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1811. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Des faits merveilleux attestés par des petites villes tout entières sont devenus, grâce à une enquête plus sévère, des faits condamnables 80.

1812. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Deux jours après, assis sur une banquette de l’escalier du théâtre, et palpitants et tressaillants au moindre bruit, nous entendions Mme Allan jeter à travers une porte qui se refermait sur elle, de sa vilaine voix de la ville : « Ce n’est pas gentil, ça ! 

1813. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Nous avons vu la Christiade en six volumes, par un Chanoine d’Avignon qui avoit travaillé ci-devant à la Gazette de cette ville.

1814. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Le mérite des historiens de notre révolution n’est point d’avoir compris les nécessités politiques ou économiques évidentes qui pèsent sur le développement de ce grand drame, telles que la guerre étrangère, la guerre civile, la disette, la détresse des populations de Paris et des grandes villes ; c’est surtout d’avoir senti l’âme de cette révolution, avec ses passions bonnes et mauvaises, palpiter dans le cœur de tous les hommes qui ont été chargés de la diriger ou de la déchaîner.

1815. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

la populace soulevée démolit les prisons, lâcha les criminels, maltraita les pairs, et fut trois jours maîtresse de la ville, brûlant, pillant et se gorgeant. […] Le squire de campagne déblatère, après boire, contre la maison de Hanovre, et porte la santé du roi au-delà de l’eau ; le whig de la ville, le 13 janvier, porte celle de l’homme au masque855, et ensuite de l’homme qui fera la même chose sans masque.

1816. (1890) Dramaturges et romanciers

Un sentiment de calme pareil à celui qui nous saisit dans une petite ville de province enveloppe de son silence cette charmante idylle bourgeoise éclairée d’un doux rayon d’automne. […] En premier lieu, il a eu le bonheur de naître d’une famille où les goûts littéraires étaient traditionnels, dans cette ville de Genève, carrefour de la civilisation européenne, où se croisent la France, l’Italie et l’Allemagne, et qui, en dépit de l’antique exclusivisme calviniste, est de tous les centres de culture intellectuelle le plus admirablement situé pour créer des esprits libres et des imaginations cosmopolites. […] Par une singularité des plus curieuses, Genève est le lieu du monde qui convient le mieux à la fois et aux esprits qui, estimant que les préjugés sont nécessaires à la vie humaine, tiennent à conserver ceux qu’ils ont, et aux esprits qui, estimant que les préjugés sont malsains, tiennent à s’en débarrasser, — la ville où l’on a le plus de facilité pour être à volonté soit momier, soit hégélien. […] Nous trouvons le jeune écrivain d’abord à Paris, où il se partage entre trois passions bien différentes, l’enseignement d’Eugène Burnouf et le sanscrit, le musée du Louvre et la peinture, et enfin le théâtre ; puis à Bonn, où il fut initié à la philosophie de Hegel, et où il fit un assez long séjour, qui semble lui avoir laissé des souvenirs que nous comprenons sans peine, Bonn étant une des petites villes du monde où il serait le plus doux de vivre et de mourir. […] Ce n’était cependant qu’une fausse alerte : la dame n’avait eu que le tort de jouer trop gros jeu dans une ville d’eaux où elle avait perdu une somme excédant ses ressources, en présence d’un témoin bien appris qui avait eu la galante charité de la tirer d’embarras, d’où cette mystérieuse correspondance et ces relations secrètes.

1817. (1903) Propos de théâtre. Première série

On sent, car le peintre des imperfections humaines a aussi les siennes, que Trissotin, plus que Tartuffe, est l’être abhorré de Molière ; que Molière, homme de lettres très en faveur en 1672, et fort bien en cour, a été autrefois un pauvre comédien de campagne, regardant avec envie du côté de Paris, et fort impatienté de ces réputations de salon et de coterie qui s’y font à si bon marché ; que, depuis, ces mêmes hommes de salon et de ruelles, ces poètes de la ville, ce sont eux qu’il a rencontrés, jaloux à leur tour et irrités, sur sa route, et dont il a eu à souffrir mille attaques et mille cabales. […] C’est Pyrrhus disant, sans étalage de philosophie historique, ni d’élégie sur les misères humaines, mais enfin, cependant, un peu comme Scipion murmurant un vers d’Homère sur les ruines de Carthage : Je songe quelle était autrefois cette ville Si superbe en remparts, en héros si fertile, Maîtresse de l’Asie ; et je regarde enfin Quel fut le sort de Troie, et quel est son destin. […] Il n’y a d’autre solution et je n’ai d’autre espoir que la mort ; et je l’attends. » — Mithridate reste seul, méditant une triple vengeance, lorsqu’on lui apprend que les Romains assiègent la ville. […] La ville est sauvée.

1818. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Esprit précieux et réalisme superficiel, voilà leurs deux caractères. « Roman bourgeois » avec le Gil Blas, comédie romanesque et spirituellement entortillée avec les Fausses Confidences, croquis vifs et humoristiques de la ville, sans la profondeur même de La Bruyère, avec les Lettres Persanes, églogues fades et prétentieuses, fables élégantes et malicieuses sans un grain de poésie, voilà ce que font les plus grands d’entre eux. […] En ce même point de l’espace où Fontenelle cause avec une grande dame, au milieu d’un parc, la Normandie va passer, puis une grande nappe d’eau, puis des Anglais qui causent politique, puis une mer immense, puis des Iroquois, puis la Terre de Jesso ; et voilà cent aspects divers : ici ce sont des chapeaux, là des turbans, et puis des têtes chevelues, et puis des têtes rases ; et tantôt des villes à clocher, tantôt des villes à longues aiguilles qui ont des croissants, et des villes à tours de porcelaine, et de grands pays qui ne montrent que des cabanes… Elle est charmante cette page. […] C’est tous les toits des maisons d’une ville, et ceux des bourgeois, et ceux des nobles, et ceux des princes, et ceux des prisonniers, et ceux des fous, que soulève le Diable boiteux ; c’est toutes les conditions humaines, de dupe, de fripon, d’écolier, de bandit, de valet, de gentilhomme, d’homme de lettres, d’homme d’État, de médecin, d’homme à bonne fortune, de mari tranquille et campagnard, et la pudeur m’avertit d’en passer, que traverse successivement Gil Blas. […] Avant d’avoir pris possession de sa pleine originalité, il écrit un livre qui est le Chapitre de la Ville arrangé en petit roman fantaisiste. […] Il regarde ce peuple de laboureurs et d’artisans qu’il a créé autour de lui, ces beaux domaines, ces fabriques, cette ville florissante qui est son œuvre, et son rempart.

1819. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche, de l’homme qui se fait lui-même, lui représentait par les trois sécessions la masse de l’humanité conquérant successivement la conscience ou le sentiment de soi, la pudicité ou le mariage légal, et enfin la dignité ou l’aptitude aux magistratures dans les divers ordres. 3° Quant à l’avenir qui suit cette émancipation et à la perspective future et finale des destinées humaines sur la terre, ce devait être un des objets, un des pressentiments de la Ville des Expiations : M.

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