse, la fougue de son arrivée à Paris, ses voyages, son mal, le rétrécissement progressif de son esprit, le milieu de réalistes dans lequel s’étriquait ce romantique tardif : que de même on décrive la physionomie satanique et scurrile (sic) de Hoffmann, le pli de sa lèvre, l’agilité simiesque de tout son petit corps, ses grimaces et ses mines extatiques, son horreur pour tout le formalisme de la société, ses longues séances de nuit dans les restaurants, à boire du vin, et ce mal qui le mît comme Henri Heine tout recroquevillé dans un cercueil d’enfant ; que l’on compare les débuts militaires de Stendhal et de Tolstoï à leur fin, à l’existence de vieux beau de l’un, à l’abaissement volontaire de l’autre, aux travaux manuels et à la pauvreté grossière ; que l’on complète chacune de ces physionomies, qu’on en forme des séries rationnelles, on aura dressé en pied pour une période, pour un coin du monde littéraire, pour ce domaine tout entier, les figures intégrales du groupe d’hommes qui sont les types parfaits de l’humanité pensante et sentante.

2469. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Des syllabes uniformes, comptées par les doigts & rimées à la fin de la ligne, ne sçauroient dénaturer la prose.

2470. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Tel ordre de citoïens qui ne les avoit pas au commencement du seiziéme siecle, les avoit à la fin du dix-septiéme.

2471. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

Le sujet y est si mince aussi, qu’il en est transparent et qu’on voit à travers la fin, dès le début du livre.

2472. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

L’Allemagne, à la fin du xviie  siècle, présentait — on a l’air de rêver comme elle quand on écrit de pareilles choses !

2473. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

Si les fins seuls ont senti dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, à travers la hauteur, la colère, l’imprécation, l’aigle et les foudres enfin, le commencement de ce sourire qui s’étend, s’accomplit et rayonne si longuement dans les Correspondances, ce sourire, à présent, n’est plus mis en doute, et fait dire déjà ou fera dire demain de l’homme terrible, redouté si longtemps, le bon de Maistre, comme on dit le bon Homère, le bon Shakespeare.

2474. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Son Dictionnaire 18 était précédé, en 1842, d’une préface dans laquelle on voyait très bien qu’il sentait l’importance de la science à laquelle il s’était dévoué, mais son Étude sur les proverbes, historique, littéraire et morale 19, prouve beaucoup mieux qu’il sait penser sur ce qu’il aime et ajouter à ses recherches des manières de voir toujours sensées et souvent fines… Or, c’est précisément pour cela, c’est à cause de ses perspicaces facultés historiques, qui dominent les autres chez Quitard, que je m’étonne de rencontrer dans son livre une opinion sur l’origine des proverbes plus générale qu’examinée, et plus badaude que vraiment digne de la sagacité d’un historien.

2475. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Entreprise énorme et difficile, que César Daly, après douze années et à travers tous les obstacles, a menée à bonne fin avec un talent qui tient du miracle, et qui, comme artiste réalisant, l’a, du premier coup, très grandement classé.

2476. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Ses condisciples lui donnaient soit le commencement, soit la fin d’une phrase qu’il fallait immédiatement remplir, et sur-le-champ Prévost-Paradol prenait une plume et la remplissait avec une facilité… que j’oserai appeler abominable, car c’est par elle que le rhéteur devint un sophiste plus tard !

2477. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

c’est le fin du poète, son parfum, la note vraie de sa mystérieuse puissance.

2478. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

J’ai dit qu’il avait bien commencé et mal fini, et ce n’est pas le mot ; bien avant la fin, la grandeur de vingt-quatre heures qu’avait eue Gustave, quand il fit son célèbre coup d’État qui émerveilla l’Europe, fut vite fanée.

2479. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Du reste, on laisserait de côté cette explication inattendue du xviie  siècle, trop fine peut-être pour frapper et pour attirer la majorité des esprits, qu’on ne pourrait pas oublier la grande personnalité historique qui remplit le livre, et qui, à elle seule, aurait suffi pour appeler et justifier, dans l’esprit d’un homme ayant l’instinct des grandes choses humaines, l’idée d’une histoire de l’institution de Saint-Cyr.

2480. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

C’est un moraliste de petit salon, qui épingle des observations assez fines, sur le métier à dentelles d’une femme… La femme, avec sa simplicité, sa raison dans les petites choses, son expression fluide et gracieuse, a été assez bien jouée par lui.

2481. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Un homme de la fin du même siècle qui n’a exprimé aussi de sa pensée que quelques gouttes, mais autrement puissantes, d’un citron autrement pénétrant et parfois autrement mortelles que celles que Vauvenargues fit tomber de la sienne, Chamfort, si au-dessus de Vauvenargues par tout excepté par le caractère, n’est pas un moraliste non plus, quoiqu’il en ait révélé les profondes aptitudes.

2482. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Seulement, qu’elle en meure ou non, je vais m’occuper de la flèche ; et, comme nous allons le voir, elle est aiguë, elle est d’acier fin, elle est joliment et joyeusement empennée, — et elle s’est gaillardement plantée où celui qui l’a lancée avait visé.

2483. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

II Jamais chute plus profonde après une montée plus rapide… Une autre coquine de ces temps de coquines heureuses qui ont cependant fini par tomber, la Dubarry, eut l’honneur d’être guillotinée avec le même couperet que Marie Antoinette, mais la fin, dans la destinée de Sophie Arnould, rien n’en a diminué ou n’en a relevé la bassesse.

2484. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

Les femmes elles-mêmes, qui devraient rester distinguées sur les ruines du monde, se goujatent, avec délices, à ces lectures… Le xviiie  siècle, vers la fin, eut sa littérature crapuleuse.

2485. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Un homme de la fin du même siècle, qui n’a exprimé aussi de sa pensée que quelques gouttes, mais autrement puissantes, d’un citron, autrement pénétrant, et parfois autrement mortelles que celles que Vauvenargues fit tomber de la sienne, Chamfort, si au-dessus de Vauvenargues par tout, excepté par le caractère, n’est pas un moraliste non plus, quoiqu’il en ait révélé les profondes aptitudes.

2486. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Il a choisi les plus comptés d’entre eux et il a cherché, sous le masque fin d’une phrase éteinte, qui jette de la cendre par-dessus la flamme, afin qu’on ne crie pas « au feu ! 

2487. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Ceux qui ont reçu les coups du monde et les morsures du monde trouvent ce livre sans forte connaissance du fin fond du cœur.

2488. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

le conceptualiste Abélard, qui voulait unir, dans une unité équivoque, le réalisme et le nominalisme de son temps, a plus d’un rapport évident avec un esprit fin, éclectique et de juste milieu, comme celui de Charles de Rémusat ; et s’il y a des différences qui rabougrissent Charles de Rémusat, ce sont des différences de tempérament (non d’intelligence) et de siècle.

2489. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

C’était la fin de la grande orgie.

2490. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

qu’une bonne poitrine en acier de Sheffield, si l’on pouvait, par quelque vivisection bien savante, l’introduire et la substituer à ma pauvre poitrine de chair, qui n’est plus que plaie et poussière, qu’une telle machine, jouante et sifflante, bien pompante et aspirante, rendrait donc non seulement à mon corps assaini vie et souplesse, mais à mon esprit dilaté, élargi, aéré, non plus comprimé, non plus moisi, et toutes fenêtres ouvertes, lucidité, largeur, verve, originalité, puissance ; à mon cœur, non plus racorni par la souffrance, non plus isolé par la faiblesse, et, malgré lui, ployé par mille besoins à tous les égoïsmes, mais soulevé par le souffle vivifiant du bien-être et rafraîchi par tous les jeunes courants qui le fuient maintenant, sensibilité, poésie, relèvement moral, apaisement intérieur, tous les trésors de l’âme… » Et la phrase tout à coup s’interrompt, jugulée brutalement par le mot : FIN !

2491. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Elle a, dans les doctrines d’application et d’exécution de ce socialisme, le dernier enfant de ses entrailles, introduit avec une satanique profondeur de dessein une fausse figure historique du Sauveur des hommes, croyant sans doute qu’il resterait assez d’irrésistibles séductions dans la tête divine — défigurée par elle — pour fasciner les âmes et les entraîner à ses fins.

2492. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Mgr Salvado rappelle en passant, dans les Mémoires historiques, les paroles sévères du Dr Lang, protestant très considéré, parlant d’une mission protestante fondée à Moreton-Bay, en 1838, au nord de Sydney, laquelle mission prit fin misérablement au bout de cinq ans d’existence, après avoir, comme tant d’autres, inutilement vécu.

2493. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Cependant le remords, le dégoût ou l’ennui d’une forme fausse qui n’a point été tirée d’où les poètes puissants tirent la leur, c’est-à-dire des entrailles, s’emparent, vers le milieu de son volume, de ce moderne, dont les langes furent sans doute parfumés de ce christianisme de nos mères qui tomba sur tous nos berceaux ; et voilà que, lassé et des éternels marbres de Paros et de toutes les rondeurs païennes qui sont les globes de ses horizons, il s’écrie… à la fin : ……… pauvre muse égarée ; Nous souffrirons encore et ne nous plaindrons pas.

2494. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Excommunication des hugolâtres par le pape Hugo, impatienté de leurs imitations à la fin !

2495. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Il n’aurait jamais su enfermer, comme Dante, tout un monde dans un seul mot, dans la facette de bague d’une épithète, reluisant, comme un grenat sombre, à la fin d’un vers… Ronsard, au contraire, est un diffus et un bouillonnant de lumière, répandant autour de lui le son et la peinture : spargens sonum et picturam , et c’est par là, c’est par ce genre de génie et par l’abus de ce génie, qu’il règne encore sur nous, sur l’imagination débordée, décadente et désespérée d’une époque qui a lâché tous les freins et toutes les ceintures.

2496. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

Parce qu’il était élevé, les esprits bas, qui sont si fins, le disaient niais, et Chateaubriand, Chateaubriand lui-même, le Méprisé des Naturalistes de notre âge, un jour l’appela « un grand dadais », parce qu’il voyait beau et grand, cet homme qui, en la regardant, grandissait la nature, mais qui ne la méconnaissait pas !

2497. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Et cependant elle éclata, à la fin, quand personne n’y pensait plus, par cette détonation foudroyante du Paradis perdu, qui remplissait, quelques années après la mort du poète, tous les échos de l’Angleterre.

2498. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Mendès, ce pandémonium de chimères où les monstres alternent avec les plus difformes caricatures, qui ne sont pas la vérité non plus ; tous sont tellement pétris et tripotés dans l’hyperbole et dans l’impossible, que Victor Hugo lui-même, malgré ses fameux yeux qui grossissent tout ce qu’ils regardent, déconcerté par un tel spectacle, serait bien capable de dire à la fin qu’une telle société de monstres n’existe pas.

2499. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

malgré cette fin d’un homme qui meurt en prenant toutes ses précautions pour qu’on s’en aperçoive et pour que la charité des gens de bien ne puisse calomnier sa mémoire en l’honorant d’une bonne action dernière, malgré l’exil volontaire dans lequel la vanité trouve moyen de s’encadrer encore, lorsque tous les autres cadres ont été brisés, enfin malgré des travaux… considérables, si vous comptez le nombre des volumes, et qui n’ont jamais (malheureusement) été interrompus, M. 

2500. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau : Attaquer Chapelain !

2501. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

La thèse de l’auteur, ou des auteurs du Maudit, — car des critiques plus aigus ou plus fins que moi, malgré l’unité de platitude qui règne dans ce livre de l’un à l’autre bout, ont prétendu qu’il y avait plusieurs astres en conjonction sous les trois étoiles de l’occulte abbé, qui ne serait pas un si pauvre diable alors et pourrait s’appeler Légion, — la thèse donc du Maudit, qu’on a voulu traduire en récit romanesque, sans doute pour plus vite la vulgariser, est la malédiction jetée par l’Église sur la tête du prêtre qui comprend que le vieux sacerdoce du passé croule de toutes parts, pour faire place au sacerdoce de l’avenir !

2502. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

» Ces morts que nous savons meilleurs que nous-mêmes et dont nous entendrons la voix jusqu’à la fin de nos jours, pouvons-nous accepter qu’ils se taisent désormais et qu’ils ne donnent aucun avis dans la reconstruction de la patrie qu’ils ont sauvée ? ‌

2503. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

On ne peut lire plusieurs morceaux de ce discours, et la fin surtout, sans attendrissement ; mais, ce qu’on ne croirait pas, c’est que dans un éloge funèbre du duc de Bourgogne, il se trouve à peine un mot qui rappelle l’idée de Fénelon.

2504. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Elle ne s’arrange pas de l’aveugle soumission ; elle estime surtout la conscience de la tâche entreprise et menée à bonne fin. […] Malgré la complication savante de la fable, l’action proprement dite est toujours au même point, depuis le commencement jusqu’à la fin de la soirée ; mais n’importe ! […] Des relations diplomatiques de Louis XI, si fines, si délicates, si tortueuses et si multipliées, il n’est pas dit un mot. […] Nous devons le croire, le succès et la popularité de la poésie extérieure touchent à leur fin. […] Je n’ose combattre l’avis de Napoléon, mais je n’ose m’y ranger ; je laisse à de plus fins le soin de prendre un parti.

2505. (1903) La pensée et le mouvant

Il n’y a ici qu’une poussée ininterrompue de changement — d’un changement toujours adhérent à lui-même dans une durée qui s’allonge sans fin. […] Il ne s’agira que de survie, je le reconnais ; il faudrait d’autres raisons, tirées cette fois de la religion, pour arriver à une précision plus haute et pour attribuer à cette survie une durée sans fin. […] Au lieu d’arriver à la fin des études, comme un ornement, il devrait être au début et partout, comme un soutien. […] Il y a simplement la mélodie continue de notre vie intérieure, — mélodie qui se poursuit et se poursuivra, indivisible, du commencement à la fin de notre existence consciente. […] La métaphysique qu’il nous expose à la fin de son premier volume, c’est la doctrine d’Aristote unifiée et réorganisée.

2506. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Il accouple la poésie au calembour. « Le génie de l’Angleterre, dit-il à la fin de son livre sur Cromwell, ne plane plus les yeux sur le soleil, défiant le monde, comme un aigle à travers les tempêtes ! […] Cette amère gaieté est celle d’un homme furieux ou désespéré qui, de parti pris, et justement à cause de la violence de sa passion, la contiendrait et s’obligerait à rire, mais qu’un tressaillement soudain révélerait à la fin tout entier. […] Ainsi s’éleva, à la fin du dernier siècle, le génie philosophique allemand, qui, ayant engendré une métaphysique, une théologie, une poésie, une littérature, une linguistique, une exégèse, une érudition nouvelles, descend en ce moment dans les sciences et continue son évolution. […] Nous ne regardons plus la vie comme un temple auguste, mais comme une machine à profits solides, ou comme une salle de divertissements fins[NM]. […] (Cromwell’s Letters, fin.)

2507. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Après avoir quelque temps promené mes yeux sur tant de platitudes menées à bonne fin, tant de niaiseries soigneusement léchées, tant de bêtises ou de faussetés habilement construites, je fus naturellement conduit par le cours de mes réflexions à considérer l’artiste dans le passé, et à le mettre en regard avec l’artiste dans le présent ; et puis le terrible, l’éternel pourquoi se dressa, comme d’habitude, inévitablement au bout de ces décourageantes réflexions. […] Il est impossible qu’un amateur un peu poëte ne sente pas son imagination frappée, non pas d’une impression historique, mais d’une impression poétique, religieuse, universelle, en contemplant ces quelques hommes qui descendent soigneusement le cadavre de leur Dieu au fond d’une crypte, dans ce sépulcre que le monde adorera, « le seul, dit superbement René, qui n’aura rien à rendre à la fin des siècles !  […] Son regard, fin et judicieux, comprend plutôt tout ce qui confirme l’harmonie que ce qui accuse le contraste. […] À la fin tous ces nuages aux formes fantastiques et lumineuses, ces ténèbres chaotiques, ces immensités vertes et roses, suspendues et ajoutées les unes aux autres, ces fournaises béantes, ces firmaments de satin noir ou violet, fripé, roulé ou déchiré, ces horizons en deuil ou ruisselants de métal fondu, toutes ces profondeurs, toutes ces splendeurs, me montèrent au cerveau comme une boisson capiteuse ou comme l’éloquence de l’opium. […] Dès le commencement, je l’avouerai volontiers, les caractères béatifiques qui composent le mot fin apparaissaient à mon cerveau, revêtus de leur peau noire, comme de petits baladins éthiopiens qui exécuteraient la plus aimable des danses de caractère.

2508. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Préface Un jour, et il y a de cela cinq ou six mois, l’Académie Française continuait la marche lente et presque insensible qui la mène doucement et sans encombre vers la fin du travail monotone de la continuation de son dictionnaire ; tout dormait, excepté le Secrétaire Perpétuel et le rapporteur Auger, lorsqu’un hasard heureux fit appeler le mot Romantique. […] Il se tourne vers moi, et d’un air fâché : « Je ne vois pas, dit-il, ce que ce tableau vanté a de si sublime. — À propos, lui dis-je, savez-vous ce que la rente a fait hier soir fin courant ?  […] Si on prolongeait la tragédie beaucoup au-delà, le héros de la fin ne serait plus l’homme du commencement. […] C’est cependant à ceux-ci qu’il faut plaire, à ces êtres si fins, si légers, si susceptibles, toujours aux aguets, toujours en proie à une émotion fugitive, toujours incapables d’un sentiment profond.

2509. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Nous la situons à tort à la circonférence de notre appareil nerveux, elle est au centre ; ce qui se produit dans le pied, ce n’est pas elle, mais le commencement de l’ébranlement nerveux dont elle est la fin. […] En résumé, dans l’état actuel, la situation que nous attribuons à nos sensations est toujours fausse ; ce qui est situé à l’endroit où nous les plaçons, c’est leur condition ou cause ordinaire, tantôt l’organe où s’opère le premier ébranlement nerveux dont elles sont la fin, tantôt l’objet extérieur qui provoque cet ébranlement nerveux. […] À la fin, le volet disparut, et il vit et reconnut tous les objets dans leurs justes proportions. » (Franz, On the Eye, p. 34, 36.) — Le docteur Franz ajoute : « Puisque les idées sont produites par la réflexion appliquée aux sensations, pour qu’un individu se fasse par la vue une idée exacte des objets, il est nécessaire, dans tous les cas, que les facultés de son esprit soient complètes et aient leur jeu libre. […] « J’ai vu écrire très correctement en interposant un gros livre entre le visage et le papier ; j’ai vu enfiler une aiguille très fine dans la même position, marcher dans un appartement, les yeux entièrement fermés et bandés ; tout cela sans autre guide réel que la résistance de l’air et la précision parfaite des mouvements guidés par le sens musculaire hyperesthésie. » (Annales médico-psychologiques, 3e série, t. 

2510. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

  On se lasse à la fin de suivre les mêmes traces. […] Notre langue devoit à la fin s’épurer, mais c’étoit l’affaire du temps ; il falloit commencer par éclairer l’esprit, parce que l’art de s’exprimer n’a jamais précédé, mais a toujours suivi l’art de penser. […] I, in fin. […] II, Cap. 5, in fin. »

2511. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Sa vie et sa correspondance (suite et fin.)

2512. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine de Japon.

2513. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Thiers continue le récit de la Révolution depuis le 9 thermidor et le poursuit jusqu’à la fin de l’année 1796 ; il nous donne la dernière moitié de la Convention et le commencement du Directoire.

2514. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Danse sur la corde (À la fin la corde casse, et les danseurs tombent qui sur les pieds, qui sur la tête, au milieu du brouhaha général.)

2515. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Le mécontentement est ancien, et déjà à la fin du dernier règne des mots accablants ont éclaté.

2516. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Richepin est un révolté, un insurgé, un contempteur des bourgeois et même des Aryas en général, un homme qui « a les os fins, un torse d’écuyer et le mépris des lois », bref, un Touranien.

2517. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Olivier est un fin diseur.

2518. (1890) L’avenir de la science « VI »

Le nom de pédantisme, qui, si on ne le définit nettement, peut être si mal appliqué, et qui pour les esprits légers est à peu près synonyme de toute recherche sérieuse et savante, est ainsi devenu un épouvantail pour les esprits fins et délicats, qui ont souvent mieux aimé rester superficiels que de donner prise à cette attaque, la plus sensible pour nous.

2519. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Sur la différence de sens qu’il convient d’établir entre les mots style et écriture voir, au chapitre XI, la fin de l’étude consacrée à Rem y de Gourmont.

2520. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Il se retrancha seulement à dire, qu’en soutenant qu’il falloit traduire les poëtes en prose, il ne parloit que des longs poëmes où il est impossible au versificateur de soutenir le ton de traducteur fidèle depuis le commencement jusqu’à la fin.

2521. (1757) Réflexions sur le goût

Les beautés de cette espèce ne sont que du second ordre, car ce qui est grand est préférable à ce qui n’est que fin ; elles sont néanmoins celles qui demandent le plus de sagacité pour être produites, et de délicatesse pour être senties ; aussi sont-elles plus fréquentes parmi les nations chez lesquelles les agréments de la société ont perfectionné l’art de vivre et de jouir.

2522. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Ils ont bien senti, même les moins fins, et surtout ceux-là, — par le contraste, — qu’il y avait ici une nature entièrement différente de la leur.

2523. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

En religion, le bas-bleu, qui est en général libre penseur, ne donne pas beaucoup ; mais à la fin du roman, les Lélias se convertissent, même celle de Mme Sand, dans les dernières éditions, et la femme du Retour du Christ, de ce livre au titre insolemment exagéré, car le Christ n’est pas absent de ce monde ; il y est insulté et flagellé, mais il y reste — heureusement pour le monde — comme il restait au poteau, insulté et flagellé par les Juifs et par les Romains !

2524. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Jusqu’ici on l’avait vu pénétrant, fin, un peu subtil peut-être, vivement coloré et politique par places, quand il rencontrait l’occasion de l’être.

2525. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Je défie bien de lire de suite sans être écœuré cette Guirlande de Julie que Livet a transcrite à la fin de son ouvrage, pour nous démontrer, sans nul doute, l’influence heureuse de ces affreuses fadeurs sur la langue et la littérature.

2526. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Nous trouverons peut-être qu’il l’a répété dans le prochain ouvrage de Fournier, qui va continuer ses publications érudites, et va, je l’espère bien, continuer à râper son sucre toujours aussi fin, dans ces sucriers recherchés des dames et qui s’appellent de ces agréables noms : le Vieux-neuf 21 (j’aimerais mieux du Vieux-Sèvres !)

2527. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Ainsi, ne l’oublions pas et mettons-la au premier rang, l’histoire de la Régence, par Lémontey, cet esprit profond dans la finesse comme il y a des esprits fins dans la profondeur.

2528. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Pour lui, qui n’a pas d’autre conception de la vérité politique que celle-là que le monde du Moyen Âge avait réalisée, la Réforme a introduit dans le monde moderne un mal sans compensation et sans remède, et par-delà ce mal, qui n’est pas près d’être épuisé, et qui, dans sa conviction, sera la fin de tout, non seulement il ne voit rien, mais il ne regarde même pas… Que cette tristesse désespérée ait ou n’ait pas sa raison d’exister, je ne veux point l’examiner.

2529. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Pour lui, la Révolution, qu’il disait — et avec raison — ne s’incarner dans aucun homme, se fait femme aujourd’hui, et tout aussitôt, avec la piété d’un enlumineur de fétiches, le voilà qui se met à nous peindre ce multiple visage de femme sous lequel l’idée révolutionnaire lui apparaît, peut-être d’autant plus puissante… Il est vrai qu’un remords le prend vers la fin de son travail : « Le défaut essentiel de ce livre — dit-il — c’est de ne pas remplir son titre.

2530. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Weill, qui est fin comme M. 

2531. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Oscar de Vallée y est revenu lui-même à la fin de son livre, malgré le sujet de ce livre, entrepris pour exalter en André Chénier un talent qui n’était plus celui des vers.

2532. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Et quant à Lamartine, cet idéal du Citoyen, placé en contraste des trois autres dans toute la perfection de son personnage à la fin du livre de Pelletan, Lamartine, dont Pelletan est sorti comme les Méditations, — mais j’aime mieux les Méditations, — Pelletan s’en regarde trop comme la géniture pour ne pas se croire parricide s’il convenait d’une seule des erreurs de ce grand génie de poète égaré.

2533. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Je ne cherche pas à faire des scènes… Je souffre solitaire, ma porte fermée, et chaque minute est de l’accablement… » Et à la fin de cette lettre que j’abrège : « Adieu, traitez-moi doucement, je ne vis que par vous, ne soyez pas fâchée !

2534. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

La Révolution de la fin du siècle, qui précéda la venue de l’auteur des Contes fantastiques, avait, par ses malheurs et ses péripéties, excité jusqu’à la douleur le système nerveux de l’Europe.

2535. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

malgré les qualités les plus fortes mises à la place des plus fines, Guy Livingstone ou À outrance est un roman de high life, ni plus ni moins que Pelham.

2536. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Les philosophes seuls auront le courage de s’enfoncer dans les tautologies et les logomachies de ce Bouddhiste de la logique, qui a créé la science absolue, c’est-à-dire la science qui se connaît par l’idée et dans l’idée, « cette idée qui enveloppe tout l’esprit, qui absorbe l’être et la pensée, l’expérience et la raison, l’histoire et la science, et qui est la raison des choses, leur fin et leur principe ; cette idée qui unit l’âme et le corps, dont l’évolution a trois moments (ce qui est exquis) : être en soi, être contre soi et être pour soi (sans doute le moment le plus agréable !)

2537. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Sainte-Beuve, qui, impatienté, l’ai mise à la fin en pièces, l’autre jour !

2538. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

On est entré, du premier pas, d’une telle roideur dans le fanatisme de la haine, qu’on ne peut s’avancer d’un degré de plus dans la frénésie à froid du mensonge et dans le souillement des choses sacrées… Avoir vécu vainement dix-huit cents ans de Christianisme et d’Histoire, pour se retrouver, à la fin de ce xixe  siècle, qu’ils disent lumineux, de l’opinion de la canaille romaine et des plus atroces empereurs de cette canaille sur le compte des Juifs et des chrétiens, c’est encore moins fort d’absurdité et moins transcendant de sottise impudente, que d’avoir posé comme un fait scientifique et démontré la honteuse et humiliante folie du céleste Rédempteur du genre humain.

2539. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

En effet, pour l’observateur qui étudie cette étrange figure du Curé d’Ars, avisé, futé, très fin au fond, malgré la sublimité des vertus que son âme avait contractée ; pour qui lit ces réparties spirituellement vengeresses de son humilité, qu’il adressait à ceux qui le persécutaient de leurs compliments et de leurs hommages, et dont l’abbé Monnin, qui n’oublie rien, a égayé doucement son récit, il est hors de doute qu’elle ne mentait pas, cette physionomie de Voltaire, et que, sans Jésus-Christ, le Curé d’Ars aurait été un de ces esprits charmants et mordants comme les aime le monde, au lieu d’être une âme angélique devant Dieu.

2540. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Avec un regard très fin et très juste de critique qu’on ne s’attendait pas à trouver embusqué dans le fourré d’une érudition si profonde, Floquet a très bien vu l’influence de la vie intime et cachée sur le génie de Bossuet et sur son âme.

2541. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Retour, du reste, qui est la fin, l’aplatissement et la punition méritée de ce colossal… blagueur en philosophie, ainsi qu’un jour il n’a pas craint lui-même de s’appeler, — quand nous, très certain de la chose, nous aurions, sur le mot, peut-être hésité !

2542. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Il ne discute pas une minute l’existence de ses deux Églises parallèles qui doivent, dit-il dans sa préface, former jusqu’à la fin du monde une asymptote, et il passe immédiatement à ses biographies parallèles.

2543. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

fines jusqu’au… rien !

2544. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Nous verrons comme elle s’en tirera… En attendant, l’éditeur a publié en eaux-fortes par les plus habiles aquafortistes de ce temps, les dessins d’Oudry sur La Fontaine ; Oudry, l’animalier du xviiie  siècle, spirituel, fin, ayant du Watteau dans les fables tendres, et du Poussin dans quelques-uns de ses paysages de deux pouces, quand le sujet de la fable est grandiose.

2545. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Théodore de Banville, à l’édition définitive, n’a de définitif que cette édition, mais, comme poète, il n’en est pas au dernier mot, au mot définitif, au mot de la fin.

2546. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Par exemple, Les Trois Cavaliers : Les trois cavaliers n’étaient pas très jeunes… et surtout, surtout, cette éblouissante magnificence qui s’intitule : Sur les cheveux, titre modeste pour une telle splendeur, voilée à la fin et s’éteignant dans la plus tendre et la plus triste des rêveries… C’est dans de tels vers et par de tels vers que Laurent Pichat, l’athée et le démocrate, reconquiert son blason de poète.

2547. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Eh bien, je ne peux m’empêcher d’admirer cette fin de poète, d’un poète qui a perdu sa Muse, — la Muse humaine qui ne doit plus le faire chanter !

2548. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Madame André, qu’on pouvait imaginer un livre de passion dramatique à faire pâlir tous les drames connus, et d’événements d’une invention extraordinaire, n’est que l’histoire la plus moralement exemplaire, si elle n’est pas la plus vertueuse en tout, et l’analyse très fine et très poursuivie, poursuivie jusqu’aux imperceptibles, de la situation la plus vulgaire de ce siècle où il y a tant de choses vulgaires, — le concubinage libre, qui est en train de remplacer le mariage pour faire place au concubinage légal du divorce que nous donnera la République !

2549. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

À la fin du sien, qui est très net, très aiguisé, très ajusté à la poitrine et dans lequel il ne dit pas de son Olympe ce que madame Sand dit de son Laurent : « il avait le cœur admirablement bon », Paul de Musset raconte, avec un accent qui n’est pas celui de l’invention romanesque, « qu’en faisant ce récit il n’est que l’exécuteur testamentaire d’une volonté respectée », et l’accent est tel qu’on le croit.

2550. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Paul de Musset n’a pas cru, lui, qu’il le fût… et il a opposé roman à roman, titre à titre ; et ce n’est pas tout, à la fin du sien, qui est très-net, très-aiguisé, très-ajusté à la poitrine et dans lequel il ne dit pas de son Olympe ce que Mme Sand dit de son Laurent : « Il avait le cœur admirablement bon », M. 

2551. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

En effet, impossible de s’y méprendre : malgré les qualités les plus fortes mises à la place des plus fines, Guy Livingstone ou A Outrance est un roman de high life, ni plus ni moins que Pelham.

2552. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Les deux premières parties peignent avec noblesse les talents d’un général et les vertus d’un sage ; mais, à mesure que l’orateur avance vers la fin, il semble acquérir de nouvelles forces.

2553. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

De ces temples nombreux que l’Amérique du Nord bâtit, sur toutes les limites du désert, au Dieu de la miséricorde et de la souffrance, s’élèvera sans fin cet hosanna que prédisait Milton, comme la dette éternelle de l’homme envers les cieux.

2554. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

« Durant cette scène de confusion, un tronçon détaché de cette vaste ligne d’infanterie s’était avancé jusqu’au cimetière même. » La garde se précipite et sauve son empereur ; le champ de bataille, à la fin de cette courte journée d’hiver, reste indivis entre les vivants et les morts. […] À la fin de la nuit, trois ponts, situés à cent toises l’un de l’autre, se trouvèrent solidement établis, et la cavalerie légère put passer sur l’autre bord. […] Thiers, résumée à la fin de ses livres les plus sanglants et les plus cadavéreux, sur des plaines changées en sépulcres pour la gloire d’un homme ; toute cette philosophie et toute cette morale se bornent à un léger avertissement, timidement adressé à son héros, de se modérer un peu dans l’excès de son ambition et de craindre les retours de fortune, ces vengeances voilées de la destinée.

2555. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Le roi lui répondit que si l’on pensait toujours à la fin d’un ouvrage, on ne l’entreprendrait jamais. […] J’étais si content, qu’après mon dîner je fis présent de tous mes vêtements, qui étaient de fourrures fines et d’étoffes fort belles, à mes compagnons de travail : chacun d’eux eut sa part, selon son mérite ; mes domestiques, mes valets d’écurie, ne furent pas même oubliés. […] La femme de Cosme lui donna mille distractions et mille déplaisirs pour un diamant qu’elle désirait faire acheter à son mari, et que Benvenuto dépréciait ; à la fin il alla, pour se distraire, faire un voyage d’artiste à Venise.

2556. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Au regard de beaucoup de gens, qui veulent que l’on reste fidèle aux gouvernements qui se sont eux-mêmes abandonnés, et qu’on croie au droit de ces gouvernements quand ils l’ont renié le jour qu’il fallait le défendre, Granier de Cassagnac, avec sa retentissante position de publiciste du pouvoir sous la monarchie de Juillet, ne pouvait pas — à ce qu’il semblait — en raconter impartialement la fin misérable et adhérer de nécessité et de conviction à l’Empire. […] Cassagnac nous a merveilleusement montré ce fond sans résistance d’un règne que l’absence de foi explique seule, et dont la fin, sans cette absence de foi universelle, paraîtrait incompréhensible. […] Dans ce sujet assez ingrat de la fin d’un règne qui, en tout, manqua de grandeur, et sous lequel les chefs de parti, racornis en chefs de coterie, ne réalisaient même pas le mot de Goethe : « Un chef de parti n’est guères plus à mes yeux qu’un bon caporal », Cassagnac a montré sa puissance de peintre historique bien plus, selon nous, que s’il avait eu dans les mains un sujet plus grand.

2557. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

« La Muse, pour se confier, veut une oreille apaisée, un esprit fin et un cœur délicat. » Cela est vrai et le sera toujours des muses discrètes, tendres ou sévères. […] De là les Dîners du Vaudeville, qui fournirent une carrière assez brillante, et ne prirent fin qu’à la naissance de l’Empire23.

2558. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

je semblais toucher à ma fin, à une sorte d’anéantissement moral. […] Quand j’entends le rossignol ou que je vois une hirondelle, je me dis : “L’hiver a pris fin”, avec un plaisir indicible.

2559. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Seulement, dans l’intelligence, les opérations sont facultatives, impliquent le choix des moyens pour arriver à une fin ; dans l’instinct, les opérations sont fixées, uniformes, sans hésitation dans le choix des moyens. Nous pouvons distinguer dans l’organisme trois ordres de phénomènes : 1° ceux qui sont absolument nécessaires, comme la respiration, la sécrétion, etc. ; 2° ceux qui ont admis autrefois une alternative dans le choix des moyens, mais qui sont fixés maintenant, quoique variables encore dans certaines limites (les instincts) ; 3° ceux qui admettent diverses alternatives pour arriver à une fin (actes intellectuels, discursifs).

2560. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Son égoïsme n’a rien de blessant ; son désabusement a le charme d’un fin sourire ; il a le calme, l’aplomb, l’aisance, la sûreté sociale la plus complète, et de l’esprit comme s’il en pleuvait. […] On aurait vu la courtisane prenant sa rivale au piège de ses provocations téméraires, l’attirant à son niveau par des degrés calculés, alléchant sa curiosité, aguérissant ses oreilles, lui imposant à la longue son intimité infamante… A la fin de cette causerie, perfide comme une séance magnétique, madame la marquise se réveillait camarade de mademoiselle la drôlesse.

2561. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

L’ouverture de la scène présente aux yeux une place publique, un palais, un autel ; à la porte du palais d’Œdipe, des enfants, des vieillards prosternés, demandant la fin de leurs maux. […] Je dis dans le désordre d’un premier mouvement, parce que ce qu’ils racontent venant de se passer dans le moment même, il serait absurde de supposer qu’ils eussent eu le temps de la réflexion, et que le comble du ridicule serait de les faire parler comme s’ils avaient pu méditer à loisir l’ordre et l’art qu’il leur faudrait employer pour arriver plus sûrement à leurs fins.

2562. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

. — Les savants modernes sont aujourd’hui divisés sur la question de savoir si la poésie hébraïque a une mesure, ou simplement une sorte de rythme61 ; mais Josèphe, Philon, Origène et Eusèbe, tiennent pour la première opinion ; et ce qui la favorise principalement, c’est que, selon saint Jérôme, le livre de Job, plus ancien que ceux de Moïse, serait écrit en vers héroïques depuis la fin du second chapitre jusqu’au commencement du quarante-deuxième. — Si nous en croyons l’auteur anonyme de l’Incertitude des sciences, les Arabes, qui ne connaissaient point l’écriture, conservèrent leur ancienne langue, en retenant leurs poèmes nationaux jusqu’au temps où ils inondèrent les provinces orientales de l’empire grec. […] Si on examine bien les fragments de la loi des douze tables, on trouvera que la plupart des articles se terminent par un vers adonique, c’est-à-dire par une fin de vers héroïque ; c’est ce que Cicéron imita dans ses Lois, qui commencent ainsi : Deos caste adeunto.

2563. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

L’œil bien encadré, plus fin que grand, d’un brun clair, brille de l’affection ou de la pensée du moment, et n’est pas de ceux qui sauraient la feindre ni la voiler ; le regard est vif et perçant ; il va par moments au-devant de vous, mais plutôt pour vous pénétrer de sa propre pensée que pour sonder la vôtre.

2564. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Joubert : l’amateur littéraire le plus délicat, le consultant le plus fin, le plus exquis et le plus sûr.

2565. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Mais elle touche à sa fin.

2566. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

L’ironie sur Gringoire qui sauve sa chèvre, sur Phœbus et sa fin tragique, c’est-à-dire son mariage, ne me suffit plus ; j’ai soif de quelque chose de l’âme et de Dieu.

2567. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Cousin de cette philosophie première, mais on sent qu’elle a des ailes. » Elle en eut en effet dès sa naissance ; dans ce premier Discours d’ouverture du 7 décembre 1815, où Reid très-amplifié apparaît comme un grand régénérateur et comme celui qui est venu mettre fin au règne de Descartes, dans ce Discours où éclatent à tout instant une parole et un souffle plus larges que la méthode même qui y est proclamée, on croit entendre encore les applaudissements qui durent saluer cette péroraison pathétique par laquelle, au lendemain des Cent-Jours et avant l’expiration de cette brûlante année, le métaphysicien ému se laissait aller à adjurer la jeunesse d’alors : « C’est à ceux de vous dont l’âge se rapproche du mien que j’ose m’adresser en ce moment ; à vous qui formerez la génération qui s’avance ; à vous l’unique soutien, la dernière espérance de notre cher et malheureux pays.

2568. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

Mais dans un pays où la philosophie n’aurait point d’application réelle, où l’éloquence ne pourrait obtenir qu’un succès littéraire, l’une et l’autre, à la fin, sembleraient des études oisives, et leur mobile s’affaiblirait chaque jour.

2569. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

On dit qu’il était gauche quand il parlait avec sa bouche ; à tout le moins, quand il parle avec sa plume, il est le plus aimable des hommes du monde et le plus fin des courtisans.

2570. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Voilà l’idée de la monarchie divine, si semblable à la monarchie française par sa nature, son origine, ses soutiens, ses adversaires, sa destinée, sa durée et sa fin.

2571. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Tous ces objets tenaient du prodige : l’enfant courut vers un des pigeons et regarda bovine en souriant ; le pigeon secoua ses ailes et brilla au soleil au travers d’une fine poussière de neige, et un parfum de pain chaud se répandit par la fenêtre où apparurent les saïkis.

2572. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

La nuit roule de l’Est, où les pampas sauvages Sous les monts étagés s’élargissent sans fin… De cime en cime, elle enfle, en tourbillons croissants, Le lourd débordement de sa haute marée.

2573. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

L’ami de la raison doit aimer l’humanité, puisque la raison ne se réalise que par l’humanité… Ô univers, ô raison des choses, je sais qu’en cherchant le bien et le vrai je travaille pour toi. » Il croit à l’obligation de se sacrifier pour les fins de l’univers, telles qu’il nous a été donné de les concevoir.

2574. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

l’annonce et l’expose par le comment et le pourquoi avant de l’accomplir, faut-il donc do toute nécessité que même les esprits les plus hauts et les plus fins du monde entrent en méfiance, laissent percer sous l’ambiguïté de leur jugement une vague accusation de pédantisme et se tiennent à peine de prononcer les mots sacramentels : absence d’inspiration ?

2575. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Delbos : « La science objective des mœurs ne peut produire aucune règle définie qui prescrive à la volonté des fins à choisir — sinon par addition arbitraire. » (Cité par M. 

2576. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Autrement, tout le monde réclamera ses convenances militaires, et ce sera la guerre sans fin.

2577. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Il ne spéculait pas sur l’essence de la divinité ; les croyances sur les anges, sur les fins de l’homme, sur les hypostases divines, dont le premier germe se laissait déjà entrevoir, étaient des croyances libres, des méditations auxquelles chacun se livrait selon la tournure de son esprit, mais dont une foule de gens n’avaient pas entendu parler.

2578. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Ce n’était pas notre sérieux germanique et celtique ; mais, bien que souvent peut-être la bonté fût chez eux superficielle et sans profondeur, leurs mœurs étaient tranquilles, et ils avaient quelque chose d’intelligent et de fin.

2579. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Jésus accueillait leurs emportements avec sa fine ironie, et les arrêtait par ce mot : « Je ne suis pas venu perdre les âmes, mais les sauver. » Il cherchait de toute manière à établir en principe que ses apôtres c’était lui-même 833.

2580. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Le Feu est, comme Adolphe, l’histoire de la fin d’un amour.

2581. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Mais à la fin de l’Orestie, Eschyle prend une sublime revanche des sanglantes victoires qu’il a cédées au Destin, dans les deux premières parties de son drame.

2582. (1902) L’humanisme. Figaro

Ils furent sages deux jours ; mais, à la fin de la semaine, quatorze d’entre eux avaient donné leur démission, et il ne restait plus que le président, fidèle à son poste d’honneur — par respect humain.

2583. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Mais un critique devrait être persuadé avant tout de la vanité de la colère. « Les sottises que j’entends dire à l’Académie hâtent ma fin », disait Boileau.

2584. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Les écrivains et les poètes du dix-neuvième siècle ont cette admirable fortune de sortir d’une genèse, d’arriver après une fin de monde, d’accompagner une réapparition de lumière, d’être les organes d’un recommencement.

2585. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Voyez la note M à la fin du volume.

2586. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

Il faut que celui qui fait les gestes tombe en cadence à la fin de chaque mesure, quoiqu’il lui soit permis de laisser passer quelque temps de cette mesure sans faire aucun geste, et qu’il puisse mettre dans son jeu muet aussi souvent qu’il le veut de ces silences ou de ces repos qui se trouvent rarement dans la partie du recitateur.

2587. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Ça désillusionne, à la fin !

2588. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

On en trouve des preuves évidentes dans les lettres de Mirabeau à Chamfort, imprimées à la fin de notre quatrième volume.

2589. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Besoin d’institutions nouvelles Nous sommes arrivés à un âge critique de l’esprit humain, à une époque de fin et de renouvellement.

2590. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Elle n’a pas certainement la finesse, le profil caméen, la sveltesse de cou, l’élancement de tige de Pauline Borghèse ; mais il n’y a pas qu’une seule manière d’être femme, et Mme de Staël, même physiquement, l’était autant que femme puisse l’être… Quant à l’âme, cette vieille civilisée de la fin du xviiie  siècle était aussi primitivement femme qu’Ève elle-même !

2591. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Robert Franz n’est pas, en pied, le blanchisseur de gros ou de fin de la Maison Lacroix et compagnie, mais simplement une invention, une forme littéraire, un procédé, employé pour faire mousser sans imprudence, ce livre-ci, je trouve, pour ma part, cette invention et ce procédé encore moins cosaques que le nom si tranquillement bourgeois et bon garçon de M. 

2592. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Mais, historien comme je l’ai dit, — historien à esprit historique, — il est allé, un jour, vers la fin des précieux fragments qu’on publie, jusque-là où vont tous les esprits sous la poussée d’un siècle aveugle, et il s’est demandé ce que, par ce temps de démocratie, deviendrait la guerre de demain.

2593. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Il était excellent, mais il était trop aimable et ses lèvres pâles avaient un sourire trop fin pour qu’on pût l’appeler un bonhomme.

2594. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Et ce mot de Joubert est vrai, même physiologiquement, même sur la médaille où cette fine tête ne doit guère peser au cou décharné de vieux romain qui la porte avec tant de noblesse.

2595. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Si, avec son observation large et fine et son dédain railleur de tout ce qui n’est pas la réalité, Champagny a, comme nous le pensons, l’esprit naturellement politique, quelle préoccupation ou quel emploi exclusif d’une de ses facultés a fait tort à son coup d’œil naturel, et diminué en lui et dans son œuvre ce que nous aimerions le plus à y rencontrer ?

2596. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Il se contente de poser, sans le prouver, le fait étrange de cette monarchie tempérée qu’il est assez difficile d’établir quand on a un Henri VIII ou une Élisabeth derrière soi, et il ne commence, à proprement parler, son histoire qu’à la date éclaircie et certaine de la vraie monarchie anglaise : la fin des Stuarts et du droit divin.

2597. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Il sortit de prison à la fin.

2598. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Les deux derniers volumes, que nous venons de lire avec moins de dégoût que les autres, contiennent la fin de Louis XIV, la Régence et les commencements de Louis XV.

2599. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

Prudent comme les saints, et comme les gens seulement convaincus ne le sont jamais, froid et fin sous la grandesse d’une majestueuse dignité, cet esprit de milieu, également éloigné de tous les fanatismes, nous laisserait l’imagination bien tranquille, s’il ne portait pas jusque dans le fond de son être les brûlantes réverbérations de cette Foi espagnole qui avait chauffé son berceau.

2600. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

… Stendhal avait (je l’ai entendu), comme Talleyrand, la grâce des anecdotes, cette distillation d’histoire, faite, goutte par goutte, dans l’esprit des fins, par les superfins.

2601. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Si, en effet, il est resté, lui, jusqu’à la fin, tout ce que, malheureusement, il a voulu être, l’opinion des hommes que le prestige de son talent entraîna n’est déjà plus ce que, de son temps, elle était.

2602. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Cet homme de l’idée, comme il s’est longtemps appelé, ce penseur formidable, qui dresse contre la morale chrétienne, à laquelle on doit la civilisation du monde, la morale de l’écu, à laquelle nous devrons peut-être sa fin, dans des combats affreux ; cet homme de l’idée, le croirait-on ?

2603. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

… En vérité, ce n’est pas fin.

2604. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Il était doué d’une curiosité intrépide, d’une persévérance infatigable, d’une sagacité infiniment perçante, le tout revêtu d’une organisation d’acier fin que ne brisèrent, ni ne faussèrent, ni n’usèrent les fatigues, les climats, les voyages, et qui dura près de cent ans, comme celle de Fontenelle, cette porcelaine fêlée dans son fauteuil ouaté, ce Fontenelle qui s’arrêtait au milieu d’une phrase quand une voiture passait, pour ne pas forcer et user sa voix !

2605. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Pour mon compte, je ne connais point, dans tout le xviiie  siècle, un sentiment qui ressemble à l’amour de Madame de Sabran pour Boufflers, à cet amour malheureux qui, tout le temps de la durée de ses lettres et de sa vie, ne songe pas une seule fois à se reprendre à l’homme qui était véritablement pour elle le Destin… Les éditeurs de ces Lettres donnent à croire dans leur Notice que Madame de Sabran épousa le chevalier de Boufflers en émigration, mais cette fin de son triste roman ne dut rien changer à la nature d’un amour qui était la plaie immortelle d’un flanc qui saigne et qu’on lèche sans pouvoir la cicatriser, et que dis-je ?

2606. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Et il l’a bien compris, le fin biographe !

2607. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Et c’est avec tout cela pourtant que vous voulez éclairer le monde jusqu’au fin fond de sa dernière illusion !

2608. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Il était doué d’une curiosité intrépide, d’une persévérance infatigable, d’une sagacité infiniment perçante, le tout revêtu d’une organisation d’acier fin, que ne brisèrent, ni ne faussèrent, ni n’usèrent les fatigues, les climats, les voyages, et qui dura près de cent ans, comme celle de Fontenelle, cette porcelaine fêlée dans son fauteuil ouaté, ce Fontenelle qui s’arrêtait au milieu d’une phrase quand une voilure passait, pour ne pas forcer et user sa voix !

2609. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

On n’a inventé le progrès indéfini que pour se passer de Dieu au commencement, au milieu et à la fin de toutes choses.

2610. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Ainsi, pour revenir à Hegel, Hegel a eu le droit d’écrire cette arrogante réserve : « Il ne manque à l’argument de saint Anselme que la conscience de l’unité de l’être et de la pensée dans l’infini », et M. de Rémusat a eu le droit aussi, à la fin de son ouvrage, de reprendre l’argument du Prologium, afin de le purifier de tout spinozisme et de lui donner cette valeur philosophique que nous avons indiquée et qui serait si grande si elle n’était pas chimérique, à savoir : le rationalisme du principe sans le panthéisme de la déduction !

2611. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

De pitié pour tant de scrupules, le Dix-neuvième Siècle lèvera les épaules, ses épaules chargées d’iniquité, et passera outre, sur ces atomes grossis, comme un aveugle marcherait sur de fines perles, et il sourira de l’innocence de la Sainte, et peut-être de la rouerie paradoxale du critique qui voudrait la faire admirer !!!

2612. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Blessée même par la main de Napoléon, qui dut en frémir jusque dans le fin fond de son génie, mais qui eut la révolutionnaire faiblesse d’en circonscrire l’action et d’en diminuer la puissance, la Paternité, menacée davantage chaque jour, de toutes parts, est le symptôme accusateur d’une société qui s’écroule, et c’est ce que vit tout d’abord et avant tout Brucker, quand il s’agit de donner le robuste appui de son épaule à cette pauvre société chrétienne, ébranlée dans son fondement même.

2613. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu !

2614. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

De Bonald, qui a beaucoup plus de structure dans ses œuvres et dans sa pensée, aurait peut-être été le métaphysicien de son époque, s’il n’avait pas étriqué un esprit fait pour tout embrasser dans les préoccupations de la politique et dans des aperçus trop fins qui rappellent bien souvent, avec un fond d’idées contraires, la manière grêle et brillantée de Montesquieu.

2615. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Caro est un esprit très fin et très clair, d’un timbre très pur, d’une sonorité d’harmonica très agréable, mais qui peut faire mal aux nerfs, à force de douceur, aux gens organisés comme moi… C’est un esprit infiniment cultivé, d’une rare aptitude aux choses de la philosophie, qu’il a toujours maniées, ces choses lourdes, avec une grande légèreté, prestesse et même grâce de main.

2616. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Un jour Michelet, pour se défatiguer de ses quarante volumes d’histoire, fit, de sa main la plus légère et la plus fine, l’Insecte et l’Oiseau, deux petits culs-de-lampe assez gentillets d’histoire naturelle.

2617. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

C’est bien là l’expression poétique de ce matérialisme qui fait mal au cœur et qui résume la pensée philosophique de cette fin du xixe  siècle.

2618. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Albéric Second, qui me fait l’effet d’être un très habile constructeur de romans, quant aux faits qu’il ramène très bien à ses fins, Albéric Second, qui a peut-être dans l’esprit, sans qu’il en ait conscience, ses Trois Mousquetaires, s’amuse et s’attarde, au lieu d’attaquer quelque long sujet de récit, à un roman de chronique, fait avec des événements de chronique, et il est si naturellement et si habituellement chroniqueur qu’il n’écrit même pas en italique, dans son roman, une foule de locutions qu’on ne comprendra peut-être que dans dix ans, à cent cinquante lieues de Paris.

2619. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Plus la gloire et le talent semblent de bon aloi, plus le peseur de tout cet or fin doit avoir la main sûre et le tact exquis.

2620. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Trop philosophe et trop libertin pour avoir le génie de la passion, cette source inépuisable du roman de grande nature humaine, le dix-huitième siècle, le siècle de l’abstraction littéraire comme de l’abstraction philosophique, qui n’eut ni la couleur locale ni aucune autre couleur, — qui ne peignit jamais rien en littérature, — car Rousseau, dans ses Promenades, n’est qu’un lavis, et Buffon dans ses plus belles pages qu’un dessin grandiose, — ce siècle, qui ne comprenait pas qu’on pût être Persan, dut trouver, le fin connaisseur qu’il était en mœurs étrangères !

2621. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

, de quelques mots illyriens, pris au hasard dans le dictionnaire, n’est pas plus un mystificateur sérieux que Stendhal, quand il signait ses articles du plus fin acier : COTONNET… Du reste, cette ressemblance avec Stendhal, qui saute aux yeux quand on lit M. 

2622. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Comme chez de Latouche et Chamfort, ce qui domine chez lui, c’est l’esprit, l’esprit, ce roi en France, qui fera un succès plus grand certainement que celui de Christian à cette chose ravissante, l’Été de la Saint-Martin, mise là, à la fin du volume, à ce qu’il semble pour le finir, et qui en sera la fortune !

2623. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

On sait que l’hymne à Cérès ne fut découvert qu’à la fin du siècle dernier, dans la poussière d’un couvent de Moscou.

2624. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

On saisit en cela la ligne de force principale de l’ouvrage, qui entend ouvrir l’espace clos dans lequel l’esprit fin de siècle avait tenu la poésie. […] Fin 1890, de retour également d’un exil, (il avait été quatre années en Amérique), Stuart Merrill, raconte lui aussi un Gustave Kahn supprimant tout autour de soi ! […] Fin Août il parut. […] Comme « chaque nouvelle phase évolutive de l’art correspond exactement à la décrépitude sénile, à l’inéluctable fin de l’école immédiatement antérieure », il était écrit que M.  […] Fin avril il m’écrivait d’une écriture indécise, mais il voulait m’écrire lui-même que la santé serait longue à revenir, trois ou quatre mois, disait-il, et il espérait en le soleil.

2625. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Cela est ingénieux et fin, éblouissant de grâce et de délicatesse. […] Esprit fin, — conteur charmant, — racontant les choses gaies, comme pas un ne sait les dire aujourd’hui, dans la presse grande et petite ; — gouailleur et cependant d’une profonde et toute spirituelle bienveillance ; — mais, comme je le lui reprochais, l’autre jour, dans le compte rendu d’Eva, appartenant trop à la famille des Darthenay ; — de plus, dans les occasions solennelles, se livrant, avec trop de tenue et de gravité, à des phrases de M.  […] Que de fine raillerie, par exemple, il y a dans le portrait suivant : « M.  […] Lorsque le maître a été rappelé après le deuxième acte et à la fin de l’ouvrage, elles se sont penchées ostensiblement sur le devant de leur loge. » Après avoir commencé par où d’autres eussent mis peut-être quelque scrupule à finir, il ne restait plus, au critique méridional, qu’à franchir les neuf colonnes de son feuilleton en faisant le saut périlleux. […] Jules Lecomte renvoie à sa prochaine causerie la fin de cette piquante histoire, — fin terrible, mais facile à prévoir !

2626. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

On peut les analyser comme on analyse les faits, rechercher leurs éléments, leur composition, leur ordre, leurs rapports et leur fin. […] Mais l’induction ne part pas de cet axiome, elle y conduit ; nous ne la trouvons pas au commencement, mais à la fin de nos recherches1486. […] La première apparaît au début, la seconde à la fin. […] J’en ai omis plusieurs traits, mais vous en avez assez vu pour reconnaître que nulle part l’induction n’a été expliquée d’une façon si complète et si précise, avec une telle abondance de distinctions fines et justes, avec des applications si étendues et si exactes, avec une telle connaissance des pratiques effectives et des découvertes acquises, avec une plus entière exclusion des principes métaphysiques et des suppositions arbitraires, dans un esprit plus conforme aux procédés rigoureux de l’expérience moderne.

2627. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Sont-ils la fin ou le commencement de quelque chose, les derniers de nos écrivains du Moyen Âge, ou les premiers de nos modernes ? […] Par des chemins différents, tous ces écrits, d’origine et de caractères si divers, tendent ensemble à deux ou trois fins : dont la première est de rendre à la morale éternelle quelque chose au moins de son ancien empire ; la deuxième, de soustraire l’esprit français à des influences étrangères que l’on regarde alors bien moins comme des entraves à sa liberté que comme les causes de sa corruption ; et la troisième enfin, d’imposer à l’individu, dans l’intérêt commun de la société, les qualités ou les vertus dont il ne se soucierait pas pour lui-même. […] Il faut vivre selon la nature ; mais notre « nature » est déterminée par notre fin ; et « la fin de l’homme, de toutes nos pensées et de tous nos mouvements, c’est le bien » ; et « notre bien » ne consiste qu’en « l’usage de la droite raison, qui est à dire en la vertu ».

2628. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

On peut les analyser comme on analyse les faits, rechercher leurs éléments, leur composition, leur ordre, leurs rapports et leur fin. […] Mais l’induction ne part pas de cet axiome, elle y conduit ; nous ne la trouvons pas au commencement, mais à la fin de nos recherches15. […] La première apparaît au début, la seconde à la fin. […] J’en ai omis plusieurs traits, mais vous en avez assez vu pour reconnaître que nulle part l’induction n’a été expliquée d’une façon si complète et si précise, avec une telle abondance de distinctions fines et justes, avec des applications si étendues et si exactes, avec une telle connaissance des pratiques effectives et des découvertes acquises, avec une plus entière exclusion des principes à priori et des suppositions métaphysiques, dans un esprit plus conforme aux procédés rigoureux de l’expérience moderne.

2629. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Je dénouai le brin de paille, je le baisai cent fois convulsivement, je le cachai dans ma poitrine, je baisai les ailes de l’oiseau, je lui donnai à becqueter tant qu’il voulut dans ma main et sur ma bouche remplie de graines fines, puis je détachai de mon corsage un fil bleu, couleur du paradis, j’en fis un collier à l’oiseau, et je le laissai s’envoler vers la lucarne du cloître, où l’attendait son ami le meurtrier ! […] À la fin, le père Hilario, n’y pouvant plus tenir lui-même, nous dit en pleurant aussi : — Asseyez-vous sur cette paille et causez en paix, je vais m’écarter pendant tout le temps que vous voudrez, avant l’heure où l’on apporte la soupe aux prisonniers et pour que vous puissiez voir du moins celle à laquelle la prudence vous interdit de parler ici, je vais me promener avec le porte-clefs sous le cloître : chaque fois que nous passerons, elle et moi, devant le cachot, vous pourrez la contempler, pauvre tante !

2630. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

L’histoire des peuples modernes est sèche et petite, sans que les peuples soient plus heureux. » « Avant la fin du siècle, il a pourtant paru cet homme dont la force sait détruire, et dont la sagesse sait fonder ! […] » XXX C’est ainsi que, de descriptions en descriptions magnifiques, l’auteur arrive à la fin de son livre où la poésie occupe plus d’espace que la religion, et dont le vrai titre serait le Christianisme poétique.

2631. (1772) Éloge de Racine pp. -

C’est de la nature que tu reçus cette sensibilité prompte qui réfléchit tous les objets qui l’ont frappée, ce tact délicat, ces vues justes et fines, ce discernement si sûr, ce sentiment des convenances, ce goût enfin cultivé par les leçons de port-royal, nourri par le commerce assidu des anciens, fortifié par les conseils de Boileau ; ce goût, qualité rare et précieuse, qui peut-être est au génie ce que la raison est à l’instinct, s’il est vrai que l’instinct soit le mobile de nos actions, et que la raison en soit le guide ; ce goût qui attache aux productions vraiment belles le sceau d’une admiration éclairée et durable ; qui sépare, par un intervalle immense, les Virgile, les Cicéron, les Horace, des Lucain, des Stace et des Sénèque ; qui seul enfin élève les ouvrages de l’homme à ce degré de perfection qui semblait au dessus de sa foiblesse. […] On croit qu’elle hâta la fin de ses jours.

2632. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Rousseau, et à la fin du dix-huitième siècle quelques grands lambeaux lyriques de Lebrun, remarquables par l’éclat et l’élégance, mais glacés de mythologie, de faux sublime et de vieilles périphrases ; d’un autre côté, les Élégies exclusivement érotiques de Bertin et de Parny, où l’on trouve sans doute de la mollesse, de la grâce, de la volupté, de la passion même, mais tout cela dans les proportions du boudoir… telles étaient les richesses lyriques et élégiaques de nos devanciers, et malgré tout l’esprit et le talent qu’on doit reconnaître aux auteurs dont nous venons de parler, on sentait que l’Ode inspirée et la grande Élégie n’avaient pas eu leurs poètes, comme l’Épître, la Satyre, la Fable. […] Si les œuvres d’André Chénier, de ce poète immense, sitôt moissonné par la faux implacable qui n’épargnait aucune royauté, eussent été publiées à la fin du dernier siècle, quelque incomplètes, quelque imparfaites qu’elles soient, à cause de cette mort précoce, nul doute que l’âme des hommes supérieurs ne se fut prise alors à cette poésie virile et naturelle, et la réconciliation qui s’accomplit lentement eût été avancée de trente ans.

2633. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

En effet, à propos d’une des plus grandes iniquités que le monde ait vues, à propos de cette abolition scandaleuse dont le xviiie  siècle a retenti vers sa fin, Dieu n’avait pas permis qu’on fît la preuve par les faits et par l’histoire de ce qui reposait comme une certitude et comme une lumière dans les instincts et dans la conscience des hommes justes. […] Nous qui n’écrivons point de l’histoire personnelle, nous jetterons un voile sur la fin de cette existence bouleversée.

2634. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Trop délicat, trop fin, trop profond, sous sa légèreté apparente, pour le public des journaux qui lit toujours d’un œil distrait ou préoccupé, l’ouvrage en question, fait pour être apprécié dans la plus lente et la plus voluptueuse dégustation de l’intelligence, eut le sort de tant de choses charmantes que Dieu envoie aux hommes et dont ils ne jouissent pas, et il eût péri, sans nul doute, si la plus noble piété envers la mémoire de l’auteur ne l’avait sauvé de l’oubli en le publiant pour la première fois en volume4. […] Pour une critique qui va au fond, sous les contours et sous les lignes, Homère est un bonhomme, et Horace, le poète aux sensations pénétrantes et fines, le sentait bien quand il l’appelait : Bonus Homerus.

2635. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

(Voyez le livre IV, vers la fin.) […] La fin de cet alinéa est rejetée dans une note du chapitre III.

2636. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Léon Dierx avec ses Poëmes et Poésies 39, empreints de force et de tristesse ; — Alphonse Daudet avec ses vers légers et ses agréables contes ; — Georges Lafenestre surtout, qu’on a fort salué dans ce jeune monde pour ses Espérances 40, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse ; — je les nomme tous trois ensemble, et ne crois faire injure à aucun.

2637. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Gonod a remarqué) que la fin de cette lettre n’est pas de Rancé, mais de son secrétaire, M.

2638. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Une thèse de littérature française, si nous négligeons quelques exceptions de médiocre valeur ou de notoriété insuffisante, c’était alors, pour tout le monde, une étude de goût, une fine analyse ou une construction vigoureuse.

2639. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Mais cette fin, d’ailleurs belle par le personnage si aiguisé de femme qui la conduit, est assez superfétative.

2640. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

On comprend que Renan ait pu, à la fin de la vie de Jésus, poser cette question : la grande originalité renaîtra-t-elle ou le monde se contentera-t-il désormais de suivre les voies ouvertes par les hardis créateurs des vieux âges36 ?

2641. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

C’est pourquoi je regarde A comme la cause initiale et D comme l’effet ultime ; c’est pourquoi je range A au commencement de la chaîne et D à la fin ; mais pourquoi mettre B avant C plutôt que C avant B ?

2642. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Ce fin Rémois nous égaya par son esprit endiablé, sa conversation étincelante, pleine de traits, de paradoxes et d’incisives boutades.

2643. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Si nous pouvions arriver à la fin de l’espace, nous en serions sans doute avertis par quelque impression nouvelle et étrange de nos sens, mais dont nous ne pouvons, pour le présent, nous faire la plus légère idée.

2644. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Comme on peut le voir par la Lettre que nous avons écrite, peu de temps après la premiere édition, au Rédacteur du Mercure, & qu’on trouvera à la fin du quatrieme volume, avec quelques autres Lettres relatives aux Trois Siecles.

2645. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Les choses qu’il dit sont fines, le plus souvent judicieuses, mais elles arrivent d’une manière scintillante.

2646. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Mais son grand ouvrage, son œuvre capitale en perspective, est une Histoire de saint Bernard, depuis longtemps préparée, et que ses devoirs d’homme public l’ont empêché jusqu’ici de mener à fin.

2647. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

  Dans un sermon de Bossuet, Racine assurément, ne retrouvait rien moins que ses fines préoccupations psychologiques. — mais soyez sûrs qu’il y admirait en tout cas la même volonté de nombre, d’équilibre et d’harmonie ! 

2648. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Il importe peu au public, par exemple, que toutes les fins de lettres, consacrées à des détails de famille, aient été supprimées ; il importe peu que le lieu où s’est produit un accident quelconque, une roue cassée, un incendie d’auberge, etc., ait été changé ou non.

2649. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Géométriquement parlant, il est certain qu’une telle série peut se prolonger à l’infini ; en d’autres termes, on conçoit parfaitement l’existence d’une sphère indéterminée surpassant en petitesse la plus petite sphère déterminée imaginable.La question peut donc être réduite sans fin, mais ne saurait être détruite jamais.

2650. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Ils étaient donc très-attachés à un système de garanties publiques et constitutionnelles, mais ils ajoutaient que les institutions ne sont pas tout, qu’elles ne sont que des moyens et non pas des fins, et que le principal n’est pas de savoir qui gouvernera, mais comment on gouvernera.

2651. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Mon appétit sans borne a pour gueules les tombes Dont les fines et mobiles dents sont des vers.

2652. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Regardez bien le caractère innocent, champêtre, fin, original et de verve des enfans.

2653. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 4, de l’art ou de la musique poëtique, de la mélopée. Qu’il y avoit une mélopée qui n’étoit pas un chant musical, quoiqu’elle s’écrivît en notes » pp. 54-83

Priscien un autre grammairien latin, et qui vivoit à la fin du cinquiéme siecle, dit dans son traité des accens ; que l’accent est la loi, qu’il est la regle certaine qui enseigne comment il faut relever ou abaisser la voix dans la prononciation de chaque sillabe.

2654. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

« Nous n’avons rien de mieux à faire, dit-il, que de considérer comme une société simple celle qui forme un tout non assujetti à un autre et dont les parties coopèrent, avec ou sans centre régulateur, en vue de certaines fins d’intérêt public53. » Mais il y a nombre de peuples qui satisfont à cette condition.

2655. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

oui, il faut bien en convenir à la fin… Mais alors, si les ratures sont une nécessité, pourquoi nous blâmez-vous de les conseiller, et n’avons-nous pas mille fois raison de vouloir guider, éclairer, fortifier les débutants, en leur expliquant les corrections des grands écrivains ?

2656. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Pour l’écrivain français, dont la plume pouvait universaliser le blâme ou l’éloge, la fine Russie avait pris son plus beau sourire grec et revêtu toutes ses grâces de Cléopâtre asiatique.

2657. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

De pitié pour tant de scrupules, le xixe  siècle lèvera les épaules, ses épaules chargées d’iniquité, et passera outre, sur ces atomes grossis, comme un aveugle marcherait sur de fines perles, et il sourira de l’innocence de la Sainte, et peut-être de la rouerie paradoxale du critique qui voudrait la faire admirer !!!

2658. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

on ne pouvait pas décliner contre le dernier révélateur de l’histoire les vieilles fins de non-recevoir qu’on emploie contre les premiers, mais on lui opposait autre chose.

2659. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Le jour de cette funeste concession fut réellement la fin de l’Empire.

2660. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Boissier a cette magie… Je me suis intéressé, moi qui le pénétrais pourtant, à toute la peine qu’une nature souple, gracieuse et veloutée comme la sienne, s’est donnée pour saisir délicatement de ses fines dents de rat érudit et pour ronger, sans faire le bruit scandaleux d’une vaste déchirure, le bas de cette aube divine du Christianisme, qui traîne dans les siècles et qui y passe, sans perdre jamais un seul fil de sa trame sacrée, au-dessus du museau de tous les rongeurs !

2661. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Elle n’avait pas le droit de prendre un corps, de devenir Église, de s’organiser comme tout être vivant qui tend à sa fin.

2662. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

— une miniature de lion, mignon et remuant comme un écureuil, mais qui n’en est pas moins lion pour cela en toutes ses parties, depuis la crinière jusqu’à la griffe, — une griffe fine, mais capable de rayer du granit, et qui l’a quelquefois rayé ?

2663. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

« Elle avait un air si fin, si engageant ! 

2664. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Ignorant ce qu’on appelle société, qui chez tous les peuples est le fruit de l’oisiveté et du luxe, ils n’avaient point cette foule de sentiments et d’idées qu’elle fait naître, ni ces nuances fines qui les expriment.

2665. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Tels, dans leur siècle et leur pays, ont été, parmi les historiens, Tacite ; parmi les moralistes, Montaigne ; parmi les philosophes, Bacon ; parmi les poètes, Corneille ; et, à la fin du règne de Louis XIV, ce Fontenelle, dont le genre d’esprit, qui n’était qu’à lui, a été si critiqué et si loué pendant quatre-vingts ans.

2666. (1885) L’Art romantique

Mais longtemps déjà avant sa fin ; il avait exclu la femme de sa vie. […] Un grand soleil coupé en deux par la ligne de l’horizon, darde en haut ses rayons géométriques. — C’est la fin d’un beau jour. […] Malgré les lourdeurs et les enchevêtrements de sa phrase, il a toujours été un connaisseur des plus fins et des plus difficiles. […] Ce fut un beau succès auquel assista toute la presse, et l’enthousiasme qu’il excita est constaté par un feuilleton de Jules Janin, de la fin de septembre 1846. […] Je crois qu’il a voulu prouver qu’à la fin il faut toujours se ranger, et que la vertu est bien heureuse d’accepter les restes de la débauche.

2667. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

XIV Nous avons laissé, à la fin du sixième chant, les Troyens réunis aux portes Scées, discourant sur le sort de leur ville pendant qu’Hector et Pâris s’élançaient de nouveau dans la plaine pour combattre les Grecs. […] « Andromaque, retirée dans son palais, ignorait encore son malheur ; elle préparait le bain de son époux pour la fin du jour. […] Nous pensons plutôt qu’aux époques où Pisistrate et Alexandre le Grand recueillirent de la bouche des rapsodes ces chants immortels, épars dans la mémoire des homérides, les éditeurs du poème déplacèrent machinalement ces jeux de la place qu’Homère leur avait assignée dans sa composition, et reléguèrent à la fin ce qui ne pouvait avoir de convenance et de beauté qu’au commencement du poème.

2668. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Cette pièce, où abondent l’observation la plus fine et l’imagination la plus farce, souffre de la plus déconcertante duplicité de ton. […] Il reproche aussi à Catherine la vulgarité du papa Vallon et l’indiscrétion turbulente des petits frères ; et l’on s’étonne que la prudente et fine jeune fille des deux premiers actes ait commis cette erreur, d’installer toute sa tribu au château. […] Tous deux, à la fin, reconnaissent leurs faiblesses et, ayant pardonné à Lia, lui demandent de leur pardonner à son tour.

2669. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Cette doctrine des parfaits, cet impossible amour de Dieu, cette piété distinguée, toutes ces rêveries du sens propre, ce rare, ce grand fin en religion, selon l’expression du temps, telle est, pour la plus grande part, l’invention dans Fénelon. […] Dans Télémaque, Mentor veut qu’Idoménée se contente, pour toute distinction de costume, d’un habit de laine très fine, teinte en pourpre, avec une légère broderie d’or ; dans l’Examen, la broderie est de trop. […] On peut faire sur ces deux traités une remarque qui s’applique à presque tous les ouvrages de Fénelon : c’est que le commencement en vaut mieux que la fin.

2670. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

L’action totale du drame est une sorte de chaîne sans fin qui communique à chaque personnage des mouvements divers, liés entre eux, quoique individuels, et qui réagissent sur l’ensemble en pressant ou en ralentissant le mouvement général. […] Je cherchai longtemps sa bague, et je la trouvai à la fin. […] C’est l’explosion finale d’une série d’antécédents qui tous la préparent ; un événement aussi sur et aussi fatal que la mort de la fleur rongée au cœur par un insecte. « Le suicide ou la folie, voilà la fin naturelle d’une nature douée d’une sensibilité morbide et dont la faible volonté est incapable de lutter avec les dures épreuves de la vie. « (Maudsley, le Crime et la Folie, p. 258.)

2671. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Ainsi se produit la réaction appropriée, l’équilibre avec le milieu, l’adaptation, en un mot, qui est la fin générale de la vie. […] Supposons en effet que les mouvements renoncent à leur fin pratique, et que l’activité motrice, au lieu de continuer la perception par des réactions utiles, rebrousse chemin pour en dessiner les traits saillants : alors les images analogues à la perception présente, images dont ces mouvements auront déjà jeté la forme, viendront régulièrement et non plus accidentellement se couler dans ce moule, quittes, il est vrai, à abandonner beaucoup de leurs détails pour s’en faciliter l’entrée. […] Et l’opération peut se continuer sans fin, la mémoire fortifiant et enrichissant la perception, qui, à son tour, de plus en plus développée, attire à elle un nombre croissant de souvenirs complémentaires.

2672. (1898) La cité antique

C’était une coutume, à la fin de la cérémonie funèbre, d’appeler trois fois l’âme du mort par le nom qu’il avait porté. […] Cette sujétion sans fin du fils au père disparut de bonne heure à Athènes. […] Que l’homme ne se croie pas permis de laisser de côté les rites et de faire du mariage un simple contrat consensuel, comme il l’a été à la fin de la société grecque et romaine. […] On reconnaît même à de vieux usages qui ont duré jusqu’à la fin de l’histoire de Sparte, que la cité voulait être bien sûre que ses rois étaient agréés des dieux. […] Un tel spectacle ne se voit ni dans l’ancienne Grèce ni dans l’ancienne Italie ; leur histoire ne commence pas par des conflits ; le révolutions n’ont paru qu’à la fin.

2673. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Ceux qui étaient auprès de lui l’avaient retenu, voulant nous entendre jusqu’à la fin. […] Et cependant Platon s’irrite, à la fin du cinquième livre, que des sophistes tels que lui ne soient pas charges exclusivement de gouverner les hommes !

2674. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Quant à la fin du chapitre, à l’endroit où l’évêque se laisse débiter un tas de choses inintelligibles par ce vieux terroriste qui va mourir, et qui déclame encore sur son lit de mort des énigmes au-dessus de ma portée en l’honneur de la guillotine, et qui font apostasier d’admiration le saint évêque, jusqu’au point de tomber à genoux et de demander sa bénédiction à cet entêté d’impénitent : franchement, vous devez comprendre cela, vous, Monsieur, c’est votre affaire ; mais, moi, je n’y ai rien compris du tout. […] « … Le conventionnel mourant, le buste droit, la voix vibrante, était, dit-il, un de ces grands octogénaires qui font l’élément du physiologiste ; la révolution a eu beaucoup de ces hommes proportionnés à l’époque ; on sentait, dans ce vieillard, l’homme à l’épreuve ; si près de sa fin, il avait conservé tous les gestes de la santé ; il y avait dans son œil clair, dans son accent ferme, dans ses robustes mouvements d’épaules, de quoi déconcerter la mort.

2675. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Avant la fin de l’été, je compte aller à Florence vous rendre mes devoirs et entendre de votre bouche, madame, votre jugement sur mes Républiques. […] Sa taille moyenne n’était ni grande ni petite : la taille qui exclut la majesté, mais qui permet l’agrément ; ses cheveux étaient blonds, son front poli et divisé au milieu en deux zones légèrement arrondies, qui indiquent la facilité de l’intelligence ; ses joues d’un contour élastique, son nez un peu grossi et retroussé qu’on ne voit jamais en Italie, mais qui dans la jeunesse donne à la figure un mordant et un éveillé très propre à mordre et à éveiller le regard, sa bouche entr’ouverte et souriante, douce, fine, pleine de réticence sans malignité ; le plus beau de ses traits, c’étaient ses yeux, d’un bleu noir, larges, confiants, obéissants à sa pensée ; elle leur commandait.

2676. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

« Tout ce qui est visible parle à l’homme de commencement et de fin, de décadence et de destruction. […] Elle a pu être entravée comme toute entreprise humaine, tantôt par les anarchies, tantôt par les despotismes militaires, ces phases habituelles et courtes de toutes les révolutions ; mais elle se continuera jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à ses deux fins.

2677. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

(Suite et fin.) […] Enfin, si elle est jugée par sa mort, comparable par sa majesté, sa piété et son courage aux plus héroïques et aux plus saints trépas de l’antiquité, l’horreur et le mépris qu’on éprouvait fortement pour elle se changent à la fin en pitié, en estime et en admiration.

2678. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

À la fin d’une journée de route pénible et longue, à l’horizon encore éloigné devant nous sur les derniers degrés des montagnes noires de l’Anti-Liban, un groupe immense de ruines jaunes, dorées par le soleil couchant, se détachaient de l’ombre des montagnes et répercutaient les rayons du soir ! […] Nous restâmes muets et enchantés comme ces esprits célestes quand, planant pour la première fois sur le globe qu’ils croyaient désert, ils entendirent monter de ces mêmes bords la première prière des hommes ; nous comprîmes ce que c’était que la voix de l’homme pour vivifier la nature la plus morte, et ce que ce serait que la poésie à la fin des temps, quand tous les sentiments du cœur humain éteints et absorbés dans un seul, la poésie ne serait plus ici bas qu’une adoration et un hymne !

2679. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Octave Mirbeau : Le patriotisme, une des plus étranges manies de cette fin de siècle… Wagner est assurément la plus sublime expression de l’Art au dix-neuvième siècle… 6 avril, l’Événement : article de M.  […] Jusqu’à la fin de la semaine, le désarroi continue : puis, les affaires extérieures semblant s’arranger, M. 

2680. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Et l’ombre cependant s’étend sur le jardin Les dernières clartés se fondent, puis soudain, Comme pour mieux marquer la fin du crépuscule, Une brise s’éveille, et frissonne, et circule, Bruissante, à travers le parc silencieux. […] Au fond ces poètes réalisent ce qu’avait rêvé Louis Bouilhet et ce que Leconte de Lisle avait tenté sur la fin de sa vie.

2681. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

À mesure que la scène avance, l’image du diable à ressort se dessine mieux, si bien qu’à la fin les personnages eux-mêmes en adoptent le mouvement, Sganarelle repoussant chaque fois Pancrace dans la coulisse. […] C’est que « le plus beau jour de ma vie » est une de ces fins de phrase toutes faites auxquelles notre oreille est habituée.

2682. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Après avoir donné à la revue qui paraissait sous le titre de La liberté de penser un morceau très-remarqué entre autres, De l’Origine du langage (1848), il signala bien tôt son entrée à la Revue des Deux Mondes (1851), et presque en même temps au Journal des Débats (1852), par une suite d’essais ou d’articles, parfaits, excellents, où se produisait sur maint sujet d’histoire, de littérature ou d’art, et sous une forme également grave et piquante, cet esprit savant, profond, délicat, fin, fier et un peu dédaigneux.

2683. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Mais, à force de méditer sur les prérogatives de la poésie, Le Brun en était venu à envisager les hardiesses comme une qualité à part, indépendante du mouvement des idées et de la marche du style, une sorte de beauté mystique touchant à l’essence même de l’ode ; de là, chez lui, un souci perpétuel des hardiesses, un accouplement forcé des termes les plus disparates, un placage extérieur de métaphores ; de là, surtout vers la fin, un abus intolérable de la Majuscule, une minutieuse personnification de tous les substantifs, qui reporte involontairement le lecteur au culte de la déesse Raison et à ces temps d’apothéose pour toutes les vertus et pour tous les vices.

2684. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Nous avions encore la Fin d’un flirt où Em.

2685. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Les poètes savaient peindre de la manière la plus frappante les objets extérieurs ; mais ils ne dessinaient jamais des caractères où la beauté morale fût conservée sans tache jusqu’à la fin du poème ou de la tragédie, parce que ces caractères n’ont point leur modèle dans la nature.

2686. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Ces objections pourraient décourager pendant quelque temps mon espérance ; néanmoins il me paraît impossible que tout ce qui est bien en soi n’acquière pas à la fin un grand ascendant, et je crois toujours que ce sont les orateurs ou les écrivains qu’il faut accuser, lorsque des discours prononcés au milieu d’un très grand nombre d’hommes, ou des livres qui ont le public entier pour juge, ne produisent aucun effet.

2687. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Il est certain que la fin du premier vers et tout le second forment une cheville ou que, tout au moins, si le poète avait écrit en prose, il n’aurait guère senti le besoin d’apostropher ici son cœur.

2688. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Renan y était venu vers la fin de sa vie, comme on le voit dans la préface de l’Abbesse de Jouarre.

2689. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine du Japon.

2690. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

vous qui m’entendez, qui possedez ce sentiment rare, ce tact fin & délicat, ce feu subtil inconnu, vous me dispenserez de définir ce que vous sentez avec transport.

2691. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Pour embrasser la question dans toute son étendue, nous considérerons l’art successivement dans ses origines et dans son évolution ; puis dans son objet, enfin dans sa fonction ou sa fin.

2692. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Josèphe, qui le toucha presque par son maître Banou, le laisse entendre à mots couverts 308, et la catastrophe qui mit fin à ses jours semble le supposer.

2693. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Mais depuis la fin des Asmonéens, le rêve d’un descendant inconnu des anciens rois, qui vengerait la nation de ses ennemis, travaillait toutes les têtes.

2694. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

La fine raillerie de l’homme du monde, tempérée par une bonté divine, ne pouvait s’exprimer en un trait plus exquis.

2695. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Je prends à tache de fixer l’attention sur cette vérité et sur la date précise de 1669, parce que postérieurement aux négociations, à la fin de 1669 et en 1670, nous voyons madame Scarron en correspondance suivie, et toute pieuse, avec un directeur spirituel, nommé Gobelin, que quelques dévotes regardaient comme un saint, mais que madame Scarron traitait comme un sot.

2696. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Ajoutons encore à cette addition la ronde et brave figure du notaire Aristide Fressart, un type de bourgeois bourgeoisant, fin comme l’ambre, sous son écorce vulgaire, mêlant, à la plus juste dose, les habiletés professionnelles aux vertus domestiques.

2697. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Être mal avec les Colbert, et vouloir jouer au plus fin avec Louvois, c’était se préparer un périlleux avenir.

2698. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il reconnut, sur la fin de sa vie, la vanité des sciences, & fit quelques vers galans* dans le goût de ceux de Quinault.

2699. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

C’est l’origine et la destinée de l’homme, l’origine et la fin de l’univers ; c’est la liberté et la Providence, et leurs rapports ; c’est le mal, c’est le salut.

2700. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Nous plaçons cette partie à la fin de ce Chapitre, quoiqu’elle eût dû naturellement être mise au commencement.

2701. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

En effet, l’état où se trouve une société jeune n’est pas le simple prolongement de l’état où étaient parvenues à la fin de leur carrière, les sociétés qu’elle remplace, mais provient en partie de cette jeunesse même qui empêche les produits des expériences faites par les peuples antérieurs d’être tous immédiatement assimilables et utilisables.

2702. (1761) Apologie de l’étude

Plein de cette confiance et d’une étude profonde des règles du théâtre, j’ai fait une tragédie, elle a été sifflée ; une comédie, elle n’a pas été jusqu’à la fin.

2703. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Les coloristes doux, les talents fins, les hommes de pastels et de nuances, trouvent leur compte à ces dégradations d’une splendeur qui vient de disparaître dans la magnificence de son centre, à ces demi-teintes qu’elle a laissées et qui ne manquent ni d’éclat, ni de profondeur, ni surtout de mélancolie.

2704. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Un critique très fin (M. de Feletz) n’a-t-il pas prétendu, avec de très piquantes raisons à l’appui de sa prétention, que celui-là que toute la terre appelle le bonhomme avait naturellement la scélératesse des plus ténébreuses combinaisons, et qu’importe, du reste, pour le résultat !

2705. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Il n’a rien de niais dans sa forme, qui peut être fausse et même cruelle pour les esprits délicats et fins, mais qui, du moins, a de la décision et du relief ; mais, dans sa pensée, il tient à ces badauds actuels qui rêvent une humanité nouvelle, haïssent la guerre, médisent de la gloire, repoussent toute répression un peu forte, et croient que les peuples peuvent se passer de grands hommes et sont eux-mêmes assez grands pour se gouverner parfaitement tout seuls !

2706. (1915) La philosophie française « I »

Bien avant Darwin, (puisque ses recherches datent de la fin du XVIIIe siècle et du commencement du XIXe), Lamarck avait affirmé avec la même netteté la transformation des espèces, et il avait essayé, en outre, d’en déterminer les causes.

2707. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Les stances, qui ont été saluées comme la négation du symbolisme et comme un retour authentique à l’art classique, ne sont-elles pas au contraire l’expression même de ce que le symbolisme comportait d’échec devant les sentiments profonds et les grandes idées humaines, le fruit de cendre que devaient découvrir à la fin ses feuillages dorés ?

2708. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Mais le sénat conserva son empire souverain sur toutes les terres de la république, et le maintint jusqu’à la fin par la force des armes.

2709. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Le commentaire d’Hiéroclès, à la fin du quatrième siècle, cet effort pour opposer les maximes d’un ancien philosophe à celles du Christ, suppose sans doute un monument païen de quelque autorité, mais n’en témoigne pas l’authenticité absolue.

2710. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Cette maternité féconde était pour Pétrarque un éternel sujet d’affliction, une torture sans fin. […] Giusti, qui pendant plus de quinze ans avait défendu avec ardeur les principes démocratiques, s’était bien attiédi vers la fin de sa vie, quoiqu’il soit mort à quarante ans. […] Il sermonne tous ceux qu’il rencontre, depuis le duc de Lauzun jusqu’au roi ; mais, comme il néglige de varier les formes de sa vertueuse indignation, l’attention lâche pied avant la fin de sa harangue. Madame de La Vallière, mère de l’héroïne, est un personnage au moins inutile, puisqu’elle disparaît sans retour avant la fin du premier acte. […] Vers la fin du jour, les moissonneurs se réunissent sous le toit de la Grand’Rose, qui, selon l’usage du Berry, partage avec le père Fauveau les fruits de son bien.

2711. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Un autre est un protestant (le fut-il formellement, comme on le dit, à la fin de son existence ? […] Il raisonnait ainsi au début, dans son Essai sur l’Indifférence ; il ne raisonnera pas autrement à la fin, dans son Esquisse d’une philosophie : « Si le vrai n’était que relatif, n’était que l’acquiescement de la raison individuelle à ce qui lui paraît vrai, il n’y aurait (ce qui évidemment ne se peut pas), il n’y aurait plus rien de vrai ni de faux d’une manière immuable et universelle. » Non seulement Lamennais est plein de ce sentiment de l’impossibilité du doute ; mais il en fait l’analyse avec beaucoup de sûreté et de pénétration. […] « Le nombre des communions pascales, qui s’élevait à Paris, sous l’Empire, à quatre-vingt mille, était réduit au quart vers la fin de la Restauration, et le même fait se reproduisait dans toute la France. » A quoi fallait-il attribuer cela ? […] La France protestante fut son rêve, plus ou moins avoué, quoi qu’il en ait dit même parfois, mais persistant, depuis 1842 jusqu’à la fin presque de sa vie. […] Jusqu’à la fin, Quinet a eu de ces complaisances à une dialectique facile.

2712. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

C’est une création qui se poursuit sans fin en vertu d’un mouvement initial. […] La cellule végétale, assoupie dès le début, s’absorbe tout entière dans ce travail de conservation, comme si elle prenait pour fin ce qui ne devait d’abord être qu’un moyen. […] Il semble que le reste du corps ait soutenu le système nerveux jusqu’à la dernière extrémité, se traitant lui-même comme un simple moyen dont celui-ci serait la fin. […] Qu’une fin déterminée suscite des moyens déterminés pour l’atteindre, nous le comprenons encore.

2713. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Le siècle qui marche à sa fin ne pourrait-il pas, en retour, transmettre comme un héritage, au genre humain, quelques gages de concorde, et l’espérance des grands bienfaits que promet l’unité de la foi chrétienne ? Ce sont là de nobles paroles, dont la noblesse n’est égalée que par la sincérité de l’émotion qui les anime ; et certes, aucun rêve, — si les expressions du Saint-Père lui-même nous autorisent peut-être à nous servir de ce mot, — ou aucune espérance, ne saurait mieux convenir et aux aspirations de cette fin de siècle, et au caractère de l’illustre vieillard qui gouverne à peu près souverainement la croyance de 200 millions d’hommes. […] J’ajoute que l’impuissance radicale de la science à résoudre les questions d’origine et de fin semble avoir désormais opéré la séparation du domaine respectif de la certitude « scientifique » et de la certitude « inspirée » ?

2714. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Cette éducation a pour fin d’harmoniser mes sens entre eux, de rétablir entre leurs données une continuité qui a été rompue par la discontinuité même des besoins de mon corps, enfin de reconstruire approximativement le tout de l’objet matériel. […] Il faut les poser comme autant d’absolus, dont on ne voit ni l’origine ni la fin. […] Mais c’est là ce qu’on s’obstine à ne pas voir, parce qu’on tient la perception pour une espèce de contemplation, parce qu’on lui attribue toujours une fin purement spéculative, parce qu’on veut qu’elle vise à je ne sais quelle connaissance désintéressée : comme si, en l’isolant de l’action, en coupant ainsi ses attaches avec le réel, on ne la rendait pas à la fois inexplicable et inutile !

2715. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Délivré de son fol amour par le voyage et par la nature, il écrit ces strophes exquises et si fines ! […] Qu’on relise la plupart des poèmes de Shelley et sa très belle Défense de la Poésie, l’entretien de Goethe avec Falk après les funérailles de Wieland, le monologue de Conrad de Mickiewicz, ou qu’on fasse appel à la correspondance et aux œuvres de Victor Hugo à la fin de sa vie, on verra que tous quatre, avec les seules différences que pouvait faire naître leur originalité propre, ont témoigné à ce sujet d’une remarquable similitude de vues. […] Chacun sait comment, à la fin du xviiie  siècle et au début du xixe  siècle, la poésie française s’était anémiée, au point que les odes d’Écouchard-Lebrun, et les frêles galanteries de Parny paraissaient le dernier degré de la perfection.

2716. (1903) Le problème de l’avenir latin

D’où cette remarque, de lointaine portée, qu’à la fin du monde antique, les peuples situés au-delà du Danube et du Rhin sont demeurés eux-mêmes, hors des atteintes du romanisme. […] Ce n’est qu’à la fin du treizième siècle, après cinquante-trois années de luttes, qu’est parachevée la conversion du pays. […] Il n’a pris, en somme, au christianisme que ses avantages — la nécessaire fin d’un régime de sang, l’indispensable initiation à une vie sociale plus large sans subir, comme l’homme du Midi, sa puissance de dévirilisation et de dissolution. […] Or les nations latines sont venues au monde avec un capital d’énergie minimum — comme le prouve leur situation morale à la fin de l’Empire — de même que telles autres ont débuté sur la scène du monde avec un capital maximum d’énergie.‌ […] Songeons à la fin du monde antique, débordé par les « barbares », à cet écroulement colossal, empreint d’une telle grandeur que l’image en est demeurée vivante par-delà les siècles.

2717. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Machiavel I Faisons cette fois comme Plutarque, et commençons par la fin. […] « Ainsi plongé dans cette vulgarité de vie, je tâche de préserver mon esprit de la moisissure d’une complète oisiveté, et je décharge la malignité du sort qui me poursuit, jouissant d’une satisfaction âpre et secrète de me sentir foulé ainsi aux pieds par la fortune, pour voir si à la fin elle n’en aura pas honte et n’en rougira pas !

2718. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Elle eût pu jouter avec les deux autres petites pour la coquetterie de l’ajustement ; elle avait un bavolet de linge fin, des rubans à sa brassière et de la valenciennes à son bonnet. […] XXIV À la fin de la bataille de Waterloo, un brave général forme un dernier carré résistant de la garde impériale pour barrer le chemin aux Anglais et donner à l’armée et à l’empereur le temps d’atteindre Charleroi.

2719. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Comme tout ce qui existe, elles tendent à exister pour elles-mêmes, à se hausser au rang d’une fin, à négliger les désirs égoïstes de l’homme aussi bien que son instinct social. […] Il travaille sourdement pour approprier à ses fins, pour détourner à son profit les forces que suscitent ou que façonnent l’art, la religion, la pratique de la vie et même l’instinct égoïste.

2720. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Mais qu’en somme cet évangile soit sorti, vers la fin du premier siècle, de la grande école d’Asie-Mineure, qui se rattachait à Jean, qu’il nous représente une version de la vie du maître, digne d’être prise en haute considération et souvent d’être préférée, c’est ce qui est démontré, et par des témoignages extérieurs et par l’examen du document lui-même, d’une façon qui ne laisse rien à désirer. […] L’ordre adopté avec un tact extrêmement fin par les synoptiques suppose une marche analogue.

2721. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

L’enseignement philosophique qui, par nature, ne peut suivre que de loin les travailleurs et inventeurs, comprit la physique jusqu’à la fin du xviiie  siècle. […] Elle ressemblera en cela aux autres sciences qui toutes éliminent les questions d’origine et de fin, les renvoyant à la métaphysique.

2722. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Ne prétendez pas réussir en nous flattant l’oreille par un bel étalage de fins mots. […] Ils n’ont pas senti que si les défauts de cet Ecrivain célébre blessent moins chez lui qu’ils ne feroient ailleurs, c’est non-seulement par les beautés, tantôt frappantes, tantôt fines, qui les effacent, mais parce qu’on sent que ces défauts sont naturels en lui, & que le propre du naturel, quand il ne plaît pas, est au moins d’obtenir grace.

2723. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

On cessera de disputer sans fin pour savoir si une cinquantaine de Ronces anglaises sont de véritables espèces. […] Et tandis que notre planète a continué de décrire ces cycles perpétuels, d’après les lois fixes de la gravitation, d’un si petit commencement, des formes sans nombre, de plus en plus belles, de plus en plus merveilleuses, se sont développées et se développeront par une évolution sans fin.

2724. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

L’entrevue n’a pas plutôt pris fin que le père a tout oublié. […] Et peut-être en est-il de même du refrain de bien des chansons : il s’obstine, il revient, toujours le même, à la fin de tous les couplets, chaque fois avec un sens différent.

2725. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Dans une audience qu’il a du pape (Clément XIII), audience qu’il n’est pas empressé de rechercher, mais à laquelle il croirait peu séant de se soustraire puisque tous les Français connus se faisaient présenter, à la fin de l’entretien qui dure une demi-heure, il reçoit en cadeau de Sa Sainteté un chapelet et l’en remercie en lui baisant un peu brusquement la main, familiarité qui fait sourire les assistants, car c’est un privilège qui est réservé aux seuls cardinaux.

2726. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Je veux dire seulement que son titre de maréchal de France ne doit point induire en erreur ; ce titre ne lui fut donné que tout à la fin de sa carrière, comme récompense des services rendus, et non comme un moyen d’en rendre de nouveaux.

2727. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

À la fin d’une tournée en Écosse, et après en avoir noté en vers les principales circonstances pittoresques, le poète des lacs, revenant au monde du dedans et maintenant à l’esprit sa prédominance vivifiante, disait pour conclusion : Il n’y a rien de doux comme, avec les yeux à demi baissés, de marcher à travers le pays, qu’il y ait un sentier tracé ou non, tandis qu’une belle contrée s’étend autour du voyageur sans qu’il s’inquiète de la regarder de nouveau, ravi qu’il est plutôt de quelque douce scène idéale, œuvre de la fantaisie, ou de quelque heureux motif de méditation qui vient se glisser entre les belles choses qu’il a vues et celles qu’il verra.

2728. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Il continue et prolonge cette conversation par lettres avec Saint-Vincens, sur les sentiments de différente sorte et les troubles qui agitent une âme à la vue des derniers moments : On ne saurait tracer d’image plus sensible que celle que tu fais d’un homme agonisant, qui a vécu dans les plaisirs, persuadé de leur innocence par la liberté, la durée, ou la douceur de leur usage, et qui est rappelé tout d’un coup aux préjugés de son éducation, et ramené à la foi, par le sentiment de sa fin, par la terreur de l’avenir, par le danger de ne pas croire, par les pleurs qui coulent sur lui.

2729. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Dans les dernières combinaisons stratégiques imaginées jusqu’à la fin de la lutte par Napoléon et qui consistent à enfermer plus ou moins les coalisés, à opérer sur leurs flancs et sur leurs communications, à les étreindre dans un cercle fatal d’où ils ne sortiront pas, il y a toujours une supposition et un sous-entendu qui frappe même les profanes comme nous et les ignorants dans l’art de la guerre : c’est que Paris, pendant ce temps, tiendra ferme, c’est que le point d’appui de tout l’effort, la clef de voûte ne cédera pas.

2730. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Vers la fin, il était en voie de se rompre ; il introduisait plus de variété dans ses lectures, dans ses études et dans ses idées.

2731. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Cette modestie qu’il a, non pas seulement extérieure et apparente, mais intime et sincère, le marque et le distingue entre tous : ce coin de faiblesse (car il y a un peu de faiblesse) me le fait aimer ; c’est une grâce de plus, c’est comme un pressentiment, si on le rapproche de sa fin prématurée.

2732. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Je les entends d’ici dans leurs doléances : « A quoi bon ces remaniements perpétuels, ces remue-ménage sans fin ?

2733. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

on n’a pas besoin d’avoir cinquante ans pour jouer en perfection de la flûte et pour s’accompagner de la voix sur la harpe ou la lyre ; à quinze ans, on fait cela bien mieux et plus purement, surtout quand on est de la plus favorisée et de la plus fine des races humaines.

2734. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.)

2735. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

C’est cette guerre qui ne dura pas moins de trois ans et demi et qui fut marquée par des cruautés sans exemple, même en ces âges cruels, cruautés surpassées et couronnées elles-mêmes à la fin par une vaste scène d’anthropophagie, que l’auteur de Salammbô a prise pour base et pour canevas de son ouvrage, roman ou espèce de poème en prose.

2736. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Durant dix ans au moins (1588-1598) Séville fut sa principale résidence ; il y éprouva sur la fin une désagréable affaire quand il se vit emprisonné par ordre du gouvernement pour quelque irrégularité dans l’exercice de son emploi et dans le versement de la recette.

2737. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Elle forme maintenant une cascade à l’endroit où commence… » (Ici la page est déchirée et l’on n’a pas la fin du morceau.)

2738. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

L’esprit de Dominique, tel qu’il nous apparaît dans ses canevas, n’est pas des plus fins, et nous doutons fort, malgré le dire de Saint-Simon, qu’il le recueillît à la bibliothèque de Saint-Victor.

2739. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Verlaine était intelligent et fin, et malin.

2740. (1890) L’avenir de la science « XII »

Il n’est pas bien sûr qu’un tel travail amenât aucun résultat sérieux ; n’importe ; la simple possibilité d’y trouver quelque fine induction, qui, entrant comme élément dans un ensemble plus vaste, révélât un trait du système des choses, suffirait pour hasarder cette dépense.

2741. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Espérait-il détourner le coup qui menaçait Jésus en accordant quelque chose à la haine des Juifs 1145, et en substituant au dénouement tragique une fin grotesque d’où il semblait résulter que l’affaire ne méritait pas une autre issue ?

2742. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Et la Vie, inséparable de la Mort, nous apparaît de la sorte comme un mouvement sans fin, comme une circulation perpétuelle ; la Vie elle-même est dès lors la grande force motrice qui fait varier les choses, les individus, les sociétés et avec elles le goût littéraire.

2743. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

  Mais, près de l’Or ouvrant son radieux halo, Wellgunde rit, Woglinde fuit, Flosshilde chante, Innocence mêlée à la candeur de l’eau,   Et tout l’obscur destin — l’âme au gouffre penchante Les héros morts, les deux déchus, la fin, la nuit — Pour les folles enfants est un jouet qui luit !

2744. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Les trois personnages qui s’étaient séparés à la fin d’avril, le furent pour plusieurs mois.

2745. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Il y a des fins marquées, donc il y a une intention suprême.

2746. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Mme Colet, sur la fin de sa vie, s’accrocha à l’histoire ; et comme on suspend une robe à un clou, suspendit sa médiocrité à des événements contemporains, qui allaient la mettre en vue, puisqu’ils étaient contemporains.

2747. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Le drame, sous la forme des sacre rapprezentazioni, représente très humblement la fin d’une évolution que Pétrarque a déjà devancée.

2748. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

« Le Dieu de la conscience n’est pas un Dieu abstrait, un roi solitaire, relégué par-delà la création sur le trône désert d’une éternité silencieuse et d’une existence absolue qui ressemble au néant même de l’existence ; c’est un Dieu à la fois vrai et réel, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l’Être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c’est-à-dire à la fois Dieu, nature et humanité. » Cours de 1828, p. 123. « L’unité en soi, comme cause absolue, contient la puissance de la variété et de la différence.

2749. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

À la fin, ce grand concert de panégyriques cessa : tout se tut ; et la voix de la postérité se fit entendre.

2750. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Comme si l’école du Bon Sens pouvait jamais avoir une fin, elle qui n’a point eu de commencement ! […] Oui certes, Caïn fut le premier romantique, et le précurseur de la tragédie shakespearienne, du drame byronien et du théâtre hugotique. — Sa hache ensanglantée devait, plus tard, et tour à tour, devenir le poignard de Macbeth, le sabre du Giaour et la fine lame d’acier deux fois trempé — la bonne lame de Tolède ! […] Barbara par le titre, d’ailleurs si modeste de son livre ; et grâce à cette précaution oratoire qui vous met en garde contre votre propre émotion, vous êtes tout étonné d’arriver à la fin du volume le cœur rebelle et l’œil sec. […] S’il advient qu’une de ses fines épigrammes ait fait une vraie blessure, au lieu d’emporter le morceau, elle ne songe qu’à le recoudre. […] « Attendu que la loi qualifie de diffamation toute allégation ou imputation d’un fait de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne à laquelle il est imputé ; » Attendu que si, dans un article publié dans le numéro du journal le Figaro du 20 mars 1856, et dans lequel il est question de toutes les actrices de la Comédie-Française, Louis Goudall s’est exprimé sur le compte de la demoiselle Brohan d’une façon à éveiller la susceptibilité de celle-ci, cependant cet article ne contient qu’une sorte de revue, qu’une appréciation hypothétique et plus ou moins épigrammatique du genre de beauté des personnes auxquelles il s’applique, et qu’on ne saurait y voir, en ce qui touche Augustine Brohan, l’imputation d’un fait de nature à porter atteinte à son honneur ou à sa considération ; » Attendu que la forme légère et paradoxale de l’article, envisagé dans son ensemble, que la nature même du journal dans lequel il a été inséré contribuent encore, par leur peu de gravité, à enlever aux expressions dont Goudall s’est servi le caractère, la volonté et l’intention de nuire, que le législateur a voulu atteindre et punir ; » Attendu que, dans ces circonstances, l’article incriminé, bien que blâmable dans sa forme et regrettable au point de vue des convenances et du bon goût, ne peut cependant être considéré comme contenant le délit de diffamation ; » Par ces motifs, renvoie Jouvin et Goudall des fins de la plainte ; » Condamne Augustine Brohan, aux dépens. » 7.

2751. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Faites-leur assez d’honneur pour supposer qu’ils vous entendent à demi-mot, qu’un sourire indiqué vaut pour eux un syllogisme établi, qu’une fine allusion entrevue au vol les touche mieux que la lourde invasion d’une grosse satire géométrique. —  Songez enfin (ceci entre nous) qu’en politique comme en religion, depuis mille ans, ils sont très-gouvernés, trop gouvernés ; que lorsqu’on est gêné, on a envie de ne plus l’être, qu’un habit trop étroit craque aux coudes et ailleurs. […] L’auteur laisse de parti pris cent nuances fines qu’il aurait pu découvrir et nous montrer. […] il n’y a point eu de déshonneur, seulement un peu de gaieté innocente… — Qui devait avoir une fin sérieuse.

2752. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Ils adoucissent, ils tempèrent les poursuites parfois trop rigoureuses des fermiers, des régisseurs, des gens d’affaires54. » — Une Anglaise qui les voit en Provence au sortir de la Révolution dit que, détestés à Aix, ils sont très aimés sur leurs terres. « Tandis que devant les premiers bourgeois ils passent la tête haute, avec un air de dédain, ils saluent les paysans avec une courtoisie et une affabilité extrêmes. » Un d’eux distribue aux femmes, enfants, vieillards de son domaine de la laine et du chanvre pour filer pendant la mauvaise saison, et, à la fin de l’année, il donne un prix de cent livres aux deux meilleures pièces de toile. […] Pendant l’hiver de 1784, les aumônes sont augmentées dans toutes les maisons religieuses : leurs fermiers distribuent des secours aux habitants pauvres des campagnes, et, pour fournir à ces besoins extraordinaires, plusieurs communautés ajoutent à la rigueur de leurs abstinences. » — Quand, à la fin de 1789, il s’agit de les supprimer, je rencontre en leur faveur nombre de réclamations écrites par des officiers municipaux, par les notables, par une foule d’habitants, artisans, paysans, et ces colonnes de signatures rustiques sont vraiment éloquentes.

2753. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — Tout ce qui distingue l’homme de l’animal, les races intelligentes des races bornées, les esprits compréhensifs et délicats des esprits vulgaires, se ramène à cette faculté de saisir des analogies plus fines, à cette contagion par laquelle le nom d’un individu s’attache à un individu plus différent, à la propriété qu’ont des représentations ou perceptions plus dissemblables d’évoquer mentalement le même nom. […] Cette pierre que je lance en l’air, ce boulet chassé du canon par l’explosion de la poudre, continueraient leur chemin, l’une vers les étoiles, l’autre selon une tangente à la terre, indéfiniment, en ligne droite, avec la vitesse initiale, si la pesanteur et la résistance de l’air ne venaient infléchir cette droite, diminuer cette vitesse et à la fin arrêter ce mouvement.

2754. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ce moment se rencontre précisément à la fin de César et au commencement du règne d’Auguste : plus tôt l’énergie de l’esprit romain était distraite par la lutte entre la république et l’usurpation ; plus tard il n’y avait plus d’énergie ; la servitude prolongée avait tout nivelé et tout énervé, dans les lettres comme dans la politique. […] « Sa taille était petite, mais robuste ; ses traits étaient fins et gracieux ; son teint avait la délicatesse et le coloris d’un teint de femme ; ses cheveux noirs, flottant en boucles naturelles sur un front très ombragé, ses yeux grands et bien ouverts annonçaient l’audace sans insolence.

2755. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Créé censeur, tu visiteras, comme ambassadeur du peuple romain, l’Égypte, la Syrie, l’Asie et la Grèce ; tu seras nommé, pendant ton absence, consul pour la seconde fois ; tu mettras fin à une guerre des plus importantes, tu ruineras Numance. […] Je vous exhorte donc, mon fils, à lire avec grand soin, non seulement mes discours, mais encore mes livres de philosophie, dont le nombre égale presque aujourd’hui celui de mes harangues. » Il sourit encore à cette immortalité à la fin de son livre, Consolation sur la vieillesse, adressé à Atticus, qui vieillissait comme lui dans toute sa vigueur d’esprit.

2756. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Nous avons cette fébrilité qui vous chasse de votre chez soi et vous pousse dans la rue… Et à la fin de la journée, nous sommes au boulevard du Temple, dans le cabinet de travail de Flaubert, dont le milieu de cheminée est un Boudha. […] J’y vois l’inauguration du bon sens et de la raison pratique, la fin de toute chevalerie et de toute haute poésie en toutes choses.

2757. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Boccace, son maître, a mille fois plus d’imagination, plus de souplesse, plus de pittoresque, plus de sourire fin dans le récit. […] Vous mettrez fin à tous ces discours.

2758. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Cette profonde habileté de conduite leur avait valu, à la fin, la confiance absolue d’un roi qui avait besoin de foi pour son esprit et de tolérance pour ses faiblesses. […] « Il est aisé de connaître », dit-il à la fin d’une de ces diatribes, « par le soin qu’ils ont pris d’immortaliser ces réponses, qu’ils y avaient plus de part qu’ils ne disaient.

2759. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Vers la fin du second siècle, on chantait, aux prières du soir de la réunion chrétienne, un hymne cité plus tard, en preuve de l’antique foi au Saint-Esprit, comme au Verbe divin : « Gracieuse lumière de la sainte béatitude196, Fils du Père immortel, céleste et bienheureux, ô Christ ! […] Seul tu es immuable : tout vers toi se précipite ; tu es la fin de tout, tu es unique.

2760. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Rien ne ressemble moins au maire de Paris de la fin et à l’idée à la fois honorable et monotone (quand elle n’est pas tragique) qui en est restée.

2761. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Le grand Arnauld ne l’avait jamais lu, je pense, et ce qu’il savait de grec, vers la fin de sa vie il l’avait oublié.

2762. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Un de ces ouvrages, le poème ou idylle héroïque de Moïse, parut à la fin, dédié à la reine de Pologne (1653).

2763. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Ces bruits des eaux, des vents, des bois, des monts et des vallées, les roulements des tonnerres et des globes dans l’espace, bruits magnifiques auxquels se mêlent les fines voix des oiseaux et des milliers d’êtres chantants… » C’étaient là de ses jeux d’enfant.

2764. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Taine plus de sévérité dans les jugements contemporains, je dirai qu’ayant connu Stendhal, l’ayant goûté, ayant relu encore assez récemment ou essayé de relire ses romans tant préconisés (romans toujours manqués, malgré de jolies parties, et, somme toute, détestables), il m’est impossible d’en passer par l’admiration qu’on professe aujourd’hui pour cet homme d’esprit, sagace, fin, perçant et excitant, mais décousu, mais affecté, mais dénué d’invention.

2765. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Les désordres qu’il signale et dénonce dans son mémoire, et dont les moins répréhensibles étaient des parties de chasse ou de paume qu’on allait faire « à des quatre ou cinq lieues de là », n’ont rien de nouveau, et l’histoire de l’abbaye de Villeloin était celle de bien des monastères dégénérés à la fin du xvie et au commencement du xviie  siècle.

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