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557. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Le météore est souvent plus riche et plus plaisant aux regards que l’astre. […] et ils se lèveront, et, le regard fixé sur cette divine splendeur, dans le repentir et dans l’étonnement, ils adoreront, pleins de joie, Celui qui répare tout désordre, révèle toute vérité, éclaire toute intelligence : « oriens ex alto. » Il peut paraître piquant, il est surtout triste d’embrasser dans un même tableau la suite de ces prophéties diverses et toujours aussi certaines. 

558. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

D’individus en individus, de classe en classe, la vanité souffrante n’était en repos que sur le trône ; dans toute autre situation, depuis les plus élevées jusqu’aux dernières, on passait sa vie à se comparer avec ses égaux ou ses supérieurs ; et loin de prendre en soi le sentiment de sa propre valeur, on cherchait dans les regards des autres l’idée qu’ils se faisaient de l’importance qu’on avait acquise parmi ses pareils. […] Quoique la littérature doive s’affranchir dans la république, beaucoup plus facilement que dans la monarchie, de l’empire du ton reçu dans la société, il est impossible que les modèles de la plupart des ouvrages d’imagination ne soient pas pris dans les exemples qui s’offrent habituellement aux regards.

559. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Mettez en regard l’outrecuidance des arrivistes vulgaires et des poètes de nos jours. […] Banville, achevant de le foudroyer du regard, lui crie : « Eh !

560. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Pour moi, il me semble qu’il est bon, utile et nécessaire à l’équilibre du monde qu’en regard du groupe de ceux qui sont amers, misanthropes et trop aisément violents, il y ait la famille de ceux qu’une indulgence inaltérable inspire. […] Droz plonger le regard au sein de cette nature si mélangée de Mirabeau, et en sortit chaque fois avec une admiration troublée de douleur et de regret.

561. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

C’est un homme qui n’aime pas à approuver, et qui n’aime pas à approuver parce qu’il aime la dispute, la contradiction, la provocation, le défi, le regard hostile cherchant le regard hostile.

562. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Les Poètes Tragiques ne seront pas les derniers à jeter de longues clameurs, parce que, esclaves des préjugés reçus, tremblans devant le regard des périodistes, ils s’abaissent jusqu’à recevoir la forme sous laquelle ils doivent leur plaire. […] Il faut oublier ses formes mensongères & rétrécies, si l’on veut avoir un théâtre digne des regards du Philosophe & du peuple. […] Que seroit-ce si son regard eut pénétré ces enveloppes grossières qui surchargent & défigurent le plus libre des Arts, & qui l’ont assujetti à une contrainte monotone & destructive de tout essor ? […] Molière, au contraire, avoit arrêté ses regards sur mille petits traits distinctifs, & les fixoit sur tel ou tel individu. […] A chaque regard qu’il laisse tomber sur les objets, un trait de lumière naît dans sa pensée, ou un trait de flamme embrâse son cœur.

563. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Le cœur hésite ; le doigt, le regard interrogent. […] le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards. […] Là, un soupçon le saisit et il jeta ses regards douloureux sur les belles ruines qu’il avait aidé à faire autour de lui. […] Ses yeux aux lourdes paupières eurent un regard lent, circulaire et divinatoire. […] Les autres le regardent s’approcher, muets, le regard avide.

564. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Pendant ces heures sombres, ils jettent un regard vers le passé et se demandent avec angoisse s’ils n’eussent pas mieux fait de manier la charrue ou la cognée que de « courtiser la Muse ». […] Regard jeté en arrière. […] Alors Daniel jeta un regard clair dans le salon. […] La « veuve Capet » descend au jardin et s’arrête étonnée devant la visiteuse, et jetant un regard sur les œillets, ne peut s’empêcher de murmurer : « Les belles fleurs !  […] Il est malade, abattu, livide, une sueur d’angoisse perle à ses tempes, son regard est désespéré.

565. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Encore un regard, encore l’offrande d’une couronne de roses nouvelles !

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