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741. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Le fait est que la mode paraît et s’impose sans qu’on voie clairement d’où elle sort. […] Mais il y en a d’autres : ainsi, la peur de sortir de la majorité et de se singulariser même tout à fait. […] Il est contradictoire de les publier et d’attendre avec indifférence le sort que leur fera le public. […] On n’en sort que par miracle, à la voix d’un puissant ressusciteur. […] Mais l’homme peut-il réellement sortir de la « physique » et métaphysicier ?

742. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Et elle jette son terrible : « Sortez !  […] De quel couvent sort Camille ? […] Le poète nous fait assister à une crise morale d’où sortira un homme nouveau. […] Non seulement il ne sait pas si ce qui en sortira sera bon ; mais il ne pourrait même jurer qu’il en sortira quelque chose. […] Si on lui donnait un coup de fourche, il ne sortirait pas de sang.

743. (1898) Essai sur Goethe

(Il sort.) […] pressé par le sort le plus terrible, tu joues encore ! […] Sortez vos hallebardes ! […] Je suis maintenant seul, et peux pleurer, je vous laisse heureuse, et ne sors pas de vos cœurs. […] Pendant les premières années de leur liaison, elle sortait rarement avec lui.

744. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

(Elle sort.) […] Marcellin sort de ce couvent pour entrer dans une école militaire. […] » À l’instant, je me montrai docile, je sortis. […] Sortira-t-il quelque chose du mouvement socialiste proprement dit ? Quel sera le sort prochain de la papauté ?

745. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Parce que c’est le sort commun. […] Alors ils parlent, autant pour se sortir que pour s’encourager. […] C’est un sort qui sans doute n’a été donné qu’à lui, qui fait de Polyeucte une œuvre unique. […] Ils voudraient bien être dedans, comme vous êtes, comme vous étiez, avant que de sortir. Comme vous étiez avant que d’en sortir ils voudraient bien y être.

746. (1901) Figures et caractères

Il y a parfois de ces repentirs du sort, de ces pénitences de la fortune. […] Il eût bien plutôt partagé le sort des Chateaubriand et des Staël. […] Trelawnay en sort orgueilleux, vindicatif et révolté. […] Le sort des rois est singulier. […] Versailles jouit d’un sort exceptionnel.

747. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

. — Je te donnerai sûrement une escorte pour sortir d’ici, jusqu’à quatre lieues. […] Il sort. […] (Il sort.

748. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Il s’y plongea, il en découla, il y remonta sans cesse, il n’en sortit plus. […] Bossuet, dirai-je donc, c’est l’esprit qui embrasse le mieux, le plus lumineusement, le plus souverainement un corps, un ensemble de doctrines morales, politiques, civiles, religieuses, qui excelle à l’exposer avec clarté et avec éclat, avec magnificence, en se plaçant au point de vue le plus élevé ou au centre, à une égale distance de toutes les extrémités ; à en retenir, à en réunir, à en développer tous les ressorts, à en faire marcher tous les mouvements, à en faire bruire et résonner l’harmonie, comme sous la voûte d’une nef les tonnerres d’un orgue immense ; — mais en même temps, c’est un esprit qui n’en sort pas, de cette nef, de cette sphère si bien remplie, qui ne sent pas le besoin d’en sortir, qui n’invente rien au fond, qui n’innove jamais : il hait la nouveauté, l’inquiétude et le changement ; en un mot, c’est le plus magnifique et le plus souverain organe et interprète de ce qui est institué primordialement et établi.

749. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

… Cette fin de l’ode sort du lieu commun, et le poëte pénitent, tout en se ressouvenant des grandes douleurs et infortunes bibliques, trouve en lui-même son inspiration la plus émue, des jets de véritable éloquence : Pour moi, soit que son bras m’élève ou m’humilie, Je ferai de mon âme une lyre au Seigneur… Il dénombre ses douleurs comme Job, mais il n’en fait pas de reproche à Dieu ; il est prêt à recommencer même, s’il le faut, et à repasser par le cercle rigoureux des épreuves, si c’est la volonté du Maître : Tu m’as jeté sept ans sur la rive étrangère, Et j’ai mangé sept ans le pain des pèlerins. […] Il vient d’épuiser la plainte, il a poussé des cris d’aigle, il a évoqué contre eux la justice éternelle ; on s’attend à une exécration, à un anathème ; écoutez : Me voici comme Job sur sa funèbre couche ; La malédiction va sortir de ma bouche, Le cri de l’opprimé va monter jusqu’à toi ; Ô terre, sois témoin ! […] Oui, je suis mal servi par des cordes nouvelles Oui ne vibrent jamais au rhythme de mon cœur ; Mon rêve de sa lutte avec les mots rebelles     Ne sort jamais vainqueur !

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