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993. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Chez presque tous, les deux manières se rencontrent. […] « J’aurais donc eu à lutter, dans une traduction, contre un premier obstacle, et j’en aurais rencontré un second dans le sujet en lui-même. […] Mais ils n’avaient rencontré que le premier ennemi. […] Quoi qu’il en soit, c’est précisément chez la classe la plus éclairée que les paysanneries ont rencontré l’accueil le plus empressé. […] Il avait rencontré sur le boulevard un homme couvert de haillons, mais de haillons qui avaient conservé un certain air d’élégance.

994. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Le milieu qu’ils ont rencontré était merveilleusement propre à développer des dispositions qui passent trop souvent pour des aptitudes. […] De pareils types ne se rencontrent que chez les maîtres. […] Chaque fois qu’il s’agira d’amour, nous rencontrerons, en effet, dans les ouvrages du grand écrivain, les plaintes de la lettre à Celuta. […] Pour faire tressaillir son âme et lui redonner sa sincérité, il a fallu que son adoration profane se changeât en prière funèbre et que sa passion rencontrât la tombe ! […] Madame Récamier le captiva autant par sa douceur, déjà rencontrée chez d’autres, que par sa résistance, qui lui était nouvelle.

995. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

A vrai dire, c’est là chose si rare que nous ne pouvons faire autrement que de l’aimer, quand nous la rencontrons, mais tout n’est pas là. […] Wyke Bayliss imprime solennellement côte à côte, sont pour la plupart comme les lignes parallèles, qui ne se rencontrent jamais. […] Au dix-septième siècle, nous rencontrons des hommes au goût littéraire tels que Palmsköld, qui travaillèrent à rassembler et interpréter les différents chants des habitants des landes marécageuses du Nord. […] Froude, et presque toutes les deux pages, nous rencontrons des aphorismes sur le caractère irlandais, sur les leçons que donne l’histoire d’Irlande, et sur l’essence du système gouvernemental de l’Angleterre. […] Il nous conte comme l’Esprit des Nuées, se rendant du côté de l’Est à travers l’espace aérien, rencontra par hasard le Principe Vital.

996. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Moi, je me dis : Dieu t’a fait rencontrer une douce et honnête créature, ne rejette pas ce don providentiel, ne t’abandonne pas à de vaines fantaisies. […] Un jour sa maîtresse, qui venait de le rencontrer dans un piteux état, se mit à parler de lui avec son intendant Gabriel, un homme qui, à en juger par ses yeux fauves et son nez en bec de corbin, était évidemment destiné à l’état d’intendant. […] Elle l’évitait constamment avec soin, et si par hasard elle venait à le rencontrer, elle détournait les yeux et se hâtait de rentrer dans la lingerie. […] Cette belle expédition terminée, il remonta dans son drochky, mais il le quitta à quelque distance de la maison, fit le tour, ne voulant pas traverser la cour, de peur d’y rencontrer Guérassime, et rentra dans la maison par un passage dérobé. […] Je l’ai rencontré sous la porte cochère.

997. (1842) Discours sur l’esprit positif

Sans doute, cette extrême phase de la philosophie initiale était beaucoup moins contraire que les précédentes à l’essor des connaissances réelles, qui n’y rencontraient plus, à chaque pas, la dangereuse concurrence d’une explication surnaturelle spécialement formulée. […] Il importe donc beaucoup que, dès son origine, la nouvelle école philosophique développe, autant que possible, ce grand caractère élémentaire d’universalité sociale, qui, finalement relatif à sa principale destination, constituera aujourd’hui sa plus grande force contre les diverses résistances qu’elle doit rencontrer. […] Mais la même lacune se rencontrerait aussi chez la plupart des autres classes actuelles, en un temps où l’instruction positive reste bornée, en France, à certaines professions spéciales, qui se rattachent essentiellement à l’École Polytechnique ou aux écoles de médecine. […] Ils durent être jadis profondément dominés par la théologie, surtout catholique ; mais, pendant leur émancipation mentale, la métaphysique n’a pu que glisser sur eux, faute d’y rencontrer la culture spéciale sur laquelle elle repose : seule, la philosophie positive pourra, de nouveau, les saisir radicalement. […] Elle y devra rencontrer, en même temps, des affinités morales non moins précieuses que ces harmonies mentales, d’après cette commune insouciance matérielle qui rapproche spontanément nos prolétaires de la véritable classe contemplative, du moins quand celle-ci aura pris enfin les mœurs correspondantes à sa destination sociale.

998. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Et en cette opinion extrême, n’admirez-vous pas comme Naudé et de Maistre se rencontrent ? […] Nous le rencontrons fréquemment les années suivantes dans les lettres de Guy Patin, et c’est à cette date seulement que la petite société de Gentilly commence. […] les galantes âmes se rencontrent.

999. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Qui n’a rencontré dans le monde, depuis qu’on n’a plus le loisir d’y être parfaitement honnête homme , de ces gens qui sont charmants avec vous le soir, à condition d’être brusques s’ils vous rencontrent le matin, et de s’arranger, du plus loin qu’ils vous avisent, pour ne vous point reconnaître ? […] Je crois en avoir bien assez dit pour montrer qu’il ne méritait pas le mépris et l’oubli total où il est tombé, et que c’est un de ces personnages du passé qu’il n’est pas inutile ni trop ennuyeux de rencontrer une fois dans sa vie, quand on sait les prendre par le bon coté.

1000. (1813) Réflexions sur le suicide

La vivacité de nos désirs tient aux difficultés qu’ils rencontrent ; l’ébranlement de nos jouissances à la crainte de les perdre ; la vivacité de nos affections aux dangers qui menacent les objets de notre amour. […] On accuse le Sort de malignité, parce qu’il frappe toujours sur la partie la plus sensible de nous-mêmes : ce n’est point à la malignité du Sort qu’il faut s’en prendre, mais à l’impétuosité de nos désirs, qui nous précipite contre les obstacles que nous rencontrons, comme on s’enferre toujours plus avant dans la vivacité du combat. […] Quel est l’infortuné qui ne rencontrera jamais un être auquel il puisse porter quelque consolation ?

1001. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

. — On ne peut faire cent pas dans la ville sans y rencontrer un accessoire du palais : hôtel de l’état-major des gardes du corps, hôtel de l’état-major des chevau-légers, hôtel immense des gardes du corps, hôtel des gendarmes de la garde, hôtels du grand-louvetier, du grand-fauconnier, du grand-veneur, du grand-maître, du commandant du canal, du contrôleur général, du surintendant des bâtiments, hôtel de la chancellerie, bâtiments de la fauconnerie et du vol de cabinet, bâtiments du vautrait, grand chenil, chenil-dauphin, chenil dit des chiens verts, hôtel des voitures de la cour, magasin des bâtiments et menus-plaisirs, ateliers et magasins pour les menus-plaisirs, grande écurie, petite écurie, autres écuries dans la rue de Limoges, dans la rue Royale et dans l’avenue de Saint-Cloud, potager du roi comprenant vingt-neuf jardins et quatre terrasses, grand-commun habité par deux mille personnes, maisons et hôtels dits des Louis où le roi assigne des logements à temps ou à vie : avec des mots sur du papier, on ne rend point l’impression physique de l’énormité physique. — Aujourd’hui, de cet ancien Versailles mutilé et approprié à d’autres usages, il ne reste plus que des morceaux ; allez le voir pourtant. […] Nulle privation plus intolérable ; on retrouve la trace de son chagrin jusque dans la protestation qu’il rédigera avant de partir pour Varennes : transporté dans Paris, sédentaire aux Tuileries, « où, loin de trouver les commodités auxquelles il était accoutumé, il n’a pas même rencontré les agréments que se procurent les personnes aisées », il lui semblera que sa couronne a perdu son plus beau fleuron. […] Ceux de France, même dans les provinces éloignées, ont fréquenté les salons du commandant ou de l’intendant, et rencontré en visite quelques dames de Versailles ; c’est pourquoi « Ils ont toujours quelque habitude des grandes manières, et sont à peu près instruits des vicissitudes de la mode et du costume ».

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