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514. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIII » pp. 53-57

Là où d’autres disent les saintes Écritures, Cousin dit les très-saintes Écritures.

515. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Schwob, Marcel (1867-1905) »

Elle semble sortir des sources mêmes de la femme, toute mouillée encore de la rosée originelle de la sainte hystérie si perversement bonne… Puis Bargette, qui descend les fleuves à la recherche d’un paradis et qui résume toutes les déceptions de ses sœurs, dans son cri d’oiseau qui s’envole.

516. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

Elle y apparaîtra figée dans une pose hiératique d’idole, de sainte de vitrail, de panagia byzantine, les mains chargées de bagues, les bras débordants de palmes et de fleurs.

517. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Parce que nous les acceptons de confiance, elles n’en sont pas moins saintes, et elles n’en deviennent que plus saintes lorsque, soumises à l’examen et suivies à travers l’histoire, elles se révèlent à nous comme la force secrète qui, d’un troupeau de brutes, a fait une société d’hommes  En général, plus un usage est universel et ancien, plus il est fondé sur des motifs profonds, motifs de physiologie, d’hygiène, de prévoyance sociale. […] On n’imaginait pas la structure de son esprit encore primitif, la rareté et la ténacité de ses idées, l’étroitesse de sa vie routinière, machinale, livrée au travail manuel, absorbée par le souci du pain quotidien, confinée dans les limites de l’horizon visible, son attachement au saint local, aux rites, au prêtre, ses rancunes profondes, sa défiance invétérée, sa crédulité fondée sur l’imagination, son incapacité de concevoir le droit abstrait et les événements publics, le sourd travail par lequel les nouvelles politiques se transformaient dans sa tête en contes de revenant ou de nourrice, ses affolements contagieux pareils à ceux des moutons, ses fureurs aveugles pareilles à celle d’un taureau, et tous ces traits de caractère que la Révolution allait mettre au jour. […] Bossuet (Politique tirée de l’Écriture sainte).

518. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Nous n’en sommes, il est vrai, qu’aux premières attitudes, car ce livre vient de paraître, ou plutôt seulement le premier volume de ce livre ; mais ce sont déjà des attitudes de dévots devant la sainte hostie, et qui se préparent à communier. […] Ollivier, absolument irréprochable… S’il ne fut pas un saint dans le sens rigoureux et glorieux du mot, il fut, au moins, un prêtre exemplaire, au niveau des plus hauts devoirs par le caractère et par les facultés, et tellement le contraire, en tout, de ce qu’on sait, que pour ne pas rester hébété devant ce phénomène il faut revenir au mot fameux de de Maistre : que depuis plus de deux cents ans c’est une conspiration organisée contre la vérité que l’Histoire ! […] En fait de mères chrétiennes, on y trouve, par exemple, Blanche de Cas-tille, — une sainte qui n’était pas qu’une femelle, qui avait mieux qu’un flair, et dont le fils, le roi saint Loys, n’était pas un petit !

519. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Je ne connais que les saints qui pourraient la repousser, et encore je leur dirais : “Messieurs les saints, si cette pension peut être utile aux vôtres, laissez de côté votre dédain ou votre indifférence ; ne pensez point ici à vous ; cette pension peut être utile pour élever vos enfants.” […] Ceux qui contribuèrent à la lui faire obtenir n’ont pu savoir de quel « saint contentement » et de quel « profond soupir de gratitude » ils remplirent ces cœurs peu habitués à voir rien leur réussir.

520. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Un prêtre illustre qui est plus à nos yeux qu’un écrivain, et dont le saint caractère grandit en ce moment dans l’humilité du silence  ; un philosophe méconnu , qui avait doté notre siècle de naturelles et majestueuses peintures ; puis des poëtes admirés du monde et surtout préférés de nous, comme celui que nous abordons en ce moment : ce sont là nos seuls choix jusqu’ici, et désormais nous n’en prévoyons guère d’autres. […] La Sainte Alliance des Peuples, composée dès 1818, est en quelque sorte un magnifique pavillon dressé au centre et au sommet de cette chaîne de collines, dont le dieu des Bonnes Gens décore le ciel. […] Aujourd’hui donc qu’à la France étonnée Par tant d’efforts la palme enfin gagnée Ne laisse voir qu’un triste et maigre fruit ; Quand le combat recommence à grand bruit ; Toi, sans dégoût, à ton passé fidèle, Sans repentir (car la cause était belle, Elle était sainte, et dut nous enflammer), Toi, désormais, tu sais où te calmer.

521. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Faugère moins de quinze mois de travail et de soins scrupuleux pour mener à fin cette entreprise délicate, pour restituer avec certitude, sur tous les points, ce texte primitif réputé indéchiffrable, pour environner la publication de toutes sortes d’éclaircissements, d’additions et d’ornements (y compris un portrait de Pascal par Domat) qui achèvent de remettre en lumière une sainte et sublime figure. […] C’est là le sort final des illustres, même des saints : Ut pueris placeas…, traduisez aussi poliment que vous voudrez. […] Selon Pascal, qui est du Calvaire, il n’y a de profond et de sérieux dans l’homme que la sainte pauvreté et le dépouillement, la tristesse féconde qui se change en joie ; tout le reste est légèreté.

522. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Nommé archevêque de Cambrai grâce au silence des commissaires d’Issy sur ses doctrines, qu’il paraissait avoir rétractées, sacré par Bossuet, le souple abbé, devenu prélat et prince de l’empire, se redresse ; il travaille à regagner le terrain perdu, à rattraper ses désaveux : dans ses lettres, il incrimine Bossuet, il se montre persécuté, offensé par lui ; et, le gagnant de vitesse, il fait paraître son Explication des Maximes des Saints avant les États d’Oraison. […] La légende de la cruauté brutale de Bossuet, de la douce résignation de Fénelon s’établit ; et quand enfin la cour de Rome ne peut se dispenser de condamner les Maximes des Saints, Fénelon triomphe et à Rome et en France. […] L’Explication des Maximes des Saints, que Fénelon fit paraître en 1697, fut condamnée à Rome en 1699.

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