Gobineau fait à peine allusion à la foi religieuse de Michel-Ange. […] Comme William James (l’Expérience religieuse), M. […] La morale religieuse prévoit des sanctions. […] Nous y aurions constaté que les réformateurs religieux n’étaient pas moins maudits que les poètes. […] Il fréquentait assidûment des ecclésiastiques et des religieux.
— Ses poëmes religieux. […] Il est passionné, dévoué, religieux, héroïque. […] C’est à lui qu’il s’attache ; c’est à lui qu’il abandonne tout son magasin de denrées religieuses, avec toutes les clefs et serrures. […] Dix-sept années de combats et de malheurs ont enfoncé cette âme dans les idées religieuses. […] Voyez aussi les sonnets italiens et leur sentiment si religieux.
On ne méconnaissait pas l’importance des « religions » dans l’histoire, ni surtout celle de la « religion », ou du « sentiment religieux », dans le développement de l’humanité. […] « Une morale n’est rien si elle n’est pas religieuse », — c’est encore à Scherer que j’emprunte cette formule, — et, d’une religion, que resterait-il si l’on en ôtait la morale ? […] Il ne s’agit pas davantage d’établir que les dogmes religieux n’ont inventé « ni l’imprimerie, ni le télescope, ni les matières colorantes ! […] Dieu aime les pacifiques, et la gloire de la paix a la préférence sur celle des armes, quoique saintes et religieuses ». […] Mais avant d’être protestante, je suis chrétienne ou du moins je m’efforce de l’être, et comme chrétienne je suis heureuse d’entendre une parole… défendre les droits de la vérité religieuse.
Personne ne l’a fait aussi juste et aussi grand que Sainte-Beuve ; à cet égard, nous sommes tous ses élèves ; sa méthode renouvelle aujourd’hui dans les livres et jusque dans les journaux toute la critique littéraire, philosophique et religieuse. […] Cherchons donc les données simples pour les qualités morales, comme on les cherche pour les qualités physiques, et considérons le premier fait venu ; par exemple une musique religieuse, celle d’un temple protestant. […] Ces grands ressorts donnés font peu à peu leur effet, j’entends qu’au bout de quelques siècles ils mettent la nation dans un état nouveau, religieux, littéraire, social, économique ; condition nouvelle qui, combinée avec leur effort renouvelé, produit une autre condition, tantôt bonne, tantôt mauvaise, tantôt lentement, tantôt vite, et ainsi de suite ; en sorte que l’on peut considérer le mouvement total de chaque civilisation distincte comme l’effet d’une force permanente qui, à chaque instant, varie son œuvre en modifiant les circonstances où elle agit. […] Si l’homme est naturellement propre aux plus larges conceptions universelles, en même temps qu’enclin à les troubler par la délicatesse nerveuse de son organisation surexcitée, on verra, comme dans l’Inde, une abondance étonnante de gigantesques créations religieuses, une floraison splendide d’épopées démesurées et transparentes, un enchevêtrement étrange de philosophies subtiles et imaginatives, toutes si bien liées entre elles et tellement pénétrées d’une séve commune, qu’à leur ampleur, à leur couleur à leur désordre, on les reconnaîtra à l’instant comme les productions du même climat et du même esprit. […] J’ai tâché de définir ces ressorts primitifs, d’en montrer les effets graduels, d’expliquer comment ils ont fini par soulever jusqu’à la lumière les grandes œuvres politiques, religieuses, littéraires, et de développer le mécanisme intérieur par lequel le Saxon barbare est devenu l’Anglais que nous voyons aujourd’hui.
Éloquence religieuse Pétrarque, volontiers dédaigneux des barbares, disait que hors de l’Italie il n’y avait ni orateurs ni portes. […] Le fait caractéristique, et du reste tout naturel, dans l’histoire des origines de l’éloquence française, c’est la prédominance du genre religieux sur le genre politique et judiciaire. […] Le latin était la langue de l’Église : aussi prêchait-on en latin aux clercs, aux moines, même aux religieuses. […] Cependant à la fin du xive siècle les maux de l’Église et du royaume ranimèrent l’éloquence religieuse : plus d’une fois les émotions et les haines amassées dans les cœurs firent craquer les mailles serrées du raisonnement scolastique. […] Elle le suit partout, et dans ses sermons jette à l’improviste de douloureux et pathétiques mouvements : prêchant un jour de Noël, il pose que Jésus est venu apporter la paix aux hommes, et ce mot de paix évoquant en son esprit l’ardente et toujours vaine aspiration des peuples, il adresse au roi et aux princes une exhortation singulièrement émue et touchante : il n’y a pas beaucoup de pareils morceaux dans l’éloquence religieuse avant Bossuet.
Il ne peut parvenir à voir dessous ce voile, quoiqu’il l’eût percé de toutes parts avec les lumières d’un sens si parfaitement droit et religieux ; tant est puissante la préoccupation d’une première idée ! […] Je suis fâché, pour le dire en passant, qu’un livre où toute la métaphysique et toute la morale reposent sur une théorie si éminemment religieuse et si éminemment sociale n’ait été entrepris que pour réfuter Cabanis. […] Cependant des hommes d’un génie extraordinaire, qui, comme Prométhée, avaient dérobé le feu du ciel, ou comme Orphée avaient apprivoisé les animaux des forêts, fondèrent une société religieuse. […] comment se seraient formées antérieurement des traditions religieuses ? car il eût fallu des traditions religieuses pour que ces collèges eussent pu être fondés.
Quand il vit le scandale que ses deux chapitres avaient causé, surtout en Angleterre, chez les pieux, les timides, les prudents (comme il voulait les appeler), il en eut quelque regret, et il convient que, si ç’avait été à recommencer, il y aurait pris garde davantage ; car Gibbon, s’il n’est point du tout un homme religieux, est encore moins un sectateur et un fauteur d’incrédulité. […] Témoin, dans les dernières années de sa vie, de la Révolution française, il se plaisait à adhérer en tout à la profession de foi de Burke : « J’admire son éloquence, disait-il, j’approuve sa politique, j’adore sa chevalerie, et j’en suis presque à excuser son respect pour les établissements religieux. » Et il ajoutait qu’il avait quelquefois pensé à écrire un dialogue des morts, dans lequel Lucien, Érasme et Voltaire se seraient fait leur confession, seraient convenus entre eux du danger qu’il y a à ébranler les vieilles croyances établies et à les railler en présence d’une aveugle multitude. […] Dès son enfance, il avait aimé la discussion sur les matières religieuses ; il avait du goût pour le raisonnement et la dialectique : il lut des livres de théologie et de controverse, Middleton, Bossuet surtout, qu’il proclame le grand maître en ce genre de combats. […] Plus tard, quand il se flattait d’être tout à fait impartial et indifférent sur les croyances, il est permis de supposer que, même sans se l’avouer, il nourrissait contre la pensée religieuse une secrète et froide rancune comme envers un adversaire qui vous a un jour atteint au défaut de la cuirasse et qui vous a blessé.
Vinet, c’est l’absence complète du sentiment religieux : ce sujet magnifique n’a pu fournir à son auteur le moindre mot, le plus léger aperçu de philosophie ou de cosmologie religieuse. […] Le vrai sentiment religieux qu’on est en droit de réclamer ici au nom du goût consiste surtout dans le sérieux même de la contemplation et dans le recueillement qu’elle inspire. […] Les opinions religieuses de M.
Cela fait de 25 000 à 30 000 familles nobles, 23 000 religieux en 2 500 monastères, 57 000 religieuses en 1 500 couvents, 60 000 curés et vicaires dans autant d’églises et chapelles. […] Le provincial des Dominicains de Toulouse accuse, pour ses 236 religieux, « plus de 200 000 livres de rentes de revenu net, non compris leurs couvents et leurs enclos, et, dans les colonies, des biens-fonds, des nègres et autres effets, évalués à plusieurs millions ». […] Les maisons religieuses à vendre dans la seule ville de Paris étaient estimées cent cinquante millions.