Il est plaisant de mettre la morale dans la bouche de celui qui profite de la sottise : c’est le renard qui donne la leçon à celui qu’il a dupé, ce qui rend cette petite scène, en quelque sorte, théâtrale et comique. […] La Fontaine met en Europe la scène où il suppose que fut fait le récit de cette aventure, récit que les Orientaux mettent dans la bouche du fameux Gengiskan, à l’occasion du Grand Mogol, prince qui dépendait en quelque sorte de ses grands vassaux.
Des scènes de théâtre, entre autres Kintoki et sa mère. […] Alors des scènes de torture et la mort. […] Et le prince, à la vue qu’il a de ces serpents à travers le châssis, pensant aux scènes que cette rivalité sourde a déjà amenées dans son intérieur, et des scènes qui suivront, abandonne son palais et se fait prêtre. […] Amusante scène se détachant de profonds lointains, mais d’un faire un peu miniaturé, un peu petit. […] Ce serait la mise en scène de la légende de Komati réclamant du ciel la pluie.
M. de Vigny est, parmi les poètes de ce temps-ci, le moins préoccupé de se mettre en scène lui-même. […] Certes, les essais n’ont pas manqué alors à la scène française. […] Quelques-unes des scènes évangéliques sont reproduites avec un rare bonheur, dans un ton de forte simplicité et de grandeur calme. […] La scène est belle et simple. […] La première n’était que la préparation, un peu longue peut-être, de cette scène idéale où va s’accomplir le douloureux mystère.
Il avait ses quatre-vingt-quatre ans sonnés ; il voulut honorer publiquement sa fin et, avant le tomber du rideau, ménager à la pièce une dernière scène. […] Et puis, n’oublions pas que c’est à l’Académie des sciences morales et politiques que M. de Talleyrand, à son retour en Europe et rentrant en scène, avait voulu débuter en l’an V par des mémoires fort appréciés : c’est par cette même Académie que, quarante ans après, il voulait finir. […] Cette séance de la plus morale et de la plus honnête des Académies, consacrant de son approbation, de son suffrage unanime, le moins scrupuleux des hommes d’État, à la considérer sous un certain jour, ne me paraît autre qu’une scène du roman de Renart au dix-neuvième siècle. […] Chateaubriand, une heure après, entendant le récit de cette scène, n’aurait-il pas eu le droit de dire : « C’est à dégoûter de l’honneur » ; et un misanthrope : « C’est à dégoûter de la vertu ? […] À peine eut-il fermé les yeux (et j’emprunte à cet endroit le récit du témoin cité par sir Henry Bulwer) que la scène changea brusquement : « On aurait pu croire qu’une volée de corneilles venait subitement de prendre son essor, si grande fut la précipitation avec laquelle chacun quitta l’hôtel, dans l’espoir d’être le premier à répandre la nouvelle au sein de la coterie ou du cercle particulier dont il ou elle était l’oracle.
Balayer de la scène le moyen âge et installer à sa place un âge de justice, de logique, de vérité, de liberté, de fraternité, conçu d’une seule pièce et jeté d’un seul jet ; En religion, conserver la belle morale et la sainte piété chrétienne, en détrônant les intolérances ; En politique, supprimer les féodalités oppressives des peuples, pour les admettre aux droits de famille nationale, et leur laisser la faculté de grandir au niveau de leur droit, de leur travail, de leur activité libre ; En législation, supprimer les privilèges iniques pour inaugurer les lois communes à tous et à tous utiles ; En magistrature, remplacer l’hérédité, principe accidentel et brutal d’autorité, par la capacité, principe intelligent, moral et rationnel ; En autorité législative, remplacer la volonté d’un seul par la délibération publique des supériorités élues, représentant les lumières et les intérêts généraux du peuple tout entier ; Enfin, en pouvoir exécutif, respecter la monarchie, exception unique à la loi de capacité, pour représenter la durée éternelle d’une autorité sans rivale, sans éclipse, sans interrègne ; honorer cette majesté à perpétuité de la nation, mais la désarmer de tout arbitraire, et n’en faire que la majestueuse personnification de la perpétuité du peuple : voilà la véritable Révolution française, voilà le plan des architectes sages et éloquents des deux siècles. […] Nous écrivions les scènes, les portraits, les paroles, à mesure que ses souvenirs, provoqués par nos questions, se retrouvaient et se déroulaient dans la mémoire du vieillard : c’étaient comme les notes du tableau historique et véridique que je me proposais de composer d’ensemble à mon retour. […] Il est sans doute possible qu’après un si long laps de temps le curé de Bessancourt ait commis quelques inadvertances de noms, de dates, de détails sur des personnages si nombreux alors dans les prisons et sur leurs rôles respectifs dans ce drame pathétique de leur dernière heure ; mais il est impossible à qui a entendu ce modeste et sincère témoin de ces scènes de révoquer en doute sa véracité. […] « Bessancourt, le 9 juillet 1861. » XII Voilà donc quatre témoignages d’hommes encore vivants qui, indépendamment des témoignages écrits, ne laissent aucun doute sur la réalité des scènes solennelles et des paroles mémorables qui précédèrent le supplice des Girondins ; sauf ces légendes plus ou moins exactes, plus ou moins amplifiées, qui ne sont point du fait de l’historien, mais du peuple, espèce d’atmosphère ambiante de l’imagination populaire qui enveloppe toujours les grands événements, comme elle enveloppe dans la nature les grands horizons. […] Ces sortes de figures sinistres doivent rester dans l’ombre des tableaux ; la lumière les jette trop en avant sur la scène.
Ce qu’il y a de très bon dans la Coupe enchantée, et ce qui fait qu’on la joua très longtemps, ce qui fait que vous la voyez encore de nos jours, ce n’est pas que les péripéties en soient ni extraordinaires, ni bien émouvantes, mais c’est qu’elle est toujours en scène. Ce qu’on appelle « être toujours en scène », c’est ceci : c’est le don particulier, de la part de l’auteur, de présenter les choses de manière que nous ayons bien la sensation que nous les voyons, et non pas qu’on nous les récite. […] Sa pièce n’est pas, à la vérité, dramatique, mais elle est toujours en scène, et même là où il n’y a pas lieu d’en faire un plus grand éloge. […] Vous voyez la scène. […] La scène est tout à fait originale et absolument de l’invention de La Fontaine, ce me semble ; je n’en vois d’analogue nulle part dans tout le théâtre, même du seizième siècle, ni dans tout le théâtre du commencement du dix-septième siècle.
Ils me rappelèrent bien plus vivement cette scène, longtemps après, quand, visitant moi-même Athènes, la colline de l’Acropole, la roche taillée du Pnyx et les pentes dénudées du Pentélique, je reconnus une ressemblance parfaite entre ces collines rocailleuses de l’Attique et les collines ruisselantes de pierres de mon pays. On conçoit quelle vive impression de la littérature de pareilles scènes, de pareils sites, de telles lectures et de tels entretiens devaient donner à l’esprit d’un enfant. […] » Cette scène fit une impression magique sur ma jeune imagination. […] La vie, dans ma situation, et après les épreuves que j’ai traversées ou que je traverse, ressemble à ces spectacles dont on sort le dernier et où l’on stationne malgré soi, en attendant que la foule s’écoule, quand la salle est déjà vide, que les lustres s’éteignent, que les lampes fument, que la scène se dénude avec un lugubre fracas de ses décorations, et que les ombres et les silences, réalités sinistres, rentrent sur cette scène tout à l’heure illuminée et retentissante d’illusions. […] … J’ai renoncé pour toujours à tout rôle ici-bas ; je l’ai fait sans peine, car ce rôle, je vous le dis devant Dieu, ce n’était pas ma personne, c’était ma consigne ; en quittant la scène, il n’est rien tombé de moi avec l’habit.
Les témoins de cette scène en garderont à jamais le souvenir. […] Et la scène s’achève dans un admirable élan de poésie. […] La scène se passe dans un petit village du canton de Vaud, les Murettes. […] La scène est curieuse. […] Cette scène est saisissante.
Malgré ces mots du titre, grand schisme d’Occident, qui donnent d’abord l’idée d’une autre date bien postérieure, la scène se rapportait à la fin du xie siècle et à l’époque des démêlés du pape Grégoire VII avec l’empereur. […] On a là toute une matière de drame, la suite et le mouvement des scènes ; les principaux caractères même sont assez bien esquissés, et il y a un personnage d’Othilie qui a de la grâce et de l’idéal. Ce qu’on peut dire enfin, c’est que l’auteur a très bien deviné et conçu le genre dont le Wallenstein de Schiller (1779) devait offrir le plus magnifique développement, mais qui n’a jamais été en France qu’un genre accessoire et comme latéral à la scène.