La Révolution dans sa tête n’est plus une colère, c’est un plan. […] Toute la dépopularisation de la royauté en France, toutes les fautes des administrations précédentes, tous les vices des rois, toutes les hontes des cours, tous les griefs du peuple, avaient pour ainsi dire abouti sur sa tête et marqué son front innocent pour l’expiation de plusieurs siècles. […] Ce n’était pas sa faute, sans doute, mais ce fut son malheur ; sa tête charmante mais sans expérience n’avait rien du génie viril de gouvernement que demandait une telle époque. […] XXI De la situation dégradée du roi au moment où la constitution de 1791 était proclamée, où sa puissance n’existait plus, et où sa responsabilité pesait tous les jours sur sa tête, j’en conclus qu’il eût mieux valu alors pour le roi dégradé et pour la nation exigeante proclamer une république ou une dictature de la nation qui aurait laissé le roi à l’écart et en réserve pendant les essais d’application des principes populaires nouveaux. Je le crois encore, Louis XVI eut tort d’accepter une couronne qui n’était plus qu’une hache suspendue sur sa tête par les factions prêtes à se servir de lui, à le déshonorer, puis le frapper.
Les sonnets étaient arrivés en France à la suite et dans le cortège de Catherine de Médicis, femme de Henri II, laquelle avait mis en honneur le tour d’esprit subtil et la galanterie de tête qui fait le fond de ce genre. […] Il y avait deux nouveautés dans cette satire : le titre même de satire, qui se voyait pour la première fois en tête d’un ouvrage en vers français, et l’alexandrin substitué au petit vers, si populaire depuis Jean de Meung. […] Une belle demoiselle lui versa sur la tête de l’eau de rosé mêlée de jus d’herbes odoriférantes, symbole évident de sa douce et savoureuse poésie. […] Tantôt il enferme, entre un début et une fin traduite d’Horace, de Pindare, de Callimaque ou d’Anacréon, quelques pensées qui lui sont propres ; tantôt c’est le corps qui appartient aux modèles la tête et les pieds sont de l’imitateur. […] En tête des poésies en l’honneur de Charles IX.
Les maladroits qui lui cassèrent journellement la tête avec l’encensoir de sa phénoménale vieillesse, avaient là une insolente flatterie. […] Il l’y tourne de volonté, comme Darius tournait la tête de son cheval du côté du soleil… La poésie vraie, la poésie sincère de Hugo est bien plutôt du côté contraire. […] Les Chansons des rues, de ces rues à la physionomie qui s’en va et que la Civilisation, cette boueuse qui emporte au bout de son balai toutes les poésies du passé, finira par cirer comme le parquet des corridors d’un ministère, — et les Chansons des bois, des bois, cette dernière aristocratie à qui on abattra la tête comme à l’autre, et pour les mêmes raisons. […] Dans son poème, sous, une forme poétique, attendrissante, larmoyante, apostolique, car l’archevêque de Cousin sait au besoin faire l’apôtre, il résout la question posée pendant tant de siècles : à savoir que le Pape doit être décapité de sa couronne, en attendant qu’il le soit de sa tête ; — car, pour messieurs les démocrates autant que pour nous, les monarchistes, la couronne et la tête ne font jamais qu’un.
Directeur : Edouard Dujardin qui est aussi à la tête de la Revue wagnérienne. […] Mallarmé a parlé incidemment d’un livre qui ne requiert pas notre attention : Tête d’or, de Paul Claudel. […] René Ghil aura beau s’égosiller, on ne tournera la tête à ses vers, non plus qu’à ceux de MM. […] A la tête de cette publication, que l’observateur du mouvement littéraire n’a pas le droit d’ignorer, se trouve M. […] », nous disait d’elle en hochant la tête son créateur nu regard calme !
Jusque sous Philippe II, les cavaliers rapportaient de leurs expéditions des têtes de Maures pendantes à leurs selles et les jetaient aux enfants en passant dans les villages. […] Aux églises, les madones étincellent de pierreries et des soleils de diamants flambent sur leurs têtes. […] Poussée à bout, désespérée, sentant qu’elle fait crouler le destin sur sa tête, elle dénonce au roi son frère, Pylade, elle-même. […] L’Angleterre, à la tête des neutres, intervient pour proposer à la France et à la Prusse une suspension d’armes. […] Et quelle tête étrange !
« Nous l’avons vu, dit l’une, affronter la tempête « De cent foudres d’airain tournés contre sa tête. […] « Le peuple et le sénat contemple avec surprise « Ce vieillard indigent qu’Apollon favorise ; « Ce voile que la Parque a jeté sur ses yeux, « Sa vaste tête, Olympe ouvert à tous les dieux. […] « Hydre informe et sans yeux, de ses mains furieuses « Elle-même abattant ses têtes odieuses, « En nourrit une seule, et d’un bandeau sanglant « Sur ses propres débris la couronne en hurlant : « Cette tête agrandie et d’elle encor frappée, « Roule, et l’hydre renaît de sang toujours trempée : « Tel est le monstre. — Accours, épouse du Chaos ! […] « Il se tait, et de l’hydre une tête se dresse « Qui, prononçant ces mots, le remplit d’allégresse. […] De sa tête couronnée de tours, les restes de sa chevelure blanchie, que son désespoir avait arrachée, se répandaient en désordre sur la nudité de ses membres.
D’après les dispositions prises par le régent, on lui accorda des funérailles officielles ; mais ce ne fut pas l’éclat des funérailles dont la pompe accompagne publiquement le simple cercueil de chêne qui fit accourir toute la population de Berlin, jusqu’au plus modeste ouvrier, sur le trajet du cortège et leur fit attendre la tête découverte le passage du défunt ; non, c’était le sentiment unanime que l’illustre mort était un homme auquel le genre humain était redevable d’une grande partie du progrès de son intelligence. […] La foule attentive le reçut, la tête découverte. […] Derrière le cercueil marchaient les plus proches parents du mort, conduits par les chevaliers de l’ordre de l’Aigle noir ; à leur tête, le gouverneur de l’ordre, général feld-maréchal de Wrangel, le général prince G. de Radziwil, le général comte de Grœben. […] « Un long cortège de personnes de toutes conditions suivait immédiatement, puis, aussitôt, les équipages d’honneur et, en tête, les voitures de gala du roi et de la reine, attelées de huit chevaux, puis les voitures du prince régent, de tous les princes, de la diplomatie, etc., puis le cortège se prolongeait à l’infini. […] Dans ce livre, ainsi que dans la Chaumière indienne, et même dans les Études de la nature, déparées malheureusement par des théories aventureuses et par de graves erreurs de physique, l’aspect de la mer, les nuages qui s’amoncellent, le vent qui murmure à travers les buissons de bambous, les hauts palmiers qui courbent leurs têtes, sont décrits avec une vérité inimitable.
Si tu avais vu les neiges du pôle et les mystères du ciel austral, ton front, ô déesse toujours calme, ne serait pas si serein ; ta tête, plus large, embrasserait divers genres de beauté. […] Quand la Révolution éclata, ma bonne maman l’eut en horreur, et bientôt elle fut à la tête des pieuses personnes qui cachaient les prêtres insermentés. […] Un signal devait les avertir du moment où la tête tomberait, pour que tous fussent en prière quand l’âme de la martyre serait présentée par les anges au trône de Dieu. […] Je voyais bien ma supériorité intellectuelle ; mais, dès lors, je sentais que la femme très belle ou très bonne résout complètement, pour son compte, le problème qu’avec toute notre force de tête nous ne faisons que gâcher. […] Le flot d’abstractions qui me montait à la tête m’étourdissait et me rendait, pour tout le reste, absent et distrait.
C’est le musée Curtius de tous les dieux, demi-dieux, héros et hommes célèbres de l’antiquité : on les explique, on les commente ; ils sont en cire et leurs costumes ont été achetés au Temple ; mais cela ne fait rien : on pousse le ressort, ils remuent les yeux, ils baissent la tête, ils lèvent le bras, cela suffit ; on se persuade qu’ils sont vivants. […] Les gens du monde, au contraire, le trouvent obscur, ils ne comprennent pas son côté scientifique, ils se creusent la tête pour deviner le mot de certaines énigmes algébriques, ils ignorent la valeur de certains termes, ils passent des pages et même des chapitres, parce qu’ils y rencontrent de la fatigue ou de l’ennui, ils s’endorment sur les théories et ne se réveillent qu’aux descriptions. […] C’est à lui à prendre sa place, à marcher en tête le premier, comme un apôtre et comme un général, et à guider valeureusement ses deux sœurs éternelles à travers ces champs verdoyants où s’épanouissent, comme des fleurs de réhabilitation, les efforts de l’esprit humain. […] En tête, le poëte, celui que Dieu a baisé au front, l’élu ! […] Nous, nous courbons honteusement la tête et nous ne disons rien, et parfois même il se rencontre parmi nous des malheureux qui baisent la main qui nous frappe.