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1183. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Quand on avance qu’un nombre est plus grand qu’un autre nombre ou un corps qu’un autre corps, on sait fort bien, en effet, de quoi l’on parle. […] L’attention n’est pas un phénomène purement physiologique ; mais on ne saurait nier que des mouvements l’accompagnent. […] Vous savez en effet, qu’on vient d’éteindre une bougie ; ou, si vous ne le savez pas, vous avez bien des fois noté un changement analogue dans l’aspect d’une surface blanche quand on diminuait l’éclairage. […] Il faudrait d’abord avoir prouvé que deux contrastes élémentaires successifs sont des quantités égales, et nous savons seulement qu’ils sont successifs. […] Reste à savoir en quoi cette dernière image consiste, si elle se confond avec celle du nombre, ou si elle en diffère radicalement.

1184. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Tâchons de savoir d’elle le symbole de la foi nouvelle. […] … » Antony n’en sait pas plus que Szaffie sur ce point ; car il n’en sait pas plus que Sténio sur le sens de la vie. […] On ne sait de quoi s’étonner davantage, ou de ces paradoxes inouïs ou de ces blasphèmes insolents. […] Le riche, au contraire, c’est là un ennemi en chair et en os : on sait son nom ; on connaît son visage ; et l’heure venue, on saura où frapper. […] je le sais : à nos enthousiasmes d’autrefois se mêlaient bien des illusions, et peut-être quelques folies.

1185. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Sa maxime était : « Il faut leur donner la loi ; je sais comme l’on mène les Allemands. » Il se faisait livrer les places, sans assaut ni siège et sans en avoir les moyens, en intimidant les garnisons et le peuple. […] C’est une difficulté de plus que Villars eut à combattre, et il n’en est que plus méritoire à lui d’avoir su, au milieu d’un tel dénigrement et de telles cabales d’état-major, ressaisir et retremper à ce point la fibre du soldat. […] … Je sais les raisonnements des courtisans : presque tous veulent que je me retire à Blois, et que je n’attende pas que l’armée ennemie s’approche de Paris ; ce qui lui serait possible si la mienne était battue. Pour moi, je sais que des armées aussi considérables ne sont jamais assez défaites pour que la plus grande partie de la mienne ne pût se retirer sur la Somme. […] Guizot a même fait un mot à ce sujet : « Non, Villars ne sauva point la France à Denain, il sauva seulement l’honneur militaire de la France. » Et l’on sait combien M. 

1186. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Nous en savons le sujet et le titre ; cela s’appelait les Esclaves ou les Rivaux généreux. […] Il a eu la bonté de me la montrer ; maais je n’y ai rien trouvé de ce que j’y cherchais principalement, et j’ignore absolument tout ce que je souhaiterais de savoir. […] Vous savez mieux que qui que ce soit que le bien est également éloigné de tout excès. […] Que nous sachions au moins comment vous excuser, si l’on ne peut vous disculper entièrement ! […] « A la honte de la philosophie, de l’esprit, du savoir, nos Académies sont remplies d’extravagants.

1187. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

La délicatesse et l’esprit qui brillent dans ce morceau sont bien dignes du sujet qu’il traite ; voici comment il s’exprime : « Je dédie cet ouvrage à la personne à qui je dois le bien le plus précieux de la vie pour qui sait en jouir. […] sachez à qui vous avez affaire ; ce sont tout simplement des vers de Racine (Britannicus, acte II, scène 3) changés à peine et légèrement parodiés pour la circonstance. […] On ne le disait pas, on ne le savait pas ; la plupart des auteurs de notices se bornaient à dire vaguement qu’elle était morte vers 1800. […] Il ne saurait donc être exact de dire avec l’historien d’Auteuil, Feuardent, que Mme de Boufflers mourut pendant la Terreur dans la terre de DesAlleurs appartenant à sa bru, près de Rouen : elle survécut à l’époque sanglante ; mais de combien de temps ? […] Il s’agissait de la traduction d’un ouvrage anglais dont, par malheur, Dutens n‘a pu nous dire le titre ; sans quoi Ion arriverait à savoir le nom de ce moine si digne d’intérêt et si reconnaissant.

1188. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

S’il parut d’abord un peu gauche à la porter, à ce que dit Brantôme, il finira par s’y accoutumer, et il aura même jusqu’à un certain point une carrière militaire, bien qu’on ne sache trop où la placer. […] On sait ce que fit le connétable de Montmorency en 1548. […] Le Château-Trompette qui bridait la ville était aux mains du baron de Vaillac, qu’on savait dévoué de cœur et d’âme à la Ligue ; des prédicateurs violents et fanatiques excitaient le peuple. […] J’envoie ce matin deux jurats avertir la Cour de Parlement de tant de bruits qui courent et des hommes évidemment suspects que nous savons y être. […] Il faut savoir qu’il existait à Bordeaux du côté du couchant, et non loin des jardins de l’archevêché, un marais qui exhalait pendant l’été des miasmes pestilentiels.

1189. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Il écrivait à Louvois, le 5 mars (1686), dans le premier mouvement de sa reconnaissance : « Je ne saurais rien dire, Monseigneur, que vous exprimer mes sentiments sur l’honneur que vous m’avez procuré d’un si beau commandement. […] » La stupeur dont fut saisie l’assemblée à cette proposition ne saurait se dépeindre : les Vaudois demandaient du secours, s’attendaient à la lutte, espéraient la victoire, et avant même qu’ils eussent combattu, on leur parlait d’accepter toutes les conséquences de la défaite. […] La masse des prisonniers, après tout ce qu’on ramassa, montait bien à 10 000 hommes, dont on ne savait que faire. […] On envoya à la découverte trois hommes dévoués, déguisés en marchands, pour explorer le pays, les hautes crêtes et les cols des Alpes, et savoir ce qui était possible. […] Il faut savoir de plus que l’armée de Catinat était désolée par les maladies et que tous ses mouvements s’en ressentaient.

1190. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Il naquit à Amiens, comme on sait, le 29 août 1709 ; son père, qui remplissait d’honorables fonctions judiciaires, était tant soit peu poëte, et rimait en style convenable des épîtres ou satires à l’imitation de Boileau. […] Dans tout ce qu’il a écrit dans l’intervalle et depuis, il n’a su que répéter, affaiblir, délayer la manière ou les idées de ces deux excellents ouvrages, les seuls de lui qui méritent de rester. […] Il ne sait ni s’arrêter, ni finir sa phrase ; le sens est noyé. […] Relu aujourd’hui, le Méchant se ressent un peu de cet inconvénient d’avoir trop réussi et d’être trop su d’avance. […] Je ne sais qui disait de la situation de l’Autriche par rapport aux autres États plus remuants : Que voulez-vous ?

1191. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Ernest ne sera pas le seul, l’unique ; il aura eu un devancier dans le cœur, et qui sait ? […] Je sais que l’héroïne ne doit avoir qu’un goût ; qu’il doit être pour quelqu’un de parfait et ne jamais finir, mais le vrai est comme il peut, et n’a de mérite que d’être ce qu’il est. […] tu entends certainement ce langage ; toi, tu sais vraiment aimer !  […] On n’y saurait parvenir : on écorne toujours les bords ! […] Mais, nous autres, nous sommes devenus plus raisonnables apparemment qu’on ne l’était même sous Louis XV ; nous savons concilier à merveille la religion des morts et notre convenance du moment ; nous avons des propos solennels et des actions positives ; le réel nous console bonnement de l’invisible, et c’est pourquoi l’historien de Mlle de Liron n’a été que véridique en nous faisant savoir qu’Ernest devint raisonnablement heureux.

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