En approchant du seuil de la maison que le philosophe habitait, il défend de frapper à la porte selon l’usage ; il y fait déposer les faisceaux. […] Sans Sénèque et Martial, combien de mots, de traits historiques, d’anecdotes, d’usages, nous aurions ignorés ! […] On a pensé que l’instituteur l’avait écrit à l’usage de son élève ; je n’en crois rien. […] C’est que les passions ne sont pas des vices : selon l’usage qu’on en fait, ce sont ou des vices ou des vertus. […] Mais combien de fois n’arrive-t-il pas que les préjugés, les usages, les coutumes, les religions, les lois mêmes s’opposent aux progrès !
Vous saurez aussi ce qui est à votre usage dans son esprit, ce qu’il vous convient de vous approprier ou de lui laisser dans les idées qu’il exprime.
Rien de plus judicieux que le Chapitre qui concerne Hérodote ; celui qui est intitulé, de la nécessité de l’Histoire, de son usage, de la maniere dont il faut y mêler les sciences, en la faisant lire à un Prince, est rempli de préceptes sages, de réflexions saines, de critiques justes & bien présentées.
Ses armes étoient la satyre ; il en fit usage.
Nos derniers idéologues sont tombés dans une grande erreur, en séparant l’histoire de l’esprit humain de l’histoire des choses divines, en soutenant que la dernière ne mène à rien de positif, et qu’il n’y a que la première qui soit d’un usage immédiat.
Son domestique Pierre, espèce de Jacques le Fataliste honnête et décent, l’habille en disant, suivant son usage : « Eh bien ! […] Dans deux feuilletons de novembre 1808, sur l’Usage des Expressions communes en Poésie, le critique, partant d’un vers de Baudouin, où M. […] Et tout à côté de cet hommage rendu au vrai talent dans les rangs de la cause religieuse, Mlle de Meulan remettait à leur place le citoyen La Harpe et le citoyen Vauxcelles, qui avaient pris sujet d’un article d’elle sur l’Éducation des Filles de Fénelon, pour se livrer l’un en plein Lycée, l’autre je ne sais où, à la déclamation d’usage sur le fanatisme d’irréligion et aux autres lieux-communs qui faisaient explosion alors. […] Dans cet essai trop peu connu, il serait possible de noter quelque trait qui se rapprocherait du genre de Mlle de Meulan, celui-ci, par exemple, que « l’esprit est comme ces instruments qui surchargent et fatiguent la main qui les porte sans en faire usage. » Mais, en général, la méthode est distincte et même opposée.
Nicole avait plus d’usage ; on dit pourtant qu’un jour, par distraction, il posa en entrant son chapeau, ses gants, sa canne et son manchon sur le lit de la princesse ! […] Elle était proprement de ces esprits fins que Pascal oppose aux esprits géométriques, de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile, et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » Mais, géométrie à part, l’usage même, le monde et son coup d’œil, sa finesse et ses élégances, le sang de princesse dans toutes les veines, une âme féminine dans tous ses replis, cette vocation, ce point d’honneur de plaire qui est déjà une victoire, de belles passions, de grands malheurs, une auréole de sainte en mourant, l’entrelacement suprême autour d’elle de tous ces noms accomplis, de Condé, de La Rochefoucauld et de Port-Royal, cela suffit à composer à Mme de Longueville une distinction durable, et lui assure dans la mémoire française une part bien flatteuse, que nul renom d’héroïne ne surpasse, que nulle gloire, même de femme supérieure, n’effacera. […] Cousin a publiées récemment au complet dans ses Fragments littéraires (1843) ; j’en ai fait constamment usage dans ce portrait, mais je n’avais pas jugé que la mémoire de Mme de Longueville dût gagner à une publication complète.
Les plus indépendants, Descartes en tête, « seraient bien marris » d’être confondus avec ces spéculatifs chimériques qui, au lieu de suivre la grande route frayée par l’usage, se lancent à l’aveugle, en ligne droite, « à travers les montagnes et les précipices ». […] Parce que nous les acceptons de confiance, elles n’en sont pas moins saintes, et elles n’en deviennent que plus saintes lorsque, soumises à l’examen et suivies à travers l’histoire, elles se révèlent à nous comme la force secrète qui, d’un troupeau de brutes, a fait une société d’hommes En général, plus un usage est universel et ancien, plus il est fondé sur des motifs profonds, motifs de physiologie, d’hygiène, de prévoyance sociale. […] Ce qu’on peut dire de mieux en faveur « d’une nation policée394 », c’est que ses lois, coutumes et pratiques se composent « pour moitié d’abus, et pour « moitié d’usages tolérables » Mais sous ces législations positives qui toutes se contredisent entre elles et dont chacune se contredit elle-même, il est une loi naturelle sous-entendue dans les codes, appliquée dans les mœurs, écrite dans les cœurs. « Montrez-moi un pays où il soit honnête de me ravir le fruit de mon travail, de violer sa promesse, de mentir pour nuire, de calomnier, d’assassiner, d’empoisonner, d’être ingrat envers son bienfaiteur, de battre son père et sa mère quand ils vous présentent à manger. » — « Ce qui est juste ou injuste paraît tel à l’univers entier », et, dans la pire société, toujours la force se met à quelques égards au service du droit, de même que, dans la pire religion, toujours le dogme extravagant proclame en quelque façon un architecte suprême Ainsi les religions et les sociétés, dissoutes par l’examen, laissent apercevoir au fond du creuset, les unes un résidu de vérité, les autres un résidu de justice, reliquat petit, mais précieux, sorte de lingot d’or que la tradition conserve, que la raison épure, et qui, peu à peu, dégagé de ses alliages, élaboré, employé à tous les usages, doit fournir seul toute la substance de la religion et tous les fils de la société.
Ils auraient aussi bien pu le définir un animal qui fait rire, car si quelque autre animal y parvient, ou quelque objet inanimé, c’est par une ressemblance avec l’homme, par la marque que l’homme y imprime ou par l’usage que l’homme en fait. […] Une des raisons qui ont dû susciter bien des théories erronées ou insuffisantes du rire, c’est que beaucoup de choses sont comiques en droit sans l’être en fait, la continuité de l’usage ayant assoupi en elles la vertu comique. […] On pourrait dire que les cérémonies sont au corps social ce que le vêtement est au corps individuel : elles doivent leur gravité à ce qu’elles s’identifient pour nous avec l’objet sérieux auquel l’usage les attache, elles perdent cette gravité dès que notre imagination les en isole. […] Mais il y a d’autres procédés plus discrets, en usage chez les poètes par exemple, qui tendent peut-être inconsciemment à la même fin.