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1567. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

En voyant l’animal sortir de l’œuf et acquérir successivement la forme et la constitution de l’être qui l’a précédé et de celui qui le suivra ; en le voyant exécuter au même instant un nombre infini d’actes apparents ou cachés qui concourent, comme par un dessein calculé, à sa conservation et à son entretien, on a le sentiment qu’une cause dirige le concert de ses parties et guide dans leur voie les phénomènes isolés dont il est le théâtre. […] Toutes les actions de décomposition organique ou de destruction vitale, dont l’organisme est le théâtre, se ramènent en somme à des fermentations. […] C’est bien toujours des combinaisons chimiques qui se font et se défont ; mais l’organisme a des procédés spéciaux, et l’étude seule de l’être vivant peut nous édifier sur le mécanisme des phénomènes dont il est le théâtre et sur les agents particuliers qu’il emploie.

1568. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Quoi de plus étonnant que de voir des spectateurs pleurer au théâtre ? […] Déjà, au théâtre, la docilité du spectateur aux suggestions du dramaturge est singulièrement accrue par l’attention et l’intérêt de la société présente.

1569. (1900) La culture des idées

Ainsi les feuilletonistes ont réussi à empêcher l’acclimatation en France de l’œuvre d’Ibsen ; ainsi les drames en vers, œuvre d’imitation par excellence, réussissent maintenant jusque sur les théâtres du boulevard ! Ces faits de théâtre, toujours très grossis par la réclame, illustrent bien une théorie. […] Ce système est utile quand il s’agit d’une pièce de théâtre qui souvent ne repose que sur un mot ou une situation qui feront tout aussi bon effet avec n’importe quel dialogue.

1570. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Elle commence par nous raconter des historiettes assez légères, les nouvelles des théâtres, les grandes luttes de la Pellissier et de la Le Maure, la chronique de la Comédie-Italienne et de l’Opéra (son ami d’Argental était très-initié parmi ces demoiselles) ; puis viennent de menus tracas de société, les petits scandales, que la bonne madame de Parabère a été quittée par M. le Premier85, et qu’on lui donne déjà M. d’Alincourt.

1571. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il parcourait ces champs, théâtre d’une immortelle gloire, lorsqu’il rencontra sans le chercher le général en chef de l’armée d’Italie et se prit pour lui d’un attachement passionné.

1572. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

De loin, je la crus seule, et, m’étant avancé vers elle, je vis qu’elle tenait Paul par le bras, enveloppé presque en entier sous la même couverture, riant l’un et l’autre d’être ensemble à l’abri… » Au théâtre, quand on a mis en opéra Paul et Virginie, il a fallu remplacer le jupon-parapluie, — qui eût fait de rire, — par une feuille de bananier.

1573. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Il y a donc encore, derrière le théâtre où s’enchevêtre l’intrigue, quelque chose de vert, une campagne où restent quelques fleurs, une nature qui enveloppe l’homme !

1574. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Quand je songe à ces deux pièces isolées qui se tiennent debout là-bas comme deux belles colonnes, et qui semblaient nous prêter d’avance le portique de l’édifice, à charge pour nous de le poursuivre, j’ai peine à ne pas rougir de ce que, sous nos yeux, ce rêve de théâtre est devenu. […] En tête des Chefs-d’œuvre du Théâtre espagnol.

1575. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Cette immense pitié que Shakespeare remue jusqu’au fond de nos âmes, « cette pitié sans aucun mélange d’admiration pour celui qui souffre » et qui va tout droit à l’homme misérable, parce qu’il est misérable, et parce qu’il est homme ; et aussi cette présence perpétuelle de la mort, la sensation de ce voisinage et de cette imminence redoutable, qui est, en effet, dans tout le théâtre tragique de Shakespeare comme une impression physique, comme un froid ; tout cela est très fortement senti par elle, et c’est comme avec terreur qu’elle salue en quelques pages très fortes le roi des épouvantements. […] Avec Voltaire, elle croyait, à cette époque, que le théâtre doit se proposer un dessein moralisateur : « Un écrivain ne mérite de gloire véritable que lorsqu’il fait servir l’émotion à quelques grandes vérités morales », Déjà, dans Corinne elle abandonne cette idée, qui tenait à sa conception vague de l’art antique et étroit de l’art moderne : « Alfieri a voulu marcher par la littérature à un but politique… ce but était noble ; mais n’importe, rien ne dénature les ouvrages d’imagination comme d’en avoir un. » Enfin, dans l’Allemagne, elle donne la véritable règle en cette affaire, la règle ancienne et moderne, et qui se tire aussi bien de la Poétique d’Aristote que du théâtre de Corneille : « Le but est d’émouvoir l’âme en l’ennoblissant. » Tout son livre de la Littérature était plein de l’idée de la supériorité du xviiie  siècle sur le xviie . […] Ce n’est qu’au théâtre, parce que le théâtre s’adresse à la foule, que l’inspiration religieuse se retrouve, et mêlée à bien d’autres choses.

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