que Pascal voulait défendre la religion ; que La Bruyère faisait son chapitre des Esprits forts, et Massillon son sermon de la Vérité d’un avenir ; que Bossuet, enfin, lançait ces paroles foudroyantes sur les athées ? […] Un méridien décide de la vérité, ou de peu d’années de possession. Les lois fondamentales changent, le droit a ses époques ; plaisante justice qu’une rivière ou une montagne borne ; vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Certes, le penseur le plus hardi de ce siècle, l’écrivain le plus déterminé à généraliser les idées pour bouleverser le monde, n’a rien dit d’aussi fort contre la justice des gouvernements et les préjugés des nations.
Quand on ne présente sur la toile qu’un seul personnage, il faut le peindre avec la vérité, la force et la couleur de Van Dyck ; et qui est-ce qui sait faire un Van Dyck ? […] Qui qu’il en soit, la maxime que cette Société a osé donner comme un conseil, ou plutôt comme un précepte, et qu’elle a même prise dans tous les temps pour règle de sa conduite, est le résultat d’une affreuse et triste vérité, dont l’expérience journalière, et particulièrement la mauvaise opinion que beaucoup de gens ont encore de Sénèque, sont malheureusement une preuve sans réplique. Cette vérité affligeante est le sujet d’un quatrain de Pibrac, que le grand Condé répétait souvent, soit qu’il eût lui-même éprouvé les suites funestes de la calomnie, soit qu’il en eût observé les effets sur d’autres personnes : Quand une fois ce monstre nous attache, Il sait si bien ses cordillons nouer, Que bien qu’on puisse enfin les dénouer, Restent toujours les marques de l’attache.
Sur un plan plus enfoncé, et correspondant au persécuteur terrassé, vu de face, un soldat sur son cheval ; le cheval tranquille est plus brave que l’homme qui est fort effrayé, mais à la vérité d’un faux effroi, d’un effroi de théâtre ; ce gros soldat joue la parade. […] Ce bras droit qu’il tient étendu en l’air est vraiment hors de la toile ; l’autre bras ainsi que la main sont bleuâtres, ce qui suppose, contre la vérité, de la durée dans une position contrainte. […] Monsieur Lépicié, laissez là ces sujets, ils exigent un tout autre goût de vérité que le vôtre, faites plutôt… rien.
L’art ne consiste pas à contenter tous les goûts, en flattant les uns par ce qui choque les autres, mais à faire que les goûts les plus différents soient d’accord de la justesse d’une pensée, de la beauté d’une expression, de la vérité d’une peinture. » C’est fort bien dit ; mais Nisard oublie que La Bruyère n’était pas dupe et qu’en cette occasion surtout il ne parlait point par principe. […] Chateaubriand survit ; et quand on vient nous dire que « les beautés littéraires varient avec les royaumes et avec les époques », on énonce une affirmation qui ne deviendra jamais un principe parce qu’elle ne contient qu’une part de vérités très restreintes. […] Le style est un produit physiologique, ce qui signifie sans doute que chacun écrit avec son tempérament, vérité qui n’est pas précisément très neuve et dont on se serait moqué, si c’était moi qui l’eusse découverte.
La philosophie est l’amour sincère et la recherche acharnée de la vérité, et Cousin, le professeur, l’homme à effet, le théâtral, qui a trouvé sa véritable voie en devenant, après 1830, un homme politique, n’a pas et n’a jamais eu l’indépendance vis-à-vis des autres et de lui-même, la force d’impersonnalité et l’amour désintéressé du vrai qui constituent le philosophe. […] C’est ainsi que tous les arts et même la musique font arabesque autour du livre majestueux qu’ils ornent et qu’ils parachèvent… Il n’y a certainement rien de supérieur à l’encyclopédisme de cette publication, mais ce n’est pas là, pour nous, le plus grand mérite de l’ouvrage, qui est mieux que complet par les renseignements puisqu’il est vrai par l’aperçu… La vérité, qui est toujours le but de l’Histoire, est, dans l’histoire de Jeanne d’Arc, plus difficile à atteindre que dans une histoire moins sublime et moins merveilleuse… L’histoire de Jeanne d’Arc est plus qu’humaine. […] Il a fait rentrer l’histoire de France, de cette monarchie fondée par des évêques — disait Gibbon — et cultivée et civilisée par des saints, dans sa vérité historique, qui est catholique autant que politique et militaire.
Il n’y a de vérité pour eux que démontrée géométriquement. […] Cette vérité ne suffit pas. […] Lui, il veut la vérité avec violence. […] La vérité que poursuit Maxence n’est pas une vérité d’école. […] La vieille monarchie française n’a jamais eu d’autre programme, et la vérité politique se trouve rencontrer la vérité sociale dans le geste du Roi.
La vérité est qu’on ne sort jamais de soi-même. […] Dût-il y tomber, qu’est-ce que cela ferait à la vérité des idées qu’il exprime ? […] Non, la vérité ne nous fait pas peur ! […] Je n’en sais rien ; et il me semble, à moi, que cela n’est pas dans la vérité humaine ; mais peut-être que cela est dans la vérité du cirque. […] sont-ils surtout conformes à la vérité des faits ?
Il a pénétré la crédulité, la bonhomie, la douceur narquoise du paysan de sa province, et les croquis qu’il nous en donna (Au pays du Berri) ont autant de saveur et plus de vérité peut-être que les fresques magistrales de George Sand. […] Lapaire célèbre son Berry à la façon des chanteurs populaires et, pour se rapprocher mieux de la vérité, il le célèbre dans le patois local.
J’ignore si je les ai bien jugés ; du moins j’ai la conscience qu’au moment où ces pages ont reçu leur dernière forme, il ne m’était resté aucun ressentiment de l’usage qu’on avait fait des erreurs de ces écrivains contre les vérités conservatrices de la société humaine. […] C’est à l’écrivain à se rendre assez maître de sa vie pour remplir son devoir envers le public et la vérité.