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394. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Grew, puis Vaillant viennent de démontrer les sexes et de décrire la fécondation des plantes ; Linné invente la nomenclature botanique et les premières classifications complètes ; les Jussieu découvrent la subordination des caractères et la classification naturelle. […] Maupertuis, Condorcet et Lalande sont mathématiciens, physiciens, astronomes ; d’Holbach, La Mettrie, Cabanis sont chimistes, naturalistes, physiologistes, médecins. — Grands ou petits prophètes, maîtres ou élèves, savants spéciaux ou simples amateurs, ils puisent tous directement ou indirectement à la source vive qui vient de s’ouvrir. […] L’histoire humaine est chose naturelle comme le reste ; sa direction lui vient de ses éléments ; il n’y a point de force extérieure qui la mène, mais des forces intérieures qui la font ; elle ne va pas vers un but, elle aboutit à un effet.

395. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Cependant le plus vif de son éloquence lui vient de sa partialité. […] Se faire un plan, attendre, avant de prendre la plume, cette plénitude qui est l’inspiration des bons écrivains, rejeter les pensées isolées, les premières vues, se défier des traits, c’est œuvre d’homme ; si le style vient de là, je comprends que pour un style il faille un homme. […] Je viens de parler du jardin de Montbard.

396. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Au lieu de chercher la preuve du christianisme dans tel ou tel texte particulier des Écritures, ou dans une argumentation personnelle qui s’adresse à la raison de chacun, M. de Lamennais soutenait qu’il faut la chercher avant tout dans la tradition universelle et dans le témoignage historique des peuples : et pour cela il croyait voir, même avant la venue de Jésus-Christ et l’établissement du christianisme, une sorte de témoignage confus, mais concordant et réel, à travers les traditions des anciens peuples et jusque dans les pressentiments des principaux sages. […] J’exprime là le sentiment que laissent certains de ses ouvrages, et celui particulièrement qu’on vient de réimprimer et dont je dirai un mot. […] Voyez, vous venez de respirer, et la forme a disparu.

397. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville Lorsque M. de Tocqueville aborda la science politique, un très-grand nombre d’écoles ou plutôt de partis contraires et hostiles se partageaient, comme nous venons de le voir, l’empire des esprits. […] « J’apprends chaque matin en me réveillant, dit-il, qu’on vient de découvrir une certaine loi générale et éternelle dont je n’avais jamais ouï parler jusque-là. […] Au reste, pour bien comprendre la pensée de Tocqueville et ne pas confondre des choses très-distinctes, il faut remarquer qu’il peut y avoir deux sortes de despotisme dans les sociétés démocratiques : le despotisme politique, qui naît de l’omnipotence des majorités, et le despotisme administratif, qui vient de la centralisation.

398. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Chez nous, par exemple, dès le moment où le tiers-état a commencé à se soustraire à la féodalité, c’est-à-dire vers le temps des croisades, il a commencé à être la nation même ; car la noblesse n’a plus eu qu’un ministère à l’égard de la société, c’est-à-dire un service public à accomplir : des honneurs sans doute étaient attachés à ce service public, mais enfin la nation tout entière marchait dans la direction progressive dont nous venons de parler. […] Elles ont aussi successivement pénétré dans le domaine de la poésie, de la littérature, des arts, et même des sciences : madame de Staël vient de leur ouvrir la carrière de la pensée. […] La légitimité française vient de sauver l’Europe de l’anarchie dont elle était menacée ; sans cette légitimité, l’Europe aurait acheté de notre ruine et de sa propre ruine la chute de ce génie oppresseur qui pesait sur elle et sur nous.

399. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Le livre que Michelet vient de publier, sous ce titre éternellement jeune, intéressant et couverture jaune : L’Amour, est prodigieusement difficile à examiner. […] voilà le magnifique sujet du livre que Michelet vient de publier. […] Nous qui l’avons lu, comme nous lisons tout ce qui vient de son auteur, bien plus pour l’expression que pour le renseignement, bien plus pour l’agrément que pour les profits graves, nous ne sommes pas, du reste, de ceux qui croient qu’un livre ne peut avoir qu’un seul accent.

400. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

L’exercice qui vient de l’exercé, pour le distinguer de l’exercice qui vient de Dieu). […] Tout vient de là. […] Elle ne vient pas de la luxure. […] Elle vient de l’argent. Elle vient de cette universelle interchangeabilité.

401. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Je viens de la part d’Apollon. […] Pourquoi ces formules d’étudiant allemand qui vient de découvrir la philosophie ? […] Les deux femmes, ayant vu venir de loin deux ombres, se cachent derrière un arbre. […] Puis, je viens de prendre la forte culotte, et je dois payer sous peine d’être affiché. […] Or, elle vient de retrouver un camarade d’enfance, André Laroque, qui est d’un an plus jeune qu’elle.

402. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

La mélancolie païenne venait de l’absence de convictions : la mélancolie chrétienne prend sa source dans les profondeurs de la foi. […] Toutes ces causes réunies préparaient la venue de cette « maladie du siècle » dont nous devons suivre maintenant le développement. […] Il est donc aisé, grâce à lui, de répondre à la question que je viens de poser. […] Les deux poètes russes que je viens de nommer ont exercé sur la jeunesse de leur temps une action profonde, le dernier surtout. […] Là, elle se demandait si le moment était venu de disparaître.

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