Dans les Burgraves, nous aurons un rêve d’archéologue, une vision du moyen âge allemand, conçue aux bords du Rhin devant les ruines des vieux burgs. […] Il use des temps et des lieux selon sa fantaisie, pour assortir la forme de son action à la qualité de son rêve triste ou joyeux. Et ce sont aussi des pays de rêve, qu’il nous montre, c’est son rêve d’une Allemagne, d’une Italie, d’un xviiie siècle, d’une Renaissance, qu’il imagine tour à tour comme le milieu le plus en harmonie avec la disposition actuelle ou la crise récente de sa sensibilité. […] Il a présenté aussi, avec une singulière ingénuité de sentiment, ses rêves d’innocence et de pureté, des âmes délicieuses, inaltérables en leur candeur, ou frissonnantes d’indécises inquiétudes ; ses jeunes filles sont d’exquises visions, Cécile, Rosette, et la petite princesse Elsbeth qui va être sacrifiée à la raison d’État804.
Le second… Me croirez-vous si je vous dis que c’est la même chose, et que chacune des « sept cordes de la lyre » rend sensiblement le même son Cela commence, toutefois, par une série de pièces moins impersonnelles, où le poète nous dit sa vie, se raconte plus familièrement, se confie à ses amis Tu me dis que j’ai changé, écrit-il à l’un d’eux, Non, je n’ai pas changé ; je veux, toujours le peuple grand et les hommes libres, et je rêve un avenir meilleur pour la femme. […] Vous êtes trop grands l’un et l’autre pour vous haïr. » — Sur la mort de Mme de Girardin : Elle s’en est allée… La foule ne comprend pas les grandes âmes… Je voudrais m’en aller aussi Je rêve aux morts ; je les vois Je méprise la haine et la calomnie Idem Je travaille : le travail est bon Je suis las ; mais quelqu’un dans la nuit me dit : Va Je rentrerai, comme Voltaire, dans mon grand Paris. […] La nature rêve et voit Dieu. […] Mais, d’abord, je trouve, à tort ou à raison, plus de substance dans leur œuvre, plus de rêve et aussi de pensée chez l’un et à coup sûr, plus de passion chez l’autre. […] Il voyait les choses concrètes avec une intensité extraordinaire, mais toujours un peu en rêve et jusqu’à les déformer… Par suite, il a eu, plus que personne, le don de l’expression plastique.
Voici le mensonge de mon imagination. » Et alors, si cruel et si triste qu’il eût été, si cruel aux êtres et aux choses, si triste pour nous et pour toi, nous eussions ajouté ton rêve d’art aux autres rêves où se complurent des imaginations moins amères. La vérité est faite de tous ces rêves assemblés. […] Chacun fait à sa manière le rêve de la vie. J’ai fait ce rêve dans ma bibliothèque” Mais le rêve qu’on fait dans une bibliothèque, pour s’enrichir du rêve de beaucoup d’autres hommes, ne cesse point d’être personnel. […] « Ainsi l’art serait renouvelé à la fois par l’ardeur et par la lumière. » C’est le rêve d’un noble esprit ; j’ai peur que ce ne soit jamais qu’un rêve.
Reportons-nous aux documents romantiques… Quel abîme entre le rêve et la réalité ! […] Une nuit pour que je saccage mon rêve ! […] Si toutefois la réalité de la vie ne répondait pas pour elle au tableau que j’en fais, j’en demanderais pardon à notre auteur, et j’ajouterais : Telle n’en fut pas moins la réalité de son rêve. […] Voir dans nos Figures de Rêve, les pages sur Venise et Vérone, sous ce titre : Du jardin de Vérone, l’Art d’émotion à Venise. […] Voir nos Figures de Rêve : Les Jeunes-Hommes de Luini.
Il est difficile de le dire, mais vous connaissez le rêve prussien et son brutal appétit de domination. […] Nos diverses familles spirituelles font des rêves universels et ouverts à tous, qu’elles défendent en défendant la France.
La vie que nous menons sur cette terre, il n’en doutait pas un seul instant, n’est qu’un essai ; les âmes accèdent à une vie supérieure qui complète leur rêve. […] Ô pavots bienfaisants, qui abolissent en nous le sens cruel de la vie, qui nous mènent vers les léthargies, vers les rêves plus vrais que les prétendues réalités humaines ! […] Il veut exprimer les rêves de beauté qui le tourmentent ; et en même temps il s’abuse ; il cherche le chemin qui conduit à la gloire, et commence par s’égarer. […] * * * Aux rêves de l’imagination, aux excès de la sensibilité, s’oppose la science. […] Rêve de d’Alembert, Œuvres, II, 107-108.
L’homme mûr ne fait qu’exécuter les rêves du jeune homme. […] « Nous ne pouvons trop nous en souvenir, car ce plus beau de tous les rêves, nous l’avons fait les yeux ouverts et l’esprit plein de foi, d’enthousiasme et d’amour. […] Comme les hirondelles, quand on laisse une fenêtre ouverte, il entrait, faisait deux ou trois tours, trouvait tout bien et tout charmant, et s’envolait pour continuer son rêve dans la rue. […] Si ses forces ne l’eussent pas trahi, il eût fait de la grande peinture avec le même succès, c’était son rêve. […] pourra-t-on rallumer cette flamme évanouie, recomposer ce rêve emporté dans l’oubli ?
Elle veut le reprendre, car un de ses rêves est de « peser sur une destinée humaine ». […] Ainsi sauf dans deux ou trois pièces où il semble se défier de ses rêves et les railler les drames d’Ibsen sont des crises de conscience, des histoires de révolte et d’affranchissement, ou d’essais d’affranchissement moral. Ce qu’il prêche, ou ce qu’il rêve, c’est l’amour de la vérité et la haine du mensonge. […] Mais c’est sans doute dans un sentiment général de révolte que se résolvent les éléments contraires dont son « rêve » semble formé. […] « L’inquiétude du mystère », mais elle est jusque dans la petite âme sensuelle et triste d’Emma Bovary. « L’inquiétude du mystère », elle est dans l’âme simple et lourde de Charles Bovary quand il dit : « C’est la faute de la fatalité ». — Et, si ce n’est l’inquiétude du mystère, c’est donc la résignation à ne pas le comprendre en somme, un sentiment consécutif à cette inquiétude, et non moins humain, et non moins navrant qui pénètre la dernière conversation, à petites phrases brèves et mornes, de Frédéric et de Deslauriers, quand ils se rappellent leur vie, et comment ils l’ont manquée, et que cela leur est presque indifférent parce qu’ils la mesurent, sans le dire, à quelque chose qu’ils ne sauraient nommer ; et quand, s’étant remémoré une anecdote honteuse et naïve de leur enfance, ils disent tranquillement et désespérément : « C’est peut-être ce que nous avons eu de meilleur » ; de meilleur, puisqu’ils n’ont eu que le rêve, et que ce rêve était le premier.
n’en parlons plus, laissons mon rêve. […] Vous vous préoccupez des rêves creux de votre héroïne 33. […] À force de nier l’amour en autrui et de le trouver trop froid à son gré, ou trop peu sublime au prix de la flamme éthérée qu’elle rêve, elle lui a soufflé du froid en effet, elle a tué le charme : « Je commence à voir clair en nous, lui écrit Michel dans un dernier adieu : vous me disiez si fermement que j’étais froid et que j’analysais, que parfois je croyais que vous m’aimiez beaucoup et que je vous aimais peu. […] À côté de la vie qui dans sa jeunesse lui permettait de semblables rêves, il en avait une autre, une double et toute visible.