Une philosophie d’un scepticisme peut-être un peu aventureux, finement gouailleuse, d’une charmante immoralité, qui ondoie, sans en avoir l’air, autour des situations plaisantes ou gentiment sentimentales que forment Sazy, ses trois amants, son petit frère capricieux et sa maman puritaine, et les baigne de sa délicate ironie… Sazy est entretenue par un nommé Gorgeron, dont la hauteur de vue et le détachement sont vraiment admirables.
On aurait juré vraiment qu’elle faisait tout et les autres rien !
Quelques vers heureux et d’un caractère vraiment rural et villageois, qui y sont clairsemés12, ne sauraient en racheter les continuelles fadeurs. […] La pièce vraiment belle de Maynard, celle qui mérite de conserver son nom, est une autre ode de lui : « Alcippe, reviens dans nos bois… » Le thème y est à peu près le même que celui de Racan ; il s’agit d’arracher à la Cour un ami que la fortune y abandonne et qui s’acharne à une ingrate poursuite. […] Il nous aurait fallu un Cowper pour fixer dans notre poésie toute cette partie réelle et jolie, vraiment rurale.
Vraiment c’est une chose triste que ce livre, et s’il pouvait me faire concevoir l’ennui de mon ennui, ce serait le seul bien dont il fut capable. […] Si j’ai été amère, vraiment je n’en sais rien, je ne m’en souviens plus. […] Je suis triste à la mort, et je ne sais pas vraiment si je sortirai de cette affreuse crise du sixième lustre.
Pendant que les hommes en possession de la vogue et de la faveur publique continuaient plus ou moins heureusement d’en user ou d’en abuser, que trop souvent ils traînaient sans relâche, sans discrétion, qu’ils appesantissaient leur genre, ou qu’ils le bouleversaient brusquement un beau matin plutôt que de le renouveler, quelles œuvres vraiment nouvelles, quelles apparitions inattendues sont venues varier et rafraîchir le tableau ? […] On ne saurait assez admirer vraiment le train singulier des esprits et le va-et-vient des opinions en ce capricieux et toujours gai pays de France. […] L’argent, l’argent, on ne saurait dire combien il est vraiment le nerf et le dieu de la littérature d’aujourd’hui.
— Mais entre tous mes torts de détail, pour couper court, je choisirai l’un de ceux que M.de Loménie me reproche le plus, et sur lequel il s’égaye vraiment un peu trop. […] Mais il semble vraiment n’avoir pas bien lu. […] Aux hommes vraiment politiques, à ceux qui auraient gardé quelque chose du grand art de conduire et de gouverner les autres, il serait par trop simple et peut-être injuste de demander l’exacte moralité du particulier : ils ont la leur aussi, réglée sur la grandeur et l’utilité de l’ensemble ; mais à tous ceux qui prétendent encore à ce titre d’hommes politiques, ne fussent-ils toute leur vie que des hommes d’opposition, on a droit de demander du sérieux, et c’est là le côté faible, qui saute aux yeux d’abord, dans la considération du rôle de Benjamin Constant : une trop grande moitié y parodiait l’autre.
Je me souviens de quelques vers où je montrais des cavaliers en un furieux galop ; mais j’indiquais bien vite qu’ils représentaient « les désirs » et j’obtenais des chants vraiment peu lyriques, tels que ceux-ci : Désirs, guerriers de fer à l’assaut du Bonheur et, plus loin : Lourds Désirs chevauchant l’Espoir vers la Douleur. […] Souvent le poète hésite, on dirait, entre l’expression allégorique et l’expression symbolique ; ailleurs il semble allégoriser vraiment, et soudain on le voit se ressaisir. […] On trouverait pourtant dans les œuvres de M. de Régnier, surtout en son dernier livre (Tel qu’en songe), maintes pages vraiment allégoriques.
Il craignait de sembler escompter ce qu’il désirait et de prendre trop vite pour une réalité ce qui vraiment n’eût été que juste. […] Littré non plus n’a pas fait d’expériences ; mais vraiment il n’en pouvait pas faire ; son champ, c’était l’esprit humain, on ne fait pas d’expériences sur l’esprit humain, sur l’histoire. […] Littré a vraiment été une gloire de notre patrie et de notre race.
Mais en l’absence de généralisations physiologiques vraiment compréhensives, ces comparaisons restaient nécessairement vagues. […] Il n’y a vraiment science que là où les phénomènes sont mesurables. […] Lui seul voit vraiment qu’une connaissance absolue est impossible.