— D’un autre côté, plus je lis, plus je pénètre sous les voiles qui me cachaient nos grandes gloires, et moins ] j’ose écrire ; je suis frappée de crainte, comme un ver luisant mis au soleil. » Et cette autre lettre encore, qui semble résonner et bruire de tous les carillons de ces jolies villes flamandes à toutes les grandes et moyennes fêtes de l’année : « Le 1er novembre 1840. — Bruxelles. — 10 heures du soir. — Je vous écris, mes chères âmes, au milieu de toutes les cloches battantes de Bruxelles qui se répondent pour les Saints et pour les Morts. […] « (À Mme Duchambge, 20 janvier 1857)… Connais-tu de ton côté un moyen honnête et simple d’arriver à M.
J’ai souvent admiré comment, en arrivant le soir dans une misérable cabane, le cuisinier trouvait moyen, au bout de deux heures, de nous donner un excellent dîner de Paris. […] Je ne connaissais pas les chemins, et il n’y avait pas moyen de trouver un guide.
Et qu’il vous faut suspendre où s’arrête l’histoire : Voilà tous vos moyens, voilà tous les trésors Dont vous fassent jouir vos plus ardents efforts ! […] Chez tous les trois, ce développement plein de grandeur auquel, dans l’espace de vingt-cinq années, on dut les Études et les Harmonies de la Nature, Delphine et Corinne, le Génie du Christianisme et les Martyrs, s’accomplissait au moyen d’une prose riche, épanouie, cadencée, souvent métaphysique chez madame de Staël, purement poétique dans les deux autres, et d’autant plus désespérante, en somme, qu’elle n’avait pour pendant et vis-à-vis que les jolis miracles de la versification delillienne.
Qu’on le pousse toutefois, qu’on le prêche et qu’on l’édifie là-dessus, s’il y a moyen : rien de mieux, et, avec de la constance et quelque cinquante ans de lutte, nos Wilberforce, qui ont comparé la contrefaçon étrangère à la traite des nègres, pourront l’emporter. […] Villemain, aidera peut-être au même résultat par des moyens contraires.
Mais même pour la peinture, et malgré l’air de dissertation dont il se pique au chapitre xxiv du Voyage, ç’a été surtout un moyen pour lui de fixer en tout temps des traits chéris, un site heureux, une vallée alpestre, quelque moulin égayant l’horizon, quelque chemin tournant près de Naples, le banc de pierre où il s’est assis, où il ne s’assoira plus, toute réminiscence aimable enfin des lieux divers qui lui furent une patrie. […] On l’a peu affiché, on l’a peu vanté dans les journaux ; aucun des grands moyens en usage n’a été employé pour pousser à un succès ; eh bien, du 14 décembre dernier au 19 avril, c’est-à-dire en quatre mois (et quels mois de disette, de détresse, on le sait, pour la librairie !)
Le Clerc a très-bien indiqué le moyen de se figurer ce que renfermaient les journaux de Rome entre le premier consulat et la dictature de César. […] Le plain-pied moyen des intervalles n’a pas été exactement relevé, et on ne l’atteint ici que par cette immense et variée surface que présente la littérature des journaux.
Ce qui n’empêchait pas qu’à la prochaine visite, en ne voulant causer avec M. de Murçay que des moyens de sauver et de ramener l’absent, elle l’oubliait insensiblement tout à fait, pour jouir du charme de cette conversation si attentive et si tendre, si variée dans son prétexte unique, et si doucement conduite. […] Placée au centre d’une seule idée, elle ne voyait partout alentour que des moyens, et elle ne concevait pas qu’un goût de philosophie, judicieux ou non, une opinion quelconque sur les oracles ou les miracles, ou encore sur le chapeau de l’abbé Dubois, pût venir jeter le moindre embarras dans la chose essentielle et sacrée.
Lié avec le conventionnel Lakanal, il eut moyen d’être de bon conseil pour les choses de l’instruction publique le lendemain des jours de terreur et de ruine. […] s’écriait-il alors comme pour réprimander son premier cri ; en toutes choses point de liberté ; mais en toutes choses justice, et ce sera assez de liberté. » Il disait : « Un des plus sûrs moyens de tuer un arbre est de le déchausser et d’en faire voir les racines.
Mais cette protection ne sentit jamais l’opposition : Marguerite put jouer le noble rôle de protectrice des lettres, sans donner d’ombrage à son frère, n’excitant pas la résistance, mais aidant ou consolant la fuite, Elle trouva dans sa bonté ingénieuse et éclairée le moyen de rester le plus fidèle sujet de François Ier, tout en favorisant ce qu’il suspectait, et en protégeant ce qu’il opprimait32. […] Ils se réfugient au monastère de Notre-Dame de Servance, « persuadés, dit Marguerite, — qui ne laisse pas échapper l’occasion d’une épigramme contre les moines, — que s’il y a moyen de se sauver d’un danger, les moines doivent le trouver. » Pour prendre patience, en attendant que les chemins soient redevenus libres, on convient de s’assembler tous les après-midi dans un pré du couvent, sous le feuillage d’un ormeau, à l’abri du soleil de septembre, et de raconter à tour de rôle quelque historiette de galanterie.
Imaginez la stupeur de Joseph Prudhomme lisant des aphorismes de cette envergure : — « Le plus sûr moyen de se faire mépriser d’une femme, c’est de lui donner de l’argent. […] , promener sur les boulevards des placards, avec ces mots : « Morin ne lira plus les Taches d’encre. » Tout le monde n’a pas le moyen d’offrir, en prime, une maison de campagne et de convertir les exemplaires de son journal en billets de loterie, comme le font certains grands quotidiens, pour se former une clientèle.
Mais en même temps que la verve des écrivains est invitée à se renfermer dans des limites plus restreintes, elle est stimulée par la possibilité d’atteindre, au moyen du journal même, un public plus vaste, de monnayer leur talent à la journée, d’obtenir une rémunération immédiate et plus forte. […] Je ne veux pas la détailler ; il me suffira de dire qu’en fixant pour combien de temps une œuvre appartient à l’auteur et à ses héritiers, au bout de quelle durée elle tombe dans le domaine collectif, elles ont permis aux écrivains de prendre dans le monde la situation confortable et nouvelle pour eux de propriétaires ; qu’elles leur ont fourni l’occasion et les moyens de s’organiser en corporation, de former des associations nationales et internationales ; bref qu’elles ont contribué puissamment à régulariser le métier littéraire avec ce que ce mot implique de bon et de mauvais : d’une part, l’indépendance de l’homme qui vit de son travail et ne relève que du public ; d’autre part, la littérature industrielle fabriquant à la vapeur des romans ou des pièces comme on fabrique des robes de soie ou des bas de laine.
Le style janséniste (exception faite pour Pascal qui, étant un militant, recourt aux moyens du monde, afin de gagner le monde) est en général sain, judicieux, exact, correct ; mais il manque de brillant, de vigueur, de sobriété aussi. […] Il faut regarder de près l’organisation de l’Église ; savoir si elle fut gallicane ou ultramontaine ; en quel sens le pape la poussa ; quels furent ses rapports avec l’État, sa richesse, ses moyens d’action ; quelle part elle eut dans l’éducation de la jeunesse en général et des écrivains du temps en particulier.
Dans Maître Guérin, c’était l’invention d’un pédagogue à projets, qui avait trouvé le moyen d’apprendre à lire aux petits enfants en huit jours. […] L’homme noir ne veut pas d’un duel qui ferait un éclat nuisible, et il attend d’Estrigaud pour comploter avec lui un plus sur moyen de perdre Champlion.
En pareil cas on a un plancher qui recouvre la poutre, et de plus, si l’on a moyen, on met un tapis sous ses pieds. […] Galiani n’avait pas attendu l’éveil et le coup de tocsin de la Révolution française pour se méfier des hommes d’État optimistes et rationalistes, de ces honnêtes gens comme on en a vu sous Louis XVI et depuis, qui oublient trop les vraies, les réelles et toujours périlleuses conditions de toute société politique : Croyez-moi, disait-il, ne craignez pas les fripons, ni les méchants, tôt ou tard ils se démasquent : craignez l’honnête homme trompé ; il est de bonne foi avec lui-même ; il veut le bien, et tout le monde s’y fie ; mais malheureusement il se trompe sur les moyens de le procurer aux hommes.
Il écrivait au jour le jour, par besoin, par nécessité, s’aidant de tous les moyens à sa portée : « Il semble que ma fatale destinée soit d’être toujours obligé de tout faire en vingt-quatre heures. » Pourtant, à travers les inégalités et les obstacles, sa puissante nature intérieure suivait sa pente et poussait sa voie. […] Retournons donc à l’orthographe (pour plaire à ton honorée mère) : mais je ne connais qu’un moyen d’écrire correctement, c’est de posséder sa langue par principes.
Lebrun, qui le reconnut poète, s’intéressa à lui, fit souscrire à ses vers par des personnes de la ville, et le dégagea par ce moyen du service militaire auquel il allait être assujetti. […] Après la première demi-heure, il s’anime, il se déploie, il est dans la plénitude de ses moyens ; il jouit de son impression et en fait jouir les autres.
Dans la plupart de ses dialogues, faisant converser ses personnages, elle trouve moyen, à chaque jolie chose qu’elle leur prête, de faire dire à celui qui réplique : « Tout ce que vous dites est bien dit… Tout cela est merveilleusement trouvé. » Ou, selon un mot qu’elle affectionne : « Cela est fort bien démêlé. » Ce compliment indirect qu’elle s’adresse revient sans cesse, et elle est inépuisable en formules pour s’approuver. […] Un des premiers sujets qu’elle y traite est celui de la Conversation même : Comme la conversation est le lien de la société de tous les hommes, le plus grand plaisir des honnêtes gens et le moyen le plus ordinaire d’introduire non seulement la politesse dans le monde, mais encore la morale la plus pure et l’amour de la gloire et de la vertu, il me paraît que la compagnie ne peut s’entretenir plus agréablement ni plus utilement, dit Cilénie (un de ces personnages qu’elle aime), que d’examiner ce que c’est qu’on appelle conversation.
À travers ces incertitudes et ces projets flottants de la jeunesse, il voyage dans le pays, et il n’est, chemin faisant, nièce de curé qu’il ne trouve moyen de comparer à une Vierge du Corrège. […] Il vécut assez pour voir le 18 Brumaire, mais pas assez pour entrer dans le nouveau siècle ; il expira avec celui même qui finissait, et dont il représente si bien les qualités moyennes, distinguées, aimables, un peu trop mêlées sans doute, pourtant épurées en lui durant cet honorable déclin.
Il voulait être le maître du théâtre, et le musicien voulait l’être aussi ; il n’y avait pas moyen de s’entendre. […] Je ne sais si j’ai bien fait toucher du doigt au lecteur tous les points singuliers et les traits distinctifs de cette destinée et de cette fortune bizarre du Mariage de Figaro, une représentation arrachée, malgré le roi et les magistrats, par la Cour, par le public et par l’auteur, triomphante et déréglée, se tournant contre ses propres spectateurs, s’aidant tour à tour de tous les moyens auxiliaires de scandale, de sensibilité et de bienfaisance, et menant au plus beau moment son héros à Saint-Lazare ; traitement infamant et indigne, dont il se trouve toutefois presque consolé, puisqu’il en est sorti une ordonnance de comptant de deux millions cent cinquante mille livres.
Après ce premier tribut payé à l’ancienne coutume, il parlait français et entrait dans cette voie moyenne qui semble si rebattue aujourd’hui, et qui était nouvelle alors. […] Les générations d’aujourd’hui sont positives, sans rêverie, sans tristesse ; radicalement guéries du mal de René, elles ont en elles l’empressement d’arriver, de saisir le monde, de s’y faire une place, et d’y vivre de la vie qui leur semble due à chacun à son tour : générations scientifiques ou industrielles, peu idéales, avides d’application, estimables pourtant en ce que la plupart font entrer le travail dans leurs moyens et ne reculent point devant les études spéciales qui mènent au but.
Pour lui, Cosnac, qui y joint des idées de politique et d’affaires un peu plus étendues, il trouve le moyen d’être utile pendant le siège de Bordeaux. […] Remarquez qu’en homme habile et qui n’oublie rien, Cosnac, qui savait déjà ce que c’est qu’un journal, ne manque pas, durant toute la campagne, « d’envoyer à Renaudot (rédacteur de la Gazette) des mémoires exacts et avantageusement tournés des choses que Monsieur avait faites ; et Renaudot, sans y rien changer, les plaça toutes dans les Gazettes. » Malgré tous ces moyens employés pour lui élever le cœur, Monsieur restait ce que l’avaient fait la nature et la première éducation.
Je le laisse parler lui-même le plus que je peux ; c’est le meilleur moyen de le faire connaître, car on le lit bien peu aujourd’hui : Lorsqu’en 1783, écrit-il, je partais de Marseille, c’était de plein gré, avec cette alacrité, cette confiance en autrui et en soi qu’inspire la jeunesse : je quittais gaiement un pays d’abondance et de paix pour aller vivre dans un pays de barbarie et de misère, sans autre motif que d’employer le temps d’une jeunesse inquiète et active à me procurer des connaissances d’un genre neuf, et à embellir, par elles, le reste de ma vie d’une auréole de considération et d’estime. […] Il ne cessa également, jusqu’à la fin de sa vie, de s’occuper d’une méthode qui avait pour objet d’écrire toutes les langues orientales au moyen d’un même alphabet, de l’alphabet européen.
Peut-être objectera-t-on que les anciens avaient raison de regarder la poésie descriptive comme l’objet accessoire, et non comme l’objet principal du tableau ; je le pense aussi, et l’on a fait de nos jours un étrange abus du genre descriptif ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est un moyen de plus entre nos mains, et qu’il a étendu la sphère des images poétiques, sans nous priver de la peinture des mœurs et des passions, telle qu’elle existait pour les anciens. […] c’est que Paul a des moyens pour persuader, que la Grèce n’enseigne pas, et que Rome n’a pas appris.
Un des moyens les plus sûrs pour juger si le style a cette simplicité si précieuse et si rare, c’est de se mettre à la place de l’auteur, de supposer qu’on ait eu la même idée à rendre que lui, et de voir si, sans effort et sans apprêt, on l’aurait rendue de même : Ô malheureux Phocas ! […] La brièveté ne consiste donc pas à omettre des idées nécessaires, mais à ranger chaque idée à sa place, et à la rendre par le terme convenable ; par ce moyen le style aura le double avantage d’être concis sans être fatigant, et développé sans être lâche.
Par quels moyens le prêtre entend-t-il parvenir à son but ? […] Le futur prêtre doit être avant tout un dé-cérébré : avoir un cerveau, c’est posséder le moyen de penser, et penser c’est vouloir vivre.
Mais derrière les souvenirs qui viennent se poser ainsi sur notre occupation présente et se révéler au moyen d’elle, il y en a d’autres, des milliers et des milliers d’autres, en bas, au-dessous de la scène illuminée par la conscience. […] Claparède a greffé une très intéressante théorie, qui voit dans le sommeil un moyen de défense de l’organisme, un véritable Instinct.
Weiss de se fixer et de ne pas vivre en un perpétuel vagabondage de l’esprit, le moyen ? […] Les œuvres de littérature et d’art sont le plus puissant moyen de transmission de cet héritage psychologique. […] Les symbolistes gagnèrent la renommée par le moyen du néologisme, comme le naturalisme eut ses triomphes les plus éclatants par le moyen de la pornographie. […] Vous n’essayez ni le moyen des armes ni le moyen de ta diplomatie, comme l’exigerait la logique. […] Il les comprend, comme il est possible de les comprendre : il ne feint pas de les comprendre davantage, il les comprend, par ce moyen, le seul que nous ayons, par le moyen de la ressemblance qu’il a trouvée entre eux et nous.
Et le moyen de ne pas regretter les romans qu’il eût composés en leur lieu et place, s’il eût été libre ! […] Barbey y trouvait en outre un moyen d’utiliser son génie de conversation. […] Ils rêvèrent de modifier la mentalité des classes moyennes françaises, et, par voie de conséquence, celle du pays tout entier. […] On l’est par des facultés au-dessus de la moyenne aussi bien que par des facultés au-dessous. […] … » Si pauvre fût-il, l’imprimeur ne recula devant aucun sacrifice pour que l’enfant possédât des moyens d’étude.
Encore une fois, la force des choses de l’historien philosophique, laquelle résulte principalement de la nature humaine et de ses lois, ne signifie en sens mystique, pour l’historien sacré, que l’enchaînement des moyens dont la providence dispose.
« L’essentiel aujourd’hui n’est pas de contenter les grands, en leur laissant une autorité usurpée ; il faut travailler, comme on fait, à avoir des troupes, trouver moyen de les payer, et se moquer du reste.
Quant à l’école de la Muse française, elle manquait de semblables moyens de séduction.
« Vous croyez, dit-il, apprendre à connaître Tacite dans une traduction : eh bien, désabusez-vous ; vous ne le connaissez pas, vous ne le connaîtrez jamais par ce moyen ; on vous montre un fantôme, et l’on veut vous persuader que vous voyez Tacite : n’en croyez rien ; ce n’est pas lui, ce n’est pas même son ombre. » Dans la première ferveur du paradoxe, il ne tient nul compte de cette amélioration progressive, de cette sorte de perfection chronologique par laquelle la traduction la plus récente l’emporte presque nécessairement sur ses aînées.
Il est piquant de voir comment la diversité d’imagination et de cœur les lance dès le point de départ dans des routes de rêverie bien éloignées, où ils ont trouvé moyen l’un et l’autre de recueillir une si abondante moisson de sentiments et de poésie.
Voyez Almont, sa fortune est restreinte, mais jamais un être malheureux ne s’est adressé à lui sans que, dans cet instant, il ne se soit trouvé les moyens de venir à son aide, sans que, du moins, un secours momentané n’ait épargné à celui qui prie, le regret d’avoir imploré en vain ; il n’a point de crédit, mais on l’estime, mais son courage est connu ; il ne parle jamais que pour l’intérêt d’un autre ; il a toujours une ressource à présenter à l’infortune, et il fait plus pour elle que le ministre le plus puissant, parce qu’il y consacre sa pensée tout entière.
Avec Plutarque, la vue de l’homme se rabat sur ce qui doit l’intéresser le plus, sur l’homme : son œuvre aimable et diffuse est au niveau des moyens esprits, et y jette une masse de notions et d’observations ; c’est un magasin où l’on trouve tout ce que les siècles de la grande antiquité ont produit de meilleur, de plus substantiel, nettoyé, taillé, disposé pour la commodité de l’usage.
Ceux qui sont constitués pour en juger, étant ravis et transportés de telle affection, prononcent— » 1541 : « Or à toi appartient, Roi… » 1560 : « Or c’est votre office, sire… » 1541 : « Et ne te doit détourner le contemnement de notre abjection. » 1560 : « Et ne devez être détourné par le contemnement de notre petitesse. » 1541 : « Mais nous ne lisons point ceux avoir été repris qui aient trop puisé… » 1560 : « Mais nous ne lisons point qu’il y en ait eu de repris pour avoir trop puisé. » 1541 : « Cestuy étoit Père, qui… » 1560 : « C’étoit un des Pères, qui… » 1541 : « Voysent maintenant nos adversaires… » 1560 : « Que maintenant nos adversaires aillent…261 » Et pareillement Calvin remplace en 1560 loquacité par babil, abnégation par renoncement, diriger par adresser, subjuguer par dompter, expéter par désirer, promouvoir par avancer, médiocre par moyen, cogitation et présomption par pensée, locution par façon de parler, etc.
Si l’on a bien dans la mémoire l’ensemble des œuvres du comique français, on discerne sans peine l’élément important que lui a transmis la double veine, littéraire et populaire, de l’art italien ; élément important, non par le fonds des idées satiriques et morales, mais par l’abondance des moyens d’expression ; élément en quelque sorte matériel, artificiel, mis à la disposition du grand ouvrier.
On verrait alors que l’amplitude de l’oscillation dépend non seulement de la variation du mouvement, variation qui est bien connue, puisque c’est le mouvement de notre globe sur son orbite elliptique, mais de la valeur moyenne de ce mouvement de sorte que la constante de l’aberration ne serait pas tout à fait la même pour toutes les Étoiles, et que les différences nous feraient connaître le mouvement absolu de la Terre dans l’espace.
Aucun moyen de traduire naïvement, grandement, loyalement sur la scène, avec l’impartialité, mais aussi avec la sévérité de l’artiste, un roi, un prêtre, un seigneur, le moyen-âge, l’histoire, le passé.
Cette nécessité d’employer des sujets & des noms de pure invention, fut l’époque de la belle comédie, de celle de Ménandre & de Philémon, appellée la nouvelle comédie, par opposition à l’ancienne, dont le stile bouffon & cynique se ressentoit de la charrette de Thespis, & à la moyenne, qui, quoique plus régulière dans son plan, n’en étoit ni plus réservée, ni plus innocente.
Charles Maurras devaient, quinze ans plus tard, entraîner dans le régionalisme toute une jeunesse inquiète, et qui, lasse du renanisme sceptique, cherchait un appui, se cherchait elle-même ses origines, ses racines, les moyens de se développer et de grandir.
J’estime que les émoluments d’une feuille de Revue, payée en moyenne à l’auteur deux cents francs les seize pages, furent souvent dépassés par les frais de corrections typographiques que naturellement l’éditeur portait en déduction au compte de l’écrivain.
Mais comme ils n’accordent au complexe qu’une demi-réalité, des moyens simples leur paraissent suffisants, pour arriver à leur but.
Si c’est le seul moyen pourtant !
Bonaparte eut pour la religion une sorte de condescendance impie ; par un calcul plus impie encore, il ne voulait en faire qu’un moyen de police ou d’asservissement.
Jules Levallois le sent bien, du reste, et serait effroyablement embarrassé si on lui demandait, à lui, cet observateur, ce solitaire et cet ermite, l’analyse de l’éducation morale donnée à l’homme par la Nature, et les moyens dont elle se sert pour doubler ou tripler cette liberté qui vient en pleine terre, comme une plante, et qui n’a autour de soi que des êtres muets, indifférents à ses efforts, à son développement et à ses mérites.
Une influence utile parvient difficilement à se faire jour. » À coup sûr on s’indignerait, en lisant cela, s’il n’était pas de mauvais goût de se fâcher contre ce bon docteur, qui ne voit là qu’un moyen d’attraper quelques votes d’esprits chagrins, et qui, une fois nommé, reverra en couleur de rose, comme toujours !
En mécanique, on préfère les machines qui produisent les plus grands effets par les plus petits moyens.
La plupart du temps, il ne sait pas pourquoi on l’arrête, et il n’a aucun moyen de le savoir, ni aucune possibilité de se défendre contre ce qui, très souvent, ne repose que sur une fausse accusation ou une simple erreur d’identité. […] Les moyens dont il se sert pour tirer des aveux de ceux-là qu’il suppose ou qu’il veut coupables, ne sont-ils pas, presque toujours, soit des délits caractérisés, soit même des crimes ? […] Deschanel, c’est que, tous les deux, ils ont, par des moyens différents, une semblable et dévorante ambition du pouvoir. […] … Le moyen de satisfaire cette curiosité, bien naturelle, autrement que par les journaux ? […] … Et puis, je l’ai doué d’un organe impérieux et tracassier sans lui donner les moyens — au moins honnêtes — de le satisfaire !
Saint-Simon s’appliquait donc en secret dès lors à réformer l’État ; et comme il faisait chaque chose avec suite et en poussant jusqu’au bout sans se pouvoir déprendre, il avait tout écrit, ses plans, ses voies et moyens, ses combinaisons de conseils substitués à la toute-puissance des secrétaires d’État ; il avait, lui aussi, son royaume de Salente tout prêt, et sa république de Platon en portefeuille, avec cela de particulier qu’en homme précis, il avait déjà écrit les noms des gens qu’il croyait bons à mettre en place, les appointements, la dépense, en un mot la chose minutée et supposée faite : et un jour que le duc de Chevreuse venait le voir pour gémir avec lui des maux de l’État et discourir des remèdes possibles, il n’eut d’autre réponse à faire qu’à ouvrir son armoire et à lui montrer ses cahiers tout dressés. […] Quand on lit aujourd’hui Saint-Simon après les événements accomplis et en présence de la démocratie débordante et triomphante (quelles que soient ses formes de couronnement et de triomphe), on se demande plus que jamais avec doute, ou plutôt on se dit sans hésiter sur la réponse : Est-ce qu’il y avait moyen de refaire ainsi après Louis XIV, après Richelieu, apres Louis XI, les fondements de la monarchie française, de la refaire une monarchie constitutionnelle aristocratique avec toutes les hiérarchies de rang ? […] Il ne fut point ministre parce qu’il ne le voulut pas ; il aurait pu l’être à un instant ou à un autre, mais il se pliait peu aux combinaisons diverses et n’en augurait rien de bon ; il ne trouvait point dans le duc d’Orléans l’homme qu’il aurait voulu et qu’il avait tant espéré et regretté dans le duc de Bourgogne ; il lui reprochait précisément d’être l’homme des transactions et des moyens termes, et le prince à son tour, disait, de son ardent et peu commode ami « qu’il était immuable comme Dieu et d’une suite enragée », c’est-à-dire, tout d’une pièce.
Voilà ce qui me rend votre assistance précieuse : elle me donne les moyens de cacher cette action à l’œil du public, comme je le désire par un grand nombre de puissants motifs. […] Par le moyen des devins, par l’intelligence que nous avons de certains rapports, les pies, les hiboux, les corbeaux ont souvent mis en lumière l’homme de sang le mieux caché. — Quelle heure est-il de la nuit ? […] J’irai trouver demain, et de bonne heure, les sœurs du Destin : il faudra qu’elles parlent encore ; car à présent je me précipiterai par les pires moyens dans la connaissance de ce qu’il y a de pire ; je ferai céder à mon avantage tous les autres motifs.
Par là ils sont tout conventionnels, mais par là nécessaires : sans eux, y aurait-il moyen de finir gaiement ces conflits d’égoïsme qui s’exaspèrent ? […] Tout le comique du rôle résultera donc du désaccord perpétuel que l’auteur fait ressortir entre une nature élevée et les natures moyennes. […] Il n’est pas permis de se subordonner une personne humaine, jusqu’à la supprimer : un philosophe dirait, de traiter comme moyen ce qui est une fin en soi.
Ce n’est pas qu’il doive se priver des moyens humains de l’éloquence : Bossuet ne suit pas M. […] Il divisait, subdivisait, multipliait les énumérations d’idées à développer, les récapitulations d’idées développées : mais tout cela n’avait rien de factice ni de pédant ; c’étaient des moyens de distribuer la matière, d’aider l’auditoire à suivre, à se rappeler ; c’était l’art d’un professeur qui sait qu’une exposition méthodique seule a chance de se graver dans la mémoire, et que l’on ne peut trop multiplier les points de repère. […] Lacombe, et le Moyen court et facile pour l’oraison, de Mme Guyon, qui avait paru à Grenoble en 1685 (Oeuvres, 1790, 40 vol. in-8) 433.
Lui-même avait trouvé quelques moyens d’alléger le travail de l’homme ; il y prit intérêt assez longtemps, et, jusque dans la ferveur de sa retraite à Port-Royal, il y revint par intervalles. […] La méthode des Provinciales y rend tout vraisemblable ; on sent que la bonne cause doit être du côté où sont les meilleures armes, et qu’il n’est pas possible qu’un esprit qui se sert de moyens si droits ne s’en serve pas pour la vérité. […] Mais quel moyen de résister à une impatience si honorable pour elle ?
Je naquis avant terme et si faible que, pendant deux mois, on crut que je ne vivrais pas Gode vint dire à ma mère qu’elle avait un moyen sûr pour savoir mon sort. […] Je ne comprenais que vaguement, déjà cependant j’entrevoyais que la beauté est un don tellement supérieur, que le talent, le génie, la vertu même, ne sont rien auprès d’elle, en sorte que la femme vraiment belle a le droit de tout dédaigner, puisqu’elle rassemble, non dans une œuvre hors d’elle, mais dans sa personne même, comme en un vase myrrhin, tout ce que le génie esquisse péniblement en traits faibles, au moyen d’une fatigante réflexion. […] Le bonheur, c’est le dévouement à un rêve ou à un devoir ; le sacrifice est le plus sûr moyen d’arriver au repos.
Ce contraste est un des moyens qui facilitent l’intelligence des signes. […] « Quand l’émotion est violente, dit Mantegazza (p. 70), elle peut tuer, si elle ne réussit pas à s’épancher au dehors au moyen des nerfs moteurs et à se traduire en phénomènes mimiques. […] Nous connaissons tous l’histoire de ce mari qui tua sa femme en la liant étroitement et en lui chatouillant la plante des pieds. » En ce sens, toute expression de sentiments est protectrice et défensive, parce qu’elle est un moyen de diversion et de révulsion au dehors que la nature emploie pour diminuer la perturbation centrale.
Par quels moyens, par quelle chance parvenir jusqu’à eux ? […] Mais à peine avait-il commencé que la porte s’ouvrit et que parut un homme de taille moyenne, très élégant, en habit et cravate blanche, tenant d’une main des gants et agitant, de l’autre, un paquet d’épreuves d’imprimerie. […] Ils se demandent s’ils n’ont pas été dupes de cette formule magique de la liberté de l’art, et si, pour avoir été moins libres qu’eux, Shakespeare et Molière, Descartes et Voltaire n’ont pas trouvé finalement le moyen de dire à peu près ce qu’ils pensaient.
Supposons en effet que la fausse reconnaissance proprement dite — trouble toujours passager et sans gravité — soit un moyen imaginé par la nature pour localiser en un certain point, limiter à quelques instants et réduire ainsi à sa forme la plus bénigne une certaine insuffisance qui, étendue et comme délayée sur l’ensemble de la vie psychologique, eût été de la psychasthénie : il faudra s’attendre à ce que cette concentration sur un point unique donne à l’état d’âme résultant une précision, une complexité et surtout une individualité qu’il n’a pas chez les psychasthéniques en général, capables de convertir en fausse reconnaissance vague, comme en beaucoup d’autres phénomènes anormaux, l’insuffisance radicale dont ils souffrent. […] Mais plus la conscience se développe, plus elle éclaire l’opération de la mémoire et plus aussi elle laisse transparaître l’association par ressemblance, qui est le moyen, derrière l’association par contiguïté, qui est le but. […] Si l’inattention à la vie peut prendre deux formes inégalement graves, n’est-on pas en droit de supposer que la seconde, plus bénigne, est un moyen de se préserver de l’autre ?
La production moyenne maintient le calorique et fournit le terreau nécessaire il l’éclosion éventuelle des chefs-d’œuvre. […] C’est bien au contraire sans l’avoir cherché qu’il a trouvé le moyen de composer deux chefs-d’œuvre de notre littérature. […] Et l’État doit assurer l’ordre matériel, mais respecter la pensée, qui est le moyen de cet affranchissement. […] Nul n’a soulevé plus de haines, qui s’assouvissent par tous les moyens. […] L’État n’est qu’un moyen.
Déterminer ce point de départ, ce serait saisir, par-dessous les moyens d’expression, l’organe même qui leur donne naissance. […] L’homme en effet était de telle stature qu’il méprisait, non certes ses moyens, — personne n’eut une plus fière conscience de sa valeur, — mais les résultats auxquels ces moyens le conduisaient. […] Personne aujourd’hui ne conteste sérieusement les moyens de Degas : c’est pourquoi je me sens plus à l’aise pour insister sur ce point. […] Pour ce dernier, les idées étaient un moyen de voir et de montrer la réalité. […] Car nous trouvâmes enfin, vous et moi, le moyen de nous joindre, et le nœud indissoluble de nos différences : c’est une œuvre qui soit fille de nous.
Cette fois, il partait à pied, ayant constaté que le chemin de fer est un mauvais moyen de transport pour les hommes libres dénués d’argent. […] Laforgue a conçu l’Art comme un moyen d’expression. […] Or, c’est l’idée incessante de Laforgue d’échapper à ce « langage poétique », et il a recours pour cela à tous les moyens. […] Son vers est prestigieusement évocateur, et par les moyens les plus divers. […] Ils n’expriment rien, en somme, que d’assez simple, et au moyen d’analogies peu compliquées.
Après une courte transition qu’on appelle la comédie moyenne, Ménandre, dont les ouvrages sont perdus, créa la nouvelle comédie, et la porta d’abord à son plus haut point de perfection. […] Je m’en rapporte à vous, et par votre moyen, Je veux être empereur ou simple citoyen110. […] Zacorin, devenu échanson, cherche un moyen de la substituer à l’anneau royal. […] C’est à ce dernier genre de malheur qu’il faut rapporter ces moyens corporels d’éducation pour les adultes, que notre siècle, ou très délicat, ou très compatissant, veut bannir du théâtre, quoique Molière, Holberg et d’autres grands maîtres en aient fait un fréquent usage.
À ces esprits de choix, au milieu de leur vie commode, de leur loisir occupé, de leur développement tout intellectuel, la religion philosophique suffit ; ce qui leur importe particulièrement, c’est de se rendre raison des choses ; quand ils ont expliqué, ils sont satisfaits : aussi le côté inexplicable leur échappe-t-il souvent, et ils le traiteraient volontiers de chimère, s’ils ne trouvaient moyen de l’assujettir, en le simplifiant, à leur mode d’interprétation universelle. […] ce sont des esprits plutôt que des âmes ; ils habitent les régions moyennes ; ils n’ont pas pénétré fort avant dans les voies douloureuses et impures du cœur ; ils ne sont pas rafraîchis, après les flammes de l’expiation, dans la sérénité d’un éther inaltérable ; ils n’ont pas senti la vie au vif. […] Si, à l’ouverture du volume nouveau, ces personnes pouvaient croire que j’ai voulu quitter ma première route, je leur ferai observer par avance que tel n’a pas été mon dessein ; qu’ici encore c’est presque toujours de la vie privée, c’est-à-dire, d’un incident domestique, d’une conversation, d’une promenade, d’une lecture, que je pars, et que, si je ne me tiens pas à ces détails comme par le passé, si même je ne me borne pas à en dégager les sentiments moyens de cœur et d’amour humain qu’ils recèlent, et si je passe outre, aspirant d’ordinaire à plus de sublimité dans les conclusions, je ne fais que mener à fin mon procédé sans en changer le moins du monde ; que je ne cesse pas d’agir sur le fond de la réalité la plus vulgaire, et qu’en supposant le but atteint (ce qu’on jugera), j’aurai seulement élevé cette réalité à une plus haute puissance de poésie. […] C’est le seul moyen de persuader son auditoire.
Il faut les convaincre que nous les aimons tout simplement parce qu’ils sont des hommes comme nous ; et je ne sais qu’un moyen de les en convaincre, c’est de les aimer en effet. […] Mais quel moyen avons-nous de connaître la valeur historique des comédies du dernier mois, et de savoir quelle place elles occuperont dans l’histoire littéraire, ou même si elles y occuperont une place ? […] Le meurtre, par le moyen d’un bouton qu’on presse, d’un « mandarin » invisible, est, en soi, un crime aussi abominable qu’un assassinat par le couteau ; mais il n’est clairement tel qu’aux yeux d’une conscience très formée. […] Le seul moyen qui lui restât de nous paraître plus admirable encore, c’eût été de nous laisser respirer de temps en temps et de nous laisser entendre un peu ses camarades.
Il comparait l’œuvre de Cladel à du « nougat fait avec des cailloux », il récite une épitaphe anticipée de Bornier, bien cruelle, enfin il conte son moyen d’abréger les ennuyeuses visites des aspirants académiciens, en leur déclarant qu’il a engagé sa voix pour dix ans. […] Ce sont des bandages, des seringues à injections, un tas d’objets louches, énigmatiques parmi lesquels figurent des anneaux de Vénus, des rondelles de caoutchouc dentelées, au moyen desquelles, un peintre me disait qu’on procurait à la femme des jouissances cataleptiques. […] Le raisin, ajoutait-il, était si abondant qu’il y aurait, cette année, la récolte de la moyenne de quatre années. […] À propos de l’encens qui joue un grand rôle dans le Talmud, il y est parlé comme d’un magicien, d’un prêtre célèbre, qui faisait monter l’encens en colonne, au moyen d’une herbe qu’il mêlait à l’encens.
Le souci politique de jeunes arrivistes pour qui l’art est un moyen. […] Georges de Bouhélier et quelques jeunes inconnus ont trouvé le seul moyen de se faire connaître ; ils ont lancé le ballon du génie de Victor Hugo, sûrs d’être emportés dans la nacelle. […] Dire qu’Hugo fut toute la pensée et toute la poésie du sien n’est qu’un raccourci violent forgé par l’impérieux besoin de généralisation — j’allais écrire d’injustice — que tout cerveau humain détient comme le plus infaillible moyen de se tromper. […] Mais notre enquête étant à peu près limitée en fait à la période romantique, je ne vois guère le moyen de faire un choix de sympathie parmi des gens qui ne m’émeuvent pas.
Un moyen qui ne demande argent, médecine ni sorcellerie. […] Quant à Dorothée, dénuée elle-même de tout secours, elle trouve encore moyen d’être secourable aux autres. […] Et cependant, le séjour périodique de la ville est le seul moyen d’achever l’éducation de Lénore et de corriger ce qu’il y a en elle de fantasque et d’inusité. […] À peine le baron s’est-il établi en ville, muni de ses lettres de gage, qu’Ehrenthal réussit, au moyen d’une opération qui lui procure des bénéfices rapides, à pousser sa confiance jusqu’à l’aveuglement. […] Itzig est perdu s’il ne trouve quelque moyen de se débarrasser de lui.
« À l’âge d’homme, nous dit son nouveau biographe, nous le peignant sans fausse complaisance, il était de taille moyenne ; ses cheveux châtain foncé frisaient naturellement à partir des oreilles, surtout derrière la tête ; il les portait courts.
Il y aurait eu moyen avec peu d’effort d’amasser quelque gloire, et pour quelque temps, sur cette tombe prématurée.
Au fond, Boileau était dans une fausse position : il était très « moderne » lui-même, et la façon dont il a habillé son Longin à la française montre la puissance qu’a sur lui le moyen goût de son siècle.
De la poésie il nous mène à la peinture, et il tente une hardie transposition d’art : il rend avec les moyens de la littérature, avec des mots, des effets qui semblaient exiger la couleur.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.
Il emploie les mêmes moyens pour conquérir son prestige et son influence : simagrées pieuses, humilité feinte, jargon de la dévotion.
Tu seras un esprit libre usant librement d’un moyen personnel d’expression, hormis toute Éducation et toute Tradition — tu feras ce que tu voudras. »
La science de l’acoustique, dit-il, est inutile pour faire de bonne musique : de même, connaître les moyens physiques ou mécaniques qui engendrent ou influencent les phénomènes psychologiques, ce n’est pas en pénétrer la nature.
Mais le moyen de faire jouer le rôle d’un céladon à l’homme de France le plus antipathique avec toute affectation, avec tout jargon, avec tout ce qui était hors de la voie droite et nette de la raison et de la vertu ?
M. l’Abbé de Marsy s’étoit attaché de bonne heure aux vrais moyens de réussir.
On l’eût couvert de honte, si l’on avoit profité de leurs divisions intestines ; mais Balzac ne voulut jamais saisir ce moyen de vengeance.
La stérile fécondité de son génie, la variété de ses connoissances, quoique superficielles, l’habitude du travail, cette promptitude avec laquelle il concevoit & exécutoit des plans d’ouvrages, & surtout son intelligence à tirer parti de ceux des autres, à partager le fruit de certaines productions auxquelles il n’avoit fait que présider & prêter quelquefois sa plume & son nom ; tous ces divers moyens l’empêcherent peut-être de sacrifier, comme tant d’autres à la bassesse & d’encenser les ridicules de la grandeur & de l’opulence.
Un missionnaire ayant établi ses tréteaux sur la place de saint Marc à Venise, à côté d’un joueur de marionnettes, celui-ci s’attira si fort la foule par le moyen de son polichinel, que l’autre ne put jamais avoir un auditoire.
Après cette histoire, d’une vérité qui ne bronche pas, il n’y a pas moyen de conserver la moindre illusion sur ceux-là qui, auréolisés par les rayons de leur Cause, nous paraissaient aussi grands qu’elle.
Soit cette admiration naïve comme en ont souvent les esprits qui vivent sur les idées d’un grand homme, car la moyenne de l’humanité n’est guère plus qu’une plèbe servile de rabâcheurs, soit la spéculation qui déchiquète à son profit toute célébrité nouvelle, les imitateurs de Cervantes se levèrent de toutes parts au premier coup de cloche de sa gloire.
Eh bien, exceptez du roman deux ou trois places où Des Esseintes se contente d’être tout à fait abominable, — par exemple quand il paye trois mois de lupanar à un tout jeune homme pour se donner plus tard le divertissement d’en faire un assassin, — le reste du temps, les moyens qu’il emploie pour échapper aux vulgarités de la vie font pitié.
Mettez-vous bien dans l’esprit que cela ne change rien à votre situation, et que votre courage et votre conduite à l’Assemblée étant royalistes, vous aviez toujours besoin d’une action quelconque pour sortir de cette ligne, et cette action ou cet écrit, vous êtes toujours libre de le faire, et vous avez une élévation de style, une candeur d’âme qui vous donnera toujours le moyen de convaincre quand vous le désirerez. […] Il discute les moyens, il indique les points essentiels et les articles du programme ; il réfute les objections des empressés et des intéressés, des enthousiastes et des ambitieux, de tous les courtisans de la veille, et enfin il présente sans chimère, en homme d’ordre et de liberté, toutes les conditions, selon lui possibles, mais à la fois indispensables, qui eussent été à remplir, de la part du chef illustre que la France s’était donné, pour consommer l’œuvre de la réparation sociale et pour arriver (le mot déjà est de lui) jusqu’au « couronnement de l’édifice115. » Ceux qui ont prétendu et qui prétendent plus que jamais aujourd’hui que l’Empire était implicitement et nécessairement renfermé dans le Consulat, que l’un n’a été que la déduction et, pour ainsi dire, l’épanouissement de l’autre, devraient lire cette brochure de Camille Jordan : ils reconnaîtraient peut-être qu’il y avait en réalité deux issues possibles, que l’esprit du temps et la nature des choses ne commandaient pas l’une plutôt que l’autre, et que ç’a été surtout dans le caractère et la toute-puissante personnalité du chef qu’a été la raison dominante et invincible de la solution qui a prévalu. […] Mon père a dit en parlant de cette traduction : « Elle met le traducteur sur la première ligne des écrivains. » Croyez-moi, c’est ainsi que tous les hommes dignes de vous vous jugeront. — À présent, parlons des moyens de faire connaître en Allemagne cette belle imitation de leur premier poète. […] Elle se considérait comme dans une geôle et n’était occupée qu’à épier le moment et le moyen pour s’échapper. […] Elle trouva moyen pourtant de lui faire parvenir ce billet qui doit être écrit de Stockholm : « 18 décembre (1812).
Hégésias, au contraire, y voyait un moyen suprême d’échapper à tous les maux. […] Il réfléchit sur tous les moyens de s’ôter la vie. […] Il avait, d’ailleurs, à sa disposition un moyen plus doux de mettre fin à son désespoir. […] Dans le même temps, il perd ses parents, sa femme, sa santé et sa fortune, et se voit réduit à chercher des moyens de vivre dans un travail qui lui répugne. […] Et, avant tout, quel moyen emploie-t-il pour assurer à l’homme le bienfait de la certitude ?
Variant tous par les moyens, ils se ressemblent tous par la tendance. […] Ici se préparent les ingrédients au moyen desquels nos maîtres se créent des sujets obéissants. […] Pour moi, je me suis mis dans la tête de vérifier s’il n’y avait pas moyen d’écarter les bêtes fauves et de ressusciter le cadavre. […] Je fus et je suis le moyen qu’il te fallait employer… Regrettes-tu le pas que tu as fait ? […] Quels sont vos moyens d’action ?
Elle n’a fait qu’irriter toutes les passions sans les épurer et les ennoblir, et de jour en jour on s’apercevra que ce moyen, si commode quand on veut détruire, n’est pas si sûr quand on veut créer et maintenir de nouvelles institutions. […] Des vengeances domestiques qu’il avait peut-être méritées, mais qui furent trop longues et trop arbitraires, l’aigrirent encore, et lui donnèrent, aux yeux de la foule, quelque chose de cet intérêt qui s’attache aux opprimés : il mit surtout en œuvre ce dernier moyen, pour se montrer avec quelque avantage à la renommée. […] Avec un tel contraste dans les habitudes et les moyens, l’homme le plus moral aurait succombé, et celui dont nous parlons n’avait pas des principes sévères : il prodiguait donc sa plume à tous les libraires et son talent à toutes les opinions dont il pouvait espérer de l’or et du bruit. […] « Quand les jésuites se furent attaché quelques Indiens, ils eurent recours à un autre moyen pour gagner des âmes. […] Revoyez autour de la tribune sacrée cette foule auguste, ces nombreux auditoires composés de ce que la nation avait de plus grand et de plus éclairé sous le règne de Louis XIV, et jugez où sont les plus sûrs moyens d’émouvoir le cœur, et de frapper vivement l’imagination.
Voilà comment Molière témoignait sa juste reconnaissance à son royal protecteur ; voilà comment il avait trouvé moyen de compromettre le roi dans son drame, bien mieux qu’en lui empruntant ses bons mots ! […] Tout aussi bien que Molière, mais pour arriver à un but différent, Bossuet a expliqué d’une façon admirable le but, les moyens, les passions de la comédie. […] Le moyen que je rie du Malade imaginaire, au milieu d’un pareil malaise ? […] La seule chose que j’admire dans Le Barbier de Séville, c’est que Beaumarchais ait trouvé le moyen d’avoir un amoureux dont les poches sont pleines d’or, et cependant cet amoureux est arrêté à chaque pas. […] Cet homme qui paraît avoir du vin, comme dit Bartholo, emploie un triste moyen pour être le bienvenu auprès d’une fille bien élevée.
Ce prince libéral donnait à Baïf de bons gages et lui procurait le moyen « d’entretenir aux études quelques gens de lettres, de régaler chez lui tous les savants de son siècle et de tenir bonne table ». […] Dans un décor de toile et de carton-pâte, au milieu des concetti et des pointes, il trouve moyen de faire entendre parfois la voix naturelle des choses. […] La différence est qu’il n’y a pas moyen, pour Corneille, lorsqu’il se trompe de se sauver par la grâce, et que la séduction de Racine ne connaît pas d’obstacle. […] Si Lebrun avait eu plus de temps, il aurait peut-être trouvé moyen de la gâter. » Le critique avait sans doute raison d’appliquer à Lebrun ces remarques. […] Quant à Victor Ducange, il avait des moyens à lui pour exciter l’intérêt, la pitié et la terreur.
Le théâtre était alors (et il est resté) le moyen le plus rapide de gagner la réputation. […] Les pièces se jouaient, en moyenne, quinze ou vingt fois. […] L’espèce même (outre les moyens) de son ambition fut bien féminine. […] Non pas toutes ; il n’y aurait pas moyen. […] Dans le drame ainsi conçu, la passion de Phèdre n’est qu’un « moyen ».