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1379. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Et tous ne projetteront, au moment des adieux, que de revenir l’année suivante ! […] Et comme, plus haut, j’ai tâché, avec l’aide de la philosophie, à expliquer la nature véritable de la musique en général, (explication convenant à éclairer l’œuvre de Beethoven, entre toutes), je ne tenterai pas plus longuement l’impossible ; je reviendrai à l’étude de la personne de Beethoven, comme au foyer des rayons lumineux éclairant le merveilleux univers qu’il a créé pour nous. […] Maintenant, il aperçoit la Forêt, le Ruisseau, la Prairie, l’Ether azuré, les calmes Troupeaux, les Couples amoureux, et la chanson des Oiseaux, et la procession des Nuages, et les mugissements de la Tempête, et le charme du beau Soleil bienheureux qui revient au Monde. […]   Alors, le triste Dieu revient vers la Sachante, l’Erda dormeuse, et l’interroge.

1380. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

La grande Aumônerie surtout revient, à chaque instant, dans les romans de M. de Balzac : elle protège Lucien de Rubempré ; elle dirige Canalis ; elle marie celle-ci, elle destitue celui-là ; elle mêle le parfum de ses grâces épiscopales au musc et au patchouli des duchesses. […] Sans trop nous arrêter, bornons-nous à signaler cette innovation bizarre qui revient à chaque page dans les Contemplations : l’emploi du double substantif. […] toujours là qu’il faut revenir) assez malavisé pour se plaindre qu’on lui offre de la belle prose ou de beaux vers (M. de Lamartine nous en promet), à la place d’une leçon ou d’une étude sur tel ou tel auteur, vingt fois analysé ? […] Nous sommes fâché pourtant qu’il ait omis d’indiquer deux points qui revenaient de droit à cette partie de son sujet, et qui rapprochent encore plus de la Révolution et de notre époque ce chapitre de l’ancien régime. […] La guerre et la paix, la religion et la politique, l’administration et la justice, la puissance aristocratique et la magistrature populaire, Rome et les provinces, tout revenait à ce centre unique.

1381. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Voltaire revient plus d’une fois sur cette antipathie qu’il témoigne pour l’œuvre monumentale du patriotique bénédictin. […] La fable, conçue d’une manière épique, existait bien avant lui dans notre littérature ; elle s’est brisée en chemin et ne lui est revenue que comme du temps d’Ésope, toute coupée et morcelée.

1382. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Au défaut d’un roi pour la commander (Philippe Auguste étant revenu de ce genre d’ambition sainte), l’entreprise s’annonçait donc comme des plus considérables ; il ne s’agissait que de l’organiser. […] Les chartes et traités ayant été dressés et scellés, on les apporta en cérémonie devant le doge, en présence du grand et du petit Conseil ; le doge, en les délivrant aux députés, s’agenouilla en pleurant derechef, et jura sur les saints Évangiles qu’il en observerait de bonne foi toutes les conditions ; ce que jurèrent également les membres des Conseils, puis les députés contractants : « Sachez, dit Villehardouin, que là y eut mainte larme plorée de pitié. » Nous avons déjà fait cette remarque à propos de Joinville ; ces pleurs naïfs et d’hommes naturels émus reviennent sans cesse chez ces historiens primitifs, comme chez Homère : « Il versa des larmes fraîches », est-il dit bien souvent d’un héros grec ou troyen dans l’Iliade ou dans l’Odyssée.

1383. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

et je dirai, sur quel autre âge pourrait-on revenir pour y intéresser les autres et pour les en entretenir avec fidélité entière et sincérité ? […] Rodriguez sur sa station élevée, dans sa cabane montée tout exprès et avec ses miroirs et réverbères, revint trouver son compatriote ; mais d’abord les signaux désirés ne s’apercevaient pas mieux qu’auparavant.

1384. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Lorsqu’on y revient aujourd’hui toutefois, il est certains de ses écrits qui plaisent, qui instruisent et font penser ceux qui ont l’expérience de la vie. […] Dans un piquant dialogue entre Semblançay, surintendant des finances de François Ier, et l’abbé Terray, dernier contrôleur général sous Louis XV, il s’applique à prouver que François Ier était plus riche avec un revenu d’environ seize millions que Louis XV, avec ses trois cent soixante-six millions.

1385. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Il y revient en toute occasion, et toujours avec jubilation et délices ; il l’appelle en un endroit une « espèce de personnage en détrempe » : « C’était un grand homme, fort bien fait, devenu gros avec l’âge, ayant toujours le visage agréable, mais qui promettait ce qu’il tenait, une fadeur à faire vomir. » Lui reconnaissant des qualités mondaines, des manières, de la douceur, de la probité même et de l’honneur, il cite de nouveau et commente ce mot de Mme de Montespan sur lui, qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer ni de s’en moquer : Saint-Simon aimait donc assez Dangeau, mais quelle manière d’aimer ! […] Vers le temps où Monseigneur prend cette résolution, on remarque chez Dangeau une phrase qui revient presque constamment chaque jour, par exemple : « Monseigneur se promena à pied dans les jardins avec Mme la princesse de Conti et les filles. — Mme la Dauphine passa l’après-dînée chez Mlle Bezzola ; elle y va les jours que Mlle Bezzola n’a point eu la fièvre. » Mlle Bezzola était une femme que la Dauphine avait amenée d’Allemagne, son intime confidente, et à laquelle elle était très attachée.

1386. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Ce n’est pas en ce moment le lieu de revenir sur Théophile dont on annonce une réédition prochaine, et je m’en tiendrai à Saint-Amant. […] Il y a cependant des détails assez agréables, et je n’en veux pour preuve que cette comparaison qui termine le premier chant, et qui nous montre la mère ayant déposé à contre-cœur le berceau flottant, et ne s’en éloignant qu’avec anxiété et avec lenteur : Telle que, dans l’horreur d’une forêt épaisse, Une biche craintive, et que la soif oppresse, Quitte à regret son faon depuis peu mis au jour, Quand pour chercher à boire aux fosses d’alentour, Ayant au moindre bruit les oreilles tendues, On la voit s’avancer à jambes suspendues, Faire un pas, et puis deux, et soudain revenir, Et de l’objet aimé montrant le souvenir, Montrer en même temps, par ses timides gestes, Le soupçon et l’effroi des images funestes Qui semblent l’agiter pour autrui seulement ; — Telle fut Jocabel en son éloignement.

1387. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Il faut donc faire là comme en tant d’autres points de l’histoire : étudier, creuser, recourir aux sources, se former une opinion directe ; après quoi l’on se trouvera revenu, par bien des détours et avec des motifs plus approfondis, à ce que les contemporains judicieux et vifs avaient exprimé d’une manière plus légère. […] De retour à Munich, il n’y put toutefois conjurer l’ascendant des ministres de l’empire ; dans la nouvelle ligue qui se nouait, l’électeur dut se déclarer, en attendant mieux, contre la France, et Villars, pour s’en revenir (1688), eut à traverser en toute hâte des pays ennemis, des populations irritées.

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