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413. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

malgré cette fin d’un homme qui meurt en prenant toutes ses précautions pour qu’on s’en aperçoive et pour que la charité des gens de bien ne puisse calomnier sa mémoire en l’honorant d’une bonne action dernière, malgré l’exil volontaire dans lequel la vanité trouve moyen de s’encadrer encore, lorsque tous les autres cadres ont été brisés, enfin malgré des travaux… considérables, si vous comptez le nombre des volumes, et qui n’ont jamais (malheureusement) été interrompus, M.  […] Excepté Walter Scott, génie accumulé, replié longtemps sur lui-même, et qui écrivait tard sous la pression d’une cruelle infortune, et Balzac, — un homme à part, — constitué pour le travail comme Mabillon, avec cette tôle étonnamment féconde que n’ont pas d’ordinaire les grands travailleurs, vous n’avez dans le xixe  siècle que de ces immenses fécondités qu’il faudrait plutôt appeler des incontinences, et dont la facilité de production tient bien plus à l’avachissement de l’esprit par le métier qu’à son énergie par l’exercice sévèrement entendu du talent. […] Doué d’un tempérament qui lui permettait l’excès du travail et l’excès en tout, l’auteur de romans si divers n’a pourtant jamais eu d’inspiration personnelle.

414. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

C’est la lacune la plus regrettable de ce bon travail. […] Il travaille pour rien, et c’est ce qui fait la beauté de son travail. […] Comte qui sait si bien que la division du travail c’est l’ordre et que l’incohérence du travail et la confusion des travaux c’est l’anarchie, n’a pas levé cette idée. […] C’est “Bonaparte” qui prend soin de ce travail préliminaire. […] Il devient propriétaire de son travail.

415. (1913) Poètes et critiques

La mise en page des Blasphèmes exigea un travail de disposition dont je voudrais donner l’idée. […] En même temps que cet ouvrage ou peu après s’impriment des travaux d’édition (Bossuet, Chateaubriand, Joubert, Saint Augustin). […] Entre le travail d’école de 1890 et l’essai magistral de 1900 s’étaient écoulées, presque silencieusement, dix années laborieuses. […] Il a, tout d’abord, mentionné et critiqué d’autres travaux, le premier volume de la Correspondance générale de Chateaubriand, que M.  […] Ce serait un travail ingrat que d’expliquer la décadence du talent de Verlaine après s’être efforcé d’en mesurer la grandeur.

416. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Depuis le mariage de ses filles, Mme de Tracy, soit à Paris, soit à sa campagne de Paray en Bourbonnais, donnait au moins six heures par jour à la lecture et au travail de l’esprit. […] On put en sourire ; pour moi, et sans me permettre ici d’opinion sur les deux autres femmes d’esprit, je ne vois rien que de simple aux raisons que se donnait Mme de Tracy pour un tel choix de sérieuses occupations et qui devaient être plus longues que la vie : J’ai organisé mon travail, et je suis décidée à traduire tout de bon le livre des Offices de saint Ambroise, dont je n’avais fait que de courts extraits. […] À Paray, où elle poursuivait de préférence son travail, elle ne trouvait aucun secours ; le curé du village n’était pas capable de la diriger, ni même de l’entendre : Je lui demandais un jour ce qu’il pensait des Pères apostoliques ; il n’en pensait absolument rien, ne sachant pas même leurs noms. […] Je n’ai donc personne qui puisse me seconder dans mon travail ; il me faut tout lire, tout chercher, tout écrire et tout recopier. […] C’était considérer ce travail sous son vrai jour, c’est-à-dire comme un exercice individuel qu’elle se proposait et comme un passe-temps fructueux.

417. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

L’influence de tels travaux, il faut tout d’abord le reconnaître, est bien antérieure d’ordinaire à la publication qui s’en faite sous forme de livres ; et, pour ce qui est de M. Ampère en particulier, voilà sept années au moins que cette influence existe, qu’elle féconde les directions des jeunes esprits laborieux, qu’elle stimule, qu’elle éclaire les travaux collatéraux des autres critiques, qu’elle réagit même sur les talents des maîtres plus mûrs, pour les avertir à quelques égards d’un certain progrès nouveau. […] Sous cette continuité de travaux plus ou moins sévères, l’esprit de poésie n’a cessé de courir comme un ruisseau qui, pour être caché, n’en donne pas moins, aux endroits même les plus graves d’aspect, une sorte de fraîcheur et de vie165. […] Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer la forme et le but des travaux entrepris par ses doctes prédécesseurs. […] Dom Rivet qui, aidé de dom Duclou, de dom Poncet, de dom Colomb, de dom Tennes, ces humbles inconnus, est le principal auteur des neuf premiers volumes de l’ Histoire littéraire de la France, avait en vue, au point de départ, les travaux de La Croix du Maine et de Du Verdier, dans leurs Bibliothèques françoises qui s’arrêtent au xvie  siècle.

418. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Amené, nous dit l’introduction, par l’ensemble de ses travaux sur la Gaule romaine, à s’occuper d’Attila et de son irruption au midi du Rhin, en 451, l’historien s’est arrêté avec une curiosité indicible devant l’étrange et terrible figure du roi des Huns, et il a eu la prétention de le contempler dans sa réalité, et en dehors de toute fantasmagorie et de tout mirage. […] Ce que pensait Attila, le rôle des dieux qui tombaient, celui du Dieu qui s’élevait, la défiance créée entre Rome et Constantinople par l’érection de cette dernière en siège de l’Empire, le travail intérieur du Christianisme parmi ces peuples, à la faveur d’une mission qui courait comme la foudre, soit souterrainement, soit en plein jour, rien de tout cela, qui était l’important dans une telle histoire, ne se trouve dans l’ouvrage de M.  […] Le travail de haute observation statistique et morale que M.  […] À ne considérer les travaux de M. Amédée Thierry qu’avec les yeux d’une Académie des inscriptions, il est certain que l’ensemble de ces travaux est imposant et que l’aperçu n’y manque pas, à ses risques et périls, il est vrai, car ce n’est pas tout que de voir en histoire, il faut voir juste.

419. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

La fausse ostentation de l’amour de la Patrie n’en imposera plus dans des bouches mensongeres ; & l’Ecrivain utile qui respectera les Loix, vengera la Religion, rappellera les mœurs, défendra le goût, sera assuré de voir protéger ses travaux, & de n’avoir pas à gémir des tristes effets de son zele. […] Ceux qui s’intéressent au succès de ses travaux, autant qu’à l’avantage du Public, sont portés, par ces deux motifs, à désirer qu’au talent de l’analyse, il pût réunir un style plus flexible, plus agréable, plus varié.

420. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Il passa successivement par toutes les places de la haute Magistrature, &, dans les différentes fonctions qu’il eut à remplir, il sut toujours régler ses travaux selon l’esprit de chaque ministere. […] C’est elle, ajoutoit-il, qui doit animer tous nos travaux, qui en adoucit la peine, & qui peut seule les rendre véritablement utiles * ; d’où il tiroit cette conséquence foudroyante pour les esprits forts & les cœurs corrompus, que la Religion est la vraie Philosophie **.

421. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VII. Suite du précédent. — Paul et Virginie. »

Le vieillard, assis sur la montagne, fait l’histoire des deux familles exilées ; il raconte les travaux, les amours, les soucis de leur vie : Paul et Virginie n’avaient ni horloges, ni almanachs, ni livres de chronologie, d’histoire et de philosophie. […] Ils ne connaissaient d’autres époques historiques que celles de la vie de leurs mères, d’autre chronologie que celle de leurs vergers, et d’autre philosophie que de faire du bien à tout le monde et de se résigner à la volonté de Dieu… …………………………………………………………………………………………… Quelquefois, seul avec elle (Virginie), il (Paul) lui disait au retour de ses travaux : « Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse.

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