Quand M. de Latouche vient en ville, et qu’il paraît au foyer de l’Opéra, il y fait sensation ; et on l’entoure et on s’anime comme autrefois les jeunes lutteurs du cirque à la venue d’un vieil athlète aveugle dans la ville des Sept-Collines.
C’était la même sensation que j’éprouvais en me promenant seul, de grand matin, à travers la campagne où se mêlaient la rosée, le brouillard et le soleil naissant, tandis que mon âme, pleine d’ardeurs et de tristesses confuses, cherchait l’impossible par des chemins inconnus, voulait jouir de tout, voulait sacrifier tout et pleurait également ou d’abandonner Chimène ou d’abandonner l’honneur. » Plus tard, mais on vieillit, les Navarrais, Maures et Castillans font moins ému ; et don Rodrigue prompt à exterminer tout seul une armée lui a semblé un peu absurde. […] La sensation de présence, Mérimée l’impose par un choix de petits faits, qui paraissent anodins, qui sont révélateurs.
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
En véritable enfant, uniquement touché de la sensation présente, il fut ravi, sauta dehors et courut au jeu.
Gustave Planche, qui a écrit dans son bon temps de si remarquables études, et que Balzac appelait « le seul critique du dix-neuvième siècle », a depuis longtemps dit son dernier mot, et, malgré la sensation produite par un de ses récents articles, ne vit plus aujourd’hui que sur son passé.
Voici cette belle page ; elle donnera une idée de ce style nerveux, concis, où la lumière et le jour éclairent des profondeurs au lieu de faire chatoyer des surfaces : « Quand je considère cette nation elle-même, je la trouve plus extraordinaire qu’aucun des événements de son histoire, En a-t-il jamais paru sur la terre une seule qui fût si remplie de contrastes et si extrême dans chacun de ses actes, plus conduite par des sensations, moins par des principes ; faisant ainsi toujours plus mal ou mieux qu’on ne s’y attendait, tantôt au-dessous du niveau commun de l’humanité, tantôt fort au-dessus ; un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts, qu’on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et en même temps tellement mobile dans ses pensées journalières et dans ses goûts, qu’il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même, et demeure souvent aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire ; le plus casanier et le plus routinier de tous quand on l’abandonne à lui-même, et, lorsque une fois on l’a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu’au bout du monde et à tout oser ; indocile par tempérament, et s’accommodant mieux toutefois de l’empire arbitraire et même violent d’un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens ; aujourd’hui l’ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre ; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l’exemple de la résistance est donné quelque part ; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent trop ou trop peu ; jamais si libre qu’il faille désespérer de l’asservir, ni si asservi qu’il ne puisse encore briser le joug ; apte à tout, mais n’excellant que dans la guerre ; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l’éclat et du bruit, plus que de la vraie gloire ; plus capable d’héroïsme que de vertu, de génie que de bon sens, propre à concevoir d’immenses desseins plutôt qu’à parachever de grandes entreprises ; la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, la mieux faite pour y devenir tout à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence ?
En effet, si l’on excepte quelques restes de cette teinte jaunâtre et uniforme dont l’école française conservait si fidèlement la tradition depuis Jouvenet et Restout, il y a dans l’attitude simple des personnages, dans le jet plus naturel et plus large des draperies, ainsi que dans l’observation assez fidèle du costume, relativement aux études archéologiques de l’époque, une amélioration si bien caractérisée, que l’on conçoit que cet ouvrage ait dû produire une grande sensation lorsqu’il parut.
Préface Ce troisième volume des Études d’Alexandre Vinet sur la littérature française au xixe siècle diffère plus du volume similaire de l’édition de 1848 que les deux premiers ne diffèrent des leurs. Nous y avons fait place à quelques articles que les premiers éditeurs avaient cru devoir négliger. Des articles sur Sainte-Beuve les éditeurs de 1848 n’avaient recueilli que les études sur les Pensées d’Août et sur Port-Royal. Des deux études sur Volupté ils avaient attribué l’une aux Mélanges 1 et laissé dormir l’autre dans le Semeur. Nous nous sommes fraternellement partagé, M.
Armand Silvestre est surtout une musique ; comme la musique, elle est perceptible aux sens et à l’âme plutôt qu’à l’entendement ; on dirait que cet artiste s’est trompé sur l’espèce d’instrument que la nature avait préparé pour lui : il semblait fait pour noter ses sensations et ses rêves dans la langue de Schumann, et M. […] Cette sensibilité-là n’est point une vertu, c’est simplement une des conditions du talent ; elle distingue les natures délicates des natures vulgaires, si bien qu’un critique anglais a pu définir ces dernières en disant : The essence of all vulgarity lies in want of sensation.