Car cet amour suscite une sorte de rêverie qui nous apaise et nous rend plus doux, étant faite d’une vague et flottante sympathie pour toutes les formes innocentes de la vie universelle. […] On dirait qu’ils sont à peine sortis de la matrice universelle, à peine dégagés de la boue féconde des antiques déluges, et que leurs yeux viennent à peine de s’ouvrir sur le monde, tant ils y sentent d’inconnu et tant leurs idées sont simples et leurs sentiments abrupts.
Car le baudelairisme implique, même dans ses complaisances à la chair, la conscience de son indignité et une vision du péché universel. […] Cette idée lui inspire un grand trouble, d’affreux remords et enfin une immense pitié de l’universelle souffrance humaine.
L’œuvre est concordante en ses parties, les emblèmes désertant leur habituelle fonction n’y attirent point l’œil comme des écriteaux, mais disparaissent dans l’universelle gloire ; et vers les clartés descendues des verrières, au-dessus des ombres d’où jaillissent les tiges des arceaux, une patrie mystérieuse des âmes est évoquée par le conflit de mille nervures jointes comme des mains pour la prière. […] La parabole du grain de sénevé est un symbole dans l’Évangile ; mais, telle que le catéchisme nous l’enseigne, à savoir : « le grain de la pensée divine germera dans le cœur des hommes et l’on en verra grandir l’arbre immense de l’Église universelle dont les rameaux couvriront toute la terre », — elle devient une allégorie.
On raconte qu’à ses débuts à Paris, au milieu des vifs applaudissements qu’elle excitait, un seul homme, enfoncé dans un coin de loge, et résistant à l’enthousiasme universel, se bornait de temps en temps et à de rares endroits à dire : « C’est bon, cela ! […] Le fidèle d’Argental, nommé légataire universel, ne crut pas compromettre son caractère de magistrat en acceptant cette mission de confiance, et il s’honora par là dans l’opinion.
… Cette disposition de bon accueil, de facilité universelle et d’enthousiasme, avait son péril sans doute. […] On y parle de la nature, de l’art, et de leurs rapports délicats ; on y parle du monde ; de l’ordre universel, et du point de vue relatif à l’optique humaine.
Aucun nom littéraire de son siècle (si l’on excepte Montaigne) ne jouit d’une faveur aussi universelle. […] Ce sont tous ces trésors si neufs alors, trésors de morale, trésors d’héroïsme, qu’Amyot, le premier, versa si copieusement à la fois et si limpidement dans le torrent de la circulation au xvie siècle, de ce siècle corrompu et fanatique, comme pour l’épurer et l’humaniser, et dont la reconnaissance universelle, le cœur de tous les honnêtes gens, lui sut un gré infini.
Il se méfia à l’instant de cette monarchie délabrée et dissolue, où, sur des lits de roses et tout en partant pour l’Opéra, on se flattait qu’il n’y avait qu’à promulguer quelques principes abstraits pour assurer l’affranchissement universel et la félicité du monde. […] Mais la société française à cette date, emportée tout entière par une fièvre de régénération universelle, était loin de cet esprit d’application et de médication modérée qu’elle ne connut guère jamais.
Le monarque parle, tout est peuple, et tout obéit » ; c’est-à-dire que, par suite du relâchement excessif des pouvoirs, de l’affaiblissement des mœurs et d’une sorte de dissolution lente et universelle, il n’y avait plus en France alors de digue véritable et solide entre la masse entière de la nation et le roi ; que les divers corps et ordres de l’État n’avaient plus de force pour subsister par eux-mêmes et pour résister, le jour où ils seraient mis sérieusement en question, et qu’il n’y avait plus qu’un trône debout, au milieu d’une plaine immense, d’une plaine mobile. […] Après l’avoir lu, il reste toujours une difficulté pour moi : comment concilier chez l’auteur une si fine et, au fond, une si méprisante description de la sottise réputée par lui presque universelle depuis Adam, avec ce grand respect pour l’humanité en masse et avec ce culte si continuel de l’opinion présente ?
s’écriera-t-on, Bossuet, l’auteur du Discours sur l’Histoire universelle, ne savait pas l’histoire ! […] Enfin dans ce magnifique Discours sur l’Histoire universelle, fait à l’usage d’un prince moderne et d’un prince français, il ne manque que deux petites choses : l’histoire moderne et l’histoire de France.