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507. (1888) Études sur le XIXe siècle

les plus beaux visages que je regarde me semblent vouloir imiter ton image. […] Lessing est lui-même le plus frappant exemple de ce souci continuel de la théorie qui semble hanter les poètes de sa race. […] En la déposant sur le lit, il me sembla voir sur son visage l’expression de la mort. […] qui semble sous le coup d’un sentiment vif et douloureux, qui voyage seule, sans bagage…, de qui donc ne piquerait-elle pas la curiosité ? […] Mais les circonstances dans lesquelles se trouvait leur patrie semblaient mettre un obstacle invincible à la réalisation d’un tel rêve.

508. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Breitinger, professeur de littératures étrangères à Zurich, et qui semble, je ne sais comment, avoir passé chez nous presque inaperçue. […] Mais c’est peut-être davantage encore l’étrange confiance que Perrault semble y mettre dans ce que l’on appelait alors le sens individuel. « Est-ce que vous trouvez cela beau ?  […] Tout y semblait inviter, à ce moment du xviie  siècle, et tout y semblait tendre. […] Reprenez-le aujourd’hui : les articles semblent tout petits, tout incomplets ; ils nous font l’effet d’habits devenus trop courts pour notre taille. […] Taine, en la citant, .prend à son compte, et ne craint pas d’endosser en passant : « Il y a deux sortes de vers dans Boileau : les plus nombreux qui semblent d’un bon élève de troisième, les moins nombreux qui semblent d’un bon élève de rhétorique » ?

509. (1940) Quatre études pp. -154

À Bryn Mawr, des essaims de jeunes filles semblent avoir installé en pleine campagne leurs actives ruches. […]  » Ce qui veut dire, semble-t-il, que tout ce qui est dans la nature peut être interprété par l’art, et doit l’être. […] L’Océan lui-même semble entrer en putréfaction ; des êtres de fange grouillent sur cette mer fangeuse. […] Jamais, plus qu’en ce temps-là, la poésie ne sembla près de mourir. […] En France aussi, son influence semble s’être exercée avec incomparablement plus de force qu’on ne l’a remarqué jusqu’ici.

510. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Et comme le marquis d’Argenson dit en terminant : « Mon imagination aime les images, et le bonheur coule de là chez moi par les sens », au lieu de cette parole expressive, l’éditeur de 1825 lui fait dire : « Mon imagination aime les images ; il me semble qu’à la lecture de nos vieux romanciers le bonheur me pénètre par tous les pores » ; transportant ainsi à la lecture des romans ce qui est dit, au sens physique, de la seule vue des images et des estampes. […] René d’Argenson semble croire qu’à cette distance de plus d’un siècle il a plus de droits qu’un autre sur ceux qu’il appelle les siens, et qui par leurs actes ou leurs pensées sont dévolus à l’histoire. Il semble vraiment, à lire sa lettre, qu’il faille une licence de lui pour s’occuper de son arrière-grand-oncle.

511. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note III. Sur l’accélération du jeu des cellules corticales » pp. 400-404

. — Mais ce qu’il y a de curieux, c’est que pendant cette chute il me sembla que je faisais un voyage qui dura plusieurs jours. […] La lumière semblait venir d’en bas et éclairer le dessous des feuilles. […] Nous repartîmes le lendemain ; nous arrivâmes dans une ville, où nous allâmes au théâtre et où je passai, il me semble, plusieurs jours.

512. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Je me demande avec inquiétude ce que va dire le lecteur bien portant de cette poésie débile, anémiée, valétudinaire, voilée de crêpes… Cela est fait pour être susurré en sourdine, dans une chambre close, près du lit blanc d’une convalescente, parmi des meubles vieux, bien rangés, sous un rameau de buis bénit, tandis que le tic-tac monotone d’une vieille pendule semble la palpitation légère des heures qui dépérissent et meurent comme nous… Pour moi, je le déclare, au risque de scandaliser les Voltairiens, cette mélodie en mineur ne me déplaît pas. À mesure qu’on l’écoute pleurer, il semble qu’on s’en aille je ne sais où, sans secousse et sans heurt, que le moi s’éparpille goutte à goutte, perdu en pluies, évaporé en brouillards. […] Après avoir vu ses débuts encouragés et soutenus, il nous semble bien, par M. 

513. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

D’autres causes encore, qu’il semble que M.  […] D’où vient à ce propos la relation singulière, mais constante, qu’il semble qu’il y ait dans l’histoire entre le pessimisme et la philosophie de la volonté ? […] Mais pour ce qui regarde en particulier l’histoire du cartésianisme, il semble qu’on soit dupe d’une véritable illusion d’optique. […] Pareillement, à celui que son siècle appelait le « contemplateur », il semble qu’aujourd’hui nous ne demandions plus, nous, que de nous divertir. […] Ce n’est point d’ailleurs un vieillard, comme il semble qu’on se le représente, et beaucoup de gens se croient jeunes à son âge.

514. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Il procédait aussi de son humeur misanthropique ; les hommes lui semblaient trop pervers pour qu’on pût vivre avec eux. […] Voilà sans doute de grands avantages, et celui qui parle ainsi semble entièrement satisfait de son état. […] Ils semblaient quelquefois regarder au ciel et réfléchir le bonheur qu’ils y voyaient. […] Il la demande d’abord à la religion ; mais elle lui semble au-dessus de ses forces. […] Il me semble voir en toi je ne sais quoi qui t’empoisonne, te maigrit, te tuera, si Dieu ne t’en délivre.

515. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Quant à son évolution, je la crois raisonnable, car, en somme, le provençal me semble très pauvre de rimes, toujours des voyelles ! […] Cette lettre qui semble dire : « Faisons des vers, bicyclettons et zut ! […] Telle me semble devoir être l’évolution poétique actuelle. […] » D’abord ce qui semble importer plus que la rime et le rythme, c’est l’âme du poète. […] il me semble qu’elle vole encore mieux, quand elle sait où elle se posera : sur la dernière branche du vers.

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