Ce qu’il lui manque, nous le dirons avec la même franchise et du premier mot, c’est la philosophie, c’est la conscience, c’est la grande politique, c’est le génie de la morale publique dominant le génie de l’ambition, de la conquête et de la fortune. […] C’est de la vertu à grandes proportions, mais c’est toujours de la vertu, et la plus nécessaire des vertus, puisque c’est la vertu publique. […] J’ai consacré à écrire l’histoire trente années de ma vie, et je dirai que, même en venant au milieu des affaires publiques, je ne me séparais jamais de mon art, pour ainsi dire. […] Il suppose son héros absous par le succès, par le consentement tacite de la France, et par la gloire de son consulat et de son empire, pour étouffer le murmure de la conscience publique sous les acclamations de l’armée. […] Ces quinze années, je les ai passées au milieu des orages de la vie publique ; j’ai vu s’écouler un trône ancien et s’élever un trône nouveau ; j’ai vu la Révolution française poursuivre son invincible cours.
parce que Bernardin de Saint Pierre se brouille avec madame de Genlis et accepte plus tard une place dans l’instruction publique sous Robespierre, doit-elle tant mitiger l’éloge de Paul et Virginie et tant rabaisser la Chaumière indienne ? […] L’une épouse, l’autre fille d’un ministre, elles furent portées dans la vie publique, plutôt qu’elles ne s’y jetèrent ; élevées, l’une dans le recueillement des mœurs bourgeoises, et l’autre au bruit des discussions philosophiques, elles avaient contracté dès l’enfance de fortes et sérieuses habitudes d’esprit, qu’elles déployèrent dans l’occasion avec toute l’énergie de la jeunesse et de la vertu.
Des mesures impolitiques et iniques à la fois avaient déjà préparé sa défection du pouvoir à la cause publique ; elle aussi avait ses abus à détruire, ses franchises à réclamer, et une révolution à accomplir dans sa discipline. […] Dès lors fut réveillée en eux la conscience d’une cause publique et fut prononcé le serment de la maintenir ; dès lors ils eurent une patrie qui prit le premier rang dans leurs affections.
Il chroniquait à l’Événement, au Soir, au Bien public et dans cinq ou six autres feuilles, quand il commença au Voltaire la campagne de l’Homme masqué. […] Francisque Sarcey Il y a dans Manon Roland une très belle scène, qui était précisément la scène à faire, au quatrième acte ; un fort joli acte d’intermède, le second ; un dénouement pathétique ; c’en est assez pour exciter la curiosité du public et justifier le succès.
M. de Goncourt ne connut jamais les succès de grand public. […] Un livre d’art ne peut avoir le succès fou que par une méprise du public.
Renan, que vous vouliez me faire passer auprès du public, il me restait, en 1870, encore assez de mémoire pour ne pas confondre l’Allemagne de Goethe et de Schiller avec l’Allemagne de Bismarck et de Moltke, et je n’ai jamais eu assez d’imagination, pour inventer, dans mes conversations, des interruptions comme celle de Saint-Victor. […] Et ma foi, la main sur la conscience, j’ai la conviction, que si le penseur philosophe n’était pas travaillé par des ambitions terrestres, il ne désavouerait pas devant le public « ses idées générales » de cabinet particulier.
Un mot d’explication J’avais espéré, après la ridicule campagne de presse que subirent — et dont profitèrent, peut-être — mes amis intellectuels les jeunes écrivains, j’avais espéré, dis-je, que de nouvelles « actualités » détourneraient la veine des chroniqueurs et laisseraient aux Laborieux un peu de silence et d’ombre pour parfaire de nouveaux et plus définitifs ouvrages ; J’avais compté sans l’éhontée soif de réclame qui pousse les stériles et les impuissants : Déjà le Traité du Verbe — pétard qui fit trop long feu — avait émotionné le public en 86 ; la fin de 87 voit éclore une brochure d’adéquate valeur, L’École décadente, mais aux visées documentaires les plus dangereusement fausses et qui ont surpris la bonne foi de beaucoup. […] Le public impartial : « Oui, oui !
De l’origine du cens et du trésor public. […] Le gouvernement de Rome fut, dans son origine, plus aristocratique que monarchique, et malgré l’expulsion des rois, il ne changea point de caractère, jusqu’à l’époque où les plébéiens acquirent le droit des mariages solennels et participèrent aux charges publiques.
La nouvelle de sa mort se répand de bouche en bouche depuis le palais jusqu’à l’échoppe, dans tous les quartiers de Paris : aussitôt la vie publique et la vie privée paraissent suspendues dans une vaste capitale ; le bruit tombe, le travail cesse dans les ateliers. […] On entend malgré soi la mélodie banale, semblable à la voix du crieur public ; souvent même on répète soi-même, en dépit de soi, l’air dont on est obsédé et les paroles qui répugnent à vos opinions. […] C’est au jour, à la rue, à la passion publique, à la faction régnante qu’il avait à faire. […] De sa véritable mère il ne m’a jamais parlé, soit qu’elle fût morte avant qu’il ait pu la connaître, soit que cette femme, ainsi que l’insinue Alexandre Dumas dans sa remarquable confidence au public sur Béranger, n’ait pas laissé à son enfant devenu homme l’image d’une assez tendre mère. […] Il y a évidemment dans ce dénuement prétendu de toute éducation, dont Béranger parle au public, la même exagération de subalternité que dans le titre de garçon d’auberge qu’il se donne dans la même chanson.