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425. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Suard, que Mme de Staël écrivit à Mlle de Meulan pour lui offrir les sentiments d’une amie et la prier de vouloir bien user d’elle comme d’un banquier qui lui demandait la préférence. […] rien n’est changé ; pourquoi mes sentiments le seraient-ils ? […] Le sentiment continu du réel, du vrai et du bien, dominera et dirigera en tout point l’ingénieux. […] Elle publia vers ce temps les Enfants, contes, premier ouvrage auquel elle attacha son nom, guidée par un sentiment de responsabilité morale. […] ) « L’amour, la jeunesse, les doux sentiments de la nature offrent bien autant de chances de vie que de mort, autant de moyens de consolation que de malheur.

426. (1927) Des romantiques à nous

Ce sentiment, faute d’un plus fin, les honore. […] Le sentiment n’a rien de malsain. […] Le public fut très partagé de sentiment. […] Cette fois, le sentiment des délicats l’emporta. […] Ce sentiment n’est pas seulement celui de la France.

427. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XX » pp. 84-86

Plus je creusais par l’étude, par l’érudition, par les chroniques et les chartes, plus je voyais au fond des choses, pour premier principe organisateur, le sentiment et l’idée, le cœur de l’homme, mon cœur !… » Cette exaltation et cette glorification de lui-même vont continuant sur ce ton : « Le sentiment de la vie morale, qui seul révèle les causes, éclaira, dans mes livres et dans mes cours, les temps de la Renaissance. […] … et moi je ne vis que l’âme… » Je n’eus jamais un sentiment plus religieux de ma mission que dans ce cours de deux années ; jamais je ne compris mieux le sacerdoce, le pontificat de l’histoire ; je portais tout ce passé, comme j’aurais porté les cendres de mon père ou de mon fils… » Et tout cela pour dire qu’il ne méritait pas l’outrage ; non, mais il méritait le sourire.

428. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 163-165

A considérer ces Pieces du côté de la chaleur, du sentiment & du pathétique, elles sont au dessus de tout ce que nous ont donné en ce genre les Auteurs de nos jours les plus prônés, & seront toujours regardées comme des Drames écrits avec une sensibilité, une force & une énergie capables d’attendrir le Lecteur le plus froid. […] Presque tous les siens réunissent à la morale & au sentiment la chaleur & la correction du style. […] De tels Ecrivains doivent être regardés comme d’adroits Legislateurs, qui se servent des passions pour les combattre ou les diriger vers le bein public, qui, par le sentiment, menent à la vertu, & nous font aimer nos devoirs.

429. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

que devient la forme devant la sensation de la lumière, et devant le sentiment intérieur ? […] Reconnaîtra-t-on une règle, une invariable constance dans les sentiments du public, si on constate que M.  […] L’aristocratie ne peut s’imaginer avoir le privilège des sentiments. […] Quelle idée, quel sentiment apportent-ils ? […] La passion du vrai, s’ils la connaissaient, est plus poignante, plus absorbante que ces cliquetis d’idées cherchées en dehors du sentiment.

430. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Il n’est pas étranger à ce sentiment ; car il est homme ; mais il est, de tous les hommes peut-être, le plus étranger à ce sentiment. […] Le profond sentiment religieux leur est à peu près inconnu. […] Il a le sentiment religieux. […] Il a le sentiment religieux. […] Dans un esprit de cette sorte l’argument devient sentiment (Kant).

431. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Cette bienveillance a prolongé la jeunesse de ses sentiments et de ses goûts. […] les doux sentiments personnels redoublent le pas en s’associant à ceux des pères et des aïeux. […] Ce premier ministre, dans tout le roman, reste aussi honnête homme qu’il sied, en se montrant aussi contraire au sentiment et au romanesque qu’il est nécessaire. […] De là elles sont tentées de faire des romans de sentiment quand elles sont jeunes, et plus tard des plans d’éducation. […] Dirai-je que je ne haïssais point mes ennemis, lorsque vous aviez permis que mon cœur fût entièrement occupé par les sentiments les plus doux ?

432. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Le retour au sentiment religieux par la liberté était moins populaire, mais plus réellement pieux. Le sentiment sincère lui importait moins que l’apparence ; c’était le souverain des solennités. […] Il prit donc jour avec eux pour leur raconter, non les aventures de sa vie, puisqu’il n’en avait point éprouvé, mais les sentiments secrets de son âme. […] Bientôt mon cœur ne fournit plus d’aliment à ma pensée, et je ne m’apercevais de mon existence que par un profond sentiment d’ennui. […] Est-ce moi que l’on trompe, moi, qui ai vu naître tes premiers sentiments ?

433. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Mais son sentiment sur la valeur de l’œuvre manque peut-être de netteté. […] 53 Son amour est d’espèce sombre et farouche comme ses autres sentiments. […] Pour un peu, je me rangerais au sentiment des érudits qui veulent lire  au lieu de . […] Il faut bien reconnaître qu’au temps de Racine on n’avait pas, au même degré qu’aujourd’hui, l’intelligence du passé, le sentiment et le goût de l’exotique, la notion de la variété profonde des types humains. […] Les personnages sont ainsi d’une clarté qui ne laisse rien à désirer ; aucun de leurs mobiles ne nous échappe ; aucun anneau ne se dérobe dans la chaîne serrée de leurs sentiments et de leurs états de conscience.

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