Il se vante, il est vrai, en ces Lettres qui le changent, non plus en nourrice, mais en tombe, d’avoir été trois ans un damné mauvais sujet ; mais, outre que les passions ne sont pas plus de l’âme que les servantes ne sont leurs maîtresses, quoique les mauvais sujets les leur préfèrent souvent, un homme qui, comme feu Mérimée, passa toute sa vie à avaler des dictionnaires et des grammaires, à visiter des musées, à gratter la terre pour y trouver des antiques, à monter et à descendre des escaliers pour entrer ès Académies, à galoper et à valeter sur toutes les routes, comme un courrier de malle-poste, dans l’intérêt de l’art et des gouvernements, à rapporter au Sénat et à charader pour l’Impératrice, était attelé à trop de besognes pour avoir le temps de regarder du côté de son cœur pour s’attester qu’il en avait un… Eh bien, c’était là une erreur ! […] on ne retrouve, à l’état de revenant sorti de la tombe, que ce grand maigre, planté assez sinistrement sur ses échalas, que nous avons connu vivant, dans sa sécheresse de parchemin et de papyrus et sa face pâle de cheval de l’Apocalypse (qui était une rosse), et auquel il s’est lui-même comparé. […] Quand elles ont paru, on s’est jeté à ces lettres d’un caractère intime et qui semblaient promettre des révélations d’autant plus sûres qu’elles étaient posthumes… Mais, une fois lues, ces lettres sont tombées des mains stupéfaites et on ne les ramassera point !
Un jour, on croit qu’on l’a tarie, et voilà qu’en repenchant un peu la fiole sacrée, il en tombe inépuisablement des gouttes encore. […] Plus tard encore, une Correspondance diplomatique, tirée de l’ombre des chancelleries épaissie par la précaution, et misérablement altérée dans un intérêt de parti, révélait encore assez du de Maistre des Œuvres complètes pour qu’à côté du mensonge de l’altération on vît éclater la vérité de l’irréductible génie et tomber et passer sur l’imposture comme une rature sublime ! […] Il passe à travers et tombe par terre.
Il eût dû se borner, dans sa Bibliotheque des Ecrivains de Lorraine, à donner une notice de leurs Ouvrages, & ne pas se croire autorisé à dispenser des couronnes, qui, par malheur pour son discernement, tombent presque toutes sur des talens médiocres & souvent sur l’opposé des talens.
Il suffisait donc que l’Olympe s’écroulât pour en faire tomber les dieux.
Mais, sans tomber dans cet excès qu’on ne reprochera assurément pas à M. […] Ponsard ; Agnès de Méranie tomba. […] Ozaneaux tomba ; la question nègre n’était probablement pas mûre ; on ne pensait pas alors, tant les novateurs littéraires avaient corrompu le goût ! […] La royauté ne tombe pas seule. […] Les derniers rêves, les dernières illusions de modération républicaine tombent avec Vergniaud et ses complices, justement frappés par l’inflexible loi du talion.
Cette fois il a trouvé juste et il est tombé à belles dents sur sa proie.
… On demandait naguère, pour sa tombe, du bronze… Qu’à cela ne tienne : son œuvre fournit la matière.
On y releve avec force les erreurs, les méprises, les contradictions, les bévues, les absurdités dans lesquelles il est tombé, lorsqu’il a voulu disserter sur l’ancien Peuple de Dieu & sur les Livres sacrés.
Les Auteurs de ce dernier Dictionnaire ont eu d’autant plus tort de s’élever contre celui de M. l’Abbé Ladvocat, qu’ils sont tombés avec plus d’excès dans les fautes qu’ils lui ont reprochées, & qu’ils en ont commis une infinité d’autres beaucoup plus répréhensibles.