. — Son talent. — Comment il est spontané. — Son style. — Comment il est novateur. — Son succès. — Ses affectations. — Ses lettres étudiées et ses vers académiques. — Sa vie de fermier. — Son emploi de douanier. — Ses dégoûts. — Ses excès. — Sa mort. […] Il devient maître, se proclame le représentant de la Révolution, déclare que « la carrière est ouverte aux talents », et lance les autres avec lui dans les entreprises. […] Avant de la définir, j’aime mieux la montrer, et pour cela il faut que l’on voie le caractère et la vie de celui qui le premier l’a pratiquée sans système, William Cowper ; car son talent n’est que l’image de son caractère, et ses poëmes ne sont que l’écho de sa vie. […] D’ailleurs il n’a ni le talent ni le loisir de pénétrer jusqu’au fond des personnages. […] Comme il a la plus riche provision de costumes et le plus inépuisable talent de mise en scène, il fait manœuvrer très-agréablement tout son monde, et compose des pièces qui, à la vérité, n’ont guère qu’un mérite de mode, mais cependant pourront bien durer cent ans.
Avec de tels moyens il se croyait un Orphée, et il l’emportait sur tous les artistes musiciens par la haute opinion qu’il avait de son talent. […] Une foule de jeunes chevaliers et de plébéiens, au nombre de plus de cinq mille, choisis parmi les plus beaux et les plus robustes, se répandaient de tous côtés pour prôner son talent : ils étaient divisés par compagnies. […] Chaque représentation était une fête, et Racine en était l’âme : c’était pour jouir du talent et de l’éloquence de Racine, c’était pour admirer ses vers immortels, que l’élite de la nation française était réunie. […] Cette destinée d’Athalie, très consolante pour les mauvais poètes, n’est pas moins propre à décourager les vrais talents. […] Voici un échantillon de son talent pour la versification : Yeux, quand cesserez-vous ces torrens larmoyeux ?
Or cette recherche est caractéristique du talent des Goncourt. […] Personne ne conteste son talent. […] Zola et la qualité particulière de son talent. […] Son talent est équilibré, pondéré, harmonieux. […] » Or on ne conçoit guère le talent de M.
Le besoin d’argent le force à quitter cette délicieuse halte et à chercher des ressources dans son talent poétique. […] Une série d’aventures bizarres lui fait quitter Goritz ; il se rend à Vienne et à Dresde : le premier ministre, comte Marcolini, goûte son talent et le protège. […] Son cœur venait d’être déçu par l’objet de son premier amour. « Mademoiselle Aloïse Weber, dit Scudo, était une jeune et jolie cantatrice de grand talent que Wolfgang Mozart avait entendue et connue à Munich avant son départ pour Paris. […] Une douce tristesse voilait son regard habituellement trempé de larmes, où se lisait le regret de la vie qui allait lui échapper dans la force de l’âge et dans la maturité du talent. […] Enfant, Mozart étonne le monde musical par les prodiges de son talent d’exécution ; homme mûr, il tient et surpasse tout ce qu’avait promis sa jeunesse.
L’aristocratie du talent est en train d’être tuée par le petit journal, qui dispose de la gloire, et n’en débite que pour les siens. […] La meilleure définition que l’on pourrait donner de son talent, c’est qu’il est le premier qui ait mis dans le bronze et dans le marbre, la vie nerveuse de la chair. […] C’est ce qu’il faut dans ce moment, avec du talent, et presque un nom, pour gagner sa vie : « Il le faut, répète-t-il, et ne croyez pas que j’aie de la volonté, je suis de ma nature l’être le plus faible et le moins capable d’entraînement. […] Une phrase sur la reconnaissance par tout le monde de son talent de paysagiste, le fait reparler. […] Pour moi, il me semble, que mon cadavre aurait horreur d’avoir derrière son cercueil, toute cette tourbe des lettres, et je demande seulement, pour mon compte, les trois hommes de talent, et les six bottiers convaincus, qui étaient à l’enterrement de Henri Heine.
À travers ces lueurs d’un talent néfaste mais énergique, on entrevoit nettement que si la poésie est vivante, l’âme est morte avant d’être née. […] Un secret remords de talent perdu semble par moment l’avertir qu’il ne faut pas ainsi répandre la poésie, cette huile des parfums, sur les pieds des courtisanes. […] Cela rappelle ces espiègleries d’enfants qui promènent sur les lèvres fermées d’autres enfants comme eux, la barbe d’une plume pour les faire rire ; la lèvre rit, mais l’âme ne rit pas ; puérilité indigne d’un talent qui se respecte même dans ses jeux ! […] Mais quel usage du talent que ce poème ! […] un ami, pour t’arracher aussi d’une main impitoyable quelques pages qui sont du talent, mais qui ne sont pas de la gloire ?
Il faut un tout autre talent. […] Ah, mon ami, combien de beaux piés, de belles mains, de belles chairs, de belles draperies, de talent perdu ! […] Celui-cy répondit que ce projet de tableau étoit fort beau, mais qu’il ne se sentoit pas le talent d’en faire quelque chose. […] En jugerons-nous comme d’un métier, comme d’un talent purement méchanique ? […] C’est sous la tyrannie de ce luxe que les talents restent enfouis ou sont égarés.
Si l’Assemblée législative n’avait pas été une législature terne et sans caractère, dominée de toutes parts et commandée par les clubs, vouée d’avance à l’impuissance et à la défaite, et ne devant paraître de loin que comme écrasée entre la Constituante et la Convention, si elle avait immortalisé quelqu’un des talents qui remplirent son cadre, le nom de Ramond serait plus connu historiquement. […] Un double résultat assez évident nous suffit : les intentions, les talents, les lumières que Ramond et quelques-uns de ses amis apportaient à l’Assemblée législative ne sont pas moins certains que ne l’est également leur impuissance. […] En 1800, Ramond rentra dans la vie politique : nommé au Corps législatif pour y représenter le département des Hautes-Pyrénées, il y prit la place qui était due à son caractère et à ses talents, et fut vice-président de cette assemblée. […] Ramond, dont le talent semble destiné à être prostitué à des charlatans, élevait le divin Motier encore plus haut qu’il n’avait fait le divin Cagliostro, dans son journal intitulé L’Ami des patriotes, etc., etc. » Ramond ne passe point pour avoir été le rédacteur de L’Ami des patriotes, journal modéré d’ailleurs, rédigé alors par Regnault de Saint-Jean-d’Angély.
Il se plaît à ce jeu, il se met à rédiger chaque pensée avec soin, et tout aussitôt avec talent : une sorte de grandeur de vue se mêle insensiblement sous sa plume à ce qui ne semblait d’abord que l’amusement de quelques après-dînées. […] L’inconvénient du système de La Rochefoucauld est de donner pour tous les ordres d’action une explication uniforme et jusqu’à un certain point abstraite, quand la nature, au contraire, a multiplié les instincts, les goûts, les talents divers, et qu’elle a coloré en mille sens cette poursuite entrecroisée de tous, cette course impétueuse et savante de chacun vers l’objet de son désir. […] Cousin sur les femmes du xviie siècle a eu grand succès : c’est plein de talent d’expression, de vivacité et de traits ; pourtant c’est choquant pour qui a du goût (mais si peu en ont) ; il traite ces femmes comme il ferait les élèves dans un concours de philosophie ; il les régente, il les range : Toi d’abord, toi ensuite ! […] Cousin à travers sa verve et tout son talent, et qui me font douter qu’il ait réellement pénétré par l’esprit autant que par l’enthousiasme et par l’érudition dans cet ancien monde.