De même que le grand Frédéric, qui avait inventé un système de guerre et de victoire qui a été renversé par le système de guerre d’un autre inventeur, Napoléon, Balzac attend le Napoléon qui le vaincra.
Les systèmes d’idées qui aident à la vie ont, de ce fait, leur vérité ; les systèmes d’idées qui détraquent en nous l’aptitude à vivre ont là leur démenti. […] Bergson, au chapitre de « la philosophie », dédaigne, lui, les systèmes. […] Voici la guerre : elle détraque tout le faux-semblant du système. […] On flétrit un système qui entravait la gentille Allemagne, le prudent système de l’ancien régime. […] Nous apercevons le philosophe et demandons le système.
Le système planétaire est plus productif pour eux que pour les astronomes. […] L’ancien système des voitures à impériales (éternellement et vainement regrettées) résolvait à peu près la question. […] Ceux qui l’ont abolie ne connaissaient peut-être pas très bien la sensibilité de certains systèmes respiratoires. […] Vraiment, j’aimerais mieux le système anglais. […] Mais, toujours si le jury est un privilège, que dire d’un système judiciaire où le criminel seul est privilégié ?
Grâce à ce système d’études intelligentes, les tableaux sont perdus ; mais on sait comment ils étaient faits. […] est-il de votre système ? […] Ce dénigrement me semble accuser quelque chose d’incomplet ou dans votre nature ou dans votre système. […] Laissez battre votre cœur, oubliez tout système en vous rappelant que vous avez vingt ans. […] « Quand dans un système, on a négligé quelque chose dont le besoin pressant et inévitable se présente dans la nature, on a recours à une inconséquence pour réconcilier celle-ci avec le système.
J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. […] Toujours le système de la vieille tragédie renaîtra de ses cendres. […] C’est que c’est là, voyez-vous, que pèche le système, et ils ne le sentent que trop. […] Ne pressentez-vous pas quelles fusées d’idées nouvelles ce système nouveau peut vous renvoyer par simple effet de répercussion ? […] Cela étant, essayez donc de traiter une œuvre d’abord d’après ce système abominable, seulement pour rire.
Même les personnes les plus hostiles à l’ensemble de vues artistiques qu’on comprend sous le nom de Wagnérisme, ou les plus ignorantes de ce système, même celles-là admettent Lohengrin. […] Houston Stewart Chamberlain Le système harmonique de Richard Wagner63 Si l’on ouvre pour la première fois l’une ou l’autre de ces volumineuses partitions qui s’appellent Tristan, les Maîtres chanteurs, l’Anneau du Nibelung ou Parsifal, on considère d’abord avec étonnement, avec effroi même, ces pages noires de notes, ces portées où grimace la silhouette inédite de traits compliqués et bizarres, ce fouillis où s’entassent dièses, bémols, points, syncopes, tous les signes enfin propres à traduire sur le papier la pensée du compositeur, signes d’autant plus nombreux que la pensée est plus raffinée. […] Nous avons en cette revue (numéro du 8 octobre, page 257) expliqué le système de traduction suivi par M. […] Nous publierons des études sur la vie, les drames, le système musical et dramatique de Wagner. […] La Revue se donne pour programme de présenter des études sur la vie, les drames, le « système dramatique et musical » mais aussi sur le wagnérisme à l’étranger.
« L’idée est si peu une sensation affaiblie qu’elle n’est pas une sensation du tout ; elle est totalement différente de la sensation. » Et cela n’est point surprenant : la sensation est le produit d’une partie distincte du système nerveux, le cerveau. […] Nous savons que le cerveau est une addition aux organes des sens, tout comme ces organes sont une addition au système nerveux des animaux inférieurs. En descendant au plus bas degré de l’échelle animale, nous ne trouvons aucune trace du système nerveux ; en remontant nous trouvons un simple ganglion avec ses prolongements ; plus haut quelques ganglions et des sens rudimentaires ; plus haut des organes, des sens plus complexes et un cerveau rudimentaire ; chez l’homme enfin des organes complexes et un cerveau complexe. […] Darwin (Erasme) professe la même théorie, en substituant au mot « vibration » l’expression « mouvements sensoriels. » Bien que son système soit plein d’ « hypothèses absurdes », il a eu le mérite de voir que la psychologie est subordonnée aux lois de la vie, et de couper court par là à des questions mal posées et à des problèmes factices. […] On avait vaguement reconnu les rapports du physique et du moral, et les rapports généraux du système nerveux et des fonctions mentales : mais nul n’en avait tenté une démonstration précise.
Qu’il me suffise de dire que si l’on considère le mécanisme du mouvement volontaire en particulier, le fonctionnement du système nerveux en général, la vie elle-même enfin dans ce qu’elle a d’essentiel, on arrive à la conclusion que l’artifice constant de la conscience, depuis ses origines les plus humbles dans les formes vivantes les plus élémentaires, est de convertir à ses fins le déterminisme physique ou plutôt de tourner la loi de conservation de l’énergie, en obtenant de la matière une fabrication toujours plus intense d’explosifs toujours mieux utilisables : il suffit alors d’une action extrêmement faible, comme celle d’un doigt qui presse rait sans effort la détente d’un pistolet sans frottement, pour libérer au moment voulu, dans la direction choisie, une somme aussi grande que possible d’énergie accumulée. […] Et si, avec Spinoza et Leibniz, cette restriction disparut, balayée par la logique du système, si ces deux philosophes formulèrent dans toute sa rigueur l’hypothèse d’un parallélisme constant entre les états du corps et ceux de l’âme, du moins s’abstinrent-ils de faire de l’âme un simple reflet du corps ; ils auraient aussi bien dit que le corps était un reflet de l’âme. […] Notre corps, inséré dans le monde matériel, reçoit des excitations auxquelles il doit répondre par des mouvements appropriés ; le cerveau, et d’ailleurs le système cérébro-spinal en général, préparent ces mouvements ; mais la perception est tout autre chose 5. […] Le corps exécute des mouvements volontaires grâce à certains mécanismes, tout montés dans le système nerveux, qui n’attendent qu’un signal pour se déclencher ; le cerveau est le point d’où part le signal et même le déclenchement. […] Il y aurait d’abord un moyen, semble-t-il, d’en finir rapidement avec la théorie que je combats : ce serait de montrer que l’hypothèse d’une équivalence entre le cérébral et le mental est contradictoire avec elle-même quand on la prend dans toute sa rigueur, qu’elle nous demande d’adopter en même temps deux points de vue opposés et d’employer simultanément deux systèmes de notation qui s’excluent.
Les œuvres qu’on tentait étaient monstrueuses, au lieu d’être parfaites ; et elles valaient moins encore, s’il est possible, que le système hautain et vide qui prétendait les inspirer. […] Ce serait beaucoup exagérer que de croire qu’Aristote a confondu l’âme et le corps, comme l’ont fait plus tard de grossiers systèmes. […] Et s’ils en ont une, pourquoi l’a-t-on oubliée dans des systèmes qui ont la prétention d’expliquer l’âme tout entière ? […] Cette vie de l’intelligence et de la sagesse que la philosophie assure à l’âme, on sait assez ce qu’elle est dans le système de Platon. […] De là, dans son système, cette grande croyance de l’immortalité, qui fait du Platonisme une sorte de religion tout aussi inébranlable, et, sur quelques points, beaucoup plus complète que toute autre.