Or, un tel rôle était beau dans des circonstances encore paisibles et au milieu de cette espérance unanime de progrès ; c’était, avec plus de candeur d’âme et avec plus d’efforts aussi et d’artifice de talent, quelque chose du rôle d’Horace introduisant dans la langue latine le génie lyrique de la Grèce et enrichissant le Capitole.
Cependant tant d’efforts avaient été couronné » de résultats ; les succès de la campagne de septembre avaient répondu aux décrets vigoureux d’août, et, les périls s’éloignant, on commençait à sentir La tyrannie intérieure.
D’un naturel bienveillant, facile, agréablement enjoué ; d’un esprit avide de culture et de connaissances diverses ; s’accommodant aux mœurs dominantes et aux opinions accréditées ; d’une âme assez tempérée, autant qu’il semble ; habituellement heureux et favorisé par les conjonctures, il s’est développé sur une surface brillante et animée, atteignant sans effort à celles de ses créations qui doivent rester les plus immortelles, y assistant pour ainsi dire avec complaisance en même temps qu’elles lui échappaient, et ne gravant nulle part sur aucune d’elles ce je ne sais quoi de trop âcre et de trop intime qui trahit toujours les mystères de l’auteur.
Qu’on n’espère point y rencontrer de quoi se faciliter la besogne et se dispenser de l’effort, de merveilleuses recettes qui mettent toutes les ignorances et toutes les paresses à l’aise dans tous les sujets.
De là la monotonie et la sécheresse du style, lorsqu’on veut mettre ses idées par écrit ; de là, lorsqu’on veut faire un effort de pensée, de sentiment, d’expression, l’emploi de tours incorrects, de mots barbares ; de là la création de tours et de mots nouveaux, que l’usage n’autorise pas.
Ce poète, aussi peu « homme de lettres qu’Homère, ce qu’il exprimait sans effort, c’était tous les beaux sentiments tristes et doux accumulés dans l’âme humaine depuis trois mille ans : l’amour chaste et rêveur, la sympathie pour la vie universelle, un désir de communion avec la nature, l’inquiétude devant son mystère, l’espoir en la bonté du Dieu qu’elle révèle confusément ; je ne sais quoi encore, un suave mélange de piété chrétienne, de songe platonicien, de voluptueuse et grave langueur.
Le snob ne s’aperçoit pas que, d’être aveuglément pour l’art et la littérature de demain, cela est à la portée même des sots ; qu’il est aussi peu original de suivre de parti pris toute nouveauté que de s’attacher de parti pris à toute tradition, et que l’un ne demande pas plus d’effort que l’autre ; car, comme le dit La Bruyère, « deux choses contraires nous préviennent également, l’habitude et la nouveauté. » C’est par ce contraste entre sa banalité réelle et sa prétention à l’originalité que le snob prête à sourire.
[L’Effort (15 janvier 1900).]
Grondante en ces admirables poèmes : On se bat au bout du monde, Le Veilleur des graines, en d’autres encore ; elle s’affirme en celui-ci, Les Poings à la porte, — le plus beau du livre, à mon avis, — comme la signification suprême de l’effort poétique de M.
[L’Effort (15 janvier 1900).]
On méconnut que le critique doit faire effort et œuvre de science, sous peine de rester un amuseur plus ou moins spirituel.
Dirons-nous que la première a été inutile, que pendant cinquante ans la science a fait fausse route et qu’il n’y a plus qu’à oublier tant d’efforts accumulés qu’une conception vicieuse condamnait d’avance à l’insuccès ?
Ce qui fatigue, c’est la contention, c’est l’effort pénible.
Nous pouvons lui pardonner encore, sans qu’il nous en coute le moindre effort, d’assurer, avec sa modestie & sa bonne foi reconnues, que nous n’avons composé notre Livre que d’après ses Mémoires littéraires, que nous avons, ajoute-t-il, presque toujours pillés dans ce que nous avons dit d’un peu raisonnable, parce que ceux qui connoissent l’un & l’autre Ouvrage savent combien les jugemens en sont différens.
Mais Miltiade, redressant son armée harassée d’un effort sublime, la porta, à marche forcée, de Marathon sur Phalère, comme s’il l’enlevait dans le nuage poudreux du combat.
Quelquefois ma raison, par de foibles discours, M’invite à la révolte, & me promet secours : Mais, lorsqu’à mon besoin je me veux servir d’elle, Après beaucoup de peine & d’effort impuissans, Elle dit qu’Uranie est seule aimable & belle, Et m’y rengage plus que ne font tous mes sens.
Mais tous ces mouvemens de vengeance ne furent que les vains efforts d’un homme qui, chargé d’un poids énorme & voulant le secouer, finit par en être accablé.
Et comment Voltaire eût-il fait un usage heureux du merveilleux du christianisme, lui dont les efforts tendaient sans cesse à détruire ce merveilleux ?
Dans l’œuvre du Créateur, au contraire, tout est muet, parce qu’il n’y a point d’effort ; tout est silencieux, parce que tout est soumis : il a parlé, le chaos s’est tu, les globes se sont glissés sans bruit dans l’espace.
Conduite de la considération des individus à celle des masses, l’âme s’habitue à s’occuper de grandes choses, à s’en occuper sans effort et sans négliger les petites.
Les amoureux que les uns et les autres ont introduits dans leurs ouvrages ne sont pas de froids galands, mais des hommes livrez malgré eux à des transports qui les maîtrisent, et qui font souvent des efforts inutiles pour arracher de leur coeur des traits dont la morsure les desespere.
A ce jeu, on s’habitue à un immense orgueil et à se considérer comme infiniment supérieur, ce qui d’abord est assez déplaisant, et ce qui ensuite rend très peu capable de grandes choses ; car c’est en regardant en haut qu’on fait effort et qu’on tire de soi tout ce qui est possible qu’on en tire.
mais par un sentiment ou une absence de sentiment inexplicable, même à Baschet, qui a cherché à nous donner le mot de cet incroyable phénomène et qui, malgré tous ses efforts, ne l’a pas pu.
Victor Hugo et Alexandre Dumas, cet effort de 1830, prouve l’importance séculaire de la tragédie.
Taine, qui croyait que par un effort de l’intelligence individuelle on saisit les lois des choses, n’a fait que raisonner et organiser des sensations qui, des cénacles romantiques jusqu’aux brasseries de Montmartre, ont été éprouvées et exprimées par tous les artistes, par les plus minables et par les plus hauts, par les rapins de Murger et par le jeune Ernest Renan.
C’est à partir de cette époque que la libre vie de l’intelligence a repris son cours détourné par l’effort chrétien d’annihilation cérébrale, que la nature et l’esprit de l’homme ont repris contact et renouvelé leur alliance. « Pour la première fois, l’homme entre dans l’intimité de l’univers1. » La Réforme représente le premier coup porté au dogme catholique erroné.
Leurs ennemis auraient voulu apparemment anéantir ces deux noms, et défendre même à la postérité de s’en souvenir ; mais ces efforts ne servirent qu’à prouver l’impuissance de la haine.
Le voyant enorgueilli de ses premiers essais et du beau langage qui lui venait sans effort, Corinne lui aurait dit « qu’il manquait aux muses, en ne sachant pas employer les fictions, ce qui est le grand œuvre de la poésie, tandis que les expressions, les figures de style, la mélodie, le rhythme, ne sont qu’un agrément ajouté aux choses mêmes ».
Il crache le sang ; l’effort de la toux sépare les lèvres de la blessure de son menton, qui saigne et lui fait grand mal. […] Chose digne de remarque : la première moitié de l’œuvre, où le poète exposait pour les renier ses sentiments d’autrefois, était la meilleure ; dans la seconde on sentait l’effort, l’idée et l’expression faiblissaient un peu. […] J’ignore si Napoléon IIl est capable de l’effort d’intelligence et de désintéressement personnel qui lui serait nécessaire pour reconnaître l’immense valeur poétique des Châtiments ; mais quelle destinée, ô ciel juste ! […] Cependant l’œuvre est encore intéressante par l’étrangeté du sujet, par l’effort de la science et du talent, mais intéressante comme le sont les galeries d’un musée d’antiques ; il n’y a déjà presque plus de vie centrale et d’unité. […] Mais cela n’empêche pas que les généralisations bien faites ne soient le couronnement et l’effort suprême de la science.
& vos amis seroient d’avis que vous fissiez de votre bon gré ce que le plus grand effort de vos ennemis ne sauroit vous contraindre de faire ? […] Le faux goût est différent du faux bel-esprit ; parce que celui-ci est toûjours une affectation, un effort de faire mal : au lieu que l’autre est souvent une habitude de faire mal sans effort, & de suivre par instinct un mauvais exemple établi. […] Il est très-vrai qu’il en coûte souvent pour s’exprimer avec clarté : il est vrai qu’on peut arriver au naturel par des efforts ; mais il est vrai aussi qu’un heureux génie produit souvent des beautés faciles sans aucune peine, & que l’enthousiasme va plus loin que l’art. […] On doit voir la crainte & l’horreur dans les traits d’une Andromede, l’effort de tous les muscles & une colere mêlée d’audace dans l’attitude & sur le front d’un Hercule qui soûleve Anthée. […] Il est difficile de donner à la plus ancienne des pyramides moins de quatre mille ans d’antiquité ; mais il faut considérer que ces efforts de l’ostentation des rois n’ont pû être commencés que long-tems après l’établissement des villes.
Mais il ne le croit réalisable qu’au moyen de longs et patients efforts. […] Et si respectable que soit le labeur d’un honnête portefaix, résume-t-il tout l’effort du génie humain ? […] Cet effort féminin ne sera pas perdu… (Qu’en sait-il ?) […] L’effort est trop violent pour des forces trop amollies. […] Je ne me cache point d’applaudir à l’effort de M.
Par un dernier effort, il se lève, peut se traîner jusqu’à une table, y écrire à tâtons la date de sa mort, et tombe sans avoir pu voir celle qu’attendait son baiser suprême. […] On devine ses efforts pour l’empêcher de voir seulement le monstre qui lui a ravi son mari. […] Il fit alors de vains efforts pour se lever en disant : « Je veux y aller » puis il se tut et, cette fois, pour toujours, car il mourut le lendemain. […] Ils se prétendent égalitaires, et ils emploient tous leurs efforts à constituer des inégalités. […] Devant le public, par un héroïque effort de volonté, il redevenait le superbe empereur des beaux jours déjà passés.
Un dernier effort, une dernière tentative. […] Tylor dit que la poterie n’a pas demandé un grand effort d’imagination. […] La première dépense son génie en efforts singuliers, absurdes même, et pourtant grandioses. […] Parfois même, il nous est possible de faire un effort de volonté et de briser le rêve qui nous tourmente. […] Les croyances que certains nous représentent encore comme le plus bel effort de l’esprit humain sont vulgaires chez des peuplades qui ne savent pas compter au-delà de dix.
À Cologne, le poète est médiocrement touché des efforts modernes pour l’achèvement de l’antique cathédrale, et les trois mages dont les reliques, comme on sait, habitent le sanctuaire lui inspirent une série de réflexions médiocrement canoniques. […] Nous avons fait une ou deux réserves, ce me semble ; à parler en toute franchise nous ne voyons pas que notre sévérité ait lieu de s’exercer davantage, et loin d’avoir dépassé les limites de l’équité en faveur du poète, l’effort que nous avons dû faire pour mettre le procès sous les yeux du public a dépouillé le livre de la meilleure partie de ses grâces. […] On avait beau parler de Shakespeare comme d’un ancêtre révéré, il fallait des noms qu’une bouche française pût prononcer sans effort et sans grimace. […] Ainsi qu’il arrive pour tous les efforts difficiles, M. […] Sainte-Beuve a trop longtemps et trop vaillamment combattu, il a émis une trop grande somme d’idées siennes, il s’est montré trop constamment défenseur ardent, soutien courageux des efforts véritablement littéraires pour qu’on n’éprouve pas un vrai plaisir à lui reconnaître la place éminente qui lui est due dans la littérature de ce siècle-ci, et qui soit dit encore, est à coup sûr, une des premières.
L’effort d’esprit dont j’ai essayé de caractériser la direction s’est empreint, dans des œuvres d’inégale valeur, de tendances pareilles. […] Mais cet effort pour copier des caractères et analyser des sentiments en reste au tâtonnement. […] Vous observez d’abord son total effacement devant l’objet, son effort pour dissimuler sa personne à lui. […] La vie de l’âme devient alors la raison profonde et dernière de l’effort, même le plus technique. […] De là cette prise puissante sur les esprits que nous ne pouvons plus comprendre, sinon par un effort rétrospectif.
Il est pour lui une raison qui modère les passions, une lumière qui l’éclaire, des règles qui le conduisent, une vigilance qui le soutient, des efforts, une prudence dont il est capable. […] La foi est un effort de volonté ou une paresse. Comme paresse elle est honteuse ; comme effort de volonté, elle est un travail vain et une excitation maladive et malsaine. […] Je ne vois pas bien, malgré les efforts de l’auteur à me la faire voir, la filiation du naturalisme au rationalisme. […] Brunetière a toujours porté avec une facilité allègre qui ressemble beaucoup plus à un plaisir qu’à un effort.
Un pygmée aura beau faire des efforts herculéens, il aura toujours la faiblesse d’un pygmée. Un sot sera toujours un sot, et, quelque effort d’esprit qu’il fasse, il ne dira que des sottises. […] dans ses œuvres pleines d’effort, quel que soit le génie, — ne sentez-vous pas cet homme surmené, ce tempérament nervoso-sanguin, encore entraîné artificiellement par les excès d’un tel régime ? […] On sent une grandeur née d’un effort puissant, une harmonie savante et compliquée. […] En musique comme en littérature, l’emphase, la plupart du temps, n’est que l’effort de la vulgarité pour atteindre à la grandeur.
Dans les derniers temps, son effort réussira, pour Olivier, trop tard pour elle. […] Mais, si nous mettons notre espoir dans la philosophie, c’est que nous comptons sur le valable effort de la raison. […] Il y a, pour qui la veut connaître toute, un effort de « divination ». […] Le sujet du roman, c’est l’effort que fait l’enfant pour se dégager. […] Ésotérique, elle ne fera nul effort pour être accessible aux multitudes.
» et, quelque effort que nous fassions pour en échapper, il nous fatigue, mais il nous y rengage de plus belle. […] Ils ont seulement reculé les bornes de l’ignorance, mais, en changeant la forme des problèmes, ils n’en ont pu transformer la nature, qui est de résister aux efforts de l’humaine raison. […] Pourtant il tentera un dernier effort. […] Ils ne se renfermaient point en eux-mêmes, ils ne s’hypnotisaient pas dans la contemplation de leur moi, et, au contraire, ils faisaient effort pour en sortir et pour s’en libérer. […] On n’aura rien fait si l’on ne trouve pas quelque moyen de maintenir, dans les programmes du nouvel enseignement secondaire, cette nécessité de l’effort.
Il était naturellement si bon que, dans son enfance, s’étant fait au sourcil une brûlure grave qui lui laissa cicatrice, comme il en souffrait beaucoup, il dissimulait tout à fait cette douleur devant sa belle-mère, qu’il aimait tendrement ; il triomphait sans trop d’effort de l’égoïsme si ordinaire à cet âge, et, dès que sa belle-mère s’approchait de son lit, il ne sentait plus son mal. […] Cette gloire-là survivra, selon moi, à l’effort, d’ailleurs très-noble, du dogmatisme mitigé sous le nom d’éclectisme, ou plutôt l’éclectisme, bien à le prendre, ne serait qu’une méthode et une clef appropriée à ce genre d’histoire. […] Honneur à Fauriel pour avoir provoqué l’effort ! […] L’effort raisonné de Manzoni était précisément inverse, et le suffrage des juges compétents s’accorde à dire qu’il a réussi. […] Il en résulte une instruction triste et profonde ; s’il se mêle quelque fatigue nécessairement (malgré tous les efforts de l’historien ou à cause de ces efforts mêmes) dans cette reproduction éparse et monotone des mêmes horreurs, c’est bien la moindre chose que, nous lecteurs, nous ressentions un peu en fatigue aujourd’hui ce qu’eux, nos semblables, durant des siècles, ils ont subi en calamités et en douleurs.
Et ce fut ainsi qu’il vécut une vie double et singulière, ne se détournant de l’illusion magnifique qu’il poursuivait souverainement que pour sourire de ce que les hommes s’attachent à atteindre et pour les railler cruellement de leurs efforts plus vains que la vanité même du but qui les provoque. […] José-Maria de Heredia, en effet, dut être très vivement frappé par l’effort que marquent les Emaux et Camées pour condenser, en une forme brève et solide, les idées et les images, pour les inscrire strictement dans les limites d’une strophe étroite et bien ajustée. […] Les jeunes imaginations, libérées depuis deux mois de toute contrainte et livrées à leurs fantaisies, ont à faire effort pour se plier à ce que l’on va exiger d’elles. […] Parmi la banale et médiocre fabrication du livre moderne, les poètes font effort pour donner à leur œuvre un aspect avenant et agréable, lis surveillent, le choix du papier et des caractères. […] Tout l’effort poétique de son temps lui était indifférent.
C’est la sottise fragile qui se met elle-même en pièces, en bataillant contre la Vérité qu’elle ne peut entamer ; mais c’est aussi la sérénité olympienne de l’âme, indifférente au succès de ses entreprises folles, riant lorsque ses vains efforts se brisent, et voyant d’un œil calme sauter jusqu’à son temple les impuissants éclats de leur ruine. […] Goethe, avec ce grand sens qu’il a porté dans tonies les créations de son ferme génie, a choisi pour l’essai poétique de sa jeunesse la lutte du moyen âge expirant contre les premiers efforts d’organisation de la société moderne. […] Dans la comédie, qui nous fait rire des personnages qui échouent dans leurs propres efforts et par leurs efforts mêmes, apparaît cependant le triomphe de la personnalité, appuyée fortement sur elle-même.
Thiers ce qu’elle est en réalité dans nos États modernes, le suprême effort de civilisation d’un peuple pour se transformer en armée et pour se transporter en ordre et en force sur ses champs de bataille. […] Ce travail est tel que, si, dans cinq ou six siècles, un homme d’État ou un homme de guerre à venir veut se rendre compte, sans erreur et sans effort, de la formation d’une armée au dix-neuvième siècle, il n’aura qu’à ouvrir l’Histoire du Consulat et de l’Empire, et l’armée moderne lui apparaîtra tout entière, recrutée, vêtue, armée, montée, hiérarchisée, disciplinée, commandée, vivant et combattant, comme ces modèles d’anatomie que l’on dévoile dans les musées pour découvrir aux initiés de la science les mystères de la structure humaine. […] Lançant d’abord les chasseurs de sa garde, et quelques escadrons de dragons qui étaient à sa portée, pour ramener la cavalerie ennemie, il fit appeler Murat, et lui ordonna de tenter un effort décisif sur la ligne d’infanterie qui formait le centre de l’armée russe, et qui, profitant du désastre d’Augereau, commençait à se porter en avant. […] À cette vue, les grenadiers à cheval de la garde, conduits par le général Lepic, l’un des héros de l’armée, s’élancent à leur tour pour seconder les efforts de Murat.
Ainsi demeure l’unité logique entre ces volumes ; et le même effort constant à renouveler cet art qu’il veut rendre enfin raisonnable, se manifeste, nécessairement, sous trois formes successives : artistique, technique et philosophique. […] Les efforts sociaux sont vains ; il faut dans ce monde que les volontés particulières soient pliées à la volonté unique et despotique de l’Etat. […] — on ne sent pas l’effort. […] Et je reconnais aussi qu’une œuvre d’art aussi complètement originale et basée sur un travail musical on ne peut plus complexe, exige une initiation comme toute création de génie, et que cette initiation demande encore un effort qui disparaîtra graduellement à mesure que l’esprit s’habituera à cette nouvelle forme d’art, comme il s’est habitué à l’ancien opéra..
Ce seul premier volume renfermait bien des matières diverses : des considérations remarquables par l’ordre et l’étendue, des récits rapides ; les cruautés et les atroces bizarreries des Commode, des Caracalla, des Élagabal, les trop inutiles vertus des Pertinax, des Alexandre Sévère, des Probus ; le premier grand effort des Barbares contre l’Empire, et une digression sur leurs mœurs ; l’habile et courageuse défense de Dioclétien, sa politique nouvelle qui, toujours veillant aux frontières, se déshabitue de Rome, et qui, présageant l’acte solennel de Constantin, tend à transporter ailleurs le siège de l’Empire ; enfin les deux chapitres concernant l’établissement du christianisme et sa condition durant ces premiers siècles. […] Je quitte cette lecture sans peine, et il me faut un petit effort pour la reprendre.
Ce romantique si avancé a cela de particulier, d’être en contradiction et en hostilité avec la renaissance littéraire chrétienne de Chateaubriand et avec l’effort spiritualiste de Mme de Staël ; il procède du pur et direct xviiie siècle. […] Et je ne sais pour quelle autre chose je ferais cet effort. » Je ne le suivrai pas dans ses courses à travers l’Europe sous l’Empire.
C’était le moment où Louis XIV et ceux qui étaient de son Conseil unissaient tous leurs efforts pour convertir les protestants en masse ; l’édit de Nantes n’était pas encore révoqué, mais il allait l’être. […] La querelle des anciens et des modernes, qui avait commencé du temps de Perrault, dut suggérer à Mme Dacier l’idée (si elle ne l’avait eue déjà) de faire connaître Homère, sur lequel on déraisonnait si étrangement ; après de longs efforts, elle fut prête en 1711, et publia l’Iliade.
Je compterais aller à Péronne ou à Saint-Quentin y ramasser tout ce que j’aurais de troupes, faire un dernier effort avec vous, et périr ensemble ou sauver l’État ; car je ne consentirai jamais à laisser approcher l’ennemi de ma capitale. […] Villars, après avoir étudié le terrain, suivant son principe « que, quand on doit jouer une furieuse partie de paume, il faut au moins connaître le tripot », vit bien que d’attaquer Eugène dans ses lignes commencées de Landrecies était chose téméraire, et il se décida à porter son effort contre le camp de Denain, qu’il savait plus abordable, et dont le maréchal de Montesquiou (d’Artagnan) lui avait le premier parlé11.
Ainsi, lorsqu’il eut terminé, après bien des efforts et des reprises, son grand article « Leibnitz », entrepris à l’instigation de M. […] Je vois maintenant qu’il est inutile de chercher à l’atteindre par les efforts de la volonté.
Mais auparavant j’ai à donner, à ceux de nos lecteurs qui ne la connaîtraient pas, une première idée de la personne distinguée dont il s’agit et dont le nom a quelque effort à faire, ce semble, pour courir aisément sur des lèvres françaises, — pour se loger dans les mémoires françaises. […] Ces lettres de la jeunesse de Mme Swetchine nous révèlent une âme ardente, impétueuse, que la difficulté, l’âpreté même de l’effort moral tente et convie, et qui ne s’est jetée vers Dieu avec tant de passion que de peur de se laisser prendre trop vivement aux choses de la terre.
Il rentre dans la vie privée avant quarante ans, se retourne vers la terre avec une sorte de rage, travaille et laboure son champ, améliore son domaine et ne se relève qu’en 1814, devant l’invasion, pour y devenir colonel d’un corps franc ; puis, après un dernier effort patriotique et comme une dernière convulsion, il retombe et rentre derechef dans l’oubli pour mourir obscurément en 1833. […] S’il appartient au xixe siècle d’être plus heureux, et de la ressusciter par un suprême effort, ce n’est point ici ce qui m’occupe ; j’ai seulement à montrer ce qu’était devenue une Chartreuse à la fin du xviiie siècle, bien différente de celle que Fontanes célébrait vers le même temps en des vers mélancoliques, pour l’avoir vue vaguement du côté du jardin et au clair de lune.
Elle avait le regard plus rapide avec le visage un peu plus maigre, les yeux comme élargis par l’effort d’une vie très remplie et par l’habitude d’embrasser de grands horizons. […] Ce n’est qu’un amoureux faible qui a pris sa crainte pour de la vertu, sa timidité naturelle pour un stoïque effort.
L’effort constant n’était pas son fait. […] Je crois que M. de Chateaubriand devient un peu pesant pour lui, et on ne voit pas les efforts qu’il prétend faire pour les personnes qui lui sont dévouées.
Au moment où ce navire Argo qui portait les poëtes, après maint effort, maint combat durant la traversée contre les prames et pataches classiques qui encombraient les mers et en gardaient le monopole, — au moment où ce beau navire fut en vue de terre, l’équipage avait cessé d’être parfaitement d’accord ; l’expédition semblait sur le point de réussir, mais on n’apercevait guère en face de lieu de débarquement ; les principaux ouvraient des avis différents, ou couvaient des arrière-pensées contraires. […] Je crois bien que deux ou trois des moindres héros se noyèrent avant d’atteindre le rivage ; mais le reste, les plus vaillants, y arrivèrent sans trop d’efforts, la plupart à la nage, et l’un même sans presque avoir besoin de nager.
Mais, indépendamment de ces talents établis qui poursuivent leur œuvre, en la modifiant la plupart, et avec raison, selon une pensée sociale, voilà qu’il s’élève et se dresse une troisième génération de poëtes, dont on peut déjà saisir la physionomie distincte et payer l’effort généreux. […] Ce que ne donnent ni l’effort, ni l’étude, ni la logique d’un goût attentif et perfectible, il l’atteignait au passage ; il avait dans le style cette vertu d’ascension merveilleuse qui transporte en un clin d’œil là où nul n’arrive en gravissant.
Aussi les lettres écrites au moment de la passion, et qui en réfléchissent, sans effort de souvenir, les mouvements successifs, sont-elles inappréciables et d’un charme particulier dans leur désordre. […] C’est, au contraire, un trait parfait et bien naturel de la part d’une telle femme en notre temps que de lui entendre dire : « Sais-tu, Ernest, que pendant ton absence et dans l’espérance d’adoucir les regrets que j’éprouvais de ne plus te voir, j’ai fait bien des efforts pour devenir dévote à Dieu ?
Paul Bourget définit et explique avec une égale précision, on peut distinguer ceux qu’il éprouve naturellement et qu’il préfère, et ceux qu’il a fait quelque effort pour s’approprier, et connaître enfin quels sont, entre les écrivains dont il s’occupe, ceux dont il tient le plus. […] Armand de Querne, c’est l’homme d’aujourd’hui, un homme qui a conçu et éprouvé tous les états d’âme analysés dans les Essais et qui résume en lui toute la distinction morale et intellectuelle où s’est élevé l’effort des deux dernières générations.
Les chefs l’accueillaient avec bienveillance ; et lui, avec cette illusion confiante à laquelle n’échappe aucune noble jeunesse, il voulut user d’abord de cette espèce d’influence qu’ils paraissaient lui accorder, pour tenter de les réunir : « Ainsi, dit-il, je fis de vains efforts pour rapprocher Mounier et l’abbé Sieyès, entreprise bien digne d’un jeune homme à l’égard de ces hommes impérieux, qui étaient arrivés pour faire prévaloir des systèmes opposés. » Lui-même il se forma vite et se décida sur la ligne à suivre. […] Il confesse que l’amour de la popularité fut longtemps son faible et son idole, et que, s’il dévia un moment de la droiture de sa ligne, ce fut pour la ressaisir quand il la vit près de s’échapper : Dès qu’un homme faible, a-t-il remarqué, sent échapper la popularité, il fait mille efforts pour la retenir, et, pour l’ordinaire, ce moment est celui où on manque le plus à son opinion, et où l’on peut se laisser entraîner aux plus folles et aux plus funestes extravagances. — Pour un homme de caractère, l’abus contraire serait plutôt à craindre, et, tout comme l’autre y eût mis de la lâcheté, il serait enclin à y mettre du dépit.
Mme la maréchale, qui la trouvait trop timide, faisait ses efforts pour l’animer. […] ange protecteur à qui le ciel a confié les jours et les vertus de sa chère Émilie, ange qui vous attachez à ses pas au milieu des dangers dont elle est environnée, faites qu’elle acquière encore de nouvelles vertus et de nouveaux charmes ; secondez ses touchants efforts, et hâtez ses progrès vers la perfection !
Depuis lors, cette langue éparse et morcelée avait encore eu ses poètes particuliers en Béarn, à Toulouse, dans le Rouergue, en différents lieux ; mais ces poètes d’un naturel aisé ne faisaient aucun effort pour sortir de l’esprit du cru, et pour élargir l’horizon tout local où les avait confinés la Fortune. […] Il y réussit avec délicatesse et sans marquer l’effort.
[NdA] Sans bruit et sans effort, cela vous plaît à dire : quand on remonte dans l’histoire, on ne trouve que bruit et qu’effort à chaque siècle, cependant il n’en est pas moins vrai qu’il y avait dans l’ancienne société, au milieu de tous ses dérangements, un ou deux grands ressorts qui continuaient d’aller ou qui reprenaient vite le dessus, et qui se sont brisés depuis.
Pourtant il oublie trop que Georges le laboureur, André le vigneron, Jacques le bonhomme (comme il les appelle) n’ont rien qui les élève et les moralise, qui les détache de ces intérêts privés auxquels ils sont tous acharnés et assujettis ; qu’à un moment donné, s’il faut un effort, un dévouement, une raison supérieure d’agir, ils ne la trouveront pas, et qu’à telles gens il faut une religion politique, un souvenir ou une espérance qui soit comme l’âme de la nation, quelque chose qui, sous Henri IV, s’appelait le roi, qui plus tard s’appellera l’empereur, qui, dans l’avenir, sera je ne sais quel nom : sans quoi, à l’heure du péril, l’esprit d’union et d’unité, le mot d’ordre fera faute et la masse ne se soulèvera pas. […] Il y a pourtant cette différence entre la prose de Courier et la poésie de La Fontaine, que celle-ci paraît couler sans effort et sans que le bonhomme s’avertisse à tout moment qu’il est bonhomme, tandis que Courier s’avertit trop souvent qu’il est paysan et prend garde à l’être.
Parlant de son ami le maréchal de Berwick et le montrant, dès l’adolescence, à la tête d’un régiment et gouverneur d’une province, Montesquieu disait : « Ainsi, à l’âge de dix-sept ans, il se trouva dans cette situation si flatteuse pour un homme qui a l’âme élevée, de voir le chemin de la gloire tout ouvert, et la possibilité de faire de grandes choses. » Sans prétendre rien dire de pareil de cette charge de président à mortier obtenue de bonne heure, Montesquieu du moins fut dès lors sur le pied de tout voir, de juger les hommes à leur niveau, et de n’avoir pas à faire d’effort pour arriver et s’insinuer jusqu’à eux ; il n’eut qu’à choisir entre les relations qui s’offraient. […] Montesquieu (car c’est lui ici qui parle, ainsi qu’il parlera en son nom jusqu’à la fin de sa vie), tâche d’y établir en quoi cette idée de justice ne dépend point des conventions humaines : « Et quand elle en dépendrait, ajoute-t-il, ce serait une vérité terrible qu’il faudrait se dérober à soi-même. » Montesquieu va plus loin : il tâche même de rendre cette idée et ce culte de justice indépendants de toute existence supérieure à l’homme ; il va jusqu’à dire, par la bouche d’Usbek : Quand il n’y aurait pas de Dieu, nous devrions toujours aimer la justice, c’est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet Être dont nous avons une si belle idée, et qui, s’il existait, serait nécessairement juste.
Chez Bossuet, la parole grande et simple sort et se répand par un cours naturel, irrésistible, et en déroulant à grands flots ses largeurs, ses audaces ou ses négligences : chez Montesquieu, il y a eu étude, combinaison profonde, effort, comme chez Salluste, pour revenir à une propriété expressive de termes et à une concision mémorable ; comme chez Tacite, pour faire l’image à la fois magnifique et brève, et imprimer à toute sa diction je ne sais quoi de grave et d’auguste. […] Et l’ouvrage terminé et publié à Genève, il s’écriait : « Mais j’avoue que cet ouvrage a pensé me tuer : je vais me reposer, je ne travaillerai plus. » Quelque chose de cet effort, si vivement accusé par Montesquieu, a passé dans son ouvrage.
Toutes ses lettres, toutes ses confidences respirent ce noble et vertueux effort ; quelque carrière qu’il entreprenne, il n’est pas de ceux qui ne s’y portent qu’à demi ; c’est dans ces années véritablement qu’on peut dire qu’il a jeté les fondements de son âme : Pour ce qui me regarde, écrit-il (15 novembre 1737), j’étudie de toutes mes forces, je fais tout ce que je puis pour acquérir les connaissances qui me sont nécessaires pour m’acquitter dignement de toutes les choses qui peuvent devenir de mon ressort ; enfin, je travaille à me rendre meilleur, et à me remplir l’esprit de tout ce que l’Antiquité et les temps modernes nous fournissent de plus illustres exemples. […] Ce passage a cela de remarquable qu’il définit admirablement à l’avance les caractères du génie et de la destinée du grand Frédéric, lequel en effet a dû s’appliquer à faire naître les circonstances, ou à s’y approprier au fur et à mesure qu’elles naissaient ; qui porte en tout et qui met à tout le cachet de la volonté, du travail et d’un certain effort, et qui ne le recouvre et ne le revêt point de splendeur, de spontanéité et de poésie, comme il arriva plus tard dans l’apparition étonnante et tout d’un jet de Napoléon.
Ce sont des études esquissées-d’une singulière délicatesse de traits menus, diffus cependant et noyés d’ombre, qui tentent cette curiosité de connaître, que suscite tout mystère, qui la récompensent de son effort, par l’intéressante complexité de la physionomie qui surgit peu à peu de l’ombre, par la sympathie émue qu’elle inspire, comme elle se révèle véridique, portrait et non académie, être tout semblable à son spectateur et mirant dans ses yeux le charme et la tristesse qu’il a connus et subis. […] Tourguénef ne se fait pas d’illusions généreuses et banales sur la misère humaine, sur la fatigue et l’inanité de l’effort, sur le déchet des plus belles entreprises, sur cette part d’imperfection infinitésimale ou infinie toujours présente, qui corrompt ce que l’homme touche.
J’ai fait, du reste, tous mes efforts pour y mettre un certain ordre et en rendre ainsi la digestion plus facile. […] Il a même quelque chose de sauvage, et nous ne pouvons guère nous l’approprier que par un effort d’esprit à reculons, dont le résultat s’appelle pastiche.
Mais la Commission, en rendant toute justice et à ces talents et à ces efforts, a dû se demander si l’objet principal du programme, aux termes duquel elle était convoquée, si le but moral entrait le moins du monde dans l’inspiration de ces pièces, ou s’il ressortait de l’effet qu’elles produisent ; et il lui a été impossible de l’y reconnaître, et par conséquent de le couronner.
. — Cousin est peut-être celui des trois qui, sans effort, atteindrait le mieux au grand style d’autrefois et qui jouerait le plus spécieusement, plume ou parole en main, la majestueuse simplicité du siècle de Louis XIV. — Pour Villemain, par l’éclat même et les élégantes sinuosités de sa recherche, il trahit un âge un peu postérieur ; il enchérit à quelques égards sur le xviiie siècle, en même temps qu’il le rafraîchit, qu’il l’embellit avec charme et qu’il l’épure.
Quant aux individus, l’auteur les construit comme il construit ses scènes, avec d’autres souvenirs qu’il rapproche non sans effort.
Celle-ci pourtant n’est pas là à ce degré de pureté et de simplicité première qui constitue la perfection classique ; cette perfection sans trace d’effort et sans surcharge aucune, il faut la chercher sous le ciel d’Athènes, dans la beauté idéale et légère des temples, dans l’admirable et discret accord des lignes monumentales avec les lignes naturelles du paysage et des horizons.
Nous n’avons eu d’autre effort à faire que de nous remettre au point de vue et dans la voie où l’habitude journalière de vivre et de penser littérairement avec lui nous avait laissé à sa dernière heure.
Et d’abord, il est incontestable, qu’en général, l’instant qui suit dépend beaucoup de celui qui précède ; que pour qui saurait bien l’un, l’autre ne serait plus guère un mystère ; et qu’un être auquel serait accordée la connaissance pleine et entière du présent n’aurait pas grand effort à faire pour y voir immédiatement et comme par intuition l’avenir.
Le généreux effort de M. de La Mennais l’occupe ensuite ; il en apprécie et en honore la grandeur ; mais c’est du seul côté de l’indépendance et de la raison humaine, qu’il place (bien que le point prochain soit encore indéterminé) le centre de mouvement des forces de l’avenir.
Les parents ont, pour se faire aimer de leurs enfants dans leur jeunesse, beaucoup des avantages et des inconvénients des rois ; on attend d’eux beaucoup moins qu’on ne leur donne ; on est flatté du moindre effort, on juge tout ce qu’ils font pour vous d’une manière relative, et cette sorte de mesure comparative est bien plus aisément satisfaite ; ce n’est jamais d’après ce qu’on désire, mais d’après ce qu’on a coutume d’attendre, qu’on apprécie leur conduite avec vous ; et il est bien plus facile de causer une agréable surprise à l’habitude, qu’à l’imagination.
D’ailleurs, l’événement par lui-même est si intéressant, qu’il vaut la peine d’être observé pour lui seul, et l’on n’a pas besoin d’effort pour exclure les arrière-pensées.
… Et quand sa bouche, ouverte avec effort, Crie, il y plonge ensemble et la flamme et la mort.
Elle est l’effort d’une volonté très hautaine et d’un très délicat orgueil.
D’abord il est chez elle absolument spontané ; il s’épanche d’elle sans effort.
Je me rappelle les longues fuites de Maupassant hors de la société des hommes, ses solitudes de plusieurs mois, en mer ou dans les champs, ses tentatives de retour à une vie simplifiée, toute physique et tout animale, où il pût oublier l’ennemi sourd, l’ennemi patient qu’il portait en lui ; puis, quand il rentrait parmi nous, cette fièvre d’amusement, et de plaisanteries, et de jeux presque enfantins, qui était encore comme une fuite, une évasion hors de soi… Vains efforts !
[L’Effort (15 janvier 1900).]
Il ne s’est produit aucun effort dans les arts ou dans les lettres qu’il n’ait accueilli avec sympathie.
L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme Il n’est pas inutile de rechercher dans quel milieu et dans quelle atmosphère se poursuivait l’effort de spiritualité du symbolisme.
Un génie invisible a été l’architecte qui présidait à l’ensemble et faisait concourir ces efforts isolés à une parfaite unité.
L’État, en effet, représente la société et doit suppléer les individus pour toutes les œuvres où les efforts isolés seraient insuffisants.
On aimait en lui l’expression vraie de la façon de sentir d’une classe de la société et le naïf effort du demi-lettré pour créer un instrument à sa pensée.
Les Philosophes, dont il a été l’Eleve, l’Explorateur & le Héraut, se sont efforcés d’en faire un Grand Homme, & leurs efforts n’ont abouti qu’à le rendre ridicule : ses Adversaires, indisposés sans doute par le ton de suffisance, qui se manifeste dans ses moindres Ecrits, en ont fait un Nain, un Pygmée, un Lilliputien, & il faut convenir qu’ils l’ont un peu trop raccourci.
Pénétrer dans les Hopitaux, percer les cachots les plus obscurs, monter jusque sur les échafauds, tel est l’exercice journalier de son zele : tel est le spectacle qu’elle offre à l’impie qui la déchire, & ne fait pas attention qu’il se raviroit à lui-même le bien qui à chaque instant devient son appui, si ses coupables efforts venoient à bout de la détruire.
Malgré les efforts des papes pour abolir les combats de taureaux ils subsistent encore, et la nation espagnole, qui se pique de paroître du moins leur obéir avec soumission, n’a point eu dans ce cas-là de déference pour leurs remontrances et pour leurs ordres.
Quand il est mauvais, le public ne prend pas un si long délai pour le condamner, quelque effort que la plûpart des gens du métier fassent pour soutenir sa réputation.