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683. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Dans l’idée d’espèce, en effet, se trouvent réunies et l’unité qu’exige toute recherche vraiment scientifique et la diversité qui est donnée dans les faits, puisque l’espèce se retrouve la même chez tous les individus qui en font partie et que, d’autre part, les espèces diffèrent entre elles. […] Je l’appelle ainsi, parce qu’il a été fréquent chez les historiens, mais je ne veux pas dire qu’il se retrouve chez tous.

684. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

ce n’est pas uniquement la peur de cet œil qui ne dort jamais, — qui s’ouvre au plafond entre deux lustres, — qui s’ouvre au parquet entre les deux roses d’un tapis, — et l’ombre menaçante de cette main retrouvée sur tous les murs et qui peut les saisir dans leur alcôve la mieux fermée, et les jeter, en deux temps, aux traîneaux fuyants de l’exil, qui empêchent les Russes de préparer leur histoire future en écrivant des Mémoires, — ces mines d’où l’Histoire doit sortir ! […] C’est le vieux type qui a couru le monde du xixe  siècle, un peu partout, que nous retrouvons dans le roman de Lermontoff, mais ni son bonnet caucasien ni sa redingote à brandebourgs d’or et à fourrures ne nous ont empêché de le reconnaître.

685. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Comme Iffland, le célèbre acteur allemand, qui, dans le Comte d’Essex, plumait son panache, l’ex-capitaine d’Arpentigny devenu un philosophe a beau plumer le sien, il repousse, et le voilà, ce chapeau rond de la démocratie pacifique, qui se retrouve chevaleresque comme au temps où la noble aigrette l’ombrageait ! […] Dans ces portraits de tous les genres que d’Arpentigny fait passer devant nous et où nous retrouvons cette touche particulière qu’il n’aurait point si sa main n’avait pas fait longtemps siffler une cravache ou une épée, dans ces portraits s’attestent avec éloquence toutes les qualités qui créent les grands portraitistes : la finesse des nuances, l’observation concentrée, et ce magique sentiment des analogies dont on est obligé de parler beaucoup quand on parle du capitaine d’Arpentigny, car les défauts de son esprit comme les plus brillants avantages de son talent viennent de ce sentiment puissant et dangereux : « Chopin — dit d’Arpentigny — n’était pas de ceux-là qui ont les nerfs en harmonie avec leur tempérament.

686. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Avouant les avoir retrouvés dans l’entre-deux de ses vertus longtemps encore après qu’elle se crut avancée dans les voies chrétiennes, elle fut peut-être, qu’on me passe le mot ! […] Les philosophes, qui croient avoir inventé ce qu’ils retrouvent, s’imaginent que la psychologie est d’hier.

687. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

L’auteur, en effet, on le retrouvera bien toujours, puisqu’on a ses œuvres pour le juger. […] Maintenant qu’il n’est plus, on voudrait retrouver ces cristallisations éblouissantes, et on se livre à cette recherche ; mais les hommes qui ont ce génie de l’expression instantanée sont moins heureux que Polycrate.

688. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Tel est le défaut radical d’un ouvrage qui se recommande par des qualités d’une grande force, mais que la critique devait signaler tout d’abord, avant tout détail et toute analyse, parce que ce défaut affecte l’ensemble et le fond du livre même, — parce que cette indigence de sensibilité, d’imagination, et je dirai plus, de sens moral et poétique, se retrouve à toute page et frappe l’œuvre entière de M.  […] Ces hommes aux manières inconnues, qui ont froissé sa robe en valsant avec elle, lui ont communiqué la peste des désirs coupables et le dégoût de la vie qu’elle retrouve en rentrant au logis.

689. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Mais si le livre est littérairement manqué, l’homme qui l’a écrit a des facultés littéraires quelquefois puissantes, souvent délicieuses, lorsqu’il échappe à quelques affectations de style retrouvées ici et là dans des phrases trop coquettes, et qui sont (ces affectations) la conséquence forcée de l’exquisité voulue, du trop de raffinement dans la conception et dans les sentiments. […] c’est encore ici que sa misanthropie, qui le fait se retrouver si homme d’accent à quelques endroits de son livre, l’arrache à cette sirène dangereuse, mais qui, au moins, a le charme de n’être pas vulgaire, qu’on appelle la préciosité.

690. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Elle retrouvait pourtant encore en elle ses attendrissements de jeune fille et ses élans passionnés de jeune femme. […] On y retrouvera, dans cette bonne langue que M.  […] Dans ces deux pièces on retrouve et le poète et le prosateur dans toute leur grandeur. […] Quel n’est pas son étonnement de la retrouver sur ses terres, à quatre-vingts lieues de là ! […] Ceux qui ont connu Augier le retrouveront tout entier dans le récit d’une promenade de M. 

691. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Nous pouvons maintenant nous rendre compte de l’énigme ou du paradoxe de sa réputation ; et c’est d’abord qu’aujourd’hui même encore nous retrouvons partout la trace de son influence. […] L’influence de Sandeau se retrouve encore dans le Roman d’un jeune homme pauvre, et même beaucoup plus tard, jusqu’en 1865, dans la Belle au bois dormant. […] Puisque l’on contestait les titres de l’idéal, il se proposa de les retrouver. […] En ce sens, on retrouve dans sa dernière manière le souvenir de sa première, et la fin de son œuvre en rejoint le commencement. […] Mais l’influence dure encore, et, pour la retrouver partout, il ne faut que jeter un coup d’œil sur la littérature contemporaine.

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