t’es tout évêque d’Avranches ce matin. » D’où vient ce mot ? […] Il leur en demeura à jamais reconnaissant ; il garda avec eux de tout temps tous ses liens : et vieux, affaibli de corps, ce fut chez eux à Paris, dans leur maison de la rue Saint-Antoine, qu’il voulut achever de vieillir et qu’il vint mourir. […] La belle poésie française du xviie siècle n’était pas encore venue éclipser ces derniers restes brillants, ces jeux prolongés de la Renaissance. […] Mais, si vous n’êtes fait comme ceux qui ont été devant vous, peut-être que ceux qui viendront après ne seront pas fâchés de vous ressembler, et d’être faits comme vous aurez été. […] Il eût mieux aimé pourtant l’exposition au nord, et il nous en dit les raisons, non sans grâce : Tous les orages, les grands vents, les grêles et les pluies violentes viennent du midi.
Ce n’est pas de la politique que je viens faire ; je ne veux qu’appliquer à quelques sujets nouveaux la même méthode d’analyse dont j’use à l’égard des auteurs et des personnages littéraires. […] Son jugement tient compte de tout, et vient finalement se résumer sous une forme à la fois complexe et ingénieuse. […] Il venait seulement d’atteindre depuis quatre ou cinq jours cet âge requis pour le vote, lorsque la Chambre des pairs eut à prononcer son jugement sur le maréchal Ney (5 décembre 1815). […] Venu l’un des derniers dans cette discussion mémorable, M. de Broglie y laisse à son tour des traces lumineuses. […] Humann, ministre des Finances, en présentant son budget à la Chambre en janvier 1836, avait brusquement déclaré, sans avoir consulté ses collègues, que le moment était venu, selon lui, de réduire l’intérêt de la rente.
Elle n’avait pas été élevée à Saint-Cyr, elle était venue trop tôt pour cela ; mais elle en vit les commencements ; et, un jour que Racine récitait à Mme de Maintenondes scènes d’Esther qu’il était en train de composer pour cette maison, Mme de Caylus se mit à les déclamer si bien et d’une voix si touchante, que Racine supplia Mme de Maintenonde demander à sa nièce d’y jouer. […] Sur ce principe, il fut conclu que le roi viendrait chez Mme de Montespan ; mais, pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables, et les plus graves de la Cour, seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait Mme de Montespan qu’avec elles. Le roi vint donc chez Mme de Montespan, comme il avait été décidé ; mais insensiblement il la tira dans une fenêtre ; ils se parlèrent bas assez longtemps, pleurèrent, et se dirent ce qu’on a accoutumé de dire en pareil cas ; ils firent ensuite une profonde révérence à ces vénérables matrones, passèrent dans une autre chambre ; et il en advint Mme la duchesse d’Orléans, et ensuite M. le comte de Toulouse. […] Puis, avec l’usage et le temps, il en vint à exprimer plus encore, et à ne pas signifier seulement une qualité du langage et de l’esprit, mais aussi une sorte de vertu et de qualité sociale et morale qui rend un homme aimable aux autres, qui embellit et assure le commerce de la vie. […] Venue après les La Fayette, les Sévigné et les Maintenon, remarquée ou cultivée par elles et les admirant, elle sut ne leur ressembler que pour se détacher à son tour, et elle brille de loin à leur suite, la plus jeune et la plus riante, avec son éclat distinct et sa délicatesse sans pâleur.
Il est curieux qu’une folle branche issue de cette souche antique et vénérable soit venue ainsi aboutir à l’abbé de Choisy. […] On m’habillait en fille toutes les fois que le petit Monsieur (frère de Louis XIV) venait au logis, et il y venait au moins deux ou trois fois la semaine. […] La barbe ne lui était pas venue, car il l’avait fait passer de bonne heure, au moyen de je ne sais quelle eau, mais la beauté et le visage s’en étaient allés. […] Vers 1684, il était venu à Louis XIV une ambassade de Siam, de laquelle il semblait résulter qu’il suffisait d’envoyer au roi siamois un ambassadeur et quelques missionnaires pour le convertir au christianisme, lui et ses sujets. […] Et quand je me veux faire bien aise, je fais venir M.
Tel était l’homme au régime simple et austère, à l’esprit patriarcal, aux mœurs antiques, que la Révolution française vint frapper d’abord de son spectacle, et qu’elle alla bientôt chercher et relancer dans sa Savoie, en la bouleversant. […] D’autres nations, ou, pour mieux dire, leurs chefs ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. […] Bonaparte vient directement du ciel… comme la foudre. ». […] Après Friedland et après Tilsitt, quand le général Savary vint à Saint-Pétersbourg, ce soldat homme d’esprit, et plein d’intelligence, y rencontra M. de Maistre, et il eut le mérite de se prendre d’intérêt et de goût pour lui. […] » Son fils Rodolphe était venu le rejoindre à Saint-Pétersbourg, et il était entré au service dans les chevaliers-gardes de l’empereur Alexandre.
Ses défauts sont de ceux qui choquent le plus aisément en France, ce ne sont pas des défauts français ; et ses qualités sont de celles qui ne viennent trop souvent dans le monde qu’après les choses de tact et de goût, car elles tiennent à l’âme et au caractère. […] Pour Gibbon, en racontant les impressions qu’il reçut à ce retour, il fait semblant d’être un peu piqué dans son ancien amour ou dans son amour-propre d’amant sacrifié ; mais, en y regardant bien, on voit qu’il est plutôt charmé de trouver désormais en Mme Necker, quand il viendra à Paris, une introductrice naturelle auprès de la meilleure société, auprès surtout de ce cercle de philosophes et de beaux esprits dont il était si curieux et si digne, lui qui ne vivait que de la vie de l’esprit. […] Un jour pourtant (elle venait d’avoir trente-cinq ans), elle laisse échapper comme une plainte légère : J’ai bien de la peine, écrit-elle à une amie, à m’habituer à tous changements ; l’âge, qui vient si lentement en apparence, m’a surprise précisément par cette marche sans bruit ; je crois être dans un monde nouveau, et je ne sais si l’instant de ma jeunesse fut un songe, ou si c’est à présent que le rêve commence. […] L’autre grande amitié de Mme Necker fut pour Thomas, pour cet écrivain estimable et moral, qu’il est de mode de venir railler aujourd’hui, mais qui eut des talents littéraires distingués et des qualités de cœur touchantes : Nous fûmes unis dans notre jeunesse par tous les rapports honnêtes, lui écrivait Mme Necker (1778), et jamais une idée moins pure ne vint ternir votre amitié. […] J’ai voulu montrer cet exemple singulier d’une certaine éloquence onctueuse et solennelle, bien singulier exemple en effet, si l’on songe qu’il est sorti de la dernière moitié du xviiie siècle, du milieu de cette société en proie à la dissolution, et qu’il vient d’une personne qui y vécut trente années sans se laisser entamer un seul instant ni atteindre.
M. de Talleyrand vint ce soir-là chez le maréchal avec une arrière-pensée. […] Il y avait cette magie du nom de Napoléon enflammant la masse et les rangs inférieurs de l’armée, et restant pour elle synonyme de France ; enfin, pour répéter un mot que je viens d’employer et qui dit tout, il y avait une religion. […] Mais alors, mais dans le moment, Marmont demeura surtout frappé de ce soudain revirement dont il avait été témoin, et de l’inutile danger d’une lutte désespérée : et lui-même ne venait-il pas d’affronter cette lutte et d’en supporter tout l’effort ? […] La première idée fut qu’il ne conclurait rien avant leur retour et qu’il se rendrait jusque-là invisible ; la seconde idée, plus simple, qui vint des maréchaux et de Ney en particulier, fut : « Mais pourquoi ne venez-vous pas à Paris avec nous ? […] Comme cette réponse ne venait point, et que l’aide de camp sentait le prix des instants, il insista pour qu’on rappelât au roi qu’il attendait.
La renommée de Bernardin de Saint-Pierre vient d’avoir un retour de fraîcheur et un reverdissement. […] La nuit venue, on servit avec propreté tout ce que l’habitation fournissait. […] Mais comme cet avis lui venait du caissier, et sans qu’il y eût une lettre au ministre, M. de Breteuil, il refusa d’abord, et se choqua comme pour la gratification de M. de Vergennes. […] Horace invitait Mécène à venir manger dans sa petite maison de Tivoli un quartier d’agneau et boire du vin de Falerne. […] Elle venait d’être signée hier lorsque le ministre m’a renvoyé votre inconcevable lettre où vous rejetez ce qui vous est offert de la part du roi.
Le mur était blanchi à la chaux, les jeunes prédécesseurs de Bonaparte l’avaient un peu charbonné, et le nouveau venu put lire dans cette cellule ces quatre inscriptions que nous y avons lues nous-même il y a trente-cinq ans : — « Une épaulette est bien longue à gagner. […] Il vient une heure où le genre humain est tenu de compter avec cet histrion de Shakespeare et ce mendiant d’Isaïe. […] Cela va et vient comme vous, cela marche sur la terre, cela pèse, cela offusque, cela obstrue. […] La place de Shakespeare est parmi les plus sublimes dans cette élite de génies absolus qui, de temps en temps accrue d’un nouveau venu splendide, couronne la civilisation et éclaire de son rayonnement immense le genre humain. […] Soyez Paskiewitch ou Jellachich, statue ; soyez Augereau ou Bessières, statue ; soyez le premier Arthur Wellesley venu, on vous fera colosse, et les ladies vous dédieront vous-même à vous-même, tout nu, avec cette inscription : Achille.