Distraction venue à temps et qui nous empêche de songer au retardement de notre roman dans La Presse. […] … Et songer que l’humanité est si jeune, songer que vingt-quatre centenaires, se tenant par la main, nous feraient une chaîne qui nous ramènerait aux temps héroïques, à Thésée… Ah ! […] Il n’a guère fait qu’une sortie pour aller acheter 300 francs de plantes à l’exposition d’horticulture. « C’est ma grande passion, dit-il, cela n’a cependant aucun rapport avec mes idées, avec les mathématiques. » Pourtant cette chinoiserie, comme il l’appelle, est si forte en lui qu’il a été transporté par la lecture d’un catalogue de pépiniériste d’Angers, et qu’il songe, lui si casanier, à faire le voyage par amour d’une plante annoncée : le lierre à feuilles de catalpa. […] Et nous, qui lisons, tous les soirs, le journal Le Soir, n’avons songé, ni l’un ni l’autre, à regarder ce qu’avait fait la Bourse.
Oubli singulier, quand on songe aux belles « études de conscience » de tel autre drame de M. […] Mais c’est plutôt à cette dernière pièce qu’elle fait songer. […] On ne songe pas qu’ils n’ont aucun usage du monde. […] Et puis, songez ! […] Ou plutôt, c’est qu’il songeait à sa grande scène du « quatre ».
Rivol-let y a songé pour nous faire des vers qui sont acceptables. […] A songer à la brièveté du temps, cela redevient possible. […] Le Bidois est intervenu, de quoi je ne songe qu’à le remercier. […] Il a songé à Scribe et il a eu parfaitement raison. […] Songeons aux couplets militaires des petites comédies de Scribe.
Pour la première fois de sa vie, Fontenelle est spirituel sans paraître y songer. […] Montesquieu ne songe pas à Dieu. […] Il ne songe qu’à écraser ce qui, étant au-dessous de lui, ne l’adule pas. […] Vous êtes, sans y songer, au même point de vue, ou de quoi s’en faut-il ? […] Diderot y songe plus que lui.
Même dans ces purs sanglots dont parle le poète, j’entends l’esprit qui parle et qui met sans y songer toute sa puissance au service du cœur, qui ne s’en doute pas. […] Et, quand l’esprit sera agile, fin, éveillé, quand l’exercice incessant de toutes ses puissances lui sera une seconde nature, et que, se mêlant partout, il ne se désintéressera de rien, alors sans qu’on y songe, sans qu’on l’appelle, sans effort et sans affectation, il prêtera sa richesse et toute sa force aux effusions de la sensibilité ; alors on croira que le cœur parle tout seul.
Songez-y bien : s’il y a quelque fond de vérité dans cette oraison, un peu cynique et vantarde, d’un de mes amis : « Seigneur, épargnez-moi la souffrance physique ; quant à la souffrance morale, j’en fais mon affaire », l’anesthésie et l’antisepsie ont peut-être plus sérieusement amélioré la misérable condition humaine que n’avaient fait soixante siècles d’inventions. […] On songe qu’il doit éprouver, dans sa besogne libératrice, une sorte d’exaltation austère ; qu’il doit, à sa façon, « aimer le sang »… On se dit que le plus grand bienfait qu’un homme puisse attendre d’un autre homme, c’est le chirurgien qui le dispense.
Le diadème n’est rien aux yeux de l’orateur ; par lui, le pauvre est égalé au monarque, et le potentat le plus absolu du globe est obligé de s’entendre dire, devant des milliers de témoins, que ses grandeurs ne sont que vanité, que sa puissance n’est que songe, et qu’il n’est lui-même que poussière. […] On sait avec quel génie, dans l’oraison funèbre de la princesse Palatine, il est descendu, sans blesser la majesté de l’art oratoire, jusqu’à l’interprétation d’un songe, en même temps qu’il a déployé, dans ce discours, sa haute capacité pour les abstractions philosophiques.
Trop peu d’années s’étaient écoulées depuis l’apparition de l’Assommoir, depuis les fortes polémiques qui avaient consolidé les assises du Naturalisme, pour que la génération montante songeât à la révolte. […] Ce que je sais, c’est que je n’ai jamais songé à y mettre les saletés qu’y découvrent les gens moraux ; c’est que j’en ai décrit chaque scène, même les plus fiévreuses, avec la seule curiosité du savant. » On ne demandait pas mieux que de croire, et même quelques jeunes avaient, par le besoin d’exaspérer le bourgeois, exagéré la curiosité du savant.
Si on lui cherché des ascendants, on pourra trouver que, poète psychologue, il fait songer un peu à Sainte-Beuve, et, poète philosophe, à Vigny vieillissant. […] Il semble que le poète ait songé : Je souffre et je passe mon temps à le dire et je sens que la vie est mauvaise et pourtant je vis et l’on vit autour de moi. […] Après cela, on ne vivrait pas si on songeait toujours à ces choses. […] Disons le mot, cela fait songer à d’excellents vers latins : ceux qui se sont délectés à cet exercice avant le découronnement des études classiques me comprendront. […] On ne songe pas assez à ce qu’il y a eu de particulier et de douloureux dans cette destinée.