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340. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 423

Vergier, en écrivant sur des sujets semblables à ceux de La fontaine, a conservé beaucoup moins de réserve & de décence ; ce qui doit suffire pour engager les jeunes gens à éviter une lecture où leur esprit gagneroit peu, & où leur cœur perdroit beaucoup.

341. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — Son premier moment est une sensation, et cette sensation, par elle-même, suffit pour susciter le simulacre du corps extérieur présent ou absent. — Après la perception, il y a en nous, avec l’image de la sensation éprouvée, un simulacre de l’objet perçu, et cette représentation tend à devenir hallucinatoire. — En beaucoup de cas, l’objet apparent diffère de l’objet réel. — Trois indices du simulacre. — Confondu ou non confondu en totalité ou en partie avec l’objet réel, il suit toujours la sensation. […] Pour établir que la perception extérieure, même véridique, est une hallucination, il suffit de remarquer que son premier temps est une sensation. — En effet, par sa seule présence, une sensation, notamment une sensation tactile ou visuelle, engendre un fantôme intérieur qui paraît objet extérieur. […] En effet, à quelque moment que je les constate, elles sont toutes ensemble, et il me suffit d’en constater une par un de mes sens, l’odeur par l’odorat, la couleur par la vue, pour avoir le droit d’affirmer la présence simultanée des autres que je n’ai point constatées. […] La première de ces deux choses est animale, la seconde est humaine. — En effet, il suffit de l’expérience animale pour attacher à la sensation le groupe d’images ; on a vu les lois de réviviscence et d’association qui le forment et l’éveillent. […] Cela lui suffit pour éviter le danger, pourvoir à ses besoins, diriger ses démarches.

342. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Cela suffira, je l’espère, à convaincre ceux qui n’ont pas l’occasion de feuilleter la Valkyrie et ceux, qui ne savent pas l’allemand et qui ne peuvent donc qu’imparfaitement se figurer à quel point cette traduction est détestable. […] — Cela suffît-il comme exemple ? […] Ces exemples auront d’ailleurs suffi, je l’espère, à montrer ce que c’est que la Valkyrie de M.  […] Cette phrase suffirait à nous induire profondément dans l’essence mémo de cette vie musicale qui désormais nous initiera à la vie dramatique plus intimement encore que la poésie et la mimique. […] Il suffira, pensons-nous, que les numéros des motifs renvoient aux pages de la grande partition pour piano, et que nous fassions un examen rapide de l’économie de notre tableau, laissant à nos lecteurs le plaisir de pénétrer plus intimement dans la vie de ce drame que nous ne pouvons disséquer plus finement ici.

343. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

« Cette médaille, dit Audin, suffirait pour démontrer que le crime de la Saint-Barthélemy fut un crime tout politique », et c’est sur ces deux faits de si peu d’épaisseur qu’il appuie sa thèse historique. […] Tout le bronze de la numismatique n’y suffirait pas. […] Telle est cette histoire, qui, grandement entendue, aurait suffi à la gloire d’un homme. […] Dans la chronique des autres choses humaines, ce qui importe et ce qui suffit, ce sont les effets et les résultats ; mais, dans l’histoire religieuse, quand on a raconté les luttes, les combats, les victoires, il faut encore peser les boulets, et montrer quel fil avaient les épées qui ont été faussées et les épées qui ont vaincu ! […] Ce grand travailleur creusait sous lui assez profondément le sol pour que le tour d’un siècle suffît au labeur entier de sa vie, quand même cette vie n’eût pas été si promptement interrompue par la mort.

344. (1903) La renaissance classique pp. -

Mais il n’a pas suffi aux naturalistes d’humilier l’homme, il a fallu encore qu’ils l’avilissent dans ses instincts d’abord, puis dans tout ce qui vient de lui : les institutions, les mœurs, la société tout entière. […] Une « enquête » superficielle, une « documentation » hâtive, ne sauraient suffire. […] * Mais il ne suffit pas de s’efforcer loyalement vers l’expression humaine de la réalité ni de rendre ses droits à l’imagination poétique considérée comme un instrument de connaissance supérieur à l’analyse scientifique. […] Ce qu’on entend par là, c’est un sujet qui se suffise à lui-même, qui ne doive rien d’essentiel ni à la pathologie, ni à la statistique, ni à la sociologie ; qui ne puisse être conçu que par un poète (dans le grand sens du mot), et dont un autre ne puisse rien tirer ; un sujet enfin qui se développe spontanément à la façon d’une plante ou d’un organisme vivant. […] Il nous suffira de débrouiller le chaos du vocabulaire.

345. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Sa mort suffisait pour notre salut ; mais sa mort ne suffisait pas à ce merveilleux appétit qu’il avait de souffrir pour nous. […] Cette fois donc, en présence d’un si grand sujet et au pied de la statue, qu’il me suffise d’avoir donné d’un ciseau timide ce que j’appelle une première atteinte.

346. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Celui-ci eut des torts, cela nous suffit ; il en eut en amour et en politique ; il manqua cette partie importante de sa vie, et, quand même la Fronde aurait obtenu quelque succès et aurait amené quelque résultat, il n’aurait encore donné de lui que l’idée d’un personnage brillant, mais équivoque et secondaire, dont la pensée, les vues et la capacité ne se seraient point dégagées aux yeux de tous. […] Pourquoi la trompette toujours, là où il suffirait d’un air de hautbois ? […] [NdA] Je ne discute point la question de savoir si ces Réflexions diverses sont certainement de La Rochefoucauld ; il me suffit qu’elles lui soient attribuées, qu’elles soient dignes de lui, et qu’elles expriment le meilleur goût et tout l’esprit de son monde.

347. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Geffroy, et qui, à la rigueur, se peuvent suffire à elles-mêmes, ont surtout mis en lumière les commencements et les préliminaires de la mission de la princesse des Ursins en Espagne ; c’est le côté neuf de la publication (je suppose des lecteurs au courant et qui se souviennent de l’ancien recueil de 1826). […] Ce que je vous dis là, madame, doit suffire pour vous faire connaître que vous pouvez tout promettre de ma part, s’il y avait d’autres embarras que je ne puis prévoir. […] Mme des Ursins, en recevant les ordres du roi par Torcy, ne se sent pas de joie ; Mme de Noailles en a la première effusion et le rejaillissement : « Au reste, madame, je suis transportée de joie, et depuis le matin jusqu’au soir je ne suis occupée qu’à penser combien vous êtes aimable. » Il est curieux de voir comme d’abord elle diminue la portée et la visée de sa mission : elle est choisie pour accompagner Mme la princesse de Savoie jusqu’à Madrid ; voilà tout ; rien au-delà ; qu’elle mette le pied en Espagne, cela lui suffit ; elle ne restera que juste autant qu’il le faudra pour ses affaires et autant que le roi le lui commandera : elle n’est qu’un instrument docile, obéissant et presque inerte dans la main des puissances de Versailles.

348. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poëme des champs par M. Calemard de Lafayette. »

Il va sans dire, dans le raisonnement de la plupart, que cela suffit, et que qui les lira les louera. […] Leconte de Lisle n’a point prétendu certainement que ses poésies qu’il publie aujourd’hui fussent agréables ; il lui a suffi de les faire fortes. […] Lerambert j’aurais bien plutôt à représenter qu’après avoir souffert il ne suffit pas de chanter purement, mélodieusement, avec sensibilité et avec goût, qu’il faut encore, pour être entendu, hausser le ton et le pousser même jusqu’au cri.

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