Octave Mirbeau Un puissant et probe écrivain, un esprit hanté par des rêves grandioses et des visions superbes, un de ceux, très rares, en qui se confiait notre espoir, Jean Lombard, l’auteur de l’Agonie et de Byzance , est mort.
Il serait bien difficile de caractériser, à moins de nombreuses citations, la manière et le type de chacun de ces jeunes écrivains, dont l’originalité n’est pas encore dégagée des premières incertitudes.
C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du xviie siècle ou dans leur biographie.
Il existe un autre Auteur de ce nom, de l’Académie des Sciences & de l’Institut de Bologne, à qui le Public doit une Histoire de l’Astronomie ancienne, depuis son origine, jusqu’à l’établissement de l’Ecole d’Alexandrie ; Ouvrage systématique, mais qui annonce un esprit profond, un Dialecticien habile, & un Ecrivain très-exercé & plein de goût.
S’il n’eût fait que des Romans, tels que ceux de Catherine de France, de Germaine de Foix, &c. on pourroit le regarder comme un Ecrivain très-médiocre ; mais il s’est attaché à des Ouvrages plus solides.
Les plaisanteries philosophiques n’ont pas fait oublier qu’il est un des plus estimables Ecrivains de notre Littérature.
Doué d’une sensibilité vive & touchante, d’une imagination brillante & féconde, nourri de la lecture des Ecrivains les plus substantiels, il n’a besoin, pour cet effet, que de mettre plus de liaison dans ses idées, communément nobles & élevées, plus de naturel dans son style, souvent énergique & élégant, mais surchargé de figures parasites, de métaphores recherchées, qui le rendent quelquefois emphatique & boursoufflé.
Un Ecrivain qui se permet des comparaisons aussi amphigouriques, qui les répete en toute occasion & même sans occasion, n’est-il pas aussi peu propre à écrire l’Histoire, que l’Auteur de l’Interprétation de la Nature à traiter la Métaphysique ?
Cet Ecrivain étoit capable de très-bien développer les différens ressorts du cœur & de l’esprit humain.
Tour à tour Géometre, Astronome, Naturaliste, Géographe, Moraliste, il est partout Ecrivain instructif & amusant, parce que les leçons plaisent toujours quand elles n’ont point l’air de leçons, & quand on a l’art d’éclairer l’esprit, sans le rebuter par un ton dogmatique.
On y reconnoît sans interruption l'Ecrivain élégant & plein de goût, le Critique judicieux & familiarisé avec les bons modeles, le Philosophe qui pense & qui sait intéresser le Lecteur en l'instruisant.
Si le style de ces différentes Productions n'est pas toujours noble & élégant, il a du moins le mérite d'être toujours clair, précis, & correct, qualité qu'on chercheroit vainement dans les Ecrits de plusieurs Littérateurs de profession, qui ne laissent pas de se croire d'excellens Ecrivains.
J’ai depuis longtemps un dessein, c’est de rechercher comment la poésie que j’appelle celle de la nature ou de la campagne, et aussi celle des affections chères, intimes, élevées, n’a point réussi en France au xviiie siècle chez les écrivains en vers, et comment, dans le même temps, elle réussissait mieux en Angleterre, chez nos voisins, et produisait des poèmes encore agréables à lire, dont quelques-uns ont ouvert une voie où sont entrés avec succès et largeur d’éminents et doux génies au xixe siècle. […] L’esprit qui réclame un divertissement nécessaire devrait se tourner vers les écrivains d’une plus solide qualité, dont les traits bien ménagés et le style classique donnent à la vérité un lustre et font sourire la sagesse. […] [NdA] J’emprunte pour ce morceau la traduction fidèle et sentie d’un jeune écrivain qui possède également bien les deux langues, M.
C’est donc un écrivain français de plus que nous avons en elle, et un écrivain peintre tout à fait digne d’attention. […] [NdA] On lit chez un autre écrivain français de Berlin, chez Ancillon, cette pensée, qui n’est que celle de Frédéric sous une forme plus générale : Il y a des âmes tellement riches, que, dans leurs développements successifs et graduels, elles semblent pouvoir remplir l’éternité : ces âmes prouvent l’immortalité de notre être.
Un avocat journaliste qui ne demandait avis à personne et qui jugeait d’après lui-même jusqu’à être souvent seul contre tous, Linguet, dont Voltaire a su apprécier les talents et la vigueur d’esprit, publia sur le grand écrivain, au lendemain de sa mort, un essai où il y a quelques réflexions très justes et fort bien rendues. Linguet veut expliquer à ses contemporains comment Voltaire a pu être et paraître si universel, et par quel enchaînement de circonstances, par quelle suite d’événements qui ne furent des épreuves que le moins possible, la destinée le favorisa en lui donnant une jeunesse si aisée, si répandue, si bien servie de tous les secours, et en lui ménageant à Ferney une longue vieillesse si retirée et si garantie du tourbillon : « La jeunesse de presque tous les écrivains célèbres, disait Linguet, se consume ordinairement, ou dans les angoisses du malaise, ou dans les embarras attachés à ce qu’on appelle le choix d’un état. […] Et c’est ainsi que lorsqu’il s’est agi d’une introduction pour le présent recueil, il est allé tout droit dans sa modestie vers l’écrivain qui peut paraître, au meilleur titre, concilier en lui ces deux filiations, ce double mérite de la haute critique et de la gentillesse de parole et d’esprit ; il s’est donc adressé à M.
Non, ce ne fut pas, comme l’ont dit et répété depuis des écrivains de parti, un pur fantôme et un épouvantail ; ce fut une réalité. […] Un groupe de jeunes écrivains catholiques distingués, de doctrinaires du parti, qui, à l’envi du Globe, s’étaient essayés dans le Correspondant sur la fin de la Restauration, se joignirent, sans s’y confondre, avec le groupe des amis de M. de Lamennais : à côté du vigoureux et sombre Breton, du doux, aimable et savant abbé Gerbet, du brillant et valeureux Lacordaire, du jeune comte leur ami91, alors dans toute la fraîcheur acérée de son talent, on eut Edmond de Cazalès, riche esprit, cœur plus riche encore ; Louis de Carné, esprit sage, écrivain consciencieux, s’instruisant toujours, désireux d’acquérir et de combiner tout ce qui est bien, se nuisant par là peut-être à la longue ; on eut un Franz de Champagny, jouteur sincère, peintre studieux, sévère pour les Césars comme un élève de Tacite qui eût été chrétien ; plusieurs Kergorlay, au nom jadis hostile, mais tous d’une autre génération plus adoucie, tous réconciliés entièrement ou en partie avec le siècle.
si le critique perd par là en fermeté et autorité, le talent de l’écrivain gagne à ces précautions tout humaines, et l’on en est récompensé en finesses heureuses. […] Je ne suis pas très-sûr que des peintres comme Horace Vernet, des écrivains comme Voltaire (horresco referens) lui fassent l’effet d’être des peintres ou des écrivains.
Lemontey, qui était de Lyon et qui y avait vu Mme Roland avant que la Révolution l’eût transformée, a dit également avec la finesse et la curiosité de nuance où s’aiguisait la plume de cet écrivain maniéré, mais distingué : « J’ai vu quelquefois Mme Roland avant 1789 ; ses yeux, sa tête et sa chevelure étaient d’une beauté remarquable. […] Je joindrai encore ici le témoignage d’un écrivain adversaire, Mallet du Pan, qui rédigeait à Londres le Mercure britannique en 1798. […] Louis Blanc a dit encore en parlant du groupe de la Gironde et pour le définir : « Ce furent des artistes égarés dans la politique. » Artistes, je l’accorde ; mais il convient encore de se bien entendre sur le mot ; ils l’étaient peut-être (l’un d’entre eux du moins, Vergniaud), par l’éloquence ; comme écrivains, ils n’étaient artistes nullement.
Sa position d’écrivain français, habitant et écrivant volontiers hors de France, a servi Mme de Gasparin plus qu’elle ne lui a nui. […] L’expression passer fleur n’est pas, je dois le dire, de la façon de l’écrivain. « Dans tout le centre de la France, m’écrit-on, dans l’Ouest, dans le Poitou, il n’y a pas un jardinier qui s’exprime autrement. » Mais la nouveauté consiste à introduire de ces sortes d’expressions naturelles dans la langue écrite ou littéraire, et c’es ce dont je loue l’écrivain.
A un endroit ils nous montrent une entrée de bal, un défilé de femmes au moment où elles arrivent dans le salon : il y en a six, six profils de suite décrits par eux avec un art, un soin, une ciselure, une miniature des plus achevées ; mais les peintres écrivains ont beau faire, ils ont beau dire, ils ont beau multiplier et différencier les comparaisons de médaillons et de camées, je ne me fais pas une idée distincte de ces six têtes, je les confonds malgré moi : six, c’est trop pour mon imagination un peu faible ; la prose n’y suffit pas : j’aurais besoin d’avoir les objets mêmes sous les yeux, ici la confusion des moyens d’expression entre un art et l’autre est sensible. […] Et, par exemple, pour ne pas sortir du détail du style, MM. de Goncourt ont dit : « L’épithète rare, voilà la marque de l’écrivain. » Ils ont raison, à la condition que l’épithète rare ne soit pas toujours le ton pris sur la palette. […] Tout est bon au peintre écrivain pour arriver, non au fac-similé direct des choses (toujours impossible par un coin et toujours infidèle), mais à l’impression pleine et juste qu’il veut en laisser.
Mais voici que le grand écrivain inattendu entre, « auguste, épuré désormais, dans ce temple de l’avenir où sont les dieux ». […] Une des rares phrases mal faites qu’on rencontre dans ses livres vante chez je ne sais plus quel écrivain « une verve amère dont le contour un peu sec de sa phrase permet de savourer toute la cruauté ». […] Depuis quelques années, nos intellectuels, croyant peut-être comme les écrivains russes aller au peuple, vont aux diverses populaces qui votent.
Cette rage singulière, par moments risible et misérable, par moments sublime dans ses éclats de Juvénal, redonne souvent à son génie d’écrivain toute sa coloration et toute sa trempe. […] Nous serons très discret à notre tour, nous efforçant seulement de bien définir cette corde si fondamentale en ce qui touche l’âme et le talent du grand écrivain. […] Quand M. de Chateaubriand essaie de nous peindre la douleur qu’il éprouva dans le temps, après avoir brisé le cœur de Charlotte, il parvient peu à nous en convaincre ; des tons faux décèlent le romancier qui arrange son tableau, et l’écrivain qui pousse sa phrase : « Attachée à mes pas par la pensée, Charlotte, gracieuse, attendrie, me suivait, en les purifiant, par les sentiers de la Sylphide… » et tout ce qui suit.
Nous ne craindrons pas de venir parler, après tant d’autres, d’un écrivain aimable, populaire, cher à l’adolescence et à l’enfance, et dont le nom ne s’offre plus guère ensuite à nous que pour faire sourire d’un sourire de demi-dédain notre maturité. […] Après une critique judicieuse du sujet, de la fable et de la composition, Rivarol y relevait la monotonie de la manière, le défaut absolu de mouvement et de variété : « On a dit que la pureté et l’élégance ne suffisaient pas dans un ouvrage de cette nature : il n’y a que les expressions créées qui portent un écrivain à la postérité. […] Les éloges y étaient prodigués : Buffon venait de mourir, et Florian dit que la vie de l’immortel écrivain serait comptée au nombre des époques de la nature, ce qui parut pourtant un peu excessif.
Je le dirai tout d’abord, il n’y a d’original et de tout à fait particulier en lui comme écrivain, que ce que les anciens appelaient les mœurs, ce je ne sais quoi non seulement de doux et de paisible (mite ac placidum), mais de prévenant et d’humain (blandum et humanum), de discrètement aimable et de lentement persuasif qui monte et s’exhale d’une âme pure, et qui, pénétrant l’ensemble du discours, gagne insensiblement jusqu’aux autres âmes. […] On y voit paraître et reluire, après quelques pages de lecture continue, l’image de la vie privée, des vertus domestiques, de la piété et de la pudeur de l’écrivain, ce qu’une de ses petites-filles a si excellemment appelé ses charmes intérieurs. […] Nous savons les défauts et nous avons pu apprécier aussi les qualités de d’Aguesseau écrivain et homme.
Il faudrait lire en détail, et l’une à côté de l’autre, quelques pages de ces trois grands écrivains pour mettre la comparaison en pleine lumière. […] La meilleure lecture au sortir de là, l’antidote le plus direct à prendre, c’est Pascal qui fait, à chaque instant, crier dans l’homme la contradiction éternelle, et qui, dans son langage ferme et nu, est le moins asiatique des écrivains. De cette étude bien imparfaite, mais qui repose sur plus de lectures et de comparaisons que je n’ai pu en apporter ici, il me semble résulter que Bernardin de Saint-Pierre, dans sa vie, n’a été qu’à demi un sage, et que, dans ses écrits, il a presque aussi souvent erré que rencontré avec bonheur : mais, une fois, il a eu une inspiration simple et complète, il y a obéi avec docilité et l’a mise tout entière au jour comme sous le rayon ; il a mérité par là que son souvenir reste à jamais distinct et toujours renouvelé dans la mémoire humaine, et qu’autour de ce chef-d’œuvre de Paul et Virginie, la curiosité littéraire rassemble, sans en rien perdre, les grâces éparses de l’écrivain.
Lorsque sous la Restauration, à cette heure brillante des tentatives valeureuses et des espérances, de jeunes générations arrivèrent et essayèrent de renouveler les genres et les formes, d’étendre le cercle des idées et des comparaisons littéraires, elles trouvèrent de la résistance dans leurs devanciers ; des écrivains estimables, mais arrêtés, d’autres écrivains bien moins recommandables et qui eussent été de ceux que Boileau en son temps eût commencé par fustiger, mirent en avant le nom de ce législateur du Parnasse, et, sans entrer dans les différences des siècles, citèrent à tout propos ses vers comme les articles d’un code. […] Un des premiers soins de Boileau fut de le déloger de l’estime de Colbert, sous qui Chapelain était comme le premier commis des lettres, et de le rendre ridicule aux yeux de tous comme écrivain.
L’écrivain politique en Richelieu est souvent ralenti par l’évêque ou même par le théologien. […] Il s’amusait à sceller, à faire l’office de garde des Sceaux, pendant que les autres étaient aux mains ; bon garde des Sceaux en temps de guerre, disait-on, et bon connétable en temps de paix : « Au fort de ses lâchetés, s’écrie Richelieu, il ne laissait pas de parler comme s’il était percé de plaies, tout couvert du sang des ennemis… » Au fort de ses lâchetés est une de ces expressions involontaires qui qualifient un grand et généreux écrivain. […] À la fin de ce portrait de Luynes, l’écrivain a, je ne sais comment, une fraîcheur et une légèreté d’expression qui ne lui est point ordinaire, et qui montre que cette âme n’était point destinée si absolument à la sécheresse et à l’austérité : Sa mort fut heureuse, dit-il, en ce qu’elle le prit au milieu de sa prospérité, contre laquelle se formaient de grands orages qui n’eussent pas été sans péril pour lui à l’avenir ; mais elle lui sembla d’autant plus rude, qu’outre qu’elle est amère, comme dit le Sage, à ceux qui sont dans la bonne fortune, il prenait plaisir à savourer les douceurs de la vie, et jouissait avec volupté de ses contentements.
Il s’était attaché d’abord à étudier les écrivains français que la Réformation a produits au xvie siècle, et qui relevaient plus ou moins de Genève ; mais aujourd’hui il sort de ce point de vue qui avait son uniformité un peu triste et sa particularité trop exclusive : son coup d’œil se porte avec plus de liberté et d’étendue sur tout ce qui a parlé ou écrit en français avec quelque distinction en dehors de la France. […] Nous rencontrerons plus d’une fois, ajoute-t-il, l’expression de ces qualités toutes savoisiennes, mais jamais plus complètes que chez les deux écrivains qui, dans l’ordre des dates, sont aux deux termes extrêmes de l’histoire littéraire de leur pays, saint François de Sales qui l’ouvre au xviie siècle, et Xavier de Maistre qui la termine de nos jours. […] Voilà la vraie grâce de l’écrivain chez saint François de Sales ; il n’y aurait, ce semble, qu’à arrêter sa plume à temps pour que ce fût parfait.
Certes, nous ne sommes pas déjà si fous du talent, quoique nous nous en vantions, la gloire étant faite ; nous n’aimons pas tant déjà cette distinction, plus cruelle à l’orgueil que les distinctions nobiliaires, pour que le talent, le talent seul d’un incomparable écrivain ou le besoin d’être amusés par une histoire vraie qui ressemble à une fable immense, donnent le mot de cette sympathie qui n’a pas été combattue et à laquelle nous nous sommes livrés sans discuter et sans hésiter. […] Dans les temps actuels, nous ne connaissons pas un écrivain qui, en histoire, soit aussi dangereux que Saint-Simon, pas même M. […] C’était un front d’artiste, un front de bélier d’écrivain qui va faire de ce front une catapulte !
Alphonse de Lamartine Émile Deschamps, écrivain exquis, improvisateur léger quand il était debout, poète pathétique quand il s’asseyait, véritable pendant en homme de Madame de Girardin en femme, seul capable de donner la réplique aux femmes de cour, aux femmes d’esprit comme aux hommes de génie.
Nous ne devrions pas répondre à ceux qui se sont plaint des louanges que nous donnons à cet Ecrivain : nous dirons cependant que nous ne connoissons point M. le Chevalier d’Arcq.
On y voit un Ecrivain zélé pour les vrais principes, qui les développe & les défend avec une supériorité d’esprit & de raison qui ne laisse rien à désirer.
C’est à des Littérateurs aussi utiles, que l’Académie Françoise, principalement instituée pour la perfection de la Langue, devroit réserver les honneurs de ses fauteuils, si souvent occupés par des Ecrivains qui méconnoissent la Langue & la dégradent.
L’amour des Sciences, heureusement uni au goût des Lettres, a fait de cet Académicien un Savant presque universel & un habile Ecrivain.
Ce n’est pas à nous qu’il appartient d’en juger le fond : nous dirons seulement que la forme en est méthodique, & la diction pure, élégante, toujours proportionnée au sujet ; qualité précieuse, & qui n’est le partage que des bons Ecrivains.
« Quand on les lit, on ne comprend pas, dit cet Ecrivain, qu’il ait pu trouver du temps pour composer tant d’autres Ouvrages sur les matieres les plus importantes, & l’on est tenté de croire qu’il a passé sa vie à lire Homere & Virgile, dont il prend si bien le tour & le caractere ».
Quarante Ouvrages différens, qui forment près de cent cinquante volumes, dont quelques-uns in-folio, sont les fruits des travaux de cet infatigable Ecrivain.
On ne sauroit trop applaudir à des motifs si propres à faire rougir nos prétendus grands Ecrivains, qui ont si indignement sacrifié la Religion & les mœurs au désir de se faire un nom.
Le style original de ses Mémoires le place plutôt parmi les Génies singuliers, que parmi les bons Ecrivains.
Ici c'est l'homme instruit & nourri de la lecture des bons Modeles, le Littérateur éclairé sur toutes les parties de son Art, l'Ecrivain élégant, judicieux, & modeste.
Saint-Foix, [Germain-François Poullain de] né à Rennes en 1703, mort à Paris en 1776 ; ingénieux Ecrivain, dont le coloris vif & délicat a su embellir tous les Sujets qu'il a traités.
C'est vraisemblablement dans cet Ecrivain attrabilaire, que M. de Voltaire, entre autres choses, a puisé les Epithetes honorables qu'il prodiguoit à tous ceux qui osoient contredire ses décisions.
Débrouiller la Chronologie, faire revivre plusieurs Auteurs ignorés, commenter des Ouvrages obscurs, les rendre intelligibles, faire naître, pour ainsi dire, l'ordre & la lumiere du sein du chaos ; voilà l'idée qu'on doit se former des travaux de cet Ecrivain, plein, d'ailleurs, d'exactitude & de pureté dans le style.
Du reste, madame Sophie Gay n’avait aucune vanité d’écrivain. […] L’édition compacte de la Comédie humaine, en rassemblant toutes ses œuvres éparses, mit en relief l’intention philosophique de l’écrivain. […] Où un écrivain de moindre génie eût fait un portrait, Balzac a fait une figure. […] Nous ne parlons ici que du poëte ; le journaliste, l’écrivain, l’homme d’esprit qu’il contenait avait d’autres allures. […] C’est là une pente dont tout écrivain doit se garder.
Victor Giraud, écrivain nullement relâché sur la morale et qui refuse néanmoins de s’associer à cette lapidation trop vertueuse. […] Si l’on ne saurait mettre trop de vivacité à défendre un écrivain vivant et en pleine lutte que l’on croit injustement malmené, la querelle de deux grands écrivains acquis à l’immortalité l’un et l’autre n’est plus pour nous qu’une source d’instruction et d’idées. […] Il y a longtemps que ces idées, si chaudes sous la plume de l’écrivain, se sont refroidies pour ses modernes lecteurs. […] Un philosophe, un écrivain, ne disposant que du pouvoir de l’idée, a tout le droit de soutenir publiquement cette thèse. […] Deux jeunes écrivains français, fort experts en matière musicale, M.
. — Félix Pyat est un écrivain de l’école démocratique ; il a fait quelques pièces de théâtre qui ont eu un demi-succès.
Et c’est ainsi que, romancier, critique, poète, conteur et lettré, Jean Bertheroy justifie, par un labeur artiste et par une pensée honnête, les lauriers académiques, l’estime des écrivains et la confiance de ses lecteurs.
Mathias Morhardt Correct, non sans cordialité d’ailleurs, timide, mais non sans quelque audace, Louis Dumur se montre le rêveur scrupuleux, l’écrivain méditatif, le philosophe laborieux et sage qu’il est.
Il est plutôt un des récents écrivains qui ont précisé certain état d’âme ou d’esprit dont souffrent bien des jeunes hommes de cette génération.
Sa critique des Entretiens d’Ariste & d’Eugene annonce un esprit plein de finesse, de goût, & sur-tout de politesse : cet Ouvrage sera toujours un exemple à proposer aux Ecrivains de notre temps, qui manquent souvent de ces trois qualités, auxquelles ils substituent la jalousie, la mauvaise foi, & la grossiéreté.
Il a cultivé différentes branches de la Littérature ; & ses Productions, soit didactiques, soit historiques, soit morales, annoncent en général l’homme instruit, l’observateur éclairé qui connoît les hommes, & sait peindre les vices & les vertus avec les couleurs qui leur sont propres ; mais trop de diffusion, quelquefois de la sécheresse, & assez souvent un ton peu naturel, défigurent son style, & l’excluent du nombre des bons Ecrivains.
GUENÉE, [Antoine] Abbé, ci-devant Professeur de Rhétorique au Collége du Plessis, né dans le Diocese de Sens, est principalement connu par un Ouvrage intitulé,Lettres de quelques Juifs Portugais & Allemands à M. de Voltaire, où l’on venge la Nation Juive des calomnies de cet Ecrivain.
Cet Ecrivain laborieux, après avoir donné beaucoup d’Ouvrages Latins & François sur la Médecine, [dont il ne nous appartient pas de juger le mérite] s’est livré tout entier à l’Encyclopédie.
Etre tout à la fois plagiaires & détracteurs des Ecrivains qu’on met à contribution, c’est manquer à la reconnoissance & à l’honnêteté, mais c’est suivre une méthode assez ordinaire à plusieurs Gens de Lettres.
Ce défaut considérable est assez ordinaire aux Compilations, où les Auteurs ne font que copier, sans se donner la peine, & sans avoir le talent de refondre & de colorier les lambeaux qu’ils tirent de différens Ecrivains.
Où a-t-il pris, entre autres choses, que la Morale n’a jamais été développée avec plus de vérité & plus de charmes que de nos jours ; que ce sont nos Ecrivains modernes qui ont réduit les Romans à être l’image de la Nature & l’Ecole de la Vertu ; que nos Tragédies modernes ont plus de pathétique & d’utilité que celles de Corneille & de Racine ; que les maximes des Tragédiens de nos jours sont plus vraies, & inspirent plus d’humanité ?
Ne paroîtra-t-il pas étrange de voir s’élever, chaque jour, parmi nous, de ces Ecrivains hypocondriaques, qui semblent avoir conjuré contre la gaieté de notre Nation ?
Ce succès se soutiendra, selon toute apparence, puisque les Ouvrages de M. de Buffon ne l’ont point fait oublier, malgré la supériorité de cet Ecrivain sur son Prédécesseur.
On pardonnera sans peine au Cardinal de Polignac de légers défauts dans le style, en faveur de la solidité de ses pensées & de la droiture de ses intentions : mais les Ecrivains téméraires de notre Siecle sont assurés de perdre le mérite de leurs expressions, par le mépris qu’on aura pour leurs pensées & leurs sentimens.
Comme écrivain de Vie, Philippe de Commines ressemble singulièrement à Plutarque ; sa simplicité est même plus franche que celle du biographe antique : Plutarque n’a souvent que le bon esprit d’être simple ; il court volontiers après la pensée : ce n’est qu’un agréable imposteur en tours naïfs.
On voit dans ces trois auteurs et leur talent personnel, et le développement de leur siècle ; mais aucun d’eux n’atteint à la peinture déchirante et mélancolique que les tragiques anglais, que les écrivains modernes nous ont donnée de la douleur ; aucun d’eux ne présente une philosophie sensible, aussi profondément analogue aux souffrances de l’âme. […] L’histoire, les mœurs, les contes populaires même aident l’imagination des écrivains.
C’est, d’ailleurs, que Stendhal n’est pas seulement un des écrivains les plus originaux de ce siècle, mais qu’un certain nombre de lettrés, sincèrement ou par imitation, les uns pour paraître subtils et les autres parce qu’ils le sont en effet, considèrent Beyle comme un maître unique, comme le psychologue par excellence, et lui rendent un culte où il y a du mystère et un orgueil d’initiation. […] Maintenant, si vous cherchez, sur ce point particulier, un cas analogue à celui de Stendhal, vous serez tout surpris de rencontrer Mirabeau et Jules Vallès… Et, en dépit de son sang froid et de sa sécheresse d’écrivain, vous n’hésiterez plus à classer parmi les « violents » cet abstracteur de quintessences.
Cette maxime, que nous ne prétendons pas étendre à tous les genres, mais qui, bien approfondie, suffit seule pour conserver la couronne poétique à Fénélon, se trouve développée dans les Ouvrages de cet Ecrivain, par des raisons aussi lumineuses que solides. […] Admirons encore dans cet Ecrivain in comparable, l’idée sublime & neuve d’avoir caché Minerve sous la forme de Mentor.
Tout ce qu’il y avoit alors en France d’écrivains de génie se trouva diffamé. […] Il a fallu qu’un écrivain, tel que M. de Voltaire, se soit inscrit en faux contre la lettre.
Les amis de cet écrivain justement regretté me pardonneront d’avoir soumis son ouvrage à un sévère examen. […] Saisie dans le jour blanc d’un musée ou fixée aux panneaux futilement ornés d’un salon, la toile dont les pigments réfléchissent les diaprures incluses du rayonnement solaire, refleurira par les mots, dans l’accord heurté ou doux à l’œil de ses nuances stridentes ou tragiquement mortes, etc. » J’aurais honte de citer ce morceau pour le vain plaisir de le déclarer mauvais ; mais il est bon d’aviser les jeunes écrivains et de s’avertir soi-même du danger où l’on est d’écrire en style décadent, lorsque, fût-on un maître, on cède à l’illusion d’enrichir le sens par la bigarrure des mots.
L’écrivain des Lettres parisiennes a le don des grands conteurs sur place, car des lettres, cela s’écrit comme cela se causerait. […] comme il se serait enivré de cette frivolité ravissante, qui paraît ennuyeuse à des écrivains belges, lesquels ont, comme on sait, le droit d’exiger qu’on soit intéressant et grave, et quoiqu’il fût, lui, de race, moitié Belge et moitié Autrichien !
De même que Audin, du reste, l’écrivain du Sixte-Quint et Henri IV 24 appartient à la foi catholique. […] L’une des plus belles discussions de ce livre de Segretain est celle-là, dans laquelle il démontre la fausseté de la thèse de l’émancipation de la pensée et de l’homme esclave brisant ses fers, que des écrivains de parti ont toujours soutenue avec succès à propos de la Réforme, et fait admettre à l’ignorance, non pas gobe-mouche, mais gobe-montagne de ceux qui les lisent.
Weill est un écrivain qui a de la vie, dans ce monde livré aux pâteux ! […] philosophe, mais n’ayant pas une philosophie ordonnée et conséquente qui lui soit propre, pas plus qu’écrivain il n’a un talent littéraire tranché et pur, quoiqu’il en ait un, — mais non assez essuyé de ces fumées philosophiques qui en ternissent la couleur quelquefois charmante.
Le maître à danser compte les pas et décrit les révérences de droite à gauche ou de gauche à droite, en avant, en arrière et sur les côtés, et le valet de chambre, qui croit sans douté qu’il n’y a que des corps glorieux à la cour, nous fait le détail des panades du cardinal de Fleury et des coliques du roi, eu termes qu’un écrivain moins royaliste est embarrassé d’indiquer. […] Aussi, quand nous, venus longtemps après tous les effacements de la révolution française, nous ne lisons le duc de Luynes, qui n’était pas un écrivain, qu’à cause de son nom qui dit le rang qu’il tint et celui de son petit-fils, qui autorise la publication de ses mémoires, et quand nous ne trouvons à la place des choses qu’il pouvait savoir en raison même de son rang, que les vieilles inanités déjà connues, certes, nous avons le droit de dire que nous sommes, qu’on me passe le mot : attrapés !
mais d’un écrivain farouchement énergique, d’un peintre de pirates convertis, d’Orderic Vital ! […] C’est vice de conformation et de nature ; mais alors qu’il ne déclame pas, alors qu’il est le plus heureusement et le plus purement orateur, il a, de nature et de conformation aussi, cette force d’expression et d’idée vulgaire dont je parlais tout à l’heure et qui l’empêchera toujours d’atteindre à la hauteur de pensée et à la concentration de forme du grand écrivain.
Les questions que suscite la sainteté, qui est presque une monstruosité aux yeux des philosophes, doivent emporter l’écrivain qui pressent qu’on va les objecter à son récit, et c’est ce qui est arrivé à l’historien trop abondant du curé d’Ars. […] Je n’hésite pas à l’affirmer : nul poète, nul orateur, nul écrivain n’est plus magnifique et plus poignant que cet ignorant, incorrect et familier curé de campagne, qui a dans la conscience, cette conscience qui appartient à tous, les mêmes choses qui ne sont que dans le génie, lequel n’appartient, lui, qu’à quelques-uns !
Nous avons laissé de côté le professeur de 1820, l’écrivain des fragments philosophiques, le dissertateur d’Abélard, l’annotateur et le traducteur de Proclus. […] Seulement, nous l’avons dit déjà, aucun de ces divers écrivains qui furent le même, n’a eu, relativement à ses facultés, un moment de talent aussi complet que l’auteur de l’Introduction à la Philosophie de l’histoire, quoiqu’il l’ait traitée galamment de blague dans un style délicieux !
Plus qu’aucun écrivain, il fait penser aux deux vers de Quinault : Il est beau qu’un mortel jusques au ciel s’élève ! […] Sans le relief et la précision de sa plume, qui est toujours d’un écrivain, on dirait madame de Ségur… C’est qu’en dehors du mysticisme, qui a fait de lui ce qu’il est quand il est absolument supérieur, Ernest Hello n’existe pas !
Georges-Maurice de Guérin, qui dans le monde aimait à porter le nom du Cayla (l’antique château de ses pères), fut un poète, ou, pour parler plus correctement, un écrivain d’imagination, qui mourut très jeune, en 1839, dans une obscurité contre laquelle, du reste, il ne s’est jamais révolté. […] Au lieu d’écrire, eux qui l’avaient connu, sous l’empire des souvenirs personnels et émus qu’il leur avait laissés, ils ont mieux aimé s’adresser à un écrivain qui ne l’avait jamais vu, pour dire au monde ce qu’il était et lui attacher le second grelot de sa gloire, puisque le premier n’avait pas assez retenti !
C’est donc l’auteur de Napoline qu’en face du bas-bleu, faisant métier d’écrivain, on doit particulièrement regretter. […] On trouvera Mme de Girardin, jugée comme écrivain, dans notre volume intitulé : Les Bas-bleus du xixe siècle.
D’ailleurs, soyons francs une bonne fois : sait-on où commence le mystère, l’arcane, le sanctuaire de la vie privée, dans la destinée exceptionnelle des artistes et des écrivains qui font publicité de tout et jusque parfois de leurs vices ? […] Si le roman de madame George Sand est une étude, purement et simplement, de nature et de passion humaine, comme les romanciers ont l’habitude de nous en donner, la pudeur, toutes les pudeurs, la compassion, toutes les compassions, la compassion pour Lui, et même pour Elle, le respect du passé, de la mort, de l’irrévocable, la peur enfin de son immortalité d’écrivain, si elle a la faiblesse d’y croire, tout devait l’arrêter, la troubler, lui faire jeter sa plume terrifiée.
D’ailleurs, soyons francs une bonne fois : sait-on où commence le mystère, l’arcane, le sanctuaire de la vie privée, dans la destinée exceptionnelle des artistes et des écrivains qui font publicité de tout et jusque parfois de leurs vices ? […] Si le nouveau roman de Mme George Sand est une étude, purement et simplement de nature et de passion humaine, comme les romanciers ont l’habitude de nous en donner, la pudeur, toutes les pudeurs, la compassion, toutes les compassions, la compassion pour Lui, et même pour Elle, le respect du passé, de la mort, de l’irrévocable, la peur enfin de son immortalité d’écrivain, si elle a la faiblesse d’y croire, tout devait l’arrêter, la troubler, lui faire jeter sa plume terrifiée.
D’autres furent émises par des écrivains dont j’estime l’art, — et cela m’attrista. […] En effet : un des écrivains qui se montrèrent le plus acrimonieux contre mes critiques bafoua et parodia naguère M. […] Moréas, la comparaison est toute en faveur du second de ces deux écrivains. […] Il cherche désespérément le peintre et l’écrivain qui pourraient réagir. […] Ghéon et plusieurs autres écrivains prennent peut-être un peu trop de licences.
Et si, tout de suite, il se veut écrivain c’est pour isoler ces Idées, pour leur communiquer une solidité. […] Il a beau chercher, il ne trouve aucun autre sujet que cette fixation des Idées, et n’y arrivant pas il se sent stérile, malgré l’espoir qui le traverse par instant que son père peut-être, grâce à ses hautes relations, pourra le faire devenir grand écrivain. […] Il nous faudra, au préalable, déterminer dans quel esprit Proust a abordé l’étude des sentiments et montrer qu’il est le premier écrivain ou romancier à l’avoir fait d’une façon résolument positive. […] C’est l’écrivain le plus minutieux, le plus attentif aux degrés de la vérité qui ait jamais paru. […] Je vous mets simplement en garde contre les photographies, qui sont presque toutes d’une époque bien antérieure à celle où naquit vraiment Proust l’écrivain, et qui donnent de lui une image beaucoup trop mièvre.
Il avait aussi rencontré lord Chesterfield, écrivain élégant, mais d’une morale un peu relâchée, même dans les conseils qu’il donne à son fils, enfant naturel qu’il promenait à travers le monde. […] Si l’on me demande : Montesquieu est-il un écrivain de premier ordre ? […] Je réponds : Non ; l’écrivain, dans Montesquieu, est agréable, suffisant, mais plus original de prétention que de fonds ; il a le pédantisme de l’ignorance ; il masque par la profondeur de l’intention le peu de profondeur des idées ; en un mot, il est grave de formes, très-léger de fonds. […] De tous ces écrivains législateurs, le plus sensé eût été incontestablement Machiavel, si Machiavel n’avait pas trop souvent la théorie de la tyrannie à la solde des tyrans. Montesquieu était un honnête homme, mais un écrivain trop irréfléchi.
« Molière est aussi mauvais écrivain qu’on peut être. » (Schérer.) […] Mais, pour être juste, il faut reconnaître que, malgré tout, Molière est un admirable écrivain. […] De tous les écrivains de notre xviie siècle, Molière est, en effet, peut-être le plus exactement, largement et complètement français, plus même que La Fontaine, trop poète pour nous représenter. […] Jusqu’à notre siècle, l’idée de la comédie de caractères, abstraite et sérieuse, hantera le cerveau d’excellents écrivains. […] Despois et Ménard, Coll. des Grands Écrivains, Hachette, 11 vol. in-8 (le t.
Telle est la force de cette logique, qu’elle nous engage invinciblement dans la situation de celui qui prie ; on oublie l’écrivain sublime pour le chrétien convaincu, et si l’on résiste à le suivre, ce n’est pas sans une secrète inquiétude. […] Outre un tour plus libre, plus dégagé, sans que le tissu du style en soit moins serré, ni les rapports des mots aux choses moins exacts que dans Descartes, il y a de tous les styles dans le style de Pascal, parce qu’il y a de tous les hommes dans l’écrivain. […] Chacun des grands écrivains qui ont suivi Pascal ont eu, non plus pleinement, mais plus exclusivement, chacune de ses qualités. […] N’est-ce point pour avoir réuni tous les dons de l’écrivain, à ce point de perfection où aucun n’est dominant, que le style de Pascal est peut-être, de tous les grands styles des dix-septième et dix-huitième siècles, le plus soutenu ? […] Boileau regardait Pascal comme le meilleur écrivain en prose de son siècle51.
Lié avec M. de Malesherbes et avec les politiques et les écrivains les plus illustres du siècle, décapités en 1793, il était tombé avec la monarchie. […] Quand ces discussions étaient épuisées et terminées par de tristes retours sur la monotonie des regrets et sur la vanité des espérances, mon père, M. de Vaudran ou le jeune abbé tiraient un volume de leur poche ; ils citaient à l’appui de leurs opinions l’autorité de l’écrivain qu’ils étudiaient alors. […] On chuchotait, sans le dire tout haut, qu’il avait été employé par la diplomatie secrète de Louis XV dans le nord de l’Europe ; qu’il avait vécu longtemps à Berlin et à Pétersbourg dans l’intimité confidentielle de Catherine II et du grand Frédéric ; qu’il avait été lié avec les politiques, les philosophes, les écrivains de cette dernière cour, et qu’il avait puisé là cette universalité de connaissances, cette fleur d’élocution et cette élégance exquise de manières dont il faisait preuve quand il revenait dans le monde. […] La bienséance des écrivains pusillanimes ne découvre jamais ces nudités de l’âme en public, mais le cœur gonflé d’amertume soulève sur les plus mâles poitrines ces vaines bandelettes par une impudeur de sincérité plus chaste au fond que les fausses pudeurs de convention. […] La presse est pour l’écrivain aujourd’hui ce qu’était la voûte du ciel pour Homère.
Quel écrivain vous feriez, si vous aviez moins d’idées ! […] Vous avez fait de moi un écrivain périodique et régulier. […] Rarement un écrivain est si bien inspiré que lorsqu’il se raconte. […] Derrière l’écrivain on sentait l’homme. […] Il y a un langage propre à chaque écrivain de génie.
Cependant tous les peuples estiment leurs écrivains des modèles. […] Cherchons maintenant quelles sont, pour en produire de semblables, les qualités que doit avoir l’écrivain. […] L’esprit de société rapetisse le mérite des écrivains ; l’esprit du public l’agrandit. […] Nul écrivain ne fut plus insinuant, plus gracieux, plus suave, ne sut mieux se parer sans fard, et ne toucha le cœur de traits plus pénétrants. […] Tant l’influence des habitudes du cœur, et tant l’esprit des nations modifient puissamment les ouvrages des grands écrivains !
Disciple bien-aimé de Gustave Flaubert, il a gardé les belles notes réalistes du mâle écrivain normand, et, pour sa part, ce quelque chose en plus, la vie dans le dialogue et le grand art du raccourci.
C’est cette Pucelle si magnifiquement annoncée, si longtemps attendue, si imprudemment mise au jour, qui a précipité Chapelain du haut du Trône poétique, où ses amis l’avoient placé, dans la derniere classe des mauvais Ecrivains.
Il n’est jamais meilleur Ecrivain, que lorsque l’honnêteté guide sa plume.
Rollin, [Charles] Recteur de l'Université, Professeur d'Eloquence au Collége Royal, de l'Académie des Inscriptions, né à Paris en 1661, mort dans la même ville en 1741 ; le plus grand Littérateur, & un des meilleurs Ecrivains qu'ait produits l'Université.
. ; en exceptant son Traité de la valeur, qui est un chef-d’œuvre de raison & de bon goût, le reste ne vaut pas mieux que son Eloge de Madame de Mazarin, composé plutôt pour la gloire de cette Dame, que pour celle de l’Ecrivain.