Et tout d’abord je dirai la pensée qui, pour moi, résulte de toute cette étude que je viens de faire sur Saint-Just, c’est qu’il est déplorable que des hommes encore si jeunes, si peu faits, et qui périssent avant vingt-cinq ans, viennent ainsi s’imposer violemment au monde et condamner l’attention de l’histoire à les suivre dans leurs égarements d’écolier et de libertin. […] » Il aime et affecte ces métaphores de foudre, de coups de tonnerre : « La Révolution est comme un coup de foudre, il faut frapper. » C’est ainsi encore qu’il dira en paroles d’airain, que l’Histoire cependant ne peut s’empêcher de graver, car elles apportaient avec elles leurs actes terribles : Que le cours rapide de votre politique entraîne toutes les intrigues de l’étranger. […] Mais le nom de Saint-Just, même quand il s’y joindrait plus de preuves dans ce genre, ne peut convenablement se rapprocher d’aucun des noms estimés qu’enregistre l’histoire ; il a trop décidément commencé par le crime. […] Hamel, qui a publié en 1859 une Histoire de Saint-Just dans laquelle il s’attache à réfuter pied à pied M. […] Je ne puis que renvoyer les curieux à l’Histoire fort étudiée et, ce semble, fort consciencieuse, de M.
Dégénérés de leur ancien génie et de leurs propres lois, ils aimèrent, en apprenant la langue et les sciences des Grecs, à y reconnaître la trace d’eux-mêmes et l’altération continue de leur ancienne histoire. […] Rien de moins fondé sans doute ; et, lorsque l’auteur des Stromates et de l’Exhortation aux Gentils prétend toujours découvrir dans les philosophes et les poëtes de la Grèce des traces du monothéisme hébraïque et des emprunts faits à sa législation, à son histoire, à ses prophètes, la preuve manque souvent et la préoccupation paraît excessive. […] La même érudition croyait découvrir dans d’autres circonstances des fêtes et des jeux grecs une fréquente imitation de l’histoire et de la poésie d’Israël36 ; elle étendait cette hypothèse au mythe de Bacchus, dont elle trouvait le type dans Noé ; enfin elle supposait les Lacédémoniens une colonie des Juifs et dérivait leur nom même du mot hébreu lekadmoni. […] Elle demeure aujourd’hui l’histoire et tout le génie de ce peuple, mort et vivant, à qui son culte sert de patrie. […] Comme toutes les grandes choses se touchent dans le monde, comme une même ardeur de dévouement et de courage s’éveille, à certaines époques, chez les peuples le plus séparés d’origine et d’histoire, ne semble-t-il pas que la lyre patriotique et guerrière va trouver, presque à la même heure, le même office à remplir dans Athènes que dans la Judée ?
Il se passera encore du temps, avant que le public français ait de la considération pour l’histoire qui intéresse. […] … Son histoire : c’est le mensonge et la convention pompeuse et bête de la plus vieille et solennelle histoire… Sa science, ses hypothèses, un objet de risée pour les savants contemporains ! […] Pas un mot d’histoire ! […] Il y a aujourd’hui bataille autour de l’histoire de Thiers, et il faut le dire, on est presque unanime pour le déclarer un historien sans aucun talent. […] Il nous parle avec une haute estime de notre étude sur Watteau, et passe à l’histoire si intéressante qui manque, à l’histoire du mobilier français.
Le conte, genre populaire, translation écrite, tout bonnement, d’une histoire « contée », comme son nom l’indique, de vive voix. […] De sorte que l’histoire du roman, en France, est devenue l’histoire de l’évolution du sentiment de l’amour, en même temps que celle de l’évolution de la société. […] » nous avons tous souvenir de ces histoires-là. […] D’autant plus que toute femme, même toute petite fille, a une histoire à raconter : la sienne, ou même et surtout l’histoire qu’elle voudrait qu’il lui arrivât. […] C’est une « histoire ».
écoute, voici ton histoire… Ah ! […] Cette histoire est une invention des ennemis de Marot. […] & comment on raconte l’histoire. […] La première est l’histoire de la thèse, de tout ce trouble qu’elle excita dans le royaume. […] Telle est la fin de l’histoire de l’abbé de Prades.
Les Phidias, les Michel-Ange, les Canova, sont nés : ces grands littérateurs, ces grands historiens, ces grands philosophes, ces grands poètes du marbre ou du bronze, ont écrit la religion, la fable, l’histoire, la gloire des peuples, en statues qui bravent le temps. […] « Ce sont les âges d’or de l’histoire. […] Tout sort d’un antécédent ; l’histoire de l’architecture et de la sculpture grecque avant Phidias conduit insensiblement le lecteur de l’ébauche au chef-d’œuvre. […] LIV Je m’assis là, seul et pensif, et j’y restai jusqu’à la nuit presque close, ranimant sans efforts toute cette histoire, la plus belle, la plus pressée, la plus bouillonnante de toutes les histoires d’hommes qui aient remué le glaive ou la parole. […] L’aspect du Parthénon fait apparaître, plus que l’histoire, la grandeur colossale d’un peuple.
Il y lut plusieurs écrits sur l’Histoire naturelle, et entre autres morceaux historiques, une dissertation sur la politique des Romains dans la religion, prélude d’un de ses chefs-d’œuvre. […] La supériorité des peuples et des lois tient à des causes mobiles et multiples qu’une intelligence comme celle de Montesquieu devait étudier et approfondir, au lieu de l’attribuer à une seule cause que la nature et l’histoire démentent à chaque ligne de la vie des nations. […] Ne lisez Montesquieu que l’histoire à la main. […] Il a considéré la législation politique comme un produit de l’histoire ; il a cru que la législation des peuples n’avait rien à demander à l’imagination ; seulement il a imaginé l’histoire. […] On ne connaît pas leur occasion ni leur cause ; on ne connaît pas même ces lois : il faudrait connaître minutieusement l’histoire de ces milliers de peuples qu’elles ont régis tour à tour.
Son discours aux Athéniens pour les exhorter à la paix, est célébre dans l’histoire. […] Les Anciens étoient naturellement si éloquens qu’ils portoient ce talent jusques dans l’histoire. […] REservant à un autre article l’examen des Peres de l’Eglise, je ne donnerai l’histoire de l’Eloquence sacrée que depuis qu’on a commencé de prêcher en françois. […] La plûpart sont pleins de traits d’histoire, de pensées de philosophes, d’imaginations poétiques & fabuleuses. […] Ce beau sermon est orné, suivant l’usage de ce tems, d’une histoire, ou plûtôt d’une fable qui dut faire une très-grande impression sur l’auditoire.
C’est ainsi que l’étude de la nature, l’étude de l’histoire, l’étude de l’esthétique, l’étude de toute chose, ne devient une véritable science que du moment où les faits qu’elle comprend ont été ramenés à des lois plus ou moins susceptibles d’être traduites en formules. […] On sait les tâtonnements, les incertitudes, les contradictions de l’histoire et même de l’économie politique dans cette partie la plus haute, mais aussi la plus difficile de leur œuvre. […] Ici en effet, ce n’est plus de rapports entre objets différents qu’il s’agit, comme entre les objets de la géométrie, de la chimie, de l’histoire naturelle. […] Il ne paraît pas reconnaître une autre psychologie que celle qui résulte de l’histoire de l’homme comparée à l’histoire des animaux. […] Nous ne faisons qu’exprimer un fait de pure physiologie. » Et ailleurs : « A une foule d’égards, tracer l’histoire physiologique des idiots serait tracer celle de la plupart des hommes de génie, et vice versa. » Pour le même auteur, l’enthousiasme n’est qu’un éréthisme mental.
Ses amis lui ont entendu faire à ce propos les plus extraordinaires professions de foi : « L’histoire, l’aventure d’un roman, ça m’est bien égal. […] C’est l’histoire des hommes d’esprit qui causent : ils se ruinent175. […] Une fois qu’elles sont écloses, toute évolution cesse, et une inspiration uniforme préside à la confection lente d’une des œuvres les plus simplistes que présente l’histoire des lettres, et des plus mystérieuses en même temps. […] Ils n’ont pas d’histoire : car leur esprit répugnerait à ce labeur de conserver une suite d’actions concrètes où ils ne voient que de vaines apparences. […] Leconte de Lisle, socialiste et démocrate, journaliste avancé dans les feuilles phalanstériennes vers 1843, et, plus de vingt-cinq ans après, auteur de l’Histoire populaire du christianisme, du Catéchisme républicain et de l’Histoire populaire de la Révolution française.
Est-ce dans l’Histoire ? […] L’histoire n’est pas moins le tableau de l’intérieur que de l’extérieur des hommes. […] L’histoire a peu de sujets que la Poësie ne soit obligée de corriger & d’embellir pour les rendre intéressans. […] L’histoire ancienne est celle des hommes, l’histoire moderne est celle de deux ou trois hommes : un roi, un ministre, un général. […] Nous les réléguons dans des mémoires particuliers, comme peu dignes de la majesté de l’histoire.
Le fait est qu’il n’est pas rassurant d’entendre conter de pareilles histoires par celui-là même qui en a été le héros. […] Têterol portait son histoire sur sa figure. […] Dans le temps où je grimpais aux échelles, je dînais d’oignons crus… Mais tais-toi donc, est-ce que je coupe dans tes histoires ? […] Histoire de trois maniaques. — 1876. […] Mais c’est ici que l’histoire commence.
Il est bien de son pays, de sa race et de son histoire. […] Le roman va-t-il l’emporter sur l’histoire ? […] Telle l’histoire des six pèlerins mangés en salade par Gargantua. […] C’est une histoire de bourgeois de France qui cherchent distraction plutôt qu’aventures. […] Et ce sont là, comme l’histoire le prouve, les seuls vœux que le ciel tienne pour justes.
Si d’un côté les Romans nuisirent à l’Histoire, de l’autre ils furent favorables à la Poësie, étant presque tous écrits en vers. […] La Fable & l’Histoire nous fournissent des sujets, & l’Art seroit encore dans l’enfance, sans les ressources qu’elles nous ont procurées. […] On le vit dans la Chaire, sur le Théâtre, au Barreau ; il écrivit l’Histoire, composa des Romans, disserta, versifia, & se fit tour-à-tour Métaphysicien, Géomètre & Philosophe. […] Histoire du Théâtre François, Tom. […] IV de l’Histoire du Théâtre François, pag. 6.
Tous, sauf la jeune fille amoureuse ; c’est elle qui retient toute l’histoire sur les bords de l’abîme, et qui la rend, plus légère que le chant, au rêve et au caprice. […] C’est l’histoire d’uned’une fille de brahmin que le volt paternel poursuit lorsqu’elle épouse l’occidental. […] Voir Claudine Brécourt-Villars, « Renée Dunan, ou la femme démystifiée », Histoires littéraires, n° 2, 2000, p. 51-63. […] On trouve le terme panclastite chez Péladan (Le Vice suprême, 1884) et chez Léon Bloy (Histoires désobligeantes, 1894). […] Professeur à la Sorbonne, il est l’auteur d’une Histoire de la poésie française de la Renaissance au Romantisme.
… Je ne sais plus comment finit l’histoire. […] Les tantes, qui d’ordinaire ne prêtaient pas grande attention à mes histoires, parurent terrifiées de celle-là. […] La première consistait en une espèce de conférence, où elle racontait les origines et l’histoire de la musique, en développait la théorie, en expliquait les principes. […] Je voulais maintenant des histoires très vieilles ; je questionnais sur les origines de ma famille. […] Nous cherchions à imaginer son histoire.
Qu’est-ce que Madame Bovary, si ce n’est pas l’histoire de deux martyrs ? et l’histoire des martyrs on ne la raconte pas bien si on n’a pas souffert avec eux.
Histoire amoureuse des Gaules. […] On a trouvé dans les ruines de ce même Pompéia une multitude de phallus en ivoire, percés par le milieu ; et histoire nous apprend que les femmes stériles les suspendaient à leur cou par un ruban.
On ne s’est guère intéressé jusqu’ici aux mots du dictionnaire que pour en écrire l’histoire, sans prendre garde à leur beauté propre, de forme, de sonorité, d’écriture. […] Dans l’histoire du français il faut tenir compte du pédantisme.
J’aurais bientôt fait la liste des hommes de génie dans les lettres depuis la création du monde, et je n’aurais pas si tôt fait celle, je ne dis pas des actions héroïques, mais des héros dans tous les genres ; cependant quelle multitude d’actions étonnantes que l’histoire n’a point célébrées ! […] Qu’on me nomme une grande action, et vingt fois pour une l’histoire m’en fournira le pendant ; il est presque impossible qu’il en soit de même d’une belle page.
Menendez Pelayo prépare, je crois, l’histoire de l’École espagnole : c’est un des grands travaux qui doivent succéder à son Histoire des Hétérodoxes espagnols aujourd’hui terminée. […] Oui, c’est bien là le Michel Servet que nous peint l’histoire, ce sectaire original, cet esprit exalté et têtu, ce polémiste grossier ! […] N’y avait-il pas lieu de refaire, d’après ces histoires fragmentaires, d’après aussi les publications allemandes et anglaises, l’histoire générale de la littérature anglaise ? […] Il court par les maisons catholiques de librairie de singulières idées sur la manière d’écrire l’histoire. […] Buet, il me faut achever la démonstration entreprise, en montrant à l’œuvre cette École sur un point d’histoire assez délicat.
Une période de l’histoire touche manifestement à son terme, et une autre s’annonce. […] Cette réserve, nous la trouverons chez tous les auteurs qui ont fourni des contributions à l’histoire naturelle des dégénérés. […] Un moyen de satisfaire ce besoin est d’imaginer des histoires qui le rendent intéressant. […] Telle est l’histoire naturelle des écoles esthétiques. […] A son humeur colérique intraitable il allie une grande connaissance de tous les détails de l’histoire de l’art.
Les plus jeunes vantaient Byron et Lamartine, Et frémissaient d’amour à leur muse divine ; Les autres, avant eux amis de la maison, Calmaient cette chaleur par leur froide raison, Et savaient, chaque jour, tirer de leur mémoire, Sur Voltaire et Lekain, quelque nouvelle histoire. […] Dans Stello, l’histoire d’André Chénier serait parfaite à mon sens et de poésie et de vérité, sans la scène arrangée chez Robespierre, où mille petites invraisemblances accumulées composent une impossibilité énorme. […] Trois histoires successives, Laurette, la Veillée de Vincennes et le Capitaine Renaud, nous amènent, à travers un savant labyrinthe concentrique et par de délicieux méandres, à un but philosophique et social élevé. […] Cette histoire d’André Chénier, par le mélange fantastique que le poëte y a introduit, a provoqué une réfutation énergique et rude de M. […] On lit dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions que Boivin l’aîné, savant original, disputeur et processif, avait dans sa jeunesse la fureur des vers français ; il en montra un jour à Chapelain, qui, de meilleur goùt dans ses jugements que dans ses œuvres, lui conseilla de les mettre au cabinet.
Ces divinités résolurent d’écrire l’histoire de leur voyage et le nom des hommes qui leur donneraient l’hospitalité. […] Dans l’histoire (à peu près impossible malheureusement) de la conversation en France, un trait suffirait à qualifier Mme de Rémusat, à lui faire sa part, et on peut se rapporter à ce qu’il signifie pour le mélange du sérieux et de la grâce : elle est peut-être la femme avec laquelle ont le mieux aimé causer Napoléon et M. de Talleyrand. L’histoire de la conversation, je viens de le dire, me paraît impossible, comme cette de tout ce qui est essentiellement relatif et passager, de ce qui tient aux impressions mêmes. […] Ce serait toute une histoire renouvelée du fleuve de Tendre que de dire la feinte pastorale à laquelle il se prêta. — Jeune, riche, il fit semblant d’être malheureux, ruiné, exilé, afin de mieux jouer près d’elle son rôle d’étranger ému, attendri, reconnaissant, et pour que Mme d’Houdetot pût avoir prétexte à se dire dans sa candeur : « Pauvre jeune homme ! […] On ne se doute pas de toutes les peines et de toutes les ruses à bonne fin qu’il nous a fallu avoir, nous autres critique qui tenions à accroître sur quantité de points délicats et neufs l’histoire littéraire contemporaine ; qui avions besoin d’être bien informé, et qui ne voulions écrire sous la dictée de personne.
L’histoire des peuples modernes est sèche et petite, sans que les peuples soient plus heureux. » « Avant la fin du siècle, il a pourtant paru cet homme dont la force sait détruire, et dont la sagesse sait fonder ! […] René avait toujours donné pour motif de ses refus le peu d’intérêt de son histoire, qui se bornait, disait-il, à celle de ses pensées et de ses sentiments. « Quant à l’événement qui m’a déterminé à passer en Amérique, ajoutait-il, je le dois ensevelir dans un éternel oubli. » « Quelques années s’écoulèrent de la sorte, sans que les deux vieillards lui pussent arracher son secret. […] que cette histoire soit à jamais ensevelie dans le silence : souvenez-vous qu’elle n’a été racontée que sous l’arbre du désert ! […] » Jusqu’alors le père Souël, sans proférer une parole, avait écouté d’un air austère l’histoire de René. […] « Rien, dit-il au frère d’Amélie, rien ne mérite, dans cette histoire, la pitié qu’on vous montre ici.
» Les plus sévères, les purs, n’admettent même pas Thespis, et rappellent que, pour le seul fait d’avoir détaché et isolé dans une pièce un épisode de la vie de Bacchus, l’histoire de Penthée, Solon avait levé son bâton sur Thespis en l’appelant « menteur ». […] IV Voici les faits, la légende du moins, car, à cette distance et dans ce crépuscule, l’histoire est légendaire. […] Cela dit, nous ne voyons aucune raison pour casser le verdict de l’histoire, nous adjugeons au calife la fumée des sept cent mille volumes d’Alexandrie, Eschyle compris, et nous maintenons Omar en possession de son incendie. […] Des vingt-huit ans de son Histoire des Césars, allant de l’an soixante-neuf à l’an quatre-vingt-seize, nous n’avons qu’une année entière, soixante-neuf, et un fragment d’année, soixante-dix. […] L’oubli, cette araignée, suspend sa toile entre le drame d’Eschyle et l’histoire de Tacite.
Ils offraient à leurs concitoyens les grands événemens de leur histoire, les triomphes de leurs héros, les malheurs de leurs ennemis, les crimes de leurs dieux. […] La tragédie, soumise comme tout le reste au caractère patriotique, fut donc chez les grecs leur histoire en action. […] Racine, plus profond dans la connaissance de l’art, s’ouvrit une route nouvelle, et la tragédie fut alors l’histoire des passions et le tableau du coeur humain. […] L’histoire des bassesses est dégoûtante, elle répugne à la main qui trace l’histoire du génie. […] Nous avons perdu ce qu’il avait écrit sur l’histoire, mais il a prouvé dans un discours académique qu’il aurait pu exceller dans la prose.
Il y a bien — ce qui est pour moi un peu plus probant — l’histoire de Poignant. Si je trouve l’histoire de Poignant un peu plus probante, c’est qu’elle a été racontée par Racine le fils, qui est un témoin plus sérieux que Tallemant des Réaux ; il y a là, évidemment, très peu d’intermédiaires. […] Voici l’histoire de Poignant : Poignant, qui était un officier du roi, faisait une cour fleurie à Mlle de La Fontaine, et il y avait une rumeur publique, comme on dit ; aussi un jour La Fontaine vint trouver Poignant et lui dit : « Mon ami, viens me parler un peu tête-à-tête ! […] Il y a une petite histoire de jetons qui est touchante, du reste, et qui est authentique, c’est celle-ci. […] On a dit, depuis qu’on s’acharne à la faire, cette biographie des hommes illustres, dans tous les détails, et dans des détails quelquefois désobligeants, on a dit que c’était dans l’intérêt de l’histoire, dans l’intérêt de la grande psychologie des hommes de génie et, par conséquent, dans l’intérêt de la grande psychologie générale.
De la parole et de la société Je viens d’esquisser l’histoire de la parole ; essayons maintenant de l’étudier sous le rapport philosophique. […] C’est là, comme nous l’avons expliqué, le système de Smith ; mais ce système est contredit par l’expérience : on ne trouve à asseoir une telle opinion ni sur les monuments de l’histoire, ni sur les monuments de la fable. […] Or l’histoire du genre humain nous prouve que l’homme n’a jamais été un instant orphelin ; elle nous prouve que l’organisation des premières sociétés fut très forte ; elle nous prouve que les langues ont toujours été douées des mêmes formes, et qui sont la preuve du plus haut déploiement possible de l’intelligence humaine. […] Deux sortes de matériaux s’assemblent, aujourd’hui, ceux qui pourront servir à l’histoire géologique du globe, et ceux qui pourront servir à l’histoire des langues. […] Des langues synthétiques paraissent les premières dans l’histoire du genre humain, et les langues analytiques sont toutes de formation secondaire.
Bouillier, dans sa récente et excellente Histoire de la philosophie cartésienne, aurait eu le droit de faire un coin de chapitre ainsi intitulé8. […] Mais la jolie scène qui l’est pour nous encore, et où le meilleur du sel est rassemblé, c’est la scène des précieuses de Montpellier ; elle est encadrée assez dramatiquement dans l’histoire du poète d’Assoucy, que je ne fais qu’indiquer ; le milieu se peut citer sans manquer au goût : Dans cette même chambre, disent les voyageurs, nous trouvâmes grand nombre de dames qu’on nous dit être les plus polies, les plus qualifiées et les plus spirituelles de la ville, quoique pourtant elles ne fussent ni trop belles ni trop bien mises. […] Chapelle, en cette rencontre, est l’original que Boileau a imité, comme il a imité en tant d’autres endroits Horace et les anciens. — Il est dommage cependant que le tout se termine par cette histoire désagréable et indécente de d’Assoucy, sur laquelle l’auteur revient encore plus loin et insiste avant de finir ; ici Boileau retrouverait toute sa supériorité de bon goût et de bonnes mœurs. […] [NdA] On peut voir, sur Chapelle et ses endroits d’habitude, le tome second (pages 299-302) de la curieuse Histoire des hôtelleries, cabarets, courtilles, et des anciennes communautés et confréries d’hôteliers, de taverniers, etc., pour laquelle M.
Mais d’ailleurs, c’est mon histoire que je fais… Il trace en effet, dans ce peu de mots, l’idéal de sa vie, un idéal qu’il n’a rempli qu’imparfaitement, mais qu’il était honorable, à vingt-cinq ans, de concevoir et de se mettre résolument à poursuivre. […] Il dit cela d’un accent pénétré, et c’est sa propre histoire. […] Il y arrive, à l’éloquence, dans sa lettre du 22 mars 1740, non sans avoir passé par quelques lenteurs ; car il résume assez longuement les espèces de conférences morales qu’il tient avec le chevalier : ces conversations pour former un parfait honnête homme sont un peu sermon pour nous, comme elles l’étaient probablement pour son impatient élève ; puis tout à coup, à propos des lectures qu’il lui voudrait voir faire, entre autres celle des Vies de Plutarque, il s’enflamme et se laisse emporter : C’est une lecture touchante, j’en étais fou à son âge ; le génie et la vertu ne sont nulle part mieux peints ; l’on y peut prendre une teinture de l’histoire de la Grèce, et même de celle de Rome. […] Certes je ne méprise point Saint-Just, ni son talent remarquable, ni cette puissance de fanatisme qui suppose un caractère énergiquement trempé; mais on s’est trop accoutumé de nos jours, sur la foi d’historiens qui énervent et romantisent l’histoire, à traiter ces hommes de terreur et de haine, comme des semblables, comme des humains, à les faire rentrer dans le cercle des comparaisons ordinaires, presque familières, et je repousse pour Vauvenargues tout rapprochement avec le jeune et beau monstre.
Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. […] Ce jugement de Gœthe, en définitive, ne sera point cassé : il est celui de l’histoire. […] De tout cela je prétends conclure seulement une chose aujourd’hui, c’est que, dans une Histoire où Louvois tient le premier rang, où il est à bon droit loué, apprécié, défendu et justifié partout où il peut l’être, il ne convient pas que Louis XIV paye les frais de cette justice.
Maurice de Guérin, dans les années où il a écrit les pages qui le recommandent à la mémoire comme artiste, les belles pages dont on se souviendra dans une histoire de l’art, — ou des tentatives de l’art au xixe siècle, — avait cessé de croire et de prier. […] Bon gré, mal gré, qu’on le veuille ou non, Guérin reste bien Ce sera son nom dans l’histoire littéraire de ce temps-ci, s’il y obtient un nom distinct, ce que nous espérons bien. […] Écoutez ce qui vient à la fin de ce joli récit, où son vœu secret lui échappe : « Le 14 mars 1836. — Une visite d’enfant me vint couper mon histoire hier (une histoire de pauvre vieille et de mendiante sur son grabat).
En repassant l’autre jour en idée les abdications forcées ou volontaires de rois et d’empereurs, j’ai été naturellement amené à penser à Charles-Quint, le plus mémorable exemple que l’histoire nous offre antérieurement à notre temps, et un simple coup d’œil m’a fait apercevoir à quel degré de précision et d’intérêt les travaux récents ont porté l’examen et l’exposé de ce curieux épisode. L’histoire de Charles-Quint tout entière, dont Robertson semblait avoir élevé le monument définitif, a été renouvelée de nos jours par la connaissance directe des sources et des papiers d’État contenus dans les archives des divers pays, régis et gouvernés par ce puissant monarque ; l’étude des diverses branches dont se compose, en si grand nombre, ce règne étendu et complexe est devenue l’objet d’une savante émulation, et en Espagne, et à Vienne, et en Belgique surtout par les exactes et si essentielles publications de M. […] Mignet a mis dans tout son jour ce singulier personnage combiné, vrai Janus, cette bizarre et haute figure de cloître à la fois et d’histoire. […] Qu’on se rappelle Sainte-Hélène, Gourgaud jaloux de Las Cases ; c’est l’éternelle histoire.
Peintre de l’armée française, peintre d’histoire d’une grande époque et de tous les généreux souvenirs qui s’y rattachaient, comme de tous les brillants faits d’armes qui en continuaient la tradition, il était de plus un homme d’esprit, un caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée. […] C’était bien le contemporain du Casimir Delavigne des Messéniennes, du Béranger des premières chansons ; le contemporain de Thiers écrivant sous un souffle heureux les premiers volumes de l’Histoire de la Révolution. […] Horace Vernet est de force ; au reste, à supporter vos dédains ou vos encouragements protecteurs ; il a eu, en effet, cette vive et brillante saison de jeunesse, cette fleur première trop tôt passée et dont rien ne vaut le charme ; mais il ne s’y est pas tenu : il est allé travaillant, étudiant d’après nature, voyant, regardant sur place, se développant et se fortifiant sans cesse dans sa voie principale jusqu’à ce qu’il soit devenu vers 1840 le plus grand peintre, non plus d’épisodes et d’anecdotes, mais le plus grand peintre d’histoire militaire que nous ayons eu. […] Il n’a pas contracté l’obligation ou de déployer des nus, ou d’imaginer certaines formes de draperies, ou d’observer certaines règles de genre : il prend les choses telles qu’il les voit, il leur laisse leur réalité ; et il en résulte que, sans avoir prétendu faire ni de l’histoire ni du genre, il a fait de l’un ou de l’autre ; il a été touchant, noble, terrible, ou bien spirituel, comique et original.
On raconte l’histoire d’un officier, d’un lieutenant-colonel brave, irréprochable jusqu’alors, lequel, à Malplaquet, placé en un poste périlleux, s’enfuit et courut jusqu’à Calais, sa ville natale. […] » Ce mot restera celui de l’histoire. […] Mais il est beau que sa fortune fasse la fortune publique. » Et songeant moi-même à Villars, à Masséna, à ces grands hommes de guerre qui ont eu des vices, mais qui peuvent aussi montrer dans leur vie ces nobles pages, Rivoli, Essling et Zurich, ou bien Friedlingen, Hochstett et Denain, je dirai qu’il convient de leur appliquer les paroles de Périclès dans l’Éloge funèbre des guerriers morts pour Athènes : « A ceux qui ont de moins bonnes parties il est juste que la valeur déployée contre les ennemis de la patrie soit comptée en première ligne ; car le mal disparaît dans le bien, et ils ont été plus utiles en un seul jour par ce service public, qu’ils n’ont pu nuire dans toute leur vie parleurs inconvénients particuliers. » C’est la conclusion qui me paraît la plus digne pour ce chapitre d’histoire. […] Tome XI des Mémoires militaires relatifs à la Succession d’Espagne sous Louis XIV, dans la Collection des documens inédits sur l’Histoire de France. — Tome XIV du Journal de Dangeau, publié par MM.
Il parle de la reine en cent endroits ; il raconte d’elle des histoires de ruelle et d’alcôve, et il les tient de source, dit-il, ayant pris soin de faire causer des dames d’atours ou même des valets de chambre et des domestiques qui lui ont tout dit. […] On sait l’histoire : Mme de Mailly ne régnait plus alors, elle faisait déjà pénitence ; c’était sa sœur, Mme de Châteauroux, beauté altière, imposante et tendre, de celles qui sont faites pour un rôle historique, pour agir et dominer, c’était cette vaillante qui régnait véritablement sur Louis XV et qui tenait le gouvernail de ce triste cœur. […] Autrefois elle s’amusait à jouer de quelques instruments, de la guitare, de la vielle, du clavecin, et se moquait d’elle-même, quand elle se méprenait… Elle me renvoie vers les trois heures pour aller dîner, et alors commencent ses lectures. » Pour aller dîner, c’est-à-dire pour que le président aille dîner, car elle, la reine, avait dîné bien auparavant. — Les lectures de la reine étaient sérieuses et roulaient particulièrement sur l’histoire. […] Burty, « c’est, je crois, le plus intime, et la physionomie de cette reine, si fine et si douce, y a une teinte de résignation qui fait pénétrer plus avant dans l’histoire de ses secrètes douleurs. » 54.
La plus noble forme que revêt la vocation des voyages est assurément celle qui réunit l’instinct et la science, qui pousse des hommes jeunes à aller chercher, loin des douceurs aisées de la patrie, les fatigues, les périls de tout genre, non uniquement pour changer et pour voir, et pour raconter ensuite au courant de la plume ce qu’ils ont vu en touristes et en amateurs, mais pour étudier, pour connaître à fond des contrées et des civilisations lointaines, pour les décrire avec rigueur, pour accroître ainsi sur quelques points nouveaux et compléter l’histoire de la planète que nous habitons. […] La géographie physique des lieux parcourus, la géologie, la météorologie, les productions minérales, la flore, si l’on ose parler ainsi, la faune, sont la matière d’autant de chapitres et de tableaux ; puis l’on passe au moral des peuples qui se meuvent dans ce cadre inflexible et sous ce climat impérieux : les centres commerciaux, les centres religieux, puis les mœurs des Touareg en particulier, leurs origines probables, leur histoire (si histoire il y a), leur constitution, leur vie politique et intérieure, tout vient par ordre et en son lieu. […] Au milieu de toutes les merveilles qui ont captivé son attention, il a choisi, pour les reporter dans son pays, les choses les plus utiles : une collection de médicaments, un choix de livres arabes sur la religion, le droit, l’histoire et la littérature, un assortiment d’outils de professions les plus ordinaires, et spécialement des instruments agricoles, des pelles et des pioches pour creuser des puits, et des poulies pour en tirer l’eau.
En histoire, en philosophie, en critique, il y eut aussi une formation essentielle à cette époque, y trouvant son progrès, son accroissement, sa culture. […] On a comparé toute la construction un peu artificielle de l’édifice des quinze ans à une sorte de terrasse de Saint-Germain, au bas de laquelle passait sur la grande route le flot populaire, qui finit par la renverser : il y eut sur cette terrasse un coin, et ce ne fut pas le moins attrayant d’ombrage et de perspective, qui mérite de garder le nom de Mme de Duras : il a sa mention assurée dans l’histoire détaillée de ces temps. […] En 1820 seulement, ayant un soir raconté avec détail l’anecdote réelle d’une jeune négresse élevée chez la maréchale de Beauvau, ses amis, charmés de ce récit (car elle excellait à raconter), lui dirent : « Mais pourquoi n’écririez-vous pas cette histoire ? […] Ainsi se couronne une des vies les plus brillantes, les plus complètes, les plus décemment mélangées qu’on puisse imaginer, où concourent la Révolution et l’ancien régime, où la naissance, et l’esprit, et la générosité, forment un charme ; une vie de simplicité, de grand ton, de monde et d’ardeur sincère ; une vie passionnée et pure, avec une fin admirablement chrétienne, comme on en lit dans les histoires de femmes illustres au dix-septième siècle ; un harmonieux reflet des talents délicats, naturels, et des morts édifiantes de ce temps-là, mais avec un caractère nouveau qui tient aux orages de nos jours, et qui donne un prix singulier à tout l’ensemble.
Cette démonstration de la vérité du catholicisme par son rôle dans l’histoire et dans la société humaine, c’est quelque chose d’un peu bien arbitraire ; car l’histoire se pétrit aisément selon la fantaisie de qui s’en empare, et je ne vois pas une religion qui ne puisse tenter une démonstration de ce genre. Ajoutez qu’à défaut de l’histoire, qu’il savait juste assez pour l’interroger avec éloquence, Lacordaire se contentait parfois de l’anecdote et qu’il lui arrivait de prouver la vérité de la religion chrétienne par un mot de Jean-Jacques ou de Napoléon à Sainte-Hélène. […] Je regrette qu’après cela, pour nous montrer jusqu’à quel point le ministère sacré de la confession transfigure le représentant de Dieu, le Père Monsabré nous ait raconté l’histoire mélodramatique d’un prêtre confessant un mendiant et découvrant en lui l’assassin de son père et de sa mère.
L’esprit de Mme de Maintenon fait qu’on lui pardonne les torts que l’histoire est en droit de lui reprocher. […] La dernière moitié de son Histoire est très désirée : je profiterai amplement des deux volumes déjà publiés, en me permettant toutefois un peu plus de liberté ou de licence de jugement. […] Nous n’avons qu’une partie de son esprit dans ses lettres, le goût, le bon ton, la raison parfaite et le tour parfois piquant ; mais ce qui animait la société, cet enjouement qu’elle mêlait discrètement à ses récits, à ses histoires, ce qui pétillait de brillant et de fin sur son visage quand elle parlait d’action, comme dit Choisy, tout cela a disparu et ne s’est point noté. […] Quand les dames de Saint-Cyr la pressaient dans sa retraite dernière d’écrire sa vie, elle s’en défendait, en disant que ce serait une histoire uniquement remplie de traits merveilleux tout intérieurs : « Il n’y a que les saints qui pourraient y prendre plaisir. » Et elle croyait parler humblement en s’exprimant ainsi.
Il affectionnait les sujets et les titres d’ouvrages singuliers, l’Histoire des flagellants, De l’habit court des ecclésiastiques : son latin, car il écrivait généralement en latin, était dur, bizarre, hétéroclite. […] Le roi à table s’informait souvent de sa santé ; les princes et princesses s’y joignaient : « Vous fîtes, lui écrivait Racine, l’entretien de plus de la moitié du dîner. » Boileau était chargé avec Racine, depuis 1677, d’écrire l’Histoire des campagnes du roi. […] On fit sur leur compte mille histoires vraies ou fausses, et sans doute embellies. […] Les deux poètes firent bivouac où les deux ours l’avaient fait la nuit précédente, et eurent le loisir de songer ou à leur poésie passée, ou à leur histoire future.
Mon âge, le feu des passions, le désir de la gloire, la curiosité même (pour ne te rien cacher), enfin un instinct secret m’ont arraché à la douceur du repos que je goûtais, et la satisfaction de voir mon nom dans les gazettes et ensuite dans l’histoire m’a séduit. […] Jordan, qui a de la dignité et qui veut être respecté, lui répond : Je n’ai quitté le camp que lorsque Votre Majesté m’a ordonné de le quitter ; si j’ai fait connaître quelque sentiment de crainte, c’est une preuve que j’ai été plus naturel que prudent… L’histoire du médecin de Breslau, débitée à Votre Majesté, serait fort jolie, si elle ne regardait pas un homme qui n’a de maladie que celle d’aimer trop le genre humain et de penser tristement. […] Telle était sa disposition sincère après sa première conquête, après ce premier beau morceau d’histoire ; il aspirait à en rester là, et, l’épisode terminé, à rentrer dans ses propres voies, c’est-à-dire une bonne administration, une libre et gaie philosophie, l’amitié et les beaux-arts. […] À l’histoire seule appartient le devoir de l’apprécier dans son ensemble, de marquer avec impartialité les mérites, les grandeurs et les défauts du souverain, et de prendre toute sa mesure : c’est assez pour la critique littéraire, si elle a pu rendre sur un point un hommage et une justice bien dus au plus littéraire des rois.
Il est toujours inutile, pour les questions de langue ou de littérature, d’en référer à la Grèce, puisque rien ne nous est venu de là que par l’intermédiaire de Rome ; cependant, pour achever cette histoire, il faut donner le patron de l’asclépiade latin : [texte en caractères grecs] (Sapho) Si donc il s’agit de rénover « essentiellement » l’alexandrin, il s’agit de briser une tradition aussi vieille que la civilisation occidentale204, et nous voilà en même temps assez loin de ce que dit trop légèrement Théodore de Banville dans sa Prosodie : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie siècle par un poète normand… » Il ne faut pas citer cela sans correction. […] II Ce bref résumé de l’histoire de la versification française permettra plus facilement de discuter la théorie du vers libre, de juger si la réforme que l’on propose, et qui a déjà été tentée par deux ou trois poètes contemporains, est dirigée dans le sens traditionnel de la langue et de la poésie de France. […] ) Typographiés, ces cinq vers font trois alexandrins, mais il faut nous méfier de la typographie ; elle joue dans l’histoire du vers libre un rôle trop souvent prépondérant . […] Voir L’Histoire de l’Ecole de Chant de Saint-Gall, par le P.
Si la philosophie de l’âme est antique en Angleterre, si la littérature y a choisi pour objet l’histoire du cœur, la cause en est dans le caractère réfléchi et concentré de la nation. […] Nous en aurons un plus triste en jugeant l’histoire de la volonté ou pouvoir personnel. […] L’histoire de la volonté est l’histoire de l’idée abstraite du plus grand bien.
En repassant les premiers temps de notre littérature, et les éloges écrits dans notre langue, il ne sera pas inutile de remarquer souvent à qui ces éloges ont été prodigués, et de comparer quelquefois les vertus dont le panégyriste parle, avec les vices plus réels dont parle l’histoire. […] Voilà l’histoire des éloges funèbres parmi nous, et apparemment chez toutes les nations. […] Peu de princes dans l’histoire ont eu ce caractère de bonté, comme Henri IV. […] Enfin, on écrivit son histoire, et l’on ne manqua point d’observer qu’il était né le même jour que François Ier perdit la bataille de Pavie, comme si apparemment la nature eût voulu consoler la France.
Il développe dans plusieurs histoires des cas singuliers de passion. […] Il a donné, il y a quelques années, un récit cadencé, Héléna ; aujourd’hui, c’est Donald 47, l’histoire d’un employé, d’un industriel intelligent devenu un homme politique, probe, incorruptible, au cœur d’or et d’airain, qui résiste à toutes les tentations, à toutes les séductions, à force de conscience. […] En traitant cette question d’Art poétique, il y aurait plaisir et profit à mettre en regard le souvenir des histoires en vers, celles de Crabbe, de Wordsworth, de Coleridge : cela éclairerait la discussion, l’égayerait autant qu’il convient, et l’on se trouverait avoir écrit pour les connaisseurs une dissertation, un essai qui tiendrait à la fois d’Hazlitt et d’Addison.
semble avoir faibli, ou du moins il se tait volontiers pour céder le pas aux recherches de l’érudition, aux particularités de l’histoire : de sorte que l’instruction classique de nos hautes écoles et la littérature universitaire devenant de plus en plus solides n’ont pas tout leur brillant, et perdent en grande partie leur effet sur la littérature courante, laquelle devient de plus en plus légère. […] On a beaucoup parlé d’art dans ces derniers temps, et il faut convenir, en effet, que jamais peut-être l’art n’a été mieux compris, mieux étudié dans ses variétés brillantes, dans ses branches parallèles et ses transformations successives à travers l’histoire ; et pourtant l’époque elle-même, malgré l’éclat de ses débuts, ne paraît pas destinée à prendre rang dans ces grands moments et siècles, comme on les appelle, qui comptent entre tous, qu’on vénère de loin, et qui se résument d’un nom. […] L’érudit et très-élégant Dugas-Montbel, dans son Histoire des Poëmes homériques, nous a exposé avec une lucidité parfaite l’état de la question et tout ce qu’a de plausible, selon lui, le système de Wolf auquel il déclare se ranger.
Le développement de la littérature se lie à l’histoire générale de la société française pendant ces quarante années, et la correspondance est assez facile à saisir. […] Il s’en faut, encore ici, que tous les directeurs de ces divers mouvements aient droit de figurer dans une histoire littéraire : elle ne doit tenir compte que de quelques hommes, qui ne sont pas toujours les plus grands par la pensée ou les actes. […] Il se tua en juillet 1870 : de tout temps il avait, me dit-on, considéré le suicide comme un moyen de sortir des situations sans issue.Éditions : Du rôle de la famille dans l’éducation, 1857, in-8 ; les Anciens Partis, 1860, in-8 ; Quelques Pages d’histoire contemporaine, 4 séries. in-18, 1862-66 ; Études sur les moralistes français, 1864. in-18 ; la France nouvelle, 1868, in-18.A consulter : O.
. — Histoires extraordinaires ; Nouvelles histoires extraordinaires ; Aventures d’Arthur Gordon Pym ; Eureka ; Histoires grotesques et sérieuses ; œuvres traduites d’Edgar Poe, par Charles Baudelaire (1875). — Œuvres posthumes et Correspondance, rassemblées par M.
Leconte de Lisle, c’est toujours cette vieille histoire de la race d’Agamemnon « qui ne finit jamais », suivant le mot du poète. […] Le caractère saillant de l’œuvre de Leconte de Lisle est le vaste plan, prémédité dès le début, et qui se révèle à mesure que l’on avance dans cette œuvre : l’étude du rôle assigné aux théogonies dans l’histoire des âges. […] Ces poèmes sont dignes du siècle de l’histoire… L’état d’esprit où nous met la poésie de M.
Il était allé, en 1843, à l’île de Madère, pour y chercher un climat propice à la santé de sa jeune femme ; il y travaillait, dans ses loisirs, à une Histoire de saint Bernard. […] Comme écrivain, M. de Montalembert a publié, en 1836, l’Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie, une touchante et poétique légende dont il s’était épris durant un séjour en Allemagne. […] Mais son grand ouvrage, son œuvre capitale en perspective, est une Histoire de saint Bernard, depuis longtemps préparée, et que ses devoirs d’homme public l’ont empêché jusqu’ici de mener à fin.
Vient ensuite l’histoire des deux rats et de l’œuf, après laquelle La Fontaine oublie qu’il est cartésien et s’écrie : V. 197. […] Je crois voir cet aveugle, etc… Ce récit de l’histoire du serpent, formant une autre fable dans la fable, me paraît déplacé. […] J’en vois peu dans la fable, encor moins dans l’histoire.
» Joseph embrassa aussi tous ses frères, et il pleura sur chacun d’eux118. » La voilà, cette histoire de Joseph, et ce n’est point dans l’ouvrage d’un sophiste qu’on la trouve (car rien de ce qui est fait avec le cœur et les larmes n’appartient à des sophistes) ; on la trouve, cette histoire, dans le livre qui sert de base à une religion dédaignée des esprits forts, et qui serait bien en droit de leur rendre mépris pour mépris. […] Supposez que tout se passe dans l’histoire de Joseph comme il est marqué dans la Genèse ; admettez que le fils de Jacob soit aussi bon, aussi sensible qu’il l’est, mais qu’il soit philosophe ; et qu’ainsi, au lieu de dire, je suis ici par la volonté du Seigneur, il dise, la fortune m’a été favorable, les objets diminuent, le cercle se rétrécit, et le pathétique s’en va avec les larmes.
— en ce livre de tant de promesses, — un seul fait, une seule réalité, un seul détail, qui ne soit connu, — qui ne soit presque devenu un lieu commun de l’histoire de Byron. […] L’histoire est là pour nous instruire. Vous pouvez chercher dans l’histoire, cette grange d’observations accumulées par les siècles, si les femmes aimées des plus grands hommes ont compris quelque chose aux âmes égarées jusqu’à elles !
Eh bien, c’est l’histoire du succès de Buloz que je voudrais écrire ! […] Religion, philosophie, roman, critique, histoire, économie politique, tout dut prendre ce galant uniforme et s’en habiller, comme le Spectre d’Hamlet de sa toile cirée… Et tout cela s’est exécuté ponctuellement, et la Revue des Deux Mondes a toujours paru le même intéressant recueil à ses abonnés impassibles. […] Michelet, avant de faire paraître chaque volume de sa scandaleuse Histoire de France, y fait des communications qui ne révoltent nullement la pudeur de Buloz, de ce farouche, comme dirait Sainte-Beuve, qui trouvait autrefois qu’un éloge de Brummell était bien léger pour sa revue, et qui ordonnait de ne pas rire, en ce grave sujet, à John Lemoine, lequel, si vous vous le rappelez, fut superbe d’indignation puritaine contre les pots de pommade du dandy et l’immoralité de ses rouleaux d’eau de Cologne !
Or, nous ne connaissons dans l’histoire du monde que le Catholicisme qui ait jamais pu régler et contenir cet extravasement de la faculté religieuse, parce que le Catholicisme, cette force organisée de la vérité, a, par son Église, l’autorité éternellement présente et vigilante, qui sauve l’homme de son propre excès et le ramène tout frémissant à l’Unité, quand le malheureux s’en écarte, fût-ce même par une tangente sublime ! […] La biographie intellectuelle de Saint-Martin n’était qu’une curiosité philosophique, mais, rattachée à l’histoire du dix-huitième siècle, elle prenait presque aussitôt de la consistance et de la valeur. […] C’était en 1781. « L’aurore naissante » de Boëhm, qui se leva dans l’éther de son âme, l’empêcha de voir cette autre et terrible aurore qui allait s’étendre sur le monde des réalités et dans le ciel sanglant de l’histoire.
I Voici un livre mystérieux, douloureux et charmant, dont on peut se demander s’il est plus que de la littérature, et si ce ne serait pas de la vie, — de la vie réelle, qui aurait palpité et brûlé là-dedans… Est-ce un roman ou une histoire ? […] D’où qu’elles viennent et si mystérieuses qu’elles soient ou qu’elles veuillent rester, toutes les lettres d’amour ont une histoire plus ou moins révélée par elles, le point d’or nécessaire de leur clair-obscur… Que me fait, après tout, à moi, la petite construction romanesque bâtie par les dix lignes de l’avant-propos et les deux de la note qui termine le volume ! […] Ce qui me fait, ce sont ces lettres où elle a laissé l’empreinte tour à tour charmante et brûlante de son âme, et ces lettres-là, je les ai, et, à elles seules, elles m’en apprennent plus que ces déchirures d’histoire qui ne sont peut-être qu’un conte.
Parmi les productions d’une littérature de copiage, parmi tous ces romans, issus plus ou moins de Balzac ou de Stendhal — les seuls romanciers d’invention et d’observation de ce siècle, — un livre qui avait de l’accent, de l’originalité, une manière tranchée — tranchée même jusqu’à la dureté — devait frapper les connaisseurs, et telle a été l’histoire — l’histoire instantanée de la Madame Bovary de M. […] Après des années d’études à se blanchir et d’efforts à se rompre, l’auteur de Madame Bovary n’a pu produire que Salammbô, — un livre très-difficile à classer, car ce n’est ni un roman, ni une histoire.
Les néophobes doivent en ignorer l’histoire pour n’y point découvrir les traces de l’incessante évolution qui nous transforme et nous élargit malgré toutes les stagnations, tous les reculs, toutes les aventures. […] Consultons l’histoire littéraire moderne. […] Dans les futures histoires de l’art, je pressens la page qui lui sera consacrée, où on lira peut-être que l’architecture moderne date de lui.
Cette apparente intimité, cette domination passionnée, pendant laquelle ils se déchiraient par tout ce que la colère et la haine peuvent dicter de plus injurieux, est leur histoire à l’un et à l’autre. […] L’auteur a choisi dans deux histoires réelles ; il a combiné, transposé, interverti à certains égards les situations et les rôles, mais pour mieux traduire les sentiments.
M. de Noailles prépare donc lentement ce travail auquel il mettra un volume ou plus d’introduction, de biographie et d’histoire. En attendant il a détaché et fait imprimer tout ce qui concerne la fondation, l’histoire et l’intérieur de Saint-Cyr, maison d’éducation pour les pauvres demoiselles nobles, qui fut créée quand Port-Royal se mourait et qui ne fut détruite qu’à la Révolution.
Les quatorze mois écoulés, depuis le 2 juin 1793 jusqu’au 9 thermidor 1794, sont les plus mémorables, les plus féconds en événements et en résultats de la Révolution française et, peut-être, de toute histoire humaine. […] Thiers, les choses ne se passent pas aussi simplement, et qu’il n’ait eu garde d’omettre les fréquentes perturbations qui ont altéré sinon dévié leur cours ; on lui a reproché d’introduire dans l’histoire une sorte de fatalisme systématique, qui subordonne les actes humains à des règles inflexibles, intercale les hommes dans le cadre d’une destinée toute faite, et, dès lors, dispense trop l’historien d’indignation contre les oppresseurs, de sympathie pour les victimes, et de tous ces sentiments qui donnent couleur et vie.
Dans tous les pays, mais principalement en France, les mots ont chacun, pour ainsi dire, leur histoire particulière ; telle circonstance frappante a pu les ennoblir, telle autre les dégrader. […] Les guerres religieuses avaient fait naître un esprit de parti qui change plusieurs histoires en plaidoyers théologiques ; l’esprit de corps, différent encore de l’esprit de parti, mais non moins éloigné de la vérité, dénature également les faits.
I Ils sont les successeurs et les exécuteurs de l’ancien régime, et, quand on regarde la façon dont celui-ci les a engendrés, couvés, nourris, intronisés, provoqués, on ne peut s’empêcher de considérer son histoire comme un long suicide : de même un homme qui, monté au sommet d’une immense échelle, couperait sous ses pieds l’échelle qui le soutient En pareil cas, les bonnes intentions ne suffisent pas ; il ne sert à rien d’être libéral et même généreux, d’ébaucher des demi-réformes. […] D’avance et à son insu, chaque génération porte en elle-même son avenir et son histoire ; à celle-ci, bien avant l’issue, on eût pu annoncer ses destinées, et, si les détails tombaient sous nos prévisions aussi bien que l’ensemble, on pourrait croire à la fiction suivante que Laharpe converti inventa à la fin du Directoire, en arrangeant ses souvenirs.
Etes-vous sûr qu’il ait beaucoup plus innové dans la poésie que Michelet dans l’histoire, Sainte-Beuve dans la critique, Balzac dans le roman, Dumas fils au théâtre ? […] Il écrit l’Histoire des Girondins, renverse un trône, gouverne la France pendant quatre mois — puis rentre dans l’ombre.
Je trouve deux heures pour l’écriture, le calcul, la géographie et l’histoire, et quatre heures pour le catéchisme, la danse, le dessin, la musique, le clavecin et la harpe. […] Histoire d’une grande dame au xviiie siècle : la Princesse Hélène de Ligne, par Lucien Pérey.
Heredia, José Maria de (1842-1905) [Bibliographie] La Véridique Histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne, traduit de l’espagnol de Bernal Diaz de Castillo (1877-1887). — Les Trophées (1893). — La Nonne Alferez (1894). […] José-Maria de Heredia exprimait de préférence, c’était je ne sais quelle joie héroïque de vivre par l’imagination à travers la nature et l’histoire magnifiées et glorifiées.
Son mysticisme traduit par un sens extérieur presque insignifiant, mais symbolique à plusieurs puissances, affecte une forme artistique d’une remarquable pureté, et dont la traduction, par Baudelaire, des Histoires extraordinaires est l’évident prototype. […] L’atmosphère relative des Sept Princesses rappelle la Princesse Maleine ; d’autre part, les Sept Princesses, sans être tout à (ait, comme la Princesse Maleine, une suite d’accidents, une tranche d’histoire légendaire, n’est pas non plus le simple fait normal de l’Intruse ou des Aveugles.
Arrive dans ces circonstances la fameuse histoire de la couronne, dont voici les détails. […] L’orateur revient sur chacun des trois chefs d’accusation ; il n’en est point qui ne soit chargé de quelque histoire scandaleuse.
Une philosophie modérée, une morale froide et sérieuse conviennent à la Muse de l’histoire ; mais cet esprit de sévérité, transporté à l’Épopée, est peut-être un contresens. […] Est-ce que cette France à demi barbare n’était plus assez couverte de forêts, pour qu’on n’y rencontrât pas quelques-uns de ces châteaux du vieux temps, avec des mâchicoulis, des souterrains, des tours verdies par le lierre, et pleines d’histoires merveilleuses ?
Les mêmes regles veulent encore qu’on donne aux differentes nations qui paroissent ordinairement sur la scene des tableaux, la couleur de visage et l’habitude de corps que l’histoire a remarqué leur être propres. […] Monsieur Le Brun a suivi ces regles dans ses tableaux de l’histoire d’Alexandre avec la même ponctualité.
Je me contenterai donc d’alléguer encore un passage du Corio, qui nous a donné une histoire de Milan si curieuse, et si connuë de tous les sçavans. […] Or Roland Lassé, qui mourut sous le regne de notre roi Henri IV étoit de Mons, comme on le peut voir dans l’histoire de Monsieur De Thou, qui fait un éloge assez long de ce musicien.
Cette page unique et exhilarante, qui embarrassera peut-être les professeurs d’Athénée de l’avenir, si dans les athénées ou les cours publics les bons vivants ne remplacent pas les gens graves, s’appellera « les Dîners littéraires du xixe siècle » ; et elle formera, dans l’histoire des lettres de ce temps, la contrepartie de la page célèbre des banquets dans l’histoire politique, moins pourtant une révolution.
La Poésie, l’Histoire et la Philosophie n’ont point, certes, perdu le rang qu’elles ont toujours tenu dans l’imagination ou la raison des hommes, et il est évident qu’elles le garderont. […] Cousin, cette pie voleuse philosophique ; — il parlait apparemment de la sienne prise à Descartes, à Reid, à Hegel, et il oubliait ces grands théologiens qui ne désossaient pas la leur de l’idée de Dieu, — non, ce n’est pas la philosophie, mais c’est le Roman qui est d’hier dans l’histoire littéraire.
L’histoire avait cessé d’être fabuleuse, et ce qui pouvait se rencontrer de merveilleux dans les souvenirs liés au poëte thébain ne tenait qu’à l’excès de l’admiration populaire. […] Il avait, de son union avec Mégaclée, un fils du nom de Daïphante, inconnu dans l’histoire, et deux filles, Protomaque et Eumétis.
Combien plus justement le pourrait-on dire de l’auteur des Etudes d’histoire religieuse et de l’Histoire des origines du christianisme ! […] C’est que, dans cette histoire-là, comme dans toute histoire sur laquelle les documents surabondent, les faits sont compliqués et obscurs. […] L’Histoire est toute dans les âmes qui l’ont tour à tour faite ou subie. Comprendre ces âmes, c’est comprendre l’Histoire. […] … Vraiment cette histoire de ma vertu semble si peu importante !
Il nous conte principalement des histoires de révoltés. […] Etc… Puis il faut faire l’histoire de son théâtre, de sa famille et de sa troupe. […] » Je vous demande ce que l’on peut conclure de cette histoire. […] Il se figurerait que sa vie est une histoire en vers de Coppée. […] Encore cette idée n’est-elle pas entièrement justifiée, car l’histoire qui remplit vos deux premiers actes pourrait être histoire de terriens aussi bien que de pêcheurs, et votre dénouement seul est essentiellement marin.
Quelque écrivain démocrate a dû voir là le moyen, à bon marché, de répandre dans le peuple le goût de l’histoire et de la peinture, commettant ainsi un double sacrilège et insultant à la fois la divine peinture et l’art sublime du comédien. […] Qu’il peut très-bien connaître l’histoire des traités et des alliances dans le passé, mais qu’il ne devinera pas les traités et les alliances contenus dans l’avenir. […] Revêtir des costumes du passé toute l’histoire, toutes les professions et toutes les industries modernes, voilà, je pense, pour la peinture, un infaillible et infini moyen d’étonnement. […] Nous savons tous assez l’histoire romaine pour nous figurer tout ce qui est sous-entendu, le désordre qui a précédé et le tumulte qui a suivi. […] Ricard unit une connaissance très-vaste de l’histoire de son art, un esprit critique plein de finesse, et il n’y a pas un seul ouvrage de lui où toutes ces qualités ne se fassent deviner.
Je vais vous rapporter, aussi exactement que possible, une histoire que M. […] C’est encore un peu l’histoire de Lohengrin, de Sigurd et, par-delà, de Psyché et d’Éros. […] Voici le pendant de l’histoire de Gudelaine. […] Connaissez-vous cette histoire ? […] Ernest Daudet continue sa curieuse histoire de l’émigration.
— L’Histoire de France […] — Il n’a pas fait d’histoire de France. — Alors, l’Histoire d’Angleterre. — Il n’a pas fait d’histoire d’Angleterre. » Là-dessus le quidam s’en est allé avec un grand désappointement sur la figure. […] J’ai voulu voir ce qu’il achetait : c’était une Histoire des crimes des papes. […] Flaubert déclare que l’histoire de l’album, dans son livre Elle et Lui, est complètement fausse. […] On jette enfin dans ces entretiens, qu’on pourrait appeler les cours d’amour scientifiques du xixe siècle, les matériaux d’un livre sur l’amour, qu’on n’écrira peut-être jamais, et qui serait pourtant un beau livre : L’Histoire naturelle de l’amour.
Elle a des précédents, des éléments, une histoire, et l’on peut compter tous les pas de l’opération involontaire qui aboutit à la former. […] J’ai cité l’histoire de Balzac qui décrit un jour, chez Mme de Girardin, un cheval blanc qu’il veut donner à son ami Sandeau et qui, plusieurs jours après, persuadé qu’il l’a donné effectivement, en demande des nouvelles à Sandeau. […] Ils se forment un roman conforme à leur passion dominante, et ce roman inséré dans leur vie finit par composer à leurs yeux tout leur passé. — Une femme que j’ai vue à la Salpêtrière racontait, avec une précision et une conviction parfaites, une histoire d’après laquelle elle était noble et riche. […] I, p. 117, l’histoire du vieillard qui s’attribuait les voyages qu’il avait lus comme ceux qu’il avait faits. […] Leuret, Fragments psychologiques, histoire analogue d’un fou nommé Benoît, p. 64.
Elle lui raconte ses peines ; l’histoire est naïve autant que pathétique : « Je suis Isabelle, fille de l’infortuné roi de Gallicie, ou plutôt je fus fille de ce roi, car je ne suis plus maintenant que fille de la douleur, de l’infortune et des larmes ! […] Le chant qui contient l’histoire de Joconde ne forme plus seulement disparate, mais scandale dans le poème ; il devrait être déchiré de toute édition populaire de l’Arioste. […] XI Tout à coup Arioste redevient grave en faisant parcourir à Bradamante la galerie d’un château enchanté dans lequel des tableaux prophétiques font apparaître d’avance à ses yeux toute l’histoire de la maison d’Este, mêlée à l’histoire de l’Europe moderne ; il s’élance de là à la suite d’Astolphe monté sur l’hippogriffe, et qui jetait du haut des airs un coup d’œil géographique sur l’univers. […] On passe de là, avec une surprise que les mœurs seules du temps expliquent, à un chant rempli tout entier par l’histoire du petit chien qui sème les perles, conte de fées dont les détails égalent Boccace en grâce et le surpassent en poésie. […] Voilà pourquoi, malgré tout le plaisir que j’ai éprouvé en écoutant les belles histoires de Ginevra et d’Isabelle, je ne l’aime pas, votre poète ; il a trop l’air de se moquer de moi.
— Le meilleur moyen d’arriver à une solution dans toute question d’histoire naturelle, c’est toujours d’étudier quelque groupe spécial. […] Nous ne saurions supposer que toutes ces races aient été soudainement produites, avec toute leur perfection et toute l’utilité que nous leur voyons ; et, en réalité, en plusieurs cas, nous savons, par ce qu’on pourrait nommer leur histoire, qu’il en a été tout autrement. […] C’est ce qui nous explique pourquoi nous ne savons rien de l’origine ou de l’histoire d’aucune de nos races domestiques. […] Mais ils n’ont pas encore un nom particulier, et n’étant pas évalués un haut prix, leur histoire est négligée. […] Voir l’Histoire de Jacob et de ses Moutons, chap. xxx et suiv.
C’est en vers français que Robert Wace lui rédige l’histoire légendaire de cette Angleterre qu’il vient de conquérir et l’histoire positive de cette Normandie où il a pied encore. […] Nos honnêtes versificateurs anglais d’outre-Manche, comme leurs précepteurs de Normandie et de l’Île-de-France, garnissent de rimes des dissertations et des histoires qu’ils appellent poëmes. […] Tantôt c’est l’histoire de sir Guy qui délivre les chevaliers enchantés, pourfend le géant Colbrand, va défier et tuer le sultan jusque dans sa tente. […] Thierry, Histoire de la Conquête de l’Angleterre, II. […] On sait que l’original où Wace a puisé pour sa vieille Histoire d’Angleterre est la compilation latine de Geoffroy de Monmouth.
La conversation que je vais reproduire fixera, je l’espère, ce petit point de l’histoire contemporaine. […] Je les copie, de figure et au moral, le plus fidèlement que je peux ; je raconte leur histoire plus ou moins amalgamée à la mienne. […] mais c’est absolument inventé, cette histoire, de même que mes conversations avec des académiciens (M. […] « Ce journal, écrit-il en postface, ne contient aucune histoire et aucune aventure intéressante. […] Ce qu’il y a de singulier dans l’histoire des nombreux Louis XVII, c’est que tous possédaient les mêmes secrets, qu’ils faisaient constater leur identité par les mêmes moyens, voulaient embrasser la duchesse d’Angoulême en l’appelant : « Ma sœur !
« Vous préparez de mémorables événements à l’histoire. […] L’Histoire de Louis XI qu’il avait commencée est restée imparfaite ; une Histoire de France, dont il parlait beaucoup, n’a guère été qu’un projet. […] Mais voici à ce propos une vieille histoire. […] Qu’il vive donc à son rang désormais, paisible dans ce demi-jour de l’histoire littéraire qui n’est pas tout à fait un tombeau ! […] Napoléon décrète l’esprit de l’histoire ; c’est heureux qu’il ne décrète pas aussi le talent et la capacité de l’historien.
Pour en saisir véritablement les enjeux, il est nécessaire de replacer ce texte dans l’histoire du surréalisme et dans le parcours de René Crevel. […] L’on eut donc un tam-tam qui valait bien les histoires de colliers perdus, dans les taxis, par des vedettes en mal de réclame. […] L’histoire du paradis perdu… Ainsi, s’exprime la nostalgie de ce possible que la peur a, peu à peu, métamorphosé en impossible. […] De sa monotone histoire, il conclura très vite à la monotonie du monde (scepticisme). […] Ce n’est pas l’humanité et la nature qui se modèlent sur ces principes, mais les principes ne sont vrais que dans la mesure où ils concordent avec la nature et l’histoire.
. — Histoires d’amour, nouvelles (1868). — Hespérus, poème, avec un dessin de G. […] Ses théories sont que l’idéal est le réel, que la légende l’emporte sur l’histoire, que le passé est le vrai domaine du poète et du romancier. […] Tenir une heure durant quelqu’un sous le charme d’une histoire rare et magnifique dite en paroles rythmées, voilà ce qui ne vous est pas étranger, et à quoi vous avez droit été, cela, avec l’incroyable talent que vous mettez partout, vous fait des aujourd’hui une place à part ; et, Les Poésies de Catulle Mendès, ce titre signifie parfaitement ce qu’il dit. […] Mendès s’est exercé à une petite histoire de psychologie morbide. […] Il y a, au travers des histoires du Clown Papiol, une belle symphonie de Paris ; de jolis contes dans les Folies amoureuses, des scènes héroïques dans les Mères ennemies ; mais ce sont promesses et prémices à côté des dernières réalisations : la Maison de la Vieille et Gog.
Parmi les auteurs de Mémoires, il faut noter les deux frères Du Bellay, famille d’excellents esprits, vivant dans les grandes affaires de la première moitié du siècle et, qui les racontent, l’un dans de simples Mémoires, à la façon des chroniqueurs ses devanciers155, l’autre dans des histoires un peu fastueusement taillées sur le patron de Tite-Live, avec une certaine ambition pédantesque qui dans ce temps-là n’était pas d’un mauvais exemple156 : le Loyal serviteur, un inconnu, peut-être un des secrétaires de Bayard dont il a raconté la vie dans une chronique pleine de grâce, de facilité et de naturel, où l’admiration, au lieu d’être banale, comme dans Froissart, est toujours sentie et justifiée ; petit ouvrage charmant, du même caractère que les écrits de Marguerite de Valois, un fruit de l’esprit français touché par le premier souffle de la Renaissance157. Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161. […] Les Budé, les Turnèbe, les Vatable, les Eauchet, les Ramus ont laissé des noms durables dans l’histoire de l’érudition française. […] Dans la philosophie, nous faisons l’histoire des écoles, nous dissertons ingénieusement des mérites et des défauts de chacune. […] Dans l’histoire, nous faisons passer les particularités avant la moralité ; nous cherchons l’individu sous le héros, et nous sommes plus curieux de ce qui diminue l’autorité des grands exemples que de ce qui peut y ajouter.