Elle est séduisante au point de faire oublier la réalité et de faire peu à peu perdre le sens du réel. […] Et la réalité, dont ils voudraient s’abstraire, existe autour d’eux, et prend sur eux sa revanche. […] C’est sa manière de compenser, si je puis dire, ou bien plutôt d’illustrer, son bon sens ferme, sa vue nette et précise des passions humaines dans leur exacte réalité.
Bulwer, la liberté d’idéaliser la réalité ».
Le côté romanesque a dû être sacrifié, bien qu’intéressant, mais que sont les imaginations humaines à côté de la grandeur des effroyables réalités de la nature ! […] Telle est la donnée de ce poème délicat qui, pour être une fantaisie ailée, n’en contient pas moins des réalités terrestres, témoin cette page prise à la description d’une sortie d’atelier dans une ville industrielle de province : La ville presque tout le jour demeure silencieuse et solitaire ; rarement ici, là-bas, la sonnaille d’un sabre d’officier sur la dalle du trottoir, le long des maisonnettes, ou un bruit de buveurs attablés, qui sort de la porte mi-close d’une brasserie ; plus souvent, vers les faubourgs neufs dont les hautes cheminées percent la brume épaissie et noircie de charbon, un râle de machine, ébranleur des murs, un sifflement aigu, acerbe, qui lacère.
Ce qui frappe les naturistes, c’est l’immense distance — très faible, à mon avis, mais qui peut paraître immense, et ces choses ne sont pas pour être mesurées sûrement — qui sépare l’homme civilisé de l’homme… peu civilisé ; car l’homme naturel n’existe pas ; et la distance immense aussi qui sépare en chacun de nous l’homme tel que nous sentons qu’il serait s’il n’avait pas été dressé, de l’homme tel qu’il est dans la réalité de tous les jours après éducation et dressage social ; et ils appellent celui-là l’homme naturel et l’autre l’homme altéré. […] Ces principes, nous avons le devoir d’en faire une réalité, et c’est dans cet esprit que nous voterons la loi. » Ce discours était d’une clarté douteuse et il semblait dépasser singulièrement son objet, si attaquer tout le christianisme, attaquer l’Évangile — et y trouver le Syllabus — pour aboutir à écarter de l’enseignement les frères des Écoles chrétiennes, est d’une dialectique disproportionnée à son objet.
L’esprit positif et scientifique a gagné la littérature, on veut maintenant une imitation plus exacte des choses, des caractères plus voisins de ceux qu’on rencontre tous les jours, des descriptions prises sur place, et d’une précision absolue, bref une copie détaillée, littérale et micrographique de la réalité. […] Dans ses lettres, l’accent est âpre, les boutades abondent ; le futur idéaliste y peint la réalité toute crue, telle qu’elle est, à la fois lugubre et grotesque.
Je remarque à propos de l’absinthe bue hier soir, — j’avais déjà fait la même observation à l’occasion du Porto, — je remarque quelle réalité aiguë ces liqueurs opiacées mettent aux créations fantaisistes du sommeil, et comme les bizarreries qu’elles enfantent, se passent au milieu d’impressions, d’émotions d’une vie presque plus vivante, d’une vie presque plus sensibilisée, que celles de la vie éveillée.
Le grand annonce plus d’extérieur & moins de réalité.
Tout cela est-il une réalité ou un rêve ?
J’entens par vanité, l’envie d’occuper les hommes de soi et de ses talens, et la préférence de cette opinion étrangere à la réalité même du mérite.