Il n’appartient qu’aux prédicateurs du premier ordre de sçavoir tirer parti de la fréquentation des spectacles & du jeu des grands comédiens ; témoin le P. […] Certains vieillards frémissent encore au souvenir de l’expression qu’il mit dans cette apostrophe au dieu des vengeances : Tirez votre glaive ** On a surtout présent Massillon.
Dans un autre genre, voyez tout ce que Raphaël et d’autres grands maîtres ont tiré de Moïse, des prophètes et des évangélistes. […] Le poète dispose son sujet relativement aux scènes dont il se sent le talent, dont il se croit tirer avec avantage.
Saint Augustin dit dans l’endroit de ses rétractations où il parle du livre qu’il avoit écrit sur la musique, qu’en l’écrivant son objet principal avoit été d’y traiter du secours merveilleux qu’on peut tirer de la mesure et du mouvement. […] Comment les anciens marquoient-ils la valeur des notes de leur musique organique ou instrumentale, puisque ces notes ne pouvoient pas y tirer leur valeur de la quantité des sillabes sur lesquelles on les auroit placées ?
Retombé dans une morne mélancolie, Chamfort en fut tiré par M. de Choisisseul-Gouffier, qui l’emmena avec lui en Hollande ; le comte de Narbonne était du voyage ; son esprit vif et étincelant puisait de nouvelles saillies dans celui de Chamfort. […] Cependant la tyrannie érigée par le crime, appuyée sur la terreur publique, devenait de jour en jour plus cruelle ; on signifie brusquement à Chamfort qu’il faut retourner dans une maison d’arrêt ; il se souvient de son serment : sous prétexte de faire ses préparatifs, il se retire dans une pièce voisiné, s’y renferme, charge un pistolet, veut le tirer sur son front, se fracasse le haut du nez et s’enfonce l’œil droit.
L’imprimerie est venue tirer de leur solitude ces pensées oiseuses : nul alors n’a voulu perdre le fruit amer de son propre tourment ; il fallait être Pascal pour se réjouir de sa pensée oubliée. […] Ils faisaient le sac de Troie, et ne songeaient point à en tirer l’ancien palladium, les vieux pénates, pour leur chercher, comme Énée, un asile assuré, de nouveaux sanctuaires.
L’esprit intéressé et curieux se dit à chaque instant : « Comment s’en tirera-t-elle ? » Mais elle ne s’en tire pas.
Ils tirent l’œil et l’âme. […] Ici, l’homme de style qu’il est ailleurs a procédé par éclairs, comme l’épée qu’on tire du fourreau ; ce n’est là que des notes, mais quels éclairs !
Il tirait aussi bien à l’œil de Philippe, comme l’archer d’Amphipolis, qu’au talon d’Achille comme Pâris, — au talon de ces choses qui pouvaient encore, dans ce temps-là, se croire immortelles ! […] Et en a-t-il tiré, comme moi, des conclusions ?
Nous le tirons des paroles même de l’auteur. […] Il n’entend guères que la France joue à ce pastiche de dupe irressemblant et dangereux, l’imitation de la Hollande et de l’Angleterre ; et s’il nous cite ce dernier pays, c’est pour nous donner un exemple frappant de l’énorme profit qu’une nation, industrielle pourtant de nécessité et par excellence, a tiré de l’agriculture, en appliquant les plus actifs procédés d’une exploitation intelligente aux ingratitudes natives de son sol… Alphonse Jobez, il est vrai, a vu ce qu’il est impossible de ne pas voir quand on regarde l’Angleterre.