Vous savez qu’au dix-septième siècle, la question des devineresses (voyez la fable de La Fontaine les Devineresses, voyez la comédie de Thomas Corneille sur le même sujet, voyez un peu partout, dans la littérature), vous savez que cette question préoccupait les esprits, et comme tout esprit sage, La Fontaine voulait écarter ces très dangereuses superstitions. […] Il a voulu, comme il l’a dit très bien et quoique la citation soit banale, je ne me refuse pas du tout à la faire il a voulu faire de la fable : Une ample comédie à cent actes divers Et dont la scène est l’univers.
Platon, à ce qu’on rapporte, ayant appris que le grand roi voulait connaître les Athéniens, fut d’avis qu’on lui envoyât les comédies d’Aristophane ; si le grand roi voulait nous connaître, ce sont les livres de La Fontaine qu’il faudrait lui porter.
Tout est relatif en ce monde : et ces injures sont bien petites, si on les mesure au ton des polémiques littéraires de ce temps-là, quand Chimène était qualifié d’impudique et de parricide, et que d’Aubignac et Ménage s’apostrophaient comme des cochers parce que l’un faisait durer quelques heures de plus que l’autre une comédie de Térence.
Et je ne vais pas sans doute en lisant jusqu’à scander comme j’ai entendu un acteur de la Comédie Française le faire : Passer des jours entiers | et des nuits à cheval, mais j’ai bien quelque tendance à en user ainsi.
À présent, les jeunes filles ne sont plus que les petits êtres personnels et raisonneurs dont les comédies de M.
Elle avait pu condescendre avec son nom de Guiccioli, immortalisé par Byron, à épouser le marquis de Boissy, ce personnage de comédie politique dont, en ce temps-là, toute la France riait ; et la marquise de Boissy ne devait pas oser, avec la décence comme le monde comprend la décence, tout dire de l’intimité de la comtesse Guiccioli avec lord Byron, L’embarras qu’elle éprouvait fut si grand, qu’il résista aux picotements de l’amour-propre du bas-bleu, du bas-bleu qui l’excitait à profiter de cette position, unique pour le succès d’un livre, d’avoir été la maîtresse de lord Byron !
pas plus que le livre de la Monarchie du Dante et le Mare Clausum de Milton, n’ont fait celles du poète de la Divine Comédie et de l’auteur du Paradis perdu.
La comédie flue en vaudeville.
plutôt quelque chose comme une chèvre capricieuse, fantasque, entêtée, enragée, endiablée, quoique du Nord, comme cinquante chèvres de Calabre, et qu’on aurait pu prendre, à certains moments, pour une tigresse, — une tigresse qui n’était pas marquée de la petite vérole comme Mirabeau, mais qui savait encore mieux que lui, ce grand comédien, jouer aux autres et se jouer à soi la comédie !
Lady Tartufe est une comédie en cinq actes, et en prose, dont le succès a été très contesté. […] Jamais si charmante comédie ne fut taillée dans si peu d’étoffe. […] Et ton sujet de comédie, — cette comédie que tu n’as jamais commencée, — et tant d’autres choses qui devaient te rendre heureux, et qui ont mal tourné dans d’autres mains que le hasard seul dirigeait. […] On devine que je veux parler du Comte de Boursoufle, cette prétendue comédie de Voltaire. […] Quant à Sheridan, il ne devait naître que vingt-cinq ans plus tard, et ne devait écrire sa comédie qu’en 1777.
C’est le 13 novembre 1859 que les Portraits de la marquise, petite comédie de circonstance, composée par Feuillet pour l’Impératrice, fut représentée au palais de Compiègne. […] Ses réflexions sur la comédie attique furent goûtées de Renan, qui appelait son Étude sur Aristophane « un livre supérieur ». […] Deschanel sur Balzac et la Comédie humaine ? […] Pierre Nozière, dans son coin, regarde cette comédie. […] L’action y est aussi simplifiée que dans les comédies de M. de Curel ou de M.
Et ce n’est pas assez de dire qu’à ce point de vue, la Chansons de Roland vaut l’Iliade ou la Divine Comédie, mais on doit dire qu’elle vaut davantage. […] Est-ce que tous les auteurs de ces tragédies, et de ces comédies, et de ces opéras comiques, et de ces parodies auront leur notice dans l’histoire littéraire du xviiie siècle ? […] Prenez la peine, au surplus, d’y regarder d’un peu près : tous les critiques, encore aujourd’hui, qui revendiquent le droit de nous informer d’eux et de leurs goûts personnels, à l’occasion d’une comédie de M. […] Mais à la date où nous sommes, on ne saurait exagérer l’influence de ses premières comédies. Ce que n’avait pas pu « l’École du bon sens », les premières comédies de M.
Parmi nous, il n’en est pas comme dans les comédies, spécialement chargés de rire et d’être peureux, d’autres de souffrir ; la balance penche seulement pour quelques-uns un peu plus d’un côté que de l’autre ; ou tout simplement, peut-être, il en est qui se laissent affecter davantage par les tristesses inhérentes à l’existence. […] Hugo disait sur sa tombe : « Tous ses livres ne forment qu’un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l’on voit aller et avec venir, et marcher et se mouvoir je ne sais quoi d’effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine ; livre merveilleux que le poète a intitulé « comédie » et qu’il aurait pu intituler « histoire », qui prend toutes les formes et tous les styles, qui dépasse Tacite et qui va jusqu’à Suetone, qui traverse Beaumarchais et qui va jusqu’à l’intime, le bourgeois, le trivial, le matériel et qui par moment, à travers toutes l’imagination : qui prodigue le vrai les réalités brusquement et largement déchirées, laisse tout à coup entrevoir le plus sombre et le plus tragique idéal. […] Certaines personnes, n’ayant point de vraie distinction dans la tête ou dans le cœur, la cherchent dans leur mobilier, dans leurs habits, dans la noble tenue de leurs laquais ; les romanciers ne doivent point se laisser prendre à cette comédie ni croire qu’ils ont peint un monde distingué parce qu’ils ont peint un monde où chacun voudrait l’être et croit l’être, — y compris les concierges.
Les monologues tragiques, s’ils ne passent pas dans l’allure générale et dans les détails la mesure de la vraisemblance, et s’ils ne sont introduits par le poète que dans les circonstances qui les motivent dans la réalité, reproduisent un événement assez fréquent de la vie humaine ; la preuve en est que la comédie use aussi de ce procédé et que le drame moderne l’a conservé ; rien n’est donc plus légitime que son emploi. […] L’aparté est vraisemblable dans la comédie bouffonne, comme élément du ridicule de certains personnages ; partout ailleurs, il ne l’est pas, et pourtant il est d’un usage constant dans toutes les variétés du drame, à l’exception peut-être de la tragédie. […] [Balzac, La Comédie humaine, Gallimard, « La Pléiade », t.
La comédie nous a emmenés bien loin ; il faut revenir, considérer les autres genres. […] Il est de son temps ; il écrit comme les autres des comédies fangeuses, le Soldat de fortune, l’Athée, l’Amitié à la mode. […] Les personnages de son Essai sur le Drame se croient encore sur les bancs de l’école, citent doctoralement Paterculus, et en latin encore, combattent la définition de l’adversaire et remarquent qu’elle est faite a genere et fine, au lieu d’être établie selon la bonne règle, d’après le genre et l’espèce757. « On m’accuse, dit-il doctoralement dans une préface, d’avoir choisi des personnes débauchées pour protagonistes ou personnages principaux de mon drame, et de les avoir rendues heureuses dans la conclusion de ma pièce, ce qui est contre la loi de la comédie, qui est de récompenser la vertu et de punir le vice758. […] Ses ennemis le persécutaient de pamphlets ; le puritain Collier flagellait brutalement ses comédies ; on le damnait sans pitié et en conscience.
Cette Comédie humaine comme il la nomme, ce drame à cent actes divers , souvent au-dessous du médiocre, n’en a pas moins des richesses inouïes, des peintures du plus grand prix, des études de caractère comme on n’en trouve point ailleurs. […] Passons aux comédies en prose que l’œuvre de M. […] Alfred de Musset dans ce genre capricieux, dont les improvisations italiennes, le Songe d’une Nuit d’Été, et les petites comédies de Molière, sont les ravissants prototypes. […] Alors il prend son livre ou sa comédie et il commence… Ah !
Car c’est bien une longue comédie que Gil Blas, nourrie, copieuse et drue. […] Et sur ce point le débat eût dû être clos depuis longtemps par ces deux lignes de Nisard : « Lesage usa des auteurs espagnols comme Molière avait usé des auteurs de comédies : il y prit son bien. […] Richepin a écrit une bien fine comédie où mûr, riche et embourgeoisé, « Monsieur Scapin » se laisse duper par un Tristan qui n’est autre que ce que lui-même fut jadis et lui joue un de ses anciens tours. […] « La comédie, poursuit-il, exige un tout autre genre d’esprit que celui qui assaisonne Gil Blas. » Or Gil Blas recèle un comique continu, foncier, qui fait sa caractéristique. […] Une longue comédie, une comédie, moins le rideau et les chandelles, moins le dialogue et la coupe des actes, et encore les scènes toutes faites y abondent-elles.
Mademoiselle de Montpensier l’attacha à son service ; mais elle le renvoya, dit-on, pour avoir mis en musique des vers faits sur un sujet semblable à celui de l’énigme rapportée dans la comédie du Mercure galant. […] Toutes ces pièces furent très-bien reçues, & principalement la Serva Padrona ; pièce jouée, dit-on(*), & sifflée, six ans auparavant, sur le théâtre de notre comédie Italienne. […] D’autres bouffons Italiens ont osé reparoître, en dernier lieu, sur le théâtre de la comédie de leur nation. […] On le joua sur le théâtre de la comédie Françoise, dans la pièce des Fées. […] Ils donnèrent des feux d’artifice, représentèrent des comédies, firent dresser des arcs de triomphe au haut desquels étoient gravés, en caractères d’or, ces deux mots : Molina victorieux.
Autant vaudrait prescrire à leurs femmes, qui tous les soirs vont au théâtre et jouent la comédie à domicile, de ne pas attirer chez elles les acteurs et chanteurs en renom, Jelyotte, Sainval, Préville, le jeune Molé qui, malade et ayant besoin de réconfortants, « reçoit en un jour plus de deux mille bouteilles de vins de toute espèce des différentes dames de la cour », Mlle Clairon qui, enfermée par ordre à For l’Évêque, y attire « une affluence prodigieuse de carrosses », et trône, au milieu du plus beau cercle, dans le plus bel appartement de la prison498. […] À la fin les économistes d’un côté et les parlementaires de l’autre donnent le signal. — « Vers 1750, dit Voltaire524, la nation rassasiée de vers, de tragédies, de comédies, de romans, d’opéras, d’histoires romanesques, de réflexions morales plus romanesques encore, et de disputes sur la grâce et les convulsions, se mit à raisonner sur les blés. » D’où vient la cherté du pain ?
Il s’est tué à force de travailler, et sa dernière entreprise de six comédies était au-dessus de ses forces… Il a succombé en six jours sans savoir qu’il finissait, et a expiré sans agonie, comme un oiseau, ou comme une lampe à qui l’huile manque. […] Il a écrit toute sa vie jusqu’au 14 mars de cette année, et puis il a fait depuis deux ans six comédies qui ont été la cause de sa mort, y travaillant trop pour les finir plus vite, et malgré cela il n’a pu en corriger que quatre et demie ; il est tombé malade à la moitié du troisième acte de la cinquième.
Desmarets, un des familiers de Richelieu, négligé ou disgracié par Mazarin, employé par Colbert, membre de l’Académie française dès la fondation, s’était fait connaître d’abord par des comédies, des romans et des poèmes. […] Lamotte fit de tout, odes, fables, épopées, comédies, tragédies ; et parce qu’il n’a mal raisonné d’aucun de ces genres, il crut avoir réussi dans tous.
« Je tourne la loi, donc je la respecte », dit un personnage de comédie. […] Les rôles sont bien distribués dans la comédie de la vie.
Visiblement destiné à l’éloquence de la chaire et à l’action de l’orateur, on ne lui laissa pas complètement ignorer l’action même du théâtre : il vit donc des spectacles dans sa jeunesse, mais sans s’y attacher ; et après en avoir profité pour ce qui le concernait, il n’en fut que plus sévère ensuite contre la Comédie, jusqu’à nous sembler violent même et cruellement injuste : son jugement sur Molière restera une des taches, une des inintelligences comme des duretés de Bossuet.
Ils sentent que le rire est une comédie, Que la mélancolie est un cercueil usé ; Le rêve dégoûté commence à leur déplaire ; L’action sans la foi ne les satisfait pas ; Ils savent repousser d’un front chaste et colère Ces deuils voluptueux des vaincus sans combats !
Justifiant une plaisanterie d’une de ses comédies, qu’on ne trouvait guère fine, il disait qu’elle n’était plaisante que par réflexion au personnage : « l’auteur n’a pas mis cela pour être de soi un bon mot, mais seulement pour une chose qui caractérise l’homme, et peint d’autant mieux son extravagance ».
On fera des sonnets, selon « Pétrarque et quelques modernes Italiens » ; de « plaisantes églogues, rustiques à l’exemple de Théocrite et de Virgile, marines à l’exemple de Sannazar, gentilhomme napolitain » ; de coulants et mignards hendécasyllabes, à l’exemple d’un Catulle, d’un Pontan et d’un Second ; des comédies et tragédies, dont on sait bien où sont les « archétypes ».
Michelet approuverait les innombrables absolutions maritales qui font, depuis quelques années, la gloire de nos comédies et de nos romans.
J’estime que si le mensonge produit parfois dans l’existence d’agréables comédies, la sincérité est absolument nécessaire en art.
Jusqu’au jour où tous les deux, las enfin de cette pitoyable comédie, jetteront le masque et se verront face à face.
On rencontre un vers stercoraire au coin d’un chant de la Divine Comédie.
Sa rencontre avec la drôlesse est un des piquants intermèdes de la comédie, il s’est avisé d’abord de la plaisanter, du ton dégagé de ceux qui la payent : sur quoi, la dame, ravie de pouvoir mépriser quelqu’un, lui coupe la parole d’une réplique cinglante comme un coup de cravache.
Même dans leur comédie, même dans leur bouffonnerie, même dans leur rire, même dans leur sourire, il y a l’inconnu.
Il le fut de naturel, d’originalité, de clarté, de logique, poussant sa tartufferie jusqu’à la sécheresse, un Tartuffe qui commença par jouer sa comédie aux autres et qui devint, comme tous les Tartuffes, son propre bonhomme Orgon à, lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs !
Il le fut de naturel, d’originalité, de clarté, de logique, poussant sa tartufferie jusqu’à la sécheresse ; un Tartuffe qui commença par jouer sa comédie aux autres, et qui devint, comme tous les Tartuffes, son propre bonhomme Orgon à lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs !
Leur comédie, où il y a bien plus de spectacle et de mouvement que de peinture de mœurs, paraît plus faite pour les yeux que pour l’esprit.
Elles ont une grâce naïve, une gaucherie divine de statues qui consentent à faire les poupées, et l’on est ravi de voir ces petites idoles jouer la comédie. […] C’était, pour ces femmes enfermées dans un monastère, un grand amusement que de jouer la comédie. […] Les religieuses du temps d’Othon le Grand ne mettaient pas assurément leur pureté sous la garde de l’ignorance : deux des pieuses comédies de leur sœur Hrotswitha les transportaient en imagination dans les cloîtres du vice. […] Elles voulurent jouer une comédie qu’il avait faite pour elles et qui n’en valait pas mieux20. […] Je suis l’inventeur des carrousels, de la danse, de la musique, de la comédie et de toutes les modes nouvelles de France… Je suis le démon de la luxure, ou, pour parler plus honorablement, le dieu Cupidon.
Le malheureux grand homme dut jouer bien des fois sa comédie de Mercadet avant de l’écrire. […] Le jour où il invente de relier tous ses romans entre eux pour en faire la Comédie humaine, il accourt rue Poissonnière, chez sa sœur, tout épanoui. […] À chaque page vous embrassez toute la comédie humaine. […] Il a écrit quarante volumes de mauvais romans, qu’il savait mauvais, avant d’aborder sa Comédie humaine. […] Il en est un, le plus bafoué de tous, plastron commun de la comédie antique et de la comédie moderne, le libertinage des vieillards amoureux qu’on dupe, qu’on vole et qu’on chasse.
— Mais, en retournant la feuille du journal, je vis en grosses lettres aux annonces la mise en vente de La Comédie humaine de M. de Balzac, etc. […] Elle savait trop bien qu’elle jouait la comédie. […] Tout est comédie, et toute comédie a eu sa répétition.
La comédie italienne aussi est une fort jolie chose. […] Ce serait de l’ingratitude, car nous jouissons aussi de la comédie selon notre petite mesure ; et vraiment le monde serait plus ennuyeux si M. […] Renan qu’un sermon de Bossuet, le Nabab que la Princesse de Clèves et telle comédie de Meilhac et Halévy qu’une comédie même de Molière ? […] Pourquoi les côtés grossiers de la comédie de l’amour mettent-ils presque tout le monde en liesse ? C’est qu’en effet c’est bien une comédie : c’est que le contraste est ironique et réjouissant entre le ton, les sentiments de l’amour, et ce qu’il y a de facilement grotesque dans ses rites.
32 Il y aura « festin, ballet », comédie, tout cela fait partie de la parade officielle. […] Le Rastignac de Balzac ressemble beaucoup au renard de La Fontaine, et on découvre bien vite les mêmes moeurs, sous des apparences différentes, dans la Comédie humaine, dans les Fables de La Fontaine et dans les Mémoires de Saint-Simon. […] 105 La Fontaine aussi est un rieur ; n’a-t-il pas appelé sa fable une comédie ?
* * * — Il y a du raisonneur de l’ancienne comédie dans le médecin moderne. […] * * * — Pour une comédie, le mot superbe d’un de nos jeunes parents : « En telle année, mon père meurt… Bon ! […] » * * * — Une seule comédie à faire dans ce temps-ci : le Tartuffe laïque.
Voilà l’homme qui écrivait à lui seul une bibliothèque de son siècle, le Walter Scott de la France, non le Walter Scott des paysages et des aventures, mais, ce qui est bien plus prodigieux, le Walter Scott des caractères, le Dante des cercles infinis de la vie humaine, le Molière de la comédie lue, moins parfait, mais aussi créateur et plus fécond que le Molière de la comédie jouée. […] XXXIV C’est dans le cours de ces dernières années de la restauration et de ces premières années du règne illettré de 1830 que je fus ébloui ou attiré tour à tour par cette foule de noms éclatants où s’égarent les souvenirs, tant l’esprit, le talent, le génie, y font foule : Casimir Delavigne ; Augustin Thierry ; Michelet, le Shakespeare du récit, qui introduit la comédie dans l’histoire ; Rémusat ; Mignet ; Alexandre Soumet ; Aimé-Martin, qui aurait mérité la gloire par sa passion des lettres ; Henri Martin, qui change les chroniques en histoire ; les deux Deschamps ; Ozanam, qui traduisait la métaphysique du Dante ; Boulay-Paty, qui traduisait l’amour et le platonisme de Pétrarque ; Musset, le Corrège du coloris sur les dessins trop voluptueux de l’Albane ; Alphonse Karr, le Sterne du bon sens et du bon cœur ; Méry et Barthélemy, deux improvisateurs en bronze qui ont fait faire à la langue des miracles de prosodie ; Laprade, qui donne à la poésie religieuse et philosophique la sérénité splendide des marbres de Phidias ; Autran, qui chante la mer comme un Phocéen et la campagne comme Hésiode ; Lacretelle l’historien, qui devint poète avec les années sous les arbres de son jardin voisin du mien, comme le bois de l’instrument à corde qui devient plus sonore et plus harmonieux en vieillissant ; Ségur, le poète épique de la campagne de Russie ; Dargaud, le second Ronsard de Marie Stuart ; Barbier, dont l’ïambe vengeur, en 1830, dépasse en virilité l’ïambe d’André Chénier à l’échafaud ; Saint-Marc Girardin, un de ces esprits délicats qui se trempent au feu des révolutions et qui passent de plain-pied d’une chaire à une tribune, transportant l’homme de lettres dans l’homme politique et l’homme politique dans l’homme de lettres en les grandissant tous les deux ; une foule d’autres, dont je n’ai pas le droit de parler parce que je ne les ai connus que par leurs noms, ou que j’ai trop aimés pour que j’en parle sans partialité !
La même comédie se joua pour François Millet, à peu près vers la même époque. […] Dans cet ouvrage, il franchissait les limites qu’avait respectées l’auteur de la Comédie humaine. […] En cela il a imité Balzac et il a assaisonné le tout avec quelques-unes de ses qualités personnelles seulement, il n’a rien découvert que l’auteur de la Comédie humaine n’ait signalé et développé avant lui.
… » En effet l’interdiction de représenter cette comédie fut levée sur l’ordre de Louis XIV. […] Nul n’est plus intensément Français que l’auteur de la Comédie humaine. […] Dans l’obscur narrateur du Vicaire des Ardennes et de l’Héritière de Birague, quel voyant aurait pressenti le génial créateur de la Comédie humaine ? […] Cette théorie qu’il y a une spécificité des métiers a été soutenue pour la première fois par Balzac, dans la préface générale de la Comédie humaine : « La Société », écrivait-il, « ressemble à la nature. […] Ce qu’il admirait, c’était la Révolution en soi, et il ne jouait pas la comédie !
Mais du fond de sa niche, il voyait flamboyer dans l’apothéose du gaz ou des quinquets les cheveux dorés de Zerbinette, et la comédienne le consolait des comédies. […] L’auteur de la Comédie de la Mort et des Émaux et Camées se recueillait dans la sérénité que donne aux grands artistes la conscience de l’œuvre accomplie. […] Aujourd’hui même, il m’est impossible de me repentir d’avoir écrit cette folle comédie. […] Même, chez Mme de Ricard, il nous arriva de jouer la comédie. […] La comédie ; le drame !
On ne doit point donner Aristophane comme le modele de la comédie, mais seulement comme une preuve historique de l’état encore informe où elle étoit chez les grecs. […] C’est qu’il avoit égayé son poëme aux dépens des dieux, en leur faisant joüer la comédie dans les entre-actes de son action. […] Despreaux s’est servi des propres termes d’égayer sa matiere aux dépens des dieux, et de leur faire joüer la comédie. […] Et les chiens et les chats entreront-ils décemment dans la comédie ? […] Le poëme, la tragédie, la comédie ; l’ode, la satyre, la pastorale ; tout cela imite la nature, mais dans des vûës différentes, et souvent, ce qui est une bonne imitation dans l’un de ces genres, en seroit une fort mauvaise dans l’autre.
La comédie du Chandelier doit venir la première dans une biographie de Musset, bien qu’elle n’ait été écrite qu’en 1835. […] Il a, comme Musset, l’amour de l’amour, et, après chaque expérience, le dégoût invincible, et, après chaque dégoût, l’invincible besoin de recommencer l’expérience, et dans la satiété toujours revenue le désir toujours renaissant ; en somme, la grande maladie humaine, la seule maladie, l’impatience de n’être que soi et que le monde ne soit que ce qu’il est, et l’immortelle illusion renaissant indéfiniment de l’immortelle désespérance… » Le Fantasio de la comédie entreprend pieusement de rompre un mariage qui serait une offense envers le divin Éros. […] Après Il ne faut jurer de rien, Musset écrivit encore deux petits proverbes pleins d’esprit : Un Caprice (1837), et Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845) ; une gracieuse comédie, Carmosine (1850), et quelques piécettes anodines dont la dernière, L’Âne et le Ruisseau (1855), a pourtant le droit d’être nommée à cause d’un joli petit rôle d’ingénue. […] Quelqu’un simplifia les choses en lui envoyant un volume intitulé Comédies et Proverbes, par Alfred de Musset : la petite pièce russe était le Caprice. […] Il hait la comédie du sentiment et les phrases.
Ces vers, entre plusieurs autres, témoignaient dès lors d’une certaine pente à une mélancolie tour à tour sensuelle et rêveusement mystique qui vinrent deux ans environ après, costumés en personnages de la comédie italienne et de féeries à la Watteau, confirmer plus agréablement peut-être, en tout cas mieux faits et voulus davantage les vers de ce petit volume dès lors assez goûté : « Les Fêtes galantes ». […] Le portrait de la reine Mab, le rôle de Mercutio, toute la comédie de Comme il vous plaira sont pleins de ces qualités, qui reflètent répandues partout, en mille passages, les plus évidentes beautés côte à côte avec des orgies d’émotion. […] Quelles comédies, quelles tragédies pour faire suite à la véritable grandeur de nos tragédies, à nos comédies, à nos comédies formidables ! […] Chaque année nous voyons des drames ou des œuvres lyriques de jeunes directement imités ou évidemment inspirés des drames, des comédies ou des féeries de Shakespeare.
Enfin comme on y sent, dans les détails domestiques de sa métairie, de ses occupations, de sa pauvreté, de sa déchéance au milieu des meuniers, des chaufourniers et des cabaretiers de son village de Toscane, cette souplesse d’imagination et cette verve de goût, d’amour, de débauche même, qui rappellent le Molière dans le Tacite, l’auteur des comédies dans l’homme d’État ! […] VII Mais, par une souplesse de génie sans égale peut-être dans l’histoire de l’esprit humain, pendant que cet homme d’État vieilli, fatigué, indigent, donnait de si hauts conseils aux rois et aux papes, il s’amusait à écrire, de la même plume qui allait écrire comme Tacite, des comédies dignes de Molière.
Caffaro se rétracta bien vite après la Lettre de Bossuet, développée ensuite dans les admirables et dures Maximes et réflexions sur la Comédie. […] Ce qu’il a écrit contre Richard Simon et contre Fénelon est trop lié à la théologie pour que je m’y arrête ici : je signalerai de préférence le petit traité sur la Comédie. débordant d’une âpre éloquence, et dans lequel une dure malédiction fait éclater l’opposition de l’esprit de Molière et de l’esprit chrétien.
Lemercier (1771-1840), auteur d’Agamemnon (1797), de Pinto, comédie historique (1800), de la Panhypocrisiade (1819), épopée svmbolico-comico-satirique, d’un Cours de Litt. […] Il publia la Comédie de la Mort et autres poésies en 1838 ; España en 1845, après avoir fait en 1840 le Voyage d’Espagne ; en 1850, il alla en Italie ; en 1852, à Constantinople et Athènes ; en 1858, en Russie.
Ainsi commence ce dialogue, qui a tour à tour la grâce d’une conversation entre des personnes du monde, la solidité d’une discussion, le piquant d’une scène de comédie. […] L’art de Pascal est de ne jamais dépasser la mesure ; il fait une comédie qui n’a pas besoin du théâtre, sans machine et sans décors, dans ce juste degré de dramatique et d’illusion auquel nous pouvons nous prêter hors de la scène.
Qu’il se montre, cet homme de génie qui doit placer la véritable tragédie, la véritable comédie sur le théâtre lyrique ! […] Il fit aussi une série de biographies de réformateurs, de nombreux articles sur diverses questions d’art, sur la réforme du théâtre56, sur « la musique et l’art lyrique » ; on a aussi de lui un roman et un volume de comédies.
Renan, la comédie, de M. […] Ludovic Halévy (1834-1908), librettiste d’Offenbach et de Bizet, père de Daniel Halévy, est aussi l’auteur de comédies, des romans, et de contes.
On copiait le premier, on le mettait sur le théâtre ; en nivôse an V on jouait le Lovelace français, comédie en cinq actes ; le nom du héros passa dans la langue, Atala est une Clarisse Harlowe francisée et déguisée en sauvagesse. […] Eschyle et Aristophane, ces géants du drame et de la comédie, ressuscités et transportés dans le Paris de cette fin de siècle, seraient aussi incapables d’écrire la Théodora de Sardou, et le Plus heureux des trois de Labiche, qu’il était impossible à Hugo de refaire une des parties perdues de Prométhée, ou à Leconte de Lisle d’ajouter une strophe à la Chanson de Roland ou à n’importe quel chant barbare.
La comédie elle-même, quoique d’un genre de littérature aussi inférieure au drame héroïque, épique ou religieux, que le ridicule est inférieur à l’enthousiasme et que le rire est inférieur aux larmes ; la comédie a son origine dans le ciel indien : une sorte de divinité bouffonne et boiteuse, toute semblable au Vulcain de l’Olympe grec, nommée Hanoumun, a pour père le dieu des tempêtes.
Vous pouvez voir dans certaines comédies de Meilhac et Halévy, qui sont, outre des œuvres dramatiques d’une fantaisie supérieure, de précieux tableaux de nos mœurs, vous pouvez voir les charmantes précautions que prenait alors une femme du monde pour aborder une comédienne, et réciproquement. […] Ou bien, elle va dans une des innombrables boîtes de la Butte ; elle voit jouer la comédie par de jeunes personnes de son âge et elle pense : − Ce n’est pas malin.
Comment ne pas voir que ce morcelage de notre vie psychologique en états, comme d’une comédie en scènes, n’a rien d’absolu, qu’il est tout relatif à notre interprétation, diverse et changeante, de notre passé ? […] Si j’assiste pour la seconde fois à une comédie, je reconnais un à un chacun des mots, chacune des scènes ; je reconnais enfin toute la pièce et je me rappelle l’avoir déjà vue ; mais j’étais alors à une autre place, j’avais d’autres voisins, j’arrivais avec d’autres préoccupations ; en tout cas je ne pouvais pas être alors ce que je suis aujourd’hui, puisque j’ai vécu dans l’intervalle.
Je rame, en vérité, pour amuser Mme la duchesse de Bourgogne… Comme on sent partout dans Mme de Maintenon à Saint-Cyr une âme qui en a assez du monde, qui dit aux jeunes âmes riantes : « Si vous connaissiez le monde, vous le haïriez » ; qui a connu la pauvreté et le manquement de tout, qui a été obligée de faire bonne mine et de sourire contre son cœur, d’amuser les autres, puissants et grands, et qui, sensée, délicate, raisonnable, est à bout de toute cette longue et amère comédie, — ne désirant plus, le masque tombé, que le repos, la réalité, la vérité, et une tranquilité égale et fructueuse dans l’ordre de Dieu !
. — Le roi dîna à son petit couvert et alla tirer… » — Les soirs il y a comédie ou appartement, jeux avant et après souper.
Enfin, Mme Arnould Plessy, de la Comédie française, a lu avec une grâce charmante Les Chercheurs d’or, de M.
J’abrège bien des traits de comédie ; j’éteins ; c’est assez ici d’indiquer.
. — Scènes et comédies — Histoire de Sibylle, etc1.
La scène de Gand, où l’avantageux maréchal fait étalage de stratégie à l’usage des gens de cour, où il s’applique surtout à démontrer au grand aumônier, le cardinal de Périgord, qui l’écoute révérencieusement en ayant l’air de mordre la corne de son chapeau, les divers plans de campagne possibles et comme quoi, dans toutes les combinaisons, Napoléon ne peut être que battu, — cette petite scène à trois personnages, le suffisant, le crédule, et le sceptique qui se rit de tous deux, — est une délicieuse comédie de cabinet qui vaut tout ce que les anciens Mémoires du bon temps nous ont laissé de plus exquis en ce genre.
Il raconte, de son ton caustique, comment le prince le consulta un jour sur une pièce dont il se croyait bonnement l’auteur pour en avoir donné ou changé quelques mots, et qui était d’un gentilhomme de sa maison : « Quand cette comédie a été achevée, nous dit Collé, Son Altesse l’appela simplement noire pièce, et il finit par l’appeler ma pièce, en sorte qu’elle a été jouée autant sous le titre de la pièce du prince que sous celui de Barbarin. » Le prince en reçut des compliments de tout le monde, y compris ceux de ce sournois de Collé, avec le même aplomb que Louis XVIII se laissait louer et admirer à bout portant pour un mot de Beugnot.
Et osera-t-on bien comparer aussi, du plus loin qu’on veuille s’y prendre, à cette dame plus que vulgaire de Tourvoie, Mme de Montesson, qui tenait dans les dernières années la Cour du duc d’Orléans et qui réussit à être épousée ; celle-ci, une vraie madame de Maintenon en diminutif, un parfait modèle de maîtresse de maison dans la plus haute société, faible auteur de comédies sans doute, mais actrice de salon excellente, ingénieuse dans l’art de la vie et dans la dispensation d’une fortune princière, personne « de justesse, de patience et de raison », qui ne pouvant, sur le refus du roi, être reconnue pour femme légitime, sut par son tact sauver une position équivoque, éviter le ridicule et désarmer l’envie, saisir et observer, en présence d’un monde malin et sensible aux moindres nuances, le maintien si délicat d’une épouse sans titre ?
Traduction de la Divine Comédie, par Brizeux, bibliothèque Charpentier.
Mais la comédie du temps, chacun le dira, s’il fallait la personnifier dans un auteur, ne se trouverait point porter un nom sorti des rangs nouveaux.
Il se trouve sans doute un résultat philosophique à la fin de ses contes ; mais l’agrément et la tournure du récit sont tels, que vous ne vous apercevez du but que lorsqu’il est atteint : ainsi qu’une excellente comédie, dont, à la réflexion, vous sentez l’effet moral, mais qui ne vous frappe d’abord au théâtre que par son intérêt et son action.
La Fontaine tempère le lyrisme par les éléments narratifs ou dramatiques ; il l’impose ainsi à un public positif, peu rêveur et peu sentimental ; et ce public s’étonne du charme singulier de ces petits récits et de ces petites comédies, sans se douter que cette douceur pénétrante, d’une essence inconnue, vient précisément des émotions lyriques dont cette âme de poète a imprégné sa matière.
Pilate se crut obligé de faire quelque concession ; mais hésitant encore à répandre le sang pour satisfaire des gens qu’il détestait, il voulut tourner la chose en comédie.
Je crois que vous m’entendez. » Pendant cette comédie, madame de Maintenon donnait ses soins au duc du Maine à Barèges.
Ces fines esquisses, ces gracieux Proverbes qu’il n’avait pas écrits pour la scène, sont devenus tout à coup de charmantes petites comédies qui se sont levées et ont marché devant nous.
Mais, en France, elle ne put l’essayer de même impunément, et son Petit Trianon avec ses laiteries, ses bergeries et ses comédies, était trop près de Versailles.
Ce vers aurait pu donner l’idée de la petite comédie intitulée le Procureur arbitre, dont le héros se conduit de la même manière.
Montaigne, devant un grave président au parlement, se donnait à part soi la comédie en l’imaginant dans l’entretien le plus tendre avec sa femme.
Racine le loua indirectement dans ses tragédies et dans quelques pièces détachées ; Molière dans ses comédies aujourd’hui peu connues, qu’il fit pour les fêtes de Versailles.
Plus tard, du moins, lorsqu’il voulut être l’artiste de la lyre romaine, comme il s’appelle, Romanæ fidicen lyræ , il médita les harmonieux lyriques de la Grèce avec la même ardeur qu’il étudiait Homère, Archiloque, Platon, et la comédie ancienne et nouvelle.
Son Despacho Universal, qui était le Conseil des Dix de l’Europe semble tombé en enfance : on se moque de ses intrigues surannées comme des imbroglios de ses comédies. […] Elle n’avoit pour tout régal que de longues et ennuyeuses comédies espagnoles dont elle n’entendoit presque rien, et sans cesse la redoutable Camarera étoit devant ses yeux avec un air sévère et renfrogné, qui ne rioit jamais et trouvoit à redire à tout. […] Cette comédie infernale devait entraîner la répudiation de la reine. […] Les comédies de la mort. […] Tout en jouant sa comédie, le terrible mime l’a dépouillé de son étole et lui a pris son bonnet carré qu’il plante effrontément sur son crâne. — Un Prêtre porte le viatique à un moribond.
A ce rêve leibnitzien qu’est la caractéristique universelle, répondrait, chez l’artiste qu’est Valéry, celui d’une « Comédie Intellectuelle qui n’a pas encore rencontré son poète » et qui serait plus précieuse que la Comédie Humaine et la Divine Comédie. Comédie qui extrairait et abstrairait les racines de la pensée comme Balzac a essayé d’extraire et de concrétiser les types humains.
On a justement appelé les œuvres de Gavarni et de Daumier des compléments de la Comédie humaine. […] Tout ce monde-là a lu le feuilleton du lundi, mais personne, depuis tant d’années, n’a trouvé d’argent ni de loisir pour Albertus, la Comédie de la Mort et España. […] Depuis le sommet de l’aristocratie jusqu’aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa Comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne nous les montre. […] Il y a des poèmes, dans la Comédie de la Mort et parmi ceux inspirés par le séjour en Espagne, où se révèlent le vertige et l’horreur du néant. […] Il existe une comédie espagnole où une jeune fille demande en écoutant le tapage ardent des oiseaux dans les arbres : Quelle est cette voix, et que chante-t-elle ?
Les romans de chevalerie, avec leur merveilleux, leurs fées, leurs enchanteurs, leurs géants, quoique inspirés primitivement par l’histoire, n’y tiennent plus ; et les fabliaux, avec leur rudesse, leur grossièreté et leur licencieuse expression des mœurs bourgeoises, ne sont qu’une variante de la satire et de la comédie.
Il s’agit, de la comédie. […] que la comédie doit avoir une marche rationnelle d’un point à un autre, sans pause inutile, ni scène sans but. […] Il n’en sera pas de même, sans doute, dans un poème épique, un drame, une comédie, un discours philosophique en vers, une histoire, un traité philosophique, etc. […] Un genre naît, meurt et se transforme, cela veut dire qu’à une époque il y a eu des tragédies, qu’on s’en est dégoûté, et qu’à une autre époque il y a eu des comédies où une certaine quantité de pathétique ! s’est réfugié… Effaçons : s’est réfugié, — qui est encore une métaphore, — et disons qu’à une autre époque il y a eu des comédies plus ou moins pathétiques.
Ils ne mettaient pas leur morale en pièces de théâtre, ayant de bonnes raisons pour ne point faire de comédies. […] Mais le souvenir de cette conversation me revient à l’esprit tandis que je parcours le Répertoire de la Comédie humaine, que M. […] C’est ainsi que l’homme qui domine le siècle, Napoléon, ne figure que six fois dans toute la Comédie humaine, et de loin, dans des circonstances tout à fait accessoires. […] La géographie de la Comédie humaine présenterait autant d’intérêt que la statistique. […] Les trois quarts d’entre nous sont comme ce prince de la comédie de Shakespeare qui voulait que tous les livres de sa bibliothèque fussent bien reliés et qu’ils parlassent d’amour.
Elle s’avisa d’écrire dans son couvent des comédies à l’imitation de Térence, et il se trouva que ces comédies ne ressemblent ni à celles de Térence, ni à aucune comédie. […] S’il faut dire toute ma pensée, les acteurs, me gâtent la comédie. […] Qu’est-ce qu’une comédie, sinon une suite d’images formées dans le mystère d’une même pensée ? […] La langue qu’il parle ne lui appartient pas ; la forme dans laquelle il coule sa pensée, ode, comédie, conte, n’a pas été créée par lui ; il ne possède en propre ni sa syntaxe ni sa prosodie. […] Ces masques de comédie antique, ces mouvements simples et rares, ces poses de statue donnaient au spectacle une grâce singulière. » Je n’aurais point si bien dit, mais j’ai senti de même.
Il est prêt à écrire proprement cinquante lignes sur un livre ou sur une comédie. […] Cette charmante comédie ne devait voir la rampe que quelques années plus tard. […] Il a abordé tous les genres de drames et de comédies, c’est le plus divers, le plus souple, le plus fertile en ressources de nos auteurs dramatiques. […] Mais quand il s’agit même de comédies contemporaines, M. […] Il était lettré et composait d’aimables comédies.
Ses types de comédie sont toujours effacés à dessein. […] La Mère de la marquise est la plus parfaite de toutes, et elle a cela de particulier que l’héroïne est un excellent type de comédie. […] Le souffle d’épopée qui emportait Miette et Silvère, ces grands enfants avides d’amour et de liberté, traversait avec une générosité sainte les honteuses comédies des Macquart et des Rougon. […] Libre d’elle-même, elle pouvait avouer tout haut l’amant qu’elle avait ; mais elle préférait jouer doucement, devant le monde, qui n’était point sa dupe, la comédie de la vertu. […] C’est celui qui renferme ces joyeuses Petites Comédies du vice, où le paradoxe sort tellement des limites ordinaires qu’en le lisant on doute de sa propre raison, après avoir douté de celle de l’auteur.
Non seulement le drame ne doit pas contenir d’éléments comiques, ni la comédie d’éléments tragiques, mais il y a des genres « nobles », qui sont les vrais, et des genres « vulgaires », qui ne sont pas de la littérature. […] Et, de cette date à 1847, les quatre-vingt-dix-sept volumes de la Comédie humaine. […] Incapable de distinguer clairement entre la réalité et le monde, énorme, des deux mille personnages de sa fourmillante Comédie humaine. […] » Horace Bianchon, le médecin de la Comédie humaine, qui n’a jamais existé que dans son imagination — tout en empruntant des traits à Broussais ! […] Pierre Louÿs est parvenu à déchiffrer des mémoires manuscrits — sur la période du second Empire, tout justement — très savamment cryptographiés, où tous les personnages s’appliquent à jouer l’un des rôles de la Comédie humaine.
Il écrivit beaucoup de vers français et ébaucha une multitude de poëmes, tragédies, comédies, sans compter les chansons, madrigaux, charades, etc. […] Je promis des comédies pour le lendemain.
Il se détache bientôt de sa protectrice, voyage à ses frais dans le midi de la France, s’y guérit d’une maladie imaginaire, entre comme précepteur dans une maison noble de Lyon, s’y fait mépriser par quelques larcins de gourmandise, quitte de lui-même ce métier, accourt de nouveau aux Charmettes, espérant y retrouver son asile dans le cœur de madame de Warens ; il ne retrouve plus en elle qu’une mère attachée à un autre aventurier, ruinée par les dissipations de ce parasite et par des entreprises d’industrie chimériques ; il pleure sur son idée évanouie, quitte pour jamais sa malheureuse amie, et accourt à Paris chargé de rêves et d’un système pour écrire la musique en chiffres, et le manuscrit d’une comédie plus que médiocre. […] Sa musique naïve et semi-italienne le révèle aux théâtres de société ; il tente de s’élever jusqu’à la scène de l’Opéra ; ses comédies, ses poésies, ses romances, lui créent une demi-renommée de salon.