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668. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

On y trouve aussi des coq-à-l’âne (« Sais-tu d’où vient ce mot ?   […] Par suite (savez-vous ?) […] Savez-vous pourquoi vous êtes si sincère ? […] Nous n’en savons rien du tout et, donc nous ne devons pas le dire. […] Elle sait à peine lire.

669. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Il se sentait une sorte de colère ; il ne savait contre qui. […] Heureux qui sait peindre ! […] Il ne le savait plus. […] Je ne sais quel jour de soupirail éclairait habituellement son âme. […] Monsieur l’avocat général sait qui je suis, il sait où je vais, il me fera arrêter quand il voudra.

670. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Montluc, tout faible qu’il était, sut être sur pied et dans l’action partout où il le fallait, et, après le premier moment de surprise, l’ennemi fut repoussé. […] Il tâchait de le faire accroire aux Siennois assiégés pour leur donner patience : mais, lui, il n’en croyait rien ; il savait que le roi avait assez à faire ailleurs en cent endroits plus proches, aux frontières de son royaume, et qu’il n’enverrait si loin ni hommes ni argent. […] Ce chétif souper avec un morceau de pain m’était un banquet, lorsqu’au retour de quelque escarmouche je savais les ennemis être frottés, ou que je savais qu’ils étaient en même peine que nous. […] Et, pour énumérer quelques-unes de ses qualités spéciales et naturelles qui venaient en aide à sa bravoure et la distinguaient d’une aveugle témérité, il avait « le coup d’œil topographique », et là où d’autres ne voyaient rien qu’escarpement et difficulté absolue, il discernait l’assiette possible d’une batterie, le côté faible et vulnérable d’une place : aussi excellait-il aux reconnaissances. — Il avait cet autre coup d’œil qui sait nombrer de loin une troupe dans une plaine, et, à un demi-mille de distance, il savait son chiffre, si considérable qu’il fut à cinquante hommes près. — Il s’entendait à merveille, dans une escarmouche, à « tâter » l’ennemi, c’est-à-dire à connaître à sa marche et à son attitude s’il avait peur ou s’il était en force et solide […] Lui-même, âgé de moins de soixante ans, il avait au cœur un reste de vigueur et d’ardeur dévorante qu’il ne sut plus comment dépenser, et qui en vint bientôt à s’exaspérer odieusement et à se dénaturer dans ces luttes intestines.

671. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Le monde est absurde, il ne sait ce qu’il veut, il faut le laisser dire et faire ce qu’il veut. […] Vous, me connaissez depuis des années, et vous savez tout ce qu’il en est. Mais voulez-vous savoir ce que j’ai souffert ? […] Que n’a-t-il su aussi se poser des bornes morales ! […] Sa vie était tout entière dans la passion de chaque jour, et il ne savait pas ce qu’il faisait.

672. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Je ne sais : peut-être simplement le vin n’était-il pas depuis assez longtemps en bouteille, et n’avait-il pas fait tous les voyages voulus pour nous revenir juste à point, à l’heure propice. […] Ce qu’on ne saurait contester, c’est que M.  […] Pourquoi la société n’a-t-elle pas su s’y tenir et s’est-elle ennuyée de son bonheur ? […] Or on sait aujourd’hui positivement, par les papiers mêmes et les notes de Rœderer, qu’il n’en était rien, qu’il considérait M.  […] Je ne sais si c’est une vengeance : dans tous les cas, elle est de bon goût.

673. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Non, décidément, il y a pour moi je ne sais quelle incompatibilité entre l’esprit de M.  […] Rochefort se pose forcément, on ne saurait l’éviter. […] Savons-nous nous-mêmes exactement ce que nous sommes ? […] Je ne sais si ce qu’on m’a dit est vrai, que M.  […] Il sait qu’il n’a rien à mettre à la place de ce qu’il veut renverser, et il s’en moque bien !

674. (1890) L’avenir de la science « XII »

L’humilité des moyens qu’elle emploie pour atteindre son but ne saurait être un reproche. […] Car, en abordant un ordre de recherches, on ne peut deviner par avance ce qui en sortira, pas plus qu’on ne sait au juste, en creusant une mine, les richesses qu’on y trouvera. […] Aucune recherche ne doit être condamnée dès l’abord comme inutile ou puérile ; on ne sait ce qui en peut sortir, ni quelle valeur elle peut acquérir d’un point de vue plus avancé. […] Mais, si on n’avait déchiffré les autres, comment aurait-on su que, parmi elles, il n’y en avait pas de plus importantes encore ? […] Nous ne serons pas lus de l’avenir, nous le savons, nous nous en réjouissons, et nous en félicitons l’avenir.

675. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Un tel point de vue n’est pas le mien ; il saurait être difficilement celui des hommes qui n’ont été élevés à aucun degré dans la religion de l’ancienne monarchie, et c’est là, on n’en saurait disconvenir, le cas de l’immense majorité dans les générations actuelles et dans celles qui se préparent. […] Ce prince, muni d’une instruction solide et doué de toutes les qualités morales qu’on sait, mais faible, timide, brusque, rude, et particulièrement disgracieux auprès des femmes, n’avait rien de ce qu’il fallait pour diriger sa jeune épouse. […] Vous savez que je n’existais que pour eux ; et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! […] On sait que Marie-Antoinette fit preuve, quelques heures après, de ce calme et de cette fermeté qu’elle espérait avoir au suprême moment, et le procès-verbal des bourreaux reconnaît lui-même qu’elle monta sur l’échafaud avec « assez de courage ». […] Et l’on sait aussi ce dernier mot de Marie-Antoinette devant l’atroce tribunal, lorsque, interrogée sur d’affreuses imputations qui touchaient à l’innocence de son fils, elle s’écria pour toute réponse : « J’en appelle à toutes les mères ! 

676. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Quand on a lu ce volume, et qu’on a relu tous les vers que le biographe indique et qu’il rappelle, on sait tout de La Fontaine, on a été son ami, et l’on n’a plus, pour achever son idée, qu’à faire comme lui, à sortir seul en cheminant au hasard et à rêver. […] Ce n’est que graduellement, et par une étude de plus en plus délicate, qu’on est arrivé à bien savoir, non seulement les circonstances et les faits littéraires des diverses époques, mais à en sentir le style et à le respecter. […] Il sait en temps ordinaire les tenants et les aboutissants de chacun, les parentés, les voisinages. […] Il a de ces anachronismes de ton qu’on ne sait comment s’expliquer ; lorsqu’il dira, par exemple, à propos de Mme de Maintenon entrant dans le monde à cette date brillante de sa jeunesse : « Ce qu’on appelle le monde, le beau monde, est un Diorama. » Je ne sais si Mme de Maintenon, exacte et stricte comme elle est, lui aura pardonné ces discordances ; mais je suis bien sûr que Mme de Sévigné n’y regarde pas de si près avec un tel ami, avec un d’Hacqueville si serviable et si nécessaire. […] Les sciences positives qu’il a cultivées et augmentées enregistreront son nom ; la littérature française ne saurait désormais oublier non plus un nom qui se trouve lié d’une manière si inséparable à ceux de Mme de Sévigné et de La Fontaine.

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