Boileau y coupa court par ses railleries, non moins qu’à cette lignée de poëmes épiques, le Moïse sauvé, le Saint Louis, la Pucelle ; Mme de La Fayette, sans paraître railler, et comme venant à la suite et sous le couvert de ses devanciers que Segrais et Huet distinguaient mal d’elle et enveloppaient des mêmes louanges, leur porta coup plus que personne par la Princesse de Clèves. […] Zayde est encore dans l’ancien et pur genre romanesque, quoiqu’elle en soit le plus fin joyau ; et si la réforme y commence, c’est uniquement dans les détails et la suite du récit, dans la manière de dire plutôt que dans la conception même. […] Les Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 se font remarquer par la suite, la précision et le dégagé du récit : aucune divagation, presque aucune réflexion ; un narré vif, empressé, attentif ; une intelligence continuelle.
Ce que nous demandons à l’enfance et à la jeunesse de Nodier, c’est moins une suite de faits positifs et d’incidents sans importance que ses émotions mêmes et ses songes ; or, de sa part, les souvenirs légèrement romancés nous les rendent d’autant mieux. […] Au lieu de cela, il n’a fait que fournir les plus intéressants et, sans comparaison, les plus regrettables dans cette suite de cadets trop pâlissants, qui ont tant fait couler de pleurs d’un jour, de d’Olban à Antony. […] Il connut Victor Hugo de bonne heure, à la suite d’un article qui n’était pas sans réserve, si je ne me trompe, sur Han d’Islande ; il découvrit vite, au langage vibrant du jeune lyrique, les dons les plus royaux du rhythme et de la couleur.
Je puis dire qu’après le trépas de mon frère, — alors que j’étais presque enfant, — la mort de la princesse Ruspoli fut pour ma jeunesse et pour mon âge mûr la première de toutes les pertes si cruelles que j’eus à déplorer par la suite. […] Ce fut avec le visage le plus affable et qui témoignait vraiment la satisfaction de son cœur, qu’il me dit : “Cher Monsignor, vous savez que nous ne recevons jamais personne pour les remercîments, mais nous avons voulu vous recevoir contre l’habitude, malgré cette journée si occupée, et quoique notre dîner soit servi, afin d’avoir le plaisir de vous dire nous-même ceci : En ne vous comprenant pas dans la dernière promotion, parce que nous avons été contraint d’attribuer à un autre le poste qui vous était destiné, nous avons éprouvé autant de tristesse que nous goûtons de joie à nous trouver en état de vous offrir de suite la charge de votante di segnatura maintenant vacante. […] « J’ai cru ne pas devoir cacher ce fait, parce qu’il en fut généralement question dans la suite ; mais je n’ai pas par-devers moi de preuves qui le confirment.
Les auteurs commencent par imaginer une suite et une confusion d’incidents singuliers : c’est là l’invention. […] En cherchant bien autour de certains fils de famille qui se sont ruinés galamment, et qui vivent sur le bien des autres, toujours courant à la suite d’une maîtresse ou devant un créancier, vous trouveriez quelque Mascarille, vicieux comme son maître, larron pour vivre, attaché pourtant, non par dévouement, mais parce qu’il n’y a pas d’hommes plus près d’être des égaux qu’un libertin et son valet. […] Peut-être Nicole, dans son Traité des moyens de conserver la paix, etc., etc., se rappelait-il Alceste, quand il écrivait cette suite de chapitres charmants sur l’obligation que l’on a de ménager les hommes.
C’est à ces modèles que l’enfant comparera dans la suite tous ceux qu’on lui fera, et dont il aura à apprécier la force ou la faiblesse, en quelque matière que ce soit. […] Plusieurs années de suite j’ai été aussi religieux à lire un chant d’Homère avant de me coucher que l’est un bon prêtre à réciter son bréviaire. […] Une observation qui se présente ici à mon esprit et qui n’est pas une des moindres raisons de différer l’étude des langues anciennes, c’est l’inversion ; où est l’enfant qui ait assez d’idées et d’étendue de tête pour embrasser toute la suite d’une période de cinq à six lignes où l’ordre des mots suspend le sens jusqu’à la fin ?
Cette petite pièce, faite d’abord pour la province, fut applaudie à Paris, et jouée quatre mois de suite. […] Le Cocu imaginaire fut joué quarante fois de suite, quoique dans l’été, et pendant que le mariage du roi retenait toute la cour hors de Paris. […] Les comédiens, ses camarades, voulurent que Molière eût toute sa vie deux parts dans le gain de la troupe, toutes les fois qu’on jouerait cette pièce ; elle fut représentée trois mois de suite, et durera autant qu’il y aura en France du goût et des hypocrites.
Le Cid (suite.) […] De Chimène, il n’en est pas plus question dans la suite de cette Chronique que si elle n’existait pas ; et un jour que le comte de Savoie, prisonnier de Rodrigue, lui a offert sa fille en mariage, le victorieux refuse, non pas en disant : « Je suis déjà marié », mais comme n’étant pas de ceux à qui appartient fille de comte et si riche héritière.
Il y avait quatre enfants en bas âge ; elle était l’aînée, et elle se dit que c’était à elle de faire l’office de chef de famille, de s’occuper de ses frère et sœurs, de es élever : elle le fit si bien et avec tant de suite, que bientôt elle n’était connue dans le quartier que sous le nom de la petite mère. […] L’état le plus naturel à l’homme qui étudie, comme à celui qui compose avec suite, même dans l’ordre de l’imagination, et qui par conséquent a besoin de longues heures de travail, est encore la vie domestique, régulière, intime.
Vers la fin du siècle dernier, à la suite et à l’occasion de la découverte du texte et des scolies de l’Iliade dans la bibliothèque de Saint-Marc par Villoison, et de l’édition qu’il en donna à Venise en 1788, il s’est fait toute une révolution sur Homère, sur la manière d’envisager les poèmes homériques, leur mode de composition, leur mode de transmission longtemps oral, et aussi il s’en est suivi de graves remaniements dans la constitution du texte lui-même. […] Dübner qui, poussant plus loin l’analyse, prétend trouver dans la suite des strophes de Thyrsis des exemples caractérisés de méchant naturel, d’exagération, d’incohérence et de mauvais goût, que l’harmonie du rythme et l’élégance de la forme déguisent à peine.