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332. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

« La raison qu’il disait pourquoi il fallait plutôt rimer des mots éloignés que ceux qui avaient de la convenance, est que l’on trouvait de plus beaux vers en les rapprochant qu’en rimant ceux qui avaient presque une même signification ; et s’étudiait fort à chercher des rimes rares et stériles, sur la créance qu’il avait qu’elles lui faisaient produire quelques nouvelles pensées, outre qu’il disait que cela sentait son grand poète de tenter les rimes difficiles qui n’avaient point été rimées265. » Pour peu qu’on soit familier avec la poésie romantique, on ne peut avoir de doute sur la valeur et la portée de ces idées. […] Or, au temps même où il travaillait ses strophes éloquentes, un des plus négligents faiseurs de vers qu’il y ait eu, un des plus grossiers adeptes de la théorie du naturel facile, un barbouilleur qu’on ose à peine nommer un écrivain, et qui, dans les rares moments où les doctrines littéraires le préoccupaient, ne jurait que par Ronsard ; Alexandre Hardy, fournissait à l’esprit classique cette forme nécessaire que Malherbe ne savait pas découvrir, et fondait la tragédie.

333. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Il en faut dire un plus rare : M.  […] J’entends que sa plus rare qualité est peut-être la vertu de son style, sans lointain ni recul, immédiat, perpétuel présent d’indicatif, qui ne fait ni ne demandé crédit.

334. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Tout se passa, de part & d’autre, avec une politesse & des égards qu’il est bien rare de voir parmi les gens de lettres d’un sentiment opposé. […] Mais ces sortes de traducteurs sont rares.

335. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

C’est là un jugement des plus fermes, des plus vaillamment clairs et des plus rares dans l’état actuel de l’opinion historique. […] Il pèse plus sur l’action du réformateur dans Grégoire que sur celui du défenseur du droit de l’Église vis-à-vis des odieux usurpateurs allemands, et pour lui qui n’est pas un historien ecclésiastique, qui n’a de foi religieuse que son respect politique pour l’Église, ceci dénote une rare perfection de bon sens.

336. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Avant MM. de Goncourt, des historiens modernes : Michelet, Audin, Dargaud, saisis, tous les trois, en raison des plus rares facultés artistiques, de cet amour des arts plastiques devenu presque la seule passion d’une société qui gâte ses passions les meilleures par les affectations de sa vanité, et qui les déshonore bientôt en les transformant en manie, avaient deviné le parti qu’on peut tirer, pour l’histoire d’un temps, de l’art de ce temps, et ils l’avaient souvent évoqué dans leurs œuvres. […] La rouerie s’éleva, dans quelques femmes rares et abominables, à un degré presque satanique.

337. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Effet de surprise, puissant et étrange, qui se renouvelle toujours sans s’affaiblir jamais, et qui met le lecteur de Carlyle dans l’impossibilité rare et heureuse de se blaser en le lisant. […] Chose curieuse et qui n’est pas rare !

338. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

a mis son rare esprit à méconnaître. […] La grâce et le bon sens, précieux et trop rare alliage absent de tant d’œuvres et qu’on trouve ici dans quelques lettres et quelques billets !

339. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

J’ignore et je veux ignorer ce que le public a pensé de cette perle, mais je sais bien que les connaisseurs l’ont enchâssée dans leur souvenir et qu’il n’est pas de poète, et, ce qui est aussi rare que les poètes, d’esprits sensibles à la poésie, qui ne connaissent maintenant Jules de Gères, quoiqu’il n’habite point Paris, ce Paris où l’on travaille en renommée, et qu’il ait dédaigné de frapper sur ce timbre de la publicité qui fait retentir tant de sottises et tant de sots, avec l’impudent éclat de son cuivre menteur. […] J’ai toujours protesté contre la popularité actuelle de cette forme poétique, aimée des asthmatiques de cet imbécille temps de décadence, où les larges poitrines et les longueurs de souffle deviennent plus rares de plus en plus.

340. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Mme Desbordes-Valmore offre-t-elle enfin au xixe  siècle le hasard de ce rare phénomène d’une femme poète, si rare, en effet, que dans l’histoire littéraire on le cherche en vain ?

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