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1013. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Là sont ces incomparables vers que j’ai déjà cités : Madame, dites-moi seulement que j’espère, etc., etc. […] Deux de ses pièces seulement, Esther et Athalie, sont sans amour. […] Trois rôles d’homme seulement dans Racine sont de la force de ses plus beaux rôles de femme. […] Le reste est particulier, local, anecdotique, vrai seulement pour quelques-uns et par la diversité des opinions ; tandis qu’une action simple, des caractères produisant des situations, c’est la vérité pour tous, du consentement de tous. […] Alors seulement on connaît le génie de Racine, et l’on s’étonne plus de la force de ses plans que de la beauté de ses vers.

1014. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

L’influence si considérable et si frappante des barrières naturelles de toute nature sur la distribution géographique des êtres organisés ne peut se comprendre que dans le cas où la majorité des espèces auraient été créées seulement d’un côté de ces obstacles, et incapables d’émigrer de l’autre côté. […] Si ces îles avaient existé primitivement à l’état de chaînes de montagnes au milieu de terres étendues, au moins quelques-unes d’entre elles seraient formées, comme les autres sommets montagneux, de granit, de schistes métamorphiques et d’anciennes roches fossilifères ou autres analogues, au lieu de consister seulement en épaisses masses de matières volcaniques148. […] Ce bref résumé concerne seulement les plantes ; mais l’on pourrait citer quelques faits parfaitement analogues à l’égard de la distribution des animaux terrestres. […] Je dirai seulement qu’à l’égard des espèces identiques qu’on trouve en des points aussi éloignés les uns des autres que la terre de Kerguelen, la Nouvelle-Zélande et la Terre-de-Feu, je crois que, vers la fin de la période glaciaire, les glaces flottantes doivent avoir concouru pour beaucoup à leur dispersion, ainsi que l’a suggéré Lyell. […] Ce serait donc un cataclysme général qui en résulterait pour le système dévoyé, et non pas seulement un simple changement de climat.

1015. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Un dernier mot seulement. […] Et ce n’est pas seulement du jour où on l’a endossé, c’est dès l’instant où l’on aspire à s’en endimancher. […] Il est merveilleux, ce style, en ce qu’il ne nous donne pas seulement l’idée des choses, mais la sensation. […] Seulement il murmure d’une voix triste : Cruelles énigmes ! […] Quand elle a enfin trouvé la formule décisive, triomphante, alors seulement elle proclame son dogme.

1016. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Il faut souvent moins d’esprit pour soutenir par des choses neuves un fonds original qui les indique de lui-même, qu’il n’en faudroit pour déguiser seulement une matiere usée. […] Je ne prétens donc pas anéantir ces regles ; je veux dire seulement qu’il ne faudroit pas s’y attacher avec assez de superstition, pour ne les pas sacrifier dans le besoin à des beautés plus essentielles. […] De sorte que cela signifie seulement, je ne veux plus vous connoître ; je combattrai comme si je ne vous connoissois pas. […] Il consiste à conserver l’action et la conduite de la piece, en changeant seulement la condition des personnages. […] Est-ce vouloir donner des tragédies en prose que de conjecturer seulement qu’elles pourroient plaire, et de n’en oser donner une toute faite ?

1017. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

L’idée qui a présidé à l’ouvrage est celle-ci ; La poésie tire son premier charme des images qu’elle emprunte à la nature ; dans nos tièdes contrées, au sein d’une civilisation toute-puissante, cette nature a peine à se faire jour et n’est pas à l’aise pour se déployer : là seulement où un climat de feu la féconde sans relâche, et où le voisinage de l’homme ne la met point à la gêne, pleine de vie et de jeunesse, elle éclate dans toute sa solennité. […] Plus tard seulement, les sensations se séparent, se classent, et l’admiration, en quelque sorte, se motive.

1018. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Il le surpasse de beaucoup par le ton et la couleur, lorsque, parlant d’une femme de sa connaissance que mademoiselle Voland jugeait coquette, il dit : « Vous vous trompez ; elle n’est point coquette ; mais elle s’est aperçue que cet intérêt vrai ou simulé que les hommes portent aux femmes, les rend plus vifs, plus ingénieux, plus affectionnés, plus gais ; que les heures se passent ainsi plus rapides et plus amusées ; elle se prête seulement : c’est un essaim de papillons qu’elle assemble autour de sa tête, le soir elle secoue la poussière qui s’est détachée de leurs ailes, et il n’y paraît plus. » C’est avec madame Legendre surtout que notre philosophe aime à marivauder, comme il dit, à l’égal de la fée Taupe de Crébillon. […] Nous parlâmes beaucoup de M***, je lui prédis qu’avant trois mois elle en entendrait une déclaration en forme. « Vous vous trompez. — C’est vous-même. — Il est froid. — Il s’échauffera. — Personne n’est plus réservé. — D’accord ; mais voici son histoire : il croira vous estimer seulement, et il vous aimera.

1019. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

On a fait trop souvent la comparaison du siècle de Louis XIV avec celui d’Auguste, pour qu’il soit possible de la recommencer ici ; mais je développerai seulement une observation importante pour le système de perfectibilité que je soutiens. […] On ne désire point, il est vrai, ce genre de supériorité dans l’histoire ; il faut que la nature humaine y soit représentée seulement dans son ensemble, il faut que les héros y restent grands, qu’ils paraissent tels à travers les siècles.

1020. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait eu pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane — Si nous étions riche, si nous étions ministre de l’instruction publique ou si nous étions seulement membre influent d’une de ces associations qui se donnent charitablement la mission de répandre ce qu’on appelle les bons livres dans les mansardes et dans les chaumières, nous ferions imprimer à six millions d’exemplaires le petit poème épique dont nous venons de donner une si brève et si imparfaite analyse et nous l’enverrions gratuitement, par une nuée de facteurs ruraux, à toutes les portes où il y a une mère de famille, un fils, un vieillard, un enfant capable d’épeler ce catéchisme de sentiment, de poésie et de vertu, que le paysan de Maillane vient de donner à la Provence, à la France et bientôt à l’Europe. […] C’est en cela qu’il est un grand poète, ce qui ne veut pas dire seulement, quant à lui, un grand écrivain de vers.

1021. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Sainte-Beuve M. de Vigny n’a pas été seulement dans Stello et dans Chatterton le plus fin, le plus délié, le plus émouvant monographe et peintre de cette incurable maladie de l’artiste aux époques comme la nôtre, il a été et il est poète ; il a commencé par être poète pur, enthousiaste, confiant, poète d’une poésie blonde et ingénue. […] Le penseur a mûri, il est dans toute la force de sa virilité stoïque, et le poète n’est ni desséché ni refroidi ; seulement il a revêtu la sombre parure des jours de bataille ; il a mis, sur la tunique d’or, une cuirasse d’airain pour le grand combat contre les destinées et contre les dieux.

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