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106. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 357-358

Sa plus grande réputation vient de sa Tragédie d'Iphigénie en Tauride, Piece qui eut un grand succès, & restée au Théatre, malgré ses endroits foibles & même vicieux. […] Il est difficile qu'une Tragédie soit bonne, avec des imperfections aussi marquées. […] Ce jeune Poëte travailloit à une seconde Tragédie, lorsqu'une mort imprévue l'enleva au Théatre, où sa carriere auroit pu devenir plus glorieuse que celle de ses rivaux, pour peu qu'il eût eu le temps de perfectionner son génie.

107. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 75-77

La Tragédie de Zaïre est entiérement calquée sur la Tragédie d’Othello de Shakespear. […] Il a fait aussi des Tragédies qui méritoient quelque succès.

108. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Ce n’est plus à Sophocle ou à Aristophane que les premiers auteurs de nos tragédies ou de nos comédies « classiques » demanderont des leçons de leur art, c’est à Plaute et c’est à Sénèque. […] La tragédie l’emporte, grâce à la Poétique de Scaliger, 1561 ; — grâce à la popularité des tragédies de Sénèque ; — et grâce enfin au succès du Plutarque d’Amyot. […] Grévin, 1560 ; — La détermination des caractères de la tragédie [Cf. Scaliger, Poetices libri septem, livre I, ch. 5, 6, 8, 9, 11, 16] ; — Le choix des sujets. — La règle des unités. — Jean et Jacques de La Taille. — De l’unité de ton dans la tragédie de la Renaissance. — De l’avantage que l’on trouve à traiter des sujets connus, et même déjà traités. — L’emploi de l’histoire dans la tragédie. — D’un mot d’Amyot sur les « cas humains représentés au vif ». — L’orientation de la tragédie classique est déterminée dès 1570. […] — Ses tragédies romaines : Porcie, Cornélie, Antigone ; — et qu’elles sont de l’histoire toute crue, mêlée d’intermèdes lyriques et descriptifs [Cf. 

109. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 302-304

Gillet le] Nous avions négligé de parler de celui-ci dans la premiere édition de notre Ouvrage, parce que sa Tragédie de Manco-Capac est une de ses productions que la Critique doit oublier, à l’exemple du Public. Cet Auteur a depuis cherché à se rendre célebre par une autre Tragédie, intitulée, les Druïdes. […] Et les ordres du Gouvernement, qui ont défendu l’impression de cette Tragédie, n’ont fait que lui épargner une seconde chute, déjà décidée par la réprobation des Gens de goût.

110. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 84-86

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il en a fait beaucoup, & la Tragédie de Mirame paroît être incontestablement son Ouvrage, par la tendresse paternelle qu'il témoigna pour cette Piece. […] On sait que le bon accueil de cette Tragédie fut l'effet de la flatterie ; aussi ne se soutint-elle pas. […] Le génie de Corneille triompha des efforts de l'autorité, & le crédit du Ministre ne servit qu'à procurer une excellente Critique, qui fit encore mieux sentir les beautés de cette Tragédie.

111. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Je prétends qu’il faut désormais faire des tragédies pour nous, jeunes gens raisonneurs, sérieux et un peu envieux de l’an de grâce 1823. Ces tragédies-là doivent être en prose. […] Les règnes de Charles VI, de Charles VII, du noble François Ier, doivent être féconds pour nous en tragédies nationales d’un intérêt profond et durable.

112. (1739) Vie de Molière

Il y avait déjà eu un comédien appelé Molière, auteur de la tragédie de Polyxène. […] C’est le comédien Baron, qui a été unique dans la tragédie et dans la comédie. […] On peut dire en passant, que c’est là le grand art des tragédies de l’admirable Racine. […] Il n’y avait pas plus d’art dans les tragédies. […] On pensait que le comble de la perfection est une tragédie déclamée, avec des chants et des danses dans les intermèdes.

113. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

La forme lyrique, si naturellement appelée dans la tragédie des Perses, n’apparaît pas avec moins de grandeur dans les six autres tragédies qui nous restent d’Eschyle, sans parler de celles qui ont péri, et dont quelques-unes devaient être des hymnes religieux en action. […] Dans la combinaison dramatique et jusque dans les mètres de cette œuvre, on peut remarquer un caractère particulier, au-delà des formes de la tragédie accoutumée. […] Ce caractère tenait si bien au génie même du théâtre grec, qu’en baissant, après Eschyle et Sophocle, le ton de la tragédie, Euripide n’en est pas moins lyrique. […] Et quel hymne dépassa jamais cette invocation d’Hippolyte à Diane, dans le Chœur joyeux et pur par où commence avec tant de grâces la tragédie sanglante de Phèdre ? […] C’est en dire assez sur la flamme de passions diverses, depuis le patriotisme et la pitié jusqu’à la fureur, dont cette poésie lyrique de la tragédie grecque agita l’ancien monde.

114. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

Nous le voyons en 1711 publier une Lettre critique sur la tragédie de Crébillon, Rhadamiste et Zénobie, qui était alors dans tout son succès. […] Dans son jugement de Rhadamiste, qui parut en brochure, le critique, après avoir reconnu qu’il y a dans la pièce des traits hardis, heureux, et des situations intéressantes, se met à la suivre scène par scène et à démontrer les invraisemblancesk, les incohérences du sujet, l’action peu liée, les caractères peu soutenus ; il n’en laisse à peu près rien subsister : Enfin, dit-il, je n’ai pas d’idée d’avoir jamais lu une tragédie plus embarrassée, plus fausse, et moins intelligible ; j’ai l’avantage de pouvoir dire ici tout ce que je pense, sans crainte de faire tort à l’auteurl ; car, ou je m’égare dans le jugement que j’expose, et en ce cas le public le vengera de moi, ou le public déférera à mes remarques, et en ce cas même il en rejaillira beaucoup de gloire à M. de Crébillon : on estimera à la vérité un peu moins sa pièce, mais il paraîtra d’autant plus grand, qu’il aura mieux trouvé l’art de fasciner les esprits, en leur cachant les défauts de sa tragédie à force de splendeur et de magnificence. […] C’était un poète d’humeur bizarre que Crébillon : il avait promis à Du Fresny, pour son Mercure, une critique, faite par lui, de sa propre tragédie, et il l’avait en effet commencée de bonne foi sans se ménager. […] C’était une vanité de plus, car le succès, enlevé d’emblée, allait son train et ne dépendait plus des critiques : il s’était fait deux éditions de la tragédie en huit jours, et les représentations, commencées longtemps avant le carnaval, devaient franchir avec vigueur le carême tout entier, ce qui était alors la plus glorieuse épreuve.

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