Alors il cria avec tant de force, que tous les échos du fleuve retentirent de la puissance de sa voix ; car le héros était excessivement fort: « Viens me prendre, moi, Amelrîch. […] » Ce guerrier d’élite se mit à élever une voix si puissante, qu’elle résonnait comme le son d’une corne de bison et que le vaste Burg en retentit. […] Gunther, entendant crier cet homme dans cette terrible tempête, se mit à écouter et dit: « La voix de Dietrîch est venue à mon oreille. […] Tout le palais retentissait de sa voix. […] La poésie, la philosophie, n’ont plus ces grandes voix qui faisaient naguère tressaillir la terre.
L’ouvrier, sur le seuil de sa porte, accoste le passant, et lui demande avec des larmes dans la voix s’il est vrai que Béranger soit mort. Les groupes se forment entre inconnus pour s’entretenir à voix émue des circonstances de cet événement. […] Mais si par hasard vous le reconnaissiez, et que, selon sa cordiale et gracieuse habitude, il vous mît sa grosse main sur l’épaule, et qu’il vous retînt par le collet de votre habit, à la manière de Socrate, pour vous sourire ou pour causer un moment avec vous, alors ce geste, ce sourire, ce regard, cette physionomie, ce son de voix, vous révélaient un tout autre homme, et, si vous étiez le moins du monde physionomiste, c’est-à-dire sachant lire les caractères de Dieu sur le livre du visage humain, vous ne pouviez vous empêcher de regarder et de regarder encore cette délicieuse laideur transfigurée par l’intelligence, qui, de traits vulgaires et presque informes, faisait tout à coup, à force de cœur et d’âme, un visage qu’on aurait voulu embrasser ! […] Cette puissance de souffrir pour tous, et cette puissance de compatir à tous, lui donnaient la puissance d’exprimer pour tous, et tous aussi reconnaissent leurs gémissements dans sa voix. […] On entend malgré soi la mélodie banale, semblable à la voix du crieur public ; souvent même on répète soi-même, en dépit de soi, l’air dont on est obsédé et les paroles qui répugnent à vos opinions.
. — Ainsi, en musique, le rythme et la mesure suspendent la circulation normale de nos sensations et de nos idées en faisant osciller notre attention entre des points fixes, et s’emparent de nous avec une telle force que l’imitation, même infiniment discrète, d’une voix qui gémit suffira à nous remplir d’une tristesse extrême. […] La voix s’altère ; les dents se serrent ou se frottent les unes contre les autres, et le système musculaire est généralement excité à quelque acte violent, presque frénétique… Les gestes représentent plus ou moins parfaitement l’acte de frapper ou de lutter contre un ennemi 7. […] Vous savez aussi jusqu’à quel point vous auriez à enfler votre voix pour produire un son analogue, et l’idée de cet effort se présente instantanément à votre esprit quand vous érigez l’intensité du son en grandeur. […] Mais il faut remarquer aussi que, plus l’effort de tension des cordes vocales est considérable dans la voix de poitrine, plus grande est la surface du corps qui s’y intéresse chez le chanteur inexpérimenté ; c’est même pourquoi l’effort est senti par lui comme plus intense. Et comme il expire l’air de bas en haut, il attribuera la même direction au son que le courant d’air produit ; c’est donc par un mouvement de bas en haut que se traduira la sympathie d’une plus grande partie du corps avec les muscles de la voix.
Quand nous penchons près d’elle une oreille inquiète, La voix du trépassé, que nous croyons muette, A commencé l’hymne éternel. […] « À sa voix, en vos temps de folie et de crime, « Les révolutions ont ouvert leur abîme. […] « Dieu vous dénombrera d’une voix solennelle. […] VI Telle est la majesté de tes concerts suprêmes, Que tu sembles savoir comment les anges mêmes Sur les harpes du ciel laissent errer leurs doigts : On dirait que Dieu même, inspirant ton audace, Parfois dans le désert t’apparaît face à face, Et qu’il te parle avec la voix !
Depuis que le maître est couché pour les siècles sous sa pierre de Wahnfried, la place immense qu’il tenait parmi nous apparaît davantage ; sa gloire monte comme un soleil, éblouissante et féconde, et l’oiseau mystérieux dont Siegfried entendit la voix dans la forêt chante incessamment au-dessus des lauriers de sa tombe. […] C’est dans la Revue Populaire de Paris de 1867 qu’on peut lire les deux articles où Tissot épancha son admiration : « Le second acte, dit-il, dans l’article du 1er juin, est un sublime hosannah d’amour : on retient son souffle ; immobile comme une statue, on écoute dans une magnifique extase ces voix qui ne sont pas de la terre et qui parlent une langue inconnue… » Il y a pourtant dans cet article autre chose que des mots : « L’opéra, dit-il, resplendit de toutes les beautés du drame… Le but que Wagner a toujours poursuivi, c’est de faire monter l’opéra au drame. […] « Grondez, voix terribles de la mer ; vagues, secouez aux lueurs des éclairs vos crinières d’écume blafardes. […] En entendant la nouvelle, Iseult perd la voix de douleur ; elle est si désolée de la mort de Tristan !
Vogl est resté superbe aux premier et troisième actes de Tristan ; l’insuffisance de la voix était plus pénible au second Rien à ajouter sur les autres interprêtes ; l’absence de M. […] Là, il était besoin de voix : M. […] Tous les rôles seront sus en double, de façon à pouvoir parer n’importe quelle éventualité ; les chœurs et l’orchestre, recrutés avec un soin tout particulier, comprendront quatre-vingts voix et quatre-vingt-dix instruments. […] Non point Fidelie, recueil d’aimables chansonnettes, entre lesquelles splendit une extraordinaire page ; l’opéra véritable de Beethoven est une messe solennelle en ré majeur, composée pour les voix, l’orchestre et l’orgue.
Mais, un instant après qu’il l’a quittée, voici venir son neveu Arthur qui lui annonce, d’une voix tragi-comique, la mort de M. […] » Et puis, il faut le dire, quoique l’honneur même parle et condamne par la voix sévère du soldat ; cette situation dénaturée d’un fils accablant son père inquiète la conscience. […] En écoutant cette bonne femme, si humble et si résignée tout à l’heure, dire son fait à ce mari, dont la grosse voix la faisait trembler, il me semble, sauf le respect dû à ses vertus, que j’entends parler l’ânesse de Balaam. […] Il raconte aux assistants, d’une voix affaiblie, le dévouement de cette femme, et il leur demande d’être témoins du mariage suprême qui, en lui léguant son nom, acquittera sa dette de cœur envers elle.
On parle du discours de Clemenceau, à la fin duquel l’orateur était très fatigué… Une conversation générale, où l’on entend la voix tendre du gros Spuller, disant à Berthelot : « Il a trouvé dans le cerveau de notre grand ami, une finesse… » Et les apartés se taisent, et l’on écoute Spuller parlant de son grand ami mort, avec un peu de la religion d’un amoureux. […] De ce long corps qui se laisse tomber sur les divans, avec des affaissements de pantin cassé, sort une voix doucement dolente, se plaignant d’une fatigue qui ne lui permet pas même de soulever les bras. […] Il parle lentement, avec une voix étoupée, et cela pendant qu’il pelote et manie et chiffonne, de ses doigts caressants, des satins, dans lesquels il fait courir des moires et des cassures luisantes. […] Aujourd’hui, il ne frétille pas ce bout de nez, et répète ce que la voix morne du romancier formule sur le ton de : « Frère, il faut mourir », à propos de la vente de nos livres futurs : « Les grandes ventes… nos grandes ventes sont finies !
En produisant devant le public une voix qui s’adressait avec une parfaite confiance au cercle étroit de la famille, je risque de défigurer le caractère vrai de. […] De toute leur jeune voix, ils ont crié pour qu’on s’y préparât ; ils pressentaient qu’elle les jetterait bas, et joyeusement ils y coururent. […] Jules Véran me raconte qu’un soir, au Mort-Homme, quand l’heure de l’attaque approchait pour un régiment provençal et que les chefs inquiets d’un bombardement effroyable se demandaient si leur signal serait entendu, une voix entonna la Coupo santo de Mistral… C’est un hymne religieux, vous savez de quelle beauté, à la gloire de la terre et des traditions, et qui réunit dans l’enthousiasme tous les fils du génie provençal… Une voix entonna, tous s’y joignirent et, la minute sonnée, c’est aux accents de cette Marseillaise de Maillane que les soldais du 15e corps conquirent la citation dont ils sont aujourd’hui si fiers…