que d’infecter le Public de plusieurs Ouvrages entrepris pour décrier la Religion, & qui n’ont décrié que l’Ingénieur des Ponts & Chaussées. […] Boulanger est Auteur de quelques autres Ouvrages, tels que le Despotisme Oriental, l’Antiquité dévoilée, qui respirent plus ou moins l’indépendance de toute espece d’autorité & de Religion.
Il voulait, de plus, mettre cette passion en contraste et aux prises, à la fin, avec le calme de la religion, — de la religion qui, telle qu’il fallait peindre, devenait une nouveauté aussi, une résurrection et comme une découverte. […] La religion de René, qui n’est que dans l’imagination et qui ne régénère pas le cœur, ressemble fort aussi à celle qui a régné dans le premier tiers de ce siècle ; on en était aux regrets du passé et à ne plus le maudire ; on n’avait plus pourtant la force ou la faiblesse de croire, on aspirait à un avenir incertain dont on ne se formait pas l’idée, et l’on se berçait ainsi, avec soupirs et gémissements, sur un nuage de sentiments contradictoires qui ne donnaient aucun fonds à la vie, aucun point d’appui à l’action.
Cette différence se remarque à la fois et dans la poésie et dans la religion et dans les institutions politiques. […] Cette philosophie primitive est la religion. […] Bientôt la religion des conquérans succomba sous la religion des peuples conquis. […] Ce qui contribua à l’énerver d’abord et à la dégrader ensuite, ce fut la trop grande influence de la domination étrangère en politique et en religion. […] Les doutes que peut laisser une métaphysique sévère, la morale les résout, et sa lumière éclaire à la fois et la religion et la politique.
La plupart de ses Ouvrages, qui sont en grand nombre, ont été accueillis du Public ; mais peu loués des Gens de Lettres : ils ont sans doute trouvé mauvais qu’un Militaire choisît des objets de Religion pour exercer sa plume. Tout ce qu’il a écrit néanmoins, quand il a su se borner à la Morale sans toucher aux Dogmes, marque un Auteur judicieux, plein de sentimens, d’honneur & de religion ; un Littérateur instruit, qui ne se sert de ses connoissances que pour orner la vertu & en inspirer l’amour ; un Ecrivain estimable, qui, sans avoir un style élégant, correct ni précis, a dans sa maniere de s’exprimer un ton de chaleur & d’intérêt, qui fait goûter ses Ouvrages.
Et à parler vrai, il fait de cet homme sa religion. […] Poëte et protestant, il reçut de l’âge qui finissait le libre souffle poétique, et de l’âge qui commençait la sévère religion politique. […] To him he adheres, resigns the whole warehouse of his religion, with all the locks and keys, in his custody ; and indeed makes the person of this man his religion. So that a man may say his religion is now no more within himself, but is become a dividual moveable, and goes and comes near him, according as that good man frequents the house. He entertains him, gives him gifts, feasts him, lodges him ; his religion comes home at night, prays, is liberally supt, and sumptuously laid to sleep ; rises, is saluted, and, after the malmsey, or some well-spiced beverage, and better breakfasted, his religion walks abroad at night, and leaves his kind entertainer in the shop trading all day without his religion.
La prière est toute sa religion : l’ode est toute sa poésie. […] La religion prend une forme ; les rites règlent la prière ; le dogme vient encadrer le culte. […] La poésie est religion, la religion est loi. […] Cette religion a des dieux et des moitiés de dieux. […] Et en effet, le cœur de l’homme, jusqu’alors engourdi par des cultes purement hiérarchiques et sacerdotaux, pouvait-il ne pas s’éveiller et sentir germer en lui quelque faculté inattendue, au souffle d’une religion humaine parce qu’elle est divine, d’une religion qui fait de la prière du pauvre la richesse du riche, d’une religion d’égalité, de liberté, de charité ?
Lors de la révocation de l’Édit de Nantes, une partie de la famille Desbordes, qui tenait à la religion réformée, avait quitté la France pour la Hollande. […] Se sentant pourtant près de mourir, centenaires, millionnaires et célibataires, voilà qu’un vif regret de la patrie les reprend tout d’un coup après plus d’un siècle, et ils ont l’idée de rappeler quelque arrière-petit-neveu ou arrière-petite-nièce pour rentrer dans la religion réformée et dans l’héritage. […] La grande lettre en gros caractères à la Louis XVI, et signée du grand-oncle Antoine, est déployée : il y est mis pour condition expresse que les enfants seront rendus à la religion des aïeux pour reprendre droit dans la succession immense. […] Cette touchante religion du moyen âge, et qui est restée entière dans les mœurs méridionales, cette religion que la momerie de Louis XI n’a pu flétrir et qui sied dans son indulgence au sexe aimant, se retrouve tout à fait celle encore de l’âme poétique que nous tâchons d’exprimer. […] La religion et ses ministres divins se penchent sur les blessés pour les bénir, — sur les morts pour envier leur martyre… « Ote ton chapeau à mon intention en passant devant l’église Notre-Dame, et mets sur ses pieds les premières fleurs de carême que tu trouveras. » Sur cette religion de Mme Valmore qui revient à chaque instant dans sa vie, et qui a conservé les plus naïves superstitions de la première enfance, il est à dire, cependant, que c’était une religion tout à fait à elle, une religion toute de cœur, sans assujettissement à aucun prêtre, ne se puisant et ne se renouvelant qu’à sa source directe et en Dieu même.
Duveyrier entre ici dans un détail des plus intéressants au sujet des centres rivaux d’influence qui se partagent ces peuples d’origine diverse, mais tous musulmans de religion. […] Les Touareg sont une fraction d’un des plus anciens peuples de l’Afrique, antérieur aux Arabes ; ils ont résisté longtemps à la religion de Mahomet. […] Au milieu de toutes les merveilles qui ont captivé son attention, il a choisi, pour les reporter dans son pays, les choses les plus utiles : une collection de médicaments, un choix de livres arabes sur la religion, le droit, l’histoire et la littérature, un assortiment d’outils de professions les plus ordinaires, et spécialement des instruments agricoles, des pelles et des pioches pour creuser des puits, et des poulies pour en tirer l’eau. […] C’est chez eux préjugé de race encore plus que de religion. […] Ils ne se lavent jamais ; s’ils ne font les ablutions prescrites par la religion qu’avec du sable ou un caillou.
Géographie, configuration, climat, mœurs, religion, obstacles et ressources, il analyse tout, il mesure tout. […] Il y donne au début son explication de la religion de Moïse et de Jésus-Christ, de celle de Mahomet. […] Les politiques qui avaient le mieux observé le génie du peuple d’Égypte, regardaient la religion comme le principal obstacle à rétablissement de l’autorité française. […] Les chefs de la population arabe, qui étaient à la fois ceux de la religion, recouvrèrent l’autorité que leur avaient ravie Turcs et mamelouks ; il semblait que les Français ne fussent venus que pour eux. […] En s’adressant à ces chefs arabes, à ces ulémas et docteurs révérés, à ces honnêtes gens du pays, en essayant auprès d’eux sa politique de ménagement et de réparation pour ces grands intérêts de toute société, la religion, la propriété, la justice, le jeune conquérant se faisait la main pour ce qu’il devait accomplir ailleurs de bien plus délicat.