Il fut alors créé consul et décoré de la puissance tribunitienne pour cinq ans. […] Il est de nouveau revêtu de la puissance tribunitienne et mis à la tête des légions de Germanie. […] Cependant telle était la puissance du nom de Germanicus, que la bassesse des sénateurs hésita. […] Une nouvelle puissance s’élevait pour soutenir les lettres et tempérer la tyrannie. […] Les vainqueurs gardaient le privilège des armes, comme gage de la puissance.
Il les humilie, autre irrévérence qui lui tourne en profondeur de jugement : qu’ils viennent, qu’ils paraissent, ils ne l’étonneront point, ils ne déferreront pas Monsieur ; ce sera puissance contre puissance. […] J’ai soupçon que l’assurance de l’homme doué de la puissance naturelle qui fait la fortune de M. […] — Trois puissances : exécutive, législative, judiciaire. […] Il sait que les nations se développent selon le mouvement naturel des puissances qu’elles portent en elles, et ces puissances, il montre ce qu’elles étaient en France, et ce qu’il importe qu’elles restent. […] Nul homme n’a reçu de meilleure grâce les petits coups de pied familiers des puissances.
Cet effet tient-il à la puissance de l’artiste, à la robustesse de sa foi où à la bonne volonté de l’imagination qui ne demande qu’à se laisser séduire ? […] Or, quoiqu’il n’ait pas eu la puissance d’intelligence d’un Goethe ni peut-être même d’un Voltaire, Victor Hugo appartient à cette famille. […] La puissance des figures et la puissance de la phrase dépendent essentiellement de la qualité des mots qui servent aux figures et à la phrase. […] C’est parce qu’il a déployé pour les manier plus de puissance que d’autres en déploient à manier des idées qu’on l’a pris pour un penseur. […] Garibaldi a une grande puissance morale, et il exerce un immense prestige, non seulement en Italie, mais surtout en Europe.
Barrès aux puissances de sentiment. […] Toutes les puissances du mysticisme qu’il portait en lui dérivèrent dans la Littérature. […] Il est l’envoyé de la puissance occidentale. […] Elle est la puissance de chrétienté. […] Les grandes puissances causent entre elles avant d’engager la redoutable partie.
Mais quand l’amitié et les sentiments de la nature seraient sans exigence, quand la religion serait sans fanatisme, on ne pourrait pas encore ranger de telles affections dans la classe des ressources qu’on trouve en soi ; car ces sentiments modifiés rendent cependant encore dépendant du hasard : si vous êtes séparé de l’ami qui vous est cher, si les parents, les enfants, l’époux que le sort vous a donné, ne sont pas dignes de votre amour, le bonheur que ces liens peuvent promettre, n’est plus en votre puissance ; et quant à la religion, ce qui fait la base de ses jouissances, l’intensité de la foi, est un don absolument indépendant de nous ; sans cette ferme croyance, on doit encore reconnaître l’utilité des idées religieuses, mais il n’est au pouvoir de qui que ce soit de s’en donner le bonheur.
Il évoque les choses d’autrefois avec puissance.
Saint-Maur est le plus vrai des poètes, comme il était le plus vrai des hommes ; et c’est sa vérité qui fait sa puissance.
Quelques hommes sages, législateurs des races encore barbares, en poliçant leurs mœurs sauvages, élevèrent leur âme à la contemplation de la puissance céleste, et leur génie composa pour les dieux des nômes et des hymnes. […] La puissance divine d’Apollon se caractérise en sa statue, autrement que les forces athlétiques d’Hercule, dans la sienne. […] L’influence que l’esprit des siècles et des gouvernements exerça sur elles, et la puissance de leur réaction sur eux, toujours salutaire aux hommes autant que fatale aux préjugés de l’ignorance ; voilà quel est son grand objet. […] Souvent la puissance du génie féconde la stérilité d’un fait ; souvent la force de l’esprit, au contraire, en réduit l’étendue et la complication à d’étroites convenances. […] Il n’est pas vraisemblable, d’ailleurs, qu’Atrée immole Plisthène, ayant son père en sa puissance.
Louis XIV commence par rappeler ses bons offices constants et ceux de ses prédécesseurs envers les Provinces-Unies de la Hollande, et il raisonne, comme il aime à le faire, non-seulement à l’adresse et à l’intention de ses contemporains, mais en vue de l’avenir : « La postérité, dit-il, qui n’aura pas été témoin de tous ces événements, demandera quel a été le prix et la reconnaissance de tous ces bienfaits ; pour la satisfaire, je veux lui apprendre que, dans toutes les guerres que les rois mes prédécesseurs ou moi avons entreprises, depuis près d’un siècle, contre les puissances voisines, cette république ne nous a non-seulement pas secondés de troupes ni d’argent, et n’est pas sortie d’une simple et tiède neutralité, mais a toujours tâché de traverser, ou ouvertement ou sous main, nos progrès et nos avantages. » La Hollande n’est pas la seule ni la dernière république qui ait été ingrate envers la France pour prix des plus grands services reçus à leur berceau : ces sortes de gouvernements, où tant de passions et de volontés s’en mêlent, sont coutumiers du fait […] Mais ayant appelé la prudence à mon secours, et considéré que je n’avais ni le nombre de troupes, ni la qualité des alliés requis pour une pareille entreprise, je dissimulai ; je conclus la paix à des conditions honorables, résolu de remettre la punition de cette perfidie à un autre temps. » Depuis cette paix, conclue un peu trop tôt, cette paix brusquée, il le sent, et contre laquelle étaient Turenne, même Vauban, et tous les militaires, si bien qu’il fallut donner à son armée et à la jeunesse guerrière la diversion immédiate de l’expédition de Candie, Louis XIV n’a qu’une idée, celle de se venger ; tout ce qu’il veut, il le veut avec suite, et sans se laisser distraire ; de 1668 à 1671, pendant trois années, il n’est occupé qu’à fortifier ses places, à augmenter ses troupes peu à peu, sans donner ombrage au dehors, à disposer ses alliances du côté de l’Angleterre, du côté de l’empereur et des princes de l’Empire, pour obtenir de ces derniers au moins la neutralité : « Je ne faisais pas un grand fonds sur la solidité de ces alliances que je prévoyais bien ne devoir pas durer longtemps, comme on le verra dans la suite ; mais je comptais pour un grand avantage de pouvoir châtier en liberté, pendant quelque temps, l’insolence des Hollandais, et j’espérais les réduire à souscrire à une paix honteuse, avant que les puissances, mes alliées, pussent être en état de les secourir. » Louis XIV est franc, il ne dissimule pas son motif : il a été blessé et il prétend en avoir raison. […] C’était de bonne guerre : « Dieu (c’est dans la bouche de Louis XIV plus qu’une formule), Dieu, dit-il, favorisa mes desseins : les Hollandais, enivrés de leur grandeur et de leur puissance, demeurèrent dans un assoupissement presque léthargique pendant tout l’hiver.