Il doit à ce précieux accord, plus rare qu’on ne le croit chez les artistes, si souvent en lutte, comme hommes, avec leur idéal, l’accent quelquefois très profond et toujours passionné de sa poésie, — cet accent qui reste et qui vibre dans l’expression, quand même cette expression n’a pas trouvé, sous la main du poète, toute sa perfection et toute sa rondeur. […] Le caractère du talent de Belmontet est une fougue âpre et non sans fierté, qui rappelle en plus d’un endroit la manière de Lebrun, le lyrique, auquel il reste supérieur par la grandeur des sujets qu’il traite et l’ardeur de ses sentiments.
Devant tout ce qui reste à passer. […] Cela on le sait de reste. […] Un mot eût fait le reste. […] La date reste. […] Ils ne demanderaient pas leur reste.
Sabatar ne porta de tout cela au lieutenant du pacha que ce qui avait été accordé entre eux ; il s’appropria le reste. […] Il y avait près de vingt personnes, la moitié esclaves et le reste Turcs. […] Il le refusa, et lui fit dire qu’il ne se voulait point battre contre une fille ; qu’au reste, elle ne fît pas de bruit davantage, autrement qu’il publierait les faveurs que Sizi (c’est un jeune seigneur de la cour) s’était vanté d’avoir reçues d’elle. […] Au reste, le roi de Perse ne congédie jamais un étranger qu’après lui avoir envoyé une calate, et aux principaux de sa suite et à son interprète. […] Voici en peu de mots la description qu’il en fait: L’argent qui reste de net est porté au trésor royal, qui est un vrai gouffre ; car tout s’y perd, et il en sort très-peu de chose.
Quand toute l’action, tout le spectacle du poëme épique ont passé sur la scène, ce qui reste, le chœur le prend. […] On sent dans tous les poëmes homériques un reste de poésie lyrique et un commencement de poésie dramatique. […] Au reste, le combat ne devait pas être long. […] Au reste, que le drame soit écrit en prose, qu’il soit écrit en vers, qu’il soit écrit en vers et en prose, ce n’est là qu’une question secondaire. […] Ne serait-il pas mesquin de lui mesurer deux heures de durée pour donner le reste de la représentation à l’opéra-comique ou à la farce ?
De cette image du combat telle que nous pouvons nous la former, il ne reste pas grand-chose dans nos poèmes. […] Et nul n’est contraint de rester passé la fin de l’année, si ce n’est que, chaque année, il faut qu’il en reste un de ceux qui y sont entrés. […] Le Venusberg et le Tannhäuser écartés, reste la légende religieuse. […] Il a supprimé le coup porté au Seigneur, reste de l’antique légende de Malc, et il a changé les paroles fatales du Christ. […] Au reste, Wolf, qui rapporte cette rencontre au n° 534 de ses Niederländische Sagen, ne dit pas où il a pris cette date.
Dans ce travail, jamais on ne détache sa vue de l’œuvre : on revient à l’homme toutes les fois qu’il le faut, on n’y reste pas, on ne s’y perd pas. […] Puis il fit le reste du chemin à pied, malgré son grand âge et ses infirmités, toujours priant, récitant et chantant. […] Ce qu’était cette décoration des mystères, on lésait de reste. […] Qu’est-ce que Le Paysan du Danube ajoute à l’idée que le reste des Fables nous donne du bonhomme ? […] Au reste, Molière le dépassait trop pour qu’il le comprît.
Ces vers donc, ces rêves inachevés, ces soupirs exhalés çà et là dans la solitude, le long des grandes routes, au sein des îles d’Italie, au milieu des nuits de l’Atlantique ; ces vagues plaintes de première jeunesse, qui, s’il avait vécu, auraient à jamais sommeillé dans son portefeuille avec quelque fleur séchée, quelque billet dont l’encre a jauni, quelques-uns de ces mystères qu’on n’oublie pas et qu’on ne dit pas ; ces essais un peu pâles et indécis où sont pourtant épars tous les traits de son âme, nous les publions comme ce qui reste d’un homme jeune, mort au début, frappé à la poitrine eu un moment immortel, et qui, cher de tout temps à tous ceux qui l’ont connu, ne saurait désormais demeurer indifférent à la patrie. […] Il ne s’expliquait jamais là-dessus qu’avec une extrême réserve ; il avait ceci pour constante maxime : « Si tu veux que ton secret reste caché, ne le dis à personne ; car pourquoi un autre serait-il plus discret que toi-même dans tes affaires ? […] J’en demeure bien marqué assez profondément au fond de mon âme, et il me reste toujours une part qu’on ne peut ni corrompre ni m’enlever. […] Morin, à Fontenay-aux-Roses ; il s’y rendait deux fois par semaine, et le reste du temps il vivait à Paris, jouissant de ses anciens amis et des nouveaux qu’il s’était faits. […] Mais plus le prix reste bourgeois, et plus est noble l’héroïsme, ou, pour l’appeler par son vrai nom, plus est pur le sentiment du devoir.
Pareils à des arbres étouffés par l’ombre d’un chêne gigantesque, les autres pouvoirs publics ont péri de sa croissance ; ce qu’il en reste encombre aujourd’hui la place et forme autour de lui un cercle de broussailles rampantes ou de troncs desséchés. […] Convoquée par le gouvernement, dirigée par lui, contenue ou interrompue au besoin, toujours sous sa main, employée par lui à des fins politiques, elle reste néanmoins un asile pour le clergé qu’elle représente. […] Joignez à cela les dons de la main à la main avoués ou déguisés : 200 000 francs à M. de Sartine pour l’aider à payer ses dettes, 200 000 à M. de Lamoignon, garde des sceaux, 600 000 francs à M. de Miromesnil pour frais d’établissement, 166 000 à la veuve de M. de Maurepas, 500 000 au prince de Salm, 1 200 000 au duc de Polignac pour l’engagement du comté de Fenestranges, 754 337 à Mesdames pour payer Bellevue116. « M. de Calonne, dit Augeard, témoin compétent117, fit, à peine entré, un emprunt de cent millions, dont un quart n’est pas entré au Trésor royal : le reste a été dévoré par les gens de la cour ; on évalue ce qu’il a donné au comte d’Artois à cinquante-six millions, la part de Monsieur à vingt-cinq millions ; il a donné au prince de Condé, en échange de 300 000 livres de rente, douze millions une fois payés et 600 000 livres de rentes viagères, et il fait faire à l’État les acquisitions les plus onéreuses, des échanges dont la lésion était de plus de 500 pour 100. » N’oublions pas qu’au taux actuel tous ces dons, pensions, appointements valent le double. — Tel est l’emploi des grands auprès du pouvoir central : au lieu de se faire les représentants du public, ils ont voulu être les favoris du prince, et ils tondent le troupeau qu’ils devraient préserver. […] En ceci comme pour le reste, les pauvres sont chargés pour décharger les riches. […] Reste un dernier privilège, le plus énorme de tous, celui du roi ; car, dans cet état-major de nobles héréditaires, il est le général héréditaire.
Ce qui lui reste de légions chancelle dans sa fidélité. […] « Rome forcée, Vitellius, s’échappant par les derrières du palais, se fait transporter en litière au mont Aventin, à la maison de sa femme, et on le dépose dans une chambre retirée de la maison. » XXIV « Il espérait, en restant caché le reste du jour dans cette retraite, pouvoir se réfugier la nuit à Terracine, auprès des cohortes et de son frère. […] On n’entendit de lui qu’un seul mot, qui attestait encore un reste de fierté dans son âme, lorsqu’aux insultes du tribun militaire il répondit : — Et cependant j’ai été ton empereur ! […] Quel refuge lui reste-t-il contre elle dans cette extrémité, à moins que Burrhus et Sénèque n’avisent et ne lui prêtent le concours de leur expérience ? […] « Tout le reste de la nuit, tantôt plongé dans le silence, tantôt se levant en sursaut d’effroi, et sentant défaillir sa raison, il tremblait de voir reparaître la lumière comme devant éclairer son supplice.